Puisque le Dark Reign est désormais pratiquement conclu, et que SIEGE débarque enfin dans nos kiosques, jetons donc un regard rapide sur les différentes séries liées aux Vengeurs, qui n'auront jamais autant été lu et recherché que ces derniers mois. Et commençons le tour d'horizon avec un saut chez les Dark Avengers (dans la revue Dark Reign – DA 13) qui vivent leurs dernières heures. Sentry, leur membre plus éminent, n'a jamais été aussi inquiétant, de par sa toute puissance. Pourtant, son épouse pensait bien être enfin libéré de lui; hélas, peine perdue, comment tuer celui qui semble bien immortel? Le bon coté de l'histoire, c'est que nous apprenons la véritable version des origines du héros, qui entre en contradiction avec ce que nous avait appris Jenkins en son temps. Bendis nous révèle, par la bouche de Lyndi, que Sentry est le produit de l'absorption d'une drogue, que Bob Reynolds n'est en fait qu'un junkie de plus, qui aura eu la bonne fortune de faire le trip ultime, dont il n'est toujours pas revenu. Depuis, ne pouvant gérer des pouvoirs qui dépassent l'entendement (Superman à coté semble un boy-scout impuissant), il s'est infligé une punition schizophrène en construisant un alter égo sombre et destructeur, Void, qui annule proportionnellement tout le bien qu'il peut faire en tant que Sentry. Nous parlions de ses pouvoirs infinis : même un plongeon au cœur du soleil, comme c'est le cas ce mois ci, ne saurait l'arrêter. On souhaite bien du plaisir à ceux qui vont devoir se dresser sur sa route, notamment aux forces asgardiennes attaquées par Norman Osborn, sur « Siege » justement.
Les Mighty Avengers, eux, m'ont profondément ennuyé, depuis leur création. Mais Dan Slott réussit cette fois à faire prendre la sauce, juste à temps pour que nous comprenions que l'équipe est vouée à disparaître. Le génie scientifique de Hank Pym fait des miracles : il est même parvenu à emprisonner Loki, le Dieu des menteurs, pour lui soutirer certaines informations capitales. L'épisode oscille entre petites anecdotes sympathiques (Jarvis préparant le petit déjeuner en allant puiser ses ingrédients sur les marchés du monde entier, grâce à la téléportation) et la tension occasionnée par Quicksilver, qui n'en peut plus d'attendre et souhaite savoir quel a été le destin de sa soeur, Wanda Maximoff. Loki est à la merci des héros, mais il a toujours un bon plan dans son sac pour sauver les meubles : en l'occurence faire appel à son demi frère Thor, et jouer sur la corde sensible de la famille pour obtenir sa libération. Cerise sur le gâteau, la surprenante décision de Pym, qui fait une proposition pour le moins déroute à l'asgardien, une fois délivré de ses chaînes. Comme je vous le disais, ça sent la fin de parcours pour ce groupe de vengeurs, et c'est peut être là que ça devient le plus intéressant (avec le retour prévisible d'Ultron, pour boucler la boucle, puisqu'il fut sous la plume de Bendis le premier opposant de cette formation)
Et finissons en avec les « New Avengers » qui depuis le temps sont un peu moins «nouveaux » que le titre de leur série voudrait le faire croire. 61 épisodes sont passés sous les ponts, tout de même. Je dois dire que ce titre est le plus ambivalent : parti sur de très bonnes bases, avec un fort potentiel indéniable, il a bénéficié du style « Bendis », ce mix d'humour décalé, de soap-opéra et d'action brute qui frappe fort dans le fourmilier de la sacro-sainte continuity. Mais aussi des défauts inhérents au bonhomme, à savoir la dilution infinie de la trame : Brian écrit pour les trade paperbacks, et utilise parfois dix planches là où dans les années 80 n'importe quel auteur aurait employé deux cases. C'est fort intéressant pour Marvel qui est gagnant dans l'affaire, mais frustrant pour nous. Par exemple, toutes les aventures vécues en parallèle des « main events » comme Secret Invasion, ou encore Civil War, ont régulièrement été, chez les New Avengers, entachées de redites, d'un ralentissement flagrant du propos, d'une façon certes agréable d'aller voir dans les marges du récit, mais sans que cette excursion narrative ait au final le moindre poids conséquent sur la saga en elle même. Cela semble encore le cas ce mois ci : les Vengeurs sont attaqués par un groupe de vilains aux pouvoirs boostés par les pierres des Nornes, petit cadeau offert par Loki à Hood et ses sbires. Castagne et humour décalé, mais rien d'indispensable ou de renversant ne se produira sur les pages du titre, qui endosse encore une fois le rôle de simple supplément d'informations, d'appendice dispensable, à l'action véritable, à l'enjeu principal, qui peut se lire sur les pages de « Siege ».
Les Vengeurs ont eu tendance à trop se diluer, au point de perdre partie de la saveur originelle, du piment qui les distinguait depuis quelques années. Tout le pari, à l'aube de la nouvelle ère Marvel post Dark Reign, sera de recentrer les enjeux et de rendre incontournable à nouveau le rendez-vous avec les plus grands héros de la Terre, afin qu'il ne soit plus le simple appendice de régulières sagas annuelles, au final usantes et redondantes. L'avenir serait-il de faire un pas en arrière?
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