LES ARCHIVES DE LA SUICIDE SQUAD : LES ORIGINES DE LA SERIE AVEC JOHN OSTRANDER

Vous êtes allés voir le film au cinéma, mais vous n'êtes pas sortis convaincus de la salle obscure... vous avez acheté les deux premiers volumes de la série New 52 parus chez Urban Comics, mais vous n'avez pas trouvé ça très emballant. Rassurez-vous, vous n'êtes pas les seuls dans cette situation, ni dans le premier cas, ni dans le second. Vous auriez torts toutefois de jeter l'éponge définitivement, et de renoncer à la suicide Squad, car le meilleur du meilleur est enfin arrivé! Il s'agit d'un énorme pavé disponible en librairie depuis la semaine dernière : Les archives de la suicide Squad nous emmènent dans la fameuse décennie des années 80 pour découvrir la toute première série historique imaginée par John Ostrander. Si le concept de base est plus ou moins le même (des missions suicides que n'importe qui refuserait, sauf ces anciens criminels participant à un projet gouvernemental top secret, et qui n'ont pas le choix de refuser...) l'équipe et l'atmosphère qui se dégage de ses membres est plus en adéquation avec l'esprit rétro de l'âge de bronze des comics, cette époque où même le dessin sentait bon le crayon sillonnant la page de papier, et où le digital n'avait pas encore vampirisé mise en couleurs et impression. La Suicide Squad de l'époque n'est pas composée de psychopathes déviés qui aimeraient semer le chaos et la mort pour le plaisir de le faire, avec une bande son cool et pop rock pour rendre élégiaques les pires atrocités. Ce sont des individus paumés et piégés, qui sont obligés de faire équipe, et mettent sur le terrain un point d'honneur à respecter certains codes, une déontologie en quelque sorte, qui rend d'autant plus marquantes les défections (les morts si vous préférez) qui vont jalonner le parcours de ces têtes brûlées sur le chemin de la rédemption judiciaire. Qui sont ces malheureux soldats, au départ? Et bien nous avons Bronze Tiger (Ben Turner), Captain Boomerang (George Hakness), Plastique (Bette Sans Souci), Enchanteress (June Moone, vous l'avez vue dans son incarnation "ridicule" au cinéma), Nemesis (Tim Tresser), Nightshade (Eve Eden) et bien sûr Deadshot (Floyd Lawton, mais pas Will Smith). Pas de Harley Quinn (nous sommes en 87, le personnage naîtra bien plus tard dans un cartoon) ou de Joker (cela va de soi, pas besoin de Jared Leto pour l'aspect publicitaire). Amanda Waller est là en tant que directrice des opérations (avant son régime amaigrissant et sa retouche plastique impressionnante), tandis que le colonel Rick Flagg prend du galon dans ces pages, en tant que figure forte sur le terrain affublé d'un t-shirt jaune imprésentable aujourd'hui.

L'avantage d'une task force secrète, c'est qu'on peut l'envoyer discètement sur des opérations à l'étranger, en zone sensible, sans créer (si tout se passe bien) d'incidents diplomatiques. Et comme les américains ont toujours été les gendarmes du monde, la série part en des contrées "ennemies" et se se prive pas de grossir le trait, en présentant à chaque fois un camp adverse très caricatural. On se balade donc au Quraq (Iran, Iraq et Quatar, un mélange) pour rencontrer les terroristes du Jihad, ou bien en URSS, ce qui va de soi à l'époque. En face nous avons parfois également des antagonistes assez pitoresques, pour ne pas dire pas crédible du tout, comme les Female Furies, qui vont donner quelques sueurs froides à ceux qui ne jurent que par les comics de ces dernières années. On félicitera Ostrander pour sa capacité à donner une voix propre à chacun des personnages impliqués dans ces épisodes, en dépit du nombre. Mention particulière pour Deadshot, qui a toujours un plan ou une idée derrière la tête, en bon calculateur cynique, et le Captain Boomerang, le plus "amusant" de la bande, mais un joli gibier de potence en tant qu'individu. 
Tout au long des numéros qui défilent vous allez retrouver des têtes bien connues, comme Batman, qui se présente sous son identité secondaire et secrète de Matches Malone, le temps d'une incarcération volontaire à Belle Rêve. Ou des moins connus, comme celles de la Doom Patrol, et de la Justice League International, qui viennent couper le destin de notre Squad, le temps de crossovers un tantinet confus, et qui ne sont pas les moments les plus exaltants de ce pavé. Luke McDonnel assure une partie graphique basique. Le dessin est rudimentaire, aux yeux de l'amateur de splash page qui en jettent plein les mirettes, ou aux artificers du style moderne. Les cases sont resserrées, parfois verbeuses à l'ancienne (le vocabulaire est légèrement surranné, et c'est volontaire), et le trait sali, expéditif, et sans fioritures aucune au niveau des expressions ou des détails. Mais c'est ce coté rétro qui participe au charme, d'autant plus que la mise en couleur et l'impression trahissent le passage des années, et une toute autre manière de procéder. Ces Archives sont un témoignage, un document historique, mais aussi une petite mine d'or pour ceux qui souhaiteraient retrouver le meilleur du bronze age des comics, et lire quelque chose que nous n'aurions jamais osé imaginer avoir dans ce genre de recueil, en Vf, il y a encore deux trois ans. Le prix est assez élevé, mais le nombre de pages et la qualité de ce tome justifient pleinement cette somme et l'achat. 




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CIVIL WAR II GODS OF WAR #1 : HERCULES ET UN TIE-IN ASSEZ INUTILE

La dernière fois que j'ai vu quelque chose de vraiment intéressant avec le personnage de Hercules (le S en VO est de rigueur) c'était dans les années 90 avec le run de Bob Harras chez les Avengers; à l'époque on les appelait les Vengeurs, et ça se passait sur les pages de Strange, le mensuel made in Lug/Semic qu'il fallait lire pour suivre ces aventures. Le héros avait un côté magnifique, bonimenteur, un tantinet vantard et dragueur, il faisait parti du groupe et en était un des animateurs, une sorte de tête brûlée mythologique, possédant un grand cœur, mais parfois pas assez de finesse. Cela fait donc un gros contraste de le retrouver aujourd'hui attablé dans un bar miteux, avec devant lui un verre d'alcool qu'il se contente d'observer, et ne consomme même pas. C'est un peu triste aussi de voir que la seule personne qu'il a encore à ses côtés pour s'épancher est le jeune Amadeus Cho, à savoir le nouveau Hulk. C'est un gamin, il a beau être un génie et donc désormais un super-héros, ça reste un perdreau sans grande expérience, et ce n'est peut-être pas forcément ce dont Hercules aurait besoin. Celui ci broît du noir, tout le monde le prend un peu pour un imbécile, un loser, quelqu'un qui n'est pas digne de confiance... d'ailleurs lorsqu'éclatent les événements de la seconde Civil War, à savoir l'arrivée des Celestes en plein New York, personne n'a pensé faire appel à lui. Et une fois sur le champ de bataille, il se rend compte avec amertume que sa présence n'est pas indispensable, d'autant plus que ces temps derniers la vie est dure, avec un conflit qui oppose de nouvelles déïtés modernes et sans scrupules, face à un panthéon plus ancien, dont fait partie Hercules, qui perdure une certaine tradition de la divinité. Ces parvenus lui mènent la vie dure et sont bien décidés à l'utiliser comme leur chose, à savoir le transformer en une sorte de dieu du chaos. Hercules a-t-il encore assez d'amis pour faire face et constituer un groupe capable de répondre et de passer à son tour à l'offensive? En gros a-t-il encore parmi ses contacts, dans son portable, suffisamment de numéros pour trouver des alliés qui vont lui prêter main-forte?
Civil War II: Gods of War #1 ressemble à un tie-in forcé, une série qui devrait normalement porter le numéro 7 de la mouture précédente consacrée à Hercules. L'impression est que Dan Abnett a reçu l'ordre de se plier au petit jeu de "et je place des titres secondaires dans l'événement principal, pour en gonfler l'importance et la portée". Du coup il fait comme il peut, à savoir développer une continuité déjà existante, sans se focaliser le moins du monde sur les enjeux réels de la Civil War II. Emilio Laiso est assez bon au dessin, avec des figures tout en muscles, massives, et il utilise un trait simple, immédiat, clair et sans rodomontades. C'est propre et dynamique, mais sans génie non plus. Bref, ça se laisse lire, mais il est clair que si vous n'êtes pas un habitué de Hercules et ses séries de passage, et que vous achetez cette parution juste pour ce qu'elle promet dans le titre, vous allez être amèrement déçus. 


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SUPERGIRL REBIRTH : LA SUPER COUSINE EST DE RETOUR

Au tour de Supergirl de passer à la moulinette Rebirth... forcément on s'attendait à ce que la nouvelle mouture du titre tienne compte de la série télévisée, qui a connu un petit succès ces derniers mois, malgré une écriture franchement lacunaire et un public qui cible principalement les adolescents ou les filles. Nous sommes loin d'avoir une version très crédible et fort intéressante de la cousine de Superman. Et bien figurez-vous que ce numéro spécial n'arrive pas à choisir. On récupère des éléments comme par exemple le fait quelle doit désormais travailler pour le D.E.O, une sorte de service secret spécialisé dans les menaces à super-pouvoirs, ou encore la volonté de placer la jeune Kara en situation réelle et la laisser s'adapter à une vraie vie, au milieu du commun des mortels. On lui détermine d'ailleurs un âge (seize ans) et on la renvoie à l'école avec une paire de binocles, pour qu'on ne puisse pas la reconnaître. Pour le reste ce numéro m'a vraiment laissé sur ma faim, il ne s'y passe pas grand-chose d'intéressant, et après une petite introduction qui nous renvoie vers les véritables parents génétiques de Supergirl, alors que ceux-ci banissent dans la zone fantôme celui qui sera la menace du jour, on plonge dans le présent et la tentative réussie de la part du D.E.O de rendre ses pouvoirs à notre héroïne, en la projetant vers le soleil, dans une fusée expérimentale. Des pouvoirs fort utiles car pendant ce temps-là, sur Terre, l'exilé aperçu dans la première page est de retour, on ne sait pas trop comment. Et au contact de la Lune terrestre qui illumine le ciel, il devient une sorte de gros loup garou kryptonien particulièrement méchant. Bref pour écrire ce Rebirth, Steve Orlando n'a pas dû mettre plus d'une grosse demie-heure... ça manque d'idées fortes et on a du mal à y croire.
Reste que les dessins de l'italienne Emanuela Lupacchino sont véritablement splendides! C'est la raison pour laquelle il est envisageable d'acheter tout de même cette parution; par moments nous avons l'impression de voir une synthèse entre le travail de Greg Land (mais de manière beaucoup plus naturelle et fluide) et celui de Coipel, au niveau des formes et de la gestion des poses. L'encrage a par contre tendance à banaliser le talent de Lupacchino (merci McCarthy) mais nous avons la certitude d'avoir là une des artistes les plus intéressantes et inspirées dès lors qu'il s'agit de mettre en scène des personnages féminins, et les rendre jolies, seyantes, sans être vulgaires, et sans délaisser les fonds de case et le reste des planches. Supergirl Rebirth est donc fort joli à voir, mais cela ne fait pas oublier un manque évident de fond.



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BATMAN AMERE VICTOIRE (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOMES 27 et 28 CHEZ EAGLEMOSS)

Après nous avoir proposé Un Long Halloween voici quelques mois, la collection Eaglemoss récidive avec le Batman de Jeph Loeb, avec les volumes 27 et 28. Il s'agit cette fois de Amère Victoire, qui poursuit l'oeuvre conjointe du scénariste et de Tim Sale. C'est beau, c'est incontournable.
On prend les mêmes, et on recommence, avec cette Dark Victory. C'est à dire, le fils de la dynastie mafieuse Falcone, Alberto, enfermé à l'asile d'Arkham depuis les meurtres perpétrés sous l'identité du tueur Holiday. La soeur Sophia Falcone Gigante, désormais paralysé et clouée sur son fauteuil roulant, qui a repris en main les ficelles du clan. Batman, pris dans la tourmente de Gotham, où le soleil ne semble jamais se lever, même pour une brève parenthèse. Et Harvey Dent, désormais connu sous le sobriquet de Double Face, depuis qu'il a reçu au visage un jet d'acide en plein procès. Le procureur s'est évadé de l'hôpital, puis d'Arkham, est parti vivre une existence de fugitif et mener à bien de sombres projets de vengeance. D'ailleurs à Gotham les assassinats ont repris. Cette fois, ce sont les anciens flics, les représentants ripoux de la loi corrompue de Gotham, qui sont visés. On les retrouve au bout d'une corde, avec un billet énigmatique accroché au cadavre. Une sorte de jeu du pendu, avec un message (pas si) crypté que Batman et le commissaire Gordon découvrent à chaque fois. Ce pauvre Gordon qui traverse une mauvaise passe. Sa femme est repartie pour Chicago, emmenant le fiston sous le bras, et il doit composer avec la remplaçante de Dent, une certaine Candice Porter, une jolie blondinette qui semble cacher son jeu et certains secrets, à commencer par l'identité de son amant. Ce qui pourrait expliquer son aversion pour les méthodes de Batman, et pourquoi elle oeuvre pour obtenir la libération du fils Falcone. Décidément, allez donc tenter de trouver un quelconque semblant de justice à Gotham... A chaque fois que le Dark Knight semble avoir oeuvré pour aboutir à un instant de paix, de nouvelles tuiles sur tombent sur la tête.

Les indices sont clairs : le jeu du pendu retrouvé sur les victimes est toujours réalisé sur des documents ayant appartenus à Harvey Dent. Le coupable tout désigné, c'est lui. Ou pas. Ou sa nouvelle personnalité, sa "face maléfique". En attendant, c'est la débandade dans les familles de la malavita locale. Falcone, Viti, Maroni sont aux abois, et la police, pendant ce temps, continue de voir ses hommes tomber, chaque jour de fête, dans un sinistre écho aux événements du Long Halloween. Cette Amère Victoire est aussi l'occasion de découvrir le drame intime de Dick Grayson, le futur Robin, qui perd ses parents trapézistes, et se voit adopté par Bruce Wayne. Une excellente mise en parallèle se produit d'ailleurs au neuvième chapitre, lorsque Dick pénètre dans la chambre des parents décédés de son tuteur, et qu'il est sommairement réprimandé par Alfred, le majordome. Une scène déjà joué quelques années plus tôt par ce même majordome, quand le petit Bruce dut affronter la perte de sa maman. Le talent de Tim Sale n'est pas à démontrer, même si je pense modestement qu'il n'atteint pas, dans cette suite, l'excellence de The Long Halloween. Il parvient néanmoins à refaire vivre toute cette galerie de monstres de foire, de psychopathes frustrés, de mafieux acculés, en les caractérisant, les personnalisant, réalisant là un travail qui sert encore aujourd'hui de balise pour tout artiste désireux de plonger les pinceaux dans le petit monde de Batman. Cette nouvelle édition est proposée sous forme de deux tomes de 12,99 chacun, mais ce sera une somme bien investie. Tout d'abord, car la version en Semic Books (en plusieurs tomes) est épuisée, et que celle d'Urban est un peu plus chère (superbe album au demeurant). Ensuite car il s'agit là d'un récit majeur, une de ces oeuvres qui transcendent le statut de comic-book, pour devenir un repère culturel d'importance, pour plusieurs générations de lecteurs. Inutile de résister, vous ne le regretterez pas.


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LE DESTIN DE THANOS ENTRE LES MAINS DE JEFF LEMIRE

S'il y a bien un personnage qui va faire l'actualité et être incontournable en 2017, c'est forcément Thanos. S'il y a bien un scénariste qui en ce moment est en train de monter au firmament des auteurs Marvel, c'est Jeff Lemire. Et il se trouve que Jeff Lemire prépare une nouvelle série consacrée à Thanos! Voilà qui a de quoi réjouir les lecteurs les plus insensibles. Voici donc le résumé rapide d'un entretien accordé par le génial canadien au site comicbookresources. Lemire y parle du Titan fou, et des projets qu'il a pour lui.

Après cinq ou six ans à écrire des trucs de super-héros, l'idée de m'intéresser à un super vilain offre une nouvelle dynamique et tout un lot de possibilités. C'est un vrai challenge, avec l'arrivée concrète de Thanos dans l'univers cinématographique, il y a le potentiel pour que cette série trouve un grand public. La question est : quand vous avez autant de pouvoir, que désirez-vous, qu'est-ce qui vous motive? Quand j'ai commencé à me poser ces questions, j'ai aussi commencé à écrire une histoire, et trouver les réponses, voilà de quoi il sera question dans cette histoire! Je suis aussi fasciné par tous les personnages cosmiques qui gravitent autour de Thanos, comme Starfox ou Gamora, et de la manière par laquelle il pourraient jouer un rôle dans ce titre.

Lorsqu'on demande à Jeff Lemire si jamais il a déjà eu la chance de s'entretenir avec Jim Starlin, il répond 
Non je n'ai jamais rencontré Jim, je le respecte énormément lui et ce qu'il a créé. Bien sûr quand on m'a confié ce travail, j'ai tout relu ce qu'il a écrit sur le personnage. J'espère qu'il appréciera ce que je vais faire, il a une grande influence c'est certain. 

Au sujet des rapports éventuels entre Thanos et les autres titres de l'auteur, comme Extraordinary X-men et Old Man Logan 
Absolument aucun rapport, ce qui est une bonne chose. C'est bien d'explorer d'autres recoins de l'univers Marvel... je me suis concentré sur les mutants ces 2 dernières années et avec Moon Knight ou Hawkeye, je me suis occupé de personnages qui évoluent dans leur coin, ils interagissent pas vraiment avec le reste. Cette fois je joue avec des nouveaux jouets et pars explorer de nouveaux territoires.



Lemire a-t-il déjà vu les première page dessinées par Mike Deodato Jr?
Non il est trop tôt, mais j'ai énormément de respect pour Mike, j'adore son travail, j'aime beaucoup ce qu'il a fait durant Infinity avec Thanos, et tout ce qu'il a fait avec Darth Vader durant Vader Down. Tout cela a eu beaucoup d'influence sur moi. Nous n'avons pas encore vraiment commencé à travailler mais je suis impatient.

Enfin quand on lui parle du rapport de filiation indirecte entre Thanos et Darth Vader, et la série écrite par Gillen et Larocca... on finit par se poser la question d'un éventuel crossover entre le Marvel Universe et Star Wars!
Ce sont des décisions qui ne m'appartiennent absolument pas, mais je ne suis pas très convaincu par un crossover entre l'univers Marvel et Star Wars. Cela m'intéresserait certainement, mais je suis pas le genre de personne qui pourrait s'en occuper, je ne suis pas un gros fan de Star Wars... je sais que c'est un sacrilège, j'ai toujours apprécié, mais ça ne m'a jamais rendu fou comme c'est le cas pour beaucoup de monde. Je pense qu'il faudrait quelqu'un d'autre, de beaucoup plus passionné, pour que ce projet puisse exister. Mais je le lirais!

Tout comme nous lirons le Thanos de Jeff Lemire, à n'en pas douter! Le genre de série qu'il faudra surveiller de très près. Car ...
Ce sera l'histoire de Thanos, son voyage, mais aussi le voyage de Thane, de Starfox, d'autres personnages, et leurs interactions. Il y aura un énorme trame, beaucoup de potentiel, et le premier story arc a le potentiel pour être une histoire qui va secouer l'univers Marvel. Bref j'espère pouvoir faire une étude profonde du personnage tout en le plaçant dans une aventure très importante pour Marvel.


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(MARVEL SELECT) MARVEL ZOMBIES : LA FAIM JUSTIFIE LES MOYENS

Ah ces Marvel Zombies! Non, je ne veux pas parler de ces fans qui achètent absolument tout ce qui sort chaque mois, mais plutôt des morts-vivants, c'est-à-dire la grande spécialité qui a rendu célèbre et riche un auteur comme Robert Kirkman. Celui-ci n'est pas seulement le scénariste de The Walking Dead, on le retrouve aussi en tant que démiurge derrière Marvel Zombies, la série. Le principe est très simple, nous avons affaire à tous les super-héros et les criminels en costume que nous avons l'habitude de suivre, mais transformés en morts-vivants, avec l'unique préoccupation d'assouvir une faim inextinguible. Le seul motif qui les poussent encore à aller de l'avant est la recherche de chair fraîche. Ce ne sont pas des zombies lents et maladroits, ici ils ont encore toutes leurs têtes, sont capables de parler, de raisonner, de s'allier ou de se trahir, jusqu'à ce que bien entendu la faim finisse par leur faire perdre la boule, et les transforme en animaux incontrôlable. Leur personnalité est plus ou moins celle d'avant la grande contamination, mais les corps sont en totale putréfaction, en décomposition, et les canines semble bien aiguisées. Dans un monde où pratiquement tous les personnages ont été atteints par la transformation, il reste bien peu de survivants à dévorer, et quand on parvient à mettre la main sur un de ces derniers, c'est une foire d'empoigne générale pour savoir qui aura le privilège d'y planter les crocs. Nous sommes bien loin des héros sans peur et sans reproche qui veulent sauver le monde; ici la version qui est proposée est extrêmement sarcastique... Captain America a la cervelle à l'air libre, il manque une jambe à Spider-Man, et Wolverine à un bras amputé. Gros problèmes aussi pour Bruce Banner, qui n'a pas un estomac suffisant pour contenir tout ce qu'a dévoré son alter ego Hulk. Il y a de fortes chances que toutes les versions zombifiées vous fassent hautement sourire. Point positif en plus, il faut le souligner, ce Marvel select propose les épisodes tirés de la série Ultimate Fantastic Four, qui sont un peu le prologue de tout ce qui va suivre : c'est en effet là-dedans que nous faisons connaissance (avec Reed Richards) pour la première fois avec cet univers en décomposition, et c'est Mark Millar qui en construit les fondations. 

Certaines scènes, certaines trouvailles sont vraiment terribles, et si ce n'est par le biais de l'humour qui transparaît tout de même derrière la tragédie, il faut avoir le cœur bien accroché devant ce qui se produit. Vous êtes ainsi face à un Hank Pym, savant de génie, qui découpe en petits morceaux la Panthère Noire, et le maintient en vie afin d'en faire une sorte de garde-manger permanent, le tout à l'insu de ses anciens compagnons, qui eux aussi ont très faim. Le destin de Magnéto est de finir dévoré. Le seigneur du magnétisme devient ainsi le festin des héros zombifiés avec un Hulk qui se régale. Phénomène inattendu, voici que tout à coup débarque le Surfer d'Argent, qui s'était momentanément éclipsé pour une aventure dans le cosmos, et qui a la grande déception de voir ces nobles et courageux terriens transformés en morts-vivants avides de carnage. La voix de la raison vient-elle de l'espace? Assurément elle ne sera pas suffisante pour rétablir l'ordre, à moins que derrière ne suit le grand patron, celui dont le Surfeur est le héraut, à savoir Galactus!
Les dessins de Sean Philips sont très efficaces, suffisamment caricaturaux, mais aussi suffisamment appliqués, pour faire vivre avec crédibilité et horreur tout cet univers en plein délitement. Chaque personnage conserve ses caractéristiques, mais il est en même temps présenté aux lecteurs dans une version horrible et désespérée. C'est sombre, sanguinolent, et même si j'avais trouvé cela décevant à la première lecture, en version originale, j'ai depuis complètement fait demi-tour, et je n'ai de cesse de recommander cette première mini série Marvel Zombies, qui est un petit bijou du genre. Je précise première, car il y en a eu d'autres par la suite, pour surfer sur le succès du genre. Ce Marvel select présente également la seconde minisérie, toujours écrite par kirkman. Le principe de base reste le même, avec la résistance "humaine" qui s'organise autour de la Panthère Noire, et des zombies qui ont encore et toujours faim. La nouveautés sont ceux-là qui jeunent depuis si longtemps qu'ils en sont devenus plus raisonnables, voire repentis. D'ailleurs, c'est aussi le grand point fort de ces histoires scénarisées par Kirkman, la conscience des actes atroces, la déchéance inéluctable dont sont victimes les personnages, tout ceci reste présent à l'esprit de la plupart d'entre eux, et c'est une lourde malédiction qui permet le grand écart entre l'humour et le pathétique/tragique. Un Marvel Select à la limite de l'incontournable, avec les couvertures si identifiables et magnifiques de Arthur Suydam.




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SUPERWOMAN #1 : IT'S A JOB FOR LOIS LANE

Personne ne vous en voudra si demain matin vous montez sur votre toit pour vous jeter le bras tendu en criant "Up up and away". Après tout, il y a ces temps derniers une telle inflation de personnages dotés de pouvoirs similaires à Superman que ça pourrait bien vous arriver... Enfin je dis ça, mais ça reste une boutade, hein, je ne veux pas de catastrophes sur la conscience. Tenez donc ce Superwoman. Après Superman, Supergirl, un nouveau Superman (celui des New 52 est mort), Super-Man (avec le tiret, notre ami chinois) et Lex Luthor en armure (aurais-je oublié Superboy?) voici venir Superwoman. Ou plus précisément women, au pluriel. De quoi s'agit-il alors? Tout simplement de voir évoluer Lois Lane dans le ciel et avec les dons habituellement apanages des héros de Krypton. 
N'étant pas franchement habituée à gérer la chose, elle part donc à la campagne pour aller chercher de l'aide auprès d'une spécialiste. Lana Lang est celle qui a guidé et canalisé la fougue du jeune Clark Kent dans sa ferme du Kansas, et elle pourrait être de bons conseils, face à une femme dont la force est soudainement devenue illimitée. A Metropolis, pendant ce temps, c'est Luthor qui se la raconte. Désormais figure protectrice et héroïque aux yeux du quidam moyen , il en met plein la vue des citoyens avec son porte-avions nouvelle génération censé être une présence rassurante et efficace face à l'ennemi. Bien sur, dans tout bon comic-book qui se respecte, il suffit que vous inventiez une armure, un robot, une structure particulière, pour que les choses dérapent et que votre création dvienne source de gros ennuis et de tragédies.
It's a job for Superwoman alors. Dont le visage est continuellement floutée pour que les médias, très présents ici, ne puissent pas percevoir l'identité. Coup de théâtre en cours de route, Lana n'est pas seulement bonne à pontifier et conseiller, là voici aussi... super-héroïne. Pour un premier numéro, Phil Jimenez (qui fait tout ici, scénario et dessin) ne réinvente pas la poudre mais livre un travail qui correspond à ce que l'on attendait du titre. A savoir une femme forte, des pouvoirs, de l'action. C'est dans la durée qu'il sera vraiment parmis de juger là où il veut en venir et comment, pour le moment c'est surtout une affaire de poser des bases et délimiter le contexte. Dans son rôle de dessinateur, il est bien sur très à son aise, avec des cases de toute beauté, où le super-héroïsme prend tout son sens. de plus il ne rechigne pas à détailler ou peupler ses planches, avec un style à la fois dynamique et moderne, et empreint de respect du classicisme. 


Après tout, Thor est une femme dorénavant, alors pourquoi ne pas tenter le coup, dans la famille des titres de Superman? C'est ce qui a probablement motivé cette parution, qui évoque le lointain souvenir de l'époque Death of Suprman/Reign of the Supermen. A chaque fois que le héros meurt, il semble se produire une inflation d'épigones, une émulation entre imitateurs ou remplaçants, comme si chez Dc comics la meilleure façon de faire oublier un Superman trépassé, était d'en amener une poignée de nouveaux sur la scène. Ici le cliffhanger final fait espérer quelque chose de bien pour l'avenir, souhaitons que Jimenez trouve une voix, et une voie à explorer, et qu'il la garde, en toute sérénité. 


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JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...