100% MARVEL : LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT



LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT (100% Marvel)

(Vengeance of Moon Knight 1-6 - Gregg Hurwitz / Jerome Opena )

MOON KNIGHT est de retour en librairie, avec une nouvelle série régulière confiée à Gregg Hurwitz (vu récemment sur le Punisher) et Jerome Opena. L'ambition est de replacer solidement le personnage dans la jungle urbaine de New-York, pour en faire enfin un justicier reconnu et plébiscité par les lecteurs. Si le Dark Reign est désormais achevé en Vf, "Vengeance of Moon Knight" nous ramène quelques semaines en arrière, en pleine époque sombre, sous la coupe de Norman Osborn.


Pour faire simple, à destination des lecteurs encore ignares des faites et gestes du chevalier de la lune, disons juste qu'il s'agit d'un autre personnage avec pas mal de problèmes psychologiques. D'abord, son esprit est fragmenté en plusieurs identités distinctes, qu'il a utilisé par le passé, sautant de l'une à l'autre selon les époques et les besoins. Ensuite, si certains ont un petit vélo dans la tête, lui croit être en communication directe avec Khonshu, une sorte de déïté lunaire. Récemment, Norman Osborn avait décidé de se débarasser de cet électron libre qu'il ne pouvait contrôler. Il a donc piégé Moon Knight, le faisant accuser de meurtre. La seule issue semblant être la mort apparente de celui ci, notre héros a disparu de la scène pendant quelque temps (il était caché à Mexico) et a une fois de plus changé de personnalité comme on change de chemise. Exit Marc Spector le mercenaire, donc, et place à Jake Lockley, qui retrouve Big Apple, son costume argenté, et ses escapades nocturnes. Seule la méthode a évolué : moins de sang et de violence, le nouveau Moon Knight est un héros sous tous points de vue, pas une brute épaisse qui tape sur tout ce qui bouge. Même les petites voix intérieures semblent parler en vain : Khonshu est expédié d'un revers de la main, comme un insecte fastifieux, quand il tente de se manifester à Marc/Jake. Il est même ecrasé piteusement sous la semelle du héros, dans le second épisode. Tout cela ne réjouit pas du tout le grand chef du H.a.m.m.e.r : le premier des sbires d'Osborn à se manifester est Sentry, qui a une conversation musclée avec Moon Knight. Pendant leur echange, Bob Reynolds entraîne son interlocuteur au sauvetage d'une rame de métro, d'une chute du haut d'un building, tout en l'y traînant par la peau du dos : une amusante façon de communiquer, avec un tact remarquable. Tout ceci avec une belle morale pontifiante et mal placée : Jake reçoit la permission temporaire de jouer au redresseur de torts, tant qu'il donne dans l'héroïsme. Mais il est averti : la chute est imminente, c'est une question de temps. Avec le recul que nous avons, nous autres lecteurs omnivores de l'univers Marvel, la prophétie de Sentry s'est retourné contre son augure de malheur.



Tout bon super héros se doit d'avoir sa némésis, pour un long combat qui n'en finit jamais vraiment. Et quand un des deux contendants trouve la mort, ça n'est jamais pour très longtemps. Moon Knight a un antagoniste absolu, un certain Bushman, ancien mercenaire et compagnon d'armes de Marc Spector, au Soudan. En 2006, Charlie Huston décide de signifier la fin de carrière du criminel, de la main du chevalier de la lune. Conséquence? Dès l'arrivée d'un nouveau titre régulier, le premier reflêxe du scénariste attitré (cette fois Hurwitz) est de ramener sur la scène ce qui ne devrait plus être qu'un cadavre purulent. La manière est bien faiblarde, pour le coup. Hood, qu'on avait déjà vu faire revenir la famille du Punisher, Microchip, et nombre de vilains de série B, ressuscite également Bushman. Qui sort frais comme un gardon de sa tombe, prêt en quelques secondes à en découdre avec la Terre entière et à recruter une armée de psychopathes. Même pas surpris d'être de retour à l'air libre, comme si mourir puis renaître n'était qu'une simple formalité d'usage. C'est d'ailleurs cela que je reprocherais à Gregg Hurwitz, dans ce 100% Marvel : ne pas oser grand chose, ramener sur la scène un Moon Knight qui aspire à l'héroïsme, mais sans parvenir à trouver cet élément qui permettra de transcender cette série pour lui faire connaître le succès qui a souvent échappé à celles qui ont précédé. Coté crayons, Opena est loin d'être mauvais, et n'exagère pas les anatomies des personnages, sveltes et anguleux, engagés dans un conflit urbain aux tonalités sombres et ocres le plus souvent. Moon Knight va t'il enfin devenir un héros incontournable, capable de cotôyer le Punisher, par exemple, dans le classement des ventes? Je me permet de nourrir des doutes sérieux à ce sujet. Et invite Panini, dans un futur proche, à donner une nouvelle chance, à l'intention des nouveaux lecteurs, à Marc Spector/Jake Lockley : pourquoi ne pas reproposer les épisodes réalisées par un certain Bill Senkiewicz au début des années 80, de petits bijoux du genre que les nostalgiques doivent bien avoir quelque part dans leurs collections, en cherchant bien...

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(Bientôt vous pourrez retrouver Moon Knight aux cotés de Steve Rogers, au sein des Secret Avengers.)

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