BATMAN V SUPERMAN (DAWN OF JUSTICE) : LA REVIEW DU FILM

Cela fait désormais une semaine que le film est sorti, et vous l'aurez remarqué en lisant les critiques assassines qui ont fleuri un peu partout, Batman v Superman ne semble pas avoir la cote auprès des spectateurs. Certes les chiffres d'entrée du premier weekend sont très satisfaisants, mais on enregistre déjà une baisse significative de la fréquentation et les premiers retours chez les lecteurs de comics n'ont rien de très enthousiasmant. Prenant notre courage à deux mains, nous sommes nous aussi allés voir le film. Que dire sur les 2h30 que dure ce long-métrage? Nous avons vaguement souri durant 27 secondes, alors que les 2 heures 29 minutes et 33 secondes restantes sont consacrées à la baston, au drame, au combat épique ou aux images élégiaques... bref mille et une raisons de sortir de la salle avec la mâchoire et le poing crispés, à la limite de la parésie faciale. Ne comptez cependant pas sur moi pour vous dire que le film est un navet complet (mais ne vous attendez pas non plus à un concert de louanges); il y a de bonnes choses à l'intérieur, comme par exemple la façon dont Zack Snyder présente Superman, un être divin qui échappe à la condition humaine. Il n'est pas de notre planète et son sacrifice christique quotidien pourrait très bien -pour une raison qui lui est propre- se laisser contaminer par l'amertume ou le découragement, ou pire la colère et le ressentiment, sans que personne ne puisse s'y opposer. La juxtaposition entre Superman et Batman est particulièrement bien présentée et cohérente. D'un côté un être au statut semi-divin donc, de l'autre un homme  sans la moindre capacité hors du commun, même si bien épaulé par la technologie et sur-entraîné au combat. Une autre bonne nouvelle est à trouver du coté des acteurs choisis pour incarner les héros à l'écran. Ben Affleck est probablement le meilleur Bruce Wayne que j'ai pu voir au cinéma, et son Batman est bien campé, même si la facilité avec laquelle il envisage le meurtre et tente de se débarrasser de Superman n'est pas franchement dans les gènes du Dark Knight, si on excepte quelques sporadiques récits remontant à plusieurs décennies de cela. Henry Cavill également est un excellent Superman, et ce n'est pas de sa faute si Snyder abuse de plans messianiques et d'idées pédantes pour le mettre en situation. Les scènes de combat sont rondement menées, à la limite de l'invraisemblable (lorsque Batman utilise ses engins technologiques) mais elles assurent de bonnes parenthèses spectaculaires et explosives dans un film qui n'a pas comme qualité principale le naturel des dialogues. Jesse Eisenberg aurait lui pu être un Luthor rajeuni et en proie à des tourments intérieurs, le faisant lentement glisser vers une folie destructrice, au lieu de cela il se contente de ricaner et gesticuler comme un dément, entretenant une confusion narrative et visuelle avec un autre cinglé de Dc Comics (le Joker), jusqu'à un dernier plan en prison réellement ridicule. On lui reconnaît peu de motivations, si ce n'est une soif de revanche sur ceux qui ont le pouvoir, hérité d'un père tyrannique qui le battait (comme il l'admet dans ce film). Assez peu tout de même pour risquer la destruction de la planète et se comporter comme la dernière des ordures. Subtilité, cette inconnue. 

Snyder a commis une erreur impardonnable à mes yeux, celle d'avoir introduit trop rapidement le personnage de Doomsday, et donc d'avoir mis en scène la mort de Superman avec une hâte coupable. Il y avait là matière à réaliser un film complet, qui avec un peu d'inspiration aurait pu se révéler être un petit chef-d'œuvre à proposer aux fans. Au lieu de cela, le réalisateur s'est empressé de remplir son sac de joujoux à ras bord, quitte à le faire exploser. Du coup il transforme la dernière partie de Batman v Superman en affrontement grand-guignolesque, où tout explose, tout est détruit, tous les coups sont permis, y compris faire apparaître Wonder Woman dans l'équation, avec un thème musical récurrent aussi bourrin qu'insistant, pour bien faire comprendre aux spectateurs distraits que l'Amazone guerrière vient de débarquer. Gal Gadot est finalement convaincante dans ce rôle, bien plus en costume et bouclier d'ailleurs, que lorsqu'elle est habillée et dissimulée en robe de soirée, dans le civil. Là où le bât blesse c'est pour ce qui est des autres membres de la future Justice League. Nous comprenons que le groupe est sur le point de se rassembler et d'être constitué, mais pour le moment, les petits caméos que propose le film sous forme de vidéos de caméra surveillance sont presque à la limite du ridicule, et surtout ils sont amenés comme un cheveu sur la soupe, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi à ce moment précis du récit. Vite ébauchés, sans conviction (Aquaman qui semble faire coucou à l'objectif, dans ce qui paraît être une pub pour un bon shampoing) les futurs héros à venir méritaient un autre type de "première fois" que cette série de clins d'oeil malvenus. C'est un des autres défauts dont souffre le film de Snyder, on a l'impression parfois que les scènes ne se succèdent pas avec beaucoup de liant et que l'ensemble a été monté un peu rapidement, en supprimant des moments qui aurait pu servir de raccord entre un événement et l'autre. Gageons que l'édition blue-ray, qui sera source de moult bonus et scènes inédites, est une des raisons de ce jeu de massacre, de ce saucissonnage artistique. Après tout il aurait été plus malin de proposer deux longs métrages successifs de deux heures chacun, en construisant patiemment, que de tirer toutes les cartouches ensemble, en 2h30 explosives et qui filent la migraine aux spectateurs. Finissons cette critique en ajoutant que les spectateurs qui n'ont rien vu du précédent film avec Superman, à savoir le Man of Steel de Zack Snyder, risquent de manquer de repères car ce long métrage en est le prolongement fidèle, s'ouvrant sur une scène dantesque se déroulant pendant le combat entre Superman et Zod, et il en exploite plus de deux heures durant les conséquences et l'héritage. Dommage de constater que ce rendez-vous si attendu est en grande partie raté, entre une écriture sommaire et hors sujet par endroits (merci David Goyer et/ou Chris Terrio), une réalisation peu inspirée, des dialogues didactiques et pontifiants, et une photographie trop sombre, étouffante, mortifère. 
Je souhaiterais conclure sur une petite suggestion fort utile pour l'avenir, et pour bien illustrer la différence entre une production Marvel, et celle-ci, commanditée par et pour Dc. Les vidéos de surveillance qui introduisent les membres de la Justice League, chez la concurrence, ça se trouverait après le générique de fin, en scène cachée, comme le savent et l'attendent les fans. Un petit cadeau bonus toujours apprécié. Les amis, ça ne sert à rien de mettre une pièce de tissu neuf sur un habit élimé, ça saute aux yeux et on ne comprend rien. 


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LUTHOR : BRIAN AZZARELLO ET LEE BERMEJO PRESENTENT LEX LUTHOR MAN OF STEEL

Lex Luthor a déjà était beaucoup de choses, depuis son apparition en 1940 sur les pages d'Action Comics. Tout à tour présenté comme une intelligence exceptionnelle, un homme d'affaires sans scrupules, le pire ennemi de Superman, ou un vilain au bord de la rédemption, il a même été élu président des Etats-Unis et a gouverné sa propre planète (Lexor, un épisode un peu kitsch qu'il vaut bien taire, en fin de compte). Les comics modernes tendant vers toujours plus de réalisme et une froide crédibilité, Brian Azzarello a proposé, voilà une quinzaine d'année, une mini série en six parties, nous offrant un Lex Luthor plus impénétrable et énigmatique que jamais (même si clairement mauvais dans ses intentions), face à son pire cauchemar, sa pire fascination, à savoir Superman. Lex n'est qu'un homme, aussi brillant et riche soit-il, et face à cet adversaire qui toise le commun des mortels de là-haut, et voit chaque jour Metropolis se déployer sous ses pieds, il ne peut faire le poids. Que devient l'humanité quand elle est en présence d'un sauveur, qui assume les contours d'un mythe, et apparaît comme le messie pour résoudre toutes les grandes crises? Selon Luthor, ce cas de figure a une conséquence néfaste. L'être humain n'exploite plus ses capacités à se dépasser, à viser plus loin, mais il se repose, subjugué, et compte aveuglément sur cette présence fabuleuse pour les tracas et les crises du quotidien. Impensable pour une telle personnalité, qui n'accepte pas la défaite, le renoncement, le concept même de concurrence et de résignation. Lex veut-être celui qui va emmener ses semblables vers quelque chose d'autre, un avenir plus solide, plus grand, et peu importe s'il faut supprimer Superman de l'équation, et se placer en leader calculateur et cynique pour y parvenir. Attention, Azzarello ne se cache pas la face et ne propose pas une version expurgée et naïve du magnat de Metropolis, mais il cherche à élucider ses convictions, plus que ses motivations, tout en soulignant avec pertinence son coté horriblement machiavélique, comme lorsqu'il fait enlever un scientifique russe pour obtenir une création de laboratoire, sa propre "Superwoman" du nom de Hope, qu'il va utiliser comme un simple pion à placer sur l'échiquier, tout en subissant une fascination évidente qui n'est pas sans faire écho au rapport haine/amour qui peut naître face à la toute puissance de Superman. Celle qu'éprouve le commun des mortels, et probablement aussi Luthor, qu'il sublime sous une morgue et un rejet pathologiques. 



L'humain contre le surhumain, donc, comme clé de lecture possible. Avec en parallèle une interrogation évidente : certes Luthor est ce qu'il est, c'est à dire un être froid et trompeur qui n'a pas l'empathie pour qualité première, mais après tout, qu'est-ce qui pousse Superman a se faire chantre de vertu et défenseur de la planète, et qu'est-ce qui pourrait l'empêcher un jour d'être fatigué du rôle, et de se retourner contre ses fidèles d'aujourd'hui? Avec Brian Azzarello, les frontières du bien et du mal se brouillent, comme celles de l'aide, et de l'assistanat. Si vous aimez le style photo-réaliste, vous allez aussi être conquis par le splendide travail de Lee Bermejo. Cette fois encore le dessinateur a accompli quelque chose de remarquable, avec des vignettes qui sentent presque le cuir et le latex utilisés pour les costumes de nos héros. Chaque pli, chaque détail des bottes ou des vêtements, rendent inoubliables ces planches magnifiques. Les expressions faciales ont droit à un traitement particulier, et cela explique pourquoi Superman, ici vu à travers le prisme de Luthor, semble si étranger aux mortels, avec ce regard presque toujours perçant et lumineux, comme s'il s'apprêtait à décocher des rayons calorifiques à tout ce qui bouge. Bermejo joue aussi la carte de l'érotisme avec deux figures féminines qui hantent l'album de leur présence. Mona, la secrétaire personnelle de Luthor, qui rivalise de poses et tenues affriolantes mais ne gagne que mépris ou indifférence, et bien sur notre Superwoman artificielle, présentée comme une (presque) femme ingénue et facilement influençable, avide de sensations et de vie, qu'elle espère probablement découvrir avec son créateur. Si nous voulons trouver des défauts à cette oeuvre, c'est peut-être au niveau du rythme, notamment le premier tiers, que nous allons les pointer. Un verbiage très présent, légèrement grandiloquent, qui risque d'ennuyer ou indisposer certains amateurs de comics qui bougent et exultent. Pour le reste il s'agit d'une parution de qualité qui a l'énorme mérite d'inverser les opinions et le regard porté sur un héros trop longtemps considéré comme le gentil boy-scout parfais, mais qui a droit lui aussi à ses zones d'ombres, et serait une menace extraordinaire s'il venait se retourner contre l'humanité. Qui aurait alors besoin d'un héros aussi fort, aussi déterminé. Comme Lex Luthor? 





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HEART IN A BOX : KELLY THOMPSON A COEUR OUVERT

On a tous plus ou moins connu les effets d'une rupture sentimentale violente, et ce n'est pas agréable, vous le savez. C'est ce qui vient d'arriver à Emma, qui a découvert que son petit ami n'est pas un parangon de fidélité. Du coup, que faire à part souffrir et rester prostré chez soi, et envisager des gestes absurdes comme une horrible coupe de cheveux improvisée en guise d'auto punition inutile? La jeune fille a la chance d'avoir un ami qui fait de son mieux pour l'empêcher de sombrer dans la dépression profonde, mais ça ne fonctionne pas tout à fait, et les jours passent, la douleur reste... Au point qu'elle finit par émettre un souhait curieux mais compréhensible : ne pas avoir de coeur. Pour ne plus rien ressentir, et ne plus avoir mal. Apparaît alors un étrange personnage, qui lui propose d'accéder à son souhait. Hop, par magie, Emma n'a plus de coeur, au sens propre du terme. Mais rien ne va se passer comme prévu, et être privée de cet organe vital ne va pas embellir pour autant son quotidien. Du coup il ne reste qu'une seule alternative pour Emma, s'embarquer pour un voyage fantasmagorique à travers les Etats-Unis, un trip on the road pour s'en aller récupérer les sept fragments qui composent ce coeur dont elle a voulu imprudemment se libérer. Le premier morceau lui est offert, et il est suivi du retour partiel de la tristese et de la souffrance. le reste, il faut aller le gagner, quitte à semer morts et chaos sur son passage. Le périple débute à Oackland, dans une sorte de boîte sado-maso, et se termine par un drame, et une épreuve terrible, l'absorption de toute une série de coeurs étrangers, contenant chacun des souvenirs, des joies, des peines, l'âme et les sensations d'individus, tout ce qui fait et constitue une vie.
Kelly Thompson parvient à trouver un très bon pitch de départ, pour imaginer ce récit qui se veut féministe, mais parle en fait à et de tout le monde. Un thème universel, en prise directe avec les expériences de chacun d'entre nous. On a beaucoup apprécié les dialogues, le naturel avec lequel les émotions sont amenées, clarifiées. Malheureusement les choix opérés à partir de la fin de la seconde partie ne sont pas toujours heureux, et la recherche des fragments du coeur d'Emma emprunte des sentiers qui hésitent entre la grâce et le symbolisme lourd et déjà vu. Disons qu'il y a un fort potentiel dans ce Heart in a box, mais que sa concrétisation est par endroits maladroite. Meredith McLaren illustre cet album, dans un style fort éloigné du comic-book traditionnel. Nous sommes là à la frontière de la Bd européenne expérimentale, avec des corps et des expressions qui avouent aussi l'héritage du manga. La mise en couleur, le découpage, la façon de travailler lignes et espaces, se ressentent fortement du numérique. Les planches ne sont pas organiques, mais elles s'envolent, éthérées, portées par des couleurs qui vont du pastel clair aux tons les plus vifs, selon l'humeur et les sentiments en jeu. Ce n'est résolument pas ma tasse de thé, ce qui ne m'empêche pas de trouver des qualités évidentes dans la construction et l'approche du récit, même si des fonds de cases aussi simplistes peuvent irriter quelques puristes. Paru chez Dark Horse, ce coeur en boîte débarque donc en cette fin d'hiver chez Glénat. Une proposition intrigante, qui sort des canons attendus de ce que nous lisons habituellement, et qui assez de qualités pour séduire un bon nombre de lecteurs. Mais un talent qui reste encore à affiner, chez les deux artistes citées, et qui attend confirmation et maturité dans les années à venir. 

VERTIGO ESSENTIELS : PREACHER LIVRE III

Nous voici déjà arrivés au troisième volume de l'édition définitive de Preacher, le trésor irrévérencieux de Garth Ennis, chez Urban Comics. Ce nouveau gros pavé s'ouvre avec une mini-série en quatre volets consacrée au Saint des Tueurs, que nous avons déjà rencontré lors des parutions précédentes. Ce personnage charismatique tient à la fois du Clint Eastwood cinématographique, des western d'antan, que du Punisher d'aujourd'hui. Lui aussi a connu un drame terrible qui a marqué à jamais son existence et l'a poussé vers une vengeance rageuse. Oh certes autrefois ce n'était pas un enfant de choeur, mais un redoutable chasseur de primes qui jouait de la gâchette pour descendre tout ce qui bouge, mais du jour où il sauva une jeune blonde pas farouche, décidée à le remettre sur le bon chemin, l'espoir revint. Ils se marièrent et eurent un enfant, et la rédemption semblait être le meilleur mot pour définir ce qui s'était produit, cette nouvelle paternité, cette vie enfin apaisée et heureuse. Hélas, comme pour ce cher vieux Frank Castle, tout allait être perdu à jamais. La maladie, une fièvre dévorante, le blizzard qui ralentit les secours et la recherche des bons médicaments, et à son retour le pauvre époux découvrit qu'il était trop tard. Il ne lui resta dès lors qu'une seule obsession en tête, faire payer dans le sang les ordures de criminels qui l'avaient trop ralenti sur le chemin de la maison, notamment l'infâme Mac Gready et son acolyte, le Preacher (pas le même que celui qui nous concerne au premier chef, bien sur). Une vengeance terrible qui se termine mal, par un coup de pelle dans le sternum et un séjour en Enfer, où même les âmes damnés n'osent croiser son regard, et où le Diable en personne va se faire rouler dans la farine. Voici donc la genèse d'un tueur qui fait frémir l'univers, et qui est investi de la charge macabre d'être l'ange de la mort, concept qu'il représente avec efficacité et inéluctabilité. Ennis s'en donne à coeur joie avec des dialogues à ne pas mettre entre toutes les mains, et des situations gores et transgressives qui feront rougir les adeptes du catéchisme intégral. Steve Pugh soigne particulièrement son style pour ces épisodes, en mêlant avec intelligence les codes des récits du Far-West et l'horreur sanguinolente qui suinte des planches. 

Et Cassidy pendant ce temps là? Le voici en solo, dans un numéro spécial intitulé Du sang et du whisky. Le pauvre bougre étant un vampire, et donc immortel (ou presque), la solitude finit par lui peser. Voici qu'il rencontre enfin un de se semblables, dotés des mêmes facultés, mais complètement différent pour ce qui est du caractère. Eccarius est pompeux, se complaît dans sa situation et les stéréotypes qui y sont liés, et il est devenu une sorte de gourou pour un club de jeunes désoeuvrés qui jouent à sa faire peur et à adorer les ténèbres, dans un mélange pervers d'imagerie sado-masochiste et gothique. Une bonne grosse tranche de rires avec des losers patentés, qui vont se faire remonter les bretelles par un Cassidy plus nature et sarcastique que jamais. Un récit qui joue à fond, et bien, la carte de l'humour, pour ensuite évoluer dans les dernières pages en une farce tragi-comique, de la laquelle on sort avec encore plus d'admiration pour notre irlandais buveur de sang. A signaler que la cover originale de Glenn Fabry a été utilisée par Urban pour illustrer ce troisième tome. Les auteurs sont bien surs Ennis et Dillon, les mêmes qui sont aux commandes de la série régulière du Preacher, sur laquelle nous nous penchons enfin. Six épisodes de plus, qui approfondissent en particulier la relation existante entre les trois amis que sont Jesse Custer, Cassidy et la blonde Tulip. On pourrait les croire unis et prêts à faire face à tout, mais voilà, il suffit d'un soir de beuverie et d'une confidence déplacée, et le maise peut s'installer. Cassidy pourrait-il trahir Jesse, un triangle amoureux risquerait-il de tout briser? Une question épineuse, qui affleure et menace de tout mettre en danger, cela alors que l'inénarrable Tête de Fion refait surface, décidé à se venger des meurtriers de son père. Décidé, mais pas trop. Le pauvre bougre et plus pathétique que méchant, et il va encore bien vous faire rire dans ces pages du Tome 3. D'autres pistes narratives nous accompagnent jusque là Nouvelle-Orléans, où notre Preacher va se soumettre à une expérience vaudou pour en savoir plus sur l'esprit diabolique qu'il héberge, et ramène en scène les Enfants du Sang (la secte gothique évoquée dans le one-shot précédemment décrit) qui frustrés de ne pas avoir été changé en créatures de la nuit par notre vampire préféré, ont l'intention de prendre ce qui leur revient, sans trop demander. La série est toujours aussi déjantée, iconoclaste, provocatrice, avec un Steve Dillon qui assume tout à fait la direction artistique choisie. Ce n'est pas le maître absolue du dessin panoramique ou le prince des fonds de case ultra réalistes et précises, mais il parvient à donner du corps et de l'âme aux expressions faciales des personnages, qu'il suit souvent de très près, exacerbant le coté "comédie humaine" de Preacher, une des grandes qualités de ce titre ravageur. 




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HANNA BARBERA : COVERS ET ARTWORK D'UNE RENAISSANCE CHEZ DC COMICS

Nous avions déjà évoqué ici même le relaunch de l'univers narratif de William Hanna et Joseph Barbera, confié à de grands artistes de Dc Comics, et qui semblent bien décidés à dépoussiérer furieusement des personnages trop infantiles pour nombre de lecteurs, et au contraire véritables madeleines de Proust pour d'autres. A l'occasion du Wondercon qui se tient en ce moment aux Etats-Unis (Los Angeles), de plus amples informations, et des détails croustillants ont été révélés à ce sujet. Nous sommes parfois très loin des canons attendus du genre, avec les séries que seront Future Quest, Scooby Apocalypse, Wacky Raceland et The Flintstones. Voici donc toute une série d'images teaser, de couvertures, et d'études de personnages, qui démontrent à quel point Dc Comics entend rajeunir ces héros, et leur donner une nouvelle crédibilité, et leur trouver un nouveau lectorat, au risque de trahir les atmosphères et l'ambiance originelles. Pour votre part, vous en pensez quoi? 










DC REBIRTH : L'ESSENTIEL DE CE QU'IL FAUT SAVOIR DE LA RENAISSANCE DC COMICS

DC REBIRTH

Les nouvelles sont tombées, à la Wondercon de Los Angeles.
Alors très vite et en vrac, voici le résumé tel que vous avez pu le suivre en direct sur notre page Facebook. A ce sujet si vous n'êtes pas encore abonnées, il n'est pas trop tard.

Dan DiDio le précise, il manquait quelque chose avec les New 52. Les fans l'avaient bien senti, et il était temps de se reconnecter avec eux. Geoff Johns ajoute : Rebirth n'est pas un reboot, mais un nouveau chapitre de l'histoire de Dc Comics. A l'occasion du lancement de Rebirth, nous assisterons à la mort d'un personnage important, le retour d'autres personnages, et peut-être le plus grand secret de l'histoire de Dc Comics qui sera révélé.... C'est parti!

BAT-FAMILY ‪Tom King‬ va écrire Batman. ‪David Finch‬ dessinera. Une bombe : All-Star Batman sera un titre confié à ‪Scott Snyder‬ et ‪John Romita‬ Jr ‪Jock‬ et ‎Sean Murphy‬ . ‪Eddy Barrows‬ rejoint Tynion IV sur Detective Comics, où Batman & Batwoman guideront une équipe avec Spoiler, Tim Drake, Cassandra Cain et Gueule d'Argile. ‪‎Hope Larson‬ et ‪Rafael Albuquerque‬ seront sur Batgirl. ‪Javi Fernandez‬, ‪Marcus To‬ et ‪Tom Seeley‬ sur Nightwing.













SUPERMAN ‎Dan Jurgens‬ revient sur Action Comics. On y lira le Superman de Lois & Clark, à savoir le Superman d'avant les New 52! ‪Steve Orlando‬ et ‎Brian Ching‬ sur Supergirl. New Superman, Kenji Kong un kid de 17 ans, de Shangaï, et ce sera raconté par ‪Gene Yang‬ et ‪Viktor Bogdanovich‬. Le nouveau Cyborg Superman sera Zor-El, le père de Kara. ‎Phil Jimenez‬ dessine et écrit Superwoman (en compagnie de Emanuela Lupacchino), avec un nouveau personnage. La série classique Superman est confiée à ‪Peter Tomasi‬ ‪Patrick Gleason‬ ‎Doug Mahnke‬ . On aura ‪Greg Rucka‬ qui revient sur Wonder Woman avec ‎Liam Sharp‬ et ‪Nicola Scott.












‬JUSTICE LEAGUE ‪ Tony Daniel‬ et ‪Bryan Hitch‬ aux commandes d'une équipe avec Batman, Superman, Aquaman, Wonder Woman, Flash, Cyborg, Simon Baz, et Jessica Cruz. ‪Joshuah Williamson‬ et ‪‎Carmine DiGiandomenico‬ sur Flash. ‪Geoff Johns‬ écrit Green Lantern : Rebirth alors que ‪Sam Humphries‬ et ‪Robert Venditti‬ seront les architectes de l'univers des Lantern. Les Red Lantern seront les vilains du premier grand arc narratif (Red Dawn). ‪‎Jim Lee‬ ‪Rob Williams‬ et ‪Philip Tan‬ sur Suicide Squad avec dans l'équipe Killer Croc, Harley Quinn, Deadshot, Katana, Boomerang et d'autres. ‪‎Dan Abnett‬ récupère Aquaman et les Titans.











EN BREF Super Sons mettra en scène les fils de Batman et Superman. ‪‎Ben Percy‬ et ‪Jonboy Myers‬ sur les Teen Titans (l'équipe de Damian Wayne). ‪Dan Jurgens‬ et ‪‎Bernard Chang‬ sur Batman Beyond Ben Percy et ‪‎Otto Schmidt‬ pour Green Arrow ‪Christopher Priest‬ écrit Deathstoke ‪‎Scott Lobdell‬ écrit Red Hood and the Outlaw.

Désolé pour le style télégraphique, mais il s'agit de la retranscription de notre fil live sur Facebook, pour ceux qui ne fréquentent pas les réseaux sociaux. Alors, REBIRTH, ça vous branche? 



LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...