Dès la couverture, il y a de quoi prendre peur : Hulk la rage au ventre qui vous fonce dessus, épaulé par ses alliés Défenseurs. En 3° de couverture, Christian Grasse ose comparer cette histoire du géant vert avec certaines sagas des années 60 (et rapproche, entre autre hérésie, Mac Guiness de Kirby, ce qui me semble quand même pas mal exagéré !) et évoque « une histoire des sixties à notre époque ». Même avec la naïveté propre aux années 60, même avec la meilleure volonté, je ne sais comment sauver ce combat insipide et ridicule entre les Défenseurs et les Agresseurs (sic !) qui plonge le lecteur dans les affres sans fonds de la perplexité totale. La lutte est orchestrée par le Grand maître, un des Doyens de l’univers, qui dispose de ses pions comme pour une partie d’échec. Hulk affronte sa version rouge (qui n’est pas communiste, ce qui aurait été le cas dans les sixties), Namor se frotte à Tigershark, Le Docteur Strange combat contre le Baron Mordo, alors que le Surfer est opposé à Terrax. Tout le monde tape sur tout le monde, ça bastonne à tous les étages, et pourtant… Panini pourrait organiser un grand jeu primé : le premier qui envoie, sur carte postale, la trame du scénario de Jeph Loeb, avec mentionné pour finir où il veut en venir. Le pire, c’est qu’il n’est même pas possible de compter sur les Mighty Avengers, censés être les piliers de la revue, pour remonter le niveau. La série semble plongée dans l’ennui complet depuis l’avènement du Dark Reign, et le nouveau groupe formé par la Sorcière Rouge (en réalité Loki sous les traits de Wanda Maximoff) oscille entre humour second degré et aventure super héroïque sans inspiration. Cette fois les nouveaux merveilleux Vengeurs font le tour du monde en 24 heures pour résoudre toute une série de conflits, de menaces qu’on devine clairement inspiré par les machinations de Loki, ce qui n’est pas pour faire plaisir à Norman Osborn. Le titre de Vengeurs est une franchise dont il espérait se servir pour sa propre gloriole, et voilà que les nouveaux venus, conduits par Hank Pym (alias La Guêpe, le pauvre…) font de l’ombre à ses folles ambitions. C’est mauvais, un point c’est tout. La série a perdu de son sens, et se réduit actuellement à des affrontements stériles, illustrés par un clone de L.F.Yu du nom de Rafa Sandoval. Tous les lecteurs qui souhaitent participer au grand jeu évoqué ci-dessus pourront répondre également à une question subsidiaire, pour les départager : A quoi sert encore cet énième titre consacré aux Vengeurs ? Je cherche encore une réponse plausible…
Pour rendre un peu de décence à ce Marvel Heroes, il faudra tout miser sur le Dieu du Tonnerre. Straczynski a banni Thor d’Asgard, sa patrie, et voici le géant blond errer en peine sur Terre, avec un Mjolnir (son marteau enchanté) tout cassé : ce qui est vraiment la guigne quand on pense que l’objet est réputé indestructible, et qu’il en a besoin pour transmuter son corps avec celui de Donald Blake, son alter-ego terrien. Pendant ce temps, Loki a réussi, en bon Dieu de la duperie, à convaincre ses concitoyens, désormais guidés par Balder Le Brave, à se rendre en Latvérie, patrie de Fatalis, pour y être accueillis avec les honneurs dus à leur rang, et trouver un nouvel Eden, un nouvel Asgard. Coipel passe la main à Marko Djurdjevic, qui use d’un style plus sombre et brouillon mais reste plutôt efficace. On sourira devant la scène pathétique qui voit Volstagg, guerrier ami fidèle de Thor, noyer son chagrin dans l’alcool, de voir son compagnon d’armes banni à jamais. Une pause méditative dans l’action, les préparatifs d’un grand départ, le tout bien écrit et censé nous amener lentement à « Siege », le prochain grand événement Marvel : voilà sur ce quoi s’appuie le mensuel, ces temps derniers. Pour être complet, il me faut aussi toucher un mot de l’Initiative, qui poursuit sa route vers le « disassembled » et qui rentre de plein pied dans l’ère du Dark Reign, quand Norman Osborn débarque à Camp Hammond, là où s’entrainent les jeunes recrues, pour leur annoncer que la récréation est finie, et qu’il leur faut lever l’ancre. Pendant ce temps, le grand public laisse parler sa frustration et veut lyncher nos jeunes héros, et la pauvre Komodo est abandonnée à son triste sort, sur le champ de bataille, par ses congénères de l’Initiative de l’ombre. Action à gogo d’une page à l’autre, toujours aussi mal illustrée par un Humberto Ramos qui ignore les arrondis et se vautre dans des dessins anguleux et disproportionnés. Le tout se laisse assez facilement lire, mais ça ne restera pas dans les annales, c’est certain. L’impression est qu’au final, sous couvert de « Règne Obscur », Marvel ait tendance à tenter de nous refourguer un peu n’importe quoi, le meilleur et pas mal de pire. De tous les mensuels dédiés à cet argument, Marvel Heroes est de loin le plus dispensable, et si ce n’était pour Thor, je l’aurais probablement abandonné à son destin.
Dans ces éditos Grasse a souvent la comparaison et les éloges faciles ! D’un autre coté c’est un peu son job, il doit promouvoir pour mieux vendre (on ne peut pas trop lui en vouloir).
RépondreSupprimerDonc je vais plutôt me fier à ta critique qui est plus objective et tu as bien failli me convaincre de ne pas acheter !
Mais, c’est le Dark Reign, il y a le Thor de Stracz et le Silver Surfer fait une petite apparition !
Et oui, il y a toujours des raisons qui finissent par me faire tomber dans le piège de l’achat compulsif.
Je sais, je l’avoue, je fais partie des vaches à lait de PANINI. Je n'y peux rien, c’est comme ça !
Ce n'est pas l'apparition du siècle non plus, coté Surfer... Remboursez ce numéro !
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