MARVEL RESURRECTED (2) : Jean Grey renaît toujours de ses cendres

En voilà une qui n'en finit pas de mourir. Puis de revenir. Certes, cela fait un bout de temps que les scénaristes l'ont laissée dans la tombe, mais Bendis n'a pas résisté à l'envie de la ramener, dans la série All New X-Men, sous sa forme adolescente. Jean Grey, une spécialiste du trépas, à répétition.
La première fois que Jean est morte, c'était en se sacrifiant pour sauver ses compagnons des radiations cosmiques, de retour de l'espace (Uncanny X-Men 100). Si Scott Summers lutte contre l'idée et se désespère, on sent que le Dr Corbeau et le Hurleur voient là l'occasion de sauver leurs fesses... Bien sur, vous le savez tous, elle va renaître sous la forme du Phénix, mais c'est une autre et longue histoire. Durant laquelle elle va aller jusqu'à menacer l'existence de l'univers tout entier.




Dans le numéro 137 de UXM, Jean Grey accepte le suicide, pour que la menace du Phénix ne représente plus jamais de danger, pour personne. Sur la lune, au terme d'une aventure dramatique, les X-Men doivent donc se séparer d'une des leurs, qui trouve une fin aussi noble que provisoire, à cause de la justice Shi-Ar. Les lecteurs pourront sécher leurs larmes, c'est pour du faux, hé!


Uncanny X-Men 281, Jean meurt à nouveau. Cette fois, rien à dire, elle est condamnée, comme on le constate quand son corps inanimé est entre les bras de Colossus. Ne soyez pas choqué par les dessins niponnisants, le dessinateur est Whilce Portacio, qui connut son heure de gloire avec le titre mutant. 
Comment Jean a pu se sortir de ce mauvais pas? C'est simple, c'est une télépathe, donc elle est capable de transférer momentanément son esprit dans celui de quelqu'un d'autre. Pour le coup, elle a choisi Emma Frost comme hôte. Well done, Emma sera la future compagne de Scott. L'avait-elle deviné avant tout le monde?



Jean Grey et Wolverine sont piégés sur l'Astéroïde M, dirigé droit dans le soleil. Cela se passe sur les pages de New X-Men 148. Logan est pris de pitié, et pour éviter une fin horrible à la belle rouquine, il lui offre une mort plus douce, celle offerte par ses griffes. Une décision radicale qui se discute... Cela dit, rien de grave, dès le numéro suivant, la force Phénix se manifeste à nouveau et opère une belle résurrection. Très pratique!



Il fallait que le Phénix se manifeste et que Jean soit sur pieds, car il était prévue que ce soit Magneto/Xorn qui s'en débarrasse, le mois suivant, dans le numéro 150... Pas de chance la demoiselle, puisque d'un mois à l'autre son sort est tout aussi funeste.



Arrive la mini série Phénix Endsong, où nous avons droit à une dernière "mort" pour Jean. Afin de ne pas assister à un désastre (le retour du Black Phénix), Wolverine est chargé de planter ses griffes, encore et encore, dans le corps de la rouquine. A lui seul Greg Pack offre une série de morts impressionnantes en quelques secondes, pour le même personnage. Mais la mutante est une dure à cuire, et se relève toujours!




La question du jour est donc : A quand le vrai retour de Jean Grey, et bien sur, à quand sa prochaine mort, puisque son destin est de disparaître et revenir, encore et toujours? Marvel Now!, c'est le moment d'y penser...


CAPTAIN AMERICA : STREETS OF POISON (Les rues du poison)

Streets of poison est un arc narratif qui plonge Captain America dans l'enfer de la poudre, de la blanche, et de la bonne! Le héros étoilé se retrouve dans un laboratoire d'amphétamines, pour une descente surprise qui ne se passe pas exactement comme prévu. Pris dans une explosion et la conséquente libération de la substance stupéfiante dans l'air, Steve Rogers va devoir affronter des conséquences plutôt inattendues. La drogue s'est en effet mêlée au sérum du super-soldat, qui coule dans ses veines depuis le tout premier jour de sa carrière de super-héros, et qui lui confère ce physique hors normes. Du coup, Captain america devient de plus en plus violent, irrationnel, il a même des hallucinations et tend dangereusement à confondre ami et ennemi. Il va falloir que la Veuve Noire le maîtrise en lui tirant dessus à bout portant, pour le stopper, et les connaissances scientifiques de Hank Pym, pour élaborer un traitement, visant à purifier le sang de Steve Rogers. Le problème est que pour y parvenir, Pym doit aussi retirer le sérum qui transforme l'homme en super soldat. Un Steve Rogers plus humain, qui doit uniquement se baser sur sa condition physique et son habileté naturelle, cela peut-il suffire pour en faire un paladin de la liberté, et arrêter le Crâne Rouge et le Caïd, qui sont sur le point de faire des affaires frauduleuses dans la ville, et de se défier à ciel ouvert? Avec Daredevil en guest-star et coup de main bienvenu, voilà un des récits les plus sympathiques jamais consacré au Vengeur en chef, et trop souvent sous-estimé.

Le discours de fond est évident, et pertinent : Cap serait-il un junkie, puisque dans son sang coule une substance artificielle, qui dope et augmente ses capacités naturelles? Et sans ce sérum, que reste t-il du héros, quelle est la part de l'homme? Mark Gruenwald pose les bonnes questions, et même s'il a tendance à apporter une réponse un peu convenue et par trop attendue, son Captain America sous amphéts est très réussi, cynique, violent, agressif. Le voir progressivement tomber sous l'influence du stupéfiant, puis se relever plus incertain que jamais, prêt à se jeter dans la bataille sans avoir la moindre assurance d'en sortir vainqueur, tout cela renforce encore le mythe de Captain America. La bonne nouvelle aux dessins, c'est que nous avons là un des meilleurs travaux jamais signés Ron Lim. Appliquées, parcourues par des lignes claires et des dessins magnifiques de simplicité, ses planches sont l'exact reflet de ce que peut offrir un comic-book mainstream qui ne cherche pas à jeter de la poudre aux yeux (jeu de mot...), mais à raconter une histoire en images. Streets of Poison remonte au début des années 90 et concerne les numéros 372 à 378 de la série régulière du Capitaine. Tout cela fut présenté en Vf sur les pages du mensuel Titans, que les nostalgiques de l'ère Lug/Semic connaissent par coeur. A l'époque les épisodes furent découpés et reconstruits de manière anarchiques, et ne respectèrent pas l'exacte parution et pagination originale, que vous pouvez trouver dans un tpb disponible chez Marvel, en Vo cela va de soi. Il serait intéressant de compiler tout ce matériel, et d'en faire un joli best-Of chez Panini, dans les prochains mois, car au risque de me répéter, il s'agit d'une aventure sans temps morts, bien réalisée, fort agréable.


BATMAN : UN LONG HALLOWEEN Revient chez Urban Comics

Vous tous qui appréciez le travail réalisé par Urban Comics, et qui êtes des lecteurs récents de Batman (les plus anciens doivent déjà être équipés), bonne nouvelle en janvier, puisque Un long Halloween est de retour chez votre nouvel éditeur favori. Du coup, on revient aujourd'hui sur cette aventure que nous avions déjà abordé l'an passé.

Christopher Nolan et David S.Goyer avaient admis, peu de temps avant la sortie de leur film The Dark Knight, avoir été principalement influencé par trois productions liées à l’univers de Batman, pour réaliser ce long métrage couvert de louanges. L’une d’entre elles est bien entendu ce Long Halloween qui est considéré à juste titre comme une des œuvres majeures consacrées au justicier de Gotham. Une chape de plomb emprisonne la ville, alors qu’un mariage entre mafieux est célébré au mois de juin, censé renforcer le pouvoir et l’influence de la famille des Falcone, jusque là guidée d’une main de fer par Carmine, dit « Il romano ». L’événement devrait ramener la concorde entre ce dernier et sa sœur, à Chicago, mais il est aussi le point de départ d’une vaste lutte que va tenter de mener le gouverneur local Harvey Dent, pour faire choir cette joyeuse bande de criminels intouchables. Dent est l’ami du commissaire Gordon, lui-même allié à Batman, et tous les trois scellent un pacte d’honneur pour assainir la ville, tout en respectant les principes basilaires de la justice. Mais voici qu’entre en scène un joueur imprévu, qui va bouleverser la donne et semer l’angoisse et la folie à Gotham, un an durant. Un assassin, que la presse a vite fait de nomme Holiday, refroidit nos mafieux l’un après l’autre, choisissant pour chacun de ses forfaits un jour de fête du calendrier. De Halloween à la Saint Valentin, en passant par la fête des pères (et des mères) son œuvre macabre pose une angoissante question : qui se cache derrière cette vague homicide ? Ne serait-ce pas Harvey Dent lui-même comme finit par le penser Batman, qui refuse toutefois de croire en la culpabilité de son ami ?




Le plus jouissif dans cette histoire, c’est qu’à chaque partie ( il y en a 13 en tout, la première et la dernière d’une longueur double) un nouveau vilain typique de la galerie des ennemis de Batman entre en scène. Le Joker, qui va jusqu’à menacer et humilier Dent chez lui, l’Epouvantail, qui s’enfuit d’Arkham -le célèbre asile de fous- , Poison Ivy qui tient un temps Bruce Wayne / Batman sous sa coupe, grâce à ses phéromones végétaux, ou encore le Chapelier Fou et … Catwoman, dont on ne sait jamais si la compter au rang des alliés ou des nuisances potentielles. Tout un cast que Tim Sale prend un malin plaisir à réinterpréter : Dc lui a laissé carte blanche quand à la représentation graphique des personnages, et il offre là quelques planches de rare qualité ; ma préférée étant cette Poison Ivy dont le cortège de feuilles semble créer un voile nuptial aux multiples facettes, et qui ensorcelle froidement sa victime. Mais ce long Halloween, c’est aussi le tragique destin d’Harvey Dent. Obsédé par une quête de justice qui prend une tournure inquiétante, puisqu’entravée par la corruption galopante qui règne à Gotham, le procureur est défiguré durant un procès, après avoir reçu en pleine face un acide ultra corrosif, qui va lui détruire la partie gauche du visage. Tim Sale fait courir sa fantaisie en exagérant l’état de décomposition du visage ruiné, comme si celui-ci concernait aussi l’âme d’Harvey, comme si la contamination du mal ne s’était pas limité au corps, mais à l’essence même de l’être, pour expliquer la naissance de « Doubleface », ce qu’est donc devenu Dent après l’accident. Le dessinateur a eu carte blanche pour caricaturer à loisir, et cela se voit par exemple avec la dentition de ses personnages. Le Joker a la bouche pleine de touches de piano tordues, celles du Pingouin sont de minuscules crocs acérés prêts à dévorer une proie plus petite… Sans avoir recours à une large palette de couleurs, toujours occupé à entretenir une noirceur de ton et un jeu d’ombres crépusculaires, Sale produit une œuvre aliénante et étouffante où les rares touches de couleur sont censés illuminer brièvement le parcours qui mène à la vérité, sous formes d’indices déposés à chacun des crimes commis au long de l’année. L’histoire de Loeb démarre somme toute lentement, et prend de l’ampleur au fil des pages, il faut lui laisser le temps de s’étoffer, que les fils se nouent et que l’intrigue se tisse, pour totalement apprécier la complexité de la trame d’une enquête, où chaque nouveau comparse hérite d’une caractérisation évidente, et gagne en crédibilité. Si Year One est le récit fondamental pour expliquer le choix de Bruce Wayne, de devenir le Batman, The Long Halloween est une introduction parfaite à toute la galerie de vilains qui empoissonnent l’existence de Gotham, et à la paranoïa qui rend cette ville si particulière et expressionniste. Une victoire à la distance, par KO, sur toutes les autres tentatives précédentes d’écrire la genèse de cette société dérangée.



EN KIOSQUE : AVENGERS 7 et BEFORE WATCHMEN 1

Les sorties kiosque et librairie de janvier, que nous n'avons pas eu le temps de chroniquer. Première partie.

En janvier, sortie du numéro 7 de la revue Avengers. Qui contient cinq séries différentes, puisque l'arrivée de Miss Marvel est effective. Captain Marvel, en fait, puisque Carol Danvers assume cette nouvelle identité, et au passage revêt un nouveau costume, bien mois suggestif et apprécié des fans que l'ancien. Une série qui démarre sur un tempo très modéré et bénéficie des dessins particuliers (trait gras, planches parfois dans la veine d'un Alex Ross moins appliqué) de Dexter Soy. Les Avengers eux se préparent à affronter Thanos dans la titre Avengers Assemble, et reçoivent l'aide des Gardiens de la Galaxie. Dans la série embarquée dans l'aventure AvX, par contre, nous assistons aux conséquences des choix effectués par le Protecteur, le jeune No-Varh, qui a trahi ses compagnons dans l'espoir de sauver la Terre. Au final, il perd la confiance de tout le monde et se retrouve dans de beaux draps! Dessiné par un Walter Simonson qui n'est pas en grande forme, une série dispensable. Comme l'est également le team up entre Captain America et Iron Man, dans une aventure hight-tech plutôt ennuyeuse à Madripoor. Reste le bon vrai titre consacré au Vengeur étoilé, celui scénarisé par Brubaker, où Steve Rogers remonte doucement mais sûrement la piste qui va l'amener au nouveau Scourge. Les lecteurs connaissent déjà son identité, donc le pathos est moindre, mais ça se laisse lire agréablement. En kiosque ce mois-ci, pour des moments de lecture très inégaux. Ce n'est pas, et de loin, la meilleure des parutions Panini. Notre avis : Pour acheteurs compulsifs


Chez Urban Comics, l'heure est venue de présenter en Vf le projet Before Watchmen, et ses séries associées. La revue sortira tous les deux mois, et d'emblée, je le précise, je ne suis pas très inspiré. En fait, j'étais prêt à attendre un trimestre supplémentaire, voire plus, pour avoir une présentation série par série, chaque mois, en kiosque, voire même me contenter de choisir celles qui me plaisent, dans un format librairie adéquat. Là, le saucissonnage d'Urban fait que nous allons devoir, entre chaque numéro, patienter deux mois pour suivre la suite des titres dédiés aux Minutemen, à Silk Spectre, Ozymandias, the Comedian, et Nite Owl. Avoir une parution par personnage aurait été un rêve et une formidable occasion de lire ces aventures en préservant la cohérence et l'unité d'action. Et bien ce ne sera pas pour cette fois. Le point positif, c'est le rapport qualité prix, puisque plus de 130 pages pour 5,60 euros, c'est fort correct. Ne vous laissez pas intimider par les foudres du génie Alan Moore, qui peste contre ce sacrilège, pour l'essentiel ces mini séries sont intéressantes, et bien écrites. Nous avons choisi, sur le blog, de les traiter une à une, de manière séparée. Ces jours derniers, vous avez ainsi pu lire une petite review concernant le "Spectre Soyeux" mais aussi Ozymandias. Les autres suivront, restez fidèles! Notre avis : Si vous ne lisez pas la VO, c'est indispensable!

DEADPOOL KILLUSTRATED #1 : LA REVIEW

Récemment, Deadpool a pu, dans une mini série déjantée, éliminer l'intégralité du Marvel Universe. D'un plan dimensionnel à l'autre, partout où passe le Mercenaire with a mouth, c'est un carnage, baigné d'un humour pas toujours très frais, d'ailleurs. Que pouvait-il bien rester au personnage, comme perspective d'avenir, après avoir trucidé tous les héros? Cullen Bunn répond à la question avec cette autre mini série, lancée dans le cadre de Marvel Now! Dans Deadpool Killustrated, Wade Wilson va devoir éliminer les grands classiques de la littérature, ces archétypes de la création littéraire que nous connaissons tous, et qui sont le nec plus ultra de ce que la culture populaire a nous offrir. Jetez un coup d'oeil à la cover de ce premier numéro, et vous aurez compris : Deadpool affronte Moby Dick, la cétacé géant que le capitaine Achab poursuit inlassablement , d'un océan à l'autre. Sauf que Wilson ne va en faire qu'une bouché, en s'y frayant un passage de l'intérieur, découpé à coup de sabre. Auparavant, il aura rencontré, et réglé à sa manière, le cas de Don Quichotte et de Sancho Panza, son écuyer. 
Est-ce drôle? Je me pose la question. Les dialogues, les petites remarques et autres phrases à effet qui font souvent le sel des séries Deadpool, ne sont pas particulièrement efficaces. Le nouveau titre régulier (où Deadpool affronte les zombies présidents des Etats-Unis) propose bien mieux à ce sujet. Le grand risque, ce qui semble se dessiner dès le début, c'est une boucherie pour rien, ou simplement pour le goût de voir le héros passer par les armes tout ce qui se fait en matière de littérature populaire. Mais c'est assez vain, vous en conviendrez.
Cotés dessins, la prestation de Matteo Lolli est de bonne facture. il s'efforce de composer un monde fictif à la hauteur, en caractérisant avec conviction les différents personnages que va rencontrer le mutant dérangé. Mais tout cela va trop vite, et nous n'avons aucunement le temps de nous attacher à ceux-ci. Déjà deux livres traversés et outragés et aucune ébauche d'une vraie rencontre succulente et humoristique entre Deadpool et ses proies. Du sang, un carnage, et puis rien d'autre. Une vraie bonne idée de départ, mais qui semble prendre une bien décevante direction : vers nulle part? 




DAREDEVIL : FALL FROM GRACE (Renaissance)

Il y a une vingtaine d'années de cela, le général Kenkoy a mis au point un virus très particulier. Ingéré, il permet à un individu de modifier son propre corps, par la force de sa pensée et de ses désirs. Eddie Passim, un agent de la sécurité américaine, a perdu une des fioles contenant le virus dans le métro new-yorkais. Il a du prendre le maquis et disparaître car Kenkoy et ses sbires décidèrent d'éliminer tous les témoins de l'affaire et tous les agents au courant du virus. Retour au temps présent : le virus est de nouveau à l'ordre du jour, et bon nombre de prétendants entendent bien mettre la main dessus pour des raisons diverses. Kenkoy voudrait s'en servir pour son trafic de drogue personnel, et il est plus dangereux que jamais, associé maintenant à une secte asiatique redoutable, excroissance de la Main, du nom de Mandragore. Celle ci entend créer la guerrière parfaite en infusant et stabilisant une partie de l'essence vitale d'Elektra (à l'époque considérée comme morte) dans une ninja volontaire et idéaliste, Erynis. Mais n'oublions pas non plus Morbius, qui souhaite s'emparer du virus pour ne plus être le vampire qu'il est devenu, ou encore le double vaudou de Matt Murdock, qui désire devenir un être humain à part entière, et pas seulement une construction magique. Ajoutez-y Venom, qui pointe le bout de son nez, et une jeune journaliste aux dents longues, qui découvre l'identité secrète de Matt en fouinant dans le disque dur de Ben Urich, et vous obtiendrez une saga passionnante au cours de laquelle la carrière de Daredevil va subir de significatives modifications, du changement de costume à un décès présumé.

Changement de costume, donc. DD passe du classique collant rouge à une sorte d'armure faite d'un textile ultra résistant et souple, à tendance grise. Du plus bel effet, très moderne et pratique. D'autant plus que les crayons de Scott McDaniel apportèrent au titre un indéniable succès : découpage anarchique et expressionniste des planches, magnifique utilisation des ombres et des figures qui lacèrent la page, parfois dans une veine légèrement similaire au travail de Frank Miller sur Sin City, par exemple. Dan Chichester parvient avec Fall From Grace (Renaissance, le titre français choisi par Semic, qui édita la saga dans deux volumes de la collection Marvel Top) à donner un sacré coup de boutoir au statu-quo de Daredevil : Elektra va revenir sur le devant de la scène, Matt va pourtant choisir de renouer avec Karen Page, avant de devoir affronter le péril de la révélation de sa double identité, et finalement d'opter pour une décision radicale : feindre sa mort et adopter un nouvel avatar, devenir quelqu'un d'autre. Inutile de dire que Fall From Grace a longtemps divisé les lecteurs, mais il faut aussi souligner que le succès fut au rendez-vous de ce pari artistique, cet c'est largement mérité. Les deux auteurs tentèrent de prolonger le succès, avec un autre arc narratif d'importance, Tree of Knowledge, qui toutefois a beaucoup moins marqué les esprits (et il est inédit en Vf). Puis avec une mini série dédiée à la belle ninja : Elektra Roots of Evil, très intéressante formellement, mais un ton en dessous de ce splendide Fall From Grace, que je relis toujours avec plaisir et intérêt. Si vous ne connaissez pas cette parenthèse de la carrière de Daredevil, je vous invite chaleureusement à y jeter un oeil, ou les deux. 


UNCANNY X-FORCE #1 : LA REVIEW

Le premier numéro de Uncanny X-Force, par Sam Humphries, ne m'a pas véritablement emballé. Je veux dire par là, sans être mauvais, je n'y ai pas trouvé de vrais raisons de m'enthousiasmer. Les deux héroïnes qui tiennent le haut du pavé sont Psylocke et Tornade. Bettsy vient de se faire  gentillement remercier de l'Institut pour jeunes mutants de Wolverine ; ses rapports avec certains élèves sont trop houleux, et par malchance le directeur Logan ne peut plus comme avant prendre la tête d'un groupe de barbouzes pour des missions aussi secrètes que mortelles. Toutefois il conseille à la belle ninja de jeter un oeil à sa boite mail, où l'attend une offre d'emploi sur mesure. Ensuite, Ororo Munroe. Elle aussi est enseignante, après avoir été souveraine du Wakanda. Bien plus posée que sa compagne mutante, elle va se faire embarquer malgré elle dans un nouveau groupe qui va compter comme chef d'orchestre un certain ... Puck! Oui, le petit nabot de la Division Alpha, qui possède toujours son grand groupe de fan, revient dans l'arène. Toutefois la version de John Byrne me manque, celle de cet être tourmenté et maladroit avec ses sentiments, amoureux de Heather Hudson, mais pénalisé par sa stature peu engageante. Puck maintenant est entouré de bimbos qu'il fait sauter sur ses genoux, et il a l'air un peu trop à l'aise avec le beau sexe. Au sommaire aussi, Spiral, que nous retrouvons comme danseuse dans une boite de San Francisco, où circule une nouvelle drogue qui fait des ravages. La cover nous promet aussi l'apparition de Bishop, mais son rôle est très marginal, puisque le retour de Lucas n'est que le prétexte final à un cliffhanger même pas haletant. Ah si, Bishop a changé de tête, et il a des dreadlocks charmants. Il a du se perdre dans une époque où elles étaient à la mode, mais en 2013, la boule à zéro c'est quand même plus cool et pratique pour ce qui risque de lui tomber dessus ces mois prochains. Fantomex aussi a droit un bref moment d'exposition, mais là encore nous en saurons plus au prochain numéro. Ron Garney est aux dessins de cette série, et sa prestation est solide et satisfaisante, même si la composition de ses planches manque un peu de fantaisie. Uncanny X-Force commence donc doucement, sans fioritures ni feux d'artifice. La force tranquille d'un titre sur de soi, où un manque d'inspiration qui annonce un plat sans saveur? Time will tell.


FLEX MENTALLO De Grant Morrison

Grant Morrison : croix et délice de nombreux lecteurs. Si parfois l'auteur écossais parvient à mettre au point une trame linéaire et assez facilement accessible (All Star Superman) la plupart du temps il est le maître incontesté des rodomontades scénaristiques, avec des récits qui mêlent culture, exercice de méta-Bd et hommages appuyés au passé des héros qu'il refaçonne. Lors de son arrivée chez Dc, avec Animal Man, par exemple, il partit d'une histoire simple, voire classique, pour vite bifurquer vers l'expérimentation textuelle et formelle, avant d'exaspérer encore ces nouvelles approches, avec la Doom Patrol. C'est dans ce titre qu'apparut un justicier tout en muscles qui intrigua les fans : Flex Mentallo, justement. Un succès qui amena la publication d'une mini série chez Vertigo, aujourd'hui proposée en Vf chez Urban Comics.
Oui, Flex Mentallo est un comic-book de super-héros, mais ce dernier genre n'est qu'un prétexte pour en dire plus, beaucoup plus. Il s'agit tout autant d'une analyse complexe des techniques de narration, des clichés usés jusqu'à la corde dans nos chers comics, le tout présenté de manière très sarcastique et provocatrice. La trame globale se penche aussi sur des sujets ambitieux, comme le sens de l'existence, vu dans une optique post-moderne et méta-narrative, comme Grant l'avait déjà fait au départ avec Animal Man, qui se découvrait être un héros de papier, et rencontrait même son créateur.

Par un concours de circonstances, le super-héros Flex Mentallo est amené à affronter des situations hallucinantes, provoquées par d'anciens adversaires. Nous trouvons aussi un écrivain sous Lsd et autres substances variées, tourmenté par des traumas passés, des envies réprimées, des problèmes jamais vraiment résolus, concernant sa passion pour la bande-dessinée. Qui cause vraiment un tel chaos dans notre réalité? Les super-héros existent-ils vraiment? Et quel serait le rôle des humains normaux, comme vous et moi?
Grant Morrison l'avoue : Flex Mentallo est aussi une immense déclaration d'amour pour le golden et le silver age des comics, ce temps révolu où il suffisait de bien peu pour faire rêver le lecteur, où le sens du merveilleux ne s'embarrassait pas d'une crédibilité à toute épreuve, où le réalisme absolu n'était pas de mise. Au passage il égratigne le coté homo-érotique de ces héros ultra musculeux dans des costumes moulants, qui passent leurs journées à sauver le monde. Les bande-dessinées peuvent-elles pervertir les jeunes générations, en nourrissant des pulsions déviantes ou inavouées, principalement sexuelles? Frederick Wertham avait-il en partie raison, avec son Seduction of the innocent? Lors d'un voyage inter dimensionnel, Flex Mentallo se retrouve face à une orgie super-héroïque, dans un contexte assez équivoque et provocateur. Toute cette mini série est aussi une vaste blague qui titille les oeuvres de Dc, ou de Marvel, et leurs non dits qui perdurent souvent, encore aujourd'hui. On y trouve de tout : psychédélisme, aliens, théorie de la physique quantique, des personnages absurdes et improbables...
Sans oublier le trait fluide et dynamique de Frank Quitely, le compère de toujours de Morrison, qui s'inspire ici en partie du pop-art. La plastique des personnages est grandement expressive, avec des gros plans très réussis, et une conception remarquable des planches. Reste un seul défaut à pointer, qui fera fuir les lecteurs un peu paresseux, ou les moins habitués à ce genre de tentative alternative : un récit au rythme aussi syncopé, aussi décousu en apparence, aussi peu linéaire et explosé, peut vraiment effrayer pas mal de monde.
Flex Mentallo est un comic-book aussi étrange, indescriptible, que bipolaire. Vous allez peut être l'adorer, ou bien carrément le détester. Encore faudrait-il l'essayer, bien sur. 


THE TERMINUS FACTOR : La série B de l'été 1990

Lorsque Captain America vient en aide à Iron Man, pour tester un nouveau véhicule d'exploration en milieu volcanique, les choses ne se passent pas aussi bien que prévues. Du magma en fusion s'échappe une étrange substance lumineuse, qui s'en va finir sa course dans un ruisseau voisin. A partir de là, le lecteur découvre ce que signifie la chaîne alimentaire. Tu es ce que tu manges, à tes risques et périls. Les germes contenus dans l'émission sont absorbées par des poissons, qui sont ensuite digérés par les scientifiques accompagnant Cap et Tête de fer. Ce dernier en particulier est victime de son appétit, et comme les autres travailleurs, il se retrouve sous l'emprise de ce qu'il a absorbé, et entre dans une rage folle, comme zombifié. Même si Captain America parvient à rétablir l'ordre et le calme en inversant les effets des bactéries grâce à un froid intense (la scène se passe en montagne), d'autres poissons ont été dévoré par un ours, qui va du même coup se transformer, peu à peu, en une grosse bête métallique que rien n'arrête. Y compris Machine Man, qui passait par là et se retrouve bien malgré lui embarqué dans cette aventure. La chaîne alimentaire, vous disais-je, est des plus complexes : très vite ce sont des insectes, des rongeurs, qui subissent le même sort, et toutes ces bestioles convergent vers un centre de recherche truffé de titanium liquide, où elles vont s'unir pour former une seule et redoutable créature de près de cinquante mètres de haut. Il s'agit en fait du "rejeton" de Terminus, création extra terrestre déjà vaincue par les Fantastiques et Hercule, avant ce récit, qui s'est constitué à partir des premières bactéries échappées de la lave en fusion. Une présence encombrante et dévastatrice, d'autant plus qu'elle appelle sur Terre le véritable Terminus, qui jusque là errait dans l'espace depuis que Thor l'avait privé de sa lance, indispensable pour se diriger. Après un bref combat aux accents de revanche (Thor est défait et expulsé comme un malpropre de l'organisme alien), Terminus est de retour sur Terre, et cette fois, il va falloir les efforts combinés de tous les Vengeurs, pour espérer avoir une chance de s'en débarrasser!

Je parle de série B dans le titre, c'est à dire de B-Movie, en terme de cinéma. C'est exactement ça. Rien dans tout cela n'est très crédible, ou destiné à l'être totalement. Cet alien géant qui débarque sur Terre, pour combattre son rejeton qui grossit d'un moment à l'autre, en absorbant le métal, entre autres choses, c'est du même acabit que Godzilla contre King Kong. Bien sur, quand on est un vrai Marvel Fan-boy, et versé sur les comics d'il y a vingt ans, on relit ce récit avec toutefois un certain plaisir. C'est Roy et Dan Thomas qui sont au scénario de ce crossover entre annuals, qui implique cinq d'entre eux, tous d'une même famille : dans l'ordre, Captain America, Iron Man, Thor, Avengers West Coast, et Avengers pour finir. La qualité du dessin n'est pas toujours exceptionnelle, la finition n'est pas le point fort de ces aventures faites pour animer le marché, avant les grandes vacances. J'ai une préférence pour le dynamisme de Jim Valentino (sur Captain America) ou le trait anguleux et expressif de Tom Morgan (Iron Man). Inversement le travail de Herb Trimpe (Avengers) est bâclé et les visages sont bien peu soignés. Il était fréquent, à l'époque, de croiser les annuals pour y développer un récit choral, chaque partie pouvant se lire indépendamment, mais se raccordant parfaitement à une trame globale. Ici de nombreux personnages aujourd'hui tombés dans l'oubli nous arrachent un sourire : Machine Man, la mécanique si humaine dans ses sentiments, Monica Rambau dans son costume de Photon, US Agent première version, arrogant et finalement si peu sur de lui, ou encore les Vengeurs des Grands Lacs, une équipe aussi improbable qu'éphémère. A propos, Terminus est une création du grand John Byrne, et de l'écrivain de Sf Larry Niven. Il avait tout, à condition d'être habilement traité, pour devenir une vraie menace d'ordre cosmique, un Galactus mineur. Au lieu de cela, il est vaincu par le marteau de Thor, qu'il a imprudemment ingurgité. The Terminus Factor est bien sur inédit en France, et risque fort de le rester un bon bout de temps. La Vo se trouve assez facilement sur les sites de vente aux enchères, au cas où cela vous tenterait. 



THANOS RISING EN AVRIL

En ce moment, Thanos tient le haut du pavé, et c'est assez normal, puisqu'il est destiné à être le grand méchant du prochain film des Avengers, le second du nom. C'est donc fort naturellement que nous avons appris la sortie prochaine (en avril) d'une mini série consacrée aux origines du Titan, un récit qui a pour ambition d'éclaircir certaines zones d'ombre et de mieux nous faire connaître le personnage.
Jason Aaron, le scénariste, évoque donc Thanos Rising, son nouveau travail : C'est sans aucun doute l'une des histoires les plus effrayantes que j'ai eu à écrire pour Marvel. Ce sont les origines d'un serial killer des tréfonds du cosmos, une des plus étranges romances de l'univers, et une grande tragédie cosmique, tout cela ensemble. J'ai employé cinq numéros pour me plonger dans la psyché d'un conquérant cosmique, d'un meurtrier de masse, et d'un inguérissable romantique. J'aime écrire des comics avec des vilains comme protagonistes, et celui ci est tout entier centré sur Thanos.
Pendant ce temps, Jim Starlin révèle que Thanos va non seulement apparaître dans le film des Avengers, mais qu'il sera aussi au menu de Guardians of the Galaxy
Rappelons qu'en juillet dernier, une autre mini série, Thanos : Son of Titan, avait été annulée, puisque Marvel avait décidé de changer ses plans en cours de route, pour donner une importance encore plus grande au Titan, dans les mois ou années à venir. Le dessinateur de Thanos Rising est l'italien Simone Bianchi, dont les planches très picturales sont attendues avec impatience. Une bien belle mini série en perspective. Qui mérite assurément une petite galerie de covers dédiées à Thanos!







LA SAGA DE KORVAC REVIENT DANS UN MARVEL GOLD

Panini présente, ce mois-ci, la Saga de Korvac dans la collection Marvel Gold. L'occasion de relire de vieux épisodes classiques des Vengeurs, pour un prix modéré.

Nous sommes là à la moitié des années soixante-dix. Les destins respectifs de Jim Shooter et George Perez vont basculer. Le premier est un jeune prodige que l'on promet à un avenir brillant, et qui s'est illustré avec brio sur les pages d'Adventure comics, où il a redynamisé la Legion des Superhéros. Le second a carrément pris en main la grande équipe des Vengeurs, chez Marvel, pour la joie immédiate du public de ce titre. A partir du numéro 160 de la série régulière, les deux artistes unissent leurs forces pour un cycle de qualité unanimement salué, et dont le point d'orgue reste à ce jour la "Saga de Korvac". Qui est une de ces petites perles dont parlent les plus anciens lecteurs avec dans les yeux l'étincelle de l'innocence perdue, de cet âge où les comic-books faisaient encore rêver avec une recette simple et efficace, au risque même de parfois tomber dans le burlesque. Par exemple, nous allons ici rencontrer des vengeurs qui prennent le bus pour aller livrer l'assaut final à leur ennemi, ou encore Thor qui pratique un massage cardiaque sur un Tony Stark en armure. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait (encore) l'ivresse.

Korvac est à la base l'ennemi intime des Gardiens de la Galaxie. Mais après un affrontement avec eux et Thor, il entre en contact avec le vaisseau de Galactus, et s'approprie alors d'une telle source de connaissance qu'il en devient de la sorte un demi-dieu redoutable, un ordinateur vivant. Dès lors ses nouvelles ambitions vont l'amener à croiser le fer avec les Vengeurs et un des Doyens de l'univers, le Collectionneur, qui va tenter dans un premier tant d'ajouter les Avengers à ses nombreux spécimens en cage, soi-disant pour les protéger de la catastrophe à venir. Tout ceci est précédé par deux autres trames rondement menés : Nos héros perdent leurs autorisations gouvernementales et se retrouvent sans la logistique nécessaire pour accomplir leurs tâches, et ils doivent aussi se frotter à nouveau à Ultron, la créature d'adamantium de Hank Pym, qui va tenir le haut du pavé chez Marvel ce printemps. George Perez est parfaitement dans son élément, dans cet album. Bien que son style ait encore besoin de s'affiner et de gagner en puissance, il peut déjà donner libre cours à ce qu'il a de mieux au répertoire, c'est à dire des scènes stupéfiantes de combats de groupes, lui qui prend un malin plaisir à dessiner toujours plus de personnages, d'étoffer ses cases et ses pleines planches en y insérant parfois un nombre maladif de héros en costume. Dommage que pour conclure cette saga, il ait fallu recourir à l'aide d'autres dessinateurs, même si qualifier Sal Buscema de réserve décevante semble grandement exagéré. Par contre le trait de David Wenzel est plus sommaire, sans être franchement désagréable. Il s'agit là de doublures des plus expertes, en phase avec les comics d'alors et avec les Vengeurs. Shooter, lui, parvient à n'oublier personne, c'est à dire que chacun des protagonistes successifs à droit à une caractérisation digne de son statut, même s'il n'occupe le devant de la scène que pour quelques brefs instants. Tout cela dans des épisodes bien plus resserrés qu'aujourd'hui, chacun ne faisant que 17 pages, contre la vingtaine abondante qu'ils en comptent aujourd'hui. Avec cette habitude parfois irritante de faire parler le plus de personnages possibles dans chaque case. Au moins nous avons de quoi lire, pour un moment!


L'édition française de la Saga de Korvac, dans un seul et bel album, est une bien bonne nouvelle pour tous les collectionneurs, qui la réclamaient à corps et à cris, avant que Panini ne prenne les choses en main, par deux fois. En 1987, c'est la maison d'édition Aredit (et non pas Lug qui publiait Strange à la même époque) qui offrit aux lecteurs la joie de lire cette aventure, dont l'ultime chapitre fut présenté dans Vengeurs Arédit 16. Mais c'était sans compter avec la censure qui imposa de retoucher de nombreuses cases, notamment les scènes de violence où les Vengeurs sont malmenés (Pourpoint Jaune éventré par Korvac, par exemple). Séance de rattrapage en janvier, vous savez ce qui vous reste à faire.




LA VIE SENTIMENTALE ET SEXUELLE DE PETER PARKER

Les lecteurs sont cruels! Et du coup, nous prenons un peu trop l'habitude de nous moquer de ce pauvre Peter Parker, et de son manque de savoir-faire avec les filles. Mais Peter est-il vraiment aussi inapte à la reproduction? Bien sur que non, c'est juste qu'avec sa double identité et le fantôme de sa tante qui le castre, ce n'est pas facile tous les jours. Retour en bref sur la carrière de séducteur de Parker, avec la grande question : A couché, ou pas? (liste non exhaustive)


Tout d'abord, la première fille à intéresser Peter est Liz Allen, une blonde qu'il aimerait bien coincer au lycée, mais  que sa timidité et sa gaucherie naturelles tiennent à distance. Les autres camarades d'école sont bien plus dégourdis que Peter pour le beau sexe, et tout cela le pénalise franchement. Inutile de parler de coucherie, cela restera un fantasme érotique de potache, comme de bien entendu. 



Dans Amazing Spider-Man 4, Peter découvre que la secrétaire de J.J.Jameson, une certaine Betty Brant, est loin d'être vilaine. Du coup, c'est sur elle qu'il va jeter son dévolu, avec son look de beau gosse cravaté, et le gilet de l'oncle Ben sous la veste de flanelle. Une relation qui aurait pu fonctionner si Parker n'avait pas eu à inventer mille et une excuses idiotes pour s'absenter et enfiler son costume en douce. Coucherie? Je ne pense pas, trop timide le Petey.




Moment crucial dans le numéro 25 de ASM, puisque Peter fait la connaissance de Mary-Jane Watson, mais entre un foulard sur la tête et les fleurs qui de toutes façons la cachent, pour le moment, on se contentera de retenir ce nom si important, pour le futur de notre jeune homme. Car les années fac arrivent, et là, entre MJ justement, et la blonde Gwen Stacy, les choses vont devenir sérieuses!



Gwen est une blonde à tomber par terre. Superbe. Et le mieux dans tout cela, c'est que même face à la concurrence déloyale de tous ces jeunes garçons testostéronés autour d'elle, Gwen choisit Peter. Les deux vont vivre une relation sentimentale intense, avec des hauts et des bas, comme la mort du Capitaine Stacy, le père de la jeune fille. Hélas pour Peter, cette histoire se terminera de manière tragique, avec la chute du haut d'un pont de New-York, que tout le monde connaît, et l'intervention de Spider-Man pour la sauver, ce qui n'aura d'autre effet que de lui briser la nuque et de hâter une fin peut être évitable. Un drame horrible. Cela dit, répondons à la question : A couché, ou pas? Avec le recul, il semble bien que oui. Gwen n'est pas une petite innocente, d'ailleurs Straczynski, bien des années plus tard, ose nous raconter qu'elle aurait même eu des jumeaux avec Norman Osborn. La garce!


Peter est très occupé. Gwen, tout d'abord, qu'il perd dans des conditions dramatiques. Puis Mary-Jane, avec qui il va se consoler. Mais n'oublions pas la Chatte Noire. Rien que le nom, c'est tout un programme. La rencontre a lieu dans AMS 194, après la rupture avec MJ. Felicia Hardy tombe plus amoureuse du justicier masqué, au départ, et elle a l'avantage de pouvoir diviser avec Peter sa vie de super-héros. Sauf que sa moralité n'est pas exceptionnelle, puisque c'est à la base une voleuse. Forcément, ça ne pouvait pas coller avec le preux Peter. A couché? C'est clair! Une fille pareille, vêtue de latex, là je dis bravo Parker, j'espère que tu en as profité!



Passons sur la présence de Marcy Kane, à l'Empire State University (rien de très concret) pour arriver à Debra Whitman. C'est dans Spectacular Spider-Man 36 qu'elle commence véritablement à jouer un rôle dans la vie de notre monte en l'air. Blonde sérieuse et rêveuse à lunettes, Debra est une potentielle fiancée idéale pour un Peter timide et timorée, mais elle ne correspond pas du tout à la compagne d'un super-héros! Fort logiquement, elle ne résistera pas très longtemps, et Peter se comportera même parfois bien mal avec elle. Tout cela sent la relation de compensation. A couché? Debra s'envoyer en l'air avant le mariage? J'ai des doutes.



Mais Mary-Jane va revenir dans la vie de Peter, et par la grande porte! Les deux ne peuvent plus cacher la nature de leurs sentiments : ils s'aiment, et vont même se marier! Spider-Man en couple, avec une rouquine explosive, top modèle, actrice de sitcoms, qui connaît son secret et l'aide à affronter sa double vie. Le rêve, quoi! Après une foule d'aventures rocambolesques (Saga du clone, une grossesse pour Mj, une mort présumée...) le mariage sera annulée par l'intervention magique de Mephisto, pour sauver la double identité de Parker, après les évènements de Civil War. Une des pires idées de l'histoire Marvel, honnie par les fans. A couché? Peter a régulièrement accompli son devoir conjugal, et MJ ne s'est jamais plaint de ses performances. Donc ça devait valoir la peine, non?



Avec le Brand New Day de Dan Slott, Peter Parker va vivre en colocation avec Michelle Gonzalez, la soeur de Vin Gonzalez, lui aussi ancien coloc' de notre héros. Entre les deux, c'est l'amour vache, voire la haine. Pas de sentiments, non, mais de la tension et des étincelles. Avec en point d'orgue : le Caméléon qui se fait passer pour Parker et finit au lit avec Michelle. A couché, par procuration!




Dès lors Carlie Cooper peut entrer en scène. Une blonde, encore. A lunettes, très intello, sportive, femme flic. Elle bosse au département scientifique du Nypd. Entre les deux il s'est indéniablement passé quelque chose de plus qu'une simple amourette. Mais l'ombre de Mary-Jane, et surtout la double vie de Peter, ont fini par ruiner cette love-story naissante. A couché? Oui, Peter est un homme, maintenant, mais ce fut laborieux, loin de la passion furieuse des sens qu'on pourrait rêver.

D'autres petits flirts de passage? 
Oui, bien sur, Parker ne s'engage pas toujours dans une histoire sérieuse. Il arrive que ce soit platonique, express, ou superficiel. Entre autres citons :


Marcy Kane, que Peter a rencontré lors de son passage à l'université de l'Empire State, en tant qu'assistant laborantin. Un premier contact sous le signe des talons et d'une belle paire de jambes. Marcy était peut être une femme à carrière trop décidée, alors, pour correspondre au goût de Parker.


Glory Grant, rencontrée toujours dans le cadre de la colocation (un classique chez Parker) et des amis. Absolument rien de concret entre les deux, mais il est indéniable que Peter a pensé en faire son quatre-heures, à un certain moment.


Les auteurs de Spider-Man furent tenté, à un moment donné, d'insérer dans la vie de notre héros la cousine de Gwen, Jill Stacy. Mary-Jane était présumée morte, et du coup la porte pouvait être ouverte... En dehors d'une forte tension sexuelle et sentimentale, rien d'autre, ça n'a pas fonctionné.


Enfin la contribution personnelle de Chris Claremont : une blonde du nom de Cissy, qui n'est pas sans rappeler Gwen, physiquement. On sait très peu de choses d'elle, et elle n'a jamais joué de rôle important dans les aventures majeures du Tisseur (Amazing Spider-Man, par exemple). Probablement une fille de passage, car notre Peter Parker n'est pas fait de marbre.
Et avec tout ça, vous continuez à rire au nez de Spider-Man? Non, Parker n'est pas un innocent asexué, il a même eu son lot de jolis proies durant sa longue carrière. Qui sera la prochaine, les paris sont ouverts!

LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...