GENERATIONS : MILES MORALES & PETER PARKER (SPIDER-MAN & SPIDER-MAN)

Je suis un dingue et rien ne m'arrête, même lire l'avant dernier numéro de Generations après avoir lu le dernier. Bref, passons à la rencontre entre Miles Morales, l'ancien Ultimate devenu avec le temps un autre "Spider-Man tout court" et Peter Parker, dans une version estudiantine et maladroite, qui passe le clair de son temps à entrer en collision avec les autres (Miles en gros) tout en portant une pile d'ouvrages scientifiques comme un bon rat de bibliothèque d'alors. Du coup la différence d'âge est annulée entre Miles et Peter, et c'est aussi le cas pour leurs expériences respectives en tant que tisseur. D'ailleurs l'aîné supposé est dans une période de crise profonde, il ne sent clairement plus à la hauteur de sa tâche, et la tante May est aux urgences, dans un piteux état, comme c'était le cas un numéro sur deux dans les années soixante et soixante-dix. 
Brian Bendis connaît bien les deux personnages, du coup il parvient à leur donner une voix crédible, et à instaurer de l'émotion par moments, comme l'intimité qui s'instaure entre Peter et Miles, dans la chambre du premier cité (n'y voyez rien de graveleux attention!) ou encore la rencontre entre Morales et sa mère, sans oublier sa propre version tout jeunot, avec l'ami de toujours Ganke. Se voir en culottes courtes a du lu faire un choc, et du coup le scénariste situe temporellement la chose. Le récit doit en gros se situer de huit à dix ans dans le passé, ce qui cloche un peu si on imagine tout ce qui a pu se produire durant ce bref laps de temps dans la vie de Parker. Mais ainsi va la vie des comics, le problème de la continuité et de la crédibilité du vieillissement des héros ne date pas d'aujourd'hui. 
Ramon Perez n'a pas reçu une tâche facile. Dessiner un numéro statique et basé sur des émotions, des mots échangés (Bendis, quoi) n'est pas un cadeau pour un artiste. Il y parvient tout de même avec classe, en multipliant les compositions de pages, les cadrages intelligents, et bien sûr avec un style rétro qui fonctionne vraiment bien. Aucune scène de bataille, pas de bourre-pif ou de super pouvoirs, ce numéro de Generations est avant tout un hommage rendu par ce qu'est Marvel aujourd'hui, à ce qu'elle était autrefois. 
Bref, il s'agit là d'une sortie qui n'a rien d'indispensable ou de capital pour la suite des aventures des deux Spider-Men concernés (ici ce sont les individus sous le masque qui comptent, pas leurs identités secrètes), mais qui possède un capital sympathie réel, un parfum doux-amer qui évoquera la grande époque Lee-Ditko-Romita, que nous regretterons éternellement.  



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