VERTIGO ESSENTIELS : PREACHER LIVRE 2

Sachez juste, avant d'aborder ce second tome, si vous avez adoré (ou détesté) le premier en raison de sa violence débridée et de sa vulgarité assumée, que cette suite passe la vitesse supérieure et qu'on baigne tout à tour dans le carnage et le stupre le plus décomplexé. La bande des trois finit par se recomposer, et voici à nouveau Jesse Custer, pasteur possédé par l'entité Genesis et à la recherche de Dieu pour lui "botter les fesses", sa compagne Tulip, à la gâchette facile, et le vampire Cassidy, que rien ne semble pouvoir tuer si ce n'est les rayons du soleil. Ensemble, ils vont se heurter à une association de malfaiteurs/illuminés de tout premier ordre, le Graal. Cette bande de cinglés a acquis un pouvoir immense au fil des siècles, et pas mal de politiciens du monde entier lui mangent dans la main. A sa tête, nous trouvons un gros tas de gélatine amateur de desserts crémeux et de meurtres de masse, une sorte de Pape apocryphe, un certain D'Aronique. La raison d'être du Graal est de préserver la pureté de la lignée originelle du Christ, en isolant et protégeant ses descendants au fil de l'histoire, pour un jour asseoir le Messie à la tête de l'humanité, lorsque viendra l'apocalypse (prévue dans Preacher pour l'an 2000, la série n'est plus si jeune, les amis). Le problème c'est qu'isoler tous ces descendants, et les faire se reproduire entre eux pour des raisons de pureté de l'espèce, ça donne des crétins consanguins comme ce gamin déjanté supposé devenir le guide de tous les croyants, et que Garth Ennis s'amuse à présenter comme un débile obsédé. C'est aussi l'heure des luttes intestines au sein du Graal puisque Starr, un allemand plus éveillé que ses supérieurs, fomente en secret un changement de cap pour l'organisation. Il a besoin de Jesse Custer comme son nouveau Messie personnel, et compte l'employer pour diriger les masses, notamment grâce à son pouvoir de persuasion sur la voix. Mais ses méthodes sont assez discutables, notamment le kidnapping et l'agression arme au poing. Du coup Cassidy se retrouve enlevé, torturé et régulièrement éclaté en petits morceaux par le Graal, alors que Jesse et Tulip arrivent à la rescousse au volant d'une voiture volée, et baisent tout au long du parcours dans les motels de passage. Garth Ennis, quoi, vous l'aurez amplement deviné. Ah oui, petite précision importante, le Qg du Graal, appelé Massada, se trouve dans le sud de la France, ce qui permet à nos charmants personnages de venir nous rendre visite. 

Toujours aussi provoquant, et abrasif, donc. Comme lorsque Jesse Custer s'immisce dans une soirée très privée, organisée par Jesus De Sade, dont le patronyme est éloquent. Dans cette soirée, ce sont les notables et les pervers de la société qui se donnent rendez-vous, pour se livrer à la débauche la plus totale, aux turpitudes les plus répugnantes. La punition sera bien entendu à la hauteur du sacrilège. Preacher réserve aussi de beaux moments intimistes, et n'est pas seulement un réservoir à scènes gores ou cinglées. Comme lorsque Garth Ennis entreprend de nous raconter le passé du vampire Cassidy, ou bien nous apprend ce qu'il est advenu du père de Jesse, durant son séjour au Viet-Nam, et des amitiés qu'il y a nouées. Car mine de rien, l'amour, les bons sentiments, l'entraide fraternelle et la solidarité, sont des valeurs qui transparaissent régulièrement de ces pages au vitriol. Dans le monde de Preacher, le sordide cache aussi de beaux élans poétiques, pour peu qu'on puisse les voir, derrière le macabre, l'ironie, la provocation. C'est toujours Steve Dillon qui illustre ces épisodes. A défaut d'être un dessinateur perfectionniste ou brillant quand il s'agit de soigner les détails (pour dire, rien à voir avec les peintures de Glenn Fabry, l'auteur des somptueuses couvertures, commentées en fin de volume dans les bonus), son trait caricatural et sans fioriture permet de suivre ces aventures foldingues avec une grande lisibilité, et offre une caractérisation attachante des personnages. L'édition d'Urban Comics est un véritable bijou que tous les fans de doivent de posséder dans leurs bédéthèques. On y trouve aussi et encore le courrier des lecteurs tenu par Ennis lui même, la traduction des lettres que sa série recevait à l'époque, et les réponses aussi jouissives que le comic-book lui même. Preacher laissera difficilement insensible le lecteur moyen. De la haine à l'adoration, tout le spectre des émotions pourrait bien y passer. De notre coté, on se contentera de vous dire que ça se range à la lettre, comme immanquable ou irrévérencieux. 


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ZAGOR : LE SUPER-HEROS ORDINAIRE A L'ITALIENNE

Les super héros sont américains. Par essence, par origine, par habitude. Très peu, pour ne pas dire personne, ont été en mesure de mettre sur pieds un univers super héroïque capable de rivaliser avec les décennies de gloire de Marvel ou Dc. Simplement trouver un titre, une série qui passionne le lectorat depuis des décennies, s'avère presque impossible. Mais en marge des super héros classiques en spandex, l'Italie a des idées...
La maison d'édition Sergio Bonelli propose ainsi depuis 50 ans les aventures d'un héros particulier, au nom bien étrange : Za-Gor-Te-Nay, ce qui signifie, dans un dialecte algonkin (dialecte d'une tribu indienne imaginaire) l'esprit à la hache. Tout un programme. Après avoir perdu ses parents dans sa prime jeunesse, Zagor a consacré sa vie à la défense de la paix et de l'ordre dans la forêt de Darkwood, un lieu imaginaire, inventé par Guido Nolitta (en fait le pseudo de Sergio Bonelli himself), situé dans les États-Unis orientaux. Les extraordinaires prestations athlétiques de Zagor, ses aventures, le charme de son costume et son hurlement de bataille (un caractéristique "AAHHYAAKK!") ont fait croire aux Indiens qu'il s'agit d'un demi-dieu envoyé par Manitou. Même si la plupart des aventures se passe dans une ambiance western, Nolitta y a aussi inséré beaucoup d'éléments fantastiques, effroyables et policiers. C'est ainsi que nous pouvons sauter sans discordance des rivalités entre tribus, des guerres entre blancs et peaux-rouges, à l'apparition d'extra-terrestres venus du fin fond du cosmos, ou la présence de monstres mutants effrayants. Chez Zagor, l'aventure est multiple et se conjugue à toutes les sauces. C'est ce qui fait le charme de la série, son attrait sans pareil. Notre héros est entouré d'un cast de personnages secondaires assez savoureux. Tout d'abord, son inséparable partenaire: le petit homme au grand ventre, gourmand, hypersympathique mexicain Don Cico Felipe Cayetano Lopez y Martinez y Gonzales, plus simplement connu de tout le monde comme Cico. Et encore, Tonka, sakem des Mohawks et frère de sang de Zagor; l'empoté détective Bat Batterton, le chercheur de trésors Digging Bill, le marin Fishleg, le "guitariste-pistolero" Guitar Jim et beaucoup d'autres. Qui dit amis dit aussi ennemis. Zagor a livré à la justice des centaines de hors-la-loi, parmi lesquels le plus dangereux de tous: Hellingen, un savant génial mais fou dont les projets pour la conquête du monde (et, certaines fois, de l'univers entier) ont été toujours éventés par notre héros. Parmi les autres ennemis, le vampire Rakosi, le druide Kandrax, l'"alter ego" SuperMike, l'esprit du mal Wendigo. Bref, rien à envier au X-Men ou à Daredevil, notre Esprit à la Hache!

Zagor est une série qui a donc plus de 50 ans. Régulièrement publiée chaque mois, en noir et blanc (une collection historique en couleurs et grand format est en ce moment proposée avec un important quotidien italien), elle est une des fers de lance de l'écurie Bonelli, dont les autres best-sellers s'appellent Tex (le cow-boy), et Dylan Dog. Il est difficile pour le lecteur français d'aujourd'hui de se faire une idée, car il n'y a plus d'adaptation Vf en kiosque, ni en librairie. J'ai contacté il ya deux ans Clair de Lune, qui traduit Tex, en offrant mes services pour ranimer Zagor, mais j'ai essuyé un refus type assez froid et fort décevant. Même constat d'échec chez d'autres éditeurs qui auraient pu tenter l'aventure, avec un peu de moyen et d'ambition. Du coup vous ne pourrez vous rabattre que sur d'anciennes mais très bonnes aventures, proposées sur un mensuel petit format et noir et blanc (encore plus petit que l'original italien) du nom de Yuma. Aux éditions Lug, puis Semic. Ou bien prendre des cours pour lire la langue de Dante, si ce n'est pas déjà le cas. Étant pour ma part parfaitement bilingue, je ne peux que vous encourager à vous jeter sur la Vo, qui elle est en bonne santé et vient de fêter un demi-siècle d'existence. Mais pourquoi lire Zagor, me direz-vous? En quoi ce titre est-il proche de ce que nous pouvons trouver dans les comics américains, pourquoi souvent les lecteurs de l'esprit à la hache ne dédaignent pas non plus d'acheter Spider-Man et consorts? Tout d'abord, pour ses valeurs hautement nobles et chevaleresques de l'héroïsme désintéressé que le personnage professe. Son combat est destiné à être perdu dans les grandes largeurs. L'histoire nous enseigne que si Zagor est un des ardents défenseurs de la paix et d'une existence sereine entre indiens et nouveaux colons qui débarquent sur les terres vierges américaines (le récit est situé, grosso modo, aux alentours de 1830-1840), son combat connaîtra une issue tragique, et les peaux-rouges finiront par être défaits, destinés aux sinistres réserves, qui sont autant de prisons déguisées. Sans tenir compte des massacres, règlements de compte, et autres épisodes cruels qui marqueront leur cohabitation impossible avec l'homme blanc, venu se servir sans vergogne. Zagor est une utopie historique qui résiste depuis des années face à la crise du secteur et aux ventes trop souvent en berne, et continue, après plus de cinq décennies, d'afficher une vitalité enviable qui lui permet de rester parmi les personnages les plus facilement identifiables et appréciables du public italien, mais aussi brésilien, ou croate, des pays où il rencontre un franc succès. La France peut rougir d'aveuglément. 


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CONCOURS : EAGLEMOSS DC LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS

CONCOURS

En collaboration avec Eaglemoss et la collection Dc Le meilleur des super-héros, nous vous proposons de remporter (pour trois d'entre vous) les deux premiers volumes de la collection, à savoir Batman Silence Tomes 1 et 2.
Trois façons de participer, pour trois tirages au sort différents. Un vainqueur sera tiré au sort parmi ceux qui auront partagé notre concours (sur la page FB). Un second vainqueur parmi ceux qui auront commenté notre publication sur la page FB. Et un autre vainqueur sera élu parmi ceux qui commenteront cet article, sur le blog. Rien ne vous empêche de faire les trois, ce qui vous permettrait d'avoir trois plus de chance de gagner.
Vous avez toute la semaine, fin du jeu lundi prochain à midi.
Bonne chance à toutes et à tous.


Tout sur la collection Eaglemoss et Batman Silence

COSPLAY MANIA SPECIAL : LES VARIANT COVERS COSPLAY CHEZ MARVEL

Une très bonne opportunité de ressortir notre rubrique Cosplay Mania du placard nous est apportée par Marvel. En effet, la mode des variant covers à thèmes continue de frapper. En novembre, ce sera au tour des Cosplay Variant, avec certains héros mis en scène entre humour, soin du détail, et franche rigolade. Voici donc un aperçu de ce qui vous attend avec les couvertures révélées à ce jour. Enjoy




















MARVEL DELUXE : SECRET AVENGERS TOME 1 (HISTOIRES SECRETES)

La collection Marvel Deluxe poursuit son travail de réédition des aventures des Vengeurs de l'ère moderne. C'est au tour cette fois de la série Secret Avengers, finalement confiée aux petits soins de Ed Brubaker, de faire son apparition (cette semaine) en librairie. Je parle bien sur de la mouture de 2010, pas de ces barbouzes secrets qui opèrent pour des missions illicites au service du Shield, et qui ne m'a jamais vraiment emballé. Dans cet album, Steve Rogers est le patron d'une nouvelle formation donc, les "Vengeurs Secrets" (j'aime revenir à la Vf parfois), dont on devine, ne serait-ce que par leur nom, qu'il s'agit d'une formation essentiellement axée sur ces interventions ignorées du grand public et qui font le bonheur des fans de conspiration gouvernementale. Dès les premières pages, nous faisons la connaissance de deux des membres, deux belles plantes comme la Valkyrie et Natacha Romanov (aka la Veuve Noire), qui pour les besoins du terrain agissent sous couverture : elles endossent momentanément le rôle de deux escort-girls (terme moderne pour le plus vieux métier du monde) jusqu'à ce que la blonde nordique explose et ne supporte plus le contact des mains de sa cible sur son corps. Pas très professionel, comme réaction. Les autres membres sont James Rhodes, ancien laquais à tout faire d'Anthony Stark et possesseur de l'armure de War Machine. L'Homme Fourmi, tout droit sorti des pages des Thunderbolts et star du moment au cinéma (encore qu'ici il s'agisse d'Eric O'Grady et pas de Scott Lang), et aussi Moon Knight, qui tente de se racheter conduite et virginité. Sans oublier Nova en tant que "consultant" externe, envoyé d'entrée en mission casse pipe sur Mars; la fiancée de l'ancien Captain America, Sharon Carter (la même qui lui tira dessus à bout portant, conditionnée par le Red Skull), et pour finir la caution scientifique du groupe, Hank Mc Coy, qui délaisse provisoirement ses X-men pour réintégrer les Avengers, dont il est depuis bien longtemps un des membres intermittents. Tout ce beau monde se retrouve sur la piste d'un artefact qui n'est pas sans évoquer la fameuse couronne du serpent, et qui va les emmener jusqu'à la planète Mars, pour une première épopée mouvementée.

Pour bien resituer les choses dans leur contexte, nous sommes ici au début de l'ère nommée The Heroic Age, qui fait suite directement au Dark Reign (le temps passé par Norman Osborn à tirer les ficelles de la politique et du contre-espionnage en Amérique). Norman est tombé suite à Siege, et l'acte d'enregistrement des super-héros (à la base de Civil War) est devenu caduque. C'est le moment que choisit Steve Rogers pour monter un groupe d'Avengers plus porté sur l'action, et la discrétion. Après cette aventure sur Mars qui relève d'ailleurs plus du super-héroïsme pur et dur que de l'espionnage raffiné, nous nous retrouvons face à l'ordre céleste du Hai-Dai qui a décidé de s'en prendre au spécialiste des arts martiaux, Shang-Chi. Le but de l'attaque est de le livrer à celui qui devrait être son diable de père, et qui semble de retour sur la scène après des millénaires voués au mal, pour restaurer son royaume. Au centre, nous trouvons les Yeux du Dragon, qui sont des objets d'une puissance séculaire, et qui peuvent même conférer l'immortalité à celui qui les possède. Le problème, c'est qu'un sacrifice sanglant est exigé, et qu'il doit concerner un membre de la famille... La grande qualité de ce Deluxe, à mon humble avis, c'est le talent déployé par Mike Deodato au dessin. On comprend mieux à quel point il est devenu un artiste incontournable, capable de livrer des prestations réalistes et dynamiques, impressionnantes et fort détaillées. Brubaker lui se contente trop souvent du service minimum. L'interaction entre les différents personnages, pas forcément faits pour vivre et opérer ensemble, assurent de bonnes tranches au lecteur de passage, mais globalement la série manque de souffle et d'ambition, et se contente de présenter une trame classique qui a tendance à se complaire dans la décompression narrative. Il faut dire que l'âge des Héros est une période qui ressemble un peu à la Restauration après la Révolution. Du classicisme pas désagréable, mais qui quelques années plus tard a déjà été oublié par beaucoup de monde. Peut-être une bonne opportunité pour se rafraîchir la mémoire? (Ces épisodes furent publiés dans la revue Marvel Stars, chez Panini, durant l'année 2011)



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FEAR THE WALKING DEAD : UN SPIN OFF POUR LES ZOMBIES DE KIRKMAN (S01E01)

Quand une vache laitière produit cinquante litres par jour, et qu'il lui reste encore de quoi remplir quelques bouteilles, on peut bien pousser à soixante ou soixante-dix allégrement. Même principe avec les zombies ces temps derniers. On y a droit à toutes les sauces, toutes les déclinaisons, et il était inévitable que The Walking Dead, le plus gros et important phénomène liée à ce courant, finisse par avoir son spin-off. Place donc à Fear The Walking Dead, qui nous ramène quelques jours avant la pandémie totale, quand les premiers cas déclarés d'infection ne sont encore qu'une vague rumeur qui circule parmi les conspirationistes ou les lycéens qui passent trop de temps sur Internet. Pendant que Rick Grimes est dans le coma (vous vous en souvenez encore, hein?) la vie suit son cours, et cette série dérivée se concentre principalement sur le quotidien d'une famille recomposée, avec en tête de gondole le fils junkie qui se réveille à l'hôpital (le leitmotiv "Walking Dead") et qui hésite entre accepter l'idée de devenir cinglé, ou avoir vraiment assisté à une scène horrible : sa copine en train de dévorer d'autres petits drogués comme lui. Nous sommes à Los Angeles, et les deux parents sont des enseignants (la mère est plus conseillère d'orientation) de la middle classe aisée, qui vont mettre un certain temps (comme du reste la population) à réaliser que l'apocalypse est aux portes de la ville. D'ailleurs la réalisation s'amuse, par le biais de plans longs et immobiles, à repousser l'inévitable, avec une petite musique bien prenante en fond sonore. A plusieurs reprises on s'attend à voir débarquer un zombie dans cette série, mais c'est en fait dans les ultimes minutes que FTWD passe la vitesse supérieure, et sort l'artillerie lourde pour nous faire plonger dans le vif du sujet. Auparavant on a droit à un jeu d'acteur aussi irritant que soigné de Frank Dillane, qui interprète Nick, le fils camé. Dès son apparition durant l'introduction, la caméra s'attarde souvent avec trop de complaisance sur lui, aux portes de l'élégiaque ridicule; pourtant il est indéniable que ce rôle oscille entre l'actor-studio caricatural et le franchement réjouissant. Il faudra voir par la suite, pour se faire une idée définitive. Pour ma part, je suis plutôt emballé et séduit par le concept, car n'oublions pas que nous sommes toujours dans l'ignorance du pourquoi et du comment de cette invasion zombie, et que nous avons pris le train en cours de trajet, et perdu les savoureux moments de la panique qui s'installe. FTWD va donc nous permettre de rembobiner et pénétrer dans ce territoire inconnu et riche de possibilités, et nous offrir une plongée glaçante dans l'inéluctable enfer qu'est aujourd'hui le présent de la série mère, The Walking Dead. Comme si Robert Kirkman acceptait l'idée d'avoir un bon paquet de choses à raconter sur les premiers temps de l'horreur, mais d'avoir omis ou pas eu la possibilité de fourrer l'ensemble dans ses comic-books. La séance de rattrapage est donc lancée, avec une montée en puissance longuette par moments, mais qui atteint sa cible en fin d'épisode. Après avoir bien joué avec nos nerfs pendant une heure (qui sera le premier vrai zombie en situation? Le proviseur? Le patient du lit d'à coté?) et déjà entamé une opération séduction qui risque de prendre sans trop de mal. Saletés de zombies, tiens. 




FTWD est diffusée sur AMC et en parallèle sur Canal + séries.

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ARCHIE #1 : LA REVIEW

Oubliez l'espace d'une journée les types aux super-pouvoirs, et allons faire un saut du coté de l'Amérique telle que nous la vend la légende, l'iconographie traditionnelle, à base de campus universitaires, de romances adolescentes, de blousons sportifs floqués du nom de la faculté locale, bref plongeons nous dans l'Amérique Wasp rêvée et sacralisée, celle qui est le terreau de la série (devrais-je dire la "franchise") Archie depuis bien des décennies. Le titre est reparti de zéro et a été confié à deux artistes de renom comme Mark Waid et Fiona Staples, et a été gratifié d'une longue collection de variant covers pour l'occasion, au point qu'il vous faudrait contracter un prêt à la consommation pour toutes vous les procurer. Un instant je me mets à la place de la majorité d'entre vous, et je vais feindre le profil du lecteur vierge qui découvre ces pages pour la première fois, et tente de se faire une idée. D'emblée, la romance entre Archie Andrews et Betty Cooper est au centre du débat. Sauf que si ces deux-là sont ensemble depuis qu'ils ont cinq ans, ils viennent aussi de rompre, tout ceci à cause d'une étrange "affaire du rouge à lèvres" dont il ne nous est rien dévoilé de précis dans ce #1. Tout juste sait-on que ce n'est pas la trace laissée par une rivale sur le col de chemise du jeune homme, car comme le dit Betty "Archie n'est pas ce genre de garçon" et donc il est trop bien, et amoureux, pour aller séduire une autre. C'est Archie lui même qui nous introduit à son petit monde, centré autour du campus de Riversdale, et des familles des personnages principaux. Une technique simple et directe qui permet à Mark Waid de se mettre en prise directe avec le lecteur, tout comme le fait de présenter un héros ultra branché évoluant dans un monde de tweets et de hashtags permet de contextualiser et crédibiliser le titre auprès des plus jeunes. Le ton choisi, l'orientation, est d'humaniser au possible cette bande de jeunes et leurs déboires quotidiens, sans en faire des victimes et des dépressifs. Archie doit gérer et exposer sa rupture, mais il reste positif et ne sombre pas dans la sinistrose, pour lui trouver une solution et aller de l'avant est bien plus productif que ressasser ce qui ne va pas. Fiona Staples s'applique particulièrement sur l'aspect communicatif non verbal, la faculté de transmettre au lecteur ce qui trotte dans la tête de ces teenagers, rien qu'avec leurs mimiques, leurs regards, leurs soupirs. C'est plutôt réussi, frais, fort agréable et bénéficie d'une mise en couleurs soignée qui colle admirablement bien au ton de la série. Qui dégage, je l'admets, un parfum d'autrefois, une fragrance inusuelle pour nos récits à la testostérone, comme si Retour Vers le Futur venait télescoper Happy Days. Mais je suis à parier que ça pourrait sérieusement plaire à beaucoup d'entre vous. Archie, vous voulez l'essayer?



VERTIGO ESSENTIELS : SANDMAN TOME 6 LES BIENVEILLANTES

Si vous avez décidé de vous lancer dans la grande aventure que représente la lecture complète de la saga du Sandman, je vous préviens de suite : ne commencez pas par un regard distrait sur ce tome 6. Car pour une fois, il faut l'admettre, il s'agit d'une oeuvre totalement hermétique, qui ne concède en rien la moindre aide au néophyte. Neil Gaiman, au moment d'aborder le long arc narratif Les Bienveillantes, décide que l'heure est venue pour son personnage de boucler la boucle. Reprenant certaines trames et plusieurs bribes d'intrigues du passé, jouant avec des échos de nombreux épisodes des débuts de la série, ce Sandman se dirige vers une fin annoncée, et tragique, à travers une marche éprouvante faite de treize numéros, qui semblent par moments se diluer, s'étendre, se perdre dans ses ambitions et ses prétentions, mais en apparence uniquement. C'est un marathon qui se joue sur un faux rythme, avant un ultime sprint qui laisse hors d'haleine, et un monde qui se délite. Un récit qui se développe autour de la thématique du chiffre trois, comme les Bienveillantes, les Moires, les Euménides, les Gorgones, qui sont autant de correspondances et de jeux de miroirs pour des créatures qui ne vous lâchent plus et vous poussent à la folie ou au repentir, dès lors que vous avez fait couler le sang de votre famille. Hors le Sandman a tué son propre fils, Orphée, après l'avoir abandonné à son destin. Il entre donc sous le coup de cette loi tragique, et ne pourra rien faire lorsque ses poursuivantes parviendront à faire irruption en son royaume, afin que le dernier acte de cette pièce cruelle puisse se jouer. L'album commence avec le rapt de Daniel, un jeune enfant, que sa mère Lyta Hall (l'amazone Hyppolite) avait confié à Rose, une jeune baby-sitter, alors qu'elle était sortie au restaurant pour négocier avec son hypothétique futur patron. A son retour précipité, poussée par de sombres présages, elle découvre que la gamin n'est plus là, et la jeune fille qui en avait la charge est endormie sur le sol. Il faut dire que le Sandman avait averti la mère : l'enfant lui appartient, et il avait promis qu'il serait venu le récupérer tôt ou tard. Pire encore, Lyta est rapidement convaincu, par le biais de photos, que sa progéniture est morte calcinée, et c'est pour elle le début d'une lente descente dans la démence.

Une descente remarquable, par ailleurs, avec en l'espace de deux cases successives une vision de ce qui se joue dans son esprit, et dans la case suivante ce à quoi cela correspond dans la réalité. Une folie qui la mène en des contrées inconnues et peut être non-existantes, ou elle fait la rencontre des Bienveillantes et trame une vengeance contre le Rêve. Celui-ci n'a plus vraiment le goût du combat, et semble se résigner à attendre ce que le Destin a prévu de lui faire subir. Un à un les personnages qui lui sont le plus proche au sein de son royaume sont assassinés ou effacés, et il accepte de renvoyer Nuala,la seule créature qui pourrait l'aimer vraiment chez elle, en Féerie. Seul et incompris, le Sandman traverse probablement ce qu'on pourrait expliquer par une dépression à caractère punitif et morbide. Mais ne reculant pas devant ses responsabilités, il entend les assumer jusqu'au bout, jusqu'à l'issue fatale. Au passage ce tome est truffée d'apparitions merveilleuses, grotesques, ou légendaires, comme Loki, Odin et bien sur Thor, ou bien la création d'un nouveau Corinthien qui part à la recherche du petit Daniel, sans savoir qu'il est l'objet d'enjeux bien au dessus de sa compréhension et de sa motivation. Coté dessins, il est vraisemblable que cela ne plaise pas à tout le monde. Le trait de Marc Hempel assume pleinement une apparence grossière et caricaturale, et tend vers l'abstrait et l'immédiat. La construction des planches aussi est la plupart du temps ultra classique, notamment avec ces six grosses cases carrées qu'on retrouve comme un leitmotiv. Cette géométrie "expressionniste" comme la qualifie Gaiman lui même a tout pour faire fuir le lecteur de passage, mais trouve un sens dans la dynamique des faits racontés, dans ce délitement et cette conclusion qui guettent le Rêve, lui qui prépare dans la passivité une sortie de scène qu'il attend en silence. Une conclusion poignante pour un personnage qui n'a jamais compris qu'il pouvait aussi s'accorder le droit d'être aimé ou apprécié, et qui est resté emmuré jusqu'au bout dans la solitude de ses songes, avant de pénétrer à jamais dans le réveil de l'oubli. Magistrale série toujours aussi bien documentée et commentée en appendice, dans une édition luxueuse, chez Urban, totalement indispensable. 


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HARLEY QUINN TOME 1 : COMPLETEMENT MARTEAU

Le phénomène Harley Quinn débarque en Vf dans une collection librairie éditée par Urban Comics. Le personnage est en réalité une création propre à l'univers des dessins animés (par Paul Dini et Bruce Timm pour la série Batman de 1992) mais elle a connu une seconde et brillante carrière (pour le moment) dans les pages de nos comic-books. Déjantée et psychotique, violente mais sexy, Harley n'est pas s'en rappeler Deadpool, notamment lorsqu'il s'agit d'abattre le quatrième mur entre le lecteur et la Bd qu'il dévore. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'épisode le plus abouti inclus dans ce premier tome. La demoiselle a conscience de ce qu'elle est et entame un dialogue avec la scénariste Amanda Conner (et Jimmy Palmiotti, son mari dans la vie), qui la pousse à évoquer quelques-uns des plus grands noms des comics actuels, chacun intervenant pour dessiner une page avec le style qui lui est propre, mettant Harley Quinn dans des situations cocasses, comiques, ironiques, souvent bien vues. On trouve ainsi Jim Lee (qui réemploie son travail dans Hush, avec un changement de dialogue fort drôle), Walter Simonson, Bruce Timm, Tony Daniel, Charlie Adlard, Tradd Moore, Darwin Cooke, et bien d'autres. Chad Hardin décroche la timballe de dessinateur, et du coup on le reverra après ce numéro zéro qui sert d'introduction à la série lancée par Dc comics. On apprend à la fin de ce dernier que Harley vient d'hériter d'un immeuble sur Conney Island. Une révélation d'importance car ce sera le prétexte à lui offrir une nouvelle base de départ pour ses aventures, avec outre un repère physique, une galerie de personnages secondaires y habitant et louant les étages et les appartements au dessus et en dessous le sien. De quoi rendre attachant et finalement plus terre à terre les aventures de l'anti-héroïne. Ce premier tome ne nous entraîne pas dans une Gotham truffée de vilains bigarrés, ou face à des menaces d'ordre fantasmagoriques. Harley commence même par chercher du boulot, comme tout le monde, pour payer les taxes et ce que lui coûte son nouveau bien, et se dédouble entre deux activités fort éloignées. La voici qui reprend du service en tant que psychiatre, et également engagée dans des compétitions de "roller derby" où tous les coups sont permis, voire bienvenus. 


Harleen Frances Quinzel est à la base une praticienne exerçant à Arkham, qui finit par sombrer dans les délires et la violence psychotique du Joker. Normal qu'elle puisse donner le change (avec une sacrée couche de fond de teint) pour retrouver un job dans cette branche. Pourtant, rien ne tourne très rond chez elle. Elle converse régulièrement avec un castor empaillé qui lui sert de miroir-conscience, et quelqu'un a placé un contrat sur sa tête, ce qui fait qu'on essaie d'attenter plusieurs fois à sa vie. C'est aussi pour cette raison que la plantureuse Poison Ivy fait rapidement une apparition dans la série, hélas la nouvelle version des New 52 est fade, bien loin de la créature désirable et toxique que Jeph Loeb présentait dans A long Halloween, par exemple. Elle est aussi une bonne excuse pour fournir à son amie une plante particulière, dont les baies, une fois ingérées, rendent la "victime" irrésistible, quitte à semer la discorde, la folie. Harley a le blues le jour de la Saint-Valentin, et elle se laisse tenter, sans savoir que c'est une très mauvaise idée... 
Je suis assez perplexe, devant ce titre qui oscille parfois entre pastiche de qualité, et pochade grivoise. Déjà, je m'attends de Harley Quinn une série qui ose s'assumer trash et de mauvais goût, tout en gardant une certaine pertinence au sein du Dc Universe. Hors les aventures que nous lisons ici semblent se suffir à elles-mêmes et on a du mal a voir poindre de vrais enjeux. Ensuite l'humour reste quand même inoffensif et manque d'audace, et c'est le numéro zéro, de loin, qui est le plus truculent car réfléchi et intelligent; le reste est récréatif. Sympathique. Enjoué. Avec de belles couleurs, de belles poses et tenues sexy, un trait clair et plastiquement agréable qui garde une élasticité et une lisibilité évidente d'un bout à l'autre. Harley Quinn est ce genre de lecture qui s'inscrit bien dans son temps, et peut déconcerter les lecteur quadras, qui comme moi ont toujours du mal lorsque toute gravité disparaît, et que tout devient à prendre au troisième degré. Les plus jeunes par contre adhéreront plus rapidement. Mais il faudra vite trouver de quoi étoffer l'intrigue, pour tenir la route, sur la distance. 




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SECRET WARS : HAIL HYDRA #1

Oui, bon, c'est ainsi avec les comic-books, parfois on vous sort de grosses ficelles scénristiques usées jusqu'à la corde, et ça passe tout de même. Par exemple, Leopold Zola, le fiston, celui que Steve Rogers a sauvé de la Dimension z et rebaptisé Ian, est devenu ensuite Nomad, compagnon d'arme de Sam Wilson. Sauf que piégé dans les laboratoires d'Arnim Zola, il a du son salut à l'ascenseur infini, qui l'a apparemment propulsé dans une autre ère, un autre monde, le Battleword. Les autres y sont arrivés par un autre biais, en conséquence Ian a toujours les souvenirs du monde qu'il a quitté, et ne comprend absolument rien à où il débarque à l'improviste. Seule certitude, il y a du Hydra la dessous, ce qu'il constate de visu alors qu'il prête secours à un jeune occupé à taguer des biens public avec une simple bombe à peinture. la réaction des forces de l'ordre est disproportionnée, dans un univers où, semble t-il, Hydra n'est pas maître de la ville, mais l'aurait carrément fondée! Bref, Nomad est perdu, déboussolé, avec comme seule constante par rapport à ce que nous avons découvert à son sujet, ce besoin de jouer aux héros et défendre la veuve et l'orphelin, de bons sentiments qui dérivent d'une éducation aux cotés de Captain America, le boy-scout par excellence, qui a "déprogrammé" un jeune homme conçu et préparé pour succéder à son terroriste cinglé de paternel. Nous voici dons happés par cette série qui est centrée sur une New-York contaminée par le fascism power, et qui est en fait la continuation (plus ou moins) de ce qui se racontait dans All-New Captain America avant que les Guerres Secrètes ne débutent. Rick Remender peut donc poursuivre son travail (certes il doit tenir compte du contexte) avant de se mettre temporairement (il reviendra, soyez-en sur) sur la touche pour Marvel. Pour le moment c'est de l'action brut de décoffrage, quelques dialogues de-ci de là pour nous expliquer que les peines et les délits ne peuvent pas être disproportionnés, et que on devient ce que nos expériences font de nous, et pas ce que voudrait la génétique, comme dans le déterminisme de Zola (Emile, par Arnim, vous me suivez? Non, c'est normal...). Aux dessins, Roland Boschi oeuvre comme à son habitude, dans des conditions urbaines, faussement crades, qui ne sont pas sans rappeler, par certains endroits, le travail de Mark Texeira, avec un encrage moins appuyé, contaminé par la ligne cahotique et abrupte dans les formes d'un Rick Leonardi ou Mike Mignola. Reste pour ma part les premiers signes de l'indigestion Secret Wars. Et oui ça devait arriver. J'essaie de suivre tous les titres, pour vous en toucher un mot notamment, et il s'avère assez rapidement que certains d'entre eux ne vous feront pas grimper au plafond. Ici c'est sympatoche, une sorte de What If de ceux qu'on utilise chez Panini pour remplir le sommaire des mensuels quand une série a pris du retard. Mais de là à dire que c'est un titre à lire vraiment, je ne m'y risquerais pas. 


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BATMAN TOME 6 : PASSE, PRESENT, FUTUR

Déjà le sixième tome pour les aventures du Batman de Scott Snyder en librairie. Un tome assez particulier cette fois, puisqu'un peu en raison du besoin pour Urban d'aller repêcher certains vieux numéros non publiés dans ce format (autrement les complétistes vont râler), un peu car Bruce Wayne doit faire le deuil de son fils Damian avant d'aller de l'avant, nous sont proposés des aventures pas forcément liées entre elles, ni par l'unité de temps, ni par l'unité d'action. On repart donc en arrière, pour aller suivre les efforts de la petite Harper, qui tente de faire prendre conscience à Batman qu'il ne peut continuer à traîner sa peine chaque jour dans Gotham, car autrement il va finir par y laisser des plumes (ou son masque) à se faire molester par des criminels qu'il briserait en temps normal entre le pouce et l'indexe. Le Dark Knight est un grand sensible, et quand une gamine qu'il a inspiré vient lui apporter son aide, il lui casse le nez pour la remercier. Oui, c'est ainsi, on est un grand sentimental, où on ne l'est pas. Les numéros #18 à #20 mettent aussi en scène une nouvelle version de Gueule d'Argile, bien plus dangereuse que la précédente. Cette fois le vilain parvient à devenir complètement sa proie, jusqu'au niveau moléculaire, à l'Adn. Ce qui lui permet de commettre les pires forfaitures, y compris incarner Bruce Wayne pour remplir sa tirelire et  au risque de dévoiler au grand public la double identité du play-boy de Gotham. Une aventure qui me fait penser qu'il faut vraiment que personne ne soit doté de grandes capacités déductives dans la ville de Batman, car comprendre que Bruce est l'homme Chauve-Souris ne nécessite pas un effort dantesque. Mais une fois encore, le commissaire Gordon n'y voit que du feu. Snyder aux commandes donc, avec Andy Kubert pour le premier épisode, et l'habituel Capullo par la suite. On enchaîne avec deux histoires tirées des "back-up" de la revue mensuelle, cette fois illustrées par Alex Maleev (si vous aimez la noirceur et les ambiances glauques). Batman est rejoint par Superman, qui est venu aider son ami à faire le deuil (lui aussi...) mais au lieu de cela, les voilà impliqués tous les deux dans une histoire assez banale de feu-follet et de démon pénétrant sur notre plan d'existence. S'ils avaient pu savoir à l'avance, ils seraient plutôt aller prendre une bière dans un pub de Gotham. 

On poursuit la lecture, et voici venir un annual, le second du titre Batman version New 52. Snyder, aidé de Marguerite Bennett, nous emmène dans l'asile d'Arkham, où le héros a choisi de se laisser enfermer pour tester les nouvelles installations de l'endroit, et éviter les évasions. On se doute qu'il s'agit d'une perte de temps, car tout le monde, tôt ou tard, sort libre d'Arkham. Le Joker s'en est enfui une bonne cinquantaine de fois, les autres patients pas moins. C'est portes ouvertes tous les jours, et ça fait parti des grands classiques de la saga. Dans cet annual, l'intérêt est porté sur une patiente bien particulière, recluse depuis les tous débuts de l'institut, et peu à peu abandonnée à la solitude complète : l'Anachorète. Elle en veut fortement à Batman car selon elle il a fait d'un lieu de cure et de repos une sorte de camp de concentration pour malades mentaux. Wes Craig illustre ce récit un peu glauque qui propose une nouvelle adversaire au Dark Knight, et qui se laisse suivre sans gros efforts. On finit avec un épisode signé Snyder et Duggan (oui, le même qui écrit Deadpool chez Marvel) et dessiné par un Matteo Scalera toujours aussi incisif et tourmenté, dans la veine d'un Scott Murphy (qui lui officie sur la dernière petite histoire de l'album). Batman est sur les traces d'un assassin qui s'en prend aux patients du Docteur Thompson. Je serais un piètre menteur si je vous disais que c'est incontournable. Voilà un bon gros fill-in de derrière les fagots, certes confié à des artistes qui ont du talent, mais qui a peu à dire. Tout comme les dernières pages extraites de Detective Comics cette fois, qui nous explique que la légende Batman se poursuivra dans le futur, et nous en montre le mécanisme. C'est du déjà lu et abordé, mais quand Murphy est de la partie, c'est plus fort que moi, je suis au rendez-vous. Un tome assez particulier, donc, qui ressemble davantage à un pot-pourri d'anecdotes et de récits mineurs, mais qui permet de se ménager une pause respiratoire avant le prochain arc narratif d'importance, Endgame, qui va envoyer du lourd. Vous êtes prévenus. 


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SECRET WARS #5 : LA REVIEW

Les Guerres Secrètes, version 2015, sont loin d'être terminées. Nous voici donc avec entre les mains le numéro 5, à savoir que nous avons dépassé la mi-parcours, et que nous commençons à entrevoir la résolution du problème. Pour rappel, l'univers (les univers) existant a été effacé au profit d'un nouveau monde, d'une nouvelle réalité, basé sur une planète nommée le Battleword, et divisée en de nombreux territoires. C'est Doom (Fatalis) qui est à l'origine de tout ceci, c'est sa manière d'éviter la fin de tout, qui menaçait la création, au terme du run d'Hickman sur les Avengers. Avec ce #5 nous comprenons mieux le rôle joué par Owen Reece, alias l'Homme Molécule, ainsi que celui des Beyonders, ces êtres tout puissant qui utilisent l'humanité et le cosmos comme terrain de jeux et d'expériences, dans ce qui peut être considéré la réécriture globale du multivers Marvel. Doom a toujours été assoiffé de pouvoir, de puissance, et quand il a face à lui des adversaires dont les pouvoirs semblent incommensurables, sa réaction n'est pas la peur ou la fuite, mais comment syphonner cette énergie pour la faire sienne. Sa création, son Battleword, l'accepte pour souverain et Dieu (littéralement, tout semble avoir été crée par lui et pour lui) mais le grain de sable qui pourrait gripper l'engrenage, à savoir l'arrivée inopinée des membres de la Cabale (Thanos en tête), en provenance de "l'univers d'avant", et le meurtre de Stephen Strange, son seul vrai allié et ami jusque là, mettent en péril son grand oeuvre. Doom va devoir également composer avec la méfiance de sa famille, comme la jeune Valeria Richards, qui mène l'enquête de son coté.
Bref, voilà un épisode qui tente de clarifier ce qui s'est passé "avant", c'est à dire les événements qui ont amené à la composition du Battleword, tout en nous révélant les sources du pouvoir et des nouvelles capacités de Victor Von Doom pour parvenir à ses fins. Une bonne partie de ces pages est centrée sur l'échange entre ce dernier et l'Homme Molécule, dans une sorte de stase permanente, ce qui permet à Esad Ribic de composer des planches relativement simples et dépouillées, par rapport à ce qu'il a eu à fournir jusque là. Du verbiage pour les détracteurs d'Hickman, des révélations importantes pour les autres, pour ceux qui sont d'avis que ces Secret Wars sont une formidable épopée qui bouleversera à jamais la vie de tous nos héros préférés. Au final c'est une sorte de pause, une parenthèse hommage, qui permet de reprendre son souffle avant un sprint final qui risque d'être précipité, car il ne reste que trois rendez-vous avant d'en finir (même si un de ces trois numéros sera double sized). Secret Wars est à la croisée des chemins, c'est là et maintenant que va se jouer la validité de l'oeuvre et du projet. A suivre avec grande curiosité et impatience. 



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VARIANT COVERS LOONEY TUNES EN NOVEMBRE CHEZ DC COMICS

Si Marvel avait fait la même chose avec les personnages Disney, tous les haters du monde s'en seraient donné à coeur joie. mais avec cette décision de Dc Comics de consacrer les variant covers de novembre aux personnages Looney Tunes (propriétés de la Warner, donc), ce sont surtout des louanges que nous entendons. bon, probablement car la plupart de ces couvertures sont très sympas, et que vous allez craquer pour pal mal d'entre elles. en attendant, pour les plus distraits, ou pour rappel, voilà de quoi il s'agit, avec un tour d'horizon de ce qui a été dévoilé.



























Le sommaire c'est donc :

Action Comics #46 by Neil Edwards, Jay Leiston, & Jeromy Cox and Warner Bros. Animation
Aquaman #46 by Ivan Reis & Brad Anderson and Warner Bros. Animation
Batman #46 by Yanick Paquette & Nathan Fairbairn  and Warner Bros. Animation
Batman Beyond #6 by Craig Rousseau and Warner Bros. Animation
Batman/Superman #26 by Ryan Sook and Warner Bros. Animation
Black Canary #6 by Pia Guerra and Warner Bros. Animation
Catwoman #46 by Darwyn Cooke and Warner Bros. Animation
Cyborg #5 by Cully Hamner and Warner Bros. Animation
Deathstroke #12 by Ryan Benjamin and Warner Bros. Animation
Detective Comics #46 by Ben Caldwell and Warner Bros. Animation
The Flash  #46 by Francis Manapul and Warner Bros. Animation
Grayson #14 by Mikel Janin and Warner Bros. Animation
Green Arrow  #46 by Kevin Nowlan and Warner Bros. Animation
Green Lantern #46 by Jorge Corona and Warner Bros. Animation
Harley Quinn #22 by Amanda Conner & Paul Mounts and Warner Bros. Animation 
Justice League #46 by Scott Williams & Alex Sinclair and Warner Bros. Animation 
JLA #6 by Howard Porter & HI-FI and Warner Bros. Animation 
Robin: Son of Batman  #6 by Pat Gleason & Mick Gray and Warner Bros. Animation    
Sinestro #17 by Dan Panosian and Warner Bros. Animation                            
Starfire #6 by Emanuela Lupacchino & Tomeu Morey and Warner Bros. Animation 
New Suicide Squad #14 by Bill Sienkiewicz and Warner Bros. Animation                          
Superman #46 by Ryan Sook and Warner Bros. Animation                              
Superman/Wonder Woman #23 by Karl Kerschl and Warner Bros. Animation                           Teen Titans #14 by Joe Quinones and Warner Bros. Animation                                  
Wonder Woman #46 by Terry Dodson & Rachel Dodson and Warner Bros. Animation

LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...