On le croyait mort, c'était une grossière erreur. Sauvé par le Chacal, torturé, Ben Reilly a fini par craquer, prendre la place de son ennemi, et il est revenu bien décidé à bouleverser la vie de Spider-Man, en clonant (et donc "ressuscitant") toutes celles et tous ceux qui ont un jour péri à cause du tisseur. On pensait, au terme de The Clone Conspiracy, qu'il avait trouvé le repos éternel, c'était bien entendu là aussi un leurre. Ben Reilly est reparti en solo, pour de nouvelles aventures, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est loin du boy-scout qui calque sa conduite sur celle de Peter Parker, dont il est le clone. Ben n'hésite pas à tirer à bout portant sur des agresseurs, demande de l'argent aux innocents dont il sauve la vie (les rançonne, pratiquement) et il utilise la violence avec une grande facilité. Certes, il n'est pas tout seul dans sa tête, s'invente des amis imaginaires qui ont les traits de ses incarnations précédentes... Ben Reilly n'est donc plus vraiment un héros, et force est de constater qu'il ne cherche même pas la rédemption pour ce qu'il a fait subir à Parker, et se contenterait juste de vivre sa propre existence à l'aise, si possible en récupérant un aspect décent, puisque le voici horriblement défiguré. Peter David est connu pour son humour décapant, et ici aussi il livre de petites scènes très amusantes (dans le casino, avec une cliente acharnée et vampirisée par le jeu, qui ne demande qu'à poursuivre sa partie, même en plein hold up), mais il emploie surtout la bipolarité de Ben pour bien souligner à quel point c'est un abîmé de la vie. D'un coté le meilleur de lui même (l'ancien Scarlet Spider) le pousse à bien agir, de l'autre coté son aspect sombre (le Chacal dernier cri) l'attire vers la mauvaise pente. Ce serait presque une écriture à la Deadpool, avec un personnage qui entend des voix, les interprète, doit choisir et agir.
Le problème est qu'il est difficile d'éprouver de l'empathie pour ce Ben Reilly là. C'est un maniaque en puissance, et on a du mal à comprendre où il veut en venir, ce qu'il désire profondément. Commercialement parlant, c'est par contre limpide. Après X-Men blue et X-Men gold, la nouvelle série Venom, les Thunderbolts, Marvel opère un rapprochement avec la redoutée décennie des années 90, durant laquelle les ventes ont connu des pics incroyables, dopés par une bulle sectorielle qui a vite éclaté.
Le dessin est de Mark Bagley, qui est un habitué des lieux et personnages. Avec lui tout semble couler de source, et on aime ou pas ce style, qui depuis plus de vingt ans est caractéristique du tisseur, sous sa gouverne. Juste une remarque, cette première planche, avec le sourire qui transparaît sur le masque du nouveau costume (par ailleurs volé à un cosplayer), c'est un peu too much, et je pense qu'on aurait pu s'en passer allégrement. Pour le reste il faudra donner du temps à ce titre pour trouver une voie, une voix, mais pour le moment le potentiel est bien présent, même si ce Ben Reilly là est très loin du gentil clone des origines.
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