Au début des années 2000, le Punisher n'est pas franchement à son apogée. Les lecteurs ont découvert les années précédentes des histoires complètement extravagantes, qui ont trahi l'essence du personnage, à un tel point que nous avons même pu lire une sorte de vengeur mandaté par des anges, revenu sur terre après sa mort, pour dessouder des criminels... nous en avions parlé ici même il y a quelques semaines. Le genre de récit à vous dégoûter des aventures de Frank Castle. Par chance, tout change -et c'est le grand retour sur le devant de la scène- lorsque Garth Ennis, génial auteur irlandais au style sarcastique et ultra décalé, reprend en main le personnage. Celui-ci s'installe dans un immeuble modeste et tente de faire profil bas; néanmoins il finit très vite par sympathiser (à sa façon bien entendu, pas question de faire des soirées foot devant la télé) avec une galerie de voisins savoureuse, allant de l'obèse solitaire au jeune fanatique de piercing, sans oublier une autre voisine célibataire et un peu dépressive, qui voit arriver cette armoire à glace et semble séduite, tout en n'assumant jamais son attirance. Des cookies pour faire tourner la tête de Castle, est-ce bien raisonnable? Un Punisher qui préfère rester dans l'ombre et qui tente de planifier ses opérations en-dessous des radars, mais qui va avoir besoin d'être à la hauteur pour ce qui l'attend. En effet il va devoir s'attaquer à Ma' Gnucci et toute sa famille de mafieux, une terrible bonne femme qui va lui mettre de sérieux bâtons dans les roues, mais qui finira logiquement punie de la plus terrible des façons, dans un zoo, au cours d'une scène décapante dont Garth Ennis à le secret. Quand je vous dis que c'est hyper truculent croyez-moi c'est vraiment drôle. En parallèle à tout cela, vous allez aussi faire connaissance avec Le Saint, une sorte de pourfendeur des bonnes moeurs qui tente de nettoyer son quartier de ceux qu'il estime être de la vermine, convaincu d'être dans son bon droit, voire même de suivre les pas du Punisher, avec un travail d'utilité sociale. On marche sur la tête.
La force du Punisher de Garth Ennis, c'est la mise en opposition d'un personnage aux méthodes ultra expéditives, qui rivalise d'ingéniosité (en se servant des moyens du bord, sur l'instant, employant même des ours dans un zoo, par exemple) pour se débarasser des criminels (une machine à tuer froide et implacable, sans le moindre remords) et la causticité, l'humour de tout le cast qui gravite autour de lui, et tempère le climat mortifère dans lequel évolue ce justicier voué à la solitude, malgré quelques alliés ou voisins de passage qui se rapprochent en vain de lui. Les "vilains" aussi sont gratinées, et ils sont si pathétiques ou originaux que le lecteur ne peut s'empêcher d'adhérer, un gros sourire aux lèvres, comme avec Le Russe, une montagne de muscle sans cervelle capable de faire passer un sale quart d'heure au Punisher, et dont le destin vire carrément dans le troisième degré jouissif. Vous trouverez ici l'intégrale de la première maxi série réalisée par le tandem terrible Ennis/Dillon, puis la suite immédiate, à savoir la "vraie" série du Punisher en temps que tel. Castle part faire une ballade à Grand Nixon Island, qui est une île un peu particulière car repère idéal pour tout ce qui se fait de parvenus, criminels, assassins ou mercenaires. En gros, c'est comme emmener un enfant dans un magasin de jouets, avec licence d'acheter tout ce qu'il souhaite. L'air du Pacifique fait le plus grand bien à notre justicier qui sort l'artillerie lourde et les grands moyens pour se faire plaisir, même face au Russe qui revient, affublé d'un corps de femme aussi absurde que redoutable. Bref, l'éclate, dans tous les sens du terme.
Le dessin est donc l'oeuvre de Steve Dillon. Décrié par certains puristes car limité (apparemment) aux niveau de la palette des expressions, de la représentation des visages et de la minutie des fonds de case, l'artiste est toutefois à l'oeuvre dans un autre registre, celui de la transposition froide et sans fioritures de la réalité, avec un trait empreint d'un humour "pince sans rire" capable de transmettre les scènes les plus outrancières et de les rendre crédibles, exprimant l'horreur ou la violence indicible avec ce détachement et cette coolitude qui rappelle à chaque page qu'il s'agit avant tout d'entertainment, et du bon, puisqu'on ne s'ennuie jamais avec ce Punisher là. Album hautement recommandé donc, surtout que l'Omnibus absolument remarquable qui comprenait déjà tous ces épisodes est épuisé, et son prix sur les sites de ventes aux enchères est quelque peu décourageant. Alors ne perdez pas trop de temps cette fois-ci.
La force du Punisher de Garth Ennis, c'est la mise en opposition d'un personnage aux méthodes ultra expéditives, qui rivalise d'ingéniosité (en se servant des moyens du bord, sur l'instant, employant même des ours dans un zoo, par exemple) pour se débarasser des criminels (une machine à tuer froide et implacable, sans le moindre remords) et la causticité, l'humour de tout le cast qui gravite autour de lui, et tempère le climat mortifère dans lequel évolue ce justicier voué à la solitude, malgré quelques alliés ou voisins de passage qui se rapprochent en vain de lui. Les "vilains" aussi sont gratinées, et ils sont si pathétiques ou originaux que le lecteur ne peut s'empêcher d'adhérer, un gros sourire aux lèvres, comme avec Le Russe, une montagne de muscle sans cervelle capable de faire passer un sale quart d'heure au Punisher, et dont le destin vire carrément dans le troisième degré jouissif. Vous trouverez ici l'intégrale de la première maxi série réalisée par le tandem terrible Ennis/Dillon, puis la suite immédiate, à savoir la "vraie" série du Punisher en temps que tel. Castle part faire une ballade à Grand Nixon Island, qui est une île un peu particulière car repère idéal pour tout ce qui se fait de parvenus, criminels, assassins ou mercenaires. En gros, c'est comme emmener un enfant dans un magasin de jouets, avec licence d'acheter tout ce qu'il souhaite. L'air du Pacifique fait le plus grand bien à notre justicier qui sort l'artillerie lourde et les grands moyens pour se faire plaisir, même face au Russe qui revient, affublé d'un corps de femme aussi absurde que redoutable. Bref, l'éclate, dans tous les sens du terme.
Le dessin est donc l'oeuvre de Steve Dillon. Décrié par certains puristes car limité (apparemment) aux niveau de la palette des expressions, de la représentation des visages et de la minutie des fonds de case, l'artiste est toutefois à l'oeuvre dans un autre registre, celui de la transposition froide et sans fioritures de la réalité, avec un trait empreint d'un humour "pince sans rire" capable de transmettre les scènes les plus outrancières et de les rendre crédibles, exprimant l'horreur ou la violence indicible avec ce détachement et cette coolitude qui rappelle à chaque page qu'il s'agit avant tout d'entertainment, et du bon, puisqu'on ne s'ennuie jamais avec ce Punisher là. Album hautement recommandé donc, surtout que l'Omnibus absolument remarquable qui comprenait déjà tous ces épisodes est épuisé, et son prix sur les sites de ventes aux enchères est quelque peu décourageant. Alors ne perdez pas trop de temps cette fois-ci.
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