PUNISHER MAX : UNTOLD TALES OF THE PUNISHER (SECRETS ET MENSONGES)

Les aventures du Punisher n'ont plus de série fixe, depuis l'arrêt de celle publiée dans la collection Max, et scénarisée par Jason Aaron. Nul doute que Frank Castle ne tardera pas à revenir dans de nouveaux rebondissements mensuels, mais pour le moment, Panini est obligé de faire les fonds de tiroir de chez Marvel pour proposer un album cohérent, le septième de la série PunisherMax. Au sommaire nous trouvons ainsi les cinq volets d'une vraie fausse mini série, intitulée Untold Tales of the Punisher, c'est à dire les récits inédits, jamais narrés, de notre anti-héros préféré. Au départ, seul le premier d'entre eux, La Collision, réalisé par l'auteur de polar Jason Starr et le français Roland Boschi, avait pour vocation d'être une parution spéciale. Les quatre autres auraient pu et du trouver leur place dans le titre mensuel du Punisher, pour palier au départ prématuré de Aaron, qui avait fini, je cite, de raconter ce qu'il avait en tête pour le personnage. Dit comme ça, on pourrait me croire caustique, et prévenu, mais en réalité, le niveau qualitatif moyen n'est pas mauvais du tout, et permet de passer de bons moments avec Franky, même si certaines pages sont vraiment à ne pas placer entre toutes les mains. 

Le Punisher est sur les traces d'un garagiste que la mafia oblige à devenir un assassin, pour régler des dettes de jeu. On pourrait croire qu'il va faire preuve d'un peu de compréhension, mais ce ne sera pas le cas. Dès lors que vous franchissez la ligne rouge (et que vous y prenez goût...) seule la punition vous attend au bout du parcours. On le retrouve aussi aux mains d'une hideuse famille de fermiers du midwest qui s'entretue tout en ne sachant pas quoi faire de leur proie redoutable. Puis c'est une histoire de vengeance, bien des années après, qui amène le Punisher à faire équipe avec une belle blonde à sang froid, pour punir l'assassin d'une jeune étudiante, tombée enceinte de sa victime. Pour finir, un jeune gamin expérimente la futilité et la vacuité du désir de vengeance (encore et toujours), à travers le récit du paternel, qui a eu affaire au Punisher, dans sa jeunesse, alors qu'il souhaitait faire expier le meurtre de son propre père, comptable pour des mafieux peu regardants. Si ces différentes aventures manquent forcément de liant, elles dressent comme toujours le portrait d'un justicier sans état d'âme, sans concession, pour qui la punition est l'exutoire naturel d'une faute indélébile, à la quelle il n'est plus possible d'échapper dès lors que la loi ne peut ou sait s'imposer à ses contrevenants. Plusieurs noms familiers sont au travail, comme Skottie Young, qui signe le scénario du dernier volet, ou encore Jason Latour (le second) et l'italien Matteo Buffagni, que les lecteurs de Wolverine (de Daken, surtout) connaissent déjà bien. Une bonne petite façon de saluer Frank Castle pour le moment, tout en sachant que les lecteurs kiosque pourront aussi lire la version Space du personnage (on y revient dans quelques jours), ainsi que Punisher War Zone sur les pages de Marvel Knights (qui présente aussi les Thunderbolts nouvelle mouture, où officie désormais Castle).


X-MEN UNIVERSE 1 : MARVEL NOW CHEZ PANINI

Seconde revue mensuelle consacrée aux mutants, place à X-Men Universe. Qui possède un sommaire variée, avec une partie concernée en plein par l'opération Marvel Now, et une autre partie qui l'est moins, ou pas encore. C'est bien sur Savage Wolverine qui tient le haut du pavé, coté nouveauté. En gros, le griffu se retrouve projeté en pleine Terre Sauvage, sans qu'il puisse savoir comment, ou pourquoi. En tous les cas, ça tombe bien car Shanna la Diablesse et des agents du Shield y sont retenus prisonniers, sur une île dont il semble impossible de s'évader, et ceci depuis de longs mois. Frank Cho a encore de gros progrès à faire en tant que scénariste pour captiver ses lecteurs, ou tout simplement devrait-il avoir des idées plus novatrices. Reste qu'il dessine toujours de belle manière, et que les amateurs de formes plantureuses vont en avoir pour leurs cinq euros. Ensuite, place à Uncanny X-Force, qui repart aussi du numéro 1. Mauvaise pioche, la série est assez confuse, et j'imagine mal un nouveau lecteur alléché par l'étiquette (Marvel Now!) comprendre qui sont tous ces personnages, et ce qui les relie ou les déchire (par exemple, le conflit entre Psylocke et Spirale, qui n'est pas clairement expliqué aux novices). On y trouve un duo de filles en colère (Tornade, Psylocke), un Puck de retour dans la peau d'une sorte de mac de petite taille (il est désormais interdit de dire que c'est un nain) ce qui ne colle pas trop avec sa véritable personnalité, mais aussi Spirale qui semble être concernée par un réseau de drogue de nouvelle génération, peut être favorisé par l'apparition d'une nouvelle petite mutante, qui peut relier les consciences des invidus dans son proche voisinage. Sam Humphries lance pas mal de pistes dans ces deux épisodes, qui sont quand même un poil brouillons. Ron Garney assure une prestation très convenable aux dessins, mais par pitié, ce type de colorisation par ordinateur finit par tuer l'âme du comic-book. Au passage, on revoit aussi Bishop (est-ce bien lui? Est-il mort?) qui se contente de grogner et menacer. Génial. 


Le reste de la revue n'est pas forcément à placer sous le sceau de Marvel Now. La série Astonishing X-Men continue sur sa lancée habituelle, et cette fois elle offre un regard particulier sur Warbird, guerrière Shi-Ar, qui tente tant bien que mal de trouver sa place parmi nous. On en apprend un peu plus sur sa personnalité, et sur l'aversion de ceux de sa race envers tout ce qui échappe à une logique utilitariste et belliciste, et relève plutôt du domaine de l'art. Le discours de fond développé par Marjorie Liu n'est pas mauvais du tout, mais l'épisode manque de rythme, et il est fichtrement mal dessiné, voire carrément bâclé et hideux dans les derniers planches, où officie un tâcheron du nom de Felix Ruiz. La fin est l'apanage de Age of Apocalypse, qui remporte la palme d'or de l'histoire la plus inaccessible pour le nouveau lecteur, de toute la production de comics all-time. J'imagine la tête de celui qui se lance dans les comics avec ce numéro 1 de X-Men Universe, et qui découvre ce récit où Monet St Croix (alias Penance) revient à la vie, où Wolverine (Arme Omega) semble être le maître du monde, et où toutes les références à l'Ere d'Apocalypse (c'est de là que vient bien sur toute cette cohorte d'événements) sont cryptiques et complexes. Vous avez dit Marvel Now, ou plus tard? En plus ce n'est même pas si bon que ça, loin de là, même pour les habitués. Le tandem Lapham / Arlem accouche d'une vingtaine de pages anonymes, à un point qu'on se surprend à penser que l'existence de ce mensuel est assez inexplicable. Du coup un constat s'impose : X-Men Universe est loin d'être indispensable, c'est peut être le titre Panini le plus fragile et dispensable. Vivement les x-Men de Wood et Coipel.


MARVEL NOW LE VERDICT (2) : THOR GOD OF THUNDER DE AARON/RIBIC

Les chaises musicales semblent caractériser l'opération Marvel Now. Les artistes cèdent les commandes de leurs séries respectives, pour aller voir ailleurs chez le voisin, et prendre la relève. Du coup c'est Jason Aaron qui échoue sur Asgard, et on ne va pas s'en plaindre. Avec Thor, il est de bon ton de parler Dieux, c'est d'une logique implacable. Le fils d'Odin aime qu'on le vénère, et il existe une raison simple à cela : quand il n'y a plus personne pour penser et prier un Dieu, que devient celui-ci? Il n'est plus, puisque Dieu est aussi, d'une certaine manière, une création de l'homme (n'en déplaise à ceux qui ont comme conviction que Dieu a créé l'humanité). Un peu comme l'oeuf et la poule, difficile de savoir qui est venu le premier, le cycle semble inépuisable et inéluctable, et il porte un nom célèbre dans la cosmogonie nordique : Ragnarok. C'est ainsi que Thor est fort surpris, en intervenant pour sauver une planète de la sécheresse qui la menace. Si une des habitantes a bien pensé le convoquer dans ses prières, les autres n'ont cure des récits fantastiques qu'il leur raconte autour du feu. S'ils sont séduits par les merveilles narrées, cela reste à leurs yeux des affabulations, et ils ont bien du mal à croire que tout cela existe. Un peuple qui n'aurait personne en qui croire, un peuple sans Dieux, cela peut-il vraiment exister? Thor a des doutes à ce sujet, et en menant son enquête, il finit par découvrir une réalité des plus angoissantes. Dans les parages d'Indigarr, il existe un lieu reculé où les anciens Dieux de la planète, aujourd'hui oubliés, auraient été massacré, pendus à des crocs de boucher, exterminés. Qui a bien pu commettre un crime aussi odieux? Qui a la force pour décimer tout un panthéon? Une question qui trouve un début de réponse dans le lointain passé, dans la jeunesse de Thor, un jour où le jeune blond au marteau trouva la tête coupée d'un Dieu dans un fleuve, sans savoir que c'était là probablement le premier pas vers l'apocalypse, la fin des siens et du monde. Commence alors une aventure en trois temps, qui s'étale du huitième siècle à nos jours, pour s'achever dans un très lointain futur. La nouvelle série de Jason Aaron avait tout les symptômes d'un titre qui allait m'ennuyer ferme, mais je reconnais m'être trompé : elle débute sous de très bons auspices, et développe un discours sur la nature même des Dieux qui mérite vraiment que le lecteur s'y attarde et s'y absorbe en réflexion. Esad Ribic offre une atmosphère très particulière avec ses dessins, qui évoquent de belles peintures nordiques, et des Dieux exterminés droit sortis des oeuvres de Moebius. Le verdict d'UniversComics? Une bien belle réussite. C'est vraisemblablement un des meilleurs arcs narratifs du Dieu Tonnerre qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps. La série gagne en complexité épisode après épisode et bénéficie d'un traitement graphique de premier ordre. Rien que pour elle, je vous recommande de jeter un oeil à la revue Avengers Universe (chez Panini) dont le numéro un est en kiosque, et comprend aussi Avengers Assemble, Fearless Defenders, Indestructible Hulk, et Captain America. C'est à mon sens le fer de lance de l'ensemble.


X-MEN 1 : MARVEL NOW CHEZ PANINI

La révolution mutante est en marche! Scott Summers s'est évadé de prison, et il est désormais à la tête des mutants dissidents, ceux qui n'acceptent plus le rêve de cohabitation pacifique de Charles Xavier avec un sourire béat aux lèvres, mais qui sont prêts à riposter en cas d'agression, voire même envisagent de prendre l'initiative. Il faut dire que Cyclope a fini par tuer le père, au sens propre comme au figuré, même si sous l'emprise maléfique de la force Phénix. Aujourd'hui, il s'agit avant tout, pour les autres X-Men, de le ramener à la raison. Pour ce faire, Hank McCoy, le Fauve, a une idée. Désespéré et malade (une nouvelle mutation secondaire est sur le point d'altérer sa physionomie, ne manquez pas les prochains mois pour en savoir plus), il finit par se résoudre à remonter le temps pour aller extraire les premiers X-Men, c'est à dire la version adolescente de lui même et de ses premiers amis; Scott Summers donc, mais aussi Jean Grey (qui est décédée dans notre présent), Bobby Drake, et Warren Worthington III. Les minots sont lookés comme dans les sixties, avec la cravate et la coupe de rigueur, et pourtant leurs pendants adultes n'ont guère que 10/15 ans de plus. Mystère des lignes temporelles et de la continuity Marvel. En tous les cas les dessins de Stuart Immonen sont vraiment très beaux, légèrement rétros par moments, toujours lisibles et dynamiques, sans fanfaronnades pour autant. Bendis s'amuse comme un fou avec les mutants, lui qui avait décidément tout dit avec l'univers des Avengers. Une nouvelle ère s'ouvre pour le scénariste en chef de chez Marvel, avec cette série pétillante, qui va parfois un poil trop vite, mais reste de bien belle facture. A lire absolument cet été.


Au sommaire aussi, le premier épisode de l'autre grande série mutante, Uncanny X-Men (vol.3). Toujours gérée par Bendis, avec cette fois Chris Bachalo au dessin (et un Cyclope plus effrayant que jamais avec ce gros X qui lui sert de visière), nous suivons pas à pas les membres radicaux de la communauté mutante, ceux qui ont choisi de se rallier à Scott Summers. Et sa femme, Emma Frost (bien qu'il y ait de l'eau dans le gz entre les deux), Magneto, ou encore la sorcière Ilyana Raspoutine. Ce groupe tente de mettre la main sur les jeunes mutants qui continuent d'apparaître un peu partout sur le globe, afin de les prendre en charge et de les former par la suite. Bref, la continuation du rêve et des idéaux de Xavier, mais dans un contexte paramilitaire qui fait du groupe une bande de terroristes en puissance, qui ne rassure pas les pouvoirs politiques, mais s'attire la sympathie du grand public. Pour finir, la réponse à la question : que devient Cable. Il a rebâti sa X-Force, avec de nouveaux membres (Forge, Docteur Némésis, Colossus...) et d'anciens (Domino). Ce titre nous montre comment cette joyeuse bande elle aussi plutôt militarisée s'en sort, braquée par les Uncanny Avengers qui souhaite les canaliser, tandis que Cable retrouve sa fille d'adoption, Hope Summers, qui va jouer aux héros sur la plage de Miami, lors d'une invasion techno organique. C'est assurément la série la plus brouillonne et la moins adaptée pour les nouveaux lecteurs, alléchés par l'opération Marvel Now. Ceux qui ignorent l'identité des personnages risquent d'être déroutés, les autres prendront du plaisir mais seront frustrés par le caractère elliptique du scénario de Remender. Deux épisodes ne suffisent pas pour comprendre où il veut vraiment en venir. Les dessins sont de Salvador Larroca. Je passe mon tour sur ce sujet précis, car je n'ai jamais caché que je n'apprécie pas du tout cet artiste, même si j'admets que là ses planches sont bien plus soignées et précises que son récent travail sur Iron Man. Pour finir un petit conseil, si vous avez quelques euros de plus à investir, optez pour la superbe variant cover d'Immonen, tirée à 1300 exemplaires. 7,50 euros mais du bel ouvrage. 


SPIDER-MAN 1 : MARVEL NOW CHEZ PANINI

Nouveau départ pour la revue Spider-Man, avec pour le moment trois séries différentes au menu. C'est bien sur Superior Spider-Man (la nouvelle dénomination d'Amazing Spider-Man) qui tient le haut du pavé. Peter Parker n'est plus, seule une partie de sa conscience continue de se manifester pour "aiguiller" Otto Octavius, qui s'est emparé de son corps dans le déjà mythique numéro 700, à faire le bien. Ce n'est pas une mince affaire car Octopus n'est pas ce qu'on pourrait appeler un chic type, loin de là. Pire encore, le fait de le voir se rapprocher dangereusement de la belle Mary-Jane ne laisse rien augurer de bon à ce pauvre Peter l'ectoplasme. En attendant, il faut admettre que ce Spider-Man là est un peu plus radical que son prédécesseur, et s'en sort plutôt bien, en mettant tout le génie et toute la science qu'il possède au service de sa croisade. Une nouvelle mouture des Sinister Six va en faire les frais, sous les yeux des journalistes convoqués pour assister à l'événement. Dan Slott continue de diviser les fans à l'extrême. De l'amour à la haine, en deux épisodes mis en images par un Ryan Stegman de plus en plus sur de son style, dans un découpage et une mise en page qui rappelle un peu un Bachalo plus sage et posé. Ce n'est pas mal du tout, plastiquement parlant.

Les fans de Parker peuvent retrouver leur personnage favori dans deux numéros d'Avenging Spider-Man. Le jeune homme a été capturé en Terre Sauvage (avec ses collègue des labos Horizons) par Cervico, qui a transformé tout un pan de la préhistoire locale en une cohorte de monstres mutants au service du mal. Spidey reçoit l'aide de Devil Dinosaur et de Moon-Boy, une sorte de singe pensant, deux des créatures les plus dingues de Jack Kirby, et qui ont connu une carrière anarchique et pas toujours au sommet. L'occasion d'une parenthèse sympathique et à prendre au troisième degré, signée Cullen Bunn. Gabriele Dell'Otto, un très grand nom, est assez étonnamment recruté pour le dessin, mais comme il ne peint pas ses planches lui même, comme il en a l'habitude, le style varie quelque peu de celui hautement spectaculaire que vous êtes nombreux à admirer. C'est fort joli quand même. Pour conclure, retour en arrière avec Amazing Spider-Man 692, qui voit Spider-Man en retard pour une conférence dans son ancienne faculté. Il faut dire que sur le chemin pour s'y rendre, il lui arrive toute une série de mésaventures, mais aussi une belle rencontre : un geek un peu solitaire avec qui il va faire les 400 coups dans toute la ville. L'occasion de retrouver les dessins filiformes et fantomatiques (les fonds de case sont spectrales) de Nuno Plati, qui a au moins le mérite d'être tout à fait dans le ton de cet épisode récréatif. A défaut de démarrer sur les chapeaux de roue, le nouveau mensuel de Spider-Man fait sourire.


100% MARVEL HAWKEYE : MA VIE EST UNE ARME

Pour les plus jeunes lecteurs, Hawkeye est ce Vengeur doté d'un arc et d'une habileté hors du commun, reconnu sous les traits de Jeremy Renner au cinéma, avec plus ou moins de conviction. Pour les plus anciens, ce personnage est aussi "Oeil de Faucon", comme Clint Barton était traduit de par chez nous, à la bonne époque. Un justicier un peu hâbleur, grande gueule, mais fort attachant. Le voici de retour en librairie, chez Panini, dans la collection 100% Marvel, qui abrite de la sorte la dernière maxi série en date (ou devrais-je dire on going?) consacrée au héros à flèches. Les cinq premiers numéros sont ici rassemblés, et nous permettent de suivre tout d'abord trois récits indépendants, dans lesquels Clint à maille à partir avec la mafia russe qui contrôle l'immeuble ouù il réside (et plus particulièrement le prix des loyers), fait équipe avec la jeune Kate Bishop (elle aussi a pris l'identité de l'archer durant son séjour chez les Young Avengers) contre une bande de criminels du cirque, qui vole d'autres mauvaises graines, et enfin séduit une belle rousse qui a toute une cohorte de malfrats aux trousses, mais aussi une belle voiture vintage que Barton est décidé à acheter. Enfin les dernières pages sont dédiés à une aventure en deux parties, The Tape, où il est question d'aller jusqu'à Madripoor (une île fictive sur le modèle de Hong-Kong, paradis de la pègre mondiale, bien connue des amateurs de Wolverine) pour récupérer une vieille cassette vhs, où Hawkeye assassine un criminel et risque de compromettre son propre gouvernement. Une vente aux enchères de l'objet est organisée, qui va vite virer au délire et à l'aventure la plus rocambolesque. Rien à dire, on ne s'ennuie guère dans ce premier tome, surtout dans sa seconde partie, avec sa belle grande tranche d'humour frais.

Allez vous renseignez, regardez un peu les différentes critiques reçues par cette série aux Etats-Unis. Vous verrez. C'est un concert de louanges, et bien peu osent dire qu'ils n'y ont pas trouvé d'intérêt. Car oui, Hawkeye est une série fort agréable et intelligente. Le personnage n'est pas ici dans sa version gros bras des Avengers (pour cela lisez les revues Panini consacrées à cette équipe merveilleuse) mais dans une incarnation plus intimiste, alimentée par le rapport amical (et de douce séduction innocente) avec Kate Bishop, qui gagne en stature au fil des pages. Matt Fraction s'amuse et nous amuse, ce qui n'arrive pas si souvent. On le sent à l'aise avec ce polar caustique et urbain, qui déborde vers le super-héroïsme pur et dur sur la fin (Kingpin, le Shield, la Main, sont présents). David Aja, enfant de la pub espagnol, réussi le tout de force de garder un style très décomplexé et minimal par moments, tout en organisant une construction des planches minutieuses et truffée de petites cases, qui regorge de trouvailles sympathiques (dans les angles de vue, la dynamique de l'action, ou l'humour pur et simple, comme quand un petit masque du héros sert de cache sexe lors d'une cascade dans le plus simple appareil, au saut du lit). Javier Pulido est moins original et audacieux, moins minutieux, mais son style colle tout de même pas mal à celui des trois premiers épisodes. Il se dégage une bonne ambiance de série B attachante de ce premier volume de Hawkeye, qui pourrait bien être une des vraies bonnes surprises de l'été, dans vos comic-shops. 12 euros seulement, de quoi se laisser convaincre d'y jeter un oeil.



MARVEL NOW LE VERDICT (1) : AVENGERS DE HICKMAN / OPENA

L'ère Brian Bendis est officiellement morte et enterrée, et c'est au tour de Jonathan Hickman de prendre la relève. Avengers (tout court) est le fer de lance de la famille, le mensuel qui met en scène les plus grands héros de la Terre dans toute leur splendeur. Le problème du scénariste, c'est cette tendance à la décompression maximale, à ces histoires au long cours, qui lues sur le moment, chaque mois, semblent n'avancer qu'à pas de fourmis, et ne prennent toute leur cohérence qu'une fois rassemblée et appréciée dans leur totalité. Là encore, le début de ces nouveaux Vengeurs est cryptique, puisque nous apprenons de la bouche de Tony Stark qu'un gros malheur à frappé nos héros, et que petit à petit nous remontons le temps pour tenter d'y voir plus clair. La bonne pioche, c'est la création d'une nouvelle menace d'importance pour les Avengers, une race surpuissante (les Bâtisseurs) menée par un certain Ex Nihilo, et ses compagnons d'armes Aleph (un robot sans pitié) et Abyss (sa soeur). Ce trio hésite entre deux hypothèses : détruire notre planète, ou la faire "évoluer" artificiellement, vers quelque chose d'autre, en en bouleversant la biosphère par le biais de bombes évolutives. La force de frappe dont ils disposent, depuis la planète Mars, est suffisante pour mettre la pâtée aux Vengeurs (qui sont fait prisonniers) et pour humilier Captain America, qui est renvoyé chez nous comme le messager révélateur de la menace. Une erreur stratégique, car Steve Rogers et Tony Stark avaient anticipé le problème, en décidant de passer à la vitesse supérieure, en ouvrant les portes des Avengers a de nombreux héros réservistes, pour en faire une armada qui a réponse à tout. L'occasion de revoir des individus comme Hyperion, smasher (de la Garde Impériale Shi-Ar) ou encore Solar et Rocket, deux anciens New Mutants qui sont recrutés pour l'occasion. Le tout est mis en image par les jolis crayons tout en retenue de Jerome Opena, qui pèche toutefois dans la caractérisation de plusieurs visages, et n'est pas très aidé par la colorisation minimale de Dean White. Le verdict d'UniversComics? Mention bien. La série part sur de bons rails, propose un adversaire de poids qui va poser bien des problèmes aux Vengeurs, et introduit une nouvelle menace qui est destinée à peser fortement sur les idées futures d'Hickman concernant Iron Man et consorts. On sort du style soap-opera de Bendis, le changement a du bon, car se renouveler, c'est parfois le gage de ne pas tomber dans la sclérose invalidante.
AVENGERS est publié dans la revue du même nom (Avengers, donc) chez Panini. Chaque mois, deux épisodes. Les deux premiers sont en kiosque depuis le 2 juillet, donc


JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...