JONNA : MONSTRES ET MERVEILLES DE CHRIS ET LAURA SAMNEE (CHEZ 404 COMICS)
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : ALICE GUY
– La sortie de l’album Degas, la danse de la solitude que l’on doit au scénario de Salva Rubio, au dessin d’Efa et c’est édité chez Le Lombard
– La sortie de l’album Autopsie d’un imposteur que l’on doit au scénario de Vincent Zabus, au dessin de Thomas Campi et c’est édité chez Delcourt
– La sortie de l’album Sousbrouillard que l’on doit au scénario d’Anne-Caroline Pandolfo, au dessin de Terkel Rijsberg et c’est édité chez Dargaud
– La sortie de l’album Leconte fait son cinéma que l’on doit au scénario de Joub, au dessin de Nicoby et c’est édité chez Dupuis
– La sortie de l’album Générations Poing levé, 10 histoires de sportifs.ves militants.es que l’on doit au scénario de Karim Nedjari, au dessin de Chloé Célérien et c’est édité chez Marabulles
– La réédition en un volume de Ma vie posthume, album que l’on doit au scénario d’Hubert, au dessin de Zanzim et c’est édité chez Glénat
WOLVERINE BLACK, WHITE & BLOOD : SPECTACLE EN GRAND FORMAT
LES COMICS DANS LES 80'S - EIGHTIES FOREVER
La décennie des années 80 a mis du temps à se remettre des accusations infondées de ringardise qui ont longtemps plané sur elle, avant que le temps et la nostalgie ne fassent leur effet. D'ailleurs, ce sont les années 90 aujourd'hui, qui ont bénéficié du même phénomène, pour autant les mythiques eighties sont plus glorifiées que décriées, dans les milieux geek, bédéphile et cinéphile, par exemple. Il faut dire qu'au rayon comics, nous avons été particulièrement gâté. L'évolution du média a connu un tournant majeur, aussi bien dans la manière d'écrire les histoires, de les dessiner, de les produire. Les thèmes et la place centrale du super-héros ont été totalement reformulés, notamment en fin de décennie, avec un vent frais venu d'Angleterre, qui a soufflé très fort de l'autre côté de l'Atlantique (Moore, Gaiman...). Jim Shooter, rédacteur en chef de la Maison des Idées, qui s'était fixé pour objectif de rajeunir l'univers Marvel, est parvenu, à sa façon, à le guérir d'une phase inquiétante de crise créative. Il n'a rien bouleversé, en réalité. En effet, Shooter a surtout essayé de conserver au maximum les caractéristiques basiques des personnages, mais en même temps il a poussé les auteurs à imaginer des rebondissements incroyables, des changements et des évolutions impensables. De nombreux héros, par exemple, ont changé d'apparence ou ont été remplacés par des avatars moins expérimentés, dans les différentes séries, et des tas d'histoires surprenantes ont été publiées, qui ont poussé les fans à se déchirer. Iron Man, par exemple, connaît la terrible déchéance de l'alcool, et il est remplacé par son ami de toujours (à l'époque pratiquement un "larbin" qui allait enfin pouvoir s'affranchir grâce à l'armure) Jim Rhodes, alors que partout le mythe du golden boy, de l'argent roi, des années Reagan, soulignent combien la success story est la seule valeur importante aux yeux de la société, sans jamais se retourner sur ceux qui n'y accèderont pas et vivront dans la misère (comme Stark qui passe des semaines dans la rue, abrité dans un carton). Les héros se radicalisent un peu plus, pour affronter un monde où la force et la violence imprègnent bien des idéaux. Tornade opte pour un nouveau look punkette et brise les codes, alors que les histoires des mutants deviennent progressivement de plus en plus sombres. Comment laisser de côté la nouvelle équipe de Facteur X, c'est à dire des premiers X-Men qui reviennent sur le devant de la scène en se faisant passer pour des chasseurs de mutants (on les croie, à tort, décédés). L'affrontement face à Apocalypse est un des grands moments des années 80, et le point d'orgue est cette horrible mutilation que subit Angel, qui hérite d'une paire d'ailes tranchantes comme des rasoirs high-tech et devient Archangel, chevalier d'Apocalypse. Le grand événement des Secret Wars est certes décidé et planifié sur la base de la réussite d'une ligne d'action figures, mais il est le détonateur pour d'autres modifications d'envergure, comme le départ de Benjamin Grimm des Fantastiques, remplacé par Miss Hulk. Cette défection provisoire est d'autant plus capitale, qu'à son retour il découvrira Alicia Masters, sa petite amie historique, dans les bras (et le lit...) de son compagnon d'arme Johnny Storm. Qui parle de Secret Wars parle bien entendu du costume noir de Spider-Man. Nous vous invitions à lire l'interview de Ron Frenz, dans ce numéro, pour tous les détails. Mais cet avatar crépusculaire sera le point de départ d'idées audacieuses, avec en ligne de mire Venom, un Spidey négatif et sans scrupule, ou presque. Thor aussi traverse une mauvaise passe. On le retrouve barbu, affaibli, obligé de se protéger derrière une armure qui détonne si on la compare à la toute puissance supposé du plus célèbres des dieux nordiques. Walter Simonson laissera une trace indélébile sur le personnage, et chez Marvel, tout court. Pire encore, pour bien comprendre où en est la nation américaine, Steve Rogers est contraint par le gouvernement américain d'abandonner le rôle de la Sentinelle de la Liberté, Captain America. Sa place sera prise par le fougueux et violent John Walker. Si vous avez regardé la récente série Disney + consacrée au Faucon et au Winter Soldier, vous avez compris combien cette décision est encore aujourd'hui une source d'inspiration évidente. Le 24° annual de The Amazing Spider-Man présente un autre changement, non pas dans l'apparence du personnage, mais dans sa vie privée. Peter Parker épouse la magnifique Mary Jane dans une histoire touchante écrite par David Michelinie et Jim Shooter, et dessinée par feu Paul Ryan, ici dans l'une de ses premières réalisations chez Marvel. Un "oui" et un contrat qui changent la donne, faisant définitivement entrer l'icone de Stan Lee dans la période adulte. Finie la fac, adieu les déboires sentimentaux, Spider-Man, sous son costume, doit désormais gérer une vie de famille, et pourquoi pas, envisager bientôt une paternité. Des héros qui changent, qui grandissent, qui deviennent des hommes, des femmes, souvent dans l'épreuve, dans la douleur.
Chez DC Comics les années 80 sont marquées par une certaine forme de révisionnisme et de déconstruction du mythe du super-héros. Ce n'est pas si simple car le personnage principal Superman est si incontournable et si puissant qu'il est très difficile de lui opposer des adversaires à la hauteur. on peut considérer que cela démarre en 1982 avec Alan Moore, qui utilise un personnage historique du nom de Marvelman, né en 1953, pour entamer une nouvelle ère dans la manière de raconter les histoires. Marvel Comics s'oppose pour des questions de copyright et le personnage devient Miracleman. Petit à petit les thèmes abordés sont plus existentialistes et sociaux, l'impression d'une bande dessinée plus adulte et moins naïve émerge. Alan Moore et Stephen Bissette s'occupent également de Swamp Thing, un comic book d'horreur qui place l'humanité devant ses défauts, qui anticipe la chute des dieux et propose des éléments écologiques intéressants. Bien entendu au milieu de la décennie la très grande saga Crisis on Infinite Earths, mini-série en 12 parties, redessine complètement l'univers narratif de la distinguée concurrence, mais nous y revenons un peu plus loin dans ce numéro. Les super-héros doivent aussi accepter leur part de faiblesse, ils peuvent se tromper et leurs actes engendrer des tragédies d'importance majeure; c'est le cas de Green Lantern par exemple, qui ne peut intervenir efficacement pour éviter la destruction de Coast City. Tout ceci le portera à se laisser dévorer par la peur et devenir l'hôte idéal pour l'entité appelée Parallax. La mort rôde de plus en plus dans les comics et même les héros peuvent participer à des massacre jusque-là improbables. La déconstruction des super-héros dont nous avons déjà parlé atteint son point culminant avec le Watchmen d'Alan Moore, qui reste encore aujourd'hui un des chefs-d'œuvre intemporels du genre. Là encore il est inutile de s'étendre sur le sujet, il existe même des ouvrages tout entiers qui lui sont consacrés, et tôt ou tard nous y reviendrons nous aussi en profondeur. Des super-héros usés jusqu'à la corde, désormais conscients de leurs limites, luttant dans un monde où toutes les nuances de gris rendent impossible une interprétation cohérente des enjeux, où le mensonge permanent semble prendre le pas sur la vérité. C'est dans un contexte aussi sinistre que Frank Miller propose son Dark Knight Returns, une version inédite de Batman, qui là aussi marque les esprits à jamais. Tout ce qui se déroule dans les années 80 vise à crédibiliser le comic book comme média. Plus seulement une lecture enfantine ou récréative, mais peu à peu quelque chose de beaucoup plus profond, avec des thèmes beaucoup plus dérangeants; des histoires qui laissent une trace dans l'âme de celui qui les dévore, et qui interrogent véritablement notre place dans la société, dans le monde; Une mutation qui va connaître dans la décennie suivante son paroxysme, à la limite même de l'overdose, au point d'atteindre presque parfois le grand n'importe quoi dans la manière de mettre à mal les icônes. Mais c'est bien dans les années 80 que ces dernières ont connu leurs premiers véritables revers réguliers, c'est bien dans cette décennie que les masques sont tombés et que le merveilleux, qui était jusque-là le plus souvent encore de mise, devient définitivement un lointain souvenir, dévoré par un présent de plus en plus anxiogène. Une décennie marqué par des talents comme ceux de Gaiman (Sandman débute en 1988), Moore, Miller, Byrne, Simonson, Claremont, Shooter, et tant d'autres encore; les eighties, forever.
TOUT SUR DUNE : L'OUVRAGE ULTIME POUR L'UNIVERS DE DUNE
On a plaisir à souligner également que notre collaborateur Anthony Huard, le psy des comics, qui participe chaque mois au Mag', signe également un papier fort pertinent sur la psychologie, la manière de lire Dune à travers la psychanalyse et l'épreuve de la peur. C'est toute l'intégrale du cycle qui est déchiffrée dans Tout sur Dune. Chacun de ses personnages, chacun des termes ou des images qui ont fait la gloire des romans. L'ancienne version qu'était le Mook est devenue, avec l'ajout d'une cinquantaine de pages, des interviews inédites, un ouvrage de poids qui se distingue de la concurrence par son érudition, sa polyvalence, sa capacité à intéresser n'importe quel lecteur exigeant, qu'ils soit ou non un fan hardcore de Dune. C'est publié aux éditions l'Atalante et Leha, chapeauté et orchestré par le talent versatile de Lloyd Chéry, et c'est vraiment le projet définitif qui accompagne cette nouvelle mouture cinématographique avec brio. Tout sur Dune, c'est le genre de produit éditorial qu'on rêverait de retrouver pour chaque grande sortie marquante au cinéma, et on le referme avec un respect infini pour celles et ceux qui ont contribué à quelque chose de rare, et de précieux.
BATMAN THE WORLD : LE TOUR DU MONDE SELON BATMAN
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MES MAUVAISES FILLES
– La sortie de l’album Amore que l’on doit au scénario de Zidrou, au dessin de David Merveille et c’est édité chez Delcourt
– La sortie de l’album Lettres perdues, album que l’on doit à Jim Bishop et aux éditions Glénat
– La sortie de l’album Antonio que l’on doit à Michèle Standjofski et aux éditions Des ronds dans l’O
– La sortie de l’album Bons baisers de Limón que l’on doit à Edo Brenes et aux éditions Casterman
– La sortie de l’album L’échelle de Richter que l’on doit au scénario de Raphaël Frydman, au dessin de Luc Desportes et c’est édité chez Gallimard
– La sortie de l’album Le sens de la vie et ses frères que l’on doit à Éric Veillé et aux éditions Cornélius
SPAWN THE UNDEAD INTÉGRALE CHEZ DELCOURT COMICS
COPRA VOLUME 1 : MICHEL FIFFE OÙ LA LIBERTÉ DE CRÉER
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : TANANARIVE
– La sortie tu troisième tome de la série Le dernier Atlas, que l’on doit au scénario de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, au dessin d’Hervé Tanquerelle, de Fred Blanchard pour le design et de Laurence Croix pour les couleurs et c’est édité chez Dupuis
– La sortie de l’album Taxi ! Récits de la banquette arrière, titre que l’on doit à Aimée De Jongh et aux éditions La boite à bulles
– La sortie de l’album Chen, les enfants perdus que l’on doit au scénario d’Aurélien Ducoudray, au dessin d’Antoine Dodé, mis en couleurs par Miran Kim et c’est édité chez Glénat
– La sortie de l’album La désolation que l’on doit au scénario d’Appolo, au dessin de Christophe Gaultier et c’est édité chez Dargaud
– La sortie du second tome de Supergroom intitulé La guerre olympique, série que l’on doit au scénario de Fabien Vehlman, au dessin de Yoann et c’est édité chez Dupuis
– La sortie de l’album La petite voleuse de la Tour Eiffel que l’on doit au scénario conjoint de Jack Manini et Hervé Richez, au dessin de David Ratte et c’est édité chez Grand angle
UNIVERSCOMICS LE MAG' #15 SEPTEMBRE 2021 : BACK TO THE 80's












SPACE BASTARDS : LE KICK & COLLECT CHEZ LES HUMANOÏDES ASSOCIÉS
C'est la jungle là dehors, et par jungle j'entends le marché du travail, notamment l'ubérisation inévitable de tout un pan de la société. Désormais la lutte pour une simple petite livraison devient l'enjeu de travailleurs qu'on ne respectent plus, et qui parfois font la file devant les "hotspots" afin d'obtenir cette commission dont ils ont vraiment besoin. Ce phénomène, qui est présent dans nos rues, à la portée de tous, on peut aussi l'étendre à une échelle cosmique. Vous savez que même le service postal est aujourd'hui le plus souvent bradé à des prestataires privés qui remplace progressivement le secteur public, et bien c'est un peu pareil dans Space Bastards publié chez les Humanoïdes associés. Ici tous les coups sont permis, la seule chose que vous devez faire, c'est acheminer votre paquet à l'autre bout de l'univers, tout en évitant de vous le faire voler par un collègue ("colis transféré" bel euphémisme pour cette "transaction"), et pour ça il vous faut échapper aux guet-apens, aux balles, aux explosions, aux voleurs, aux coups du sort... bref le service postal intergalactique vous offre la liberté la plus totale, une vie d'aventure et de frissons, mais c'est aussi une course folle où l'issue est de récupérer un maximum de gains, ou de trouver la mort. Du coup ce sont les paumés, les marginaux, qui acceptent de vivre cette existence, et c'est donc avec une galerie de portraits savoureuses que l'album va s'ouvrir. Le lecteur sera d'emblée placé en territoire connu, puisque les dessins de Darick Robertson, toujours aussi expressifs, burlesques, dotés d'un encrage assez gras (qui n'est pas sans rappeler ce que fait Texeira par exemple) vous accueillent pour le plaisir de tous. Bien entendu le ton est extrêmement sarcastique, l'humour présent un peu partout, avec les scènes qui peuvent être choquantes ou dérangeantes, ou complètement hilarantes. Il y a du vomi et des boyaux, des robots sexuels et des aliens passablement érotomanes, de la violence bien gore et des dialogues qui vont faire froncer les sourcils, bref ça ressemble en effet à The Boys, c'est évident. Le climat n'est pas trop différent, si ce n'est que le récit est maintenant situé dans l'espace, et qu'il y a un discours social derrière tout cela.
CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)
En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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WORLD WAR HULK (Marvel Deluxe - Panini) A l'occasion de la sortie (avant les fêtes, bien entendu) du Marvel Deluxe consacré à...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...