Dès lors, Le Chant de la Femme Parfaite devient un album touchant et déroutant, dans lequel la science côtoie la métaphysique, où les émotions humaines deviennent le prisme d’une quête existentielle. La narration, exigeante, tisse une trame où le réel vacille, ce qui force Alan à naviguer entre doutes et croyances, rationalité et craintes profondes. Son meilleur ami, qui est aussi son médecin et son dernier soutien dans la maladie, est le personnage qui apporte un peu de rationalité à l'ensemble, mais il est lui aussi mis peu à peu à l'écart, car la belle inconnue s'est installée chez Alan, et lui a proposé un marché extraordinaire. Cette Catherine pourrait bien être en mesure de le guérir, en échange de quelque chose qui va bouleverser le malade, l'obliger à se rapprocher à nouveau de celle qu'il tente d'oublier, ici de retour sans vraiment l'être. Cette histoire de faux semblants fantastiques pourra bien entendu désarçonner certains lecteurs. L’œuvre refuse la linéarité et l’évidence, préfère suggérer plutôt qu’asséner (on en vient vraiment à souhaiter tout le bonheur du monde à Alan, sachant que tout ceci ne peut durer éternellement), jusqu’à un dénouement à la fois bouleversant et énigmatique. Graphiquement, Bruno Cannucciari offre un dessin d’une grande finesse, qui parvient à unir le réalisme et l'onirisme avec une maîtrise saisissante. Ses planches sont traversées par une poésie et une beauté évidente, d'une délicatesse sensible. Du coup, Le Chant de la Femme Parfaite est une œuvre réussie, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement, mais qui nous a ravis. Drame personnel, incursion dans une étrange science-fiction intimiste, l'ouvrage (publié chez Delcourt) est une expérience de lecture troublante.
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Oui, le décor est merveilleux (et glauque) mais il contraste avec un traitement plus conventionnel des personnages. Rion et Bastille fonctionnent sur une dynamique mentor-disciple efficace, mais qui peine à surprendre. On pouvait attendre un approfondissement psychologique plus poussé, plutôt que le recours systématique à des secrets enfouis, du sang et des phrases à effet, sans oublier la transmission d'une armure aux pouvoirs mystiques pour donner de l'épaisseur à ces personnages. La meilleure nouvelle, c'est que graphiquement, Edenwood est à la hauteur des espoirs : les scènes d’action sont spectaculaires, les créatures terrifiantes ne manquent pas (entre démons, ensorceleurs et vampires, choisissez votre camp) et les personnages féminins confirment que Tony Daniel a parfaitement vécu e assimilé les leçons tirées des années 1990. Pourtant, malgré cette indéniable maîtrise visuelle, ce comic book laisse parfois une impression d’exercice de style plus que d’expérience narrative aboutie. Le ton oscille entre noirceur et espoir, sans toujours réussir à faire naître l’émotion que l’on pourrait attendre d’une fresque aussi ambitieuse. D'autant plus que c'est une avalanche de noms, de lieus, qui nous tombe dessus. Trop de monde, trop de saut avant/arrière (le gimmick des trois ans auparavant, à chaque épisode), on finit par y perdre ses repères. Edenwood est une œuvre généreuse et foisonnante, portée par une ambition intrigante et une direction artistique soignée, mais qui peine à transcender ses références. Le mélange de fantasy, de récit de guerre et de parcours initiatique du jeune héros fonctionne mais sans rien réinventer ou sans surprendre outre mesure. L'impression est qu'en faisant plus simple, Tony Daniel aurait aussi pu faire plus percutant.
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- La sortie d’On ne fait pas de feu sous un arbre en fleur, le troisième tome des aventures du commissaire Kouamé, série que l’on doit au scénario de Marguerite Abouet, au dessin de Donatien Mary et c’est publié aux éditions Gallimard
- La sortie de l’album Le maitre de California Hill que l’on doit à Laurent-Frédéric Bollée pour le scénario, Georges Van Linthout pour le dessin dessin et c’est publié aux éditions de La boite à bulles
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