LA SAGA DU CLONE : PETIT GUIDE POUR GRANDS RETARDATAIRES

Rarement une aventure de l'Araignée aura fait autant couler d'encre ( deux pavés dans la collection Omnibus de Panini, faites chauffer les rotatives...) et aura autant divisé les fans du personnage, entre le clan fort nombreux de ceux qui crièrent au scandale, et celui plus restreint des ravis. Mais qu'est ce qui a bien pu donner naissance à un des schismes les plus saignants de l'histoire de Marvel? La réponse est cette Saga du Clone. C’est une des heures les plus noires de l’existence du tisseur de toiles, mais aussi une des périodes les plus confuses et des plus troubles. Plus de  quinze ans ont passé et curieusement, je ne cache pas mon plaisir de retrouver cette saga qui n’en finit pas ( 1800 pages en tout ! 3 ans d'aventures tourmentées) et qui met en scène Peter Parker et … son clone, qui se fait appeler Ben Reilly, et pourrait bien être en réalité… le Parker original. Mais qui est le clone de qui, mais que va devenir le tisseur, et ce alors même que sa tante May est sur le point de rendre l’âme ? Bref, que de questions philosophiques et existentielles !


En fait le clone est une création du Chacal, un des ennemies les plus acharnés de Spidey, accessoirement aussi son prof de sciences à la fac (le professeur Warren). Celui-ci était amoureux de Gwen Stacy, la blondasse fiancée de Peter Parker, et il blâme notre héros pour avoir causé la mort de la jeune fille (ce qui est un résumé partial de l'histoire, le véritable responsable étant le Green Goblin). Sa vengeance est raffinée : il prélève des cellules adn durant un cours et clone Parker : dans le monde Marvel, la science va un peu plus vite que dans le monde réel. Au terme d’une bataille épique et de légende, Spidey réussit à vaincre son double et l’abandonne mort dans la cheminée fumante d’une usine, ce qui n’est pas si formidable de la part d’un soi disant héros sans reproches. Des années plus tard, on apprend que le clone a survécu, qu’il a passé des années d’errance on the road à travers les States, et que la mémoire lui est progressivement revenue. L’esprit déchiré par de mystérieux flashs qui le poussent à rentrer à New-York, il va vite se retrouver à nouveau aux prises avec Parker. Mais la vraie trouvaille est : Et si en fait le vrai Spidey n’était pas celui qu’on croit ? Car après tout le clone était persuadé d’être Parker, lors de leur lutte finale, alors s’il l’avait emporté, n’aurait-il pas légitimement cru avoir triomphé de son imposteur ? On nous aurait menti pendant des années !!! Comme titre avec pertinence un des premiers arcs narratifs de cette épique saga : Smoke and Mirrors, à savoir miroirs et fumée. La réalité est celle que l'on veut bien croire comme telle.

Du reste Marvel a lancé cette folle proposition sans avoir une idée définitive sur l’épilogue à donner à l’histoire. Longtemps les responsables éditoriaux envisagèrent de remplacer Parker, pour toujours. Les lecteurs se rebellèrent, ce fut un tollé général, des lettres de haine et d’amour aussi (bien que moins nombreuses , des centaines de pages, des dizaines de numéros consacrés à cette incroyable évolution du personnage. Avec en cours de route une profusion de clones, qui d’ailleurs à tendance à décrédibiliser l’ensemble, malheureusement. Car si l'apparition de nouveaux personnages troublants et qui permettent de creuser dans la psyché du tisseur, comme Judas Traveller ou encore la secte des Scrier, est une vraie bonne idée, surtout entre les mains d'un J.M.De Matteis, grand spécialiste de l'introspection super héroïque, il est clair que les Spidercide et autres clones dégénérés qui se dissolvent au fil des pages finissent par lasser vite. Le personnage de Kaine est inversement d'un potentiel supérieur, en tant que premier clone "impur" et raté, qui décide de veiller sur l'original, dans une optique de sacrifice de soi fort discutable. Mais son emploi et son exploitation ultérieure ont été trop peu pertinents, et ne laisse qu'une demie bonne idée et des regrets. Son incarnation actuelle, sous le costume du Scarlet Spider nouvelle mouture, est presque une offense à ses origines plus controversées. Coté dessins, c'est bien entendu très inégal et différent, au fil de ces milliers de pages. Mark Bagley est l'auteur de référence des aracnos fans de l'époque, sans grosse fioritures et avec son dynamisme habituel; mais je me répète, sa caractérisation des personnages féminins est souvent défectueuse, et ses visages semblent tous identiques, d'une série à l'autre. Reste aussi à dire qu'il faut investir plus de soixante euros par tome (Omnibus chez Panini. Qui sont épuisés et peuvent donc se trouver aussi bien plus cher sur les sites comme Ebay, par exemple) pour pouvoir suivre cette longue saga. Et qu'encore, elle n'est pas totalement complète, car certains épisodes jugés mineurs ont été ignorés, ce qui porte par ailleurs dans le tome 2 à quelques interrogations dues à un sentiment de "trou dans l'histoire". Mais je vous dis, on déteste ou on adore, c'est selon, et loin de moi l'idée de vous influencer d'une manière quelconque, d'autant plus que si je suis assez objectif pour percevoir l'étendue des dégâts et les nombreux défauts de ce travail, je l'ai relu (dévoré?) avec le sourire aux lèvres, en repensant à la fin de mes années fac. C'est ça aussi le miracle des comics, quand ils vous tiennent par la main le long de votre vie, vous les retrouvez parfois comme de vieux amis, ce qui fait que vous pouvez fermer un oeil sur nombre de points négatifs... Par contre, étant lecteur Vo, j'ai opté pour les 5 volumes The Complete Clone Saga, qui sont publiés par Marvel et disponibles entre 20 et 25 euros pièce sur les plateformes comme Amazon. Une petite économie par rapport à la Vf et un confort de lecture évident. Ce sont de beaux albums à couverture souple, plus pratiques à lire que ces Omnibus qui musclent les avant-bras comme jamais. Mais font si belle figure dans une bibliothèque. A vous de décider, si ce n'est déjà fait.


X-MEN 12 : LA MINI SERIE "CONSEQUENCES" EN INTEGRALITE

Sortie imminente du dernier numéro de la revue X-Men (avant le nouveau nouveau relaunch), qui propose un menu de qualité. En effet, le lecteur Vf va avoir la très bonne surprise de trouver l'intégralité de la mini-série AvX Consequences dans une seule et même parution, pour moins de cinq euros. Panini nous gâte. Sachez que ce titre est fort intéressant, et qu'il est indispensable si vous souhaitez savoir ce qui va arriver à Scott Summers, après qu'il soit tombé en disgrâce suite à l'affaire peu glorieuse (dans tous les sens du terme) du Phénix.
Scott Summers est en prison, donc, abandonné par les siens (surtout par Wolverine qui s'efforce de rester zen mais se consume d'une sérieuse envie d'en découdre avec son ancien ami). On comprend qu'il ne va pas s'y amuser beaucoup, entre le ressentiment des agents du gouvernement, celui de ses pairs, et l'onde de choc consécutive à son coup de sang, qui va devoir se tasser. En cellule, le X-Man passe le plus clair de son temps à éviter les conflits, à survivre, à aider ceux qui se rapprochent de lui et ont encore besoin de ses services. Il se heurte au racisme anti-mutant, ce qui ne fait que renforcer ses convictions. Le monde a toujours craint les mutants, même si ceux-ci s'échinent à le sauver. C'est une triste règle, et l'ancien leader des X-Men préfère finalement faire peur et imposer le respect par la crainte, que d'être un gentil mouton prompt à se faire tondre par le premier ennemi venu. En ce sens l'union entre Cyclope et Magneto scelle un parcours linéaire, un basculement vers une forme de radicalisation du discours du premier cité. Après avoir tué le père (Xavier) au sens métaphorique et désormais au sens propre, c'est sur ses épaules que la communauté mutante va pouvoir trouver un sauveur prêt à plonger les mains dans le sang et la sueur en cas de besoin. C'était déjà en filigrane ce que nous racontait la série Uncanny X-Force de Rick Remender, et c'est le sel de Consequences. Une mini dessinée par 5 artistes différents, un par épisode, et écrite avec justesse par Kieron Gillen, dont je ne suis pas fan en temps normal. J'étais très réticent après le premier numéro de Consequences au point d'en avoir rédigé une critique assassine sur ce blog, mais l'ensemble se lit très bien et gagne en qualité au fil des pages. Quand on considère que Panini nous offre le tout au prix imbattable de moins d'un euro l'épisode, il serait un peu idiot de passer à coté, surtout si on a suivi ce qui a précédé, ce long event poussif que vu AxV


SPIDER-MAN CLASSIC 6 : LE TISSEUR A SIX BRAS

Peter Parker a beau être une sorte de petit génie scientifique, ce n'est pas non plus un Prix Nobel infaillible. Du coup, quand il met les mains dans ses petites éprouvettes, ses expériences peuvent aussi se terminer de manière bien plus tragiques que ce qu'il escomptait. C'est ainsi que le jour où il décide de ne plus être un super-héros, pour enfin profiter de sa vie de jeune homme aux portes de l'existence adulte, le drame frappe à sa porte. La potion qu'il a mis au point pour se passer de ses pouvoirs arachnéens ne semble pas encore au point. Déjà Parker se met à délirer, en proie à un lourd sommeil comateux. Il se retrouve dans une série de combats oniriques, face à quelques-uns des plus grands ennemis de sa carrière, et il revit des drames intimes, comme la mort du Capitaine Stacy. Se débattre contre le Lézard ou le Caïd quand il est inconscient, ce n'est déjà pas très drôle, mais se réveiller avec six bras comme une véritable araignée, c'est le comble de l'horreur.  Notre héros n'a plus le choix : impossible de cacher sa nouvelle condition à Gwen, sa petite amie, ou de se présenter ainsi devant sa chère tantine. Spider-Man va donc avoir besoin de l'aide du docteur Connors, scientifique de renom, qui malheureusement est aussi l'alter-ego du Lézard déjà mentionné. Pour ne rien gâcher, Morbius le Vampire est également de la partie. Sa soif inextinguible de sang le pousse à attaquer sans discernement, et du coup l'aventure se corse encore d'avantage pour un tisseur qui ne sait plus où donner de la tête, ou des bras...

Roy Thomas et Stan Lee ont travaillé ensemble sur ce scénario qui propose une version presque grotesque de Spider-Man. Cette fois, outre les pouvoirs arachnéens, le voilà transformé en un homme à six pattes. Ou bras, désolé. Gil Kane est très bon lorsqu'il s'agit d'insuffler de l'action dans ces planches inattendues, mais ses vilains sont parfois difficilement convaincants lorsque vue de près. Le Lézard a un petit coté "gros animal en plastique" et Morbius ressemble au guitariste de Kiss avec le masque et le maquillage. Certes, c'est plus l'effet du style de l'époque que d'une certaine déficience de l'artiste, qui est une des valeurs sures d'alors, et que je ne me permettrais jamais de dénigrer (oui, j'aime bien Kane, moi!). Lorsque le docteur Connors se retransforme, il devient une sorte d'homme puzzle assez bizarre, cela dit. Toutes ces bonnes chances ne finissent pas là non plus : après ces épisodes de légende, l'aventure continue, avec cette fois Peter Parker et Gwen Stacy en pleine Terre Sauvage, cette jungle préhistorique hors du temps, située au coeur de l'Arctique. C'est là bas que résident notamment le couple Ka-Zar et Shanna, et leur animal de compagnie aux dents longues, le tigre Zabu. Guest star pour ce rendez-vous, Kraven le Chasseur, un des ennemis classiques de Spider-Man. En somme, si vous n'avez pas acheté les intégrales consacrées au Tisseur et que vous vous concentrez surtout sur le kiosque, je vous recommande chaudement cette publication, pour moins de six euros.


LE CALENDRIER DC COMICS 1976

1976 les amis. Ce n'est pas hier! Remontons donc le temps, il y a presque quarante ans de cela, pour se rendre compte de ce que faisait alors Dc Comics. Rien de tel qu'un bon vieux calendrier à feuilleter pour en prendre plein les yeux, sourire, ou s'étonner. Dans ce calendrier, donc, les illustrations sont de Neal Adams, et l'encrage de Dick Giordano. On y retrouve des versions très classiques de nos héros préférés, de Batman à Robin en passant par Wonder Woman et bien sur Superman, qui a vraiment un look d'enfer en Père Noël. Les héroïnes elles aussi valent le détour, avec des costumes printaniers qu'on imagine mal adaptés à la lutte contre le crime, et plus orientés vers un défilé de mode aux Galeries Lafayettes. Je ne sais pas si vous connaissiez toutes ces images old-school (certaines avaient déjà été publiées sur la page Facebook d'UniversComics) mais je pense qu'elles valent bien ce petit article du jour. Bonne semaine avec les vieilleries Dc Comics!

















LES COQUES/HOUSSES MARVEL POUR iPHONE (GSM55). GAGNEZ VOTRE EXEMPLAIRE

Je n'ai pas par habitude de faire de la pub sur UniversComics, ni n'ai l'intention d'en faire à l'avenir. Toutefois, il peut arriver qu'une compagnie, une entreprise, me contacte pour évaluer ou parler d'un produit. Sur simple demande, je me charge de le faire, avec cependant deux conditions. La première : je ne parle que de ce que je connais et possède, donc il me faut l'objet ou le service en main pour être crédible, et surtout objectif. Le second : je ne souhaite en tirer aucun avantage, par déontologie, donc tout ce que je peux recevoir, de cette manière, est ou sera systématiquement offert ensuite aux lecteurs. Ceci étant dit clairement, passons à la chose suivante :

La société GSM55 propose une série de coques pour votre portable. On m'avait proposé de recevoir une copie "Avengers" ou une copie "Iron Man". C'est cette dernière que j'ai retenu. Il s'agit de coques pour I-Phone, de "clip case" en édition collector. Très beau design, très bien réalisé et imprimé, avec une reproduction d'une couverture ultra célèbre du Vengeur en armure, signée Bob Layton, époque Demon in a Bottle. L'objet est donc de qualité évidente, suffisamment solide et adapté à votre portable. Si vous avez un I-Phone et que vous voulez le redécorez aux couleurs de Marvel, mon avis est positif, et vous savez que vous pouvez passer par Gsm55 : l'objet est arrivé en trois jours et vous pouvez choisir votre mode d'envoi (simple, colissimo...)



Le lien vers Gsm55 ici   Pour commander ça se passe sur ce lien

UniversComics met en jeu l'exemplaire reçu pour évaluation. Il suffit de laisser un commentaire à cet article, et vous serez automatiquement concerné par le tirage au sort que je ferai demain soir.
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THE BOUNCE #1 : LA REVIEW

Faisons un saut (un bond) chez Image ce matin, pour découvrir la nouvelle série de Joe Casey, sobrement intitulé The Bounce. Un nouveau personnage qui débarque sur la scène, et qui d'emblée semble inspiré de deux autres héros bien plus célèbres. C'est en effet un croisement génétique entre Speedball (pour les pouvoirs, cette façon de rebondir et d'étourdir l'adversaire) et Spider-Man (pour les poses, l'attitude), mâtiné de vice, puisque la particularité de Jasper (l'homme derrière le masque) est d'avoir une addiction évidente pour les paradis artificiels. Un encapé qui se drogue, ça n'est jamais très bon pour la réputation de nos redresseurs de torts. Mis à part ce détail, le premier numéro de The Bounce reste assez classique, et ne procure pas de moments exaltants ou de surprises fantastiques. Le protagoniste a un collègue, Terry, avec qui il s'adonne à la fumette. Puis un flash info est diffusé à la télé : le chef Kantor (de la police locale) est retenu en otage avec toute sa famille, par un vilain fort costaud mais peu futé, du nom de The Crunch (comme le chocolat, mais moins gentil). The Bounce se met donc à rebondir de partout et sauve la situation, alors que nous apprenons que la ville semble être la proie, ces temps derniers, de l'apparition de différents types en costume. Plus tard arrive le vrai moment intéressant de l'épisode, lorsque Jasper décide d'aller se fournir en dope. Il rencontre un dealer un peu particulier, puisque son corps même est une substance stupéfiante. Le lecteur se régale alors avec le trip qui va en suivre, mis en couleurs de façon délicieuse et psychédélique. Le dessin est l'oeuvre de Davide Messina, un italien qui est très doué, et dont le style lorgne un peu du coté de ses compatriotes Camuncoli (Amazing Spider-Man) et même Alberti (Spider-Man and the Fantastic Four). Très lisible et dynamique, son travail est particulièrement en phase avec le ton et l'ambition du comic-book de Casey, qui livre là un scénario assez convenu, et un titre qui gagnera probablement en mystère et en épaisseur dans les prochains mois, comme semble le promettre le final déroutant cette fois-ci. Pour le reste The Bounce est une nouveauté agréable, qui fait le job, sans pour autant bouleverser les canons du genre. Un départ au petit trot. 


LA SERIE OUBLIEE ET INEDITE EN VF DU PUNISHER

En 1995, le déclin du Punisher est avéré, au point que les lecteurs ont la désagréable surprise de voir les trois séries mensuelles du héros controversé s'arrêter. Exit Castle et ses aventures "off limits". Le final est d'enfer, puisque drogué et manipulé, il finit par s'en prendre à des innocents et liquide Nick Fury lui même (en fait, ce n'était pas lui, mais un life model decoy, un leurre. Cela sur le moment on ne le savait pas). La punition est exemplaire, puisqu'il devra passer sur la chaise électrique (voir la cover proposée ci contre, éloquent, non, pour un relaunch?). Bien fait! Marvel en profite aussitôt pour tenter de laisser une nouvelle et dernière chance au personnage, avec une on-going toute belle toute neuve, confiée à John Ostrander (qui va au moins faire preuve d'audace formelle) et Tom Lyle, souvent assez inspiré d'ailleurs, dans la pure tradition des planches musculeuses et over the edge des années 90. Castle est en réalité sauvé in extremis des bras de la mort, après une farce d'exécution, par ses pires ennemis : une famille mafieuse, conduite par Don Geraci. Le vieux patriarche se sent partir, et il a un plan pour maintenir le clan sur de bons rails : le confier aux petits soins du Punisher, à qui il demande carrément de prendre sa succession. L'argument est imparable : sa guerre contre le crime est stérile; en oeuvrant de l'autre coté de la barrière, il pourrait vraiment faire la différence, et sauver des vies. Car oui, la famille Geraci est mafieuse, mais évite le trafic de drogue et la prostitution. Mafiosi allégés et humanistes, ils présentent un visage assez peu crédible si confrontés avec ceux que Castle dézinguent habituellement, avec notamment quatre petits enfants et une flopée d'hommes de main, qui voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de leur némésis en tant que nouvel homme fort à suivre.


Le Punisher envisage de noyauter cette famille de l'intérieur avant de faire le grand ménage, comme à son habitude, mais voilà, la famille, c'est son point faible. Pour une fois épris de compassion, ou tout du moins de compréhension, il va finir par se prendre au jeu, et voir ses repères se brouiller. Et également s'attacher à la fille aînée de Don Geraci, ou à Vinnie, le fidèle porte flingues de la maison. Cette nouvelle chance pour le Punisher va durer 18 mois, avant une nouvelle et cette fois presque définitive disparition (Sans Garth Ennis que serait-il devenu?). Il faut dire qu'à mi parcours, Ostrander change la donne : un groupe de criminels, emmené par Jigsaw, organise le massacre des Geraci (Don Geraci lui même tirant les ficelles de ce renversement de situation!) Le Punisher sauve in extremis les petits fils du chef de clan, mais ce dernier disparaît pour de bon de la carte de la pègre, remettant du même coup notre justicier sur le sentier de la guerre. Et là... grand écart à 180 degrés, il va traverser toute une série d'aventure en collaboration avec le Shield et le Fbi, pour protéger un prédicateur religieux qui prône l'entente entre mutants et êtres humains normaux, et qui a le nouveau Front de Libération Mutant aux trousses. Bref, rien à voir avec la direction initiale que semblait avoir pris la série les premiers mois, ce que le public sanctionna assez vite et de manière indiscutable. Autant la première partie de ces 18 numéros est en effet prenante et bien construite, autant le final est confus et trop loin de l'univers traditionnel du Punisher pour séduire les fans de Frank Castle. Quand à espérer un jour voir une traduction française de ce dont je viens de vous parler, autant commencer dès maintenant à brûler un cierge par jour sur l'autel de St Panini, tout en sachant que ça ne servira vraisemblablement à rien...


STARBRAND ET LE NEW UNIVERSE, PAR JIM SHOOTER

Régulièrement, on tente chez Marvel de créer un nouvel univers narratif, pour toucher un plus vaste lectorat et rompre la monotonie (et la stagnation des ventes). Dans les années 80, le très jeune Jim Shooter profite de son statut de grand patron pour proposer le New Universe, qui sort des sentiers battus traditionnels, et dont la série fer de lance est Starbrand. Kenneth Connell, le protagoniste de cette saga, est un jeune minet qui fait tomber les filles, mais n'avance pas dans sa vie professionnelle. Il n'est que simple garagiste de fortune, et partage ses jours entre une jolie mère célibataire avec qui il a peur de s'engager, et une brune aussi pétillante que naïve (pour ne pas dire légèrement stupide) qui est clairement sous sa coupe et accepte l'inacceptable pour continuer à le fréquenter. Rien d'un héros, donc, plutôt le profil d'un perdant. Jusqu'au jour où Ken rencontre dans les bois un étrange vieillard qui lui transmet un tatouage étoilé, lui conférant des pouvoirs incommensurables. Il s'avère que le vieil homme est en fait un alien, et que le symbole transmis (le Starbrand) est particulièrement convoité. La nuit suivante, un autre extra-terrestre débarque sur Terre et engage le combat pour s'en emparer, et Ken ne s'en sort qu'en libérant une énergie impensable, semblable à une explosion nucléaire. Ses ennuis ne son pas finis pour autant car le vieillard est de retour (il était supposé mort), et si dans un premier temps il parait inoffensif, c'est pour mieux exiger de reprendre ensuite le Starbrand, en prétextant un conflit cosmique qui menace l'équilibre de l'univers. Encore une fois, Ken terrasse son opposant sans vraiment comprendre l'origine et l'étendue de ses dons, trop occupé qu'il est à jouer sur deux tableaux en même temps, dans sa vie sentimentale, et à épancher ses problèmes avec Myron, un ami psychologue, qu'il a la fâcheuse tendance à considérer à son service. Un pauvre type, notre héros!

Voilà une série originale, trop peut être, qui aurait du connaître meilleur sort que le succès d'estime qui fut le sien, dans les années 80. Jim Shooter avait donné la parole et le beau rôle à un américain (très) moyen, loser, plutôt égocentrique, qui utilise ses proches à des fins personnels et ne semble pas animer par la fibre intérieure du super-héros potentiel. La série évolue ultérieurement après une dizaine de numéros, et c'est John Byrne qui lui donne un second élan en radicalisant le discours : le pouvoir du Starbrand va être à l'origine d'une catastrophe d'ampleur phénoménale : la ville de Pittsburgh est totalement rasée au sol, et la série devient bien plus ambitieuse et complexe. Ce titre évite les canons standards du comic-book Marvel mainstream pour plonger dans les affres et les doutes d'un quidam moyen et pas forcément au dessus de la moyenne, humainement parlant, et privilégie l'introspection psychologique aux costumes moulants et aux combats testostéronés. Aux dessins, nous avons, pour les débuts, un très inspiré John Romita Jr, qui soigne ses planches et donne une crédibilité évidente aux premiers pas de Kenneth et de son tatouage. D'autres vont ensuite prendre le relais, comme Alex Saviuk, ou un tout jeune Mark Bagley, pour un seul numéro. Byrne, habitué à tout faire par lui même, dessine ensuite le titre jusqu'à la dernière salve, le 19. Il y a quelques années, Warren Ellis a tenté de faire revivre les aventures du Starbrand et de Kenneth Connel, dans une version révisée du New Universe, mais là encore le public n'a pas massivement adhéré, et le projet n'a fait que vivoter, sans décoller véritablement. Aussi étrange que cela puisse être, Starbrand première mouture est inédit en Vf à ce jour. A l'époque, Lug puis Semic ne publiaient pas la totalité des comics Marvel, comme aujourd'hui, et souvent ce genre de publications plus confidentielles passaient à la trappe faute de place dans les revues en kiosque. Si vous lisez la Vo et que vous ne connaissez pas ce dont je viens de vous parler, vous pourriez tenter votre chance, car l'ensemble est assez plaisant.


ARROW : SAISON 1 EPISODE 23 LE FINAL

Le plus drôle avec Arrow, c'est que ne n'ai jamais considéré cette série comme une réussite digne d'intérêt véritable, mais que pris au jeu, je n'ai manqué aucun épisode, jusqu'à la fatidique conclusion d'il y a quelques jours. C'est donc la fin de cette première saison (la seconde vient de démarrer pour ce qui est du tournage) de la version à l'esthétique douteuse du célèbre archer vert de Dc Comics : Green Arrow. Ici plus sobrement baptisé The Hood, c'est un jeune justicier ultra bodybuildé, aux muscles saillants et à la poitrine épilée. Il ne manque que l'huile essentiel pour faire reluire le tout et on pourrait parler de porno chic mal assumé. En tous les cas, le rideau tombe et il se passe nombre de choses dans ce grand au revoir. On savait que Starling City était au bord du gouffre, et bien nous ne serons pas déçus ; le grand tremblement de terre aura lieu, et le quartier malsain de la ville, The Glades, va être en partie rasé, comme le souhaitait le perfide Malcom Merlyn, qui va d'ailleurs avoir l'opportunité d'affronter une dernière fois Oliver Queen dans un corps à corps ponctué de flèches et d'arts martiau, qui ressemble à une chorégraphie mortelle, un ballet mortifère. En parallèle aux événènements présents, le passé de notre héros, son séjour sur l'île, subissent aussi une évolution résolutrice. On apprend enfin comment la captivité de Queen s'est terminé (pas son isolement, sa captivité, ce qui est différend), comment il retrouve sa liberté, avec Slade Wilson et Shado, et on assiste à la première manifestation de ses talents d'archer en devenir. La réussite de ce dernier épisode est autre : c'est de parvenir à crédibiliser presque tous les personnages, en leur offrant à tous leur moment de gloire, de bravoure, avant de les laisser reposer jusqu'à la prochaine saison. C'est ainsi que ... (attention spoiler, à vous de continuer ou pas)

... Malcom Merlyn est un grand vilain, un salaud dont les motivations profondes sont malsaines mais touchantes. Son constat est vicié par une forme de folie latente, mais on ne peut exclure un début de compréhension face à son drame, quand il l'explicite à son fils. Tommy, parfois assez pathétique, choisit de ne pas se ranger du coté de son paternel, et rachète alla grande un comportement un peu hiératique ces temps derniers, avec un ultime geste héroïque pour sauver celle qu'il aime, Laurel. Cette dernière a le coeur comme un artichaut. Entre Oliver et Tommy, elle ne sait trop qui choisir : la grande passion irraisonnée ou le nouvel amour plus stable et pondéré, mais moins violent? C'est elle qui semble la plus transparente dans ce final, tandis que Lance, son père de détective, en devient fort sympathique et laisse paraître de grandes qualités humaines. La matriarche des Queen également parvient à tirer son épingle du jeu en faisant preuve d'un courage dont elle semblait dépourvue, alors que la fille, Thea, et le jeune Roy Harper, seront probablement des personnages plus approfondis dans la seconde saison, notamment en raison des répercussions que ce final aura sur le caractère et les perspectives des tourtereaux. Ce qui plaît ici, c'est le coté cataclysmique, l'idée que l'archer vert ne peut pas sauver tout le monde, encore moins sa propre famille ou ses amis, et tandis qu'il est meurtri dans ses affects, une partie de la ville, de sa ville, finit tout de même par s'effondrer et lui glisser entre les doigts. Un héros qui gagne à moitié, et qui perd en partie. Entouré par Felicity (la geekette sexy) et Diggle (l'homme de main efficace), le trio de justiciers, désormais rodé et soudé, va devoir gérer les retombées de la chute des Glades, et de la folie de Malcom Merlyn. Ce sera diffusé à la rentrée, après un tournage intensif cet été. 


DES MAGNETS VINTAGE "DC COMICS"

Les magnets, c'est has-been! Combien de fois avez-vous entendu dire ça? C'est vrai que la mode semble passée, mais du coup on peut facilement en trouver à des prix dérisoires, dans les brocantes ou les vide-greniers. Si par hasard vous dénichez les pièces suivantes, toutes en rapport avec Dc Comics, vous les prenez et vous n'oubliez pas de me les offrir, hein! Merci d'avance, je savais que je pouvais compter sur vous.







THE ART OF ... MIKE MAYHEW


Les artistes dont le style tend vers un réalisme plastique ultra léché ont toujours un gros public. C'est le cas de Mike Mayhew, qui a en plus le don énervant d'avoir un talent certain lorsqu'il s'agit de représenter les héroïnes de nos comic-books dans des poses et des tenues avantageuses. Mais il n'est pas en reste avec ces messieurs, et son travail est toujours rempli d'une classe folle. On l'a vu beaucoup travailler chez Marvel ces temps-ci, mais il aussi collaboré souvent avec le magazine Wizard (de très belles couvertures) ou avec le fabriquant de cards Upper Desk. C'est pourtant chez Dc qu'il fit ses premiers pas en 1992 avant de passer l'année suivante chez Topps Comics, où il va dessiner avec succès Zorro. Après s'être également intéressé au commerce et à l'édition, on le retrouve sous les feux de la rampe en 2000 avec Vampirella, héroïne avec laquelle il va enfin exploser et développer le style que nous lui connaissons aujourd'hui. De retour chez Marvel, il offre des pin-up et des covers de toute beauté, sans oublier l'accompagnement graphique de nouvelles en prose consacrées à Mary-Jane Watson Parker. Pour le cinéma, Mike a donné un coup de main apprécié pour les Fantastiques, et aussi Superman Returns, avant de mettre les bouchées doubles pour Marvel Comics. C'est aujourd'hui une des valeurs sures de l'industrie des comics, dès lors qu'il faut un illustrateur capable de fournir des planches ou des dessins anatomiquement soignés et spectaculaires, dans un style qui le rapproche d'un Alex Ross moins photogénique et glacé, plus naturel. Ce jeudi donc, un petit hommage en images à Mike Mayhew, qui à n'en pas douter doit compter un certain nombre estimateurs parmi celles et ceux qui fréquentent régulièrement ces quelques pages.







SPIDER-MAN 11 : ZONE DE DANGER

Le véritable Super Bouffon (Hobgoblin), c'est Roderick Kingsley, et il est de retour en ville. Du coup, ça fait double emploi, car dans le même temps, le jeune Phil Urich (neveu de Ben, le journaliste) a tué la dernière incarnation en date du vilain à citrouilles, et il a pris sa place, tout en s'associant avec le Caïd, le roi de la pègre. Tout cela pour les beaux yeux (au départ) de la stagiaire du journal, Norah. On en fait des sottises pour impressionner les filles, parfois. Celle-ci est d'importance, car elle va impliquer un complot ourdi contre Spider-Man, dans lequel trempe un des collègues de Peter Parker aux laboratoires Horizons, qui a mis au point une sorte de brouilleur amplificateur du fameux sens d'araignée de notre héros. Le Tisseur se retrouve dans l'incapacité quasi totale de lutter et de se concentrer, ce qui explique qu'il tombe aussi facilement aux mains de ses ennemis, sous son identité civile de Peter Parker. Le grand manitou des labos Horizons se retrouve également impliqué dans l'affaire, en voulant bien faire et prêter main-forte à son employé. Humour, action, dynamisme, au programme de ces trois épisodes d'Amazing Spider-Man, concoctés par Dan Slott. Le hic, c'est quand on voit Parker sortir le grand jeu, lance-toile au poignet, devant son génie de patron, sans que celui-ci ne réalise que l'évidence est devant lui. Une double identité après un tel numéro, ça ne tient guère debout. A moins que Max Model ne feigne l'innocence et sache parfaitement à qui il a affaire. On lui souhaite car autrement nous pourrions nourrir des doutes bien légitimes sur ses capacités cognitives. Un comble pour un type de son acabit. Les dessins sont de Giuseppe Camuncoli, qui illustre le tout avec un arrière-goût d'Humberto Ramos, mais avec un trait plus régulier, classique, et appliqué. C'est du bon travail, très lisible, agréable. Voilà pour la partie de la revue que j'ai lu avec assez d'intérêt.

Le reste n'en a pas, ou peu. Un épisode de Avenging Spider-Man nous offre un long dialogue entre Peter et la Tante May, tous les deux devant la tombe de l'oncle Ben. May s'est remariée, évoque même ses galipettes du troisième âge face au défunt, tandis que comme à son habitude, son neveu se reproche tout et n'importe quoi, et n'en finit pas de se torturer avec un sens de la culpabilité qui vire au masochisme pur et dur. Zeb Wells gagne du temps et torche un épisode de transition, hideusement dessiné par Steve Dillon. Je n'accroche plus du tout au style minimaliste de ce dernier, à ses visages qui tirent la tronche et grimacent. Le roi de l'inexpressivité et de la staticité. Juste ensuite, c'est Scarlet Spider qui ferme la marche. Fin du combat contre la créature issue des laboratoires Roxxon, un être d'énergie baptisé Mammon, fruit des expériences interdites de la firme déjà mentionnée. C'est d'une platitude extraordinaire, il ne se passe rien de passionnant, et même les motivations, les remarques intérieures de Kaine (sous le costume écarlate) sonnent creux et manquent de conviction. Une petite purge qui ne dure pas très longtemps, mais dont je ne ressentais pas le besoin. Les dessins sont de Khoi Pham, colorisés de la plus moderne des façons pour les rendre lisses et spectaculaires, mais ils sont tout justes anonymes. Bref, passée la série mère Amazing, le reste du mensuel peut passer à la trappe sans problème. N'abandonnez-pas Spider-Man pour autant (enfin, pas tout de suite) car le grand événement de l'année arrive pour le tisseur. Le célèbre et redouté number 700, c'est en juin chez Panini. Et là bonjour les polémiques. 







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