LES NEW 52 (DC COMICS) : NOTRE PETIT BILAN / TOP FIVE

Petit jeu ce vendredi : nous allons tenter de trouver cinq points positifs apportés par les New 52 chez DC Comics. Il s'agit bien entendu d'un avis totalement subjectif; vous n'aurez peut-être pas la même opinion. Envie de faire la même sélection? Voici donc ce qui nous a le plus intéressé, interloqué, dans un ordre modifiable. (Non, on parlera pas de Superman, c'est à notre avis un petit désastre...)

Animal Man de Jeff Lemire. Disons le tout de suite, s'il y a bien une série qui m'a plu dès le premier numéro et n'a jamais dérogé à cette règle, c'est celle-ci! Le scénariste n'a rien inventé de nouveau, en grande partie il a opéré la réactualisation du travail de Grant Morrison. Il a néanmoins ajouté une bonne dose de sentiments développés avec finesse, et quelques détails narratifs disparates, qui ont fait de Animal Man un personnage ultra cool. A signaler un crossover avec Swamp Thing de Scott Snyder, qui mérite lui aussi d'être cité dans cette catégorie.

La Cour des Hiboux. Du duo Snyder/Capullo. Oui si vous regardez bien le run complet du scénariste sur Batman vous vous rendez compte qu'avec le temps certaines pistes sont discutables, et une lassitude évidente fini par poindre. Mais je relis toujours avec le même plaisir le début cette Cour des Hiboux, terrifiante et très bien écrite, qui place dans Gotham une nouvelle menace aussi crédible qu'omniprésente. Une excellente saga dans la saga, qui entre dans les classiques modernes du chevalier noir.

Forever Evil. Alors là, j'entends déjà hurler à l'hérésie, et ceux-là n'auront peut-être pas tort, car oui, cet événement n'a rien d'exceptionnel, ce n'est pas quelque chose de qualitativement parfait, mais ce qui m'a plu, c'est le côté cataclysmique, les héros retranchés dans leur derniers extrêmes, le sentiment que cette fois ils ont perdu et que le mal a triomphé. Bref, c'est un travail un peu pompier, comme regarder un bon blockbuster l'été, une bière à la main : aucune chance d'obtenir une palme d'or, mais parfois sur le moment ça Fait diablement plaisir!

Earth 2. Oui j'ai bien aimé cette série, surtout les deux premiers arcs narratifs, car par la suite il y a une baisse évidente. Pourquoi je cite ce titre dans ce top five? Tout simplement parce qu'il est la preuve aujourd'hui qu'il est possible de redéfinir un univers super héroïque, en partant de standards connus de tous, et en le modifiant de manière intelligente et moderne, pour capter l'attention et proposer un produit de qualité. Du Green Lantern gay doté d'un pouvoir extrait d'une source alternative, au Flash recevant du dieu Mercure sa vélocité, nous avons eu des choses agréables, des variantes intelligentes de l'univers DC, avec une trilogie sacrée sur la touche. Et puis Nicola Scott aux dessins, c'est fort joli non?

Aquaman. Franchement vous croyez vraiment que sans le passage de Geoff Johns sur la série, vous auriez eu un jour la chance de voir arriver un long métrage centré sur le personnage, avec Jason Momoa? Aquaman est un peu un loser, le type de héros que peu de gens prennent au sérieux... de ces jugements hâtifs Johns a su tirer son épingle du jeu, pour présenter avec patience et habileté un justicier cool et divisé entre deux cultures, qui gagnent ses galons aux cotés de ses pairs de la Justice League. Et comme il est aidé par les dessins de Ivan Reis, qui sont parmi les plus soignés et spectaculaires des New 52, l'ensemble fonctionne d'emblée. 

Et vous donc, quels seraient vos 5 meilleurs moments "New 52" ?




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STARLIGHT : UNE MERVEILLE SIGNEE MARK MILLAR ET GORAN PARLOV

La vie de Duke McQueen n'a rien de guerre passionnante. De plus elle est marquée par le deuil. C'est un homme de plus de 60 ans qui vient de perdre sa femme, et il n'obtient malheureusement pas le soutien de ses deux enfants : le premier fils est trop concerné par sa réussite professionnelle, le second trop attaché à sa vie familiale, pour prêter attention à la déprime du paternel. Duke doit également essuyer les quolibets du voisinage; il faut dire qu'autrefois il était pilote de l'Air Force, avant de disparaître mystérieusement quelques temps, et de revenir avec des récits fabuleux d'extraterrestres et d'aventures sur une autre planète. Aux yeux des autres, des affabulations, qui l'ont contraint de démissionner et d'ouvrir une petite boutique de garagiste. Depuis Duke mènait une vie rangée et se laissait rattraper par la vie de couple et la vieillesse, mais les histoires fantasmagoriques qui jalonnent son passé ne sont pas des bobards, il a véritablement vécu des choses totalement extraordinaires, sur une lointaine planète inconnue! Il est même un héros légendaire, celui qui a su apporter la liberté après des siècles de tyrannie, à un peuple qui autrement ne serait jamais parvenu à se libérer lui-même. Une statue géante de notre héros est visible de tous les recoins de la capitale, sur cet autre monde, à l'autre bout de la galaxie, où il est symbole de liberté, d'audace et de reconquête. Mais depuis des décennies ont passé, et Duke n'est plus celui qu'il fut auparavant, vaincu par le temps et le deuil, jusqu'au jour où un jeune gamin débarque à bord d'une fusée vintage pour lui demander de l'aide. Tantalus est de nouveau au bord du gouffre et réclame son seul héros pour relever la tête.


Sur la quatrième de couverture de l'édition américaine, le site comicbooks.com résume Starlight par une formule pertinente : aussi honnête et humain qu'un comicbook puisse l'être. C'est exactement ce que j'ai pensé en lisant ces épisodes. Certes on sent bien que désormais Mark Millar écrit chacune des histoires qu'il produit en pensant directement au cinéma, comment l'adapter et en tirer le maximum possible, mais il n'empêche qu'il est capable dans le même temps de donner vie à des personnages ultra attachants, et de crédibiliser tout un univers en quelques planches, de nous y rendre accros par la grâce d'un scénario aussi linéaire qu'efficace, aussi émouvant que drôle. Il nous l'avait dit lors de notre rencontre à Monaco, lorsque nous avions eu le privilège de l'interviewer : vous verrez Duke McQueen est un de ces personnages fort que je préfère... il avait parfaitement raison, et ce Starlight ressemble déjà un petit chef-d'œuvre, qui s'inscrit directement dans ce que l'auteur écossais a réalisé de mieux, à côté de Kick-Ass, The Ultimates ou encore Superior et Jupiters's Legacy. Le dessin est confié à Goran parlov, qui a un style brut, immédiat, et se base avant tout sur l'émotion plus que sur la précision du trait, et la profusion des détails. Encore que lorsqu'il s'agit de donner du relief et de l'inventivité à un monde extraterrestre, il est particulièrement à son aise, et crée une atmosphère indéniablement remarquable. Parlov a parfaitement compris et adapté les exigences de Millar, il se concentre avant tout sur les sentiments que peuvent faire naître Starlight, et ne cherche pas à tout prix à faire exploser les pages pour masquer un manque de fond. De retour aux affaires, ce super justicier de plus de 60 ans connait bien entendu quelques problèmes pour s'adapter à sa nouvelle réalité, et il est même assez rapidement capturé... les choses ne vont pas exactement comme il le souhaite, mais quel plaisir de le voir découper de l'alien et se battre pour la liberté. Entre un rebondissement et un autre, Starlight n'ennuie jamais. En fait si l'aventure fonctionne aussi bien, c'est que Millar est parvenu à allier une grande simplicité avec une honnêteté évidente. Les comics n'ont pas toujours besoin d'effets spéciaux ou de tenter de bouleverser le lecteur, en le plaçant devant une oeuvre à la limite du compréhensible. Parfois il suffit juste de lui proposer une bonne histoire, et de savoir la raconter, et vous obtenez ce genre d'album, qu'il faut absolument que vous alliez acheter. La sortie du mois pour UniversComics.





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MARVEL MASTERWORKS : ADAM WARLOCK VOLUMES 1 ET 2

Nous vous avons parlé d'Adam Warlock il y a deux jours. A l'occasion de la sortie de L'Entité de l'Infini, de Jim Starlin. Revenons aujourd'hui sur les premières aventures du personnage, et une plongée quelques décennies en arrière, avec deux albums Vo issus de la collection des Masterworks.

Certains personnages de la bande-dessinée américaine n'atteindront jamais le statut de gloire mondiale, comme Batman ou Spider-Man, mais ils n'en restent pas moins "culte" auprès d'un public exigeant et passionné. Adam Warlock est de cette dimension. Si très souvent son nom est associé au cycle grandiose de Jim Starlin, c'est pourtant avec d'autres artistes que le héros est né véritablement. Sur les pages de Fantastic Four, pour être exact (Lee et Kirby), en tant qu'être artificiel qui a grandi dans un cocon, produit des scientifiques fous de l'Enclave. Sous le patronyme laconique de "Him", Warlock s'est rebellé contre ses créateurs, a cherché une compagne en la personne de Lady Sif (s'attirant ainsi les foudres de Thor), et y a gagné le coeur d'une partie du lectorat. Au point que Roy Thomas, dans les années 70, décide de ressortir le personnage des cartons pour lui donner une consistance majeure, grâce au titre anthologique Marvel Premiere. Là, l'histoire tourne autour du Maître de l'évolution, qui a fini par acquérir le statut d'un Dieu, et en tant que tel s'est attelé à créer un monde à son image, ou presque : la Contre-Terre. Une planète semblable à la notre, mais caché derrière le soleil, à l'extrême opposé de l'orbite de son modèle. Sur celle-ci, la vie ressemble à un Eden perdu, et l'évolution que nous avons connu suit son cours et progresse très rapidement, sans les défauts et les vices du genre humain, qui ont été corrigé et éradiqué. Jusqu'au moment où le créateur s'assoupit, et l'infâme Man Beast, un loup qui a lui aussi évolué, ne s'empare de la Contre-Terre pour y introduire perfidie, malheur, et douleur. Au service du maître de l'évolution, Warlock devient alors une sorte de messie dont le rôle va être de purifier à nouveau une planète autrement condamnée.
Sur la Contre-Terre, Warlock trouve des amis et alliés en la personne d'un groupe de jeunes rebelles, caricatures d'une certaine jeunesse contestataire des années 70. Ce sont eux qui le baptisent Adam, et qui confirment les intentions de l'auteur de dépeindre un parcours christique, avec un héros qui forme des apôtres, subit des épreuves et des tentations, ira jusqu'à se sacrifier puis renaître, non sans avoir partagé une "dernière cène" avec ses compagnons. La lutte contre Man-Beast, qui a pris l'apparence d'un politicien et est devenu le président des Etats-Unis de cette Terre là (où les héros Marvel ne sont jamais devenus tels. Au contraire, le docteur Von Doom oeuvre pour le bien et Reed Richards se transforme en une créature malfaisante) se prolonge dans les épisodes 1 à 8 du titre simplement nommé Warlock, confié des artistes comme Thomas, Friedrich, Goulart (auteur de Sf à la base) ou encore Gil Kane aux dessins, dont les planches ingénieuses et vivantes sont de belle facture. Buscema fait une brève apparition (juste pour le lay-out, ce n'est pas lui qui finalise le travail) mais cela n'empêche pas la série de tourner à vide et de s'éteindre, ce qui oblige les pontes de Marvel à conclure la saga un an plus tard, sur les pages d'un autre mensuel, celui consacré à The Incredible Hulk. Hulk qui débarque sur la Contre-Terre, donc, et vient s'allier à Adam Warlock pour éviter la fin du monde et le triomphe du mal. Les dessins sont cette fois de Herb Trimpe, et n'échappent pas un goût assez kitsch, tout comme les polémiques qui ne manquent pas, pour des paraboles, des raccourcis un poil grossiers, où Warlock et le Christ de confondent de façon pas toujours subtile. Il est vrai que ces épisodes ont assez mal vieilli (Hulk assis à un banquet, sous son aspect bestial, mais qui mange paisiblement...) et peuvent faire sourire le lecteur moderne, mais cela reste tout un pan de l'histoire des comics Marvel, un témoignage précieux sur les libertés et les audaces narratives que voulaient expérimenter les auteurs des seventies, en contaminant mensuellement les aventures de héros plus classiques, pour faire évoluer les goûts et les attentes en matière de comic-book. Ce Masterwork est donc à posséder, nécessairement, même si le grand feu d'artifice reste à venir, avec le volume suivant, où Jim Starlin éclaboussera le cosmos de son talent fou et inoubliable.

Pour le second volume des Marvel Masterworks consacré à Warlock, place à un grand Artiste pour qui le A majuscule est de rigueur : Jim Starlin. Qui récupère le personnage, après le relatif echec des premiers épisodes publiés peu auparavant, et présentés dans le premier volume. Avec Starlin, Adam Warlock devient encore plus tourmenté, passionné, agité, émotivement friable, mais toujours héroïque. Cette fois, c'est l'Eglise Universelle de la Vérité qui se dresse sur son chemin. Un culte qui n'accepte aucun opposant, aucun mécréant, et fait des prosélytes à travers le cosmos; qui ne se convertit pas à de fortes chances de ne pas survivre. A la tête de cette secte de grande envergure, nous découvrons le Mage, "The Magus", qui s'avère être en fait une autre version de Warlock lui même : la part négative de son être, celui qu'il deviendra dans le futur. En somme, pour anéantir son ennemi, il faudrait qu'Adam se supprime de ses propres mains! Il n'est pas seul dans son combat. De nouveaux personnages viennent enrichir la saga, et vingt ans plus tard, ce sont encore eux qu'une autre génération de lecteurs retrouvera durant le majestueux "Infinity Gauntlet". C'est ainsi qu'entrent sur scène Pip le Troll, dont la gouaille et l'inconscience contrebalance efficacement le sérieux et la gravité d'Adam. Et encore Gamora, qui s'autodéfinit la femme la plus dangereuse de l'univers, et dont la réputation ne semble plus à faire (le premier soldat qu'elle alpague tremble comme une feuille à sa seule vision!).
En face, la Mage, donc, mais aussi la Grande Matriarche, qui gouverne temporellement cette Eglise profane. Starlin plonge à pleines mains dans ses thèmes de prédilection. Le religieux est décliné sous toutes ses formes, la remise en question des croyances personnelles et la relativité des buts de chacun. Ici, même l'ennemi est parfois de bonne foi lorsqu'il tente de convertir Warlock (le juge Kray-Tor) et quand celui ci le met hors d'état de nuire, grâce à sa gemme de l'âme, il se rend compte que son geste n'a rien de louable ou d'héroïque, et la culpabilité l'assaille lourdement. Est galement de la partie le perfide Thanos, dont Starlin nous renarre les origines avec audace, en faisant intervenir sur deux pleines pages Captain Marvel, pour un résumé inattendu durant lequel il s'adresse directement aux lecteurs. Starlin qui n'hésite pas non plus, à un autre moment, à abandonner la forme classique de la bande dessinée, pour synthétiser le menu des épisodes précédents, cette fois par la biais d'un long texte en marge d'une illustration psychédélique recoupant la folie qui guette Adam Warlock. L'auteur donne sa pleine mesure avec une galerie incroyables d'intervenants, tous aussi cultes et originaux les uns que les autres, des dessins clairs et racés, très lysergiques et en insufflant une certain forme de philosophie poétique et cosmique, une ode au sacrifice, au renoncement, à l'acceptation de la diversité et de la folie, par moments. Un album monumental, incontournable, dont la publication en Vf devrait être une priorité, une urgence, que dis-je, une obligation! Panini a déjà réalisé l'importance de la chose, en proposant aux lecteurs italiens un Omnibus des plus alléchants, consacrés à Adam Warlock. La France attend le sien. Et peut toujours se rabattre sur le second Masterwork pour payer son tribut au géant Jim Starlin.


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SUPERMAN OUR WORLDS AT WAR : LA GUERRE CONTRE IMPERIEX

Imperiex est une créature surpuissante venue de l'espace. Engoncé dans une armure aussi gigantesque qu'impénétrable, et qui renferme une source d'energie illimitée, cet envahisseur venu d'ailleurs s'en prend à notre Terre, avec une cohorte de versions miniatures (façon de parler...) qui sème le désastre sur le globe. Superman est dérouté, au bord du renoncement, car le Kansas est sévèrement touché, les Kent semblent avoir disparu, et le docteur Irons, alias Steel, tombe au champ d'honneur.
Il n'est pas le seul. Tous les grands héros de la Terre et d'ailleurs se liguent pour mettre fin à la menace d'Imperiex, mais ils subissent une cuisante défaite et finissent en piteux état à l'infirmerie. Wonder Woman est brûlée et défigurée (mais elle guérit très vite, la magie des comics), Kyle Rayner (Green Lantern à l'époque) ne fait pas le poids, le Martian Manhunter se prend une rouste mémorable... 
Sur Terre, le président des Etats-Unis, n'est autre que ... Lex Luthor. A coté Donald Trump est vraiment digne de votre confiance. Lui semble serein. Il faut dire qu'il était averti du conflit à venir, et qu'il compte bien, fidèle à son habitude, profiter de la catastrophe pour tirer son épingle du jeu. A moins que dans les coulisses il ne soit lui aussi manipulé, par le fantôme de sa fille (qu'il avait sacrifié peu de temps auparavant) et par un autre individu de sinistre réputation... Nous avons affaire là à un pugilat généralisé qui prend sa source sur les pages des titres consacrés à Superman, mais aussi Wonder Woman, et une flopée de tie-in ou de one-shot. Avec énormément de pathos, de personnages grièvement atteints dans leur moral ou leur physique, ou mort/présumé décédé. Un trépas touchant est celui d'Hyppolite, la mère de Wonder Woman, même si depuis le personnage est revenue, pour redisparaître, pour revenir, comme le veut la tradition des séries qui ne sont qu'un éternel recommencement, à plus forte raison quand les Dieux sont impliqués.

Our Worlds at War est une longue saga, dont la quasi intégralité a été republiée voilà quelques années dans un mastodonte de près de 700 pages, un tpb souple mais costaud. Il existe donc un moyen fort simple, et pas très onéreux, pour lire ce qui est à lire. Urban Comics a commencé à publier des épisodes de Superman, dans le dernier numéro de Superman Univers HS, qui laisse à supposer que ceux mettant en scène Imperiex et cette catastrophe cosmique vont bientôt suivre, dans la foulée. Le tpb proprement dit commence avec l'enlèvement des habitants de Metropolis (dont Kent/Superman) et s'achève avec la fin de la Guerre à échelle globale, d'où le titre de cette saga. De nombreuses séries sont impliquées dans cet événement, des titres Superman habituels (Action Comics, Man of Steel, Adventures of Superman...) à d'autres comme Wonder Woman, Young Justice, ou encore Impulse. Du coup, il y a pléthore d'artistes au travail! Coté dessins, je soulignerais le très bon niveau d'ensemble. Bien que très hétéroclite, ce crossover propose de fort jolies planches, dans des styles variés. De la simplicité limpide de Ed McGuinness à la finition méticuleuse de Phil Jimenez, en passant par un déjà talentueux Doug Mahnke, ou le trait cartoony de Todd Nauck. Pas mal du tout. Le scénario lui, a tendance à se perdre. J'aime bien les débuts du conflit, les enjeux qui se dessinent, ainsi que les premières victimes, le carnage qui se profile. Mais beaucoup moins la façon dont cette boucherie va trouver son épilogue, car elle devait inéluctablement laisser bien plus de cicatrices, et de lourdes conséquences pour nos héros. C'est aussi l'occasion de voir un Superman surdopé et dont les pouvoirs ont été boosté comme jamais grâce aux énergies du Soleil, ou encore un Luthor et un Darkseid contraint de composer avec la réalité et d'oeuvrer avec des ennemis détestés. A signaler que Adventures of Superman #596 (consécutif au final de OWAW) est sorti 24 heures après la terrible catastrophe des attentats du onze septembre 2001, et présente en ouverture la destruction de la Lex Tower de Luthor. Une véritable prémonition sinistre de la part de Joe Casey, qui avait bien entendu écrit et pensé cela des mois avant ce qui s'est produit. Du coup Dc Comics avait donné la permission aux vendeurs de renvoyer les stocks de cet épisode, pour ne pas heurter la sensibilité des américains traumatisés. L'atrocité de la guerre, de toutes les formes de guerre. 


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WARLOCK ET THANOS : L'ENTITE DE L'INFINI

Adam Warlock n'est pas un modèle de stabilité mentale, il a toujours eu une psychologie fragile et une longue carrière derrière lui de martyr cosmique. Warlock ne meurt jamais vraiment car il est appelé à continuellement ressusciter, à l'instar d'un personnage christique, qui a d'ailleurs souvent rassemblé les foules autour de lui pour frayer dans des aventures clairement mystiques et philosophiques. Nous le retrouvons sous sa nouvelle apparence, au début de cet album, intitulé l'entité de l'infini; il est désormais tout-puissant et la moindre de ses pensées semble pouvoir se matérialiser ou advenir à l'instant même. Les grandes puissances cosmiques comme Infini ou Eternité doivent se plier à sa bonne volonté, et n'ont plus de prise sur son statut quasi divin. La couverture nous montre un Thanos triomphant sur un tas de cadavre, ayant tous l'aspect d'Adam, mais en réalité le Titan occupe une partie mineure de ces quatre épisodes, rassemblés en un graphic novel par Panini. C'est bien Warlock qui est au centre de la scène, lui qui n'a plus de souvenir précis de son identité, de son but, de ses raisons d'être; il est donc promené d'une période à une autre, d'une planète a une autre, dans l'espoir de recueillir des informations qui lui permettront de comprendre qui il est et ce qu'il fait. C'est ainsi qu'on le voit avec les Vengeurs, lors d'une réunion du groupe il y a bien des années de cela, à l'époque où Hulk assistait aux débats dans le plus simple appareil, avec un vieux short violet sommairement découpé. Plus tard Warlock est face à face avec la destruction totale de la Terre, qui semble encore assez récente. Perdu dans l'espace et dans le temps le personnage est à la recherche de lui-même, au point qu'on finit par douter avoir à faire avec le véritable Adam Warlock. Nous ne sommes pas loin de la vérité...

Faux semblants et reconquête de l'identité, nous allons apprendre au fil des pages ce qu'est devenu Warlock, avant un retournement de situation dans la dernière partie, qui nous montre que les apparences sont trompeuses, et que Starlin a encore de la matière à nous offrir, pour conclure en beauté son grand oeuvre. Le dessin est cette fois confié à Alan Davis, toujours aussi identifiable avec un trait souple, agréable, qui gomme aspérités et fioritures, pour offrir des planches naturelles et dynamiques, avec la maximum de chance de receuillir le consensus parmi les lecteurs.
Le vrai problème avec ces nouvelles histoires cosmiques de Jim Starlin, c'est qu'elles sont dépossédées de toutes conséquences sérieuses, dès l'instant où elles sont conçues. Autrefois Starlin pouvait orchestrer une saga d'ampleur, et l'insérer au sein du Marvel Universe en tant qu'événement allant jusqu'à bouleverser un grand nombre d'autres titres mensuels. C'était le cas par exemple pour la première trilogie initiée avec Infinity Gauntlet. Aujourd'hui la situation est radicalement différente. Tout bouge, explose, se modifie et renaît dans les pages de Secret Wars, Infinity, ou dans des choses de moindre ampleur comme Annihilation ou War of Kings. Il ne reste plus pour Starlin qu'une petite cour de récréation en dehors du monde, où faire évoluer Thanos et Adam Warlock, ses deux personnages fétiches, dans des joutes verbales et psychologiques qui seront balayées d'un revers de la main dès l'arrivée du nouvel event Marvel. Pire encore, celui-ci ne tiendra pas même compte un instant de la situation advenue grâce aux trouvailles du maître Jim. Ceci explique qu'on a l'impression que le souffle épique d'autrefois n'est plus présent dans L'Entité de l'Infini. Adam Warlock part à la reconquête de lui-même, une vérité incroyable tarde à exploser, mais le lecteur qui vient de lire les Guerres Secrètes et a vu le cosmos mourir et renaître ne peut pas se sentir concerné, comme je l'étais moi, enfant, devant Thanos et le Gant du pouvoir, avec ses six gemmes et son statut de dieu courroucé. Il reste donc une veine psychologique et intimiste, une exploration psychanalytique qui ravira les fans des comics d'autrefois, mais laissera forcément les petits nouveaux insensibles, occupés qu'ils sont par des projets de plus grande ampleur, bien plus ancrés dans leur univers quotidien.





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COSPLAY MANIA (15)

Petite pause récréative ce dimanche, avec le retour de notre rubrique irrégulière destinée à l'univers du cosplay. A ce propos j'en profite pour vous rappeler que le dimanche 11 septembre nous serons présents à Sanremo pour le Sanremo Comics, première édition, et que vous trouverez ce jour là une compétition cosplay organisée à l'occasion. L'idéal pour aller passer une journée sympathique de l'autre coté de la frontière et aller parler comics autour d'un caffé ristretto comme on en fait (rarement) en France. N'hésitez pas à vous manifester si vous serez de la partie, ce sera un grand plaisir de se voir là-bas.


Gwenpool. Et son joli costume rose et blanc, et les formes qui vont avec


Si vous avez autant de chance qu'elle, vous tomberez nez à nez avec Domino


Un classique : Deadpool. En armure, pratiquement


Deathstroke. On le voit assez rarement ce cosplay, pas si simple que ça



Adieu Wolverine, bonjour X-23. Toutes griffes dehors


Superboy. Clin d'oeil à la période "Reign of the Supermen" avec ce cosplay


Et pendant ce temps-là sur le canapé du salon des Simpsons...


Le nouveau Deadshot, sous inspiration Will Smith évidente

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LE PUNISHER DE GARTH ENNIS & STEVE DILLON : MARVEL ICONS TOME 1

Au début des années 2000, le Punisher n'est pas franchement à son apogée. Les lecteurs ont découvert les années précédentes des histoires complètement extravagantes, qui ont trahi l'essence du personnage, à un tel point que nous avons même pu lire une sorte de vengeur mandaté par des anges, revenu sur terre après sa mort, pour dessouder des criminels... nous en avions parlé ici même il y a quelques semaines. Le genre de récit à vous dégoûter des aventures de Frank Castle. Par chance, tout change -et c'est le grand retour sur le devant de la scène- lorsque Garth Ennis, génial auteur irlandais au style sarcastique et ultra décalé, reprend en main le personnage. Celui-ci s'installe dans un immeuble modeste et tente de faire profil bas; néanmoins il finit très vite par sympathiser (à sa façon bien entendu, pas question de faire des soirées foot devant la télé) avec une galerie de voisins savoureuse, allant de l'obèse solitaire au jeune fanatique de piercing, sans oublier une autre voisine célibataire et un peu dépressive, qui voit arriver cette armoire à glace et semble séduite, tout en n'assumant jamais son attirance. Des cookies pour faire tourner la tête de Castle, est-ce bien raisonnable? Un Punisher qui préfère rester dans l'ombre et qui tente de planifier ses opérations en-dessous des radars, mais qui va avoir besoin d'être à la hauteur pour ce qui l'attend. En effet il va devoir s'attaquer à Ma' Gnucci et toute sa famille de mafieux, une terrible bonne femme qui va lui mettre de sérieux bâtons dans les roues, mais qui finira logiquement punie de la plus terrible des façons, dans un zoo, au cours d'une scène décapante dont Garth Ennis à le secret. Quand je vous dis que c'est hyper truculent croyez-moi c'est vraiment drôle. En parallèle à tout cela, vous allez aussi faire connaissance avec Le Saint, une sorte de pourfendeur des bonnes moeurs qui tente de nettoyer son quartier de ceux qu'il estime être de la vermine, convaincu d'être dans son bon droit, voire même de suivre les pas du Punisher, avec un travail d'utilité sociale. On marche sur la tête. 

La force du Punisher de Garth Ennis, c'est la mise en opposition d'un personnage aux méthodes ultra expéditives, qui rivalise d'ingéniosité (en se servant des moyens du bord, sur l'instant, employant même des ours dans un zoo, par exemple) pour se débarasser des criminels (une machine à tuer froide et implacable, sans le moindre remords) et la causticité, l'humour de tout le cast qui gravite autour de lui, et tempère le climat mortifère dans lequel évolue ce justicier voué à la solitude, malgré quelques alliés ou voisins de passage qui se rapprochent en vain de lui. Les "vilains" aussi sont gratinées, et ils sont si pathétiques ou originaux que le lecteur ne peut s'empêcher d'adhérer, un gros sourire aux lèvres, comme avec Le Russe, une montagne de muscle sans cervelle capable de faire passer un sale quart d'heure au Punisher, et dont le destin vire carrément dans le troisième degré jouissif. Vous trouverez ici l'intégrale de la première maxi série réalisée par le tandem terrible Ennis/Dillon, puis la suite immédiate, à savoir la "vraie" série du Punisher en temps que tel. Castle part faire une ballade à Grand Nixon Island, qui est une île un peu particulière car repère idéal pour tout ce qui se fait de parvenus, criminels, assassins ou mercenaires. En gros, c'est comme emmener un enfant dans un magasin de jouets, avec licence d'acheter tout ce qu'il souhaite. L'air du Pacifique fait le plus grand bien à notre justicier qui sort l'artillerie lourde et les grands moyens pour se faire plaisir, même face au Russe qui revient, affublé d'un corps de femme aussi absurde que redoutable. Bref, l'éclate, dans tous les sens du terme.
Le dessin est donc l'oeuvre de Steve Dillon. Décrié par certains puristes car limité (apparemment) aux niveau de la palette des expressions, de la représentation des visages et de la minutie des fonds de case, l'artiste est toutefois à l'oeuvre dans un autre registre, celui de la transposition froide et sans fioritures de la réalité, avec un trait empreint d'un humour "pince sans rire" capable de transmettre les scènes les plus outrancières et de les rendre crédibles, exprimant l'horreur ou la violence indicible avec ce détachement et cette coolitude qui rappelle à chaque page qu'il s'agit avant tout d'entertainment, et du bon, puisqu'on ne s'ennuie jamais avec ce Punisher là. Album hautement recommandé donc, surtout que l'Omnibus absolument remarquable qui comprenait déjà tous ces épisodes est épuisé, et son prix sur les sites de ventes aux enchères est quelque peu décourageant. Alors ne perdez pas trop de temps cette fois-ci. 



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