La magie, c'est vraiment quelque chose de formidable… prenez par exemple les Nécromants; ils ont véritablement un talent particulier, quelque chose d'assez extraordinaire si vous y pensez ! Ce sont des magiciens qui sont capables d'invoquer les fantômes de leurs congénères illustres afin d'en posséder momentanément, à tour de rôle, les capacités, les connaissances ou compétences. En gros il accumulent différentes personnalités qui peuvent ainsi leur servir selon le besoin du moment. Vous avez la nécessité de combattre, vous pouvez convoquer le fantôme d'un guerrier sanguinaire. Vous souhaitez déchiffrer un vieux parchemin, vous trouverez bien un fantôme polyglotte ou érudit pour vous assister dans cette tâche. Le jeune Acher est un Nécromant, mais il faut bien être réaliste, ce n'est probablement pas le meilleur dans sa partie. Il est assez gentil, encore tendre, et les fantômes qu'il convoque et maîtrise (à peine) sont plus ses amis, des compagnons de voyage, que de véritables armes dont il peut disposer selon ses besoins. Et c'est plutôt dommage, car lorsqu'il part avec sa sœur, la jeune Morla, sur les traces du tombeau du grand mage Boph-Êt, la situation dégénère rapidement, voire même tourne au carnage. Morla est possédé par celui qui est un des archimages les plus maléfiques et puissants que l'univers n'a jamais connu et Acher est obligé de fuir et de s'en aller trouver secours et assistance, là où il le peut. La grande qualité de cette bande dessinée écrite par Olivier Gay, est qu'elle nous plonge d'emblée dans l'action. Il n'y a absolument aucun atermoiement, aucune scène qui nous fait perdre du temps. Dès la première page nous sommes immergés dans un univers fantasy, héritier des jeux de rôles, particulièrement attachant, avec des dialogues savoureux, de nombreuses références à la pop culture et un ton qui oscille en permanence entre lecture pour un public jeune, mais aussi quelques remarques et quelques touches bienvenues qui seront plus promptes à faire sourire des lecteurs mûrs ou moins naïfs. Et comme l'ensemble est particulièrement beau, pour ne pas dire magnifique, grâce au dessin de Tina Valentino, c'est un premier tome (sur deux) qui démarre sur les chapeaux de roue.
NECROMANTS TOME 1 : LE REVEIL DE L'ARCHIMAGE
La magie, c'est vraiment quelque chose de formidable… prenez par exemple les Nécromants; ils ont véritablement un talent particulier, quelque chose d'assez extraordinaire si vous y pensez ! Ce sont des magiciens qui sont capables d'invoquer les fantômes de leurs congénères illustres afin d'en posséder momentanément, à tour de rôle, les capacités, les connaissances ou compétences. En gros il accumulent différentes personnalités qui peuvent ainsi leur servir selon le besoin du moment. Vous avez la nécessité de combattre, vous pouvez convoquer le fantôme d'un guerrier sanguinaire. Vous souhaitez déchiffrer un vieux parchemin, vous trouverez bien un fantôme polyglotte ou érudit pour vous assister dans cette tâche. Le jeune Acher est un Nécromant, mais il faut bien être réaliste, ce n'est probablement pas le meilleur dans sa partie. Il est assez gentil, encore tendre, et les fantômes qu'il convoque et maîtrise (à peine) sont plus ses amis, des compagnons de voyage, que de véritables armes dont il peut disposer selon ses besoins. Et c'est plutôt dommage, car lorsqu'il part avec sa sœur, la jeune Morla, sur les traces du tombeau du grand mage Boph-Êt, la situation dégénère rapidement, voire même tourne au carnage. Morla est possédé par celui qui est un des archimages les plus maléfiques et puissants que l'univers n'a jamais connu et Acher est obligé de fuir et de s'en aller trouver secours et assistance, là où il le peut. La grande qualité de cette bande dessinée écrite par Olivier Gay, est qu'elle nous plonge d'emblée dans l'action. Il n'y a absolument aucun atermoiement, aucune scène qui nous fait perdre du temps. Dès la première page nous sommes immergés dans un univers fantasy, héritier des jeux de rôles, particulièrement attachant, avec des dialogues savoureux, de nombreuses références à la pop culture et un ton qui oscille en permanence entre lecture pour un public jeune, mais aussi quelques remarques et quelques touches bienvenues qui seront plus promptes à faire sourire des lecteurs mûrs ou moins naïfs. Et comme l'ensemble est particulièrement beau, pour ne pas dire magnifique, grâce au dessin de Tina Valentino, c'est un premier tome (sur deux) qui démarre sur les chapeaux de roue.
FURTIF : L'ALZHEIMER AU PAYS DES SUPER-HEROS
Ancien fleuron de l'industrie automobile américaine, la ville de Detroit connait depuis de nombreuses années un déclin tel que certains quartiers sont devenus presque invivables. C'est avec cette déréliction en toile de fond que prend son essor cette mini série en cinq parties, publiée sur le label Skybound aux États-Unis et en français chez Delcourt comics. Le héros de cette histoire (mais en est-il vraiment un) est Furtif, un super type en armure, une sorte de Iron Man version Extremis (puisque l'armure en question est reliée directement à son corps via sa moelle épinière, par le biais d'une sorte de prise sur la colonne vertébrale); c'est un héros un peu particulier car il est déjà très âgé, cela fait plusieurs décennies qu'il fait respecter la loi et l'ordre à sa façon, dans les rues de Detroit. En conséquence rien de surprenant à ce que dans le civil notre homme, Daniel Barber, ancien pompier, perde la tête, atteint de la terrible maladie d'Alzheimer qui vous fait confondre les événements du passé et du présent, et vous fait lâcher prise avec votre propre réalité, au point de ne plus reconnaître les personnes qui vous entourent. C'est d'autant plus terrible qu'il a un fils, Tony, journaliste à la gazette locale, qui tente tant bien que mal de veiller sur le paternel... mais à force de vouloir bien faire, non seulement le fiston se sent impuissant, mais un soir, il a la surprise en rentrant chez lui de constater que l'une des fenêtres a été totalement explosée... et de voir son père en mauvaise posture, toujours en partie engoncé dans l'armure de Furtif... bref une révélation qui tombe au pire des moments et qui va complètement et radicalement changer la donne entre les deux générations, qui vont devoir composer avec ce bouleversement, à commencer par une évidence : Furtif n'est plus en état d'assurer ses patrouilles de super-héros, car il est un danger pour lui-même et pour les autres.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MARATHON
Dans le 99e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Marathon, album que l'on doit à Nicolas Debon, édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- Le décès à l'âge de 80 ans de Nikita Mandryka, auteur à qui l'on doit, entre autres, Le concombre masqué
- La sortie de l'intégrale en deux volumes de Miss Pas touche, série que l'on doit au scénario d'Hubert, au dessin de Kerascoët et c'est édité chez Dargaud
- La sortie de l'album Un été que l'on doit à Alessandro Tota et c'est édité chez Cornelius
- La sortie du sixième tome de la série Les beaux étés baptisé Les genêts, série que l'on doit au scénario de Zidrou, au dessin de Jordi Lafebre et c'est édité chez Dargaud
- La sortie de l'album Pas prêtes à se taire que l'on doit au scénario d'Esther Meunier, au dessin de Léa Castor et c'est édité chez Lapin éditions
- La sortie du 52e tome de la série Léonard baptisé Vacances de génie, série que l'on doit au scénario de Zidrou, au dessin de Turk et c'est édité chez Le Lombard
- La sortie de l'album Crépuscule des pères que l'on doit au scénario de Renaud Cojo, au dessin de Sandrine Revel et c'est édité chez Les Arènes BD
THE AVENGERS #1 : QUAND LOKI FAIT SE RASSEMBLER LES HEROS!
LE FLÉAU : IMPOSSIBLE DE L'ARRÊTER
On dit que rien ne peut stopper le Fléau quand il est lancé dans sa course, personne n'est en mesure de l'arrêter et la plupart du temps, quand il passe à l'action, c'est pour laisser dans son sillage une quasi totale destruction. Toute sa carrière est faite de différences de points de vue; parfois on le considère comme un vilain, parfois comme sorte d'anti-héros, la plupart du temps un mastodonte ultra dangereux et pas spécialement futé. Cain Marko n'est en tous les cas plus tout à fait le même depuis la guerre des royaumes, il a notamment perdu son armure et sa faculté d'être une force de la nature au service de Cyttorak. Mais peu à peu il va redevenir The Juggernaut, ou plutôt une autre version de lui-même, comme cela nous est raconté à travers de fréquents flash-backs dans cette mini série en 5 parties, alternant entre le passé donc mais aussi présent, où le Fléau fait la rencontre de la jeune D-Cel, une mutante encore adolescente qui passe son temps à filmer son quotidien, sur une chaîne Youtube à succès, et qui a le pouvoir de décélérer le temps. La rencontre entre les deux n'est pas de tout repos et la jeune fille termine sa course à l'hôpital, ce qui fait que Marko se sent responsable de son destin. La petite va lui ouvrir les yeux sur de nouvelles possibilités, comment utiliser Internet pour rétablir ou améliorer sa visibilité, puis le pousser à s'en aller affronter Hulk, pour obliger ensuite l'Avenger en colère à entendre le récit de tous ceux qui ont subi un jour des dommages par sa faute. Ou bien encore se retrouver face aux créations d'Arnim Zola, embarquées dans des expériences particulièrement sinistres.
LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : FAUSSES PISTES
Dans le 98e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Fausses pistes, album que l'on doit à Bruno Duhamel, édité chez Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- L'arrivée du label 619 au sein des éditions Rue de Sèvres (L'école des loisirs) après avoir quitté Ankama après 15 ans de collaboration
- La sortie de l'album J'ai vu les soucoupes que l'on doit à sandrine Kerion et aux éditions La boite à bulles
- La sortie de l'album Birdy melody que l'on doit à David Périmony et aux éditions de La Gouttière
- La sortie de l'album Gino Bartali, un champion cycliste parmi les justes, titre que l'on doit au scénario de Julian Voloj, au dessin de Lorena Canottiere et c'est édité chez Marabulles
- La sortie de l'album Tu ne tueras point basé sur les histoires criminelles de l'émission Hondelatte raconte, adapté par Jean-Louis Tripp et dessiné par Cyril Doisneau. L'album qui regroupe une dizaine d'histoires est édité chez Le Lombard
- La sortie du 6e tome des Cahiers d'Esther baptisé Les cahiers d'Esther : histoires de mes 15 ans, que l'on doit à Riad Sattouf et aux éditions Allary
- La sortie de l'album Le songe du corbeau que l'on doit à l'atelier Sentô pour son scénario, Albert M.c. pour son dessin et c'est édité chez Delcourt
FLASHPOINT REVIENT : JOYEUX DIXIÈME ANNIVERSAIRE
En gros, la chose principale à retenir est que Flashpoint constitue ce moment crucial qui a amené l'éditeur (DC) à relauncher son univers narratif. Pour les novices, relauncher ça veut dire faire repartir les séries du premier numéro, sans hésiter à changer parfois drastiquement les origines et les caractéristiques des personnages. Un grand retour à la case départ. Tout commence un beau matin où Barry Allen s'est assoupi au travail, et grand mal lui en a pris. Quand il émerge du brouillard, c'est pour reprendre pied dans un monde totalement différent de celui qu'il fréquentait avant la sieste. Nous autres lecteurs sommes les seuls, avec Barry, a nous rendre compte de suite que rien ne va. En effet, le grand héros de la ville (encore que très contesté par la police elle même) semble être un certain Citizen Cold, qui fait bien sur écho au Captain Cold que nous connaissons pour être un vilain historique (membre des fameux Lascars) ennemi de Flash. Barry est d'autant plus stupéfait qu'il se retrouve sans son anneau et ses pouvoirs, et que la première personne qu'il rencontre, en quittant son lieu de travail, n'est autre que sa mère, pourtant décédée depuis des années. Nous y sommes, l'univers Dc va changer a jamais. Le monde aussi semble au bord de l'implosion, avec deux factions antagonistes (menées par Wonder Woman et Aquaman) qui sont en guerre, et ont déjà ravagé une grande partie de l'Europe. La reine des Amazones a conquis l'Angleterre alors que le Seigneur des mers a fait sombré le continent sous les flots. Apparemment, la présence de Batman sera nécessaire pour que les héros de cet univers puissent avoir une chance d'éviter la catastrophe finale qui s'annonce. Oui, mais de quel Batman parlons nous, durant Flashpoint? Certainement pas Bruce Wayne, qui a été tué dans une ruelle de Gotham, sous les yeux de Thomas, le père, qui va devenir, pour cette raison, qui vous savez...
C'est toujours un plaisir, dans ce type d'aventure, de voir à quelle sauce les personnages que nous connaissons vont nous être reproposés. Dans le monde de Flashpoint, par exemple, Superman n'est qu'un alien rachitique détenu dans un centre de recherches ultra secret, sans le moindre contact avec le monde extérieur. Batman n'est pas le Wayne que nous attendons, Aquaman et Wonder Woman sont des belligérants qui mettent la Terre à genoux pour assouvir leur contentieux. Geoff Johns n'a que cinq numéros pour convaincre (mais en parallèle les séries Dc s'étaient mis au diapason de l'événement et nous relataient les détails que la vue d'ensemble ne faisait qu'effleurer. Pour le moment, ça reste de l'inédit en Vf dans la grande majorité des cas, mais Urban Comics démarre en juillet une très belle initiative du nom de Monde de Flashpoint, avec précisément beaucoup de ces aventures!) mais il y parvient sans mal, à coup de scènes chocs (Flash qui se soumet à la chaise électrique pour recouvrir ses pouvoirs, ou Paris sous les flots, la Tour Eiffel émergeant, brisée) et de relectures intelligentes. Jusqu'à la révélation finale, où le grand méchant de l'histoire n'est pas forcément celui que l'on attend, démontrant si besoin est que les meilleures intentions peuvent avoir de bien néfastes effets lorsqu'elles sont motivées par un poil d'égoïsme. Aux dessins, Andy Kubert, toujours aussi incisif, au trait nerveux, saillant, qui livre une prestation de haute qualité, avec des planches vraiment percutantes. Bref, un cadeau idéal pour ceux qui souhaitent se procurer le point de départ d'une révolution sans précédent, et qui faisait aussi écho à l'arrivée d'un nouvel éditeur Vf pour Dc comics, en la personne d'Urban Comics, qui fit ses premiers pas avec la première édition de ce Flashpoint ultra recommandable, qui est donc de retour en librairie pour une version anniversaire. Soufflez vite les bougies avant que Barry ne s'enfile tout le gâteau!
VOTEZ LOKI : LE ROI DES MENTEURS POUR PRESIDENT
Si dire que tous les politiciens sont des menteurs est un tel adage, vieux comme le monde, c'est parce que probablement il contient aussi une grande part de vérité. Les élections pour la présidentielle américaine par exemple, sont avant tout une question de séduction plus que de conviction. D'ailleurs ceux qui décident de courir pour la Maison-Blanche enrobent leurs jolis mensonges de promesses impossibles à tenir, et la plupart du temps, les électeurs dotés d'un brin de jugeote pourraient deviner par eux-mêmes qu'on est en train de les mener en bateau. A ce petit jeu pourquoi ne pas insérer une nouvelle donne, avec tout simplement le meilleur candidat possible, le prince du mensonge en personne, Loki?
LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : ALERTE 5
- La sortie du second tome de Valhalla hôtel intitulé Eat the gun, série que l'on doit au scénario conjoint de Pat Perna et Fabien Bedouel et au dessin de ce dernier. Elle est éditée chez Glénat dans la collection Comix buro
- La sortie de l'album Claude Gueux, adaptation du roman de Victor Hugo par Séverine Lambour au scénario et Benoît Springer au dessin et c'est édité chez Delcourt
- La sortie de l'album Les 5 vies de Lee Miller que l'on doit à Eleonora Antonioni, traduit en français par Laurent Lombard et c'est édité chez Steinkis
- La sortie de l'album Grand silence que l'on doit à Théa Rojzman pour le scénario, Sandrine Revel pour le dessin et c'est édité chez Glénat
- La sortie de l'album L'incroyable vie d'Andy Kauffman que l'on doit à Box Brown, traduit en français par Lori Saint-Martin et Paul Gagné et c'est édité chez La pastèque
- La sortie de l'album Notre guerre contre le sexisme ordinaire que l'on doit au scénario conjoint d'Helen Mullane et Kev Sherry, au dessin de Katia Vecchio et c'est traduit par Charlie Rano pour la version française. Ce titre est édité chez Les humanoïdes associés.
ROBINSON À PEKIN : LES DESSOUS DE LA CHINE DANS UN GRAPHIC NOVEL TOUCHANT
Il serait réducteur de cantonner Urban à la publication de comics de super-héros américains; l'éditeur propose aussi de superbes albums mettant en scène des romans graphiques de premier ordre, et c'est le cas aujourd'hui avec Robinson à Pékin, réalisé par Éric Meyer et Aude Massot. Sous-titré "journal d'un reporter en Chine" il s'agit d'un récit à la première personne où le scénariste, qui est aussi journaliste depuis plus de trois décennies et qui est installé à Pékin, livre ses souvenirs concernant ses toutes premières années en terre asiatique, du moment où il parvient à obtenir (à la ruse, à l'arrache) un visa provisoire pour exercer son métier, jusqu'au lendemain de la terrible répression du mouvement estudiantin de 1989, qui correspond aussi à la naissance d'un petit garçon dans le couple du narrateur. Nous assistons de fait à une petite leçon d'histoire avec un H majuscule, et d'histoires au pluriel, avec la minuscule, c'est-à-dire le télescopage parfait entre un moment historique charnière de l'histoire de la Chine moderne, et tout un ensemble de souvenirs, d'anecdotes, de tranches de vie qui nous font plonger dans le quotidien d'un homme, dont l'envie de faire savoir et d'exercer son métier forcent l'admiration. En dépit des difficultés de l'adaptation à la vie en Chine, où beaucoup de choses sont très différentes de par chez nous, et où une certaine misère économique perturbe grandement les premiers pas de notre "héros", toute la première partie ou presque semblerait bucolique, à vouloir grossir le trait. Les difficultés sont faites pour être surmontées, les nouveautés pour être appréhendées et assimilées, l'inconnu pour être découvert les yeux grands ouverts, bref c'est une vraie leçon d'optimisme forcené à travers toutes ces pages où rien est comme nous l'attendions, mais où petit à petit nous devenons familiers avec un système de pensée radicalement différent du nôtre. Et puis l'album entre dans une nouvelle dimension dans sa seconde partie, voire même dans le dernier tiers. C'est juste que si le regard du journaliste était concentré sur sa propre existence et son entrée en matière dans la société chinoise, il est bien vite rattrapé et dépassé par la réalité des étudiants ou des chinois les plus pauvres, qui plaçaient beaucoup d'espoir en un certain rival en interne de Deng Xiaoping, nommé Hu Yaobang, mort subitement d'une étrange crise cardiaque en plein bureau politique du parti communisme. A partir de là c'est la débandade, et le peuple réclame des comptes qu'il n'obtiendra jamais. Un vent de liberté souffle sur la population, les étudiants descendent massivement dans la rue, et comme le dit l'auteur, c'est presque une sorte de mai 68 à la chinoise qui pointe le bout de son nez, en ce début de printemps 1989. Un espoir qui va être radicalement et horriblement douché.
SWEET TOOTH SUR NETFLIX : QUE RESTE T-IL DU JOYAU DE JEFF LEMIRE?
Nous étions à la fois excités à l'idée d'une adaptation de Sweet Tooth sur Netflix, et dans le même temps nous craignions le pire, étant donné la qualité exceptionnelle du matériau de départ et l'aspect indigent de la bande-annonce bien différente, qui ne laissait rien augurer de particulièrement bouleversant. Du reste il faut convenir d'une évidence, en éclipsant tout le côté horrifique et l'aspect le plus sombre de la bande dessinée de Jeff Lemire, c'est au final une patine un peu irréelle, une sorte de conte initiatique et fantastique (qui se marie d'ailleurs très bien avec une vision apocalyptique mais en partie bucolique de la société en déréliction) qui prennent le dessus. Pour autant, ici aussi c'est un virus qui a rapidement décimé l'humanité, sans crier garde, mais au delà de tous ces morts, il se produit l'impensable : dès que les humains commencent à être contaminés et à trépasser, nous assistons dans le même temps à la naissance partout dans le monde de petits garçons ou de petites filles dont les traits sont unis à ceux d'un animal. On les appelle des "hybrides" et le mignon héros de la série est un croisement entre un garçon et un cerf, dont il porte les cornes, mais aussi les petites oreilles poilues et ultra-sensibles qui lui donnent une expressivité permanente, et un côté éminemment sympathique. Dès le départ la chasse aux hybrides est ordonnée, car vous le savez, quand l'humanité est face à un problème qu'elle ne comprend pas, son premier réflexe est de chercher un bouc émissaire pour lui faire expier des événements dont il n'est pourtant pas la cause. Le père de Gus, c'est-à-dire notre héros, emmène son fiston nouveau né au plus profond des bois, dans une réserve naturelle que plus personne ne fréquente, et il va l'élever pendant de nombreuses années à l'abri des menaces, de ce qu'il reste du monde extérieur. Une condition sine qua non toutefois, interdiction formelle de sortir d'un périmètre large mais balisé, et la nécessité absolue de se cacher si quelqu'un venait à pénétrer sur cette chasse gardée. C'est bien évidemment ce qui se produit un jour, et les visiteurs sont tout sauf bien intentionnés. C'est à partir de là que l'histoire peut vraiment commencer. Gus est livré à lui-même (snif, adieu Papa) et finit par être pris par l'envie de découvrir le monde. Et ça tombe bien, il fait la rencontre de Jepperd, vagabond bourru et taillé dans le roc, qui le sauve d'un bien mauvais pas et qui accepte de le conduire jusqu'à l'endroit où le jeune hybride pense pouvoir retrouver sa mère (le Colorado). Non pas que Jepperd soit un vrai père de substitution empli de sollicitude et d'amour à l'idée d'aider son prochain, mais dans une situation aussi clairement désespérée, il faut faire avec ce qu'on a sous la main. Le type est un taiseux et on le devine empli de secret dont certains sont lourds à porter, mais en attendant, c'est la meilleure carte à jouer pour Gus s'il désire survivre et atteindre son objectif. La série télévisée se veut aussi polyphonique puisqu'elle se concentre sur d'autres personnages, comme une jeune femme qui ne trouvait plus sa place dans le monde et découvre enfin sa véritable vocation après que celui-ci se soit effondré (et après avoir recueillie Wendy, une hybride jeune fille/cochon) mais aussi le docteur Singh, qui a décidé d'abandonner la pratique de la médecine pour se consacrer aux soins à apporter à sa femme, victime (en rémission) de ce virus inconnu qui a dramatiquement réduit la population de la planète. Mais avec le temps il n'aura pas le choix s'il veut vraiment parvenir à trouver un remède définitif et universel, il lui faudra faire des concessions avec la morale et l'éthique, et franchir le pas qui le fera passer du côté obscur de sa personnalité. Sweet Tooth est une série qui est aussi très en phase avec notre actualité et plusieurs scènes fonctionnent comme autant de clins d'œil à ce que nous vivons encore aujourd'hui, comme par exemple un repas improvisé chez une famille de survivants alors que celle-ci garde le masque par crainte d'être infectée, tandis qu'il n'y a pas de contamination possible, ou encore au détour d'un gros plan la présence d'un masque chirurgical jeté au sol, ou des caisses de gel hydraulique. Si vous êtes avides des "easter eggs" vous trouverez aussi de nombreuses référence aux œuvres de Jeff Lemire, telle que Gideon Falls, ou Essex County. Si vous avez lu jusque là, vous sentez peut-être poindre en vous l'envie de dévorer cette série, décidés par la clémence, voire la bienveillance qui suinte de cette chronique. Attendez tout de même la suite...
LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : SUZETTE OU LE GRAND AMOUR
- Les 48 heures de la BD qui auront lieu ces 4 et 5 juin 2021 partout en France
- La sortie de l'album L’assassin des petits carreaux que l'on doit au scénario de Nathalie Ferlut, au dessin d'Oburie et c'est édité chez Delcourt
- La sortie de l'album Reliefs de l'ancien monde, recueil d'histoires que l'on doit à Jean-C. Denis et aux éditions Futuropolis
- La sortie du premier tome de la série mauvaise réputation que l'on doit au scénario d'Ozanam, au dessin de d'Emmanuel Bazin et c'est édité chez Glénat
- La sortie de l'album Montagnes russes, album que l'on doit à Gwénola Morizur pour son scénario et Camille Benyamina pour son dessin et c'est édité chez Bamboo dans la collection Grand angle
- La sortie du second et dernier tome d'Ellis Island que l'on doit au scénario de Philippe CHARLOT, au dessin de Miras et c'est édité chez Bamboo dans la collection Grand angle
- La sortie du troisième tome de la série les Frères Rubinstein intitulé Le mariage Bensoussan que l'on doit au scénario de Luc Brunschwig, au dessin d'Étienne Le Roux et Loïc Chevalier, aux couleurs d'Elvire De Cock et c'est édité chez Delcourt
THE KABUKI FIGHT DE VINCENZO FEDERICI : LA VF DISPONIBLE CHEZ EDITIONS REFLEXIONS
Vincenzo Federici fait mouche, car il est honnête. Il ne cherche pas à nous vendre un traité de philosophie ou une œuvre élégiaque, mais à se faire plaisir, nous faire plaisir. C'est fun et agité, musclé et débordant de vitamines. C'est une excellente surprise que de voir débarquer cette publication électrisante que nous avions découvert lors de sa publication en Italie, il y a quelques années, à l'occasion du Comicon de Naples. Les Editions Reflexions ont eu le nez creux, en dénichant cette petite pépite de décomplexion immédiate, 80 pages que tout amateur des bornes d'arcade des années 80/90 et de comics électriques risque fort de dévorer. La force de ce récit, et la manière dont il est structuré et dessiné, c'est justement de se présenter à la croisée des chemins, d'embrasser toute une série d'influences, sans jamais choisir, et en respectant et retenant le meilleurs des codes de chacun. L'album est en précommande sur le site de l'éditeur, et pour juste treize euros. De quoi sérieusement se laisser tenter, pour une vraie découverte attachante.
UNIVERSCOMICS LE MAG' #12 : TECHNOSCIENCE
UniversComics Le Mag' #12 de juin 2021
80 pages. Gratuit.
Téléchargez votre PDF :
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Lire en ligne
https://madmagz.com/fr/magazine/1909823
TECHNOSCIENCE (FICTION) : L'avenir c'est aujourd'hui
Sommaire :
👉Dossier science et technique dans les comics
🤖We are the robots : Les robots dans les comics, sélection
🟥#IronMan tout et le reste sur "Tête de fer" avec #AnthonyHuard
🟤Carbone et Silicium, chef d'œuvre de #MathieuBablet chez Ankama avec #EddyManiette
🐙Doctor Octopus en question. Un savant fou par #AlexandreChierchia
🎤Interview : Danny Fingeroth, avec #FilippoMarzo de #Comicsreporter
📚Cahier critiques, la review des sorties de mai + #JupitersLegacy chez Netflix ( à l'honneur Pulp et Excellence chez Delcourt Comics Jylland chez Editions Anspach Plunge chez Urban Comics )
🎨Le portfolio de juin, quelques jolis dessins à conserver
👓Preview : Le superbe We only find them when they're dead arrive bientôt, chez HiComics. Ne le ratez pas!
🥽Focus. Découvrez le superbe travail de Marco Russo Art - Creative Studio auteur de la couverture de notre numéro #12 . L'artiste est disponible pour commissions ou autres commandes, nous y reviendrons dans quelques jours en détail
📅La petite sélection VF du mois de juin en librairie
Nous vous souhaitons à toutes et à tous une bonne lecture! Ce Mag' vous plait et vous voulez la suite, le mois prochain? C'est simple, partagez ce post, sur vos réseaux sociaux, dans les groupes, pages, aidez-nous à nous faire connaître. Vous n'avez pas aimé? Vous avez même le droit de nous insulter en commentaire 😁
Merci XXL au mighty Benjamin Carret Art Page dont on vous invite à suivre les travaux! Egalement à Marco Russo pour l'illustration de couverture (Iron Mannnnn!) et à vous toutes et vous tous qui prenez le temps de nous lire et de nous laisser un petit mot.
COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)
Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...
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WORLD WAR HULK (Marvel Deluxe - Panini) A l'occasion de la sortie (avant les fêtes, bien entendu) du Marvel Deluxe consacré à...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...
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UniversComics Le Mag' 42 Mai 2024. 84 pages. Gratuit. Téléchargez votre numéro ici : https://www.zippyshare.day/odVOvosYpgaaGjh/file ht...