X-MEN 9 EN KIOSQUE : Histoire d'une reconstruction

Un point sur la revue mensuelle X-men, arrivée à son numéro 9 depuis le relaunch du début de l'année. Au sommaire de novembre, deux épisodes de la série X-men Legacy (242 et 243) qui forment un récit complet, du nom de Fables of the reconstruction. Petit clin d'oeil au troisième album de REM au passage, le groupe de Michael Stipe venant de se séparer. Après la terrible bataille de Second Coming, qui a vu une bonne partie de la ville de San Francisco éventrée, l'heure est donc à la reconstruction. Les mutants vont donner un coup de main à la main d'oeuvre professionelle, sur les ordres de Scott Summers. Très pratique d'avoir sur le chantier des individus capables de creuser des fondations en quelques minutes, ou qui assemblent des poutres en béton comme d'autres jouent au mikado. C'est tout de même drôle de voir Magneto en ouvrier qualifié, lui qui a passé le plus clair de son temps à peaufiner le manuel du parfait terroriste. Tout serait pour le mieux, si Hellion n'avait pas les nerfs de se voir désormais avec deux moignons à la place des bras, sans que Hope, la petite méssie mutante, ne puisse l'aider avec un vrai miracle de derrière les fagots. Ou encore si Karima, la Sentinelle Omega, n'était sur le point de disjoncter, et de retourner ses capacités offensives contre ses propres coéquipiers. Mike Carey se la coule douce, et nous offre cette histoire de chantier mutant, où nos X-Men finissent par se taper dessus comme des maçons ukrainiens totalement ivres. Paul Davidson est le dessinateur parfait pour employer l'expression "sans gloire ni génie". Il n'est pas mauvais, son trait est asez clair, mais jamais il ne parvient à nous séduire véritablement. Tout ça manque de caractère. Bref, on avance au petit trot.


Derrière, ce sont les New Mutants qui prennent la suite. Là aussi, deux épisodes, avec notamment la fin de Fall of the New Mutants, et la première partie de Rise of the New Mutants. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les jeunots sont dans la mouise jusqu'à la ceinture, voire le cou. Prisonniers des limbes, ils viennent de se prendre la raclée du siècle par des militaires mutants élevés dans cette etrange dimension, et sauf petit miracle, ils ne sont pas près de rentrer. Le récit est cahotique et il faut avoir bien lu ce qui a précédé pour en apprécier les détails. Et encore. En gros, Magik (Illyana Rasputin) n'a pas dévoilé tous ses plans à ses petits camarades, et c'est elle qui pourrait bien être la clé du salut pour les héros. Au passage Pixie va devoir sacrifier une partie de son âme, alors que Karma devra aller chercher de l'aide dans l'esprit de Gabriel Haller. Je ne sais pas trop quoi vous dire... ça se laisse lire, c'est loin d'être totalement idiot, mais je n'accroche pas à ces histoires de limbe, sortilèges, que j'ai l'impression d'avoir déjà lu et qui me lassent. On veut du nouveau, du surprenant, de l'inattendu, et Zeb Wells, pour le moment, continue de jouer la même partition. Du coup, on referme ce numéro 9 de X-men en se disant que décembre sera meilleur, que dans quelques mois il y aura Schism, que la période post Second Coming est un peu morne. C'est la vie, ça ne peut pas être la fête tous les soirs.

Rating : OOOOO

MURENA : La BD franco-belge à l'heure de la Rome Antique

On quitte brièvement les comic-books, ce dimanche, pour se pencher sur le cas de MURENA, qui rentre plus franchement dans le cadre de ce qu'on nommera bêteement le "franco-belge". C'est de la qualité, pensez-y dans vos cadeaux de noël ...

MURENA est un difficile et louable exercice de style de Jean Dufaux et Philippe Delaby : traduire sous forme de bande dessinée une partie de l’histoire de la Rome antique, en restant fidèle à la réalité historique, et sans ennuyer le lecteur moyen. Tout commence dans un cycle de quatre albums regroupés sous le titre du « Cycle de la mère », qui s’attarde sur la personne d’Agrippine. Cette saga raconte le règne de Néron vu par les yeux d'un personnage de fiction, ami de l'empereur. LUCIUS MURENA nous est présenté comme étant le fils de Lollia Paulina qui, elle, a réellement existé puisqu'elle fut quelques mois mariée avec Caligula, puis - comme le rappelle la BD - faillit épouser l'empereur Claude. De nombreuses didascalies émaillent le début de cette sage, et permettent au néophyte d’entrer du bon pied dans cette vaste œuvre de reconstruction, puis au fur et à mesure ce sont les états d’âme des personnages et l’action en elle-même qui occupent le devant de la scène. Il convient en effet de rappeler que MURENA est avant tout une BD historique, avec seulement un voile de fiction. C’est aussi l’anti Néron par excellence, le grand héros noble et droit de cette saga –probablement le seul- qui nous dépeint crûment un monde obsédé par les intrigues, le pouvoir, et rongé par la trahison. Comme quoi quand tout change, rien ne change.



Nous savons tous pratiquement tout de Néron, de sa folie furieuse à son goût prononcé pour les arts et les belles femmes, en passant par sa mégalomanie galopante. Alors Dufaux contourne le problème, et tisse un récit qui puise son intérêt dans l’interaction entre une cohorte de personnages secondaires et de grands noms historiques, une vaste soap opéra latine brillamment illustrée et vivement colorée par un Delaby inspiré. Les scènes de sexe explicites ne manquent pas, et nous allons même par moments lorgner du coté de l’inceste, avec une Agrippine détestable à souhait. Alors bien sur le lecteur ouvert et désirant s’abreuver de connaissance sur le sujet tout en se divertissant avec une bien belle bande dessiné, trouvera ici matière à satisfaire ses besoins. Mais d’autres pourront être aussi rebutés par cette déférence vis-à-vis de la réalité historique, et la minutie apportée à tous points de vue pour assurer une réelle cohérence au récit. Il faut bien, comme à notre habitude, que nous exprimions notre opinion, et elle sera forcément positive : cette œuvre est intelligente, divertissante, édifiante. Nous ne prétendons pas qu’elle soit incontournable, ou à classer au rang des chefs d’œuvres absolus de la BD, mais l’ignorer et ne pas la reconnaître comme un travail éminemment intelligent, serait un mensonge coupable. Si vous ne connaissez pas, il n’est pas encore trop tard.
 
Rating : OOOOO


L'INTEGRALE X-MEN 1980 : LA SAGA DU PHENIX NOIR

Aux States, on trouve en exergue à certains comics : « Nuff said », une façon de dire « Tout est dit, vous avez besoin qu’on en rajoute ? ». C’est ce que nous pourrions dire, après vous avoir récité tour à tour : Byrne, Claremont, Phoenix noir. Nuff said. Chris Claremont, c’est le démiurge des incroyables X-Men, l’homme qui sortit de l’anonymat la série pour en faire le titre le plus vendu de chez Marvel. Une science formidable du récit, des trames et sous trames en abondance, un vaste soap opéra mutant qui culmina probablement avec cette saga du Phoenix noir. John Byrne est son dessinateur fétiche sur le titre, probablement le grand nom du genre dans les 80’s, chacune de ses planches sur le titre X étant parfaitement indiscutable, les traits précis et expressifs, lumineux. Reste le Dark Phoenix, un des grands moments de la mythologie X-men, que chaque fan digne de ce nom se doit de connaître sur le bout des doigts. Le Phénix Noir, c'est-à-dire la version sombre et maléfique d’une entité cosmique toute puissante, capable à elle seule d’engloutir une planète, sans que rien ni personne ne soit en mesure de l’arrêter.


 
Jean Grey, la gentille télépathe et télékinesiste des X-men, au départ jolie petite potiche aux bras de Scott « Cyclops » Summers, est devenue un des personnages les plus puissants du cosmos suite à un retour tragique de l’espace. C’est que les X-men n’avaient pas prévu que le revêtement qui protégeait leur navette des mystérieux rayons cosmiques (les mêmes qui transformèrent les 4 fantastiques ?) allait céder, les condamnant ainsi à un destin aussi tragique qu’inéluctable. Sauf que Jean est capable, de par ses talents sur la télékinésie, de protéger à elle seule le vaisseau en déroute, au prix d’un effort surhumain qui ne sera pas sans laisser de profondes traces. En se sacrifiant pour sauver ses camarades d’une mort certaine, Jean a été transformé en quelque chose d’autre, une force de la nature l’habite désormais : c’est le Phoenix. Sous l’impulsion de Jason Wyngarde, alias Mastermind, le roi de l’illusion, qui œuvre pour le Club des Damnés ( un club select qui désire gouverner le monde et qui a une prédilection pour les tenues sado maso ), Jean bascule lentement et inexorablement vers le mal, et se laisse dévorer par son coté obscur. Mais quand on possède un pouvoir aussi incommensurable, le moindre doute sur votre santé mentale peut avoir des conséquences dévastatrices. La force Phoenix aussi a été contaminée par cette folie galopante, et va évoluer en Phoenix Noir, qui va bientôt aller jusqu’à détruire un système solaire en entier, et souhaiter en faire de même avec notre planète, bien entendu. Vous l’aurez deviné… la seule façon de pouvoir stopper Jean, devenue la plus grande menace qui pèse sur le cosmos, c’est tout simplement de la tuer, avant qu’elle ne tue tout le monde. C’est aussi l’idée des Shi-Ar de la princesse Lilandra, qui décident d’organiser le procès de l’entité et donc de la jeune X-woman. Mais cette dernière est une héroïne au cœur pur et aux sentiments des plus nobles ; si pour éviter quel l’univers périsse, sa mort est souhaitable, alors que mort s’en suive, pour le bien de tous. Sortez vos mouchoirs, et prenez donc une leçon : de l’art d’articuler un récit, d’entretenir le pathos, de créer un comic-book , un vrai, sériel et pourtant jamais banal. Une des pierres angulaires de toute l’histoire des mutants en Bd, un chef d’œuvre qui bien que daté, se lit et se relit avec toujours autant de plaisir, pétri de nobles idéaux et traversé par un souffle cosmique épique, qui font entrer le jolie rouquine dans l’Olympe des grands personnages made in Marvel.
 
 
 
Rating : OOOOO

Cinécomics : SUPER, le film qui ne l'est pas tant que ça ...

SUPER, le second film de James Gunn en tant que réalisateur, a déjà fait un four avant même sa sortie. Après avoir obtenu des résultats minables aux States (en dessous du demi million de dollars de recette, il faut le faire), il ne sortira même pas en salle de par chez nous, mais directement dans le circuit vidéo (en dvd donc) début décembre. Ce qui n'est que justice, car il faut bien l'admettre, ce qui ressemble de loin à une caricature de Kick-Ass est bien plus mauvais que l'original. L'humour est lourd et parfois tombe à plat, certaines scènes sont ridicules et forcées, et on ne comprend jamais quel est vraiment l'objectif, ou le public visé, que Gunn a voulu atteindre avec son film. Le pitch est le suivant : Un homme décide de devenir un super-héros après avoir vu sa femme succomber aux charmes d'un dealer. Mais il n'a pas de super-pouvoirs... et il va vite franchir la mince barrière qui sépare l'héroïsme courageux de la folie furieuse. Le pire arrivera quand une vendeuse de comic-books va le reconnaître, tomber amoureuse de lui, et l'accompagner dans ses virées nocturnes contre le crime (Ellen Page, super agaçante).

Totalement bidon, donc. On retrouve de ci de là des inspirations diverses, comme le film de Vaughn, bien entendu (Gunn affirme avoir ecrit le script avant sa sortie, il faut juste le croire sur parole) ou encore le montage déjanté de Michel Gondry. Des bonnes idées, il y en a, mais confiées à un réalisateur des plus moyens (Scooby-Doo, ça ne vous dit rien? C'est lui le scénariste. Et Slither:Horribilis non plus? C'est normal...) ça donne ce film consternant. Le seul point positif, c'est de vouloir abandonner par moments le registre de la comédie pure et de la caricature, pour bien appuyer sur le fait que le super héros crée de toutes pièces n'apporte aucune réponse aux problèmes urbains qu'il traite à coup de clé à molette géante, mais qu'il finit bien par s'ajouter à la longue liste de tarés en tous genres, de périls publics. Le Crimson Bolt de Super est dérangé du cerveau, croit communiquer avec le Christ en personne, est un raté complet sur le plan sentimental et a une vitalité semblable à celle d'une moule. Mais je ne sais pas quoi vous dire, ce sera le montage, ce sera le coté B-movie qui refuse de vraiment s'assumer, ce sera le fait que ça a déjà été fait et bien mieux assez récemment, je me suis prodigieusement ennuyé en regardant Super. Et je n'ai que très peu ri. Et encore moins compati ou ressenti de l'émotion pour le héros du film. Bref, comme disent les américains, ce "Super", What for ?

Rating : OOOOO

LA SAGA DU CLONE (part 1) : Introducing the clone

Parce que ce fut en son temps la plus longue et discutable saga de l'histoire du personnage (et probablement de Marvel tout court), voici venir, en de nombreux épisodes à venir de manière irrégulière, la formidable et détaillée histoire de la SAGA DU CLONE de Spider-man. Ou comment une idée géniale prend le risque de tourner en eau de boudin, et des scénaristes dépassés corrigent le tir en pleine course, pour le meilleur et pour le pire.

Episode 1 : Introducing the clone

La fameuse Saga du Clone débute réellement sur les pages de Web of Spider-man 117, Amazing Spider-man 394, Spider-man 51 et Spectacular Spider-man 217. Ces 4 titres présentent tous une histoire classique, et un complément en fin de fascicule, ce qu'on appelle un "flip book", c'est à dire deux épisodes agencés en un seul, normalement tête bêche. Ces 4 parties sont cruciales car elles permettent aux lecteurs plus récents de se remettre bien en tête ce qu'est un clone, qui est le clone de Peter Parker, en quelle occasion il a été crée, et revient dans les grandes lignes sur ce que fut la première et historique Saga du Clone, celle mythique où le Chacal voulut faire payer Peter Parker pour la mort de la belle Gwendolyne Stacy, puisqu'il considérait qu'il en était le responsable. Toutes les pièces du vaste puzzle à venir sont déjà là : le Chacal donc, mais aussi du clonage en pagaille (le clone de Gwen apparait pour confondre les idées de celui de Peter), la souffrance du clone de Spidey, qui ignore tout de sa présence sur Terre, et connait des premiers jours à l'enseigne de la torture, des coups, et des larmes, bien entendu. En revoyant tout cela, on se dit que Parker a peut être bien mérité son destin. Après tout, lorsqu'il parvint à défaire son double lors d'un affrontement dans une usine désaffectée, il se débarassa du cadavre en le glissant dans une cheminée industrielle, sans mettre prendre le temps et le soin de s'assurer du décès avéré. Le preux Parker, sans reproches et à la conscience immaculée, a commis là un impair qu'il allait bien falloir réparer un jour! Comme tous les récits à base psychologique du tisseur de l'époque (années 90) c'est J.M De Matteis qui se colle à cet exercice de rappel des faits, et Liam Sharp qui expédie les dessins, sans trop perdre de temps dans les fioritures et la caractérisation des personnages. Le principal est que ça reste lisible, et que ça serve d'amuse gueule instructif. Attachez vos ceintures, car l'interminable saga va pouvoir commencer. Rendez-vous dans un prochain épisode...



Et l'autre partie du flip-book? Nous y reviendrons prochainement, puisqu'il s'agit d'une aventure capitale pour notre récit. A bientôt!

FEAR ITSELF 7.1 : CAPTAIN AMERICA Un épilogue miraculeux

ATTENTION SPOILER
FEAR ITSELF vient à peine de s'achever en VO, c'est donc l'heure de savourer le premier de trois petits one-shot épilogues, Fear Itself 7.1 Captain America. Steve Rogers a du reprendre du service en tant que Captain America puisque son compagnon d'arme, Bucky Barnes, à trouvé la mort en combattant Sin, durant le grand event Marvel de l'été. Un décès qui comme trop souvent chez Marvel n'est en réalité qu'apparent. Tout d'abord, Nick Fury et les services secrets parviennent à capter un pouls très faible, en récupérant le "cadavre". Ensuite, le célèbre borgne a un atout dans sa manche : la dernière dose du sérum d'éternelle jeunesse, qui lui a consenti jusque là de traverser les décennies sans prendre trop de rides. La potion est miraculeuse, puisqu'elle permet de remettre Bucky sur pieds. Le hic, c'est que lorqu'elle ne fera plus effet (dans bien des années) il risque de ne pas se sentir très en forme, y compris pour Nicky qui du coup, sans son ultime dose de jouvence, va enfin pouvoir commencer à envisager un jour la retraite et l'arthrose. Toute la difficulté pour Brubaker, dans cet appendice à Fear Itself, est d'expliquer comment le side-kick de Cap a pu tromper la mort, en restant un tant soi peu crédible, et expliquer aux lecteurs pourquoi Steve Rogers n'était pas dans la confidence, d'où sa réaction violente qui a laissé quelques traces sur la machoire de Fury. Conclusion de tout ceci? Le Winter Soldier est bien de retour, sous sa forme secrète. Tout le monde ignore qu'il a survécu (on lui a réservé une belle cérémonie d'adieu) et il va pouvoir mener à bien certaines missions sous couverture. Seuls quelques élus, dont Captain America et la Veuve Noire, sa petite amie, sont au courant. Et acessoirement nous autres les lecteurs omniscients, ou presque. J'aime bien Butch Guice aux dessins, c'est sombre, crade, triste, mais expressif. J'aime moins que des personnages qui se font sortir les tripes au combat et vomissent leurs boyaux héritent d'une on-going trois mois plus tard et sautillent frais comme un gardon. Si la mort était aussi solennelle dans les comic-books que dans la vraie vie, je suis persuadé que nous y gagnerions en puissance narrative et en émotion. Allez quoi, de temps en temps, les funérailles, ça peut le faire, non?

SPIDER-MAN 142 : Big Time pour le tisseur de toile

BIG TIME pour Spider-man, comme l'affirme haut et fort la cover du dernier numéro de la revue du même nom, sortie en kiosque depuis peu. En gros, le début d'une nouvelle ère pour Spidey (je ne me fatigue pas, je cite!). Mais qu'est ce qui peut bien démarquer ce changement, du statu-quo précédent? Et bien en gros, à la lecture de amazing Spider-man 648, on peut dégager les grandes lignes suivantes : Peter Parker a fait le deuil de sa relation avec Mary-Jane (dans la saga One moment in time) et il a une nouvelle copine attitrée, la blonde Carlie Cooper, plus intello que bimbo, qui travaille pour la section scientifique du NYPD. Notre héros a aussi un nouveau job, ce qui va lui permettre de vivre autrement qu'au crochet de ses amis (qui le jettent tous lorsqu'il cherche à faire de la colocation) ou de sa famille. Grâce à son talent scientifique et aux recommandations de Marla, la femme du maire Jameson, il va pouvoir jouer aux sorciers de la chimie dans les labos des laboratoires Horizon, là où s'ecrit le futur, dans la joie et la bonne humeur. Spidey travaille également avec les Vengeurs (qui l'aident à mettre fin la menace des robots pieuvres géants du docteur Octopus) et pour bien montrer qu'une page se ferme, son ancienne colocatrice et petit tyran personnel, la fougueuse Michelle, fait ses valises et rentre à Chicago. Dan Slott va pouvoir marquer de son empreinte le titre phare du tisseur de toile. Car désormais, plus de scénaristes qui se relaient pour pondre plusieurs fois par mois un comic-book décent. C'est lui et lui seul qui pourra tracer les futures grandes lignes directrices, et nul doute que les prochains mois vont apporter leur lot de drames et de joies cycliques dans la vie de Peter Parker. Tiens d'ailleurs on commence avec une vieille menace costumée doté d'un planeur...

C'est en effet le retour sur scène du Super Bouffon (Hobgoblin en VO). Retour des plus brefs, puisque le propriétaire du costume va changer, à peine réendossé ce dernier. C'est l'occasion pour nombre de lecteurs récents de vraiment découvrir le jeune neveu de Ben Urich, Phil, qui fut en son temps un des dépositaires du brand "Green Goblin". Un bouffon vert particulier puisqu'il tentait de faire le bien, et se proposait en tant que super-héros amateur et inexpérimenté, tout cela sur les pages de la revue Panini "Marvel", à la fin des nineties. La série ne fut pas un franc succès, puisqu'elle ne perdura qu'un an, mais elle fut l'occasion de profiter des planches de Scott McDaniel, celui qui se révéla au public français avec le très beau "Fall from Grace" de Daredevil, dont il faudra bien que je vous touche un mot, un jour. Ici Phil est amoureux transi de Norah, l'ancienne collègue de Peter, et pourrait bien faire des folies pour qu'elle lui ouvre son coeur... Humberto Ramos est aux dessins, et il est possible que les allergiques à son trait cahotique et anguleux en fassent des cauchemars. J'admet que ce n'est pas ma tasse de thé, mais aussi qu'il s'accorde toutefois assez facilement avec le ton et la direction de la série. En guise de dessert, ce mois ci nous pouvons lire également quatre récits très brefs, extraits d'Amazing Spider-man 647. Rien d'indispensable, comprenez le bien, mais j'ai apprécié celui mettant en scène Flash Thompson et Spidey, et leur echange de points de vue au sujet de l'inspiration que nous pouvons trouver en ceux que nous voyons comme des héros. D'autant plus que Flash s'apprête à jouer un nouveau rôle des plus surprenants au sein de l'univers de Spider-man, dans les prochains mois. Musclée aussi la confrontation entre Harry Osborn et l'ex flic ripou Vin Gonzales. Avec Big Time, l'Araignée continue de tisser sa légende, et de récupérer les lecteurs déçus par l'opération One More Day. L'occasion de reprendre le train en marche, pour certains d'entre vous?

Rating : OOOOO

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...