En kiosque : SPIDERMAN 122 Tremblez, la tâche est de retour!

Peter Parker peut bien trembler, car voici que THE SPOT est de retour. La tâche, non, vous ne rêvez pas. A coté le Bouffon Vert souffre d’amateurisme évident. En voilà un, de vilain corsé, qui pourrait bien mettre un terme à la longue carrière héroïque de Spider-man. Allez, un peu d’ironie facile pour ce qui sur le papier semble vraiment une idée saugrenue. Sauf que comme cette histoire est légère et menée avec l’humour et le second degré typique des vicissitudes du tisseur de toile, ça pourrait presque passer. L’impression est que Fred Van Lente a décidé de rendre ce second couteau plus intéressant, plus adulte, en l’opposant à des trafiquants russes et en le dotant d’un modus operandi plus implacable, au point qu’il terrorise désormais ses victimes, qui en perdent la vie ou la tête. Je vous fais une confession ; je suis d’accord ! Oui, je pense que ce pseudo nouveau venu à un certain potentiel, en plus j’aime son look à la croisée d’un Zero (l’androïde qui accompagnait Cable/Stryfe, vous vous souvenez ?) et d’un dalmatien. Chiche que Marvel en fait un justicier digne de la collection Max, et cela à partir d’un has-been de la pire espèce ? Vous avez des doutes ? Bon, moi aussi, mais voilà, je vous dis, il m’est sympathique…
Spidey fait ensuite équipe avec les Fantastiques. Les voici plongés dans une sombre histoire de conséquences de certains de leurs actes passés, le tout dans un autres espace/temps (le Macroverse) où la réalité file à une vitesse toute autre que dans la notre. Une minute là bas peut sembler des heures ici… Et croyez moi, cette absence se fera sentir lorsque Peter reviendra à son bon vieux quotidien. En attendant, La Torche n’apprécie guère de se rendre compte qu’il a tout simplement oublié l’identité réelle du tisseur. C’est que Méphisto est passé par là et que Dan Slott a décidé de jouer avec les conséquences de One More Day une fois encore. Même démasqué, personne ne peut vraiment identifier l’homme araignée, et cela n’est pas du goût de tout le monde. Ce type de double rendez-vous s’inscrit dans une logique arachnéenne, c'est-à-dire de l’action sur un ton badin, des blagues potaches face au danger et un team-up solide et de rêve. Je sais que nous autres lecteurs sommes désormais accrocs aux violents événements qui rythment le Dark Reign, mais cet esprit vivifiant et naïf fait partie de l’Adn de Spider-man. Je suis d’ailleurs un grand partisan de la scission entre les titres classiques de celui-ci, et la création d’un mensuel déconnecté de la continuity, dans le label Max, pour un Spidey plus en accord avec nos attentes les plus cruelles et les plus folles. Spidey étant le titre par excellence de Marvel, l’attrape nouveaux lecteurs, il ne saurait être sanglant et trop complexe, du moins en permanence. Il faudra bien se faire une raison. Pour finir une aventure anecdotique, comme trop souvent ces temps ci. Où l’on revient sur la relation Peter/Harry Osborn, et quand le premier cité se rend compte que le second n’est pas (ou plus…) mort. Panini n’a donc rien d’autre sous la main pour meubler son mensuel ? Même pas de vielles sagas des années 80 ? Moi je serai preneur, en tous les cas. Il souffle un air juvénile et pas très sérieux sur le mensuel Spider-man. Les mordus du Règne obscur pourraient bien en faire de l’urticaire.

En kiosque : MARVEL HEROES 26 La 600° de Hulk

Dès la couverture, nous voilà avertis, nous y sommes. Numéro historique que ce 600° de Incredible Hulk, anniversaire confié aux mains expertes mais ces temps derniers si maladroites de Jeph Loeb. Ecrire un scénario décent ne semble plus être dans ses cordes, sauf que ce mois-ci, et bien, on évite quand même le pire. Car ce numéro spécial est aussi l’occasion de faire le point sur la situation, d’avoir une séance de rattrapage et de faire évoluer ( un tout petit peu ) l’action. Rien de bien formidable, disons le tout net, mais après les déboires et les nullités des mois derniers, tout ce qui vient semble relever du génie pur. L’histoire est narrée du point de vue de Ben Urich, le journaliste du Buggle (pardon, de Front Line, désormais…) qui découvre peu à peu le pott aux roses : la présence d’un second Hulk rouge de rage, le complot organisé par Modock en vue de créer toute une armé de super soldats shootés aux rayons gamma… La présence d’un Spider-man toujours prêt à vanner le méchant de service, et les dessins naïfs et dynamiques de MC Guinness achèvent notre jugement : loin d’être inoubliable, mais peut être une base de travail décente sur laquelle s’appuyer pour arriver à Fall of the Hulks. Souhaitons le car autrement, autant ne même plus lire cette série. Le second épisode de Hulk ce mois ci est une pochade, une baston stérile entre le Hulk vert et son avatar rouge, scénarisée par Stan Lee himself, qui prouve là que l’emploi des séniors n’est pas forcément une grande chose pour la créativité des artistes. Bref, est-ce bien sérieux, là encore ?
Parlons ensuite des Mighty Avengers, qui sont aux prises avec les Fantastic Four. Héros contre héros, me direz-vous, est-ce bien sérieux ? Pas tant que ça, mais il faut bien qu’Henry Pym puisse mettre la main sur le matériel qui lui manque pour sauver la « poche Pym » qui abrite le Qg et la logistique de sa nouvelle équipe de Vengeurs. Reed Richards n’étant pas très préteur, et négativement influencé par la réputation sulfureuse de son collègue scientifique, une bonne bataille est donc l’issue attendue de cet empreint forcé. C’est vrai qu’il est dérangé ce Pym, le voilà qui embrasse fougueusement Jocasta, une simple machine, dotée des schémas mentaux de son ex épouse Janet Van Dyne, tombée au champ d’honneur après l’invasion des Skrulls. Comment dit-on dans ces cas là, Robophile ? La partie graphique est confiée à plusieurs artistes sans qu’il soit bien aisé de savoir qui fait quoi. Seule certitude, j’ai rarement vu Jarvis, le majordome des Vengeurs, aussi mal représenté. Il aurait sérieusement besoin d’un régime et d’une cure de botox. Mon avis personnel, qui n’engage que moi ? Tout ça ne vole pas bien haut, du comics d’entertainment, rase-bitume. La revue est complétée par un one-shot de THOR, qui marque une pause momentanée dans la série actuellement publiée en VF. Il s’agit de The Trial of Thor, une aventure somme toute banale, où le dieu de la foudre est accusé de carnage, qu’il n’a bien entendu pas commis. J’ai juste particulièrement appréciée les jeunes donzelles croquées par Cary Nord dans les premières pages, qui ne manquent pas de souffle ni de charme… Marvel Heroes au petit trot, on ne risque pas l’indigestion ou le syndrome de Stendhal avec le contenu de ce mois.

En kiosque : DARK REIGN 6 Les machinations politiques de Norman Osborn

Allez donc faire confiance aux politiques. Ils sont là, face au public, mis le nez dans leurs contradictions et leurs manquements, mais ils conservent souvent la morgue, la science et l’aplomb, de ceux qui se savent d’une manière ou d’une autre intouchables. Norman Osborn plus que tout autre ; rien ne semble plus pouvoir l’arrêter dans son accession au pouvoir et au contrôle suprême de l’univers Marvel, hormis sa propre folie et ses propres désirs de revanche, des démons intérieurs qui pourraient bien le mener à faire le pas de trop qui le sépare de l’abysse. En attendant, on le retrouve ce mois ci sur un plateau de télé, dans un jeu habile d’accusé/victime/repenti dont il se sort avec talent, une sorte d’absolution médiatique qui n’est pas sans rappeler les conférences de presse et les interview complaisantes de pas mal de nos gouvernants d’aujourd’hui, et d’hier. Pendant ce temps là un guerrier Kree encore inexpert et innocent à ce sujet, découvre les plaisirs de la chair avec une fougueuse Vengeresse chaussée de bottes en latex : c’est chaud au Qg des Vengeurs, en ce moment. La série Dark Avengers est donc de retour, avec un épisode qui parle beaucoup, raisonne pas mal, et séduit par son coté authentique et habile : la politique, encore plus efficace qu’une grosse baston entre héros à la testostérone. Le reste du menu, ce sont les Secret Warriors de Nick Fury qui vont du recrutement, avec le personnage de Eden Fesi . Un individu à suivre vu son pouvoir de manipuler l’espace temps. Je me suis déjà étendu sur ce que je ressens à la lecture de cette série, et le traitement graphique de Caselli. L’opinion ne change guère, voilà un titre correct mais pas franchement indispensable, qui nous rabâche les oreilles avec cette amitié virile et décennale entre soldats vieux de la vieille (Salut Nicholas, c’est Dum Dum Dugan. Toi aussi tu te portes bien pour un papy de 90 piges, le Shield, ça conserve, il n’y a pas à dire…) Les Thunderbolts sont toujours en forme, même si le roster de l’équipe a radicalement changé. Ils partent cette fois ) Madripoor, haut lieu de la pègre asiatique et ancien « turf » de Wolverine qui y a vécu de nombreuses aventures, pour éliminer – en apparence – une sorte de mercenaire / pigiste du spectacle sanguinaire, qui a le don, durant les combats, de lire et anticiper les prochains mouvements de l’adversaire. En fait, ce sera pour le recruter, car il faut bien, à cette nouvelle équipe, quelqu’un pour faire le sale boulot et les basses besognes. A noter que la paranoïa de Ghost, qui vit en autarcie et s’attend toujours à un coup fourrés à ses dépends, n’est pas complètement injustifiée… quand on apprend qu’Osborn est prêt à sacrifier sans remords ses troupes, pour arriver à ses fins. Quelle sale ambiance, niveau confiance, pour les sbires du Bouffon Vert ! Du bon travail de la doublette Diggle/De la Torre. Et pour finir première partie d’une saga en 5 volets, consacrée aux Fantastic Four. FF : Dark Reign nous montre un Reed Richards fortement préoccupé par toutes les récentes décisions qu’il a du prendre, et qui ne se sont pas toujours révélées heureuses, loin de là. Pour remédier à son inconséquence, il invente un appareil qui explore les réalités parallèles pour y puiser les bonnes idées et les bonnes solutions pour repartir du bon pied. Oui mais voilà, le Hammer a décidé que la chasse aux héros est ouverte, et cela inclus aussi le célèbre quatuor. Peut être est-ce là une exagération scénaristique malvenue : après tout les FF jouient d’un tel prestige, ils sont si reconnus sur la scène super héroïque, que les éliminer ou les contrôler, n’est pas la meilleure chose qu’Osborn puisse décider. Mais mettons cela sur son coté démoniaque et schizophrène, après tout les décisions rationnelles ne sont pas sa grande spécialité. Un premier numéro agréable, attendons de voir la suite. Bref, Dark Reign nous a fait des frayeurs ces mois derniers, en oubliant quelque peu sa thématique centrale et ce qu’elle implique au niveau de l’intensité dramatique. Le numéro six semble vouloir faire amende honorable, et c’est tant mieux !

LOSERS : Seconde chance pour la série d'Andy Diggle

Tout le monde a bien droit à une seconde chance. Même la série d’Andy Diggle, LOSERS, qui surfant sur la prochaine sortie du film, revient nous saluer en Vf, dans nos librairies. Un premier essai avait été marqué chez Semic, dans la collection « Semic books », d’ailleurs toujours disponible dans certains supermarchés ( chez Carrefour à Nice par exemple ) à trois euros ! Cet album proposait les épisodes 1 à 6 du titre, épisodes que nous retrouvons à nouveau, subtilement dotés d’un nouveau traitement couleur et d’une traduction remaniée, cette fois sous la bannière Panini, collection Big books. Là où le bas blesse, c’est que ce gros volume, qui propose tout de même le second arc narratif à la suite, coûte un certain prix (presque trente euros) qui le laisse hors de portée des bourses les moins garnies ou les plus hésitantes. 120/130 pages inédites pour une telle somme, disons que ça peut refroidir… D’autant plus que si les louanges semblent nombreuses et sincères, je vais m’inscrire –au risque de me faire lyncher- dans un courant contraire. Pas mauvais, certes, mais loin d’être si inspiré et indispensable. LOSERS, c’est avant tout une histoire d’espionnage, de complot, de trahison. Avec moult explosions et bastons, poignards dans le dos et actions coup de poing à la limite du vraisemblable. Il faut dire que nos « perdants » ont été lâchés par la « Compagnie » pour laquelle ils roulaient, et que depuis, leur peau est mise à prix. La meilleure défense étant souvent l’attaque, ils vont devoir faire dépendre leur survie d’une incroyable audace, qui les poussent à faire la nique à leurs prédateurs, en les menaçants de dévoiler au grand jour certains de leurs peu reluisants secrets. Donnés pour mort suite à l’explosion de leur hélicoptère, ils vont mettre le nez là où il ne vaudrait mieux pas, emmenés par des individualités fort sympathiques et fortes en gueules, comme Jensen, Cougar, ou la mystérieuse Aisha qui n’inspire pas forcément la confiance. Méfiance compréhensible et de rigueur car l’ennemi vient de l’intérieur, à commencer par le mystérieux « max » qui semble ourdir, au plus de haut de l’échelle, les pires machinations comme l’Etat et nos lascars… Rien à dire sur le rythme, sur la mise en place de l’histoire, juste de ma part une sensation de déjà vu, sur ce type de thématique qui ne m’a jamais inspiré grand-chose, que ce soit dans une Bd ou sur grand écran. Je ne suis pas trop réceptif. Loin de moi l’idée de descendre ces « Losers » qui ont probablement mérité leur public, je répète juste que ça n’est pas assez original ou inattendu pour me faire bondir dans mon fauteuil. Jock n’est pas mauvais aux dessins, dans son style épuré et anguleux, où les ombres se taillent la part belle, et qui n’est pas loin de me faire penser à Mignola, version expressionniste minimaliste. Si vous aimez le genre, vous pouvez tenter l’expérience ( et si vous avez l’argent… ) autrement, le jeu n’en vaudra pas forcément la chandelle.

X-INFERNUS : Illyana Rasputin à la recherche de son âme (100% Marvel Panini)


X-Infernus est le prolongement direct de certains événements relatés récemment sur les pages de « New X-men » 37 à 41. Les jeunes pousses mutantes s’étaient rendues bien malgré elles dans les Limbes, capturés par le seigneur des lieux, enfin de retour, le pervers Belasco. Le but était de les torturer afin de localiser l’âme de la sorcière Illyana Rasputin, la sœur de Colossus, un temps maîtresse de ces limbes, et élève contre son gré dudit Belasco. Illyana est intervenue à la rescousse, mais sentant la pureté de l’âme de la jeune Pixie, elle l’en a dépossédé d’une partie pour créer une nouvelle pierre de sang et défaire à jamais son ancien mentor. Désormais, la sorcière blonde est bien entourée puisque qu’elle compte parmi ses affidés des démons comme N’Astyrh ou S’Ym, et qu’elle fait régner sa loi d’airain sur l’ensemble des limbes, lancée dans une folle quête mystique pour récupérer son âme perdue (depuis que Belasco l’a ressuscitée) et retrouver un jour ses amis et sa famille, les X-men. C’est en tous les cas ce qui se passe jusqu’à ce que la fille de Belasco décide de s’emparer de ce qu’elle pense lui revenir de droit, le trône de son père. Occasion qui se présente d’ailleurs très vite, puisque Pixie, dotée d’une dague de l’âme, poignarde Nightcrawler son instructeur, dans un accès de rage folle, et que les autres X-men extraient de la poitrine de leur ami allemand l’arme mystique d’Illyana, une épée de l’âme. Ce qui a pour effet de permettre à celle-ci de revenir parmi les siens, avec qui elle entre de suite en conflit ; rien ne peut l’arrêter dans sa quête, pas même les anciens affects et la famille. Il n’empêche qu’à son retour dans les limbes, sa nouvelle rivale l’attend de pied ferme pour la déposséder de son royaume, et qu’elle aura bien besoin de l’aide des X-men pour se sortir de ce mauvais pas, et prendre une décision cruciale : accepter (ou pas) de revenir chez ses anciens amis, après des années d’absence et de récents agissements pas très reluisants… Je ne vous en dirai pas plus, à vous de lire cette aventure, qui semble des plus complexes, voire confuses, au premier abord. Mais tout ceux qui ont encore en tête les personnages fondamentaux de la grande saga « Inferno », à laquelle se rattache le scénario de Cebulski, n’auront aucune peine à s’y retrouver. La version française made in Panini est supplantée par le volume américain en VO, qui propose intelligemment de faire le point sur la situation, avec diverses apparitions de la blonde Illyana/Magik et l’épisode 37 de la série « New X-men », en guise d’amuse bouche. Les couvertures de Finch sont absolument remarquables, celle du premier épisode nous offre une démones sexy en diable, une Illyana comme ne vous ne l’avez encore jamais vu ! Camuncoli n’a pas, à priori, un style qui est fait pour me réjouir, mais force est d’admettre qu’à la longue ses crayonnés s’affirment et qu’il finit par se révéler cent fois supérieur à un Scott Eaton, qui lui ressemble quelque peu sur certains aspects. Je suis plutôt convaincu par cette petite saga en quatre volets, qui sans bouleverser radicalement le monde des X-men, nous permet d’avoir une lecture sympathique et émouvante, et de partager la joie d’un Colossus enfin réconcilié avec sa sorcière de sœur. Enfin, si elle accepte la main qu’il veut bien lui tendre… mais c’est à vous de le découvrir, pour peu que vous comptiez acheter cet album dans les prochains jours !

Rating : OOOOO

SIEGE 2 : Bain de sang à tous les étages

C'est de l'action, que vous cherchez ? Parce que si c'est le cas, vous allez être servi. Comment définir ce numéro 2 de SIEGE, autrement que par une surrenchère de violence et de planches à effets? Tenez vous bien ( et attention au spolier, ne lisez plus si vous ne voulez rien savoir ) : Ares s'est à peine rendu compte qu'il a été manipulé par Osborn, qu'il retourne sa veste et exige des explications à son patron. Mais voilà, ce dernier a un larbin surpuissant et complétement dérangé, j'ai nommé Sentry. Qui déchire littéralement en deux l'enveloppe charnelle du Dieu de la guerre, qui se retrouve donc les intestins à l'air! Et ça ne va pas très foirt non plus pour Daken, qui avait été chargé de pister Thor. Ce dernier était parvenu à s'enfuir grâce à l'intervention inopinée de Maria Hill. Le géant blond est en colère, et il foudroie sur place la copie au rabais de Wolverine, qui se retrouve donc carbonisé au plus haut degré! Pendant ce temps, Steve Rogers est de retour, il fait appel au devoir patriotique et aux bons sentiments de ses alliés de toujours, pour rejoindre la mêlée et faire enfin payer cette enflure d'Osborn. L'épisode se termine par un superbe jeu d'ombre sur le casque de ce taré d'Iron Patriot, avec le reflet d'un bouclier si connu des lecteurs qui lui fonce droit dessus, et gageons que ça risque de faire mal, pour le moins... Bendis et Coipel ne font pas dans la dentelle. Baston, violence, sang à flot, pour une fois l'humour typoque de Bendis est nettement en retrait, par rapport à toute cette explosivité. Le Dark Reign ne pouvait s'achever autrement que dans un gros bain de sang, et pour le moment, on en a pour notre argent, à ce niveau. Jouissif et exutoire, pas cérébral pour deux sous, SIEGE se veut avant tout efficace.

DOOMWAR 1 : Coup d'état au Wakanda

C'est la guerre. Le coup d'Etat au Wakanda. Il faut dire que ce petit état fictif d'Afrique a tout pour plaire : un cadre de vie presque idyllique, et surtout des mines de Vibranium à n'en plus finir, ce métal précieux dont les applications et les pouvoirs sont scientifiquement extraordinaires. La Panthère Noire, T'Challa, est en fuite après avoir été dépossédé de sa couronne. Sa femme, la belle mutante Ororo Munroe alias Tornade, a été arrêtée puis jugée au terme d'un procès-farce : le verdict est sans appel : elle est condamnée à mort! Qui a donc pris le pouvoir au Wakanda? Une secte religieuse intégriste, apparemment. Les "Desturi", ce qui signifie "tradition" en swahili, comme le rappelle une journaliste dès l'introduction du numéro un de cette "Doomwar". Pourquoi Doom? que vient faire Fatalis dans cette histoire africaine? Et bien, comment pensez vous qu'un groupuscule extrémiste ait pu prendre le pouvoir dans un Etat aussi protégé et avancé technologiquement que la Wakanda? il fallait bien un fort soutien logistique et économique derrière, et c'est bel et bien le sombre seigneur de la Latvérie qui s'y est collé. T'Challa de son coté demande l'aide des X-men pour récupérer sa couronne et sauver sa femme. Cyclope ne semble pas très chaud pour l'aider, tout du moins en termes officiels. Car officieusement, c'est tout le cast des mutants présents, mois Scott et Emma, qui se dirigent vers le continent noir, pour botter les fesses des Desturi, et sauver Tornade des griffes de Fatalis, qui la soumet pendant ce temps à un horrible chantage. Plus qu'un comic-book d'aventure classique, voici venir un premier jet de la Doomwar qui a tout de l'aventure géoplitique, d'un cruel jeu de pions sacrifiables et sacrifiés, pour le bien d'un état souverain, entre révolution de palais et manoeuvre secrète pour instaurer l'odre. C'est assez réussi, bien rythmé et crédible, pour autant que puisse l'être une excursion dans le monde Marvel. Scott Eaton fait de son mieux aux dessins, qui sont cela dit un tantinet soi peu trop sombres. Maberry a ecrit là un scénario qui tient la route, reste à voir jusqu'où Fatalis est prêt à aller pour tenir les mines de Vibranium à sa botte, et souhaiter que tout cela ne finisse pas en vaste pugliat stérile. Pour le moment, ça vaut le détour, je vous le recommande.

MARVEL SAGA 5 : What if (What for?)

What quoi? What if. Et si ... Autrement dit, en prenant comme base de départ un des évenements marquants de l'univers Marvel, que se serait-il passé si... Sur le principe des réalités parallèles, des possibilités infines, cette série décline depuis bien longtemps tous les futurs possibles et envisageables de nos héros préférés, tout en se confinant, au niveau de la pertinence, à l'anecdote pure et simple, sauf rares exceptions qui sont toujours les bienvenues. Pourquoi Panini a jugé opportun de consacrer un hors série complet à ce sujet, plutôt que d'adapter une des nombreuses séries encore inédites de par chez nous, voilà qui m'en bouche un coin. Certes, libérés de toute contrainte liée à la continuity, les artistes peuvent donc donner libre cours à leur fantaisie, mais cette fois encore, c'est assez évanescent, voire inutile. Brian Reed modifie les derniers mots de la Socière rouge, qui de "no more mutants" deviennent "no more powers". Voilà donc un univers super héroïque détraqué, puisque disparaissent les fondements mêmes qui le soutiennent. Nos héros redevenus normaux doivent gérer la menace de Crâne Rouge, plus puissant que jamais. Sympa, mais pas déterminant. Un groupe inédit de Fantastic Four (Hulk, Wolverine, Spidey et Iron Man) doit juguler le péril Thanos, que rien n'arrête puisqu'il possède le gant d'infini, du pouvoir suprême, qu'il utilise pour les beaux yeux de son amour, la Mort. Un sujet explosif, traité avec une coupable négligence. Passons... Revenons ensuite à "Back in black". Et si au lieu de la Tante May, c'était Mary-Jane qui avait reçu le projectile fatal? Intéressant, ça se laisse lire facilement, jusqu'à l'horrible leçon de morale de la tantine qui renie son neveu parce qu'il a liquidé le Caïd. Il aurait mieux fait de la laisser entre les mains du gros lard, tiens! Si le but est de rendre ce personnage de vieille chouette pontifiante encore plus antipathique, la mission est réussie. Suit un What If Secret Wars où Fatalis donne dans la démesure : il a conservé les pouvoirs incommensuraux du Beyonder et défie tout et tous ceux qui lui passent sous la main. L'occasion d'une mise en abime de la psyché mégalo d'un des villains les plus intéressants du cosmos Marvel, avec aux crayons un bon Jorge Molina. A quand une mini série, un méga event, où Fatalis prend le pouvoir du monde Marvel? ( Doom war, cela dit, vient de débuter...) Finissons avec un clin d'oeil à Civil War, puisque cette fois, au lieu de voir Steve Rogers abattu sur les marches d'un tribunal, c'est Tony Stark qui succombe, victime du neveu de Goliath, qui est lui même tombé lors de l'affrontement interne entre encapés. La réaction des pairs d'Iron Man est ici étudiée à la va vite, un condensé baclé de ce que fut "Fallen son", qui n'a guère d'intérêt, comme très souvent ce type d'exercice. Bref, mis à part ceux que l'absence d'un Marvel Saga dans leur collection rendra dingue, les autres pourraient bien faire l'impasse sur ce What if, qui pourrait aussi bien s'intituler : What for ?

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...