SPIDER-MAN 5 EN KIOSQUE : LA REVIEW


Le Superior Spider-Man n'est pas forcément si méchant que cela, au contraire. Ce mois-ci, Octopus, dans le corps de Peter Parker, joue au chirurgien et sauve la vie d'une petite fille, dans l'hôpital secret du docteur Wirtham (Cardiac), en utilisant une de ses inventions volées. Un micro événement dans la saga de Spidey, mais qui confirme que l'essence même de la série reste la même : Spidey est un héros, et un changement d'hôte au sein du corps physique ne change rien à cette évidence. Certes, tout ceci est possible car il subsiste la "conscience" de Parker au fonds de l'esprit de Dock Ock. C'est le grand enjeu du second épisode de novembre. Lorsque notre héros supérieur se rend compte de la présence d'un intrus niché dans sa psyché (lors d'un contrôle chez les Avengers, bien décidés à comprendre le pourquoi de la violence récente dans les actes de Spider-Man), il décide de s'en débarrasser. Une confrontation toute virtuelle, entre deux esprits qui entrent en contradiction. Un seul des deux va survivre, et effacer à jamais (allez, on y croit) jusqu'à la mémoire de l'autre. Si Parker perd, est-ce donc la fin des espoirs de retour du neveu de May Parker, et le plus grand tournant de l'histoire des comic-books mainstream? Chacun se fera son idée la-dessus, grâce à Dan Slott aux textes, et à Humberto Ramos, puis Ryan Stegman aux dessins. Ce dernier semble né pour dessiner le titre, tant il est plein d'aisance et convaincant dans cette tâche. Notons tout de même que l'adjectif "superior" n'est pas tellement galvaudé. Octopus parvient à accomplir des choses, à pousser la logique et les capacités de son intellect bien plus loin que là où osait Parker. Les barrières éthiques et morales de ce dernier sont-elles finalement des freins à la réalisation de son destin de super-héros? Slott semble nous prévenir : si Spider-Man redevient lui même, attendez-vous à ce que ses méthodes changent à jamais, un peu plus radicales et moins naïves qu'autrefois. Ce ne serait pas un mal.

La série Avenging Spider-Man, dessinée par Marco Checchetto (qu'on aime beaucoup ici) poursuit son parcours, qui ne sera plus très long. Sans être mauvais, les deux épisodes de ce mois-ci restent assez anecdotiques. Le premier met en scène un team-up entre l'Araignée et Sleepwalker, un héros qui se manifeste lorsque son hôte terrestre s'endort, et qui a connu ses (brèves) heures de gloire voilà vingt ans. Panini choisit de le rebaptiser Somnambule, pourquoi pas. Dans le second, Spidey s'introduit dans l'héliporteur du Shield, pour une mission que nous devinons hors-la-loi. L'occasion de retrouver le Caméléon, incarcéré par les fédéraux. Je le répète, tout ceci se laisse lire facilement, mais n'apporte guère à l'histoire du personnage. Pour conclure, l'épilogue de la confrontation entre Scarlet Spider et les frères Lobo. Kaine n'est plus tout à fait lui même car il est mort, et revenu à la vie sous sa forme arachnéenne, suivant l'exemple de ce qui est arrivé à Peter Parker voilà quelques années. Un bon point pour cette idée, qui permet de radicalement modifier le ton de la série, sauf que ... ça va être de très brève durée. Chris Yost trouve le moyen de mettre le lecteur en appétit, et de lui refuser le repas en l'espace d'une vingtaine de pages. A l'image de ce qu'est devenu Marvel ces temps-ci ; une compagnie truffée de bons plans, d'ambitions louables, mais incapables de s'y tenir, de les concrétiser, et qui se noie dans le consensus et souvent l'ennui. Wake up!



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