MARVEL'S INHUMANS : LE NAUFRAGE INEVITABLE DE LA SERIE DES INHUMAINS

L'inflation des séries super-héroïques continue. La dernière en date à s'offrir à nous est celle consacrée aux Inhumains, un projet que nous n'aurions jamais osé rêver voir se concrétiser il y a seulement quelques années, puis qui fut programmée pour une sortie cinéma, repoussée, et annulée. Alors que vaut vraiment cette série commandée par ABC, et qui aux dernières rumeurs a bel et bien risqué d'être éliminée par la chaîne, avant même d'être diffusée (et ceci après une avant-première prévue dans les cinémas équipés pour la technologie IMax)? Soyons honnêtes, il s'agit d'un produit réalisé et tourné à la hâte et cela est évident dès que nous regardons les deux premiers épisodes, montés sous forme d'un film bon marché, avant le reste de la première et à coup sur ultime saison. Certains des effets spéciaux (et c'est une chose capitale quand on met en scène le peuple des Inhumains) sont vraiment très cheap; par exemple la Reine Médusa et sa chevelure préhensile frôle véritablement le ridicule. Impossible d'y croire une seule seconde, et le personnage est à la limite à de l'antipathie et de l'accident industriel. Alors la production désemparée a trouvé un subterfuge indigne, un tour de passe passe de bas étage, faire en sorte que Maximus et sa crique lui tondent ses atouts capillaires, dès le premier épisode. Une scène à la portée symbolique hautement cruelle, un viol déguisé qui choque le spectateur, mais qui n'a d'autre justification scénaristique que d'éliminer le problème de ces cheveux qu'on se parvient pas à animer correctement. Son mari, Black Bolt, possède plus de prestance et de mystère, ce qui est normal dans la mesure où il ne peut parler et doit uniquement communiquer et s'imposer aux autres par sa présence. Le vrai personnage qui surnage, et qui est un peu plus intéressant que les autres, est le frère Maximus (confié à Iwan Rheon, déjà au cast, avec brio, de Games of Thrones ou de la jouissive Misfits). Son rôle à mi-chemin entre le fourbe comploteur et l'unique Inhumain lucide sur la situation de son peuple, en fait l'électron libre et le véritable ressort narratif -pour le moment- de la série. Crystal est fort jolie et rafraîchissante à regarder, mais ne sert pas à grand-chose. N'oublions pas le petit toutou de la famille, LockJaw, censé pouvoir téléporter les Inhumains là où ils le souhaitent. Je préfère ne même pas en parler... nous sommes là en présence d'un des pires effets digitaux vus ces temps derniers sur petit écran. Une grosse peluche animée, une funko pop à cent mille dollars, et rien d'autre. Est-ce une plaisanterie?

Le carnage continue avec le reste du cast. Karnak devient un cosplayeur avec des problèmes de budget, et Gorgone endosse le costume de ...en fait de rien du tout, tant il est insipide. On aperçoit aussi le jeune Bronaja, qui semble avoir le don de prévenir l'avenir, une manière de faire le lien avec la récente seconde Civil War (dans les comics). S'il faut trouver une chose de juste dans cette débâcle, c'est l'angle de vue et la manière rapide et concise de poser les enjeux. En trente minutes vous avez exposé devant vous l'univers des Inhumains. Les intervenants principaux, la cité d'Attilan et son système inique de classes, la terrigénèse qui transforme les habitants, et les complots de palais qui menacent de détruire une fausse harmonie, avec des tensions sociales et démographiques sous-jacentes. Au moins c'est clair, même si malheureusement tout ceci manque de pathos, d'empathie. Le résumé est efficace et enlevé mais les personnages et le décor sont si fragiles que l'ensemble peine à éveiller l'intérêt. Le vrai moment où la série semble être en mesure de marquer des points est la fuite ou l'exil sur Terre de la famille royale. L'arrivée de Black Bolt est le prétexte à quelques traits d'humour, et on rêverait d'y croire, hélas le piètre Gorgone qui se noie sur une plage hawaïenne (qu'est-il allait faire dans l'océan cet imbécile?) ou Karnak prétendument en mesure d'identifier le point faible en toutes choses, et qui se ramasse de tout son long au bout de dix secondes de descente d'une falaise en free style, trahissent un manque d'idées et d'inspiration qui devient comique. Medusa elle va mieux, et on notera que ses ennemis ont pris le temps de la tondre avec une précision digne d'un excellent coiffeur, la raison pour laquelle elle absorbe vite et bien le traumatisme. Bref, Marvel's Inhumans empile les scènes maladroites, hors sujet (Gorgone sur la plage qui descend une bière avec ses nouveaux potes surfeurs) ou carrément débiles (Crystal qui peut s'enfuir avec son chien, mais réagit avec la promptitude d'une mamie sous anxiolytiques) et on regarde tout ça avec fascination et embarras. Cette fois c'est sûr, les détracteurs habituels de ce genre de séries vont s'en donner à coeur joie, et le pire est qu'on ne pourra rien leur opposer. Car ce qu'il y a de vraiment inhumain là dedans, c'est de prétendre qu'un téléspectateur doive aller au bout des huit épisodes, sans tomber en apoplexie avant. ABC nous a réservé une cruelle punition. 




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GENERATIONS : MILES MORALES & PETER PARKER (SPIDER-MAN & SPIDER-MAN)

Je suis un dingue et rien ne m'arrête, même lire l'avant dernier numéro de Generations après avoir lu le dernier. Bref, passons à la rencontre entre Miles Morales, l'ancien Ultimate devenu avec le temps un autre "Spider-Man tout court" et Peter Parker, dans une version estudiantine et maladroite, qui passe le clair de son temps à entrer en collision avec les autres (Miles en gros) tout en portant une pile d'ouvrages scientifiques comme un bon rat de bibliothèque d'alors. Du coup la différence d'âge est annulée entre Miles et Peter, et c'est aussi le cas pour leurs expériences respectives en tant que tisseur. D'ailleurs l'aîné supposé est dans une période de crise profonde, il ne sent clairement plus à la hauteur de sa tâche, et la tante May est aux urgences, dans un piteux état, comme c'était le cas un numéro sur deux dans les années soixante et soixante-dix. 
Brian Bendis connaît bien les deux personnages, du coup il parvient à leur donner une voix crédible, et à instaurer de l'émotion par moments, comme l'intimité qui s'instaure entre Peter et Miles, dans la chambre du premier cité (n'y voyez rien de graveleux attention!) ou encore la rencontre entre Morales et sa mère, sans oublier sa propre version tout jeunot, avec l'ami de toujours Ganke. Se voir en culottes courtes a du lu faire un choc, et du coup le scénariste situe temporellement la chose. Le récit doit en gros se situer de huit à dix ans dans le passé, ce qui cloche un peu si on imagine tout ce qui a pu se produire durant ce bref laps de temps dans la vie de Parker. Mais ainsi va la vie des comics, le problème de la continuité et de la crédibilité du vieillissement des héros ne date pas d'aujourd'hui. 
Ramon Perez n'a pas reçu une tâche facile. Dessiner un numéro statique et basé sur des émotions, des mots échangés (Bendis, quoi) n'est pas un cadeau pour un artiste. Il y parvient tout de même avec classe, en multipliant les compositions de pages, les cadrages intelligents, et bien sûr avec un style rétro qui fonctionne vraiment bien. Aucune scène de bataille, pas de bourre-pif ou de super pouvoirs, ce numéro de Generations est avant tout un hommage rendu par ce qu'est Marvel aujourd'hui, à ce qu'elle était autrefois. 
Bref, il s'agit là d'une sortie qui n'a rien d'indispensable ou de capital pour la suite des aventures des deux Spider-Men concernés (ici ce sont les individus sous le masque qui comptent, pas leurs identités secrètes), mais qui possède un capital sympathie réel, un parfum doux-amer qui évoquera la grande époque Lee-Ditko-Romita, que nous regretterons éternellement.  



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BATMAN THE RED DEATH - DARK NIGHTS METAL

Comme vous le savez si vous suivez l'événement Dark Nights Metal; une série de Evil Batmen, des versions distordues et particulièrement cruelles du personnage, sont arrivées sur Terre, pour semer chaos et destruction. Les origines de chacun de ces ennemis vont nous être dévoilées, à travers des one shot, dont le premier s'appelle the Red Death. Il est écrit par Joshua Williamson et dessiné par Carmine Di Giandomenico, autrement dit le duo qui préside habituellement aux aventures de the Flash. Batman, contrairement à ce que l'on pourrait penser, est un homme qui connaît la peur; par exemple la peur de ne pas être assez rapide pour sauver tout le monde. Inversement, on pourrait croire que cette qualité fait partie des dons naturels de Barry Allen. Lui est assez rapide pour être partout à la fois et faire ce que ne saurait faire son ami chauve-souris. Du coup nous entrons dans un monde alternatif, où nous sommes en plein Dark Multiverse (la face cachée du Multiverse tel que décrit par Grant Morrison) et nous retrouvons Batman face au bolide écarlate, dont il tente de subtiliser les pouvoirs. 
Bien entendu, cela ne se passe pas comme prévu et tourne rapidement à l'affrontement, qui lorgne ouvertement sur le blockbuster décomplexé. Vous connaissez tous par exemple, le célèbre tapis roulant qui permet à Flash de remonter le temps... et bien ici Batman a transformé sa Batmobile en un engin du même genre, et on hésite entre le sourire béat du lecteur satisfait et l'étonnement de lire un truc aussi grossier. Vous l'aurez compris, il y a bien peu de subtilité dans ce Red Death, par contre il y a une chose qu'on apprécie beaucoup, c'est italien Di Giandomenico , dès qu'il s'agit de mettre en forme le mouvement, la vitesse. Il est assez extraordinaire. Peu d'artistes sont en mesure d'insuffler autant de pertinence dans le sillage, l'aura et la vélocité du personnage. Je suis quelqu'un qui n'apprécie pas trop le travail en digital, en temps normal, mais force est de constater aussi que Plascencia maîtrise les rouages de la mise en couleurs pour le dessin de Carmine, et il fournit également un job admirable. 
En fin de numéro, bien entendu la Mort Rouge est arrivée sur notre planète! La situation est vraiment dramatique et on se demande bien comment les héros vont pouvoir inverser le cours des événements, d'autant plus que même Superman n'a pas l'air d'être à la fête. Bref c'est cataclysmique, à la limite du "whatthefuck" et on hésite à trouver cela spectaculaire ou franchement exagéré... ce qui est d'ailleurs un peu le résumé pour le moment de Metal.



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OLD MAN LOGAN TOME 1 : DU LOGAN BRUT ET SAUVAGE AVEC JEFF LEMIRE ET ANDREA SORRENTINO

A l'heure où Wolverine est de retour (si la chose vous a échappé, je ne vous dirai rien de plus, vous découvrirez cela en Vf dans un semestre) c'est sa version du troisième âge qui fait l'honneur de la review du jour, avec un album librairie disponible chez Panini.
Old Man Logan, donc. Et non, je ne parle pas de ce mutant griffu que Charles Soule a transformé en statue d'adamantium dans un final pathétique et indigne de la longue carrière du personnage. Je parle paradoxalement du vrai Wolverine. Celui que les anciens lecteurs comme moi, de l'époque Lug et Semic, appelaient simplement Serval. Sauvage, animalesque, une force de la nature qu'il ne faut surtout pas déranger. Pas un directeur d'école ou un éducateur à la cool qui dispense des conseils zens. Une bête féroce et un homme, tout simplement, l'un étant indissociable de l'autre. Et si ce Wolverine là est de retour, c'est parce qu'en fait, il ne s'agit pas tout à fait de l'ancienne version récente, mais du Old Man Logan que nous avions retrouvé à l'occasion des Secret Wars. Jeff Lemire ne dément pas ce que nous savons de lui, à savoir qu'il n'a pas son pareil pour rendre attachant un héros, ou un individu des plus communs, en quelques pages et deux trois idées phares. Ici, il ramène notre vieux Logan en plein Times Square, et ses souvenirs remontent peu à peu à la surface. Pas assez vite pour éviter le contact avec la police et d'éviter de s'enfuir comme un criminel, mais suffisamment pour que le lecteur comprenne bien ce qui se passe sous ses yeux, et à quel point les réjouissances vont être savoureuses. Comme vous le savez probablement si vous avez dévoré le Old Man Logan de Mark Millar, le héros a vécu des heures tragiques dans ce qui apparaît pour nous comme un futur hypothétique. A son époque, les vilains de l'univers Marvel ont fini par s'entendre, et se débarrasser de tous les redresseurs de torts qui leur barraient la route. Pire encore, le griffu a trucidé ses compagnons d'armes X-Men, victime d'un subterfuge horrible escogité par Mysterio, le maître des illusions. Wolverine avait fini par fonder un foyer, trouver l'amour et avoir deux enfants, et pour préserver ce fragile équilibre au sein d'un quotidien pourtant difficile et sordide, il avait décidé de ne plus sortir les griffes, de renoncer définitivement à se battre, quitte à encaisser les pires humiliations, comme de voir son propre fils molesté sous ses yeux. Mais à force de contenir et d'intérioriser toute cette violence, l'animal qui sommeille en lui depuis toujours n'attendait que le bon moment pour rugir, et bondir.

La goutte d'eau qui fait déborder le vase, ce sont les enfants et petits enfants de Bruce Banner (Hulk donc) qui en sont la cause, dans ce futur, en massacrant la famille de Logan. Une fois revenu en arrière, à notre époque donc, Wolverine (la version agée bien sûr) n'a qu'une seule obsession en tête, faire payer tous ceux qui sont responsables de son état, avant que l'inévitable ne se produise. Il part donc sur les traces de ceux qu'il convient de passer par les griffes, avant que le futur ne dégénère en ce qu'il a connu. Oui mais voilà, ce dernier est-il déjà écrit, est-ce vraiment inéluctable? Et des héros comme Steve Rogers, Hulk (Amadeus Cho) ou Kate Bishop, vont-ils lui prêter main forte, ou l'arrêter dans croisade vengeresse?
Nous lisons là une excellente série, d'autant plus que c'est Andrea Sorrentino qui officie aux dessins. Bref, des pages expressionnistes, vivantes, violentes, agressives, qui explosent la rétine et suintent l'adrénaline par chaque case, avec un découpage cahotique et nerveux. Sorrentino nous épate et transcende le story-telling avec une utilisation extrême des contrastes, en assimilant les onomatopées et la structure même de ses vignettes au récit en soi. Une leçon magistrale. Une scène de toute beauté, en début de parcours, avec le Old Man Logan qui se retrouve face à son "moi" du passé, figé pour l'éternité dans l'adamantium, rend tout à coup le plus bel hommage possible au destin funèbre d'un héros trop vite disparu, et sans panache. 
Un Logan dérouté, qui comprend peu à peu que ce monde là n'est pas le sien, et que les personnages qu'il rencontre peuvent être différents de ce et ceux à quoi il s'attendait (Amadeus Cho par exemple). Même chose quand l'archer le plus célèbre de la maison des idées s'avère être Kate Bishop (une Hawkeye ici vraiment bien campée par Lemire) ou Captain America un héros usé et presque grabataire, loin du Steve Rogers forever young de la légende...
On se surprend à penser qu'il s'agit là probablement de la meilleure aventure de Wolverine publiée depuis le début du  XXI ° siècle, ce que nous voulions tous lire un jour, sans plus oser l'espérer. Jeff Lemire a remis tous les compteurs à zéro, a su comprendre et mettre en scène la véritable essence d'un héros par trop dénaturé, et il bénéficie de l'aide graphique d'un artiste émergent, dont le talent est indéniablement stupéfiant. Si avec tout ceci vous hésitez encore, je rends mon tablier et me consacre au jardinage, tiens. Old Man Logan est simplement très recommandé (au moins le tome 1). 



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SEPTEMBRE 2017 : NOTRE SELECTION COMICS BD

Le mois de septembre, comme pratiquement chaque année, a été dense et riche en propositions librairie. On s'interesse donc aux sorties de ces dernières semaines, avec notre petite sélection toute personnelle et loin d'être exhaustive. Cinq albums pris à part, en toute subjectivité, mais que nous nous permettons de vous recommander, que ce soit pour offrir ou vous offrir. 
Au passage nous sommes depuis toujours assez contre la manie débordante de présenter aux lecteurs des liens commerciaux. A savoir, ceux-ci permettent aux sites qui les proposent de gagner une petite commission sur chaque achat effectué sur Internet. Certains en ont fait un vrai fond de commerce, et vous recommandent tout et n'importe quoi chaque jour, pourvu que vous sortiez votre carte bleue. Dans notre cas, nous avons l'assurance que vous serez en réalité très peu à utiliser ce moyen d'achat (fréquenter son comic shop de confiance reste la solution que nous encourageons de loin), et de plus, si vous décidez d'acquérir un album avec les liens que nous proposons, sachez que les gains infimes sont automatiquement réinvestis dans l'organisation de nos événements à venir, dont principalement le Printemps des Comics 2018, seconde édition. Pour information, organiser ce type de manifestation est l'assurance, pour nous qui souhaitons en tenir éloignée toute velléité commerciale, d'une perte sèche de plusieurs milliers d'euros. Donc nous ne sommes pas là pour vous ponctionner, et au contraire nous vous remercions chaleureusement pour ce qui serait à la limite un petit geste sympathique pour soutenir notre association qui en a grand besoin. Bonne(s) lecture(s).

En septembre, Snorgleux Comics a fait ses débuts avec deux albums. Le plus susceptible de toucher le coeur du grand public est Animosity, une jolie histoire mettant en scène une fillette et son chien, dans un monde devenu fou, où les animaux se sont "réveillés" et sont dotés de la parole et du moyen de penser comme les humains. Original et important, car soutenir Snorgleux est aussi un moyen de favoriser la pluralité des publications comics en France. Et ce récit vaut qu'on s'y attarde.
Review ICI


Imaginons un instant que vous n'ayez pas encore lu le Spider-Verse de Dan Slott, avec les dessins d'Olivier Coipel... Séance de rattrapage chez Panini, avec des Spider-Men issus de toutes les dimensions, une véritable orgie à la limite du fan-service, mais qui s'avère être drôlement rythmé, et un des moments forts du run du scénariste. Amateurs de mainstream qui plaira à presque tout le monde, voilà une évidence à posséder.
Review ICI

Chez Urban Comics, nous aurions pu vous parler de All-Star Batman, mais notre préférence va largement à Nightwing, ou encore à The Flash Tome 1. Nouvelles aventures pour le bolide, qui se retrouve à coacher toute une séries de "speedsters" qui ont transformé la ville, et un nouvel ennemi redoutable du nom de Godspeed. Une sorte d'anti-Flash vêtu de blanc, qui pourrait bien être une menace plus proche de Barry Allen qu'on ne suppose. Carmine di Giandomenico est en grande forme, avec lui la vitesse de Flash explose la page.
Review ICI


Un petit détour par la Version Originale, avec le retour, chez Marvel Comics, de l'omnibus du Punisher par Garth Ennis et Steve Dillon. Plus de 1100 pages d'aventures rocambolesques, cruelles, sarcastiques, qui ont relancé avec brio un personnage en perdition. C'est déjà sorti aussi en Vf sous ce format, malheureusement épuisé depuis des lustres. Si vous avez donc de bonnes bases en anglais, voilà un ouvrage indispensable. L'occasion aussi de comprendre combien Dillon a été lui aussi capital pour le retour de Frank Castle.
On en parle ICI


Enfin, vous allez me dire, mais ce n'est pas du comics! Oui, mais parfois il convient aussi d'aller jeter un oeil sur la franco-belge, ou sur les albums Bd qui font l'actualité, pour les bonnes raisons. Corto Maltese, l'après Hugo Pratt, est une de ces valeurs certaines qu'on retrouve toujours avec un plaisir inégalé. Equatoria, d'abord publié en pages intérieurs du quotidien la Repubblica l'été dernier, est un petit bijou de Pellejero et Canales, et méritait bien qu'on fasse une exception, pour vous parler de cet album sorti chez Casterman. D'ailleurs nous vous proposerons en octobre la review sur UniversComics.

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THE THANOS IMPERATIVE (dans LA COLLECTION HACHETTE DE REFERENCE)

On trouve du cosmique ces temps-ci, dans la collection Hachette de référence, avec Thanos Imperative, récit en six parties à classer du coté des événements d'outre espace, qui viennent régulièrement ébranler l'univers Marvel, et qui commence par une mise en bouche, Thanos Imperative Ignition. La mise à feu, quoi. On croyait à l'époque le grand méchant mort, tué par sa némésis Drax le Destructeur, mais il n'en est rien. L'amant de la mort ne le reste jamais bien longtemps. C'est pourquoi il est dorénavant prisonnier des Gardiens de la Galaxie, et le sort qui lui sera réservé fait l'objet de débats entre ces derniers, qui ne sont pas tous d'accord sur le sens à donner à cette résurrection et à cette détention. Pendant ce temps, il se passe d'étranges phénomènes à la limite de la faille qui sépare notre univers de celui apparu quelque temps auparavant, comme conséquence des soubresauts cosmiques imaginés par Abnett et Lanning. Cet autre univers qui pointe le bout de son nez, c'est le Cancerverse, et la mort y a été bannie. La vie toute triomphante, donc, et ce n'est pas forcément un bien. Nova s'y rend pour remettre un peu d'ordre mais il fait une rencontre fort déplaisante : Adam Magus, la version distordue d'un Adam Warlock devenu fou, et dont la puissance de frappe est particulièrement redoutable. Les dessins de Brad Walker, bien qu'un peu figés par moments, sont plaisants. Il évoque un peu un Tom Raney plus posé et moins porté aux distorsions physiques, pour rester dans les artistes qui se sont déjà illustré sur ce type de série. Cerise sur le gâteau, la révélation de l'être qui se cache derrière tous ces préparatifs de guerre. Un vieux fantasme de lecteurs Marvel. Un héros de légende, une de ces figures inattaquables qui a marqué durablement notre enfance (on fait durer le sispens mais depuis vous dvez l'avoir lu, non?)... Ici c'est devenu un vilain tout puissant, bien décider à être celui qui va mettre le cosmos entier à sa botte. Tout ceci est bien sur une suite directe de ce qui a été narré dans War of Kings/Realms of Kings, qui succédaient aussi à Annihilation. Et  nous montre que la balance entre la vie et la mort doit toujours être scrupuleusement respectée, car la première citée n'est pas forcément un bien absolu, si elle n'est pas placée dans la perspective (certes effrayante) de la seconde.

Que faire quand la mort d'un personnage, désormais légendaire, rend toute idée de réutilisation absurde et profanatrice? Et bien, on peut toujours convoquer son avatar d'une autre dimension, d'un autre univers. Du coup, place au Captain Marvel du Cancerverse (oups, c'est dit), qui a su vaincre la mort (contrairement au notre) et qui depuis est même parvenu à l'anéantir. Tuer la mort, ça c'est original. Thanos, pour le coup, se voit investi d'une mission inattendue : en tant que Vrp parfait de la mort, en tant que nihiliste suprême, personne d'autre que lui n'est mieux armé pour rétablir l'ordre dans un monde où il n'est plus possible de passer l'arme à gauche. Thanos souffre, de surcroît. Il ne voulait pas revenir à la vie, ambitionne de vite retrouver l'oubli, et quand on sait les ambitions et la fourberie du titan, on peut s'attendre au pire. Les forces du bien (Gardiens de la Galaxie, Nova, Quasar, en tête de gondole) vont se retrouver attaquées par une version distordue de nos Vengeurs, et bénéficier de l'aide inattendue de celle qui les a trahis sur notre bonne vieille Terre 616 : la Sorcière Rouge, qui confirme donc sa tendance, tous univers confondus, à retourner sa cape et mettre ses compagnons dans l'embarras. Faites confiance à Wanda, et vous êtes surs d'avoir un bon gros coup derrière la tête, dès que vous tournerez le dos. L'ensemble fonctionne assez bien, c'est mouvementé et ça donne la pèche, c'est illustré brillamment par Miguel Sepulveda, avec l'aide de coloristes inspirés. Il manque un peu la fraîcheur et la (fausse) naïveté des sagas tissées par Starlin, mais peut être que je manque moi même de cet innocence qui m'avait tant fait vibrer à l'époque. Thanos Imperative se termine par le sacrifice émouvant de deux héros importants, dont l'un est vite revenu, tandis que l'autre a perdu sa place au sein du MarvelVerse au profit d'un successeur plus jeune et branché. Si vous avez délaissé Marvel cette dernière décennie et que vous voulez rattraper le temps perdu, il y a des volumes chez Hachette qui devraient vous parler. 



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GENERATIONS - SAM WILSON & STEVE ROGERS (LA REVIEW)

Les one shot, dans le cadre de Generations, sont globalement inutiles, plats, poussifs. Et puis arrive ce Captain America de fin de parcours, et vous entamez la chronique en vous rendant compte que vous pourriez en parler pendant des pages. Que c'est dense, qu'il y a du potentiel et de la matière à développer dans cette grosse vingtaine de pages. Tout d'abord, la raison du choix des héros concernés par Generations, et l'explication de leurs "face à face" improbables devient claire, et finalement d'une logique imparable. Cela donne l'occasion d'une scène finale sympathique, du genre, le club de ceux qui ont été élus et changés. Et surtout, Sam Wilson n'est plus le même Sam au terme du récit. Lui aussi voyage tout à coup dans le temps, et se retrouve propulsé en pleine seconde guerre mondiale, à une époque trouble où les forces américaines font dans le recrutement intensif, afin de monter au front. C'est cette époque là qui voit naître le héros, la légende, Steve Rogers et le costume au drapeau étoilé, le symbole pour les forces US qui galvanise les troupes. Sauf que dorénavant, dans ce passé réécrit, il n'est pas seul, puisque dans les cieux virevolte aussi un homme courageux avec une paire d'ailes mécaniques. Sacré Faucon, on ne le changera pas, quelle que soit l'ère temporelle dans laquelle on le plonge.
Nick Spencer avait des choses à dire, beaucoup, voire trop. Il ne nous épargne pas non plus les moments intimes et le verbiage, qui ici est un peu plus justifié et pertinent. On apprécie de voir les doutes de Rogers, encore aux prémices de sa mission. Par contre, quelle frustration. Car cette fois le héros déplacé temporairement et temporellement ne reste pas le temps d'un combat, d'un verre au bar du coin, mais il s'installe, vit une véritable existence, année après année, évolue et devient père, change de statut et de rôle. Fermons les yeux sur le fait que Steve Rogers ne semble pas comprendre de suite que le jeune Faucon et son vieil ami et confident de la guerre sont la même personne à deux âges différents, et imaginons un instant ce qui aurait pu et du être une vraie mini série, avec cette vie alternative de Sam Wilson, qui aurait pu traverser des pans d'histoire américaine et occidentale, et nous donner le point de vue de l'Avenger d'aujourd'hui, dans l'obligation de ne pas interférer avec le passé, pour ne pas le changer... Nick, si c'est encore possible, on la veut cette histoire.
Et on la veut aussi dessinée par Paul Renaud, le temps que nous y sommes. On a de la chance, Marvel confie ce numéro de Generations, un des rares qui vaut le coup, à un artiste d'ici, et ce dernier sort une prestation remarquable, associant la tradition et l'amour des comics d'antan (lisibilité et clarté des planches, pas d'entourloupes falacieuses) avec la modernité nécessaire à ce genre de job, brillament secondé par Laura Martin aux couleurs. 


Le pire dans tout ceci, c'est que j'ai lu certaines critiques très acerbes sur les médias américains. Alors qu'il s'agit, je vous assure, de quelque chose qui porte en germe une idée brillante, solidement mis en images. Après inutile de reprocher aux artistes impliqués la validité du projet Generations en lui même, qui a été étalé comme un kilo de beurre sur une simple tartine. Un gros one-shot de 70/80 pages avec un pool d'artistes à la barre aurait largement suffit. Un beau graphic novel hommage, juste avant de lancer Marvel Legacy. Mais ayant autant le pouvoir d'influencer les choix de la maison des idées, que celui de faire revenir le président Macron sur sa loi de finance, UniversComics ne pourra rien faire pour Marvel Comics... Juste vous dire que ce Sam&Steve, personne ne vous reprochera de l'acheter. 



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