CIVIL WAR II DANS LA COLLECTION MUST HAVE


 Must have, traduit en français, cela donne incontournable, qu'il faut posséder. Mais la seconde guerre civile des super-héros, est-ce vraiment une histoire à classer dans cette catégorie ambitieuse ? En fait, on ne peut pas dire que Civil War II est passé sur l'univers Marvel comme une déferlante qui a tout emporté. Si les prémices avaient fait croire à un récit adulte et rondement mené, l'ensemble s'est vite perdu dans une sorte d'improvisation sans queue ni tête. Son démiurge, Brian Bendis, a par la suite pris ses affaires pour déménager du coté de chez DC, après avoir vraisemblablement épuisé la motivation et l'inspiration pour la Maison des Idées. Ouch ! Reste donc à relire la saga d'une seule traite, pour vérifier s'il est possible de la réhabiliter. S'il y a bien un point commun évident entre le premier récit publié en 2011 et celui qui nous intéresse d'aujourd'hui, cela pourrait être une catastrophe gigantesque, une destruction massive qui risque de bouleverser l'opinion publique et de provoquer de fortes dissensions dans la communauté super héroïque. Autrefois c'était les New Warriors et leur stupide émission de téléréalité, qui s'étaient révélés imprudents face à un certain Nitro. Cette fois, nous avons affaire à une situation plus complexe. Néanmoins, il semblerait que les Inhumains et ce fameux nuage terrigène - qui se balade autour de la planète depuis des mois… on aurait pu croire qu'un nuage, ça finit par se dissoudre, disparaître, au fil des jours… - ne soient pas pour rien dans ce qui se produit. Nous retrouvons Miss Hulk alias Jennifer Walters, qui démontre à quel point une excellente avocate ne peut rien face aux préjugés et aux pressions que subissent parfois les jurys populaires. Elle tente bien de sauver la peau du Pitre, ancien super-vilain de troisième zone opposé à Daredevil dans les années 1980, mais en pure perte. Autre protagoniste, James Rhodes, qui semble sur le point de prendre du galon, ou en tous les cas à qui on fait miroiter un avenir assez surprenant. Tout le monde semble solidaire, au départ, quand il s'agit de repousser la menace cosmique des Célestes qui débarquent sur Terre et qui ne nous veulent pas que du bien. La stature, l'attitude, tout nous fait penser à la venue de Galactus, qui s'était rendu sur notre planète pour en faire son casse-croûte. Mais cette fois, les héros sont sur le pied de guerre, unis et motivés, et ils ont un nouvel atout de poids, les Inhumains. Ces derniers, gouvernés par la sagesse et le sens pratique de Medusa, ont un sacré bonus dans leur manche : Ulysse, un jeune homme dont les dons sont apparus après la diffusion du célèbre nuage terrigène et qui semble en mesure de pouvoir prédire le futur, en tout du moins d'en percevoir les pire moments, de pouvoir ainsi les anticiper. Une manière pro-active d'éviter les soucis à venir.



Là où Civil War II s'emballe et commence à perdre quelques lecteurs tatillons, c'est quand un des proches de Tony Stark s'enrôle en douce dans l'équipe de Carol Danvers, pour s'en aller stopper Thanos, dans ses mauvaises œuvres. S'ils savent que le titan prépare un mauvais coup, c'est grâce à l'inhumain Ulysse, et ses pouvoirs déjà évoqués d'anticiper l'avenir. Seulement voilà, à vouloir changer le cours des choses sans se concerter, on peut y laisser des plumes… Bilan des courses, un premier mort à déplorer (un personnage que nous connaissons depuis des décennies, ce qui va provoquer la deuil et la colère noire de Stark. Au cas où vous n'auriez jamais lu, je fais semblant de laisser le suspens) et un autre Avenger parmi les plus puissants, qui ne va guère mieux et pourrait même ne jamais remarcher (depuis, il court comme un lapin). Deux camps se forment inéluctablement, avec d'un coté Carol Danvers (Captain Marvel) et de l'autre Tony Stark. Et boum, tout le monde tape sur tout le monde, opérant des choix qui n'ont pas toujours de sens logique, semblant trouver dans le litige et le bourre-pif la seule et unique solution pour régler des différents moraux et éthiques. On les croyait plus adultes les super-héros, mais non, à la première occasion, c'est la foire d'empoigne et au passage, la communauté va perdre certains de ses piliers, alors que la division s'accentue, avec un arrière goût de stérilité évidente, un manque de direction clair qui finit par nuire au récit. Le dessin de l'introduction est d'Olivier Coipel, et là c'est tout simplement somptueux. L'artiste français est en forme incroyable, ses poses et ses plans sont naturels et d'une plasticité idéale, et l'ensemble de son épisode est illustré avec un brio stupéfiant. La scène dans la tribunal est un modèle du genre. C'est véritablement très très beau. David Marquez n'est pas en reste, lui aussi pond des épisodes vraiment jolis, avec un trait clair et évident, qui facilite grandement la lecture des événements, et caractérise efficacement une galerie de personnage fournie. Pas évident, ce challenge. Dommage, que ce Civil War II s'appuie sur une trame si passionnante et riche en débats conceptuels, pour la réduire en un vaste catalogue d'actions/réactions parfois incompréhensibles, à la limite du out of character. Bon, on n'aime toujours pas !



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AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU (DE JAMES WAN) : ADIEU LE DCVERSE


 Se moquer ouvertement du second Aquaman, c'est un peu comme frapper à coup de tatane un homme à terre, qui aurait les deux membres inférieurs brisés. C'est un peu facile et vous avez la certitude qu'il ne va pas s'enfuir. Un peu d'humanité en ce bas monde, laissons donc mourir l'univers DC Warner première mouture, qui s'achève dans le chaos, le remontage à la hâte, le grand n'importe quoi. Aquaman par Jason Momoa, c'est en fait le bassiste d'un groupe de hard rock qui aurait reçu un peu par hasard la couronne de l'Atlantide et qui aurait décidé de jouer au super-héros, tout en se murgeant la gueule chaque week-end à la Guinness. C'est hautement improbable et ça n'a rien à voir avec le personnage tel qu'il existe sur papier. C'est d'ailleurs le frangin, Orm, c'est-à-dire Ocean Master, qui incarne physiquement (et même dans l'attitude) le mieux ce qu'aurait pu et dû être Arthur Curry sur grand écran. Un paradoxe de plus. Ajoutez à tout cela une grande débauche d'effets spéciaux pas toujours de très bon goût, des créatures marines effrayantes ou attachiantes (le gros poulpe) à foison, la sempiternelle litanie des bons sentiments qui vous explique que la famille, il n'y a pas plus important (ici, l'amour fraternel est capable de briser la pire des malédictions)… et vous obtenez un bon gros divertissement que le plus grand nombre trouvera indigeste et indigne, tandis que d'autres, les plus jeunes, les plus naïfs, les derniers stipendiés (Y en a-t-il encore, je ne pense pas, puisqu'il n'y avait pas de projection presse et de cadeaux à offrir aux influenceurs) vous vendront des vessies au prix de lanternes. Du côté des enjeux, la trame est assez simple. Le fils du premier Black Manta (est-il encore nécessaire en 2023, d'user et abuser de cet adjectif pour définir l'antagoniste mauvais du héros?) a mis la main sur un trident maudit, puis être possédé par l'esprit du souverain du Royaume Perdu, que les Atlantes ont choisi de faire disparaître de leur histoire et d'emprisonner dans la glace, pour une bonne raison. Seulement voilà, quand vous emprisonnez quelque chose ou quelqu'un dans la glace, il faut aussi tenir compte du réchauffement climatique. 



L'écologie va donc venir au secours du second film d'Aquaman ? En tous les cas, c'est un sujet d'actualité brûlant et une façon d'ancrer l'ensemble dans une vision contemporaine des enjeux super-héroïques. Sauf qu'en réalité, la trouvaille en restera au niveau du gadget scénaristique, rien de plus. Le Royaume Perdu sera retrouvé, malheureusement, puis ce sera la lutte finale, terrible, maléfique, avec le sort de l'humanité en jeu (où sont donc passés les autres membres de la Justice League ? En vacances, ils ont piscine?).Voilà, c’en est donc terminé pour la première grande phase des adaptations modernes des comic books DC sur grand écran. C'est peut-être cela le véritable sens du "royaume perdu" : cette poule aux œufs d'or qui s'est faite littéralement plumer et violenter pendant des années, qu'on a poussé à pondre les pires insanités, juste pour quelques dollars de plus. Mais le volatile a fini par se rebeller et dorénavant, chaque sortie rapporte à peine de quoi couvrir les frais engagés pour réaliser des nanars à 2/300 millions l'unité. Adieu les grosses omelettes. Aquaman a beau être le trait d'union parfait entre la Terre et les eaux, il n'aura pas non plus su surnager. Le voir en papa gâteau un peu demeuré aux côtés d'un mioche braillard et d'une épouse (Amber Heard) cantonnée à son rôle de génitrice féconde, après avoir échappé aux fourches caudines d'un procès médiatique et navrant, ce sera la dernière image que nous garderons d'une longue chevauchée qui a sombré, in fine, dans la Fosse des Mariannes de l'histoire du septième art. Un Aquaman qui se fait uriner dessus, en plein visage, par son enfant (est-ce là encore très utile?), qui est le souverain d'un royaume fabuleux et sous-marin mais rentre dormir sur la terre-ferme, dans un ignoble foutoir, qui semble tout heureux de ses propres limites intellectuelles et culturelles, comme si ce n'était là qu'une galéjade, que l'important résidait uniquement dans une musculature de premier ordre, seule arme pertinente quand il s'agit de taper sur tout ce qui bouge et de discuter après ? Ce sont là des mots forts et très sarcastiques, aussi nous semble t-il important de finir par une note plus légère : si l'objectif est celui d'un simple divertissement de début de soirée, sans aucune volonté de comparer avec la production des comic books ou imaginer ce que pourrait être un vrai film abouti sur le sujet, il est possible de sourire tout en mâchonnant une bonne boite de pop-corns. Il est juste dommage que ce soit désormais l'ambition maximale réservée à ce type de long-métrage. Les super-héros méritent d'être un peu plus « super » que cela, vous savez ?


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VINCENT UN HOMME ET UNE VALISE : LA MAGIE DE VORTICEROSA CHEZ IT COMICS


 Le travail de Vorticerosa est de nature a créer de sérieuses migraines à celles et ceux qui sont censés en parler. Bien difficile de rédiger une chronique qui tienne debout, surtout que la plupart du temps nous sommes tentés de mettre en avant le contenu de l'histoire au détriment de la technique et du langage narratif propres à la bande-dessinée, c'est-à-dire le dessin, la mise en page, tout ce qui  est illustré ou sous-entendu. Le contenu justement est particulièrement énigmatique, dans ce splendide album intitulé Vincent, un homme et une valise; le protagoniste s'appelle donc Vincent et il monte à bord d'un train, pour un voyage tout aussi personnel que symbolique, où il semble être le seul passager encore en possession d'une âme, et donc capable d'être pleinement reconnu pour ce qu'il est, pour ce que nous devrions tous être, un humain. Pour échapper au contrôleur, pour poursuivre son voyage, Vincent va devoir opérer des concessions qui sont celles que nous opérons tous les jours dans notre quotidien. Jusqu'où devra-t-il aller pour ne pas être expulsé du wagon manu militari ? En parallèle, parlons maintenant de la technique… et là aussi, c'est très difficile d'aborder ce sujet, tant Vorticerosa (Rosa Puglisi) se permet d'utiliser, de malaxer, de jouer avec le média comme peu de personnes le font : il n'y a pas de mise en page préétablie, il n'y a pas une seule manière de raconter les événements, l'artiste s'est écartée de tout ce que nous pouvons savoir de la façon d'opérer dans une bande dessinée. Elle s'arroge une liberté totale pour agencer images, textes et transitions, de manière à ce que le produit fini ressemble à une plongée onirique dont le lecteur sensible ne ressort pas indemne. L'ensemble forme aussi un hommage appuyé au cinéma du début du vingtième siècle et s'il ne se laisse pas défricher facilement, s'il risque de décourager rapidement tous ceux qui sont habitués aux lectures superficielles et convenues, cet homme et une valise recèle probablement nombre de trésors cachés pour celui qui attend une lecture exigeante et stratifiée.



Cet album a fait l'objet d'une première publication, toujours chez It Comics France, il y a quelques années. Depuis retravaillé, dépoussiéré et retraduit, Vincent a aussi été remonté avec l'ajout de pages, de textes. C'est donc une version sensiblement différente, plus aboutie et maîtrisée, qui est aujourd'hui disponible. Une œuvre en évolution dans le temps, selon les souhaits de l'autrice. La nouvelle mouture est de surcroit publiée dans un format Deluxe avec une très belle couverture à effet et proposée au public avec un sketch personnalisé de Rosa Puglisi. L'album sera en vente à partir de fin janvier, à l'occasion du Festival d'Angoulême. Pour plus d'informations, vous pouvez nous contacter directement à universcomics.lemag@gmail.com puisque nous assurons la livraison et la mise à disposition des albums signés et dédicacés. Attention, tirage limité, il ne pourra pas y en avoir pour les retardataires. 

160 pages

30 euros


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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : LES GUERRES DE LUCAS


 Dans le 166e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Les guerres de Lucas que l'on doit au scénario de Laurent Hopman, au dessin de Renaud Roche et qui est édité chez Deman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie du nouveau tomes des aventures de Gaston Lagaffe baptisé Le retour de Lagaffe que l’on doit à Delaf et aux éditions Dupuis

- La sortie du nouveau tomes des aventures d’Asterix baptisé L'iris blanc, un titre que l’on doit au scénario de Fabcaro, au dessin de Didier Conrad et qui est publié chez Albert René, éditions du groupe Hachette

- La sortie de l’album Les indomptés, la nouvelle aventure de Lucky Luke vu à travers les crayons de Blutch, un titre sorti chez Lucky Comics, filiale des éditions Dargaud

- La sortie du sixième tome de la série Les aigles de Rome, une série que l’on doit à Enrico Marini et aux éditions Dargaud

- La sortie de l’album Les imbuvables que l’on doit à Julia Wertz et aux éditions L’agrume

- La sortie du cinquième tome de l’intégrale Lucky Luke où l’on y retrouve le travail commun de Morris et René Goscinny, un album sorti aux éditions Dupuis

 


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JUSTICE LEAGUE KNIGHT TERRORS : FESTIVAL DE CAUCHEMARS CHEZ DC COMICS


 À défaut de pouvoir vous offrir à chacun concrètement un cadeau de Noël, je vous propose aujourd'hui de découvrir en avant-première un des albums les plus attendus de janvier 2024 chez Urban Comics, à savoir Knight Terrors. Cette histoire est à la base un immense crossover qui concerne l'intégralité des titres de l'éditeur et qui a été publié durant l'été dernier. On pouvait s'attendre à ce qu'il débarque sous forme d'intégrales chez Urban mais en réalité, cet ouvrage propose uniquement la série mère et quelques numéros dérivés. Tous les tie-in seront à découvrir dans les volumes consacrés aux différentes séries régulières, par la suite. Le grand méchant de cette histoire s'appelle Insomnia; à la base, ce n'est pas une menace mais un individu comme vous et moi, interné à l'asile d'Arkham. Seulement voilà, vous êtes peut-être au courant de l'éruption récente du volcan de Lazare, qui a amené une pluie mystique sur toute la planète et l'apparition de nombreux individus dotés de super pouvoirs. Notre bad guy du jour est une des victimes il est désormais capable de se déplacer d'un cauchemar à l'autre. Il manipule la réalité et il a plongé l'ensemble de l'humanité dans un profond sommeil, duquel il est possible que nous ne puissions pas nous réveiller. En fait, il semblerait qu'Insomnia recherche deux choses : tout d'abord, assouvir sa détestation des super-héros, qu'il estime être de remarquable tartuffes et qu'il souhaite démasquer en tant qu'hypocrites de premier ordre. Ensuite, il aimerait mettre la main sur la Pierre des Cauchemars, le pendant négatif de la Pierre des Rêves, qui a été cachée quelque part dans le monde onirique, dans les songes d'un super-héros. Du côté des gentils, celui qui mène la charge, qui va devoir contrer Insomnia, c'est avant tout Deadman. Ancien cascadeur et artiste de cirque, assassiné en plein numéro, il hante depuis l'au-delà et si personne ne peut le voir dans notre monde physique, il parvient toutefois à y pénétrer régulièrement en s'emparant des corps de ses hôtes de passage, ce qui lui permet d'agir matériellement. Ce coup-ci, c'est le corps de Batman qu'il a investi, par exemple.



Toute cette histoire démarre alors que le corps sans vie de John Dee, alias le Docteur Destinée, est retrouvé dans le quartier général de la Justice League. La raison pour laquelle les membres de ce dernier groupe sont tout particulièrement visés par Insomnia est expliquée dans la dernière partie et permet de crédibiliser les motivations d'un vilain dont le look n'est pas sans faire penser à celui du Joker. On pourra regretter que le concept du cauchemar qui se mêle à la réalité ne soit pas exploité en profondeur; il était possible d'organiser un véritable scénario diabolique, songes s'imbriquant les uns dans les autres, jusqu'à faire douter même de ce qui est en train de se dérouler sous les yeux du lecteur. Au lieu de cela, on se rend compte que l'histoire n'est finalement pas si ambitieuse que cela et que plutôt que de se développer verticalement, c'est-à-dire dans le temps et la durée, elle sera surtout exploitée horizontalement, par la multiplication des tie-in dont je vous ai parlé en début d'article. Néanmoins, l'ensemble reste plaisant à lire et les amateurs de comic books horrifiques vont être dans leur petit souliers, d'autant plus que les dessins, pour l'essentiel confié à Howard Porter et Giuseppe Camuncoli, sont vraiment agréables. Le premier cité dans un style plus mordant, explosif et ombrageux, le second parvient à exploiter à merveille sa grande versatilité, qui l'amène ici à proposer un travail remarquablement propre et lisible, tout en conservant les caractéristiques nécessaires à susciter l'effroi chez le lecteur. Un tour de force qu'il faut souligner. Mine de rien, Knights Terrors permet aussi d'introduire certaines trames narratives qui vont nous accompagner pendant les prochains mois, notamment ce qui se déroule actuellement en VO, dans la série de Wonder Woman. Williamson a déjà fait preuve de plus d'inspiration et livré des aventures bien plus audacieuses; cela dit, si l'on resitue cela dans le contexte, c'est-à-dire le crossover blockbuster de l'été chez DC comics, on se dit que globalement il y a de quoi être satisfait et adresser un pouce levé à l'encontre de cette parution.



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JUSTICE SOCIETY OF AMERICA CHRONICLES 2001 : LE RETOUR D'HAWKMAN


 La Société de justice, ce sont des héros en fonction sur le pont depuis la première guerre mondiale, pour certains, et qui ont survécu à leur descendance. Rien que pour cela, ça mérite qu'on le souligne. Nous voici en 2001 pour la troisième intégral ou plutôt troisième volume des Chroniques que propose Urban comics, toujours aussi pertinent, toujours aussi riche en articles d'accompagnement rédigés par le savant Yann Graf. Nous n'avons pas le temps de nous ennuyer puisque dès les premiers épisodes, il est question de la Société d'injustice; c'est-à-dire une sorte de version contraire de nos héros, qui décide de faire des siennes. Pire encore, nous trouvons à la tête du problème le redoutable Johnny Sorrow, qui depuis qu'il a été décomposé au niveau atomique et emporté dans un autre plan d'existence est devenu une créature mystérieuse et létale, dotée d'un étrange masque qui provoque la mort instantanée de chaque ennemi, lorsqu'il le retire et lui montre son vrai visage. Son but est simple, relâcher le Roi des larmes, une entité venue de l'au-delà, sur notre monde. Dès lors, on pourrait considérer que les carottes seraient cuites pour l'univers DC Comics. Les deux scénaristes que sont Geoff Johns et David Goyer parviennent à nous raconter tout cela, tout en prétend une attention réelle à chacun des personnages, leur offrant de petits moments pour exister et pour exposer aux lecteurs les doutes, les rêves de chacun, la dynamique entre les différents membres. C'est l'occasion aussi de développer la personnalité de Black Adam, qui peu à peu se rapproche du camp des gentils et désire même intégrer la JSA. Au chapitre des héroïnes dont l'évolution est la plus marquante, notons la jeune Hawkgirl, recrue récente de la formation. Celle que l'on appelle Kendra n'est pas tout à fait la femme que nous croyons et qu'elle même croyait être. D'ailleurs, plus les pages défilent, plus il s'avère qu'elle abrite en fait l'âme de la grande guerrière que fut Shiera, c'est-à-dire celle qui partagea très longtemps (et qui est destinée à la partager pour l'éternité) son existence avec le guerrier Hawkman. Celui-ci a disparu de la circulation mais comme vous le savez, il ne reste jamais mort très longtemps. Pour ce qui concerne sa résurrection et son retour, là aussi, le volume 2001 va répondre à toutes vos attentes.



Ce n'est pas une situation facile pour Hawkgirl : imaginez donc qu'un homme que vous ne connaissez pas vous déclare sa flamme, vous confirme que vous êtes infailliblement destinés à vivre votre vie à ses côtés, mais vous, vous n'y croyez pas, vous souhaitez garder votre indépendance, vous n'avez pas envie d'appartenir à quelqu'un dont vous ignorez l'essentiel. Une situation très complexe, traitée avec brio par Johns. On file aussi sur Thanagar où un certain Dévoreur d'âmes s'est emparé de toute la planète. Là encore, il faut que la Société de Justice, emmenée par Hawkman, fasse le ménage, même si les forces en présence semblent être assez disproportionnées, d'où l'intérêt d'avoir avec soi une force de frappe aussi puissante que Black Adam. La série de la JSA croise ensuite la route de différents crossover d'importance dans ce gros volume, notamment le bien bourrin Our Worlds at War mais aussi Joker last laugh. Ce ne sont pas les épisodes les plus réussis ou les plus pertinents, même si le second cité s'insère dans un triptyque où il est question de Roulette, une version DC Comics potentielle du cinglé Arcade, ennemi des X-Men chez Marvel. Elle possède une sorte de parc d'attractions/terrain de jeu où des épreuves intellectuelles et physiques sont reproduites, à l'issue de laquelle ceux qui perdent sont éliminés physiquement. Elle capture une bonne partie de la Société de Justice, dressent les uns contre les autres (Atom Smasher et Black Adam vont se lâcher)  et espère ainsi se venger, puisqu'il y a aussi derrière toute cette affaire des motivations familiales qui nous sont révélées à la toute fin. Globalement, la qualité du dessin tient réellement la route; l'essentiel des pages est confié à Stephen Sadowski, qui sans volonté d'épater ni effets spéciaux parvient à caractériser admirablement chacun des intervenants, avec une touche classique et naturelle de fort bon aloi. C'est vraiment dans ce volume 2001 que la série de Geoff Johns prend son envol et devient une des meilleures surprises de la production de la Distinguée Concurrence, au début du 21e siècle. Comme toujours, le côté familial, le leg qui unit des générations, l'enthousiasme et le positif sont les caractéristiques d'une formation beaucoup plus solaire que bien d'autres du même genre, chez nos amis les super-héros. La JSA feel good, c'est toujours un plaisir de la retrouver et tant pis si chez beaucoup, elle reste encore très sous-estimée.


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IMMORTAL SERGEANT : ROAD TRIP PÈRE FILS CHEZ HI COMICS


 L'officier James P. Sargent (Sarge) est sur le point de partir en retraite. Un sort enviable (plus les années passent, plus cela ressemble à un privilège) qui n'est pas de son goût. En gros, c'est pire que la mort, à ses yeux ! C'est un homme d'un autre temps, cette époque où on pouvait se permettre des remarques et des comportements sexistes, bourrins, homophobes et racistes, lever le coude, sans que cela dénote vraiment. Sa femme a refait sa vie avec une nouvelle compagne (!) tandis que son fils (Michael) vit à quelques états de distance. Hors, il se trouve que l'anniversaire de ce dernier coïncide avec la date fatidique du départ à la retraite. Du coup, on embarque à bord de la voiture du paternel, pour un road trip qui ne ressemble à rien d'autre et fait tout le sel d'un album à classer au rayon des bonnes surprises de la fin d'année 2023. Joe Kelly et Ken Niimura se connaissent bien et n'en sont pas à leur coup d'essai, puisqu'au début de ce siècle, I Kill Giants fut une réussite incontestable. Ils tentent ici d'ausculter la société occidentale "moderne" et la manière dont elle a évolué (ainsi que le concept de cellule familiale) ces dernières années. Tout oppose le père et le fils. Aussi bien le caractère, la manière d'organiser sa vie (le fiston bosse dans les jeux vidéos, a des enfant dont il s'occupe vraiment, la violence et le sang ne sont pas sa tasse de thé, il est rongé par le stress et le doute); la seule chose sur laquelle ils tombent d'accord, c'est qu'il vaut mieux passer le moins de temps possible ensemble. Pas de chance, il reste une enquête non résolue qui revient comme un boomerang à notre "sergent", au point qu'il se met en tête d'y apposer un point final, en sollicitant l'aide de Michael, qui ne se voyait pas refuser… La recette, vous la connaissez : deux individus que tout semble opposer, de l'humour inévitable et souvent bien barré, pour une collaboration improbable mais qui porte ses fruits. 



On peut en rire (et on le fait vraiment) mais être un père, ce n'est pas une sinécure. Ni communiquer, quand on n'a jamais appris ou eu les codes pour le faire. L'autre, si semblable et pourtant si différent, c'est ce que dévoile au fil de la route ce comic book. Tout ne peut pas être excusé ou racheté en une phrase ou une simple demande, mais tout peut être compris, n'advient pas par hasard. On creuse dans ce qui a pu amener la situation présente, la nature du rapport dysfonctionnel, les zones d'ombre et les contradictions d'un homme, d'un flic qui semble raciste dans sa façon d'être mais qui s'acharne à coffrer le meurtrier d'une fillette afro-américaine 35 ans après le drame et qui déteste voir chez les autres ce qui se niche au fond de lui. Joe Kelly n'oublie pas non plus de réserver de beaux instants aux personnages féminins que sont Val et Rhonda, respectivement la femme de Michael et l'ex de son père. Qui développe l'idée qu'agir ou ne pas agir, cela revient de toute manière à faire potentiellement du mal ou du tort. On ne vit qu'une fois, on ne peut pas savoir ou recommencer. L'improvisation qu'est l'existence, c'est l'assurance de se tromper. Du reste, la dernière partie d'Immortal Sergeant est très forte en ce sens et sait conclure avec brio ces réflexions intimistes truffées de rires endiablés. C'est le dessin qui peut éventuellement rebuter certains d'entre vous. Ici, nous allons droit à l'essentiel, les personnages sont des caricatures ébauchées, avec l'influence très prégnante du manga, un genre dans lequel Niimura a régulièrement brillé et qui exploite ce noir et blanc essentiel qui accompagne les neuf épisodes. Les touches de gris servent elles à isoler des éléments, à leur faire prendre une importance particulière, ou à creuser le passé et les relations entre père et fils, avec une mise en abime des dégâts qu'une éducation à l'ancienne et certains des travers de la masculinité exacerbée peuvent provoquer dans une famille. Les bonus sont non seulement fournis mais réellement pertinents, permettent de comprendre la génèse de l'ouvrage, la manière de travailler, comment certaines planches ont été bâties ou exclues. Cet Immortal Sergeant ne ressemble pas au comic book le mieux apprêté ou le plus séduisant du monde, quand on le prend en main, mais il a le mérite de vous happer au fil des épisodes, en révélant des richesses insoupçonnées au premier abord, avec toujours quelque chose d'autre derrière le rire, une fragilité apparente qui rend le duo et sa relation touchante et sincère. 



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UN HOMMAGE À LUCKY LUKE : LES INDOMPTÉS DE BLUTCH


 Alors que certains personnages ont droit à une seconde (ou une troisième) existence qui s'évertue à ressembler autant que faire se peut à la première (Asterix, le très récent retour copycat de Gaston Lagaffe), Lucky Luke est régulièrement soumis à l'épreuve de la réécriture, ce qui permet d'obtenir de jolies versions alternatives qui sont autant de vibrants hommages à la légende du West. Au tour de Blutch de s'y coller, lui qui remporta en 2009 le Grand Prix d'Angoulême (pour l’ensemble de son œuvre) et n'a plus grand chose à prouver au monde de la bande dessinée. Il nous livre là une histoire de famille, de petites bassesses du quotidien, truffée de gags et de rebondissements, sans faire intervenir les sempiternels Dalton. Tout commence lorsque notre cowboy arrête un jeune délinquant pas très doué, Rufus Kinker, qui a tenté de lui subtiliser Jolly Jumper, son célébrissime cheval. En sortant du bureau du shérif local, Luke fait la rencontre de deux gamins en culottes courtes, Rose et Casper, qui essaient de le rançonner. Si la première a la gâchette facile, mais aucune expérience, le second est un poil demeuré et n'a qu'une seule vraie préoccupation notable : manger, en qualité industrielle. Leur victime s'en sort sans ciller et décide qu'ils méritent une bonne fessée, que leurs parents désolés ne manqueront pas de leur asséner. Sauf que le récit joue un premier tour pendard à notre héros. Rufus n'est autre que le grand frère des deux garnements. Dont le père, qui fait croire à tout le monde qu'il s'est noyé après un dernier coup juteux, est activement recherché par sa bande de complices, Grubby Feller en tête.



C'est une sarabande infernale qui commence, avec des entrées et des sorties continues de prison, des gamins insupportables qui sèment la zizanie partout où ils passent, sans oublier des villageois bien peu courageux, prêts à jeter la pierre au premier yankee venu troubler leur petite paix illusoire. Lucky Luke l'admet clairement, à un moment donné, les gosses ce n'est pas son rayon. On le voit mal à l'aise avec ces horribles mioches, qui braillent, piaffent, mangent (mal) et trompent l'assistance en permanence. Les parents y sont pour beaucoup, ça va de soi. Derrière ce beau monde, Grubby Feller et Bittercreek sont des portraits plus attendus, ces méchants pas très intelligents qui traversent la légende de l'homme le plus rapide de l'Ouest. Blutch au dessin, c'est réjouissant, élégant, personnel et familier à la fois. Son protagoniste est une sorte de pantin en mousse longiligne, très souple, au regard souvent médusé. Un cousinage avec Gaston Lagaffe (ou Averell Dalton ?), version lunaire et désabusée. Les gamins et les autres personnages sont délicieusement horribles, avec des expressions qui figent à merveille le côté obtus et grotesque de leurs comportements, de leur fonction dans cet album. Même le lettrage s'adapte et épouse les intentions de l'artiste, ajoute de la fluidité à un ensemble qui se révèle pleinement réussi. Cocasse et exempt du moindre temps morts, ce nouvel hommage est un exemple patent de ce que signifie réinventer une série classique, tout en respectant ses codes et sa nature. On sent l'amour et le savoir faire là-dedans, merci Blutch. 


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LE DAREDEVIL DE CHIP ZDARSKY : LA FIN EST PROCHE CHEZ PANINI


 Avec le prochain album à paraître début janvier chez Panini, c'est carrément le run de Chip Zdarsky qui trouvera sa conclusion. L'heure est donc venue de résumer, avant de passer à autre chose. Il s'agit en fait de ce que l'on pourrait appeler la bataille ultime qui oppose Daredevil et Elektra contre la secte de ninjas de la Main, chère à Frank Miller. Quarante ans plus tard, elle est toujours une épine dans le pied de notre diable en costume rouge. Si le scénariste avait débuté son long run en respectant fidèlement les atmosphères de la série, c'est-à-dire des histoires urbaines, un sentiment de culpabilité dévorant et une chute programmée pour le héros, destiné tôt ou tard à se relever, nous basculons désormais vers la magie, l'ésotérisme, ce qui est assez naturel dès lors qu'il est question de la Main. Daredevil et ses alliés (certains d'ailleurs assez surprenants) se retrouvent sur une île du Pacifique, où ils vont constituer une sorte de camp d'entraînement, une base retranchée, qui va leur permettre d'atteindre le maximum de leurs capacités et de porter un coup définitif à leurs ennemis. On trouve plusieurs anciens détenus de la prison de haute sécurité du Myrmidon, car c'est bien connu, la fin justifie les moyens, ne faisons pas la fine bouche sur le recrutement. Si les méchants forment la Main, les gentils contre-attaquent avec le Poing : tout cela était indiqué dans une espèce de prophétie disponible dans un livre sacré. C'est un petit peu tiré par les cheveux, mais bon, nous ne sommes plus à cela près… et ceux qui sont étonnés de voir Daredevil affronter la Main avec ses propres armes doivent aussi comprendre qu'en face, le camp opposé se retrouve confié carrément à Frank Castle, un Punisher bien embarrassant pour Marvel, qui n'a pas trouvé mieux que cette histoire assez abracadabrante pour se débarrasser de lui. Merci Jason Aaron. On était vraiment impatient de retrouver les deux héros face à face, on s'attendait à un combat dantesque qui allait vraisemblablement laisser des traces durables dans l'existence des deux personnages, mais il faut bien admettre qu'on est un peu déçus et qu'à chaque fois que la bonne vieille lutte terre à terre se retrouve reléguée au second plan, au bénéfice d'histoires de foi, de manifestation surnaturelle et de pouvoirs inattendus à la place du bon vieux bourre-pif traditionnel, ça finit en eau de boudin.



 C'est bien là que se situe le problème. Ce que j'aime chez Daredevil, ce qui fait la force du personnage, ce sont ses problèmes intimes, sa tendance à chuter, finir au fond du caniveau, avant de retrouver le droit chemin. Bref, une tension permanente et qui fait de son titre l'espace idéal pour un mélange entre super-héros et noir classique, un genre dans lequel Miller excellait et où il avait réussi à introduire avec brio le paranormal, avec la Main. Mais après lui, beaucoup de scénaristes s'y sont cassés les dents. On se rappelle encore l'horrible Shadowland totalement sans inspiration. Ici, le grand final voudrait être poignant, voudrait être chargé en émotion, une sorte de sacrifice spirituel, de salut définitif (rires de l'assistance) à un héros qui nous accompagne depuis des décennies. Mais en réalité, le tout est nimbé d'un mysticisme exacerbé qui fait qu'on n'y croit pas un instant et qu'on guette à chaque case, à chaque page, le truc qui viendra annuler le drame du moment. On passera aussi sur le nouveau look du personnage, barbu, transformé en une sorte de moine shaolin à la tunique rouge, ainsi que d'Elektra, qui est officiellement une Daredevilette de rechange. Ne croyez pas que je me moque, d'autant plus que le dessinateur Marco Checchetto est une fois encore capable de sortir une prestation magistrale et de magnifier même des moments assez statiques, où c'est l'ambiance, l'atmosphère, les paysages qui prennent le dessus sur les personnages. Dans les combats, bien entendu, il est brillant. Alors oui, probablement qu'il est difficile d'écrire quelque chose de nouveau avec Daredevil aujourd'hui et lorsque on tente de le faire, l'écueil à éviter est celui d'aller rechercher tout ce qui a fait le sel de la série, dans les années 1980, en pensant pouvoir le réadapter, en jouant la surenchère. Il manque dans ce run un peu de l'âme de ce qu'était autrefois Daredevil. C'est souvent plastiquement beau mais on a du mal à vibrer, probablement aussi parce que nous ne sommes plus aussi naïfs qu'avant.


Daredevil, Le Poing Rouge, troisième partie, prévu le 4 janvier chez Panini.

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PUNISHER L'INTÉGRALE 1987-1988 : MIKE BARON AUX COMMANDES


 Avec l'intégrale du Punisher, l'heure est venue d'enfin aborder les choses sérieuses. Non pas que ce qui a précédé était sans importance, mais il s'agissait de récits déjà publiés ailleurs, qu'il est aisé de retrouver en librairie. Ici, nous parcourons la phase des petits albums souples que Semic mettaient en vente dans les années 1990 sous la dénomination de Version Intégrale. Une autre époque, où ne pas saucissonner ou retoucher un comic book Marvel semblait un privilège. Nous avons droit, ainsi, aux épisodes 4 à 10 de la série régulière du Punisher, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se passe des choses fondamentales pour l'anti-héros par excellence. Nous faisons ainsi connaissance avec Microchip, informaticien et seul allié régulier de Frank Castle. Mais aussi du fils de ce génie, Junior. Micro, c'est l'aide de camp parfait pour Castle, un type qui va être son side-kick dans les coulisses durant des années, dont la disparition me reste encore en travers de l'estomac. Le Punisher, sous le pseudo de Frank Loomis, enquête sur un ex flic dont la femme a été embrigadée dans une secte. Il se retrouve face au gourou de celle ci, un certain "Révérend", doué du pouvoir de guérir par l'imposition des mains. Castle n'y croit pas une seconde, sauf que lorsqu'il se prend une balle dans le dos et pense devoir y rester, les incroyables dons du Révérend vont bien le tirer d'affaire. Superbe invention que ce personnage mystique et illuminé, qui apparait même sympathique… jusqu'aux dernières cases du quatrième épisode où son véritable visage nous est révélé. Le Punisher infiltre alors le camp principal de la secte, en Guyane. Il ne perd pas de vue son objectif premier, mais la femme qu'il recherche activement n'hésite pas à s'offrir à lui dès la première nuit ! Inutile de faire durer le suspense : quelle chance peut avoir cette bande de cinglés contre la puissance de feu de notre Punisseur ? La réponse est évidente. Aucune. On enchaîne avec le Punisher au beau milieu des ordures. Au sens propre du terme, si je puis dire. La compagnie de ramassage des déchets des frères Rosetti est attaquée par une famille mafieuse, qui utilise une décharge à ciel ouvert pour stocker des produit  toxiques, tout particulièrement du plutonium, ensuite revendu à des extrémistes arabes. Leur but : fabriquer une bombe en plein Central Square. Castle se charge de faire le ménage, mais seul contre une quinzaine d'hommes lourdement armés, la tâche n'est pas si simple. Au milieu de la tourmente,  on a droit à un premier team-up avec une justicière du nom de Rose Kugel, qui se dit agent du Mossad, les services secrets israéliens. Entre contre espionnage et guerre urbaine, une aventure qui se termine mal pour l'un des deux redresseurs de tort (devinez lequel ?) et qui prouve que s'il fallait trouver une seule faiblesse à Frank Castle, ce pourrait bien être les femmes.


Le Punisher débarque ensuite à Wall Street pour faire cesser les agissements de deux jeunes requins de la finance, Arnold Ansen et Roky Vance. Tout se complique quand ils reçoivent la visite d'un certain Takegura et de son garde du corps massif, pour une transaction souterraine de la plus haute importance. En parallèle, Castle enquête sur un boucher qui découpe aux couteau les clochards de Wall Street. Et les deux pistes pourraient bien finir par se recouper. Aux cotés du Punisher nous retrouvons Microchip Jr, qui va d'ailleurs y laisser sa mâchoire. Mais il y a pire pour lui, un destin funeste, avec un retour à la maison dans un sac mortuaire. Un drame poignant signé Mike Baron, qui livre des épisodes vraiment incisifs et urbains, du pur Punisher comme on en rêverait aujourd'hui. Cotés crayons, Klaus Janson et ses planches nerveuses, cradingues, sont l'écrin parfait pour les débuts d'une série remarquable, avant l'arrivée de Whilce Portacio, qui orientalise Frank Castle, et nous offre de belles prouesses anatomiques, avec une approche tout aussi tendue et expressionniste, qui va engendrer nombre de compliments en cette fin de décennie et bien des copieurs dans la suivante. On passe plus tard à un team-up attendu, avec un récit où un cinglé fait des ravages dans le Queens : il glisse des comprimés au cyanure dans des confections d'aspirine "Zumatrin". Le Punisher décide de remonter la piste, grâce notamment à l'aide précieuse des Témoins de Jehova, qui connaissent bien le quartier. Son enquête l'amène chez un malade du culturisme, et sa voisine en manque d'affection. Déguisé en plombier, Castle s'infiltre dans le bâtiment et met la main sur le roi de la gonflette. Seulement voilà, Daredevil s'en mêle lui aussi; et sa vision de la justice diffère radicalement de celle du Punisher. Premier "face to face" entre les deux opposés, entre l'angélisme de la loi et la punition expéditive. La même histoire, sous un autre point de vue, est narrée sur les pages de Daredevil 257, également inséré dans cette Intégrale. Signalons pour finir la présence d'un graphic novel assez rare, Assassin's Guilde, dans lequel le Punisher dézingue des… assassins, donc, sans oublier de coucher avec l'une d'entre elles (Reiko), le tout dans une absence criante d'émotions et de morale. Castle est une machine imparable, il tire et pense ensuite. Sans remords. Mary Jo Duffy nous glace le sang, avec un Jorge Zaffino admirable au dessin. C'est sombre comme jamais, la pénombre est omniprésente, la violence suinte des cases, de chaque case, on en redemande. Bref, vous l'aurez compris, si Castle est aujourd'hui une épine dans le pied de Marvel, il fut un temps où il était choyé et mis en valeur avec classe. Alors ne boudez pas votre plaisir. 



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BATMAN REBIRTH : QUATRIÈME VOLUME DE L'INTÉGRALE AVEC CITY OF BANE


 Mettez-vous un peu à la place de Tom King, ou tout simplement des ennemis de Batman : trouver un moyen original et surtout efficace pour terrasser le Chevalier Noir n'est pas une chose facile. Ils sont tellement nombreux à avoir essayé et rien n'a jamais fonctionné, de manière durable. Et si finalement pour en finir avec Batman, il fallait lui donner la possibilité d'être réellement heureux, pour supprimer cette espèce de psychose qui l'anime et qui fait qu'il s'accroche à son rôle de justicier violent ? C'est ainsi qu'on pourrait interpréter le rapprochement et le mariage avorté avec Catwoman. En tous les cas, ce tome 4 s'ouvre avec un héros dans de bien mauvais draps : il est attaché à une machine et depuis plusieurs semaines, il baigne dans les cauchemars, toutes sortes de séquences oniriques absurdes ou tragiques, dans lesquelles il repasse le cours des événements. Mais Batman réalise petit à petit le piège dans lequel on l'a enfermé. L'occasion de faire le point de s'amuser par moments, avec la complicité qui règne entre Lois Lane et Selina Kyle, d'interroger le véritable sens derrière le refus de cette dernière d'épouser Bruce Wayne ou encore d'enquêter du côté des super vilains, Bane en tête, qui a programmé depuis très longtemps un plan machiavélique, qui va nous être enfin révélé. Mais comme vous le savez, c'est la vie tout entière de Batman qui ressemble à un long cauchemar; il est donc fort peu probable de venir à bout de la Chauve-souris de la sorte ! Quand il se réveille, c'est bien évidemment pour rentrer dans une colère noire, mais aussi pour constater que son esprit a peut-être été, cette fois, bel et bien brisé. Il a beau rassembler autour de lui l'armée de ceux qui le soutiennent, reste à savoir s'il a toujours l'esprit clair et si il n'est pas en train de vaciller et de tomber dans le puits sans fond de la folie.


City of Bane. C'est le titre du très long arc narratif qui sert de conclusion aux quatre intégrales Batman Rebirth. Pour résumer, disons que c'est le bouquet final : la ville de Gotham est tombée entre les mains de Bane (et du père de Bruce, Thomas, en provenance d'une autre réalité) tandis que Batman a été défait, corps et âme, peut-être pour la première fois de sa carrière. Un accord avec le gouvernement américain a été stipulé et aucun héros ne peut entrer sur le territoire de Gotham, sans être neutralisé par des super vilains qui autrefois faisaient régner la terreur et qui aujourd'hui s'occupent de la sécurité; la jeune Gotham Girl représentant une force de frappe très convaincante. Aucun membre de la Bat-family non plus ne peut débarquer, sous peine de représailles sanglantes, comprenant notamment le meurtre du majordome Alfred. Le destin de ce dernier fait partie des moments clés du run de Tom King, qui bénéficie des splendides dessin (entre autres) de Clay Mann, Tony Daniel ou Mikel Janin, sans oublier le style différent et davantage accès sur le story telling de Jorge Fornes, que nous aimons beaucoup. Des derniers épisodes qui sont capables d'alterner la romance entre Bruce et Selina, le retour à la vie de Batman (qui se prépare non pas grâce à un entraînement ultra violent mais plutôt une reconstruction personnelle et affective) et en parallèle, la situation à Gotham, qui flirte avec l'absurde. Une ville que tout le monde considère comme un cloaque immonde, où il est impossible d'assurer un minimum de sécurité et qui a donc été abandonnée aux mains des anciens malfrats, en échange d'une tolérance zéro et d'une paix illusoire. Bane et Batman vont s'affronter une dernière fois pour un dénouement explosif et attendu durant des années : rien que pour cela, le quatrième tome de l'Intégrale (si vous ne possédez pas déjà ces histoires) mérite réellement votre attention. Reste l'allergie de certains au style d'écriture de Tom King, ultra décompressé, qui aura osé la déconstruction du Chevalier noir en le soumettant à ses peurs les plus intimes et son immaturité sentimentale et affective. Un défi réellement inédit pour un run qui est entré dans la légende, quoi que vous puissiez en penser.


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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : AYA DE YOPOUGON


 Dans le 165e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente le huitième tome de la série Aya de Yopougon, que l'on doit au scénario de Marguerite Abouet, au dessin de Clément Oubrerie et qui est édité chez Gallimard. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie de l'album Gunmen of the west, album chorale que l’on doit à l’impulsion de Tiburce Oger et des éditions Grand angle

- La sortie d’Il est temps Monsieur Proust, second et dernier tome de Céleste, diptyque de Chloé Cruchaudet paru aux éditions Soleil

- La sortie de l’album Nos mondes perdus que l’on doit à Marion Montaigne et aux éditions Dargaud

- La sortie de Cinq-Fleurs, titre du troisième tome de la série Le serpent et la lance que l’on doit à Hub et aux éditions Delcourt

- L’adaptation en bande dessinée du roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris que l’on doit à Georges Bess aux éditions Glénat

- La sortie de True love, album sorti en marge de l’exposition consacrée à Posy Simmonds à la bibliothèque du centre Pompidou à Paris, un titre sorti chez Denoël graphic.




 
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INEXISTENCES : LE LIVRE POST APOCALYPTIQUE DE CHRISTOPHE BEC


 Une fois n'est pas coutume, commençons par l'objet, le contenant, avant d'aborder réellement le contenu. Inexistences, publié aux éditions Soleil, c'est un beau livre exceptionnel et prestigieux, comme le récite le communiqué de presse… et il ne s'agit pas d'un mensonge ! Le format est extra large, la qualité du dessin, la mise en valeur du travail de Christophe Bec est remarquable, avec par endroits des quadruples planches qui se déploient et forment de somptueux panneaux panoramiques, ce qui renforce l'impression de désolation et de vastitude qui règne dans cette œuvre. Qui d'ailleurs fonctionne en exploitant au maximum les techniques de narration de la bande dessinée. On trouve de simples illustrations avec quelques didascalies, de la BD plus classique, des textes en prose, des césures dans le rythme, représentées par des pages noires à intervalles réguliers. Enfin, un découpage en plusieurs chapitres, dont chacun présente une structure et une ambition narrative différente. Il a fallu cinq ans à Christophe Bec pour mener à bien ce récit post apocalyptique, qui nous montre une humanité désormais condamnée à ne plus avoir d'après, juste un présent stérile et coupé de ses racines, où les quelques survivants s'organisent sous la forme de clans, sans même comprendre pourquoi ils en sont arrivés là et donc où ils pourront aboutir. Sans même savoir s'ils pourront aboutir quelque part, un jour. Tout semble figé dans la glace : nous sommes en haute montagne, les décors sont aussi froids qu'impressionnants, l'espoir est à jamais congelé. Quand il ne reste qu'un présent aussi désolant, l'existence peut alors être définie une inexistence, d'autant plus qu'elle est censée être le prélude à autre chose, par essence. À un moment du récit, un homme seul décide de se risquer hors-zone, c'est-à-dire loin des refuges artificiels des poches de survivants. Son objectif est de rencontrer une créature qu'on nomme l'enfant bleu, qui dans son sanctuaire inaccessible détiendrait les secrets de l'humanité, qu'on pense à jamais oubliés.


Cet album hors norme, c'est aussi le retour de Christophe Bec au dessin et pour le coup, on est littéralement emporté par les illustrations, parfois sauvages, saisissantes, majestueuses, qu'il nous propose d'un bout à l'autre. Avec un dernier chapitre qui est une sorte d'hymne à la vie animale et végétale, vibrante et naturaliste, en contraste complet avec tout ce qui a précédé auparavant. Comme le dit lui-même l'artiste, le monde entier semble s'enfoncer dans une forme de folie nihiliste et la guerre à grande échelle nous menace toujours, insidieusement. Nous avons les moyens de nous autodétruire en quelques jours, aussi qu'adviendra-t-il le moment où nous franchirons le Rubicon et où nous ne pourrons plus revenir en arrière ? La réponse (ou en tous les cas ce qui viendra par la suite) se trouve probablement quelque part dans les pages de ces Inexistences. C'est un album qui embrasse différentes thématiques, avec notamment la résilience des individus, la capacité de survivre grâce à la technologie et même une forme de mysticisme/science-fiction qui est assez prégnante, dans la seconde partie, notamment avec le texte en prose Métal hurlant. L'ensemble revêt l'apparence d'un grand geste artistique qui invite à être découvert, sans vraiment se demander ce qu'en pensera le lecteur : on n'essaie pas ici de le séduire et de l'appâter avec de vaines promesses, on le place devant un futur dystopique et post apocalyptique possible, effrayant, glaçant, puis on lui demande de s'immerger dans la beauté mortifère d'une bande dessinée insolite et grandiloquente. Une des sorties les plus intrigantes de l'année, assurément, disponible chez Soleil, juste avant les fêtes de Noël. Il y a presque un message subliminal caché dans cette dernière phrase.



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AMAZING SPIDER-MAN EPIC COLLECTION : LES FANTÔMES DU PASSÉ


 Quand vous êtes sur le point d'atteindre la cinquantaine et que vous avez eu la chance de découvrir les histoires de Tom De Falco et Ron Frenz en temps réel, il est évident que vous gardez un souvenir réjoui de cette période encore trop méconnue du Tisseur de toile. Une phase marquée notamment par une alternance bienvenue entre des épisodes urbains et tendus, et d'autres où l'humour prend le dessus, même dans des situations dramatiques. La Epic Collection nous permet ici de nous un replonger dans l'affrontement entre Spider-Man et le Super Bouffon, de retour, plus perfide que jamais, sans que personne ne connaisse (encore) sa double identité. Le vilain décide de mettre la main sur tout le matériel ayant appartenu autrefois au Bouffon Vert et il s'est accoquiné avec le fils de Wilson Fisk, La Rose, pour parvenir à atteindre ses objectifs. Voilà un malfrat à la cagoule violette, qui fut très charismatique en son temps et qui manipule son associé, comme le ferait probablement aussi son père, le Kingpin du crime. Pendant ce temps-là, la vie n'est pas toute rose pour Peter Parker, l'homme sous le masque. Cela fait des semaines qu'il n'a plus adressé la parole à sa chère tante May, qui lui reproche d'avoir abandonné son rêve de toujours, celui de poursuivre des études et de devenir un brillant scientifique, pour se consacrer à une simple profession sans prestige, photographe freelance pour le Daily Bugle. Nous autres lecteurs en savons un peu plus, mais la tantine ne décolère pas et on l'avait rarement vu aussi bornée. Sentimentalement parlant, ça ne va pas mieux pour Peter : tout d'abord, c'est la rupture avec la Chatte Noire. Felicia lui a caché trop de choses pour que les deux héros continuent de se fréquenter, sans arrière-pensées. Ensuite, Mary Jane a percé le secret de la double vie de Parker. Elle sait désormais que l'homme qu'elle aime est également un super-héros; du coup, cela jette un froid sur leurs rapports, qui pour l'instant peuvent se définir comme "profondément amicaux". Spider-Man va alors croiser sur sa route toute une série de personnages loufoques, certains souhaitant le défier, d'autres devenir son associé, comme Frog-Man, par exemple, ou même le Crapaud. Ce qui amène dans la série une grande touche de fraîcheur et de drôlerie, après quelques épisodes assez sinistres. Du côté du carnet rose, signalons la naissance de Normie, le petit garçon d'Harry Osborn et Liz, sa femme. Évidemment, même cet événement heureux est accompagné de son lot de tensions puisque la jeune femme est enlevée (ainsi que Mary Jane) au moment même où elle s'apprête à accoucher. Presque la routine pour Spider-Man…



Cet album est dense et truffé d'action, de rebondissements, d'événements inattendus. Le Tisseur alterne ses deux costumes, le traditionnel rouge et bleu mais aussi la tenue toute noire, d'autant plus qu'il subit à nouveau les assauts du symbiote, ramené de la planète du Beyonder, qui est parvenu à s'échapper de sa prison de verre, au quartier général des Fantastiques. Le Beyonder, parlons-en justement, puisque deux épisodes sont aussi en rapport avec les Guerres Secrètes, secondes du nom. Désireux de comprendre ce qui motive et ce que veulent vraiment les humains, le Beyonder a transformé un immeuble de New York en or massif. L'édifice s'effondre, provoque une catastrophe et menace même de déséquilibrer l'économie mondiale, sauf si le gouvernement et Wilson Fisk décident d'intervenir en grand secret. L'occasion aussi pour Parker d'avoir un dilemme à résoudre : en échange des vies qu'il sauve, est-il autorisé à emporter un joli bloc notes en or massif, pour payer les factures de sa tante ? Ce volume permet aussi de lire les premiers pas de Silver Sable, la femme la plus dangereuse en provenance de Symkarie. On y trouve aussi un affrontement titanesque, qui finit en couverture, entre Spider-Man et Firelord, un héraut de Galactus. La merveille débarque sur Terre dans l'intention de manger une pizza (véridique !) mais la manière dont il traite le personnel et exige son plat préféré provoque une petite émeute et l'intervention du Tisseur, qui va vite dégénérer en un mano a mano violent. Je le répète, il se passe énormément de choses dans ces presque 500 pages, que je ne saurais trop vous recommander. D'autant plus que vous allez aussi trouver du Peter David au scénario, du Sal Buscema aux dessins, un des artistes que je préfère pour Spider-Man, ou encore des pages que nous devons à Mike Zeck ou Bob Layton. Dis comme ça, on a presque l'impression de flirter avec l'indigestion et en effet, il y a à boire et à manger ! Pour autant, on sort de table rassasié, avec l'impression d'avoir fait un investissement très rentable et d'avoir pris une bonne bouffée de nostalgie, comme il nous en arrive assez rarement.


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...