ANIMAL MAN - LE MODE D'EMPLOI

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Buddy Baker, alias Animal Man, n'a jamais vraiment su gagner un lectorat fourni de par chez nous, ne serait-ce tout simplement qu'en raison de l'indigence des traductions françaises. Vous aviez vu du Animal Man à la Fnac, avant l'arrivée de Jeff Lemire et d'Urban comics? En tous les cas, pour les plus distraits et les derniers réticents, rappelons les faits. Buddy a un pouvoir assez fantastique, il parvient à entrer en contact avec une sorte de champ de résonance, et peut s'approprier, pour une durée limitée, les facultés des animaux qui sont à proximité. Par exemple, il peut obtenir la vitesse du jaguar, la force de l'ours, ou parvenir à trouver le sommeil facile du chat, dès lors qu'il y en a un dans les parages. Super-héros à ses heures perdues, mais aussi acteur de second rang à Holywood, Buddy Baker est revenu du néant narratif grâce au génie de Jeff Lemire, et d'une nouvelle série dans le cadre des New 52, intimement liée avec celle de Swamp Thing, écrite par Scott Snyder. Bad luck, cette bonne pioche s'arrête quand même en 2014, et laissera nombre de lecteurs orphelins, dont votre serviteur en personne. Passons alors en revue les moments forts de la carrière du personnage, crée dans Strange Adventures #180 par Dave Wood et Carmine Infantino (1965).

De 1965 à 1980, Animal Man se contente de brèves apparitions, n'a pas de titre propre, et pour être honnête, doit se contenter de onze histoires différentes, réparties entre Strange Adventures, deux numéros de Wonder Woman, et une période au sein des Forgotten Heroes, un groupe Dc Comics à classer au rayon des seconds couteaux. Bref, des débuts assez poussifs.

A la fin des années 80, Dc comics relance son univers narratif et insuffle bien plus d'audace, en recrutant notamment plusieurs scénaristes britanniques qui vont dynamiter les codes narratifs des titres qui leur sont confiés. Grant Morrison est de ceux-là, et c'est lui qui va enfin donner à Animal Man ses lettres de noblesse. Durant 26 numéros, il plonge Buddy dans des aventures qui lorgnent du coté de la cause animalière, de la défense de l'environnement, et met en scène une incroyable mise en abîme de son travail d'artiste, en faisant se rencontrer personnage de papier, et auteur de comic-books. Un succès notable, dessiné par Hazlewood et Truog, orné de splendides couvertures de Brian Bolland. Après le départ de Morrison, Peter Milligan assure un bref intérim où il fait se rencontrer l'univers Dc traditionnel, la physique quantique, et les techniques du cut-up de William Burroughs. Confus, mais audacieux. Ce sont ensuite les aspects totémiques des pouvoirs de Buddy qui sont développés grâce à la paire Veitch/Dillon, durant 18 numéros, avant que la série ne finisse entre les mains de Jamie Delano et Steve Pugh, et s'ouvre à des ambiances plus horrifiques, au point de devoir être classée définitivement comme lecture pour mature readers, dans la ligne Vertigo. Un run d'importance, car c'est là que Lemire va trouver les racines de son récit futur, avec l'apparition du Red (le Sang en Vf), cette force élémentaire de la nature qui donne au personnage ses facultés, ainsi que la présence de Maxine, fille et héritière des dons de Buddy. Jerry Prosser et Fred Harper seront les derniers à s'occuper du titre, qui finit par perdre nombre de lecteurs, et être arrêté par Dc Comics.

Animal Man ne disparaît pas totalement, et on peut le retrouver dans une mini série en six volets, du nom de The last days of Animal Man (Gerry Conway et Chris Batista), mais aussi comme personnage présent et actif dans Infinite Crisis ou encore Infinite Crisis : 52. En 2011, Jeff Lemire est aux commandes du relaunch assez inattendu d'Animal Man, et propose une relecture intelligente et passionnante des pouvoirs de Buddy Baker, récupère et clarifie ce que Delano a déjà exposé, et tisse les liens d'un très bon crossover avec Swamp Thing, tout en conservant avec brio les liens familiaux et le coté "père de famille" d'un héros mineur mais si attachant. Urban Comics a déjà publié les deux premiers tomes de la saga dans de beaux albums librairie, et nous attendons toujours la sortie du suivant.





Animal Man par Jeff Lemire, lisez ici

Animal Man par Morrison, lisez ici

Animal Man par Milligan, lisez ici

MARVEL TOP 12 : MARVEL UNIVERSE Vs THE AVENGERS

De tous les mondes parallèles qui peuvent exister dans l'univers Marvel, celui que développe Jonathan Maberry est assurément un des moins accueillants. Une épidémie mystérieuse a ravagé notre planète, et peu à peu tout le monde se retrouve infecté par un virus qui transforme ses hôtes en cannibales sans âme. C'est bien entendu la grande mode du moment, entre zombies bien gourmands (Walking dead) et films catastrophes du même genre (28 days later), de quoi donner envie d'étudier médecine et devenir virologue. Dans cette troisième mini-série, qui remonte aux débuts de l'infection, nous retrouvons Hawkeye en tant que narrateur de l'histoire, qui découvre progressivement l'ampleur de la contamination. Ce n'est pas facile pour lui de voir ses compagnons d'arme se dévorer entre eux, encore moins de devoir abattre Mockingbird, son ex compagne, d'une flèche bien placée. Les Avengers semblent dépassés par la virulence de la maladie, et ils perdent pied, incapables d'enrayer le phénomène. Le seul qui proclame avoir les moyens et les connaissances pour sauver la Terre, c'est Victor Von Doom, Fatalis, qui n'est pas franchement connu pour être un altruiste de premier ordre. Du reste, en échange de ses services, le dictateur latvérien exige de devenir Empereur de la planète, en toute modestie.

Feriez-vous confiance à ce bon docteur Doom, sachant que son curriculum, en matière de traîtrise et de torture en tous genres est plus fourni que le bottin téléphonique de Big Apple? Mais les Avengers n'ont pas le choix, quand débarquent Hercule et une horde de moloïdes et de monstres sous-terrains affamés, il ne reste plus qu'une solution à nos héros, mettre le genou à terre, se rendre, et croiser les doigts! Ce douzième numéro de Marvel Top vient mettre fin (définitivement?) à la trilogie de Maberry, avec une mini en quatre parties qui se laisse lire facilement, et rapidement, sans laisser non plus de souvenirs impérissables. Le genre de comics à classer au rayon "lecture sympathique pour un trajet imprévu en train, de dernière minute". Leandro Fernandez assure la partie graphique, sans grande originalité ou talent débordant. Les fonds de case sont assez souvent minimalistes, et en dehors de certaines planches (la reddition des Avengers, par exemple) il manque une bonne dose d'émotion pour rendre l'ensemble attachant. Il faut dire que ces temps derniers nous avons été submergé par les récits consacrés aux zombies ou aux créatures infectés par ce type de virus, et que la plupart du temps, ces mêmes récits sont mieux amenés et développés. Bref, sans vouloir snober ce titre kiosque proposé par Panini, je préfère être sincère et souligner que ne pas se le procurer ne laissera pas de sensation de vide insondable, loin de là.


AGE OF ULTRON 4 : LE POINT SUR LA SITUATION


Le moment des choix est arrivé, dans Age of Ultron. Vous savez tous ce que signifie l'effet papillon, dans la science-fiction? Revenir en arrière, et piétiner sans le savoir un simple papillon, peut avoir des conséquences désastreuses dans le présent, d'où l'impossibilité des voyages dans le temps sans risques. Comprenez donc que lorsque Wolverine, toujours bien pratique quand il s'agit de se salir les mains, remonte le temps pour aller planter ses griffes dans Hank Pym, créateur du robot Ultron, la ligne temporelle Marvel risque fort se se retrouver profondément modifiée. La belle Invisible des Fantastiques l'accompagne et tente bien de le dissuader, mais pour une fois, l'impossible, l'impensable, est au menu de Age of Ultron. C'est assurément le temps fort de toute la saga, l'instant où le lecteur se demande si tout ce qu'il est en train de lire va vraiment impacter ce qu'il est habitué à fréquenter, dans les pages des comic-books Marvel. Wolverine qui assassine Pym, sous forme de médecine préventive de choc, c'est une idée de génie, l'étincelle qui permettrait (conditionnel de rigueur, car qui connaît déjà l'issue de Age of Ultron sait que les pontes de la Maison des Idées n'ont pas assumé jusqu'au bout cette folie douce scénaristique) de changer la donne, à jamais. Du reste, le monde sans Pym est assez intrigant, avec des héros familiers et pourtant différents, une menace plus forcément identique à celle qui a présidé à la naissance de Age of Ultron, un parfum de déjà vu (le monde de House of M est une autre variation sur le thème) qui porte en son sein les meilleurs espoirs, les pires craintes. Age of Ultron est une vraie tentative louable de sortir du carcan habituel, de relancer la machine à ronronner, de recycler de vieilles idées pour les interpréter de manière moderne, radicale, plus expressive. Mais c'est comme si apeuré devant le gouffre qui s'ouvre sous les pieds des scénaristes, au fur et à mesure que Logan découpe Pym avec ses griffes, Marvel (Bendis en tête) jetait un oeil éffaré sur les chiffres de vente, la continuity, pris par l'angoisse de bouleverser la petite routine du lecteur frileux. Ho les amis, on vous en met plein la vue, mais on plaisante, hein, ne vous inquiétez pas trop. Age of Ultron atteint en décembre son climax, mais méfiez-vous de l'effet soufflé, ce genre de gâteau à tendance à retomber après la cuisson, vous êtes avertis.


COVER STORY (20) : SUPERMAN #75




La mort, pour le super-héros, est pratiquement un passage obligé. Pas seulement pour de basses raisons économiques, dictées par l'éditeur, mais parce que le sacrifice ultime est la condition sine qua non pour que le héros puisse être définitivement reconnu en tant que tel. Que risque vraiment Superman, par exemple, dont l'invincibilité, la force, font un surhomme au dessus de toutes les menaces qu'il peut devoir affronter. Certes, les auteurs, au fil des ans, ont mis au point le classique subterfuge célèbre depuis l'antiquité grecque, depuis le "talon d'Achille", c'est à dire pour Superman un morceau de kryptonite. Mais pour le reste?
Alors quand Doomsday marche sur Metropolis, brise les membres de la Ligue de Justice qui s'opposent à lui (des seconds couteaux, il faut bien le dire) et porte l'homme d'acier à bout de bras, avant de le projeter sur les hélicoptères de la presse, on comprend que cette fois-ci, nous allons avoir la certitude que Superman est bien un héros, qu'il va mettre sa propre existence en jeu, pour le bien l'humanité. Il n'en oublie pas pour autant de sauver les innocents pris dans le feu de l'action, mais le baiser et les paroles échangés avec Lois Lane, sa femme dans le civil, ne laissent personne indifférents : on a compris qu'il a compris. Que cette fois, l'issue sera tragique, que Superman, sanguinolent comme jamais, peut et doit connaître la défaite. Doomsday, de toutes façons, avait déjà un patronyme qui était tout un programme. Superman hurle, Superman souffre, Superman parvient aussi à vaincre, puisque son dernier coup, là où il donne tout, permet également de stopper Doomsday, de mettre un terme à sa folie meurtrière. Le costume en lambeaux, la cape déchirée utilisée comme un étendard sanglant, planté sur un champ de bataille, Superman meurt entre les bras de son épouse, sans que personne ne connaisse vraiment les liens amoureux qui unissent ces deux-là, et sous l'objectif de Jimmy Olsen, qui immortalise l'instant pour les médias, à qui rien ni personne ne peut échapper, pas même la pudeur, la privacy, comme on dit aujourd'hui. Dan Jurgens (épaulé par Brett Breeding) s'occupe de raconter tout cela, du texte aux dessins, en usant de pleines pages spectaculaires, truffées d'actions, de sang, de chocs, alternant le combat fatal de Superman et l'angoisse de ses proches. Les expressions des visages flirtent souvent avec le grotesque, l'effroi, comme pour souligner d'avantage l'impensable, l'horreur de ce comic-book qui marqua son temps, son époque. Une couverture légendaire, pour un épisode présent dans le récent "La mort de Superman" tome 1, chez Urban Comics, déjà chroniqué sur ce blog.


ALL-NEW MARVEL NOW! LES NOUVEAUTES QUI VOUS ATTENDENT EN MARS 2014

Projetons nous un peu dans l'avenir, et jetons un oeil ce samedi aux nouvelles séries que proposera Marvel, à partir de mars, dans le cadre de l'opération All-New Marvel Now! Les honneurs reviennent à Daredevil, qui repart donc du numéro 1, avec le tandem Mark Waid Chris Samnee à la barre. Nous sommes donc en terrain connu, et pouvons espérer un travail qui s'inscrit dans la continuité de ce qui a été produit ces derniers mois. Daredevil opérera à San Francisco dans ce titre, une ville qui bouge, après avoir reçu les X-Men période Gillen. Voici les covers déjà révélées.




Moon Knight également est de la partie, en mars. Une série qui va valoir le détour car c'est Warren Ellis qui sera au scénario. Rien que pour cela, nous sommes en droit de nous attendre à de bien jolis rebondissements. Dessins confiés à Declan Shalvey.




Et le Surfer, alors! Norin Radd en grande forme, avec le duo Dan Slott / Mike Allred, pour une nouvelle série qui fera notre héros partir aux tréfonds de l'univers, en bonne compagnie. Les premières covers donnent indubitablement envie.



Une autre série qui redémarre, c'est Ghost Rider. Inutile de se leurrer, les dernières tentatives ont été des fours complets, avec des récits ennuyeux, mal ficelés, et la crainte de lire une autre purge du genre est forte. Felipe Smith saura t-il nous intéresser à nouveau au personnage? a en juger par les covers, ce sera un Raider d'un nouveau genre...



Nouvelle vie et nouvelle romance également pour Captain Marvel. Les fans de Carol Danvers peuvent se réjouir, Kelly Sue DeConnick propose une nouvelle série, avec toujours kle nouveau costume malheureusement. Oui, je suis nostalgique de l'ancien...





Ne négligeons pas non plus un titre consacré à Magneto, écrit par Cullen Bunn et le retour de Wolverine and the X-Men, cette fois scénarisé par Jason Latour. les fans des mutants ne sont pas oubliés, loin de là!





Autres nouveautés peut être moins attendues, mais à signaler, James Rhodes dans un titre en armure, Iron Patriot, signé Ales Kot. Le même qui relance Secret Avengers au numéro 1, prolongeant la mode du relaunch continu. 




Enfin, Hopeless et Walker donnent une suite à Avengers Arena, et ça s'appelle Avengers Undercover. Les jeunes survivants du Murder World vont devoir infiltrer les maîtres du mal, rien que ça. Enfin une série de plusieurs titres sera consacrée aux héros british de la Marvel UK, une tentative de relancer un univers qui eut ses heures de gloire, voilà deux ou trois décennies. Revolutionary War sera le nom de l'événement, à venir en mars, donc.




Il y aura donc de quoi faire, avec cette nouvelle salve de titres Marvel Now! Reste le gros défaut de cette manie, celle de relauncher les titres trop souvent, ce qui n'est pas forcément un indice brillant du degré d'inspiration de la Maison des Idées. Commercialement parlant ça se comprend, mais artistiquement, c'est une autre paire de manches. Bonne lecture à l'avance.

SCHISM : RETOUR SUR LA DIVISION DES MUTANTS


Ce n'est pas parce que la population mondiale mutante est passé sous la barre des deux centaines, que le monde entier va enfin accepter l'idée de cohabitation pacifique entre humains et mutants. Du reste, pour envenimer les choses, lorsque Scott Summers effectue une intervention devant le conseil de sécurité de l'Onu, lors d'une conférence sur le désarmement, c'est un mutant, Quentin Quire, qui met le feu aux poudres. Usant de ses pouvoirs sur l'esprit, il force les politiciens du monde entier à révéler en public leurs plus lourds secrets, déclenchent une vague d'hostilité planétaire contre ce qui reste des X-Men. Pendant ce temps, un adolescent de quatorze ans, Kade Kilgore, hérite de l'empire financier et industriel de son père, qu'il vient tout juste d'assassiner. Kilgore parvient dans le même temps à se hisser au rang de nouveau roi noir du Club des Damnés, nouvelle mouture. Une ascension qui va lui permettre de porter un coup mortel aux mutants, lors de l'inauguration du musée de la mutanité, à San Francisco. Alors qu'une délégation de X-Men assiste au vernissage, les terroristes du Club des Damnés font irruption, neutralisent assez facilement les super-héros qui leur font face, et déchaîne derrière eux une Sentinelle qui parvient à s'auto-assembler, avant de prendre le chemin d'Utopia, le refuge de tous ceux qui portent en eux le gène X, pour réaliser un carnage qui s'apparente au génocide.

Scott Summers, en tant que leader des X-Men survivants, militarise l'île d'Utopia et n'hésite pas à s'appuyer sur les plus jeunes habitants d'Utopia pour repousser la menace (comme la jeune Idie, que Wolverine a pris sous son aile). De son coté, Logan estime que les jeunes pousses n'ont pas à perdre ainsi leur innocence, que leur place est dans une école, et pas au front. En parallèle à la menace de la Sentinelle qui investit Utopia, nous assistons alors à un conflit cruel, Cyclope contre Wolverine, une déchirure qui fera date, et va diviser lourdement les mutants, au point de créer deux factions diamétralement opposées, pour ce qui est de la philosophie et du cadre de vie. Ce fut un peu la même chose chez les lecteurs américains, surpris de voir deux conceptions du monde en butte, principalement celle de Logan, qui serait génétiquement plus porté à la réponse militaire, mais c'est bien cela qui fait le sel de cette mini-série en cinq volets. L'évolution d'un personnage majeur, qui de mutant mi homme mi bête, devient la conscience historique du rêve de Charles Xavier, et s'en va fonder le nouvel institut supérieur pour jeunes mutants, prétexte à l'excellent mensuel Wolverine & the X-Men, de Jason Aaron (auteur brillant de ce Schism) et Bachalo. Mais derrière la grande bagarre idéologique, probablement se cachent des raisons plus profondes, sentimentales. Scott et son ami griffu ont tous les deux été amoureux de la belle rouquine Jean Grey, mais celle-ci a épousé le premier cité, son amour de toujours. C'est lorsque Cyclope la mentionne que le mano a mano devient sanglant, et que la limite irréversible est franchie. Il y a (presque) toujours une femme derrière certaines des décisions cruciales que prennent les grands hommes, ainsi en est-il de même chez les grands mutants. Schism, une aventure concise dans le temps, mais rondement menée et fort agréable à lire, illustrée par cinq artistes différents, qui ont en commun un talent fou (Davis, Acuna, Adam Kubert, Pacheco, Cho). Une des plus intéressantes, dans la carrière récente des X-Men. Publiée en Vf sur les pages du mensuel X-Men 15 et 16 (Panini, mai et juin 2012)


THE RETURN OF BARRY ALLEN (ENFIN, PRESQUE...)


Si le premier Flash fut Jay Garrick, le plus célèbre et aimé des fans reste Barry Allen. Malheureusement Barry a trouvé la mort (en apparence, puisque nous le voyons de "dissoudre" dans la Force Véloce, dont il parait tirer ses pouvoirs) au cours de la légendaire saga Crisis on Infinite Earths. C'est donc son neveu, l'ancien side-kick et apprenti Wally West, qui officie sous le costume écarlate, légèrement retouché (le regard, par exemple, n'est plus à découvert, comme auparavant), et sans cacher sa double identité au monde entier, comme pouvait le faire Allen, policier de la scientifique de son état, super-héros dans le plus grand secret. Lorsque Mark Waid reprend en main la série Flash, en 1992, la première discussion d'importance avec Brian Augustyn, l'editor du bolide de Dc comics porte sur le plus grands des paris : est-il possible de ramener Barry sur le devant de la scène, de le ressusciter sans pour autant déclencher des hordes de protestations, inévitables, aux cotés des nostalgiques ravis? Finalement, c'est une tentative maligne, un coup de poker masqué, qui va être décidé. Barry Allen est bien de retour, dans une ruelle de Central City, des restes de l'énergie libérée par Wally et le Docteur Alchemy, à l'issue d'un combat livrée dans le numéro 72. Amnésique, déboussolé, il semble en perte totale de repères, sans aucune cognition de ce qui a pu se passer précédemment, ni pourquoi, jusqu'à une visite au Flash Museum lui rappelle l'évidence, et qui il est vraiment.

Du coup, Barry s'en va taper gaiement à la porte des West, et des Garrick, pour annoncer sourire aux lèvres qu'il est à nouveau parmi les vivants. Ce genre de retour, ce n'est pas une nouveauté, et les héros sont habitués à être l'objets de farces cruelles, ou de machinations diaboliques ourdies par des ennemis retors. Wally a du mal a accepter le fait, mais Hal Jordan (Green Lantern) le rassure, lui qui fut le meilleur ami de Barry. C'est bien notre bon vieux Allen, en chair et en os, qui est revenu. Un vieux dicton, plein de sagesse, dit qu'il faut toujours écouter son instinct, aussi lorsque Wally part combattre le crime en duo avec son aîné, rien ne va vraiment entre les deux Flash unis contre les criminels. Barry est plus violent et vindicatif qu'autrefois, et semble perdre les pédales aux plus mauvais instants. Au point même de laisser Wally dans la panade, de le laisser mourir (pense t-il à tort) durant une mission, et d'annoncer son trépas en direct à la télévision. Qui peut bien être, que peut bien être, ce Barry Allen cynique qui s'évertue à détruire la légende de Flash, à faire payer la ville pour avoir osé honorer un nouveau bolide à sa place, pour l'avoir trop vite oublié? Waid nous narre, en quelques mois, un récit truffé de fausses joies et d'amères révélations, un peu cousu de fil blanc (qui pouvait vraiment penser à un retour de Barry dans ces circonstances?), mais qui pouvait être crédible, à une époque où l'absence d'Internet et de spoiler quotidien permettait encore d'entretenir ce genre d'enthousiasme ingénu. Aux dessins, à noter principalement le travail de Greg LaRocque. Classique, attentif aux anatomies et au mouvement, ses planches sont de petits modèles de lisibilité et d'action super-héroïque, sans fioritures. The return of Barry Allen est disponible assez facilement dans un tpb édité chez Dc comics (avec les numéros 74 à 79 de Flash), et gageons le, un jour, Urban Comics s'occupera bien d'une bonne traduction Vf, comme il se doit.



Au fait, pour tout lire du vrai retour de Barry Allen, il faut jeter un oeil à Flash : Reborn, déjà abordé sur ce blog. Veinards.

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : ROUGE SIGNAL

 Dans le 206e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Rouge signal, album que l’on doit à Laurie Agusti, un ouvrage publié chez 204...