TITANS BIENVENUE À MANHATTAN : RECIT COMPLET JUSTICE LEAGUE. 5

Les Titans sont de retour en kiosque, et comme la fois précédente, nous avons le droit à un bon paquet d'épisodes, pour un prix fort raisonnable, dans un hors-série. Cette fois le lecteur est invité à faire la connaissance  d'un membre moins important de l'équipe; Mal Duncan a milité chez les Titans, mais il a décidé de renoncer à ses pouvoirs, en allant solliciter l'aide de la société Meta  Solutions, qui est capable de guérir tout porteur de faculté exceptionnelle. Par la même occasion, il a proposé à Karen son épouse, de passer une visite médicale. Celle-ci est en effet le Bourdon, et même si ses pouvoirs sont remarquables, elle semble avoir du mal à les maîtriser et vivre avec. Pendant ce temps-là les Titans se sont trouvés une nouvelle maison. Ils s'installent dans une tour, dont la forme n'est pas sans rappeler leur célèbre QG historique, et qui se situe sur l'île de Manhattan. Manhattan... comme le fameux docteur de Watchmen, dont on nous rabat les oreilles depuis des mois, et qui pourrait être à l'origine de l'intégralité de l'univers New 52... bref vous l'avez compris, la série continue de tisser peu à peu des liens avec cette incroyable vérité, même si pour l'instant cela n'apparaît qu'en filigrane, avec notamment les souvenirs communs que partagent Wally West et Superman, deux des anciens rescapés de l'univers DC traditionnel, et qui doivent vivre au milieu d'amis et collègues qui n'en n'ont pourtant aucun souvenir.


Mais revenons à Meta Solutions. Comme vous l'aurez compris, la capacité d'ôter des pouvoirs cache quelque chose, notamment le stockage et l'utilisation à des fins criminels de ces dons merveilleux. Il faut dire que derrière l'équipe dirigeante de cette société, se cache en fait les Cinq Redoutables, un groupe de super criminels ennemis traditionnels des Titans. Bref, comme dirait la Chose, qui n'a rien à voir avec l'univers DC, ça va castagner. Finalement le récit de Dan Abnett parvient à nous maintenir éveillés d'un bout à l'autre, c'est sympathique, du mainstream décomplexé qui se lit agréablement. Brett Booth est en mesure d'illustrer le tout avec vigueur, dans un style héritier des années 90, ma foi plutôt soigné, d'autant plus que Norm Rapmund est à l'ancrage, lui aussi parfaitement adapté au ton de la série. 
Urban Comics nous propose en outre le premier annual de la série, une histoire de confiance et d'entente entre les héros de la Justice League et leurs héritiers membres des Titans, cette fois dessinée par Minkyu Jung. Là encore on ne peut pas se plaindre, car ce sont des pages plutôt agréables, et ceux qui aiment le vintage pourront relire le 7e épisode de la série classique de Perez et Wolfman, qui permet au nouveau lecteur de découvrir qui étaient à l'époque les Cinq Redoutables, tout en se remémorant la réconciliation poignante entre Cyborg et son père, destiné à mourir quelques semaines plus tard. Pour moins de 6 euros, vous avez toutes les raisons du monde de vous laisser tenter par ce riche menu.


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LA MORT DE BEN GRIMM - R.I.P THE THING (ALMOST DEAD)

(Almost) Dead. C'est la rubrique (irrégulière) qui revient sur le trépas des plus grands héros des comics, et démontre combien finalement la mort se soigne très bien, avec le bon traitement.

Ben Grimm is dead. La chose. Ce bon vieux Ben. Et pourtant vous l'avez vu en pleine forme dans Marvel Two-In-One pas plus tard que mercredi dernier (ceux qui lisent en Vo). Quelque chose cloche, non? Remontons le temps jusqu'en 2004. C'est alors Mark Waid qui écrit la série Fantastic Four, et les dessins sont de Mike Wieringo, et Howard Porter. Les FF connaissent des drames terribles, à cause de ce qui ressemble bien (sur le moment...) à l'affrontement définitif avec Fatalis. Ce dernier a enlevé Franklin Richards, et le garçon doit séjourner quelque temps en enfer! Doom s'empare aussi de l'esprit de la toute petite Valeria, dont il a permis la naissance grâce à sa technologie, et pousse les Fantastiques dans leurs retranchements. Reed finira par triompher de son ennemi, le condamner à son tour aux enfers, non sans être défiguré lui aussi, cruelle symétrie. Pour se venger, il s'en va occuper le Château de Fatalis en Latvérie, qu'il libère du joug et des souvenirs du dictateur. Toutefois, les Nations Unies s'insurgent, les pays voisins attaquent, et Reed choisit en définitive de vivre reclus à jamais dans une dimension de poche, où il pourra cohabiter avec son grand ennemi, devenant son éternel geôlier. Sauf que celui-ci le trompe une fois encore, que les autres Fantastiques arrivent maladroitement à la rescousse, et que Fatalis s'empare de l'esprit de Ben Grimm, menaçant de briser le corps de Johhny Storm avec ses grosses paluches de brique. Pas le choix, en dernier ressort, Reed abat une Chose possédée, et les Fantastiques sont anéantis, à jamais (rires).

Causes de la mort? Rayon de plasma à haute intensité, en pleine poitrine, à bout portant. Reed tente de le ranimer une heure durant, et on observe un trou béant là où s'est produit l'impact. Repose en paix, Ben. Enterrement, testament, les larmes, la culpabilité, les FF qui se séparent. Bref, la Chose est morte, vraiment morte, ce n'est pas juste une grippe ou la varicelle. Sauf qu'un jour... Reed téléphone à sa femme, partie se reposer chez ses parents. Il lui annonce qu'il va ramener Ben! Carrément. Logique, quand vous perdez un proche, il suffit de repérer où s'en est allée son âme, d'aller la chercher, de la replacer dans un corps conservé en parfait état (et qui possède toujours un "résidu psychique", et ne me demandez surtout pas pourquoi ni ce que c'est...). Quitte à inventer, en suivant les plans de Fatalis, une machine à se téléporter dans l'au-delà, paradis comme enfer. Mark Waid se lâche complètement. Autant jusque là son run m'avait semblé de grande qualité, plein d'idées chouettes et gonflées, autant là ça sent le dérapage les amis. 
Les FF vont dans l'au delà, des anges les repoussent, mais pour autant, rien ne les arrête. Et fatalement, ils finissent par tomber sur un Ben à forme humaine, qui leur explique que c'est bel et bien la fin de l'aventure pour lui, et qu'ils doivent l'accepter et se résigner. Mais les Fantastiques sont têtus, pas question de laisser leur ami en paix au Paradis (un peu égoïste comme manière de procéder, non?). Alors ils insistent, ils rusent, et au dernier moment Ben a des remords, se rappellent qu'en fait, si, la vie de famille a du bon, que la dynamique de groupe lui manque, que sans lui il n'existe plus rien. Changement d'avis, et convocation devant Dieu lui-même, pour un entretien décisif. Et là, roulement de tambours...



Dieu est Jack Kirby! Métaphysique appliqué au neuvième art, avec un dessinateur/créateur dans tous les sens du terme, qui finit par prendre ses outils, et "réparer" ce qui avait été défait durant le run de Waid. Cosmétique de l'extrême par un scénariste qui ose un des trucs les plus incroyables de l'histoire des comics américains. Une sorte de reboot esthétique, un pied de nez sidérant, qui renvoie les FF au statu-quo initial, par une intervention toute puissante, celle là même que l'artiste insuffla aux héros en leur donnant corps la première fois.
Ben Grimm, du coup, va beaucoup mieux. Ces épisodes vraiment déroutants et hors du commun ont été publié en France par Panini dans la défunte revue Marvel Legends. 



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ROYAL CITY TOME 1 : FAMILLE DÉCOMPOSÉE (ATTENTION CHEF D'OEUVRE!)

Commençons donc la semaine, par une merveille. Vous avez déjà lu (et aimé) Essex County, oeuvre majeure et précoce du formidable Jeff Lemire? Si vous êtes plutôt fans de ce type de récit intimiste et qui place au centre de la scène des histoires profondément humaines, avec des rapports familiaux en plein délitement, Royal City est la lecture qu'il vous faut. Imaginez donc Essex County, compilé sous forme de graphic novel, devenir une série régulière à cadence mensuelle. Vous y êtes, c'est beau, c'est grand.
La famille Pike est le centre de gravité de ces cinq premiers épisodes. Tout démarre lorsque le père, Peter, fait une crise cardiaque en pleine nuit, alors qu'il vient de se disputer une énième fois avec sa femme, à cause d'un banal en-cas avalé à la sauvette. Fait particulièrement étrange, avant de défaillir, l'homme a perçu la voix de son fils Tommy, derrière les grésillements de l'une des vieilles radios qu'il aime tant bichonner. Patrick, le fils ainé romancier, et marié avec une star du cinéma (bien que cette union soit fort bancale...), retourne à Royal City pour aller au chevet de son père hospitalisé, dans le coma. Mais son troisième roman se fait attendre, il a besoin de l'argent des avances, pour un texte qui n'est pas écrit, et sa vie personnelle est en plein bouleversement. La situation est encore plus terrible pour Richie, le frangin, qui a sombré dans l'alcoolisme et les petits larcins, ou Tara, la soeur, dont le projet de rénovation de l'espace urbain de la ville se heurte au fait qu'il suppose le licenciement des ouvriers de la grande usine locale, là où son mari est contremaître. Quand à la mère, elle est devenue acariâtre, tranchante, et tente de dissimuler qu'elle a une relation avec un amant, de retour en ville. Royal City, un bled paumé en pleine décomposition, où les âmes se mettent au diapason de l'absence de perspective... Et chacun est régulièrement accompagné par Tommy, ou plutôt une version toute personnelle de Tommy


Petite détail d'importance, le Tommy en question, ou les "Tommy" en question, est en effet censé être...mort, noyé dans une rivière. Un drame qui a bouleversé la routine familiale, au point que personne n'en est sorti indemne, comme vous allez le lire et découvrir. Je cesse de faire durer le suspens et j'émets le verdict final : Royal City est un chef d'oeuvre, une merveille, tout simplement. Jeff Lemire revient vers ses premiers amours, ce qui a fait de lui le talent pur qu'il a ensuite affiné et perfectionné. Un drame intimiste, étrange, dérangeant, nostalgique, doux-amer. Le style graphique reste du Lemire, c'est à dire que le dessin est assez brut, vise à l'essentiel, et dans le même temps il est indéniable qu'aujourd'hui l'auteur canadien est capable de compositions remarquables d'intelligence, qu'il sait raconter une histoire avec une dextérité bluffante, aussi à l'aise avec le texte, qu'avec les images. J'ajouterais même, avec les non-dits, et les non-vus, qui enrichissent ce premier tome de Royal City.
Ce fantôme qui hante le récit, c'est aussi l'excuse, le poids, qui ruine inéluctablement l'existence des membres de la famille Pike. Tous ont échoué à un moment donné, ou ont choisi de perpétrer un mensonge rassurant, qui va devoir s'effacer, pour que la vérité permette d'aller enfin de l'avant. Mais dans la douleur, avec courage.
Le tout est raconté dans une ville en plaine perdition elle aussi, ancien fleuron du canada industriel, aujourd'hui condamnée à se réinventer en quelque chose d'autre, ou de mourir inéluctablement, étouffée par le chômage et l'ennui. Royal City, à travers les aquarelles émouvantes de Lemire, est le prolongement de la trajectoire de vies perdues, confuses, qui sont aussi, d'une certaine manière, celle de monsieur tout le monde, peut-être la votre, la mienne. Un grand bonhomme, un grand artiste, ce Jeff Lemire. 



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HARLEY QUINN REBIRTH TOME 1 : BIENVENUE CHEZ LES KEUPONS

Il n'existe pas une seule et unique interprétation du personnage de Harley Quinn; ceci est valable à travers le temps, depuis sa création, mais aussi dans l'instant présent, avec ce qu'elle est aujourd'hui dans la réalité éditoriale chez DC Comics. Par exemple, l'incarnation en psychopathe cynique et sans sens moral, que nous trouvons au cinéma dans Suicide Squad, est mitigée par la Harley plus loufoque et humaine, que nous lisons dans sa série régulière. Cette dernière est arrivée à son terme, mais elle est relancée tout de suite avec l'étiquette Rebirth, sans pour autant que le scénario ou l'équipe artistique justifient un tel subterfuge. Il s'agit là clairement d'une démarche marketing, pour vendre le plus possible de numéros 1. Amanda Conner et Jimmy Palmiotti en profitent au passage pour retoucher subtilement les origines de la promise du Joker; celles-ci ne sont pas complètement chamboulées mais comme vous pourrez le lire, elles sont en partie modifiées, sans pour autant trahir les intentions de départ . Je ne vous cache pas que je suis franchement déçu par ce qui se trouve dans ce que nous vend la version Rebirth de la petite amie du Joker. Harley nous présente sa vie quotidienne, son amie et compagne (Poison Ivy) avec qui la relation saphique est toujours assumée par les auteurs, ainsi que la galerie de partenaires, amis, collègues, rôles secondaires de la série, qui sont les mêmes que ceux que nous avons rencontrés ces mois derniers. L'humour est par moments un peu frelaté et on a l'impression que les blagues fusent, mais avec une insoutenable lourdeur, et ne sont pas de première fraîcheur... on se croirait dans un mauvais Deadpool. D'ailleurs nous notons également le retour du personnage de Red Tool, qui est plus qu'un clin d'œil appuyé au mercenaire de chez Marvel. La Maison des Idées est parodiée aussi par le truchement d'événements déjà vus et revus des centaines de fois dans les comics, avec une invasion zombie provoquée par une contamination, qui fera immanquablement penser aux plus anciens à la guerre Kree-Skrull des Avengers, version vintage. Vous comprendrez de quoi je parle en feuilletant ces pages un jour prochain (et en voyant ces vaches extra-terrestres, ensuite passées à la moulinette, avant d'arriver dans la chaîne alimentaire). 

Des zombies certes, mais aussi des punks (qui sont un peu les zombies de la musique, non?). Harley qui infiltre un groupe punk et se grime de manière assez convaincante, c'est aussi au menu de ce premier tome de Rebirth. Une bonne excuse pour érotiser à fond pas mal de moments, et tenter de petits parallèles avec les Sex Pistols et la légende du punk. Mais on se  demande tout de même pourquoi ces choix, pourquoi cet humour lourd et qui finit la plupart du temps à plat. Pourquoi ne pas plus exploiter ces instants où le passé de Harley ressurgit et pourrait donner plus d'épaisseur à un personnage, emporté dans un tourbillon d'inconséquences et de vaine pochade, comme cet épisode avec un robot géant, qu'il vaut mieux taire sous peine de devenir méchant?
Pour le reste le dessinateur Chad Hardin (confirmé sur le titre) est un bon choix car il parvient à traduire avec son trait burlesque et inspiré le côté déjanté et peu sérieux que les scénaristes entendent insuffler à cette histoire, mais ne nous y trompons pas, il n'y a absolument aucun fond là-dedans, ni aucune idée directrice intéressante, qui pourrait justifier que Harley Quinn s'apprête à profiter de Rebirth, pour aller défricher de nouvelles voies et gagner en profondeur. Bret Blevins et Joseph Michael Linsner sont aussi de la partie, là encore c'est fort honnête et apprécié.
Pour l'instant Harley Quinn se contente de sourire, à condition d'avoir l'humour facile, et de cuisiner avec encore et toujours les mêmes recettes. Bref rien de surprenant si certains décideront de changer de crémerie. 


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MOON KNIGHT TOME 3 : LA FIN DE L'EXCELLENT RUN DE JEFF LEMIRE

Toute la carrière de justicier Moon Knight est basée sur ses problèmes psychologiques, ses multiples identités fragmentées, qui font que Marc Spector n'est pas toujours lui-même, et que la vérité est bien souvent insaisissable. Ce n'était pas évident pour Jeff Lemire, de reprendre cette série, car nous avions l'impression que tout avait été plus ou moins dit auparavant; pour autant le génial scénariste canadien s'est attelé à la tâche en reprenant -un sacré pied de nez- tous les éléments que nous connaissions déjà. Mais Lemire n'est pas si intéressé par la résolution du problème, ce n'est pas dévoiler définitivement et clairement l'identité dominante de Marc Spector qui l'intéresse, mais plutôt le cheminement le jeu avec la réalité, ou ce que nous percevons comme telle. En somme le but et l'objectif final sont moins importants que le voyage pour y parvenir... et quel voyage! 
Ce tome 3 nous le confirme, ce fut un run de grande qualité, artistiquement irréprochable, d'autant plus que les dessins de Greg Smallwood sont extraordinaires, car ils transmettent des émotions fortes et un style qui suinte la folie lantente. Il enrichit le récit par des solutions visuelles et un montage des planches qui donnent en permanence la sensation de danser sur le rasoir, le précipice, mais on ne tombe jamais dans l'abstraction ou le brouillon, on est juste happés par le merveilleux froid et clinique qui se dégage de certaines pages, à mi-chemin entre classicisme et expérimentation.

C'est aussi une histoire d'acceptation que ce tome 3. Spector est malade. Son esprit est fragmenté et plus que de prétendre guérir et de devenir enfin quelqu'un de stable, unique et rassurant (vive la norme dominante), il finit par intégrer définitivement ses différentes identités, comme autant de facettes de son existence, sans lesquelles il ne serait pas vraiment ce qu'il est aujourd'hui. La grosse blague dans l'histoire, c'est que le mal absolu est donc Konshu, ce dieu lunaire, qui lui aurait conférer des pouvoirs. D'ailleurs, nous gardons le conditionnel... en est-il bien ainsi? On referme ce volume, et donc on quitte Jeff Lemire, sans avoir résolu cela non plus. Pourtant nous en sommes très heureux; nous avons assisté à 14 épisodes qui frôlent le sans-faute, sans avoir besoin de se mêler au reste du Marvel Universe, complètement autonomes, et jouant avec la démence et le concept même de réalité. De plus mis en couleur de manière éblouissante par Jordie Bellaire, qui rappelons-le est aussi pour beaucoup dans la prestation magistrale de Smallwood. Ces trois tomes de Moon Knight par Jeff Lemire sont vraiment des indispensables, et font partie du tout meilleur de la production de Panini ces dernières années. 


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INHUMANS JUDGMENT DAY : UN ONE-SHOT POUR L'AVENIR DES INHUMAINS

L'heure est venue pour Al Ewing de tirer un véritable bilan de sa prestation sur les Inhumains (notamment le titre Royals), et de distribuer les cartes pour une nouvelle partie, encore à jouer, pour ces personnages.
Il faut dire que la situation n'est guère reluisante. Essayons un instant de faire semblant de n'avoir pas suivi les derniers rebondissements, et mettons nous dans la peau du néophyte, qui n'a rien lu chez Marvel depuis quelques années. Le voici avec sous les yeux une reine Medusa qui a perdu sa chevelure légendaire, et son souverain de mari, donné pour perdu Dieu sait où. Elle se sent responsable de la mort de Gorgone, et elle est l'instigatrice d'une grande découverte, celle de la race des Progenitors, et de leur cristaux primordiaux, une sorte de version ultime et originelle des cristaux terrigènes. Pendant ce temps Karnak est accusé d'avoir trahi la famille royale, et Maximus a évolué vers une sorte de super savant plus sage, lointain cousin du cinglé qui tramait en permanence contre son frère. Tout ceci, bien entendu, accompagné d'une galerie de nouveaux héros, qui sont apparus après que le nuage terrigène relâché par Flèche Noire ait provoqué l'éclosion du nombre d'Inhumains sur Terre. Capital pour ce one-shot, le Reader, qui peut effectuer trois "lectures" par jour, c'est à dire des déplacement spatiaux temporels, voire sur le plan astral. 
Pour mettre en image ce qui ressemble autant à un nouveau départ qu'à une conclusion inévitable, nous avons deux artistes différents, à savoir Kevin Libranda pour ce qui concerne le monde réel, et Mike Del Mundo qui gère le plan astral. Le premier cité fait de son mieux et c'est assez plaisant, mais c'est bien entendu Del Mundo qui assure le show avec une prestation délirante et touchante, une sorte de rêve en fusion dont se dégage une touche notable de pathos et d'émotion, comme lorsque Black Bolt et Medusa se retrouvent et échangent sur leurs sentiments réciproques, ou ce qu'il en reste à ce jour. Beau, juste, troublant.
Crystal, Noh-varr, et les autres sont là aussi, mais leurs rôles sont mineurs dans ce one-shot. Qui tombe à point nommé, au moment où l'évidence de l'échec des Inhumains saute aux yeux. Marvel a tout fait pour faire passer ces personnages en force, au détriment des mutants, pour des raisons principalement commerciales (les droits des X-Men que la Fox souhaitait conserver) plus qu'artistiques. Les lecteurs n'ont pas suivi, et au bout du compte ce sont les X-Men ET les Inhumains qui en ont fait les frais. Une série télévisée a vu le jour, mais elle est d'un niveau si pitoyable que la première saison n'aura normalement pas de suite, et c'est tant mieux. Judgement Day, avec une menace bigger than life qui semble vouloir juger les Inhumains et les forcer à envisager une nouvelle étape dans leur évolution, et une tentative de réincarner ces héros, ces créatures si particulières, de les replacer dans une fonction plus propre à leur assurer un avenir. Au boulot, il y a beaucoup à faire, et beaucoup à effacer. Courage. 



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BLACK MAGICK TOME 1 : L'INDISPENSABLE DU MOIS DE JANVIER CHEZ GLENAT COMICS

Avec un titre comme celui-ci, il va être question de magie noire, vous pouviez le deviner! Et du reste l'album s'ouvre sur une étrange cérémonie en pleine forêt, où sont invoquées les forces obscures des ténèbres, jusqu'à ce que la sonnerie d'un portable viennent interrompre le tout. C'est que l'une des participantes est aussi inspectrice de police, et elle est appelée sur les lieux d'une prise d'otages. Le criminel a expressément demandé à voir Rowan Black, et c'est donc avec un grand courage mais aussi beaucoup de questions en tête qu'elle accepte de se présenter, pour un échange contre les malheureux kidnappés du jour. Très vite, il s'avère que cette requête particulière a un sens : si le ravisseur a demandé à la voir, c'est parce qu'il connaît tout de ses activités nocturnes, de la part secrète de sa vie, celle la définissant comme une "sorcière", et ils semble résolu à l'éliminer. Dans le même temps il est évident qu'il est aussi manipulé et n'a pas le choix, pour autant il n'est pas possible pour Rowan de sauver les meubles et d'empêcher l'inévitable, à savoir que son antagoniste périsse par les flammes, après voir tenté de l' incinérer elle-même. 
Une double enquête commence alors, pour connaître les raisons qui ont poussé cet individu à se comporter de la sorte (et c'est ce que la police essaie de découvrir) mais aussi qui en a après Rowan Black, pour quelle s raisons ésotériques? Le mystère s'étoffe davantage lorsqu'un corps est repêché dans le fleuve, avec la main gauche coupée, celle que l'on appelle la main du diable, une mutilation typiquement satanique. Et 3 cailloux dans l'estomac, qui ne laissent rien augurer de bon.

Le quotidien de Rowan se complique diablement, entre les services de l'inspection générale qui fouine dans le dossier, même si c'est la routine, pour comprendre ce qui s'est produit, et le Marteau, une organisation secrète qui souhaite éliminer toutes les sorcières de la planète. Greg Rucka réussit un vrai tour de passe-passe, celui de mettre en place, en cinq épisodes au rythme parfait, tout un ensemble de personnages et de situations qui ne fait que faire monter la pression et l'envie d'en savoir plus, porté par une science de l'évolution des enjeux et des révélations digne des meilleures séries télévisées. Le dessin de l'australienne Nicola Scott est splendide, c'est visuellement du très grand art, avec un trait réaliste, détaillée, incisif, et des tons de gris qui instaurent une ambiance glauque à souhait, une sorte de long cauchemar qui ne dissipe pas à l'aube, mais accompagne la protagoniste même passée la matinée.. 
S'agit-il d'un polar, d'un véritable récit mystique, d'une volonté d'aller gratter derrière l'apparente banalité du quotidien pour rappeler que nous avons tous une vie cachée qui voudrait le rester? Un peu de tout cela, et l'oeuvre est dense, maîtrisée, et constitue assurément un des incontournables de ce début d'année 2018. 
Si j'avais (et j'ai toujours) de grosses réserves sur une bonne partie du run de Rucka sur Wonder Woman, il démontre ici que quand on lui laisse toutes les clés en main pour tisser un monde à sa mesure, il sait s'entourer et combler ses fans. Un sans faute, disponible chez Glénat Comics. 


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DAMAGE #1 : THE NEW AGE OF HEROES UNE PLAISANTERIE?

The New Age of heroes. C'est avec cette promesse que DC Comics nous propose toute une série de titres mensuels qui vont donner la part belles à de nouveaux personnages, et nous commençons notre tour d'horizon avec Damage, de Robert Venditti et Tony Daniel. En fait, dès la première planche, l'évidence s'impose, les comics c'est comme le tri sélectif. Si vous le faites correctement, ça permet de recycler, et donc rien ne se perd, tout se réutilise, y compris les années 90. 
Mais DC Comics ne s'est pas contenté d'aller puiser dans le container bleu, on trouve aussi une pincée évidente issue du container vert (déchets de Marvel Comics). Un type qui s'énerve et devient une brute colossale laissant derrière lui une destruction complète, et qui est poursuivi par les militaires? Bon sang mais c'est bien sûr, ce titre raconte les aventures de Ethan Avery, alias Damage (quoi, vous pensiez sérieusement que c'était Bruce Banner? Non, voyons...). Le pitch est donc sur la table. Ethan peut devenir Damage une fois toutes les 24 heures (le temps de récupération entre deux métamorphoses) et uniquement durant soixante minutes d'affiliée, avec le petit chrono en haut de vignette qui insiste sur le temps qui défile, et le besoin de s'enfuir pour ne pas retomber entre les mains de l'armée, qui aime créer des armes qu'elle ne pourra contrôler (un mantra des comics, les méchants militaires savants fous).
Alors que fait Damage quand il est Damage? Avec un patronyme pareil, essayez de deviner? Il joue du banjo, aide les vieilles dames à traverser sur les clous, ou bien il détruit tout, pulvérise, et trucide. Une seule de ces hypothèses correspond à la réalité. 
Tony Daniel au dessin joue à domicile. son style colle parfaitement à un déferlement de scènes spectaculaires et pas psychologiques pour un sou. Testostérone, violence, grosses armes et Suicide Squad en renfort, du pain bénie pour celui aime visiblement ça, et qui avec The Tenth avait déjà eu l'occasion de faire un brouillon. Venditti confirme ce qu'on a toujours pensé de lui, globalement cet auteur n'a rien de bien passionnant à raconter, et il le fait souvent sans inspiration, sans génie, le genre de scénariste qui va pointer le matin en arrivant au boulot, et repart dès la sonnerie en rêvant de faire des heures sup' pour se payer des vacances avec la famille. Tony Daniel lui a donné un coup de main, sérieux? Il fallait deux esprits pour en arriver à cette création...originale (hum...)?
Ah si coté nouveauté, le général Thunderbolt Ross est ici une femme, et on devine que Ethan va avoir un antagoniste ultra jaloux qui va lui causer des problèmes, au sein même de l'armée. On est tout excités à l'idée de lire mois après mois les rebondissements inoubliables qui nous attendent, du genre Damage qui endosse un short violet tout déchiré, l'apparition d'un Red Damage, ou de She-Damage. Excusez-nous pour ces inévitables spoilers.... Sauf si, bien entendu, la série s'arrête avant la fin de l'année, comme le prévoient les bookmakers avisés. 


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LE BOUFFON VERT, CE HÉROS : PHIL URICH LE GREEN GOBLIN

Au bout du compte, il y en a eu des Bouffons Verts! Norman Osborn fut le premier, mais d'autres endossèrent le masque et prirent le planeur, aussi bien dans sa propre famille, qu'en raison d'un concours de circonstances. C'est exactement ce qui est arrivé à Phil Urich, le neveu de Ben, le célèbre journaliste du Daily Buggle, qui connaît la véritable identité de Daredevil . C'est un accident qui l'a fait devenir le Green Goblin en 1995, dans une nouvelle série très étonnante pour l'époque. Si le jeune homme tombe un peu par hasard sur le laboratoire de Norman Osborn, il comprend très vite qu'utiliser le matériel entreposé est la meilleure façon pour lui de se sortir d'une mauvaise passe provisoire. Mais Urich n'est pas un monstre de sérieux, il est jeune, un peu inconséquent et tout aussi intéressé par le beau sexe (Joystick) que par la possibilité de se faire mousser, et jouer les héros momentanément. Alors il s'éclate. 
Sa personnalité se modifie subtilement quand il endosse le casque, dont les microcircuits lui confèrent des pouvoirs inattendus. Et forcément, quand on vole au-dessus de New York, on fini par rencontrer beaucoup de super-héros comme par exemple Scarlet Spider, le remplaçant momentané de Spider-Man. S'il a beaucoup à (se) prouver, il faut être honnête, la plupart des affrontements qu'il mène fait qu'on le trouve légèrement ridicule... pour autant avec le rire diabolique qui caractérise le Bouffon et l'enthousiasme du néophyte, il parvient tout de même à s'en sortir de justesse. Y compris contre des secondes pointures comme El Toro Negro ou des références comme le Super Bouffon; ou encore lorsqu'il s'agit de défendre son identité secrète face à Liz Allan Osborn, dont il sauve le fils. 

La carrière de ce Goblin là ne va pas durer très longtemps. Une année après son apparition, il doit déjà raccrocher le masque, lors du crossover Onslaught. Les ventes n'étaient pas extraordinaire et Marvel a pris le prétexte de ce grand événement mutant, pour effacer cette expérience sympathique. Face à une sentinelle géante donnant la chasse à tous les mutant de la ville, le Bouffon Vert nouvelle formule va sacrifier son matériel et sa carrière, dans un dernier geste héroïque, et en réalité futile. Il essaiera bien de réparer le masque, mais rien à faire, la technologie présente est trop complexe et il doit redevenir un simple apprenti journaliste, par ailleurs de suite au chômage. 
Le dessin fut l'apanage de plusieurs artistes dont le premier et plus notable est Scott McDaniel, un dessinateur vraiment particulier, dont les planches souffrent parfois d'une lisibilité aléatoire, mais qui proposent un découpage totalement explosif et révolutionnaire pour alors, avec des personnages grimaçants, déformés, un monde ultra expressionniste qui m'avait beaucoup marqué alors, comme lecteur, tout comme ce fut le cas lors de son passage sur l'excellent Fall from Grace de Daredevil. Tom De Falco lui saupoudre l'aspect super-héroïque de nombreuses pistes plus personnelles, créant du soap-opera sur planeur qui n'est pas désagréable, et correspond bien au style de l'auteur. 
Une époque plus naïve, et des épisodes jamais republiés en librairie, en Vf, et qui sont disponibles dans la revue mensuelle Marvel, sortie chez Panini, en tout début de carrière, après avoir relevé les droits détenus par Semic (sous le labem Marvel France).


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X-MEN UNIVERSE 2 : WEAPONS OF MUTANT DESTRUCTION ARRIVE CHEZ PANINI

Le second numéro du bimestriel X-Men Universe permet de se plonger dans le petit crossover événement du moment, chez les mutants, à savoir Weapons of Mutant Destruction. 
Il s'agit là d'un récit dingue, héritage des années 90, qui englobe les séries Totally Awesome Hulk et Weapon X, et démarre dans un numéro one-shot rebaptisé Alpha. La menace est constituée par une horde de nouveaux cyborgs chasseurs de mutants, ultra sophistiqués et indétectables de prime abord, qui se dissimulent sous l'apparence d'un humain (ou même d'un animal) banal, jusqu'à la transformation féroce et meurtrière. Amadeus Cho joint donc ses forces avec celles de Logan (la old version) et compagnie, c'est à dire Sabretooth, Lady Deathstrike, Domino et Warpath. Il faut dire qu'il a été attaqué dans l'espace par ces cyborgs, venus prélever un peu de son Adn pour leurs basses besognes. Chaque victime enlevée ou agressée fournit en effet une portion de ses pouvoirs, pour mettre au point l'arme ultime, et fatale.
Une haine aussi forte contre les mutants ne peut bien sûr cacher longtemps l'implication du Révérend Stryker, et son église de dingues illuminés pour qui la pureté du genre humain doit être préservée, en se débarrassant de tout ce qui porte le génome X. Un des point forts de ce début de crossover, c'est l'interaction conflictuelle entre Amadeus et les autres. Le gamin est un génie plus qu'un tueur né, et les méthodes des autres ne sont pas les siennes. Il n'est donc pas toujours à sa place, et va devoir se durcir un peu pour ne pas rester en arrière, ou pire. Ce crossover n'est pas là pour plaisanter, et pourtant Greg Pak dissémine pas mal d'humour dans le numéro Alpha, avec notamment une longue scène d'introduction qui voit l'arrivée et la livraison des pizzas commandés par les membres du complexe effectuant les recherches et les travaux sur les cyborgs assassins. C'est de l'ironie corrosive, avec des blagues et de la légèreté, alors que tout autour la souffrance et l'horreur sont en train de marquer à jamais l'existence de cobayes, et de futures victimes.


Mahmud Asrar semble à son aise aux dessins. Son style est moderne, et suffisamment acéré et anguleux pour donner corps et violence aux moments qui le nécessitent, tout en gardant une coolitude évidente le reste du temps. Greg Land lui reste fidèle à son habitude, ça sent le photoshopage et la décalcomanie personnelle à plein nez, et c'est dommage. Robert Gill, sur Hulk, est lui aussi intéressant, et la manière avec laquelle il tente de donner force détails et application à son travail n'est pas sans rappeler un Olivier Coipel encore acerbe. 
La revue permet aussi de découvrir deux épisodes de la nouvelle mouture de Generation X. Cette formation ne m'avait pas enchanté du tout la première fois, là c'est un peu mieux, et ça commence à ressembler à quelque chose. Christina Strain met du temps, mais on a envie, par moments de s'attacher à cette équipe de nouveaux venus, qui va de surcroît devoir se frotter à Monet St Croix (la mutante au nom droit sorti d'un Marc Dorcel), possédée par son frère Empate, qui se nourrit des émotions. En cadeau bonus l'épisode 3 de la série Jean Grey, ou la petite Jean (adolescente) s'en va trouver le Prince Namor au fond des océans, pour savoir comment il est possible de gérer une possession par la force Phoenix. Rappelez vous, durant Avengers Vs X-Men, l'atlante avait hérité d'une partie de ces pouvoirs formidables. Dennis Hopeless présente un Namor qui parle comme un jeune des lycées, et n'a guère de royal que le souvenir qu'il inspire aux lecteurs anciens. Victor Ibanez lui est convaincant, mais on referme ce numéro en se disant que le Prince des Mers est vraiment un personnage qui plus personne ne parvient à écrire correctement, et qu'on s'en sert désormais uniquement pour des moments drôles, ou de haute fourberie. Ce n'est pas la gloire.
Dans l'ensemble, X-Men Universe est un bimestriel à surveiller, avec du potentiel, un nombre étoffé de pages, et six euros cinquante seulement. Du genre, 80/90 centimes l'épisode, et du rififi chez les mutants. De quoi donner envie. 



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AVENGERS ZONE ROUGE : CONTAMINATION AVEC GEOFF JOHNS ET OLIVIER COIPEL

Aujourd'hui on fait un petit saut d'une quinzaine d'années (ou presque) en arrière, pour aller retrouver les Avengers de Geoff Johns, avant que ce dernier ne parte faire le bonheur de DC Comics, dont il a refaçonné de bien des manières l'univers narratif. Zone Rouge, où déjà le nom vous donne un indice du grand méchant de l'histoire...
Il ne fait pas bon aller faire un tour du coté du Mont Rushmore... Une mystérieuse substance rouge, une sorte de gaz ultra toxique, se répand et sème la mort de manière inexorable. Voilà pour le pitch, résumé en une seule petite phrase, de cette saga des Vengeurs que lecteur découvre articulés autour de Captain america et Iron Man, avec la Panthère Noire, mais aussi Vision, et des recrues moins "performantes" comme le Valet de Coeur, Miss Hulk, Warbird (Carol Danvers en phase de sevrage à l'alcool). Les Avengers sont présents sur les lieux pour tenter de percer le mystère et participer aux opérations sanitaires. On pense bien entendu à un acte terroriste, cela va de soi. Mais la réalité est toute autre. Sans vouloir vous gâcher la surprise d'entrée, disons que les coupables ne sont pas ceux que l'on croit, et qu'il faut parfois donner un coup d'oeil chez soi, en haut lieu, pour se rendre compte de combien le monde est complexe et cruel. Cela dit, Johns recourt à un dernier artifice qui replace le mal, le vrai, au centre de la scène, avec un des grands ennemis historiques de Captain America, et de l'Amérique tout court, qui tombe le masque. Un indice : il est de la même couleur que la brume maléfique qui tue tout le monde dans son sillage. Un autre indice, cela fait des mois qu'il se cache sous le masque du Ministre américain de la défense, un certain Dell Rusk. Si vous êtes fortiches en anagrammes et en américain, vous avez deviné. Et si vous n'avez pas compris, je ne sais plus quoi dire...

Red Zone, c'est aussi l'occasion de voir à l'oeuvre le frenchy Olivier Coipel, alors à ses premiers travaux pour Marvel. Et de constater qu'il avait déjà un sacré coup de crayon, probablement parfait pour ce type de saga mainstream et super-héroïque. Parmi les moments de bravoure, citons Miss-Hulk, qui finit par être contaminée par la brume rouge, qui se combine elle même avec son sang vicié par les rayons gammas. Du coup, elle sombre dans un accès de folie et perd un peu ses nerfs, ce qui sera le prétexte à un arc narratif juste ensuite, dessiné par Scott Kolins (A la recherche de Miss Hulk)... Ou encore les scènes à la Apocalypse Now, avec les hélicoptères de l'armée qui investissent le site, mais aussi les apparitions du Valet de Coeur, un personnage controversé qui faisait à l'époque partie du roster des Avengers. Une véritable bombe à retardement, qui menaçait d'exploser au visage des plus grands héros de la Terre. D'ailleurs, il a fini par le faire, et il y a eut des dégâts. Je terminerais en remarquant que ce story-arc est aussi la première grande manifestation des pouvoirs déchaînés de la Sorcière Rouge. On se rend bien compte que la belle Wanda a tout pour passer directement en première division, sans jouer les barrages. Et comprend mieux comment elle a pu, par la suite, prendre une telle ampleur et mettre au tapis les Avengers, au point d'être responsable de la dissolution du groupe, puis de la formation des New Avengers propres à Bendis. Cerise sur le gâteau, de petites dissensions minent les héros de l'intérieur, comme le passif entre Tony Stark et T'Challa (accusé d'être un espoin au sein des Avengers), ou encore le gros contentieux entre Peter Gyrich, représentant du gouvernement, et Sam Wilson, le Faucon, qui lui laisse même l'empreinte de son poing droit en pleine mâchoire. 
Panini proposa cette "Zone Rouge" pour un peu plus de dix euros, dans la collection Best Comics. Une vraie opportunité pour lire une histoire de qualité, sans pour autant sacrifier son porte monnaie. En attendant que n'arrive un Marvel Icons "Les Avengers de Geoff Johns" un de ces prochains jours? 


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BLACK PANTHER - LE MONDE VA DISPARAÎTRE ! (MARVEL VINTAGE)

Dans les années 70, Marvel avait laissé s'échapper Jack Kirby, qui s'en était allé poursuivre sa légende personnelle chez le concurrent, DC Comics. Au passage, il réalisa là-bas des choses inoubliables comme le Four World et la série Kamandi. Mais dans la seconde partie de la décennie, kirby décida de revenir au bercail, avec la promesse d'avoir une liberté créative absolue. Il se met alors au travail sur un run de Captain America de plus de 2 ans, mais aussi s'attelle à la première série régulière de l'histoire consacrée à un super héros de couleur, Black Panther. Il faut dire que Kirby connaissait parfaitement le personnage, pour l'avoir fait débuter avec Stan Lee, sur les pages de Fantastic Four 52 en 1966. Entre-temps, La Panthère était apparue de-ci de-là, comme par exemple dans la revue anthologique Jungle Action, pour des épisodes qui abordent de front les différences et les incompréhensions entre les peuples, races et traditions, avec une grande intelligence. Mais voilà, quand le King fait son retour et qu'il prend en main l'autre King (celui du Wakanda), il ne tient absolument pas compte de ce qui a été écrit entre-temps, par Don McGregor surtout. Loin des velléités d'engagement politique de ce dernier (une saga sur le Ku-Klux-Klan reste inachevée), kirby démarre en trombe avec ses propres idées, et prend le contre-pied de ce qui était attendu. Ce n'est pas le côté souverain africain et diplomate qui est mis en avant, mais une véritable aventure au long cours, durant laquelle le héros se lance à la recherche d'artefacts perdus, qui auraient appartenu à des souverains bibliques, et permettant de voyager dans le temps et l'espace. Associé à un collectionneur qui semble en savoir long, T'Challa découvre une grenouille de cuivre, reliée au tombeau du Roi Salomon, et qui permet de voyager dans le temps. 

Comme vous pouvez vous en douter, un tel objet ne peut qu'attirer bien des convoitises. A commencer par celle de la magnifique princesse Zanda (non, pas Zelda) qui ne fait pas dans la finesse. Dès lors, poussés dans ses retranchements par des collectionneurs un peu lourdingues et avides, la Panthère va vivre des aventures rocambolesques, qui convoquent d'anciens samouraïs, des yétis en colère, des citoyens du Wakanda que la vibranium a rendu fous, dans une sarabande qui emprunte aussi bien à la mythologie qu'à la science-fiction plus classique. Kirby est une éponge et tout est transformé selon la patte artistique de l'auteur, sans trop s'attarder sur le coté introspectif ou psychologique du héros. Le King en est resté à une opposition plus classique entre le bien et le mal, et alors que les comics ont entamé une vraie révolution formelle (McGregor avait été si moderne, bien avant), cela peut dérouter le lecteur de passage, qui s'attendrait à plus de "fond". Par contre rien à dire sur le dessin qui est comme toujours d'une agressivité positive, d'un dynamisme explosif, ce qui n'empêche pas le public américain de bouder quelque peu les derniers soubresauts de la série, au point qu'il fallut confier à Jim Shooter et Ed Hannigan le soin de boucler la boucle (dans Marvel Premiere).
Du Kirby qui en jette plein aux yeux de ses nombreux fans, avec des moyens de transport rétro futuristes et délicieux, des double splash pages d'ouverture splendides, et un Black Panther dans une version minimaliste mais puissante, agile, dont les émotions transparaissent à travers les yeux et qui régulièrement semble bondir sur le lecteur, l'assaillir de toute son énergie irréfrénable. Pour autant, une oeuvre plutôt mineure si replacée dans l'ensemble de la production du King, qui n'évite pas non plus quelques incohérences et baisses d'attention, défauts récurrents quand laissé seul maître à bord d'une série qui veut surprendre graphiquement à chaque page, et la plupart du temps y parvient vraiment. 



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ICE CREAM MAN #1 : HORREUR ET MARCHAND DE GLACE CHEZ IMAGE COMICS

Oui, toi, jeune loup qui nous suit et désire également ouvrir ton blog et ta chaîne Youtube, et faire de l'audience avec des articles ou des vidéos aimants à clics, n'hésite pas, fais tout le contraire de ce que nous faisons. En gros, ne vas pas chroniquer le premier numéro de Ice Cream Man, une revue anthologique qui fait ses grands débuts chez Image Comics, avec en maître de cérémonie un personnage récurrent, qui introduira tous les récits d'une histoire à l'autre, qui est aussi marchand de glace. Le type n'est pas gardien de la Crypte, il vend des cônes à la vanille. Ceci dit, il n'est pas "seulement" un vendeur ambulant, mais il a aussi ses propres secrets, que nous découvrons lorsqu'on le retrouve errant dans la forêt, alors que des rumeurs inquiétantes se propage en ville.
Ce premier numéro est vraiment à classer au rayon ... inclassable. Un ovni sorti de nulle part, le genre de lecture totalement bizarre dont on n'attendait rien, et qui laisse l'impression qu'on a eu sous les yeux une des parutions les plus casse-gueule de ces dernières années. Le pire étant que c'est vraiment sympa, et que ça fonctionne très bien.
W. Maxwell Prince démarre de manière très soft, avec les gamins du quartier qui font la file pour s'acheter une glace, et un vendeur ultra rapide pour les servir, dans une scène d'une banalité rassurante. Sauf qu'en fait, très vite, on se recentre sur un des clients innocents, alors que le texte commence à faire référence à la plus mortelle de toutes les espèces d'araignées de la planète, et les effets de sa morsure sur le genre humain. Alors quoi, le kid serait un mutant, il va se transformer? Rien de tout cela, mais lorsqu'il rentre chez lui, et qu'une bestiole comme celle dont il est question lui saute sur l'épaule, comme une bonne bête domestiquée, on prend conscience de l'horreur qui se joue, avec une splash page efficace, qui démonte d'un coup d'un seul le gentil récit familial qu'on aurait pu lire.
De ce point de départ naît une histoire qui  devient vénéneuse, dans le bons sens du terme. On y trouve un couple de détectives qui n'en sortira pas indemne, de l'horreur que les bons vieux EC Comics n'auraient pas renié, et les dessins de Martín Morazzo, qui dans un style rétro et qui évoque par endroits le talent narratif et distancié du regretté Steve Dillon, prend un malin plaisir à faire exploser la tranquillité bourgeoise des banlieues paisibles américaines, bien épaulé par les couleurs mesurées de Chris O’Halloran.
Répétons-le, nous avons conscience de vous présenter un produit que très très peu d'entre vous liront un jour. Pour autant, allons jeter un oeil plus loin que les sempiternelles luttes de Batman et du Joker, ou des Avengers, et donnons un peu de lustre à ce type de titre, qui sont bien plus pertinents que nombre de propositions forcées des Big Two que sont Marvel ou Dc. Essayez si vous le pouvez. 


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