SANDMAN UNIVERSE : 48 PAGES POUR LE NOUVEL UNIVERS ONIRIQUE DE GAIMAN

Il n'y a plus rien de sacré dans le monde des comics; la moindre franchise à succès sera exploitée invariablement, déclinée sous forme de série satellite, de préquelle et de suite, d'apparition télévisuelle ou cinématographique... à ce petit jeu il était évident que Sandman ne résisterait pas longtemps. Déjà il y a quelques temps, la publication de Sandman Overture nous avait fait comprendre que Neil Gaiman n'avait rien contre récupérer quelques dollars, en échange de nouvelles aventures de son personnage fétiche. Et bien aujourd'hui la vérité est pire encore, nous allons avoir droit à quatre séries, qui fonctionnent ensemble et constituent ce que l'on appellera le Sandman Universe. 
C'est sous ce titre d'ailleurs que nous est proposé un premier fascicule de 48 pages, censé introduire ce qui va venir à la rentrée. Le lecteur est ainsi plongé dans le royaume du rêve, où le maître des lieux, désormais appelé Daniel, a disparu. C'est le branle-bas de combat, l'agitation du côté de Lucien, le bibliothécaire en chef, ou encore du corbeau Matthew, qui saute d'un rêve à l'autre pour faire aboutir sa mission... mais il n'empêche, le souverain n'est pas là, et on apprendra en toute fin de numéro que la réalité est probablement encore plus complexe que ce que l'on pourrait craindre! 
Globalement les petites parties qui forment un tout s'imbriquent correctement, et se lisent avec plaisir. On retrouve Lucifer, que Simon Spurrier nous présente pris au piège, ou encore un univers au parfum vaudou qui constituera la base du mensuel House of whispers. Timothy Hunter est également présent dans Books of Magic, qui démarre lentement mais efficacement. Nous sommes du coup partagés entre deux velléités opposées, celle d'abord de nous procurer les numéros 1 à venir, alléchés par ce que nous avons lu. Car il faut l'admettre, l'ensemble contient de jolies promesses. Et d'un autre côté ne pas se laisser piéger par ce qui ressemble aussi à une opération commerciale, et rester fidèle au Sandman pur et dur, celui des origines, celui que nous avons adoré. Le fait est que si DC Comics parvient à sortir tout cela en temps et en heure, nous pourrions tout de même nous régaler, d'autant plus que le destin de Daniel, à savoir le Sandman actuel, qui a vraiment pris la clé des champs, constitue à lui seul une trame narrative à laquelle nous savons déjà que nous ne résisterons pas. Notons aussi pour finir que ce numéro est un peu plus accessible au grand public, que ne pouvaient l'être certains arcs narratifs complexes qu'écrivait Gaiman autrefois. Ici le scénariste reste plutôt clair (à sa manière) entouré d'une équipe all-star pour son "universe"avec Jae Lee, Sebastian Fiumara, Max Fiumara, Tom Fowler, Domonike Stanton, Bilquis Evely, et d'autres encore. Ouaip, c'est tentant. 


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LUKE CAGE SAISON 2 : LE VRAI HEROS DE HARLEM

Luke Cage, héros de Harlem. Qu'il le veuille ou non, le type a dorénavant ce statut, qu'il est facile d'entretenir à l'heure des applications et de l'internet dispo 24h/24 sur votre smartphone. On peut le suivre à la trace, le voir s'entraîner "mieux que Husain Bolt", bref Cage est cool et partout. Pour autant sa vie quotidienne n'est pas si simple, loin de là. Ses relations avec son père, de retour en ville pour prêcher la bonne parole de Jésus, sont pour le moins tendues, et Claire, la petite amie infirmière, a tendance à mettre le nez là où il ne faudrait pas. Cage est susceptible, et probablement un peu trop pris par sa nouvelle célébrité. Sa volonté de faire le bien se heurte à des méthodes un peu musclées, et une force surhumaine qui le pousse à confondre intervention physique et passage à tabac en règle. Tout ceci est fort mauvais pour le couple. Quand aux affaires, à Harlem, voilà que le terrible Bushmaster entre dans la danse. Lui aussi résiste aux balles, et il est capable d'étendre Luke Cage en direct sur Internet, pour lui casser définitivement sa réputation. Ses pouvoirs? De la magie noire, bien dans le ton de ces jamaïquains qui s'apprêtent à profiter de la faiblesse supposée de Mariah Dillard, dont les rapports avec Shades, qui pourrait être son fils, et se révèle être le seul "blanc" impliqué dans les trafics de Harlem, sont là aussi sujets à une évolution à suivre de près. Les personnages sont nombreux, et peu à peu leur background s'étoffent, et leurs actions se justifient, y compris si on porte un regard sur les événements de la première saison (Mariah est analysée sous toutes ses facettes, et devient incontournable, par exemple).

Bonne nouvelle donc, la plupart des (nombreux) personnages sont bien écrits, et ont leurs moments forts pour briller. Les intrigues secondaires se voient de loin mais ça tient la route, ça étoffe une seconde saison qui reste sur un tempo lent, mais finit peu à peu par envoûter, avec son charme urbain et jazzy. N'oublions pas de saluer Misty Knight qui reprend du service, malgré un bras en moins, l'occasion pour elle d'entamer peu à peu sa transformation en cette héroïne des comics que nous connaissons, dotée d'un membre bionique. Dans les derniers épisodes, c'est aussi Danny Rand qui vient dire bonjour, et cela permet de la sorte d'initier le spectateur aux Heroes For Hire qui voient peu à peu le jour. La complicité entre les deux justiciers fait sourire, c'est un poil forcé, mais ça donne de la bonne humeur même au beau milieu d'un carnage atroce (exemplaire la scène de la discussion dans un resto chinois, qui s'inscrit juste après un moment fort de la série, terriblement sanglant).
Beaucoup de matière donc, treize épisodes qui se tiennent avec un final qui vaut le coup d'oeil et un Luke Cage qui évolue, ne reste pas le type qui gifle avec des mains en béton, mais avance vers une autre incarnation... Pas de grand spectacle à la Infinity War, mais du bon polar poisseux et super-héroïque à hauteur d'homme et de rue, non dénué d'humour.


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THE SEEDS #1 : INTRIGANT PROJET DE NOCENTI ET AJA

Est-il possible de trouver, en période de canicule, de nouvelles séries très sympathiques à suivre, des projets intéressants qui vous motivent pour aller braver la chaleur, et vous procurer de vraies sensations? En gros je vous invite à vous pencher sur The Seeds, écrit par Ann Nocenti et dessiné par David Aja. 
La série met en scène un monde coupé en deux, par un mur gigantesque. D'un côté nous retrouvons les néo-luddites, qui ont choisi de se priver à jamais de la technologie moderne, de l'autre côté du mur, ceux qui par contre utilisent cette technologie à longueur de journée. Bien entendu famille et amis sont désormais séparés. Nous suivons plus particulièrement Astra, une journaliste, qui tente de capter l'atmosphère du moment et de démontrer comment les choses ont changé depuis l'existence du mur; mais elle doit composer avec un éditeur qui préférerait plutôt des sujet accrocheurs et racoleurs, pour faire de l'audience. Il y a aussi Lola, une femme et son histoire sentimentale avec un type du nom de Race, qu'elle vient de rencontrer. Celui-ci est vraiment particulier et sous le masque se cache probablement une révélation inattendue. En parallèle à tout cela, nous avons l'impression sournoise d'une destruction imminente, une fin du monde inéluctable, tant d'une case à l'autre la tension et l'atmosphère se font lourdes, comme un soir d'été lorsque l'orage va éclater. Les dernières pages d'ailleurs amènent leur lot de révélations, et le récit qui démarre sur un ton urbain et intimiste, risque de prendre une tournure beaucoup plus expansive.
On applaudira le travail de Aja, qui comme d'habitude parvient à composer de superbes planches en y insérant de nombreuses petites vignettes, qui se concentrent sur des détails. Il travaille en petits plans serrés et séquentiels, construisant ainsi une histoire ambitieuse et formellement exigeante, qui se nourrit d'une palette de noir et blanc réussie, transformant les pages en autant de négatifs intrigants. Il s'avère donc que The Seeds a tout pour être un titre marquant, on ne se trompera pas, le fait qu'on le retrouve dans le giron du label de Karin Berger, l'ancienne grande prêtresse de Vertigo, est ce genre de signe qu'on peut interpréter sans risque d'erreur. Toutefois il est évident qu'il est impossible d'en dire plus ou d'émettre un avis définitif, avec aussi peu de matière, et probablement autant de révélations à venir. Un des trucs les plus étranges que j'ai lu récemment, et qui donne envie d'aller au bout de la piste. 


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FANTASTIC FOUR #1 : LES F4 SONT (PRESQUE) DE RETOUR AVEC DAN SLOTT

Les Quatre Fantastiques sont de retour après un intermède de 2 ans, durant lesquels il avaient disparu de la scène. Le plus drôle c'est que la plupart de ceux qui regrettaient cette absence n'achetaient plus le magazine, qui plafonnait à 30 000 copies vendues chaque mois. Mais le manque a fini par l'emporter, et la hype est indéniable, il s'agit là de la sortie la plus importante de l'été chez Marvel. 
L'histoire commence comme une sorte de prolongement à Marvel two-in-one; les époux Richards et leurs enfants sont toujours considérés comme morts et disparus, et ce sont Ben Grimm et Johnny Storm que nous suivons au quotidien, entre une balade romantique dans New York, et un match de baseball. Si La Chose s'est résigné à accepter le tragique destin de ses compagnons, Johnny lui veut absolument garder la flamme (jeu de mot) quitte à aller au devant d'une grosse désillusion. Ce premier numéro joue plus sur l'absence que sur le retour, on parle beaucoup des Fantastic Four, mais ils ne sont pas là, et ils ne seront d'ailleurs pas réunis ce mois-ci! Vous avez tellement attendu que vous pouvez bien patienter encore 30 jours. 
Dan Slott propose des débuts chargés en promesses, qui se concentrent avant tout sur le côté émouvant, les sentiments, l'humain, qui subsistent après que les plus grands héros de la terre se soit effacés. Le style de Sara Pichelli est simple, direct, sans fioritures, est convient très bien aux expressions faciales, aux attitudes des deux membres "survivants". Il y a du positif dans ses planches, dans les couleurs de Marte Garcia. Il y en a beaucoup moins dans la backup story consacrée à Fatalis, qui est de retour en Latvérie. Marche arrière toute pour le dictateur, qui a cessé de jouer les héros, et bien entendu se retrouve encore horriblement défiguré . Le style de Simone Bianchi, beaucoup plus torturé et inquiétant, colle aux personnages, alors que les couleurs de Marco Russo insufflent encore davantage dans ces pages un climat de pression et de danger imminent, dans un état ravagé, comme le corps qui pourrait le diriger une fois encore. C'est au passage le premier vrai travail chez Marvel pour le jeune protégé de Simone, et on lui souhaite une brillante carrière, tant nous suivons avec intérêt et affection son parcours depuis quelques années. Voilà donc, les Fantastiques sont de retour, et le plus amusant là-dedans c'est qu'ils le sont sans y être. Que nous n'avons rien lu d'explosif, de bouleversant, de déterminant pour la carrière du quatuor, car Slott prend son temps, pour un départ en sourdine, qui pourtant donne la banane! 


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DANS LA WAR ZONE DU PUNISHER : DIXON, ROMITA JR ET JANSON

Les relectures de l'été :
Le Punisher n’a pas attendu l’arrivée de l’irrévérencieux Garth Ennis pour s’imposer auprès d’un large public, même si force est d’admettre qu’il traversait une bien mauvaise passe lorsque l’irlandais s’est penché sur son chevet. Pourtant, dès sa création sur les pages d’Amazing Spider-man, puis l’apparition d’une première mini série toute dédiée au personnage, Franck Castle a cristallisé une certaine radicalisation de l’opinion, une certaine vision de voir le comic-book, dans une Amérique marquée par l’ère Reagan et son impitoyable économie de marché dérégulée. Il fut même un temps où le Punisher était le héros de trois titres mensuels simultanément : la série Punisher, le Punisher War Journal  première mouture, et enfin Punisher War Zone, confiée à Chuck Dixon en 1992. Ce dernier, pour un premier arc narratif de toute beauté, est associé à John Romita Junior, qui n’a certes pas besoin de présentations. Cerise sur le gâteau, l’encrage est de Klaus Janson, qui a toujours excellé dans les ambiances urbaines et glauques. Bien entendu, à force de presser une orange, on en extrait tout le suc, et il ne reste plus qu’un fruit vide et inutile bon à jeter : en 1995, après avoir vécu 41 numéros durant, la War Zone doit rendre l’âme en même temps que ses consoeurs, et le Punisher est amené à repartir de zéro. A force d’être partout, Castle a fini par se retrouver nulle part. Mais jetons un œil objectif sur les six premiers mois du titre, qui voient le Punisher employer une nouvelle méthode pour mener à bien sa lutte contre le crime organisé : plutôt que de liquider tout ce qui bouge en bon justicier solitaire, il décide cette fois d’infiltrer un clan mafieux (la famille Carbone) et de feindre d’être l’un des leurs (un simple homme de main aux méthodes expéditives) pour mieux les éliminer de l’intérieur. Castle utilise dans ce but un certain Mickey Fondozzi, un petit joueur au service des Carbone, qu’il terrorise dans une scène de torture que nous retrouvons telle quelle dans le dernier long métrage pathétique consacré à Pupu (directement sorti dans le circuit dvd, et pour cause, c’est absolument mauvais). Suspendu à des chaînes le torse à l’air, Mickey est menacé par la flamme intense d’un chalumeau. Le Punisher lui explique que l’intensité de la flamme est telle qu’elle commence par anesthésier les terminaisons nerveuses, d’où une première sensation de froid au contact de la peau. Puis il applique un esquimau gelé sur l’échine du malfrat pour le convaincre qu’il est en train de rôtir comme une dinde de noël : c’est drôle et ça marche ! Par l’intermédiaire de Mickey, donc, Castle infiltre les Carbone et profite pleinement des ambitions et de la suspicion des deux frères à la tête du clan ( diviser pour mieux régner… ) puis séduit la fille de l’un d’entre eux, Rosalie. 

Pendant ce temps, nous suivons (dans le premier épisode) les affres de Microchip, le partenaire expert en informatique de notre héros, qui doit recourir aux services d’un psy pour assimiler et digérer la perte récente de son fils, sacrifié sur l’autel de la lutte contre le crime (dans la série régulière The Punisher). La saga est bien rythmée, pleine de suspens, nous offre une version truculente d’un Punisher sans état d’âme et qui s’éclate dans son travail de sape, de l’intérieur. Romita Jr nous en donne une interprétation brillante et macho, catogan bien en vue, gros biscottos dehors et barbe de six jours. Ne manque, pour les lecteurs d’aujourd’hui, que cette touche d’irrespect acide, cette verve ironique et massacrante qu’Ennis a utilisé par exemple (et d'autres l'ont imité) pour raviver une série moribonde. Mais l’ambiance est aussi sombre et impitoyable, si ce n’est plus, que dans certains des récents Punisher : Max que nous a proposé Panini. Cette aventure de Frank Castle n’a pas été publié en Vf (dites moi si je me trompe) mais elle a fait l’objet, en Italie, d’un album complet en librairie, dans une collection nommée Marvel Gold qui présente les meilleures sagas des années 70 et 80 dans un format plus que digne, et dont en général nous trouvions l'équivalent chez nous, le même mois, dans un Best-Of Marvel. Le numéro un original possède une die cut cover du plus bel effet : le Punisher qui canarde de face, avec en relief son arme qui se soulève et se détache de la couverture pour un effet « double couche » assez réussi. Les fans du personnage feraient bien, s’ils n’ont jamais lu cet arc narratif, de se mettre à la Vo pour récupérer ces petits bijoux un peu oubliés, car je ne pense pas que nous les retrouverons en France de si tôt. Pour le film du même nom, par contre, laissez tomber : Punisher War Zone ne vaut pas même le prix du dvd vierge pour en faire une copie. Ou alors c’est que vous êtes vraiment peu regardant…


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ANT-MAN ET LA GUÊPE : TAILLE GENTIL LOSER POUR SCOTT LANG

Je ne pense pas que ce soit une grande surprise que de dire que j'ai trouvé le film Ant-Man et la Guêpe fort divertissant. Passons sur le fait que le premier à un patronyme en version originale, et la seconde est francisée, au détriment du pas facile à prononcer "Wasp". En fait, le défi à relever était d'un côté facilité par l'évidence qu'il s'agit d'un personnage de second ordre dans la grande tapisserie Marvel, et donc avec lequel il est possible de se divertir et d'écrire des choses un peu plus barrées. Et d'un autre côté cela est aussi un inconvénient, car il est difficile de convaincre un public aussi nombreux que celui qui se précipite en salle pour Infinity War, avec les exploits de l'Homme Fourmi. Mais Scott Lang est sympathique, c'est un gentil raté, quand il fait les choses, très souvent cela ne se termine pas comme il le voudrait. Assigné à résidence depuis les événements de Civil War, il ne lui reste plus que quelques jours à tirer dans cette réclusion forcée, en compagnie de sa fille Cassie, dont il a une sorte de garde alternée. Scott fait tout pour passer le temps et être un bon papa, mais les affaires de famille se complique diablement quand ses ancien associés, à savoir Hank Pym et sa fille Hope, se mettent en tête de retrouver la mère, Janet Van Dyne, disparue depuis des années dans une sorte de sub-univers quantique, réduit à un état si infinitésimal qu'on la donnerait pour morte. 

Scott a lui aussi brièvement connu une expérience de ce genre, mais il en est revenu, et voici qu'apparemment il aurait d'étranges visions, que Janet lui enverrait pour donner la preuve de son existence. A partir de là le film s'anime; par moments devient déjanté, et il est truffé de jolies petites intuitions où les effets spéciaux sont au service d'un divertissement tout public, qui fait mouche, en jouant avec pertinence sur les rapports de force et de taille continuels. Le vilain du film, le Fantôme, est un peu transparent... on lui a trouvé des origines toutes nouvelles et progressistes, qui permettent aussi de tirer quelques larmes chez le spectateur vraiment très sensible. Ce n'est certainement pas là que réside le point de force de cette suite... en fait voilà un long-métrage propre à manger du pop-corn au kilomètre, avec toute la famille, du petit neveu au grand-père. Très loin d'être le meilleur film Marvel qu'on ait pu voir ces dernières années, il n'empêche qu'on ne s'ennuie jamais, et que le cahier des charges est respecté à la virgule près. On apprécie aussi de voir que la Guêpe n'est pas juste là pour jouer les midinettes avec des ailes, elle a aussi un rôle substantiel, qui lui permet de bon droit de réclamer la place de co-vedette de ce film léger et enlevé. 
La coolitude chez Marvel Studios passe par l'infiniment petit! Nous on s'est bien amusés, et si on nous propose un troisième gâteau, on ne refusera pas et on se resservira du dessert, sans rechigner sur la taille des parts.


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Si vous aimez la Guêpe, ce sketch que nous avons réalisé est toujours disponible. Sur papier 250g, copics + posca, A4  5 euros (+2 de port)




INFINITY WARS #1 : GARDONS UN OEIL SUR LES GEMMES DU POUVOIR...

Voici donc le premier numéro de ce qui va être la grande saga cosmique de la fin d'année. Après le succès de Infinity War au cinéma, voici Infinity Wars dans les comics... notez bien le S pour le pluriel de rigueur. Il s'agit d'un récit qui est centré sur les 6 gemmes du pouvoir, qui une fois combinées permettent à leur possesseur d'accéder à la toute-puissance d'un dieu. 
On comprendra aisément que le Docteur Strange et certains héros de la terre choisissent de tout faire pour que personne ne puisse mettre la main sur les précieux objets. C'est pourquoi une rencontre au sommet est organisée, entre ceux qui en détiennent un, afin de former une nouvelle version de ce que l'on appelait autrefois la Infinity Watch, autrement dit une équipe dont le travail au quotidien est de préserver le bien le plus précieux du cosmos. 
Bien entendu tout va partir en sucette dès le premier numéro, puisque Loki, de son côté, s'est engagé dans un voyage initiatique et personnel qui va le faire entrer en collision avec la trame principale, que la gemme de l'âme ne fonctionne plus correctement, et représente une menace, et surtout en raison de l'arrivée de Requiem, qui dans le numéro précédent, le "prime" qui sert d'introduction, a tout de même décapité Thanos en personne! Reste que le mystère autour de l'identité de ce nouveau personnage ne dure pas longtemps, puisque le lecteur apprend de qui il s'agit dans les dernières pages. 
L'impression est que Gerry Duggan écrit quelque chose de complexe, qui va avoir de nombreuses ramifications, et qui pour le moment présente tout de même un très grand nombre de points obscurs. Aux dessins, Mike Deodato confère de la solennité à une histoire qui voudrait être un grand moment de l'univers Marvel, une menace comme on en a rarement vu. En tous les cas ça démarre bien loin de Infinity Gauntlet, sur un autre registre, c'est assez intrigant, énigmatique, et bien malin qui comprend à quoi on va avoir droit. Je n'arrive décidément pas à me faire une idée sur ce projet.


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INFINITY WARS PRIME : UN PRELUDE AVANT LE CATACLYSME

Fréquentateurs habituels de ce blog, je sais que vous n'êtes pas nés de la dernière pluie (que beaucoup regrettent, en ces temps de canicule). Un numéro "prime" c'est juste une introduction, de quoi faire patienter à table avant que le serveur ne vous apporte les plats commandés. Mais comme c'était déjà la fonction du (trop) long Infinity Countdown, on aimerait bien, tout de même, ne pas encore jeter plusieurs dollars, pour uniquement des promesses. Alors donc?
Le flou, encore et toujours. On balance la sauce à coups de tie-in, de prémices étalées sur des tartines, et ça continue. Ici il est question, bien entendu, des gemmes du pouvoir, et Adam Warlock, Doctor Strange, sans oublier Loki. Ces trois là sont les détonateurs du récit, mais l'explosion est bien maigre, un petit pétard de carnaval.
En gros le Dieu des fourbes se rend compte, en consultant une bibliothèque quelque part dans le cosmos infini, que les événements narrés dans les légendes ne correspondent pas tous à ses souvenirs. Adam, qui vient de faire alliance avec Kang, a de gros problèmes avec ce qui se trame à l'intérieur du monde de l'âme, où le peu qu'on voit fait froid dans le dos (à moins que ça ne soit un épisode de Stranger Things, lisez et vous verrez). Enfin le Sorcier Suprême a mis les mains sur la gemme du temps, qu'il souhaite garder cachée, sauf qu'il va devoir s'en servir pour dépanner Warlock.
Gerry Duggan a prévu quelque chose de gros, d'immense. Et il a bien intérêt, car l'arrivée sur scène du personnage que l'on nommera Requiem, et son premier geste éclatant et choquant, promettent des conséquences épiques, et une saga qui se doit d'être de la même trempe que Infinity Gauntlet dans les années 90. Sauf qu'on n'y croit guère, on s'accroche à nos espoirs les plus fous.
Mike Deodato au dessin est un gage de qualité pour ceux qui apprécient son style, son attachement à une forme plastique élaborée et soignée, désormais soutenue par un cadrage et une mise en forme qui a tendance à se répéter depuis des mois, comme une nouvelle marotte à exploiter jusqu'à la dernière case, mais qui fait son effet, pour sûr, quand le climat se fait tendu, tragique.
Demain on vous parle de Infinity Wars #1, promis. Là c'est juste pour faire monter le suspens...


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DAREDEVIL VS PUNISHER : LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS

Les relectures de l'été:
Depuis que le Caïd est tombé, la lutte pour sa succession a ravivé les tensions et favorisé la criminalité à New-York. Hammerhead semble être le nouvel homme fort qui se dessine, d'autant plus qu'il est épaulé par le Chacal, éminence grise de l'ombre. Tout ceci n'est pas du goût du Punisher qui compte bien régler le problème à sa façon, avec les armes à feu. Méthode que réprouve Daredevil, paladin de la justice et du droit, qui va se mettre en travers de son chemin, comme de coutume. Car oui, cet album repose sur cette opposition classique, ce contraste entre un anti héros qui prône l'ultra violence et recourt aux solutions les plus expéditives pour se débarrasser des criminels, et un super-héros classique en collant qui rechigne à tuer et à se salir trop les mains, et continue de placer l'idéalisme et la justice des tribunaux en tête de ses valeurs. Daredevil et le Punisher ne s'aiment pas, et lorsqu'ils se rencontrent c'est bien souvent pour se taper dessus, parfois au détriment de ceux qu'ils sont censés pourchasser. Ici la situation se complique davantage le jour où Castle débarque dans un petit restaurant italien tenu par la famille Bastelli. Les parents sont menacés par la pègre du quartier, le fils est fasciné par la figure du Punisher qu'il voit comme une solution radicale à tous ses problèmes, tandis que la fille, Mary, n'est pas sans ressembler à Maria, l'épouse morte de Frank, tombée lors de la célébrissime fusillade à Central Park, acte fondateur de la genèse du personnage. Une confusion, une réminiscence, qui va se révéler lourde de sens et de conséquences pour le reste de l'intrigue. 


David Lapham a tout compris. Tout d'abord, la narration, les personnages, la dynamique, lorgnent clairement du coté des années 80, et l'héritage des récits de Miller et successeurs. La lutte entre le Punisher et Daredevil, ce contraste d'opinions et de modus operandi, est très clair et linéaire. De même les agissements de Castle semblent être une réponse appropriée sur l'instant, mais entraînent dans leurs sillages d'autres catastrophes, et alimentent le cercle de la violence qui tourne sur lui même, et consume tout espoir sur son passage. Les innocents qui sont pris au beau milieu de cette escalade, cette surenchère, peuvent un moment se réjouir et se sentir protégés par le Punisher, mais lorsqu'il reçoivent à leur tour une balle dans le buffet, il est en général trop tard pour regretter la loi du talion qui parait plus que jamais une voie sans issue. Et ce qui est drôle, c'est que la solution prônée par Daredevil est loin d'être également la panacée, puisque tous ses efforts sont régulièrement anulés par un système corrompu et en souffrance, qui n'en finit plus de décevoir les paladins de la justice, la vraie. Un album de surcroît plutôt bien dessiné, sans fanfaronnades, avec des planches claires et efficaces. Si ce n'était pour le 50 ème anniversaire de Daredevil, le public français aurait été privé de cette aventure qui n'a pas été publiée hier, loin de là (2005). Mais comme il n'est jamais trop tard, la séance de rattrapage de Panini vient à point pour rappeler que les comics en milieu urbain, c'est souvent très chic, et choc. Allez, laissez-vous tenter!





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LES VENGEURS DE LA COTE OUEST (RECIT COMPLET MARVEL)

Faire partie des Vengeurs de la Côte Ouest, c'est un peu comme jouer en seconde division, en attendant un jour d'être promu, si tout va bien. Cette formation des Avengers, typique des années 80 et 90 (durant cette dernière décennie elle cédera le pas à un autre groupe, baptisé Force Works) est resté gravée dans le coeur de nombreux lecteurs, qui ont suivi leurs longues aventures en Vf sur les pages de Titans notamment. Une première mini série avait été proposée avant le titre régulier, et ce dès 1984. Ecrite par Roger Stern, un spécialiste de ce type d'histoire, pilier de Marvel durant les eighties, nous l'avons découverte en français dans un de ces Récits Complets Marvel dont Lug avait le secret. C'est Oeil de Faucon (pardon, Hawkeye comme il faut dire aujourd'hui) qui est la star du jour, avec sa compagne Oiseau Moqueur. Tous les deux ont été chargé de mettre sur pieds un nouveau groupe de justiciers basé à Los Angeles, et pour cela il vont devoir faire du recrutement. La Vision aussi a suggéré certains membres, ce qui permet au team de s'assembler assez rapidement, bien que tout le monde ne soit pas convaincu de sa place. Ainsi, l'armure d'Iron Man est momentanément occupée par Jim Rhodes, qui doit palier à l'absence de Tony Stark, en pleine période de déchéance personnelle. Nous trouvons également Tigra, qui ne sent pas clairement à la hauteur, et Wonder Man, rongé par le doute sur son efficacité et sa morale. L'ambiance est bon enfant, entre barbecue improvisé et menaces de second ordre, comme un voleur amateur du nom de "Le Blanc" qui pense pouvoir jouer dans la cour des grands grâce à un harnais qui le rend (presque) invincible. Le vrai vilain de l'histoire, c'est Graviton, dont les dons lui permettent de manipuler la force de gravité. Très pratique pour clouer au sol un adversaire, ou inversement l'envoyer voler tel un fétu de paille dans la tourmente. C'est lui qui va avoir les moyens et l'audace de s'attaquer de front aux Avengers West Coast, et nourrir l'ambition de devenir le grand patron de la Côte Ouest, à coups de larcins et de coups d'éclat. Bref, nous sommes bel et et bien dans les années 80. La teneur du scénario reste assez légère, et nous sommes loin des menaces cosmiques d'aujourd'hui (ou d'alors, les Guerres Secrètes venaient d'avoir lieu) ou des atermoiements métaphysiques des comics modernes. Les membres recrutés paraissent tous être des seconds couteaux à la recherche d'affirmation, et le ton général reste plutôt badin, comme si tout cela était pour de rire, comme si le drame n'habitait pas l'envers du décor, sous le soleil et l'insouciance de la Californie. Bob Hall n'est pas mauvais du tout au dessin, même s'il a parfois tendance à ne pas trop s'attarder sur les fonds de case. L'encrage de Brett Breeding permet un travail soigné et convaincant, qui n'a finalement pas si vieilli que cela, comparé aux dialogues et au français digne d'un film d'Audiard, employé dans la plupart des revues d'alors (ah les traductions de Geneviève Coulomb, elles auront fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause, avec elle les encapés sont tous de véritables titis parisiens à la gouaille des années folles). Un clin d'oeil au temps où les Avengers n'étaient pas toujours les plus grands et spectaculaires héros de la Terre, et prenaient le temps de dévoiler leur coté humain, dans une formation light et discutable, mais éminemment sympathique. 


Hawkeye fait griller des saucisses mais il pense à mettre un tablier pour ne pas salir son beau costume. Quand à Iron Man, pas pratique le barbecue sans enlever le casque... 

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JACK JOSEPH SOUDEUR SOUS-MARIN (DE JEFF LEMIRE)

Jeff Lemire n'est plus à présenter. Tout d'abord auteur confidentiel de comics passés culte, il a été repéré et enrôlé par Dc Comics avant de franchir les portes chez Marvel, où il va scénariser les X-Men et Hawkeye, par exemple. Entre temps il sème une quantité remarquable de pépites dans son sillage, comme le terriblement juste Essex County ou la série (magnifique) Sweet Tooth, à venir en décembre chez Urban Comics. Ici, nous quittons ces hauteurs qualitatives stratosphériques, pour amorcer un plongeon dans les abysses, qui ne sont pas seulement aquatiques, mais aussi métaphysiques. Le héros de cette histoire habite en Nouvelle Écosse. il s'appelle Jack Joseph et son travail consiste à souder et assembler des pièces au large des côtes, sur des plates formes de forage. Il opère donc dans les profondeurs marines, avec son scaphandre et ses bouteilles d'oxygène, et supporte quotidiennement la pression de l'océan. Mais il n'est pas pour autant apte à gérer un autre type de pression : celle de sa vie privée, qui prend une nouvelle dimension depuis que Suzan, sa femme, est enceinte et sur le point d'accoucher. A tout ceci s'ajoute un rapport très particulier avec la figure du père de Jack, disparu en mer alors qu'il effectuait lui aussi une plongée. Les conditions de cette mort sont assez floues, mais on devine très vite qu'un secret pèse sur le sujet. Pourquoi Jack craint-il autant l'approche des fêtes d'Halloween ? Qu'a t'il donc aperçu au fond des mers, lors de sa dernière immersion, pour qu'il se décide à planter sa femme dans le besoin, pour y retourner obstinément ? En descendant au plus profond de l'Atlantique, voilà notre futur père de famille qui plonge au plus profond… de lui même. Là où les non-dits, les souvenirs refoulés, les peurs de l'enfance et les incertitudes de l'adulte forment un nœud qu'on ne peut délier sans prendre le risque de bouleverser l'ordre établi et le quotidien d'une existence précaire. Lemire est encore une fois un génie de l'écriture. Les dialogues sont ciselés à merveille, on progresse lentement avant une seconde partie chargée en émotions, jamais lourdement soulignée, mais toujours distillée avec la pudeur des grands auteurs. 

Le trait de Jeff Lemire flirte toujours avec la naïveté des débuts, mais sait aussi s'enrichir de toute une palette de nuances, qui rendent les visages de ses personnages si expressifs et mélancoliques. Jonglant avec dextérité entre réalité, songe et onirisme spirituel, Jack Joseph, soudeur sous-marin échappe à toute tentative de classification, en bon ovni difficilement étiquettable. Est-ce un thriller (psychologique) ou un drame intimiste ? Une histoire de science-fiction ? Les influences majeures sont-elles à trouver du coté de Ray Bradbury, de la Quatrième Dimension? Difficile de cerner cette œuvre qui prolonge le filon classique de Lemire, à savoir tenter le saut dans l'inconnu, dans l'inattendu, pour en réalité creuser plus profond encore au sein de l'unique chose qui semble vraiment en valoir la peine, la psyché de l'individu et ses blessures, les plaies à penser et panser, les rapports qui unissent les personnages à leur descendance et leurs ancêtres. Le thème de la paternité est élaboré ici avec une grande sensibilité et aucune mièvrerie, comme l'une des questions fondamentales qui peuvent modifier radicalement l'existence d'un homme et ses perspectives. Tout autour de cette métaphysique, il y a l'eau, omniprésente, tranquille ou dangereuse, source primordiale de toute vie, mais aussi porteuse ou pulsion de mort. Un ouvrage qui ressemble en fait à une spirale inévitable d'angoisses et d'énigmes, et qui dégage un lyrisme du quotidien aussi puissant qu'omniprésent. Un voyage hallucinant et hallucinatoire qui parle directement au cœur et enquête sur les moindres recoins de nos esprits. Un chef d'œuvre édité chez Futuropolis. 





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BATMAN TOME 4 : LA GUERRE DES RIRES ET DES ENIGMES

La guerre fait rage à Gotham. Deux des principaux ennemis de Batman en sont à se déchirer, et la ville est prise entre deux feux, en otage de ces deux cinglés qui non seulement veulent asseoir leur domination personnelle, mais aussi se débarrasser du Dark Knight. Le Joker et le Riddler sont des meurtriers de sang froid, et si l'un préfère les blagues, l'autre se complaît dans les énigmes : ce sont les citoyens qui souffrent, avec une cité divisée en deux factions. Tout le monde perd, à ce jeu là, y compris Batman, qui va devoir trouver une autre solution que la violence aveugle ou de bons vieux batarangs dans la mâchoire, pour mettre un terme aux hostilités.
Et si finalement c'était Bruce Wayne qui détenait la clé de ce déferlement de folie?
Il faut comprendre aussi que ces épisodes sont censés se dérouler dans le passé, un an seulement après le début de la croisade de Batman. C'est Bruce en personne qui les évoque, au saut du lit, à une Selina Kyle qu'il a demandé en mariage, et qui mérite donc de connaître certains moments obscurs de la carrière du héros, dont il n'a pas à être trop fier.
Tom King sait où il va, et prend son temps. Avant de célébrer une union inattendue entre les deux amants, il convenait de passer un peu de temps à creuser dans le passé des époux, pour en tirer de jolis moments "oubliés"
De plus, Mikel Janin est comme toujours presque irréprochable, avec des planches plastiquement très soignées, qui trouvent un écho à la hauteur dans celles livrées par Clay Mann, qui lui gère deux petits interludes donnant la part belle à K
ite Man, l'homme cerf volant, dont l'histoire est aussi pathétique que tragique.
Violent et dingue à souhait per endroits, ce tome 4 de la série Rebirth est aussi l'occasion de voir un Riddler relooké et qui monte en puissance, au point d'en devenir vraiment, mais vraiment, une sorte d'avatar logique et implacable du Joker. Décidément, il ne fait pas bon vivre à Gotham, dans ces conditions...


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...