Straczynski et Coipel ont beau avoir du talent et vouloir insuffler un nouvel esprit au Dieu du tonnerre, THOR reprend sa vieille numération, et ce n’est pas pour me déplaire. C’est ainsi que l’épisode de ce mois se voit affublé d’un bon 600 tout rond, et gagne en épaisseur : comme il est de tradition chez Marvel, ce sera un épisode double avec d’importantes répercussions sur le microcosme asgardien. De fait, Loki a encore manigancé un autre de ses complots perfides, et ce n’est pas sa nouvelle apparence féminine qui va arranger les choses (la religion nous avertit, méfiez vous des femmes !). Cette fois, il a trouvé le moyen de ramener à nous le père d’Odin, c'est-à-dire le grand père de Thor, le légendaire Bor, celui qui a crée Asgard de ses propres mains. Un sortilège d’envoutement distordant cruellement la réalité, le guerrier réssuscité se croit attaqué de toutes parts et plongé dans un monde diabolique peuplé de monstres ; sa réaction est virulente et agressive. Thor se rend sur les lieux, sans identifier clairement son adversaire, et livre un combat dantesque que Coipel orchestre à merveille : le frenchy est au sommet de son art. Les Dark Avengers d’Osborn viennent se mêler à la bagarre générale, mais ils ne boxent pas dans la même catégorie : Norman lui-même est éjecté comme un fétu de paille, dans son armure blasphématoire d’Iron Patriot. La seule solution qui s’offre à Thor est de tuer l’agresseur, tant la fureur et la force de celui-ci menaçaient notre planète de représailles sanglantes. Seulement voilà, la punition pour qui tue un Dieu Asgardien est cruelle et sans appel : la bannissement éternel et la perte de tous droits et titres, fusse t’on le seigneur du tonnerre et de la foudre. Loki triomphe donc (l’épisode s’intitule Victory) et éloigne Thor le temps de mener à bien ses plans diaboliques : à commencer par un grand changement de domicile pour les habitants d’Asgard, qui pourraient bien trouver refuge en Latvérie, patrie du dictateur fou Fatalis, associé au sein de la cabale à Osborn et Loki himself. Avant de quitter la série suite à des divergences profondes avec les pontes de la Marvel, Straczynski tisse avec talent les fils de ce récit, qui obscurcit plus encore l’horizon de ce « Dark Reign » décidément bien sombre.
Par contre, les « Mighty Avengers » ne sont pas au mieux. La nouvelle équipe formée par celle qui semble être Scarlet Witch conclut son combat contre Chton, le dieu du Chaos, et c’est brouillon, chaotique, exagéré, pour finalement se terminer en bulle de savon : un coup pour rien, circulez il n’y a plus rien à voir. Le seul intérêt réside peut être dans la tension verbale qui règne entre Starck et Hank Pym, qui se jettent subtilement à la face leurs erreurs passées, leurs défauts caractériels, qui font d’eux de potentiels leaders à ne pas suivre. Khoi Pham ne se foule pas beaucoup aux dessins : essayez donc de percevoir, dans une seule de ses cases, un fond illustré, un paysage quelconque. La couleur ( jaune sable/orangé du ciel désertique ou le bleu délavé de la neige de Wundagore) sert de cache-misère pour une absence flagrante de minutie. Ce n’est pas ma tasse de thé.
Mais ça l’est encore moins avec ce qui suit. Je veux dire : Humberto Ramos et ses personnages distordus et méprisant les proportions, passés systématiquement sous un rouleau compresseur et étalés là comme de vulgaires mannequins élastiques. Comme tout ceci est accompagné d’un scénario qui me fait bailler, l’épisode du jour de l’Initiative est vraiment dispensable. Le combat contre Ragnarok, le clone sans éthique de Thor, est un pur moment de baston sans profondeur, ça cogne, ça meurt ( bien sur un personnage vraiment très secondaire) et ça n’oublie pas une petite note mélo toute triste, avec Trauma, tout déçu de voir que Thor Girl ( personnage vraiment débile, par ailleurs ) ne s’intéresse pas à lui. Le niveau est vraiment au ras des pâquerettes, n’en jetez plus. Les quelques pages dédiées justement à Trauma, qui servent à boucler la pagination de Marvel Heroes, sont autrement plus édifiantes, avec notamment une révélation attendue, en toute fin, sur le géniteur véritable de l’ado tourmenté. En bref et pour conclure, heureusement que Thor fête son 600° épisode en grande forme, car pour le reste, Heroes est en ce moment dans une assez mauvaise passe…
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