La dernière fois que j'ai vu quelque chose de vraiment intéressant avec le personnage de Hercules (le S en VO est de rigueur) c'était dans les années 90 avec le run de Bob Harras chez les Avengers; à l'époque on les appelait les Vengeurs, et ça se passait sur les pages de Strange, le mensuel made in Lug/Semic qu'il fallait lire pour suivre ces aventures. Le héros avait un côté magnifique, bonimenteur, un tantinet vantard et dragueur, il faisait parti du groupe et en était un des animateurs, une sorte de tête brûlée mythologique, possédant un grand cœur, mais parfois pas assez de finesse. Cela fait donc un gros contraste de le retrouver aujourd'hui attablé dans un bar miteux, avec devant lui un verre d'alcool qu'il se contente d'observer, et ne consomme même pas. C'est un peu triste aussi de voir que la seule personne qu'il a encore à ses côtés pour s'épancher est le jeune Amadeus Cho, à savoir le nouveau Hulk. C'est un gamin, il a beau être un génie et donc désormais un super-héros, ça reste un perdreau sans grande expérience, et ce n'est peut-être pas forcément ce dont Hercules aurait besoin. Celui ci broît du noir, tout le monde le prend un peu pour un imbécile, un loser, quelqu'un qui n'est pas digne de confiance... d'ailleurs lorsqu'éclatent les événements de la seconde Civil War, à savoir l'arrivée des Celestes en plein New York, personne n'a pensé faire appel à lui. Et une fois sur le champ de bataille, il se rend compte avec amertume que sa présence n'est pas indispensable, d'autant plus que ces temps derniers la vie est dure, avec un conflit qui oppose de nouvelles déïtés modernes et sans scrupules, face à un panthéon plus ancien, dont fait partie Hercules, qui perdure une certaine tradition de la divinité. Ces parvenus lui mènent la vie dure et sont bien décidés à l'utiliser comme leur chose, à savoir le transformer en une sorte de dieu du chaos. Hercules a-t-il encore assez d'amis pour faire face et constituer un groupe capable de répondre et de passer à son tour à l'offensive? En gros a-t-il encore parmi ses contacts, dans son portable, suffisamment de numéros pour trouver des alliés qui vont lui prêter main-forte?
Civil War II: Gods of War #1 ressemble à un tie-in forcé, une série qui devrait normalement porter le numéro 7 de la mouture précédente consacrée à Hercules. L'impression est que Dan Abnett a reçu l'ordre de se plier au petit jeu de "et je place des titres secondaires dans l'événement principal, pour en gonfler l'importance et la portée". Du coup il fait comme il peut, à savoir développer une continuité déjà existante, sans se focaliser le moins du monde sur les enjeux réels de la Civil War II. Emilio Laiso est assez bon au dessin, avec des figures tout en muscles, massives, et il utilise un trait simple, immédiat, clair et sans rodomontades. C'est propre et dynamique, mais sans génie non plus. Bref, ça se laisse lire, mais il est clair que si vous n'êtes pas un habitué de Hercules et ses séries de passage, et que vous achetez cette parution juste pour ce qu'elle promet dans le titre, vous allez être amèrement déçus.
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