Au tour de Supergirl de passer à la moulinette Rebirth... forcément on s'attendait à ce que la nouvelle mouture du titre tienne compte de la série télévisée, qui a connu un petit succès ces derniers mois, malgré une écriture franchement lacunaire et un public qui cible principalement les adolescents ou les filles. Nous sommes loin d'avoir une version très crédible et fort intéressante de la cousine de Superman. Et bien figurez-vous que ce numéro spécial n'arrive pas à choisir. On récupère des éléments comme par exemple le fait quelle doit désormais travailler pour le D.E.O, une sorte de service secret spécialisé dans les menaces à super-pouvoirs, ou encore la volonté de placer la jeune Kara en situation réelle et la laisser s'adapter à une vraie vie, au milieu du commun des mortels. On lui détermine d'ailleurs un âge (seize ans) et on la renvoie à l'école avec une paire de binocles, pour qu'on ne puisse pas la reconnaître. Pour le reste ce numéro m'a vraiment laissé sur ma faim, il ne s'y passe pas grand-chose d'intéressant, et après une petite introduction qui nous renvoie vers les véritables parents génétiques de Supergirl, alors que ceux-ci banissent dans la zone fantôme celui qui sera la menace du jour, on plonge dans le présent et la tentative réussie de la part du D.E.O de rendre ses pouvoirs à notre héroïne, en la projetant vers le soleil, dans une fusée expérimentale. Des pouvoirs fort utiles car pendant ce temps-là, sur Terre, l'exilé aperçu dans la première page est de retour, on ne sait pas trop comment. Et au contact de la Lune terrestre qui illumine le ciel, il devient une sorte de gros loup garou kryptonien particulièrement méchant. Bref pour écrire ce Rebirth, Steve Orlando n'a pas dû mettre plus d'une grosse demie-heure... ça manque d'idées fortes et on a du mal à y croire.
Reste que les dessins de l'italienne Emanuela Lupacchino sont véritablement splendides! C'est la raison pour laquelle il est envisageable d'acheter tout de même cette parution; par moments nous avons l'impression de voir une synthèse entre le travail de Greg Land (mais de manière beaucoup plus naturelle et fluide) et celui de Coipel, au niveau des formes et de la gestion des poses. L'encrage a par contre tendance à banaliser le talent de Lupacchino (merci McCarthy) mais nous avons la certitude d'avoir là une des artistes les plus intéressantes et inspirées dès lors qu'il s'agit de mettre en scène des personnages féminins, et les rendre jolies, seyantes, sans être vulgaires, et sans délaisser les fonds de case et le reste des planches. Supergirl Rebirth est donc fort joli à voir, mais cela ne fait pas oublier un manque évident de fond.
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