GENERATIONS - SAM WILSON & STEVE ROGERS (LA REVIEW)

Les one shot, dans le cadre de Generations, sont globalement inutiles, plats, poussifs. Et puis arrive ce Captain America de fin de parcours, et vous entamez la chronique en vous rendant compte que vous pourriez en parler pendant des pages. Que c'est dense, qu'il y a du potentiel et de la matière à développer dans cette grosse vingtaine de pages. Tout d'abord, la raison du choix des héros concernés par Generations, et l'explication de leurs "face à face" improbables devient claire, et finalement d'une logique imparable. Cela donne l'occasion d'une scène finale sympathique, du genre, le club de ceux qui ont été élus et changés. Et surtout, Sam Wilson n'est plus le même Sam au terme du récit. Lui aussi voyage tout à coup dans le temps, et se retrouve propulsé en pleine seconde guerre mondiale, à une époque trouble où les forces américaines font dans le recrutement intensif, afin de monter au front. C'est cette époque là qui voit naître le héros, la légende, Steve Rogers et le costume au drapeau étoilé, le symbole pour les forces US qui galvanise les troupes. Sauf que dorénavant, dans ce passé réécrit, il n'est pas seul, puisque dans les cieux virevolte aussi un homme courageux avec une paire d'ailes mécaniques. Sacré Faucon, on ne le changera pas, quelle que soit l'ère temporelle dans laquelle on le plonge.
Nick Spencer avait des choses à dire, beaucoup, voire trop. Il ne nous épargne pas non plus les moments intimes et le verbiage, qui ici est un peu plus justifié et pertinent. On apprécie de voir les doutes de Rogers, encore aux prémices de sa mission. Par contre, quelle frustration. Car cette fois le héros déplacé temporairement et temporellement ne reste pas le temps d'un combat, d'un verre au bar du coin, mais il s'installe, vit une véritable existence, année après année, évolue et devient père, change de statut et de rôle. Fermons les yeux sur le fait que Steve Rogers ne semble pas comprendre de suite que le jeune Faucon et son vieil ami et confident de la guerre sont la même personne à deux âges différents, et imaginons un instant ce qui aurait pu et du être une vraie mini série, avec cette vie alternative de Sam Wilson, qui aurait pu traverser des pans d'histoire américaine et occidentale, et nous donner le point de vue de l'Avenger d'aujourd'hui, dans l'obligation de ne pas interférer avec le passé, pour ne pas le changer... Nick, si c'est encore possible, on la veut cette histoire.
Et on la veut aussi dessinée par Paul Renaud, le temps que nous y sommes. On a de la chance, Marvel confie ce numéro de Generations, un des rares qui vaut le coup, à un artiste d'ici, et ce dernier sort une prestation remarquable, associant la tradition et l'amour des comics d'antan (lisibilité et clarté des planches, pas d'entourloupes falacieuses) avec la modernité nécessaire à ce genre de job, brillament secondé par Laura Martin aux couleurs. 


Le pire dans tout ceci, c'est que j'ai lu certaines critiques très acerbes sur les médias américains. Alors qu'il s'agit, je vous assure, de quelque chose qui porte en germe une idée brillante, solidement mis en images. Après inutile de reprocher aux artistes impliqués la validité du projet Generations en lui même, qui a été étalé comme un kilo de beurre sur une simple tartine. Un gros one-shot de 70/80 pages avec un pool d'artistes à la barre aurait largement suffit. Un beau graphic novel hommage, juste avant de lancer Marvel Legacy. Mais ayant autant le pouvoir d'influencer les choix de la maison des idées, que celui de faire revenir le président Macron sur sa loi de finance, UniversComics ne pourra rien faire pour Marvel Comics... Juste vous dire que ce Sam&Steve, personne ne vous reprochera de l'acheter. 



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MARVEL LEGACY : L'HERITAGE MARVEL EN QUESTION (REVIEW)

Marvel Legacy. Vous l'aurez compris, il sera question d'héritage. Si cela vous rappelle vaguement l'opération Rebirth chez DC Comics, vous serez assez près de la réalité. Arrive donc ce one-shot censé remettre l'univers Marvel dans la bonne direction, tout du moins lui offrir de nouvelles pistes narratives fécondes, qui embrassent également le passé, la tradition. De ce coté là en effet, le marketing n'a pas été trompeur. 
Une des questions qui revient sur toutes les lèvres est : aurons nous le retour des Fantastiques, eux qui sont vraiment dépositaires d'un certain esprit des débuts, chez Marvel. La réponse est encore dans le vague, même si la petite Valeria Richards est la narratrice de ce numéro, et que Johnny Storm et Ben Grimm se sont retrouvés, et s'apprêtent à partager un mensuel (Marvel two-in-one). En fait, d'emblée Jason Aaron nous présente ces Avengers de l'an - 1 000 000 av. J-C, une excuse parfaite pour planter une graine qui donnera des fruits de nos jours, et qui pour le moment se traduit par une grosse dispute entre le Ghost Rider actuel (en voiture...) et Starbrand. En parallèle une autre intrigue majeure concerne Loki, Thor (Jane Foster), Captain America (Sam Wilson) et Ironheart. Oui, les avatars récents des héros traditionnels sont loin de rester sur la touche. Là aussi on sent poindre une menace de grande envergure, qui va secouer tout ce joli monde.
Le seul vrai problème de ce Legacy, c'est que à un certain moment l'histoire devient cahotique, et trop régulièrement entrecoupée de pages dessinées par d'autres artistes (du Deodato Jr, par exemple, ou Russel Dauterman), qui servent avant tout à nous donner l'eau à la bouche. Ceci explique pourquoi Norman Osborn, ou le Docteur Strange (sans parler de ce qui arrive au corps catatonique de Tony Stark) sont de la partie, sans pour autant peser sur la structure du récit. Marvel tease à fond ce qui va se produire dans les nouvelles séries, et la cerise sur le gâteau est la "résurrection" d'un personnage incontournable (allez quoi, vous avez deviné) qui est déjà cool par essence, mais va l'être encore plus avec l'artefact qu'il parvient à récupérer en fin d'épisode. 
Esad Ribic est le dessinateur principal, et c'est toujours aussi "froidement beau". Concernant les visages et les chocs, on a l'impression d'un arrière goût de Romita Jr, mais moins stylisé, caricatural. Bien sûr, la mise en couleur et l'ambiance globale diffère fortement de ce dernier. Steve McNiven donne un coup de main dans certaines scènes du "présent" de l'histoire, mais la colorisation de Matt Wilson est bien moins pertinente dans son cas, et on préfère son compère croate.
Nous avons donc là un numéro introductif qui assure ce pour quoi il a été pensé, tout en se révélant bien moins simple d'accès aux nouveaux lecteurs qu'attendus (quiconque aura laissé tomber Marvel 4/5 ans serait assez dérouté de voir ce qui s'y déroule). Une grosse campagne de promotion, par endroit jouissive, à d'autres forcée, qui renforce l'impression que les semaines à venir seront capitales pour Marvel Comics. Mieux vaudrait ne pas se louper. 





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RECIT COMPLET JUSTICE LEAGUE 3 AQUAMAN : INONDATION

Je sens déjà la panique se faire jour parmi vous... Et Aquaman, que devient-il? Et bien, bonne nouvelle, vous allez pouvoir suivre ses nouvelles aventures "Rebirth" sans vous ruiner, grâce à un hors série en kiosque, à moindre frais. Et en plus, le titre est pas mauvais du tout, alors que demander de plus?
Aquaman a été sauvé des eaux. Vous vous en souvenez, c'était au tout début des New 52. Geoff Johns réussissait le miracle de transformer un personnage jusqu'ici anecdotique en France en un vrai super-héros très cool, possédant sa propre série branchée. La recette était évidente : beaucoup d'humour, des dessins superbes, un scénario simple, linéaire, mais fort intéressant, et surtout un protagoniste attachant. Disons la vérité, au fil des numéros la dynamique s'est un peu perdue, et c'est donc avec beaucoup d'espoir et de crainte que nous avons dévoré ces premiers numéros Rebirth. Dan Abnett tente de réaliser quelque chose de similaire avec une histoire qui fait écho à ce que nous avons lu il y a quelques années. Il nous présente rapidement la tâche titanesque qui attend Arthur Curry, expliquant vite mais bien aux lecteurs à quel point être le souverain des trois quarts de la planète -des océans donc- est un fardeau gigantesque qui pèse sur les épaules d'Aquaman. La caractérisation du personnage, avec de petites touches représentant sa vie quotidienne entre deux missions, est assez bien vue, par contre dès lors qu'il endosse son costume et se met en action, on a l'impression, au départ, de lire pour la énième fois une banale histoire de groupuscule terroriste dissident, qui n'accepte pas la cohabitation entre Atlantis et les habitants de la surface. Et décide en conséquence de se faire entendre en plaçant des bombes, ce qui est certes un sujet d'actualité, une préoccupation prégnante à l'échelle mondiale, mais un chouïa d'originalité n'aurait certainement pas gâché. Et qui dit Aquaman dit aussi Black Manta, son ennemi juré, qui lui aussi est de la partie, avec la ferme intention de ruiner tout le travail de sa némésis. 


Et pourtant Aquaman a de la suite dans les idées. En tant que souverain d'un état sous-marin, mais aussi fils d'un terrien, son rêve reste toujours le même, celui d'une cohabitation et une compréhension mutuelles, sans anicroches. Du coup l'idée d'ouvrir une sorte d'ambassade/terrain d'expérimentation ouvert à tous, est probablement payant sur le long terme. Sauf que les événements se précipitent, et que l'armée américaine intervient avec ses gros sabots, incarcérant même Arthur Curry, qui pourrait pourtant se libérer sans le moindre effort, mais accepte la mise "en quarantaine" par cohérence avec ses idées. Son épouse Mera est elle bien moins patiente, et elle n'a de cesse de rappeler au mari qu'il vaudrait mieux combattre, avant qu'il ne soit trop tard. Et vous savez quoi, tendre l'autre joue, ça va bien cinq minutes, mais à force, Aquaman va se rendre compte que le pouvoir, c'est aussi fait pour être utilisé. Surtout quand on voit ce que deviennent ses jolies songes d'entente cordiale entre tous...
Non, ce n'est pas la série la plus originale de l'année, mais les enjeux politiques et la pression qui s'abat sur le héros font qu'on est saisi par l'histoire, qui reste en permanence parcourue par une tension évidente. Les dessins sont de bonne facture, soignés, dynamiques, et Phil Briones ou Scott Eaton accompagnent avec panache les déboires d'Aquaman, pris au piège de la politique et de l'escalade de la terreur (et même Superman s'en mêle). Le tout est servi en kiosque pour un prix vraiment sympa rapporté au nombre d'épisodes. Ces hors-séries chez Urban sont vraiment des investissements à faire, et ne laissent pas l'impression d'avoir été lésés au moment de l'achat. 



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SPIDER-MAN / DEADPOOL 1 : HUMOUR TROISIEME DEGRE

Spider-Man et Deadpool. Bref, coté potentiel commercial, difficile de faire mieux que ces deux-là. C'est idiot dit comme ça, mais c'est surprenant que personne n'ait pensé auparavant à créer un titre mensuel avec ce binôme, car c'est une évidence qu'il y avait moyen de vendre un bon paquet de copies. Sauf que dans les faits, nous voici face à une nouvelle série qui démarre d'une manière fort douteuse, avec un florilège de blagues pipi-caca et d'allusions sexuelles de pas très bon aloi. Spidey et le mercenaire disert sont liés la tête en bas, corps à corps, et la proximité imposée par la captivité est le prétexte à plusieurs pages qui sont censées être fort drôles mais laissent un parfum étrange de "vous allez voir, le film avec Deadpool a été considéré hilarant car plein de trucs salaces, alors nous aussi on y va fort, haut les coeurs". Relation intimiste et esprit potache au royaume de Dormammu, qui doit bien se demander ce qui lui a pris de s'en prendre à un tel duo déjanté. Joe Kelly ne perd pas de temps et plonge d'entrée le lecteur dans le feu de l'enfer. Pardon, le feu de l'action, et l'accompagne dans ce périple avec un lot de vannes et d'insultes qu'il débite au mètre. Puis arrive le moment habile du flash-back, qui permet de saisir comment on a pu en arriver à cette situation grotesque et sensuelle (hum...) mais aussi de recueillir quelques éléments permettant de cerner la réalité de l'univers All-New All-Different, qui peut dérouter le lecteur maladroit qui a déserté Marvel depuis quelques années... Il est donc clair que Deadpool fait désormais partie des Avengers (et qu'il a franchisé ses activités de mercenaire) alors que le Tisseur a quitté ces mêmes Vengeurs à cause de Deadpool. Destins croisés, étonnants. 


Ajoutez à tout ceci Hydro-Man, un vilain de série B qu'on ne croise pas trop souvent, et qui a rarement pu accrocher de belles médailles à son maigre palmarès. Joe Kelly persévère dans une approche caricaturale et grossière, forçant le trait aussi bien pour ce qui est du caractère et des pouvoirs des héros, lorgnant en cela vers son travail sur la série animée. Deadpool se retrouve même cul de jatte et prend les choses avec beaucoup de sérénité et de recul, affirmant que son pouvoir auto-guérisseur est si puissant qu'à coté de lui Wolverine ferait la figure d'un hémophile. Et il combat ces créatures sans esprits venus des enfers (les Sans-Âmes, aperçues récemment dans Original Sin) d'une bien singulière façon... La trame fonctionne selon une dualité simple mais claire, Deadpool en a après Peter Parker, qu'il considère un criminel en col blanc, alors que Spider-Man reste à ses yeux un héros avec qui traîner et se familiariser, en dépit des différents. Cela justifie donc des blagues vaseuses sur les roubignoles de Deadpool (qu'on découvre conservées dans un pot sur la table de chevet de sa démoniaque épouse) ou l'emploi d'un buggy de mauvais goût, qui est, of course, une parodie du véhicule improbable que Spidey a conduit à l'époque des Strange de Lug. Bref, c'est un énorme joyeux bordel, c'est du grand "wtf?" à chaque page, alors il faut aimer, car sinon, vous allez halluciner...
Rien à dire, cela va de soi, coté dessins, car Ed McGuinness assure ce job avec talent et les planches regorgent d'action et respectent pleinement les codes du comics "Marvel Style". Au moins sur ce point la majorité sera d'accord. Sur le reste, je ne suis certainement pas le client de ce genre de séries, qu'on réservera aux fans d'humour foutraque et vraiment pas complexé. 


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BATWOMAN ELEGIE (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 54 CHEZ EAGLEMOSS)

Séance de rattrapage concernant la collection Eaglemoss, avec un petit trésor qui vient d'être republié tout récemment. Batwoman, ce n'est pas, loin de là, uniquement la simple version de Batman en jupons. Katy Kane, la jolie rousse qui se cache derrière le costume moulant de l'héroïne de Gotham, a une longue histoire, et un lourd passif derrière elle. C'est de ce passé que traite le récit (excellent) de Greg Rucka, Batwoman:Elegy. Pour simplifier l'intrigue, disons que Batwoman est aux prises avec une adversaire aussi cinglée que redoutable, qui semble convaincue d'être Alice au pays des criminelles, plutôt que des merveilles. Ne vous fiez pas au costume (encore que...) ni au sobriquet, cette Alice là est meurtrière, et à la tête d'une secte qui en veut particulièrement à Katy. Et à sa famille, puisque son père, un haut gradé de l'armée, est lui aussi visé et capturé. Pourquoi cet acharnement à détruire une lignée? Je ne vous dévoilerai pas les motifs précis qui animent les intentions d'Alice, car vous n'avez peut être pas lu cet album, et le ferez un jour prochain. Toutefois sachez que la conclusion répondra à toutes vos questions. Le passé de Batwoman, depuis sa tendre enfance avec sa soeur jumelle, la disparition de celle ci (présumée noyée), sa démission de l'armée en raison de son homosexualité déclarée, les relations avec le paternel, tout est passé au crible avec intelligence et clairvoyance, par un Rucka en grande forme. Ce qu'on apprend vient bien entendu expliciter ce qu'on a pu lire dans les premiers épisodes, et le tout forme un récit très homogène et poignant. Bonne pioche aussi car Rucka est capable de fortement humaniser son héroïne, et il la construit couche après couche, lui donnant du coffre, du répondant, nous faisant guetter sur les traits de la miss des émotions contradictoires, qui trahissent un fort conflit intérieur et un sentiment de manque permanent qu'il n'est pas aisé de combler.

C'est le très bon J.H Williams III qui réalise la partie graphique. Il s'évertue à adopter au moins deux lignes stylistiques différentes, selon l'époque dessinée. Pour l'action, dans le présent, il nous gratifie de planches fluides, oniriques, à la construction psychédélique, comme dans un conte de fée en bande dessinée. Le passé de Batwoman est lui représenté de manière plus classique et naïve, et les planches sont construites de façon plus classique, avec des cases de format réduit et plus nombreuses. Cette Elégie est vraiment un petit chef d'oeuvre qui parvient à réunir l'émotion, le thriller, les bons sentiments, tout en proposant des dessins léchés et unanimement salués. L'album a été publié par Panini dans un premier temps, avant que n'arrive Urban Comics, pour le tome 0 de la collection Batwoman. Eaglemoss a retenu fort justement qu'il fallait insérer ce récit dans sa collection. Des épisodes qui permettent enfin au personnage de Batwoman d'accéder à la crédibilité qu'il mérite. Il reprend les épisodes 854 à 860 de la série Detective Comics, et a la particularité de probablement s'adresser à un public plus large que les habitués récurrents du comic-book, montrant que l'univers des justiciers de Gotham peut aussi être auche chose qu'une longue litanie de combats contre le Joker ou Bane.



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SPIDER-MAN HORS SERIE 2 : LE RÔDEUR

Hobie Brown n'a jamais été un personnage particulièrement marqué par la chance. Ses premières apparitions en tant que Rôdeur se sont jouaient sur le fil du rasoir. Nous avons la une personnalité globalement positive et capable de faire de belles choses pour les autres, mais aussi un individu fragile influencé par le besoin de trouver de l'argent, quitte parfois à commettre de mauvaises actions. Ces temps derniers Hobie est au service de Peter Parker, qui a réussi à le convaincre d'enquêter pour lui chez New U, cette étrange entreprise qui semble avoir mis au point un procédé pour guérir de toutes les maladies... en fait ils créent en secret de véritables nouvelles versions de ceux qui sont décédés! Et bien entendu, pas de bol , notre héros se fait pincer et éliminer son tour, apparemment abattu par la version féminine de Electro, elle aussi de retour. Du coup, dans ces six épisodes que proposent Panini dans un hors-série, nous retrouvons une autre version du Rôdeur, droit sortie des cuves de régénération du Chacal, le nouveau Chacal, qui trame dans l'ombre avant de passer à l'offensive. Vous avez compris, nous sommes en plein événement intitulé la conspiration des clones et c'est assez gonflé, car déjà que lancer une série intitulée Prowler était quasiment voué à l'échec par avance, mais en plus Marvel noue intrinsèquement le destin de ces épisodes, avec celui de cette conspiration du moment. Bref ce que vous allez lire constitue en fait l'intégralité d'une tentative rapidement avortée.


Avec la conspiration des clones tout le monde revient à la vie. Du coup Sean Ryan a la liberté d'écrire un peu ce qu'il veut, car il peut mettre en scène même des personnages prétendument disparus. Nous allons ainsi retrouver Madame Web, mais aussi Julia Carpenter et la déjà citée Electro au feminin, qui semble animée par une ambition monothématique et aveugle : électrocuter ce bon vieux Hobie. 
Il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre narratif mais d'une série qui part tout de même avec un capital sympathie évident, et qui au moins dans les premiers épisodes est intéressante, car elle propose bien les doutes et le sentiment de looser qui accompagne ce Rôdeur, et qui justifie son attitude et ses déboires. De plus son propre corps est en décomposition dès lors qu'il renonce ou ne peut prendre chaque matin le médicament fourni par le Chacal, ce qui en fait un esclave consentant. Hélas on sent aussi que cette tentative a vite avorté et que Marvel a demandé au scénariste de boucler le tout rapidement, dès la fin de la conspiration des clones. Jamal Campbell propose un dessin propre et fortement influencé par le digital, sur un découpage de Javier Saltares. Ceux qui aiment ce style moderne ne seront pas déçus, car cela rend assez bien, surtout sur ce type de papier. Reste que ce n'est certainement pas avec ce titre que le Rôdeur accédera enfin un l'immortalité... la fin est un peu tronquée et on aurait aimé avoir un peu plus de temps, pour s'attacher à ce héros. La loi de la compétition est décidément impitoyable chez Marvel. Chez Panini par contre, vous ne ruinerez pas, puisque découvrir Prowler vous en coûtera moins de six euros, en kiosque.



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WEAPONS OF MUTANT DESTRUCTION #1 (ALPHA) : LE CROSSOVER TOTALLY AWESOME HULK + WEAPON X

Tiens, récupérons le retard sur certains titres en VO et parlons ce dimanche de Weapons of Mutant Destruction. Il s'agit là d'un crossover dingue qui englobe les séries Totally Awesome Hulk et Weapon X, et démarre dans un numéro one-shot rebaptisé Alpha. La menace est constituée par une horde de nouveaux cyborgs chasseurs de mutants, ultra sophistiqués et indétectables de prime abord, qui se dissimulent sous l'apparence d'un humain (ou même d'un animal) banal, jusqu'à la transformation féroce et meurtrière. Amadeus Cho joint donc ses forces avec celles de Logan (la old version) et compagnie, c'est à dire Sabretooth, Lady Deathstrike, Domino et Warpath. 
Une haine aussi forte contre les mutants ne peut bien sûr cacher longtemps l'implication du Révérend Stryker, et son église de dingues illuminés pour qui la pureté du genre humain doit être préservée, en se débarrassant de tout ce qui porte le génome X. Un des point forts de ce début de crossover, c'est l'interaction conflictuelle entre Amadeus et les autres. Le gamin est un génie plus qu'un tueur né, et les méthodes des autres ne sont pas les siennes. Il n'est donc pas toujours à sa place, et va devoir se durcir un peu pour ne pas rester en arrière, ou pire. Ce crossover n'est pas là pour plaisanter, et pourtant Greg Pak dissémine pas mal d'humour dans le numéro Alpha, avec notamment une longue scène d'introduction qui voit l'arrivée et la livraison des pizzas commandés par les membres du complexe effectuant les recherches et les travaux sur les cyborgs assassins. C'est de l'ironie corrosive, avec des blagues et de la légèreté, alors que tout autour la souffrance et l'horreur sont en train de marquer à jamais l'existence de cobayes, et de futures victimes. 
Mahmud Asrar semble à son aise aux dessins. Son style est moderne, et suffisamment acéré et anguleux pour donner corps et violence aux moments qui le nécessitent, tout en gardant une coolitude évidente le reste du temps. 
Si certains avaient pu être déçus par les débuts du titre Weapon X, ou ne pas accrocher avec l'intronisation d'Amadeus Cho en tant que nouveau Hulk officiel, voilà de quoi faire changer les opinions. Le crossover est extrêmement décomplexé et vise surtout à briguer le titre de blockbuster estival, la dose d'adrénaline du moment, pour lecteurs qui veulent du lourd et du calorique. Si vous êtes dans cette coeur de cible, bienvenus à bord. 




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ALL-STAR BATMAN TOME 1 : MON PIRE ENNEMI

All-Star Baman était annoncé comme un titre anthologique et hors continuité, avec différents artistes de renom prêts à se succéder le temps d'arcs narratifs distincts. Tout un programme alléchant, d'autant plus que nous trouvons aux manettes, pour les grands débuts, Scott Snyder et John Romita Jr. Le premier cité a abandonné son sceptre de scénariste sur la série régulière de Batman, mais il reste donc dans l'orbite du justicier qu'il a accompagné plusieurs années durant. Pour le coup, le voici guéri de son obsession pour le Joker (on l'a un peu trop vu, soyons honnête) et apte à repartir sur de nouvelles bases. En fait les premières pages ne sont pas très claires car l'action évolue à rebours. On part d'une situation donnée, pour petit à petit dénouer les fils qui y ont menés. Une structure narrative éclatée donc, avec de surcroît une sorte de compteur kilométrique qui rythme l'action, avertissant le lecteur du chemin parcouru et toujours à parcourir, pour la résolution de l'intrigue. Et on se rend compte que le vilain choisi pour All-Star Batman est Double-Face. Un ennemi intéressant et effrayant,  avec un coté sombre et psychopathe, qui formule ses habituelles machinations, mais aussi la version "Harvey Dent" qui se rend tragiquement compte du danger qu'il est devenu. C'est d'ailleurs pour cela qu'il met au courant son adversaire d'un lieu secret où il pourrait le mener, pour qu'il cesse enfin de nuire. Le problème est que l'autre partie de sa personnalité a prévu un plan diabolique pour l'en empêcher, qui englobe de lourds et peu reluisants secrets, dont tous les habitants de Gotham semblent être détenteurs. Bref, Batman va devoir faire un choix, à savoir emmener Dent dans ce repère mystérieux pour lui administrer un remède, ou échouer, probablement tué ou ralenti par la horde déchaînée de celles et ceux qui sont stimulés par la récompense de Double-Face, ou souhaitent conserver leur "jardin secret". Un méchant tellement dingue, avec des actions tellement absurdes et nihilistes (une pluie acide chargée dans les nuages, par exemple) qu'il en vient à ressembler (tiens comme c'est bizarre) au Joker...

Il y a de bonnes idées et des fulgurances qui vont probablement vous plaire, c'est certain. Batman la tronçonneuse à la main est un des moments les plus réjouissants de ces dernières années. La foule du bled paumé où atterri le Dark Knight, et l'appat du gain qui la pousse a prendre parti, est aussi bien vue, et montre que Snyder a encore pas mal de trouvailles dans son sac. Mais la course en avant assume parfois des tons grotesques, avec un Batman meurtri (face à KG Beast qui est à deux doigts de le briser) ou carrément lourdement handicapé (de l'acide dans les yeux) mais qui fini par s'en remettre en quelques minutes, comme si de rien n'était. Too much, vraiment. Pour mettre en valeur l'ensemble, Romita Jr se décarcasse et nous prouve que l'heure de la retraite n'a pas encore sonné. Requinqué par son arrivée chez Dc, et tout particulièrement par le rapprochement avec l'univers de Batman, le voici à nouveau en mesure de nous offrir des planches qui suintent le dynamisme et le mouvement, bien qu'elle soient, d'une certaine manière, toujours aussi empreintes des qualités et des défauts de l'artiste. On remarque encore cette manie de flirter avec la caricature et de torcher les visages sans soin particulier (ici on dirait vraiment du Kick-Ass), mais c'est indéniablement musclé et assez tonique pour faire passer aux lecteurs d'agréables moments. En complément nous avons une back-up story en quatre parties qui se focalise sur le personnage de Duke Thomas, par ailleurs bien présent dans l'histoire principale. Que lui réserve Batman? Pas un vrai rôle de Robin, puisqu'il n'a de cesse de répéter que l'heure est venue d'essayer autre chose. Declan Shalvey et Jordie Bellaire font du beau travail, comme ils en ont l'habitude, et sont les artisans de ce qui pourrait être une nouvelle dynamique dans le quotidien des héros de Gotham. Un All-Star Batman qui sort l'artillerie lourde et flirte constamment avec l'overdose, une sorte de blockbuster surdopé qui n'envisage pas la crédibilité comme argument de vente, mais plutôt la surenchère et le spectacle permanent. Enjoy (ou pas). 



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UNDERRATED COMICS part 3 : MICROCHIP (UNE VIE DANS L'OMBRE DU PUNISHER)

Dans l'univers Marvel, on trouve parfois des personnages secondaires ou effacés, attachants, potentiellement même très intéressants, mais qui doivent se contenter de ramasser les miettes, de vivre dans l'ombre de super-héros bodybuildés, qui carburent à la testostérone. Prenons le cas de David Linus Lieberman par exemple. Celui que nous connaissons sous le sobriquet de Microchip est un véritable génie informatique, capable de s'infiltrer dans tous les systèmes, même les plus sophistiqués. Certes il évolue dans les années 1990, à une époque où les balbutiements d'Internet et la Super Nintendo en disent long sur le degré d'évolution en la matière… 
Microchip a entamé une croisade personnelle contre le crime, ne serait-ce que pour racheter la mémoire de son père, qui trafiquait dans les armes. Sa route croise malheureusement celle du Punisher, et là il faut être honnête, son existence devient plus un long suicide programmé qu'autre chose. Le Punisher l'utilise comme aide de camp, celui qui s'occupe de la logistique, et humainement parlant, si nous avons parfois l'impression qu'il existe une vraie complicité entre les deux hommes, un autre épisode nous prouve le contraire, et les rapports restent globalement trop froids pour qu'on parle d'amitié. Linus possède un fils illégitime qui va trouver la mort, lorsque celui-ci aura la mauvaise idée de donner un coup de main dans la lutte éprouvante contre le caïd du crime, Wilson Fisk. A partir de là, Microchip s'assombrit, se radicalise lui aussi. 

Doté d'un embonpoint certain, obligé à un certain moment de fréquenter un psychiatre pour se remettre sur de bons rails, le pauvre Microchip a de plus en plus de mal à supporter les méthodes de Frank Castle et à un certain point, en 1995, il décide d'intervenir, considérant que ce dernier a perdu de vue le but principal de sa croisade, et qu'il est devenu dangereux pour lui-même. Il remplace le Punisher par un ancien soldat de la Navy, Carlos Cruz, et il tente d'emprisonner Castle pour son propre bien (dans une prison factice semblable en tous points à l'appartement des jours heureux avec Maria, en famille) et de lui faire comprendre à quel point son existence a basculé du mauvais côté. Mais lorsque le Punisher se libère, ivre de rage, c'est pour décider de tuer tout le monde, y compris son allié fidèle. Une fin tragique des mains du seul ami potentiel que Linus avait réussi à conserver, année après année... 
Marvel exhume Microchip durant la période du Dark Reign, lorsque The Hood propose une entente pour se débarrasser du Punisher, en échange du retour à la vie du fils décédé. Là encore les choses finiront très mal et s'il est une leçon à retenir, c'est qu'il est impossible de fréquenter un individu comme Castle, et de l'aider sur le long terme, sans en payer le prix. 
Microchip aujourd'hui serait probablement à son aise, étant donné à quel point l'informatique et les technologies modernes sont devenus incontournables. On l'imagine donc bien en train de donner de bons tuyaux à Castle, et de mettre au point de nouvelles stratégies pour se débarrasser de tous les criminels... ou plutôt tout simplement on le préférerait à la retraite, en train de télécharger illégalement les meilleures séries sur le net, pour passer de bonnes soirées au coin du feu, tellement méritées après des années de violence et de lutte non reconnue. Sacré Microchip, qui méritait bien un peu plus de considération.




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Le Punisher en mode War Machine avec Clayton Crain



NIGHTWING REBIRTH TOME 1 : PLUS FORT QUE BATMAN + CONCOURS NIGHTWING REBIRTH URBAN COMICS

Il fut tout d'abord un acrobate précoce et doué, avant que ses parents ne soient assassinés dans un cirque. Il fut le pupille de Bruce Wayne et le premier Robin historique. Il parvint à s'émanciper pour endosser le costume de Nightwing, et il devint espion et agent secret sous le patronyme laconique de l'Agent 37. Désormais le revoici en pleine forme. Rebirth continue son opération de retour aux fondamentaux et permet aux nouveaux lecteurs attirés parce qu'ils ont vu de la lumière et entrés pour jeter un œil, de se familiariser avec Dick Grayson (même si l'impasse est faite sur toute la période des Titans). On appréciera que l'épisode  Rebirth proprement dit constitue un excellent starting-point, qui fait la jonction entre ce qui s'est passé ces mois derniers avec Tom King au scénario, et les tout premiers balbutiements des New 52, lorsque la Cour des Hiboux occupait les pensées et les pages des Bat-séries. Nous les retrouvons en effet, ces Hiboux, dans cet épisode un peu particulier. Nous frayons aussi avec Damian, qui est un peu le petit frère assumé de Dick, mais également Helena Bertinelli, qui en profite pour annoncer le titre des Birds of Prey, que Urban Comics publie dans Récit Complet Batman. Bon soyons sérieux, le travail de Seeley et Paquette est juste une mise en bouche pour ce qui suit, le premier arc narratif qui va démarrer vite et bien, avec un Grayson qui opère dans le plus grand secret, en apparence au service du parlement de la Cour des Hiboux, en réalité préoccupé par le moyen de les faire chuter, à long terme. Il n'est pas seul, car un nouveau compagnon d'arme lui est "imposé", et celui-ci se débrouille particulièrement bien au corps à corps, semble plein de ressource, froid et calculateur, et dans ses méthodes, prendre le contrepieds des enseignements de Batman. Ce que Nightwing comprend vite, dans la douleur. 


C'est un peu comme si la relation qui unit Dick et Batman continuait d'évoluer, et pas toujours dans le sens attendu. Pour être capable de comprendre et suivre celui qui se présente comme Raptor, Nightwing va devoir "oublier" certaines des leçons de son mentor, pour un raisonnement et un cheminement différent, au point qu'on peut en effet plaisanter en se demandant qui devient le side-kick de qui. Raptor est certes embauché par les Hiboux pour surveiller et coacher notre héros, mais il s'avère d'emblée attachant et doté de cette touche de coolitude cynique qui en fait un personnage stratifié et potentiellement fort agréable à écrire. Tim Seeley joue beaucoup sur l'humour, dédramatise avec de la distanciation et une ironie décapante, même quans les situations mériteraient une approche sérieuse et dramatique (comme le cas de réfugiés entassés dans les cales d'un navire, juste considérés bons à sauver car potentielle main d'oeuvre pour les Hiboux et leurs affaires...). Le dessin de Javier Fernandez colle bien au ton de l'album, assure un travail et une lecture agréables, sans pour autant toucher au génie. 
Le tome 1 de la série targuée Rebirth reste donc une bonne surprise, pour un Nightwing qui n'en finit plus de revendiquer et chercher l'indépendance, et se retrouve malgré lui pris dans un jeu où les joueurs gardent tous de bons atouts dans la manche, et où bluffer est une condition indispensable pour remporter la partie. Les fans de Dick Grayson devraient apprécier. 




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CONCOURS NIGHTWING REBIRTH : Remportez un des trois tome 1 mis en jeu par Urban Comics. Pour jouer, rien de plus simple. Il vous suffit de nous laissez un commentaire, avec vos coordonnées pour être joints en cas de succès. Dites nous juste pourquoi vous aimez Nightwing, et l'affaire est entendue.
Et pour avoir une seconde chance de gagner, allez faire un tour sur notre page Facebook et participez une seconde fois!



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SPIDER-MAN BLUE : L'INOUBLIABLE GWEN STACY PAR JEPH LOEB ET TIM SALE

Peter Parker aussi est un nostalgique; c'était mieux avant. En tous les cas, la vie était plus simple, et pourtant nous ne parlons pas d'une époque où l'existence était de tout repos et sans danger. Mais les premiers combats de Spider-Man avaient cet air faussement innocent et naïf, qui ont fait de l'époque de Stan Lee, Steve Ditko puis John Romita Sr, un souvenir inégalable et inoubliable pour tant de lecteurs. Puis est arrivé le grand drame qui marqua à jamais le destin du personnage, la mort de Gwen Stacy, la jolie blonde, la petite amie idéale, même si plus tard Peter se mariera avec Mary Jane Watson. Rien ne lui fera jamais oublier ce premier amour bouleversant, qui continue de le hanter comme une ombre. C'est la raison pour laquelle il monte parfois dans son grenier, les jours de Saint-Valentin, enregistrer sur cassette de petits discours, qui sont destinés à celle qui n'est plus. Ce prétexte est idéal pour permettre à Jeph Loeb de revenir sur ces années magiques de Peter Parker, entre un combat contre le Bouffon Vert et l'emménagement dans son premier appartement, en tant que colocataire du fils de son ennemi (Harry Osborn), la rencontre inopinée de l'affriolante Mary-Jane et la tentative maladroite de séduire Gwen Stacy... C'est toute notre jeunesse, mais aussi celle du neveu de May Parker, qui est ici revue et corrigée, tout en conservant un grand respect du matériau d'origine, le long de six épisodes qui suintent la classe, l'amour des comics, et le regret des certains reflexes narratifs, qui aujourd'hui n'ont plus cours. Spider-Man Blue comme le blues qui résonne dans le cœur de ceux qui se souviennent et qui parfois se penchent en arrière, pour se remémorer ces instants fondateurs.


Si cette histoire fonctionne aussi bien, c'est aussi parce que le talent du scénariste s'accorde parfaitement avec les dessins de Tim Sale. Celui-ci offre une version merveilleuse des potentielles petites amies de Peter Parker : Mary-Jane est pétillante et magnétique, Gwen est d'une beauté naturelle à couper le souffle. Les deux merveilles sont qui plus est affublées d'une garde-robe vintage et à couper le souffle, qui les rendent à jamais iconiques. Peter a bien du mal à choisir et tout le microcosme qui gravite autour de lui est attachant, dépeint avec justesse. Ainsi sont amenés sous les feux des projecteurs Flash Thompson, Harry Osborn, la tante May ou les criminels costumés comme Kraven et le Vautour. Les pièces du puzzle s'assemblent avec perfection aussi bien au niveau de la narration, que du côté de la partie graphique. Ce sont des choses que nous avons déjà lues et déjà vues, mais présentées sous cet aspect modernisé qui enchante, tout en conservant une évidente patine authentique. Après un travail similaire sur Daredevil (Yellow/Jaune, coté code couleur) Loeb et Sale choisisse d'évoquer le passé à travers les premiers frémissements sentimentaux de Peter Parker, ce qui humanise fortement une trame très sensible. Le lecteur moderne réalise alors combien le duo Lee et Romita a été fondamental, non seulement dans l'histoire du Tisseur de toile, mais tout simplement des comics moderne : c'est une leçon magistrale sur comment écrire une histoire, comment faire sentir au lecteur les personnages aussi proches de lui, comment mélanger soap opera et super héroïsme en conservant une tension continue. 
Publié en VF (Spider-Man Bleu) chez Panini Comics (collection 100% Marvel, puis dans un Marvel Icons consacré à la série des "couleurs" de Loeb et Sale). Chez Hachette dans la collection Marvel de référence, tome 28. 



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BILL SIENKIEWICZ'S TRIBUTES : HOMMAGES EN IMAGES

Ce mardi nous allons parler de petits chef d'oeuvres que nous aurions préféré ne jamais voir. Il s'agit bien entendu des hommages réguliers que l'artiste incontournable Bill Sienkiewicz publie sur les réseaux sociaux, suite à la disparition de personnes célèbres, de celles et ceux qui l'ont touché, ému. Ces portraits sont d'une grande justesse, et ils conservent une touche réaliste qui s'accorde très bien avec les tentatives artistiques plus personnelles et abstraites, qui font du dessinateur un maître reconnu dans le monde entier. 
Le problème est que cette galerie de portraits en en constante évolution, et qu'il y a fort à parier que l'année 2017 sera complétée, d'ici fin décembre, par d'autres grands noms qu'on souhaiteraient ne pas y voir figurer. Sienkiewicz fascine par ces instantanés , ces petits "tributes" qui viennent scander le carnet nécrologique de nos références culturelles, et fixer plus encore ceux qui ne sont plus, dans la grande mémoire collective. 
Sauriez-vous tous les reconnaître?














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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

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