Streets of poison est un arc narratif
qui plonge Captain America dans l'enfer de la poudre, de la blanche,
et de la bonne! Le héros étoilé se retrouve dans un laboratoire
d'amphétamines, pour une descente surprise qui ne se passe pas
exactement comme prévu. Pris dans une explosion et la conséquente
libération de la substance stupéfiante dans l'air, Steve Rogers va
devoir affronter des conséquences plutôt inattendues. La drogue
s'est en effet mêlée au sérum du super-soldat, qui coule dans ses
veines depuis le tout premier jour de sa carrière de super-héros,
et qui lui confère ce physique hors normes. Du coup, Captain america
devient de plus en plus violent, irrationnel, il a même des
hallucinations et tend dangereusement à confondre ami et ennemi. Il
va falloir que la Veuve Noire le maîtrise en lui tirant dessus à
bout portant, pour le stopper, et les connaissances scientifiques de
Hank Pym, pour élaborer un traitement, visant à purifier le sang de
Steve Rogers. Le problème est que pour y parvenir, Pym doit aussi
retirer le sérum qui transforme l'homme en super soldat. Un Steve
Rogers plus humain, qui doit uniquement se baser sur sa condition
physique et son habileté naturelle, cela peut-il suffire pour en
faire un paladin de la liberté, et arrêter le Crâne Rouge et le Caïd, qui sont sur le point de faire des affaires frauduleuses dans
la ville, et de se défier à ciel ouvert? Avec Daredevil en
guest-star et coup de main bienvenu, voilà un des récits les plus
sympathiques jamais consacré au Vengeur en chef, et trop souvent
sous-estimé.
Le discours de fond est évident, et
pertinent : Cap serait-il un junkie, puisque dans son sang coule une
substance artificielle, qui dope et augmente ses capacités
naturelles? Et sans ce sérum, que reste t-il du héros, quelle est
la part de l'homme? Mark Gruenwald pose les bonnes questions, et même
s'il a tendance à apporter une réponse un peu convenue et par trop
attendue, son Captain America sous amphéts est très réussi,
cynique, violent, agressif. Le voir progressivement tomber sous
l'influence du stupéfiant, puis se relever plus incertain que
jamais, prêt à se jeter dans la bataille sans avoir la moindre
assurance d'en sortir vainqueur, tout cela renforce encore le mythe de
Captain America. La bonne nouvelle aux dessins, c'est que nous avons
là un des meilleurs travaux jamais signés Ron Lim. Appliquées,
parcourues par des lignes claires et des dessins magnifiques de
simplicité, ses planches sont l'exact reflet de ce que peut offrir
un comic-book mainstream qui ne cherche pas à jeter de la poudre aux
yeux (jeu de mot...), mais à raconter une histoire en images. Streets of Poison
remonte au début des années 90 et concerne les numéros 372 à 378
de la série régulière du Capitaine. Tout cela fut présenté en Vf
sur les pages du mensuel Titans, que les nostalgiques de l'ère
Lug/Semic connaissent par coeur. A l'époque les épisodes furent
découpés et reconstruits de manière anarchiques, et ne
respectèrent pas l'exacte parution et pagination originale, que vous
pouvez trouver dans un tpb disponible chez Marvel, en Vo cela va de
soi. Il serait intéressant de compiler tout ce matériel, et d'en faire un joli best-Of chez Panini, dans les prochains mois, car au
risque de me répéter, il s'agit d'une aventure sans temps morts,
bien réalisée, fort agréable.
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