MARVEL HEROES EXTRA 5 : IRON MAN LEGACY



MARVEL HEROES EXTRA 5 : IRON MAN LEGACY

(Iron Man Legacy 1-5 "War of the Iron Men")

La nouvelle série "Iron Man Legacy" fait ses débuts en Vf, avec un premier story-arc en cinq parties, sur les pages de Marvel Heroes extra. On y retrouve Tony Stark en Europe de l'Est, pour une aventure aux implications géo-politiques complexes mais peu palpitantes.

En Transie, petit état fictif situé à la frontière de la Roumanie et de la Latvérie, la situation est explosive. Paramilitaires slaves et séparatistes musulmans roumains sont en guerre ouverte, et le sang a déjà coulé. Mais cette fois, c'est différend. Une armée d'armures "Iron men" a été utilisé pour massacrer un village roumain, et pour le coup, Tony Stark sent une immonde culpabilité le gagner. L'envie de s'immiscer dans ce conflit racial est forte, mais les enjeux géo-politiques déconseillent radicalement une intervention. Ce que ne manque pas de rappeller un des fidèles laquais du gouvernement, Peter Gyrich, ancien porte parole des vengeurs. Stark est très têtu, et décide malgrè tout de dénouer ce sac de noeuds. Bien mal lui en prend : il est rapidement défait et emprisonné dans un camp de slaves transiens extrémistes, mené par le commandant Darko. C'est là que tous les scientifiques locaux sont capturés, exploités, ou plus souvent encore abattus sommairement s'ils ne coopérent pas à la réalisation d'armures de guerre semblables à celles d'Iron Man. Tony parvient à s'échapper grâce à une autre détenue, Dragana, qui bien qu'amputée des deux jambes, garde un talent fou pour tout ce qui est de la technologie et de la fabrication d'armes. C'est aussi le moment que choisit Fatalis, monarque de la Latvérie, pour entrer dans la danse. Il ne fait d'ailleurs que devancer de peu les chinois, qui envoient sur place l'Homme radioactif, pour venger la destruction d'un pipe-line que Tony a fait exploser, dans l'espoir d'envenimer puis étouffer le conflit. Puis c'est l'entrée en scène des russes, qui dépêchent l'Homme de Titanium pour défendre leurs intérêts. Le pays tout entier s'embrase, avec au centre des combats un Tony Stark avide de vengeance, luttant pour sauver la face et son nom. L'égoïsme d'un individu face aux délires ethniques de factions rivales.



Steve Kurth est probablement la meilleure nouvelle de cet album hors série. Sans être un "dessinateur exceptionnel" comme le définit Giorgio Lavagna dans les notes de troisième page, il convient de reconnaître que son style dynamique et assez fouillé nous offre de belles planches et permet à ce récit de "vivre". Tout juste manque t'il encore d'une plus grande variété de représentations dans les visages des personnages au premier plan. Observez bien, ils ont la plupart du temps le nez ou le regard en l'air, dans l'attente d'une quelconque illumination. Coté scénario, Fred Van Lente ne s'est pas foulé. Tony Stark pris au coeur d'un imbroglio politique, sa technologie utilisée à de mauvaises fins, tout ceci sent furieusement le réchauffé, et n'a aucune originalité. De plus, le talon d'achille de la nouvelle série Legacy, c'est d'offrir aux lecteurs des arcs narratifs extraits du passé de Tony, sans bien les situer temporellement, et qui ne pourront donc, à moins de frapper fort dans la ret-continuity, bouleverser le petit monde de tête de fer. Pour le moment, on évoque de ci de là un "reacteur à arc" qui trouve écho dans la version cinématographique du vengeur en armure. Au final, on s'ennuie assez vite dans cette guerre des Iron Men. Avec l'impression de lire un récit déjà raconté avec plus de panache dans le passé, qui n'ajoute strictement rien à la légende du personnage. Bref, cinq euros quarante discutables.

Rating : OOOOO

THE PUNISHER 18 (100% Marvel MAX) : A MAIN NUE



100% MARVEL MAX  THE PUNISHER 18

(Punisher:Force of nature - Punisher:Little black book - Punisher Max Annual 1 - Punisher:Naked kill)

Le nouvel album de la collection Max (Panini) consacré au Punisher sort un peu des sentiers battus. Dans l'attente des premiers épisodes de la nouvelle série régulière PunisherMAX, il est possible de découvrir ici une série de trois one-shot plus un annual, qui nous avaient echappés ces mois derniers. Une séance de rattrapage bienvenue, la qualité étant au rendez-vous.

Le premier one-shot s'intitule Force of Nature (Force de la nature) est s'ouvre sur une étonnante leçon de chasse au harpon : on nous explique que planter un tel objet dans une cage thoracique, et bien ça n'est pas si simple qu'il n'y parait. Le Punisher quitte pour une fois les ambiances urbaines qui ont fait son succès, pour une petite balade en haute mer. Sur la pistes de trois escrocs en collusion avec la mafia russe, il décide de laisser agir les éléments et la nature humaine, plutôt que de forcer les événements. Sabotant le petit yacht sur lequel les trois compères embarquent pour une partie de pêche au large, il va ensuite les laisser dériver vers le côtes africaines à bord d'un canot de sauvetage gonflable. Le temps, l'usure, le mal de mer (encore un bon paquet de scènes de vomi dans cette aventure), mais aussi la méfiance et le mauvais temps, tout concourt à ce que le plan diabolique de Frank Castle prenne lentement et délicieusement forme. Un Punisher très en verve, machiavélique, entre les mains d'un Swierczynski inspiré, cependant un peu trop longiligne et malingre (par rapport à d'habitude) sous les crayons de Michel Lacombe. Avec en guest star ... une baleine, pour une métaphore biblique un peu forcée.

Ensuite, nous pouvons lire Little black book (le petit calepin), un second one-shot violent, noir, et plus que jamais réservé à un public adulte. Aux cotés de Frank Castle, l'héroïne (bien malgrè elle) est une escort-girl de haut bord (qui fréquente des politiciens et des gros bonnets de la finance) qui se targue de savoir dresser les chiens, et les hommes, qu'elle considère souvent comme de vulgaires animaux. Il faut dire que la demoiselle attire tous les regards et toutes les convoitises, dotée d'un balcon impressionant qui ne vous laissera pas insensible. Castle va l'utiliser pour infiltrer la résidence de Carlos Ramirez, patron d'une maison de disques et dealer assassin. Ils débarquent au beau milieu d'une fête privée et laisse parler la poudre, chacun selon ses propres capacités. Pendant que la belle chevauche Ramirez (tout en confiant son trouble de savoir son amant de l'instant condamné à une mort violente et imminente - c'est elle qui est la narratrice de ce récit), le Punisher abat les gardes un à un, avant de liquider derechef le maître de maison. Il aura même l'élégance suprême de sauver sa "partenaire" d'une séance de viol collectif, tandis que celle ci tentait le coup du car jacking pour s'enfuir de l'enfer qui venait d'eclater. Du bien beau boulot signé Gishler, rehaussé par les dessins expressionistes et glaçants de Jefte Palo, très à son aise avec le personnage.



Vient juste après le premier annual de la série Max du Punisher. Où on nous rappelle que "toute action à un prix". Tout spécialement quand le Punisher est à vos basques. C'est ainsi que ça va de mal en pis pour Eddie Gands, malfrat de série B, dont le partenaire est mortellement touché par notre justicier, et qui parvient à s'enfuir après une fusillade. Mais s'enfuir, cela ne veut pas dire pour autant se mettre à l'abri véritablement : une traque sans pitiè commence, au point qu'Eddie ne sait vers qui ni où se tourner. Ceux chez qui il sollicite de l'aide trouvent eux aussi la mort des mains du Punisher, où renoncent à lui porter secours. Seul, acculé, il décide même de se rendre aux forces de police qui ne croient pas un mot de son histoire. La seule issue serait donc d'en finir une fois pour toutes, face à l'épouvantail Frank Castle? Climat tendu, remarquable jeu du chat et de la souris, à la limite du paranormal (et de la paranoïa), "The hunted" (Traqué) est un récit efficace et adrénalique signé Mike Benson et Laurence Campbell, illustré avec une noirceur sans appel, eclairé d'une planche à l'autre par les néons orangés de la ville qui ajoutent encore à l'angoisse de la proie déboussolée.

Dulcis in fondo, le one-shot "Naked kill" (A main nu), le plus jubilatoire de l'album. Le Punisher a décidé d'investir la Tour Daedalus, pourtant réputé absolument imprenable. Entre un service de sécurité draconien et un filtrage du personnel et de tout objet métallique, comment Frank Castle pourrait accéder jusqu'au 8° étage du vaste bâtiment, là où se tourne d'horribles snuff-movies. Vous connaissez peut être ce genre bien à part de films pornos : on y tourne des scènes de torture, mutilation, voire de mort, le tout dans des conditions réelles, sans trucages. Ici, un acteur se distingue, un certain vingt-huit-sept, pour les dimensions astronomiques de son sexe en erection. Quand il en a fini avec sa partenaire, il en a vraiment fini pour de bon. Le Punisher va lui infliger une punition bien méritée, non sans avoir auparavant donné libre cours à son imagination débridée pour passer d'un étage à l'autre, et pour évacuer les filles qui étaient destinées aux prochaines scènes : c'est la première fois que je vois une évasion d'un building avec une corde constituée de ... corps humains attachés les uns aux autres. Complétement gore, déjantée, anticonformiste, cette ultime aventure de cet album Max est vraiment un uppercut dans l'estomac, asséné par un Jonathan Maberry déchaîné. Et c'est encore Laurence Cambell qui joue des crayons, on ne va pas s'en plaindre. Si certains amateurs du personnage hésitent encore à se procurer ce volume 18, car il ne contient pas d'épisodes de la série régulière jusque là publiée, qu'ils ne se préoccupent pas de ce détail : le contenu est explosif et irrévérencieux à souhait. Ne passez pas à coté de ces quatre moments de bravoure!

Rating : OOOOO

BLACKEST NIGHT : La nuit la plus sombre dans DC Universe



BLACKEST NIGHT : Notre critique

(Geoff Johns/Ivan Reis - Dc)

La nuit la plus sombre se poursuit dans vos kiosques, avec les épisodes 3 et 4 de la formidable saga made in Dc Comics. C'est sur les pages de Dc Universe, et c'est toujours aussi bon. Après un bref résumé des événements, pour orienter les néophytes, l'heure est venue de s'attaquer enfin à l'essentiel de la trame tissée par Geoff Johns.

Blackest Night, c'est à la base une histoire de zombies. Pratiquement, il en est ainsi. Avec toutefois certaines importantes variations (les zombis dans l'espace), un long et patient travail préliminaire, et une bonne dose de pathos servi à la louche. Le tout fonctionne à merveille. Si le spectre émotionnel a donné naissance à sept corps intergalactiques différents, chacun d'entre eux étant la manifestation d'une émotion particulière (de la peur à la rage, en passant par l'amour et la compassion) et doté d'une couleur qui lui est propre, la guerre qui a éclaté entre toutes ces factions a ouvert la porte pour la plus redoutable d'entre elles : le noir, couleur maudite, la mort en marche, pour tous. Qui s'est choisi un hérault, en la personne de Black Hand, ennemi traditionnel de Hal Jordan, et qui voue un amour passionnel pour tout ce qui est trépassé. Après avoir trucidé sa famille et s'être fait sauter la cervelle, Samuel Hand est de retour avec un pouvoir incommensurable, qui lui a été conféré par un anneau noir. Ce dernier n'est pas unique : un nuage d'anneaux semblables traverse le cosmos à la recherche de candidats à recruter pour constituer les forces des ténèbres ultimes. Les (mal)heureux élus sont des cadavres, héros morts au combat, anciens vilains désormais sous terre, ou encore individus normaux mais ayant leurs vies durant noués des liens relationnels forts avec certains des acteurs principaux de la scène super-héroïque. C'est ainsi que nous voyons ressurgir des personnages qui avaient trouvé le repos eternel (expression galvaudée pour un comic-book...) à l'instar de Martian Manhunter, Ralph et Sue Dibny, ou encore Aquaman. Leurs victimes ne font que grossir leurs rangs : chacune des cibles abattues est instantanément ressuscitée un anneau noir au doigt, et s'unit à la cohorte de ces zombies cosmiques nourris par le néant. C'est le sort de Hawkman, par exemple. Ceux qui sont visés plus particulièrement sont tous ces héros qui ont fait la nique à la mort, qui sont revenus de l'au dela mais qui devraient en définitive y être encore : Hal Jordan, Barry Allen (Flash), Superman, Green Arrow, et tant d'autres. Les Gardiens de la planète Oa sont eux aussi de la partie. L'un d'entre eux a d'ailleurs été la première victime de la force noire, et a adoubé Black Hand à son "réveil". C'est l'univers tout entier qui vacille et menace d'être englouti par le néant, jusqu'à sa plus infime parcelle lumineuse. A moins qu'une formidable coalition ne voit le jour, pour sauver ce qui peut l'être.




Geoff Johns s'est probablement surpassé. Ce qui donne autant de cohérence à l'ensemble du projet, c'est bien le fait qu'un seul et même homme a eu le temps et l'opportunité de tisser patiemment une trame complexe et à tiroirs. Au moment où convergent tous les indices et les sub-plots qui ont émaillé les titres cosmiques de Dc comics ces dernières années, l'évidence s'impose : nous tenons entre les mains un véritable petit chef d'oeuvre qui tient toutes ses promesses. Ivan Reis, qui n'a pas que des admirateurs si j'en juge par certains avis glanés sur le web, effectue un travail remarquable lui aussi. Ses planches respirent la puissance et le dynamisme, sans compter un certain nombre de splash-pages mémorables, comme le réveil des Black Lanterns dans le premier épisode, ou encore Bruce Wayne/Batman version zombie surgissant de sa tombe, dans le cinquième. La lutte contre les forces des ténèbres, guidées par le hérault Black Hand et l'entité de la mort Nekron, ne souffre quasiment jamais de temps mort. Le seul petit bémol est à apporter sur l'union de toutes les différentes couleurs du spectre émotionnelle, sous l'égide de Hal Jordan. La quête de ce dernier et l'union des Corps de toutes les Lanterns du cosmos est assez sommairement traitée : qu'à cela ne tienne, elle est narrée en détail sur les pages du titre Green Lantern, et peut donc se lire d'une seule traite dans le TPB Blackest Night : Green Lantern. On y apprend dans le détail comment des forces ausi antagonistes que les parangons de la peur de Sinestro, la rage inouïe d'Atrocitus ou encore la force de volonté de Hal Jordan finissent par accepter une trêve temporaire face à une menace qui les dépasse individuellement. Pour ce qui est de la publication en Vf, les complétistes feront la tête car bien évidemment c'est l'ensemble de la production targuée Dc qui a été affectée, de près ou de loin, par l'onde de choc. Toutefois la solution choisie par Panini est assez pertinente. A défaut de se lancer dans la publication ponctuelle de titres qui ne trouveraient pas leur public en France, nos amis de Modene recoupent l'intégrale de l'intrigue dans la seule revue Dc Universe, qui présente donc l'essentiel de Blackest Night, par le biais de la mini série éponyme, et du traditionnel Green Lantern. Les principaux tie-in (Batman, Superman, Titans ... bref tous ces héros qui vont devoir à un moment ou un autre affronter leurs squelettes remisés au placard, et qui d'un coup reviennent à la vie) sont prévus sur les pages de Dc Heroes, le dernier bimestriel en date a avoir atteint nos kiosques. Ils sont loins d'être tous réussis. Enfin on annonce également un Big book pour juin (la série Green Lantern Corps) qui sera comme la cerise sur le (gros) gâteau, un supplément de crème pour les plus goinfres. En cas d'indigestion, prenez vite un alka seltzer, car vous n'aurez guère le temps de souffler : Brightest Day ne tardera pas à pointer le bout de son nez. On en reparlera ici même, si vous le voulez bien.

Rating : OOOOO

100% MARVEL : LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT



LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT (100% Marvel)

(Vengeance of Moon Knight 1-6 - Gregg Hurwitz / Jerome Opena )

MOON KNIGHT est de retour en librairie, avec une nouvelle série régulière confiée à Gregg Hurwitz (vu récemment sur le Punisher) et Jerome Opena. L'ambition est de replacer solidement le personnage dans la jungle urbaine de New-York, pour en faire enfin un justicier reconnu et plébiscité par les lecteurs. Si le Dark Reign est désormais achevé en Vf, "Vengeance of Moon Knight" nous ramène quelques semaines en arrière, en pleine époque sombre, sous la coupe de Norman Osborn.


Pour faire simple, à destination des lecteurs encore ignares des faites et gestes du chevalier de la lune, disons juste qu'il s'agit d'un autre personnage avec pas mal de problèmes psychologiques. D'abord, son esprit est fragmenté en plusieurs identités distinctes, qu'il a utilisé par le passé, sautant de l'une à l'autre selon les époques et les besoins. Ensuite, si certains ont un petit vélo dans la tête, lui croit être en communication directe avec Khonshu, une sorte de déïté lunaire. Récemment, Norman Osborn avait décidé de se débarasser de cet électron libre qu'il ne pouvait contrôler. Il a donc piégé Moon Knight, le faisant accuser de meurtre. La seule issue semblant être la mort apparente de celui ci, notre héros a disparu de la scène pendant quelque temps (il était caché à Mexico) et a une fois de plus changé de personnalité comme on change de chemise. Exit Marc Spector le mercenaire, donc, et place à Jake Lockley, qui retrouve Big Apple, son costume argenté, et ses escapades nocturnes. Seule la méthode a évolué : moins de sang et de violence, le nouveau Moon Knight est un héros sous tous points de vue, pas une brute épaisse qui tape sur tout ce qui bouge. Même les petites voix intérieures semblent parler en vain : Khonshu est expédié d'un revers de la main, comme un insecte fastifieux, quand il tente de se manifester à Marc/Jake. Il est même ecrasé piteusement sous la semelle du héros, dans le second épisode. Tout cela ne réjouit pas du tout le grand chef du H.a.m.m.e.r : le premier des sbires d'Osborn à se manifester est Sentry, qui a une conversation musclée avec Moon Knight. Pendant leur echange, Bob Reynolds entraîne son interlocuteur au sauvetage d'une rame de métro, d'une chute du haut d'un building, tout en l'y traînant par la peau du dos : une amusante façon de communiquer, avec un tact remarquable. Tout ceci avec une belle morale pontifiante et mal placée : Jake reçoit la permission temporaire de jouer au redresseur de torts, tant qu'il donne dans l'héroïsme. Mais il est averti : la chute est imminente, c'est une question de temps. Avec le recul que nous avons, nous autres lecteurs omnivores de l'univers Marvel, la prophétie de Sentry s'est retourné contre son augure de malheur.



Tout bon super héros se doit d'avoir sa némésis, pour un long combat qui n'en finit jamais vraiment. Et quand un des deux contendants trouve la mort, ça n'est jamais pour très longtemps. Moon Knight a un antagoniste absolu, un certain Bushman, ancien mercenaire et compagnon d'armes de Marc Spector, au Soudan. En 2006, Charlie Huston décide de signifier la fin de carrière du criminel, de la main du chevalier de la lune. Conséquence? Dès l'arrivée d'un nouveau titre régulier, le premier reflêxe du scénariste attitré (cette fois Hurwitz) est de ramener sur la scène ce qui ne devrait plus être qu'un cadavre purulent. La manière est bien faiblarde, pour le coup. Hood, qu'on avait déjà vu faire revenir la famille du Punisher, Microchip, et nombre de vilains de série B, ressuscite également Bushman. Qui sort frais comme un gardon de sa tombe, prêt en quelques secondes à en découdre avec la Terre entière et à recruter une armée de psychopathes. Même pas surpris d'être de retour à l'air libre, comme si mourir puis renaître n'était qu'une simple formalité d'usage. C'est d'ailleurs cela que je reprocherais à Gregg Hurwitz, dans ce 100% Marvel : ne pas oser grand chose, ramener sur la scène un Moon Knight qui aspire à l'héroïsme, mais sans parvenir à trouver cet élément qui permettra de transcender cette série pour lui faire connaître le succès qui a souvent échappé à celles qui ont précédé. Coté crayons, Opena est loin d'être mauvais, et n'exagère pas les anatomies des personnages, sveltes et anguleux, engagés dans un conflit urbain aux tonalités sombres et ocres le plus souvent. Moon Knight va t'il enfin devenir un héros incontournable, capable de cotôyer le Punisher, par exemple, dans le classement des ventes? Je me permet de nourrir des doutes sérieux à ce sujet. Et invite Panini, dans un futur proche, à donner une nouvelle chance, à l'intention des nouveaux lecteurs, à Marc Spector/Jake Lockley : pourquoi ne pas reproposer les épisodes réalisées par un certain Bill Senkiewicz au début des années 80, de petits bijoux du genre que les nostalgiques doivent bien avoir quelque part dans leurs collections, en cherchant bien...

Rating : 00000

(Bientôt vous pourrez retrouver Moon Knight aux cotés de Steve Rogers, au sein des Secret Avengers.)

BLACKEST NIGHT : Cours du soirs pour retardataires



BLACKEST NIGHT : Le résumé jusque là

Certains parmi vous (vous avez honte de l'admettre, mais c'est ainsi) ont encore certaines réticences à  plonger dans l'univers DC. Peut être souhaiteriez-vous découvrir les délices de ce monde de fantaisie, en profitant de Blackest Night pour saisir la balle au bond. Mais vous ignorez encore trop de choses du petit monde des Green Lanterns pour oser vous y aventurer. Univers comics a pensé à vous, et vous résume l'essentiel. Lisez, imprimez, mémorisez, et on se revoit dans quelques jours pour reparler en détail de la "nuit la plus noire" en cours de publication, sur les pages de DC Universe.

Il y a de cela des billions d'années, les Gardiens de l'univers, qui ont leur résidence d'été sur la planète Oa, ont crée une sorte de police intergalactique censée veiller sur l'univers tout entier, le corps des "Green Lanterns".
Ces derniers ont été recruté sur un critère crucial : leur capacité à surmonter la peur, sous toutes ses formes, et ont été doté d'un anneau vert capable de matérialiser le fruit de leur imagination sous forme de construction solides produites par les anneaux sus nommés.
Un terrien a reçu un de ses anneaux, il s'agit de Hal Jordan. Par la suite, il y en aura d'autres. Citons donc également Kyle Rayner, Gary Gardner, ou encore James Stewart. Ce sont eux qui veillent sur le secteur 2814 (celui qui inclus la Terre). Hal a été investi par un des plus grands représentants du Corps, un certain Abin Sur, qui s'était échoué sur notre planète pour y mourir. Avant de trépasser, il a eu toutefois le temps de transmettre sa héritage à son succésseur.
Sinestro (de la planète Korugar) était peut être le plus agguéri des Green Lanterns, et il reçu l'ordre de devenir l'instructeur de Hal Jordan, de lui inculquer son savoir. Les deux devinrent de bons amis, mais cela ne dura pas. Le maître avait en effet des tendances despotiques et il régnait en dictateur sur son monde d'origine. Il a été banni du Corps pour ces mauvaises habitudes, et sa vengeance fut terrible. Apprenant le secret de la lumière jaune (la seule couleur sur laquelle les anneaux verts n'ont pas de prise) qui permet de canaliser la peur et d'en faire une arme, Sinestro déclara la guerre à l' univers avec une horde composée des pires criminels de milliers de mondes, et organisa un véritable massacre.
Les Lanternes vertes finirent pas juguler cette menace, mais ils durent payer un très lourd tribut et les Gardiens de la Planète Oa furent contraints de modifier une des règles de base du grand livre sacré qui règlent les activités des Green Lanterns : désormais ceux ci sont habilités à employer la force létale lorsque la situation le requiert.




L'amplitude de la récente bataille et ses derniers échos risquent de mettre en grand péril le cosmos tout entier. Le spectre émotionnel (qui est comme la grande tapisserie sur laquelle repose toute la partition de la vie, cette symphonie cahotique et tragique) est à nouveau scindé en sept factions actives et parfois antagonistes : Les Green lanterns, le Corps de Sinestro (jaune, qui se repait de la peur), Larfleeze et la lumière orange de l'avarice (une faction à lui seul), les Red Lanterns d'Atrocitus qui se nourrissent de la rage, Les Zamarons avec à leut tête "Star Saphire", qui n'est autre que l'ancienne petite amie de Hal Jordan, le Blue lanterns Corps qui est dépositaire de l'espoir, et enfin la mystérieuse tribu Indigo dont on ne sait pas grand chose. Alors que la bataille de la lumière éclate entre toutes ces factions, les ténèbres descendent lentement sur la création. C'est ainsi qu'autour du corps de l'anti monitor (un des grands vilains cosmiques de l'univers Dc, censé avoir péri durant la saga Infinite Crisis), sur la planète Ryut, une enorme lanterne noire commence à se former. Le premier héraut de la couleur noire, couleur définitive censée ammener la création à l'oubli et à la mort universels, est Black Hand (Main noire, un des ennemis historiques de Hal Jordan). Il est ressuscité pour faire triompher sa faction. Partout dans l'univers, des anneaux noirs partent à la recherche de dépositaires pour faire triompher la nuit la plus sombre. Les heureux élus seront des héros morts au combat, des êtres ayant eus un rapport émotionnel fort avec toutes ces créatures ayant oeuvré pour le bien. Amis, ennemis, familles, tous les héros de l'univers Dc vont voir se dresser une armée de zombies tout puissants, armés d'un anneau fantastique. C'est le début de la fin. La fin de tout.


BLACKEST NIGHT est publié dans la revue Dc Universe, qui sort tous les deux mois en kiosque, éditée par Panini. On y retrouve deux épisodes par numéro (la saga en compte huit) ainsi que les numéros annexes de la série "Green Lantern", eux aussi condernés de très près par les événements. Dans DC Heroes Panini proposera aux lecteurs les autres mini séries dérivées (comme Batman : Blackest night  ou encore Superman : Blackest night) dans les prochains mois. Vous voilà armés pour entamer (si ce n'est déjà fait) ce qui est tout bonnement une des plus belles réussites du comic-book maintream de la décennie. Rendez-vous très bientôt ici même pour un billet entièrement consacré à Blackest night, probablement lundi.


Spoiler Zone : MARINEMAN de Ian Churchill



IAN CHURCHILL's MARINEMAN 1

(Ian Churchill - Image comics)

Ian Churchill est de retour avec un comic-book tout frais tout beau, de sa propre création : Marineman. Un nouveau personnage à coté duquel le commandant Cousteau ou Captain Igloo semblent de simples marins d'eau douce. Plongeons donc dans les profondeurs acqueuses pour un rapide aperçu de ce numéro un.

Marineman, ce n'est pas un super héros alien ou un mutant télépathe. Il s'agit de Steve Ocean (avec un nom comme cela, tout un programme...), une sorte de scientifique/aventurier/spécialiste de la faune et flore marines. Steve fait la une des revues spécialisées, réalise de nombreux Dvd, et il est devenu une star incontournable dans son domaine. Il participe à des conférences, signe des autographes à de splendides bimbos en extase devant ses gros muscles, mais il doit encore se remettre de sa dernière rupture en date (six mois se sont écoulés, Steve ne semble pas pressé de se replacer sur le marché du célibataire qui cherche). Son meilleur ami est Jake, qui est aussi son caméraman dans les profondeurs marines. En attendant l'amour, il dompte les requins et travaille aussi pour le compte du paternel, qui dirige un incroyable laboratoire sous-marin situé dans des grottes ancestrales, la "Base Marine Alpha". C'est là qu'est en phase de réalisation un projet top secret (ici nommé "the project" sans autre précision) dont nous ne savons pas grand chose dans ce numéro un. Pour être vraiment complet, soulignons aussi que l'aventure s'ouvre sur plusieurs planches dédiées à un plongeur en apnée, qui au moment de pulvériser un record historique finit par disparaître, alors que la dernière chose qu'il lui est donnée de voir à de quoi déconcerter : un intense flash lumineux à une profondeur sidérale, un mystère irrésolu. Et ce sera tout pour le "pitch"



Cela fait peu, non? C'est bien cela la chose qui surprend, avec ce Marineman : le fait qu'il n'y ait finalement pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce premier opus. On fait connaissance avec Steve Ocean , mais pas assez pour voir en lui un véritable super-héros. On devine qu'il se passe quelque chose d'étrange au fond des mers, mais le suspens est vite dilué, voire effacé, au profit des relations inter-personnelles de tout le cast de personnages. Les planches sont belles, claires, donnent envie de piquer une tête sur une belle plage azur du Pacifique, au milieu des dauphins, mais elles sont également surchargées en dialogues, couverte de bulles et de verbiage pas toujours indispensable : étrange en ces temps post modernes ou certains comic-books se lisent en cinq minutes chrono, entre splash pages muettes et conversations minimalistes. L'anatomie des héros de Churchill est toujours au centre du débat : Marineman par exemple, ressemble à un colosse boudiné à air comprimé, un de ces ballons gonflé à l'hélium avec un noeud à chaque articulation. Un petit coté cartoon pas trop sérieux qui tend à rendre plus encore ce personnage irréaliste, un songe de vacances. Mais n'allez pas croire que je suis en train de descendre le titre en flammes. Loin de là. Car malgré toutes ces imperfections, toutes ces petites tares qu'un minimum d'objectivité m'oblige a relever, l'ensemble fonctionne! On y sent comme une douce brise rafraîchissante, un parfum old-school pas désagréable du tout, un bon bol d'iode salutaire qui nous purifie les yeux et l'esprit après le bain quasi permanent d'hémoglobine que nous force à prendre la production actuelle de la plupart des comic-books, qui se complaisent dans la tragédie. Marineman est-il volontairement naïf, ou est-ce un de ces hasards de la création? Churchill annonce dans la postface avoir eu l'idée de ce héros alors qu'il n'était encore qu'un tout petit gamin, dans les seventies. Peut être est-ce là que réside la clé de ce climat apaisé. Et puis même, gageons que dans les prochains numéros, l'action s'emballera, et que des flots si sereins surgiront quelques intrigues à tiroirs. Profitez en bien, vous n'aurez pas le temps de bronzer au calme tous les mois.

Rating : OOOOO




FALLEN SUN : Un dernier hommage à Sentry


THE SENTRY : FALLEN SUN

(Paul Jenkins/Tom Raney - Publié en VF dans Marvel Heroes 39 )

En guise d'épilogue à "Siege", qui vient de se conclure, rendons un dernier hommage au personnage de Sentry, jamais vraiment adopté par les lecteurs, qui nous laisse après quelques années d'aventures et un immense potentiel pas toujours bien exploité. Tout ceci dans un one-shot intitulé "Fallen Sun" qui est publié ce mois-ci sur les pages de Marvel Heroes.


Si le titre même évoque clairement le "Fallen Son" qui marqua en son temps le trépas de Steve Rogers, alias Captain America, on ne pourra certainement pas prétendre que la mort de Sentry a eu autant d'impact émotif, loin de là. Pourtant la première mini-série de Paul Jenkins avait vraiment un charme fou, et ce nouveau venu sur la scène héroïque, que tout le monde feignait d' avoir oublié, était nimbé du mystère propre aux grands héros; sauf que pratiquement jamais par la suite, cette vaste opération de "ret-con" n'est parvenu à tenir la route, faute d'avoir les idées claires. Les origines même de Sentry ont été revues, corrigées, évoquées, et au fur et à mesure des révélations, en devenaient insipides et confuses. Ses pouvoirs quasi illimités en faisait une sorte de demi-dieu, plus puissant encore que Superman, sans le moindre talon d'achille. Si ce n'est une propension naturelle à la schizophrénie, une scission de sa personnalité en deux entités distinctes. Sentry donc, mais aussi Void, la face obscure de la même monnaie, qui menaçait tôt ou tard de faire descendre les ténèbres sur nos têtes. Norman Osborn avait finalement raison : avec un pouvoir aussi dangereux et incontrôlable, le monde avait besoin d'un garde-fou, de se protéger lorsque le moment sera venu. Seul le directeur du H.a.m.m.e.r était parvenu à donner un semblant de stabilité à Bob Reynolds, en le convertissant en un laquais surgonflé, le chien de garde idéal à balancer sur l'ennemi lorsque celui ci semble prendre l'avantage. Une constante du Dark Reign, d'ailleurs : les rênes du pouvoir, politiques ou super héroïques, étaient entre les mains d'individus dont la psyché fragile et vacillante ne pouvait entrainer, inéluctablement, qu'une catastrophe planétaire. Finalement, le siège d'Asgard et ses répercussions n'est qu'un moindre mal, si nous imaginons ce qui aurait pu se produire, avec un peu moins de chance.


Il s'en passe quand même des choses assez discutables, dans ce qui est le dernier salut à Bob Reynolds. Pour commencer, décernons la palme à Malicia (Rogue en VO). Comme vous le savez, la belle a très longtemps du fréner ses ardeurs : ne pouvant avoir de contacts physiques avec personne, sous peine de vider celui ou celle qu'elle touchait de ses pouvoirs et de son energie vitale même, sa vie sentimentale, pour ne pas dire sexuelle, ressemblait de près ou de loin à un désert. Ici, nous la retrouvons en larmes, bouleversée. Car oui, on nous le dit à demi-mots, la donzelle aurait connu les assauts de Sentry, qu'on devine fougueux. Et bien voyons, rien que cela! Ben Grim des Fantastiques a toujours le mot pour rire : selon la Chose, Sentry était un homme meilleur que lui. Au passage, il nous conte une anecdote restée inédite, où un membre des Démolisseurs aurait trucidé un bus rempli d'enfants de cinq ans. Vous avez lu ça quelque part, vous? Tony Stark également n'est pas en reste : l'ancien alcoolique pas si anonyme apporte une caisse de bieres à ses amis suhommes pour trinquer un dernier coup devant la tombe de son ancien ami. Pour lui, bien entendu, ce sera une eau gazeuse, il ne faut pas tenter le diable. C'est de l'humour involontaire, ou à quel degré, autrement? Je ne m'étendrais pas non plus sur Thor, le Dieu du tonnerre, qui entame une java dans le salon de la mère de Reynolds, dont il a tué le fils quelques jours auparavant, pour sauver l'humanité. La fin du Dark Reign, ça se fête, et en musique! Heusement que c'est illustré par Tom Raney, un de mes artistes préférés, pour mitiger la sensation amère que procure ce Fallen Sun. Adieu Sentry, donc, ou plutôt ... au revoir, comme il est de coutume dans le petit monde du comic-book, où la mort se soigne finalement très bien. Personne n'a su véritablement que faire de toi, alors tu ne pouvais pas non plus t'attendre à un enterrement de première classe, comme celui que Starlin réserva en son temps au grand Captain Marvel ? R.I.P et à bientôt.

Rating : OOOOO


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