BLACK ADAM : THE DARK AGE Sanglantes représailles chez DC


Vous aimez les personnages controversés, torturés, déchirés entre le mal et le bien, un pied dans chaque camp? BLACK ADAM est donc un de vos pupilles, si je ne m'abuse. Qui d'autre, en effet, pour assumer cette définition chez Dc comics, depuis son grand retour sur le devant de la scène à l'occasion d'Infinite Crisis. Suite à la longue maxi série 52, dont nous avons déjà parlé, Black Adam (autrefois Teth Adam, à l'ère egyptienne, avant une longue traversée du désert imposée par le mage Shazam qui avait emprisonné son âme des siècles durant) était (re)devenu maître absolu du pays nord africain de Kahndaq, au point d'en interdire l'accès fermement à tout intrus non expressément invité, sous peine de représailles sanglantes. Il avait d'ailleurs écartelé un terroriste en public pour illustrer son propos, ce qui avait choqué la communauté des héros bien pensants. Mais Black Adam est au fond un grand sentimental, au point qu'il est tombé sous le charme d'Adrianna Tomaz, une jeune vierge que le sinistre Intergang comptait lui offrir pour pouvoir commercer en ses contrées. S'il a refusé le cadeau, le grand puissant local a trouvé l'amour, et a bien vite épousé la demoiselle, lui conférant même des pouvoirs semblables au siens, la transformant ainsi en Isis, une demie déesse. Les deux époux sont partis ensuite à la recherche du frère d'Adrianna, entre temps vendu comme esclave, et sauvé in extremis par nos héros, avant d'être lui aussi magnifié et transfiguré en Osiris, investit de pouvoirs similaires à celui du beau frère. Mais le calme et la volupté ne durent jamais bien longtemps pour les super héros. Isis et Osiris furent sauvagement assassinés par les machinations d'Intergang, provoquant chez Adam une noire colère que rien ni personne ne put tarir. Il declara la guerre à l'humanité entière, et chercha la veangeance, plus que la justice, au point de trucider des millions de personnes, la plupart innocentes, durant une brève semaine de conflit, la 3° Guerre Mondiale (dénommée telle quelle par Dc comics), relatée dans 4 numéros spéciaux et aussi la maxi 52. C'est finalement Captain Marvel qui parvint à stopper l'horreur, privant Black Adam de son pouvoir et réussisssant à modifier le "mot de passe" qui permet la transformation de Teth Adam en son avatar surpuissant (les pouvoirs de Captain Marvel ont une source commune, issue de la magie de Shazam). Désormais, Black Adam n'est plus, et seul substiste son alter égo humain, Teth, motivé par une farouche détermination : ressusciter son épouse défunte, et recouvrer ses pouvoirs pour exercer de sanglantes représailles. Rien de moins que ça.


 
Peter Tomasi nous narre donc cette folle quête, où Teth/Black Adam doit composer avec sa propre mortalité. Pour être certain de ne pas être reconnu, et pouvoir rentrer à nouveau au Kanhdaq, il demande à un de ses fidèle de lui ravager le visage à coups de poings jusqu'à ce qu'il soit tellement tuméfié qu'il en devienne méconnaissable : un masque pouvait suffire, mais Adam ne fait pas les choses à moitié, et on le soupçonne d'avoir un petit coté masochiste. Une fois retrouvé les restes de la dépouille de sa bien aimée, il tente de l'immerger dans le puits de Lazare, mais le sortilège ne fontionnera pas complétement tant qu'il n'aura pas mis la main sur les différentes parties de l'amulète qu'il lui avait confiée, et qui ont été volontairement égarées aux quatre coins du globe. En cours de route, Black Adam retrouve un moyen de recouvrer momentanément ses pouvoirs, même sans "mot de passe", et ce grâce au Docteur Light, expert en fourberies . Le hic, c'est qu'à chaque fois qu'il fait usage de cette possibilité alternative, l'essence vitale d'Isis perd encore un peu de sa substance, et qu'il va donc devoir en user avec parsimonie, s'il veut un jour retrouver sa belle épouse. Inutile de préciser que cet histoire poignante n'est pas franchement de tout repos, ni même une happy end convenue. On reste en haleine une grande partie du temps, et Doug Mahnke a suffisament de talent pour rendre des planches en grande partie très soignées, où la detresse et la résolution de Black Adam transfigure celui qui passe constamment du statut de grand vilain de l'univers Dc à celui de héros incompris et tourmenté. Nous aurions peut être pu avoir droit à ce petit bijou du mainstream Dc si Panini avait rencontré le succès escompté avec la maxi série 52, mais déjà que les derniers numéros de la revue ont été publié une fois tous les deux mois, au lieu du rythme mensuel de départ, il ne fallait pas non plus rêver. Du coup, les fans de la Distinguée Concurrence peuvent se mordre les doigts : le Tpb atteint déjà la cinquantaine d'euros sur Amazon...
Rating : OOOOO

En kiosque : MARVEL SAGA 6 Le Punisher contre une armée de vilains de série B


Revoici le Punisher, dans une aventure complète qu'il aurait fallu lire avant le "one-shot" The List sorti en début de mois. Mais en bons lecteurs impatients que nous sommes, nous ne l'avons pas fait, et nous nous sommes donc gâchés une partie du plaisir. Qu'à cela ne tienne, voici venir un numéro de Marvel Saga avec une "Dead End" en 5 parties, suivi d'un épilogue sous forme du premier Annual de la série de Remender. Le Punisher, toujours armé d'un sac à malices contenant toutes sortes d'objets chipés utilisés d'habitude par d'autres héros marvelliens (ici même un gant répulseur d'Iron Man!) et agrandis à coup de particules Pym, est encore épaulé dans sa lutte contre la criminalité par celui qui s'avérera être le fils de Jigsaw lui même. Puisque Norman Osborn a chargé The Hood de mettre un terme aux agissements de Frank Castle, le nouveau roi de la pègre, qui bénéficie de la magie noire de Dormammu, dont il tire ses pouvoirs, réssuscite toute une kiryelle de super vilains de bas étages, que le Punisher ou Scourge avait trucidé au fil de leurs carrières respectives. La Mouche, Firebrand, Basilic, que du lourd, voire du lourdeau. Revenir d'entre les morts ne rend pas plus intelligents, c'est pourquoi cet aréopage de ratés n'a guère de chance de parvenir à ses fins. Mais là n'est pas l'essentiel : The Hood a aussi ramené de l'au delà Microchip, le partner historique du Punisher, informaticien de génie, que les nostalgiques de l'ère Mike Baron regrettent encore (moi le premier...). Et celui ci est définitivement passé du coté obscur, à cause de la promesse qui lui a été faite, de ranimer également son propre fils. Pire encore... et là attention spoiler énorme pour ceux qui n'ont pas encore lu... The Hood ramène à la vie la famille de Frank Castle, femme et enfants, pour s'assurer la capitulation du justicier. Qui ne va pas prendre bien la chose, mais alors pas du tout. Au point que sa réaction est assez choquante et inattendue, comme s'il avait fini par comprendre que son parcours si violent lui excluait, à priori, tout espoir de rédemption, même lorsque celle ci se présente de manière aussi impromptue. Tan Heng Huat illustre le tout, avec de grosses lacunes évidentes dès qu'il s'agit de présenter correctement les traits des personnages, qui ne dégagent aucune expressivité particulière, hormi une stupeur béate ou une agressivité vite expédiée. Beurk.


Remender, je ne t'aime pas. Mais alors pas du tout. Sans remettre en cause ses choix scénaristiques (il y a quand même de bonnes choses et l'envie de faire évoluer le statut-quo) j'ai le sentiment que c'est sa vision du Punisher, de la place qu'il occupe au sein du cosmos Marvel, de sa charge allégorique, qu'il n' a pas su appréhender. Sans recourir à l'humour décapant à la Ennis, sans plonger dans la noirceur et la gravité de certains runs typiquement urbains qui ont fait la gloire du personnage, Remender hésite et fourre un peu de tout : une pincée caustique, des super héros en pagaille, un Punisher dramatique et dans le même temps hautement improbable (les particules Pym...), et bien sur, une bonne dose de décisions chocs, comme pour dire "Vous avez vu, moi j'ose, et encore ce n'est pas fini!". Une surrenchère qui va aboutir au FrankenCastle dont vous avez déjà surement entendu parler sur le net, et qui franchement, ne m'a pas convaincu du tout. Et je ne parle pas, vous aurez noté, de l'annual qui clot ce numéro de Marvel Saga. Complétement idiot, dessiné avec ses pieds par un Jason Pearson brouillon, on y voit juste un Spidey de passage, dans le rôle du bouffon de service, pour une histoire sans queue ni tête, simplement ratée. Et c'est vraiment dommage, car le postulat de départ (Castle sait désormais que même sa famille le condamnerait pour ce qu'il est devenu, l'excluant de toute rédemption possible) méritait mieux que cette série brouillonne, qui ne brille pas par son intelligence. Nous sommes loin, très loin, du Punisher à son sommet.

Rating : OOOOO

OLD MAN LOGAN : Le futur de Wolverine selon Millar


Le futur selon Mark Millar n'a rien de reluisant : les super héros sont quasiment tous morts, et le monde est tombé pour de bon sous la coupe des grands criminels. Du coup, c'est un Wolverine très différent que nous rencontrons. Car oui, le mutant griffu a survécu. Désormais agé et traumatisé par la fin brutale des X-men (sur laquelle il ne souhaite pas s'étendre) Logan a renoncé à jamais à la violence qui avait jusque là caractérisé son existence, et par la même à user de ses griffes d'adamantium. Il se contente de jouer le rôle inattendu d'un père de famille quelque peu soumis à l'autorité locale, même quand celle ci se présente sous la forme des fils de Hulk qui viennent lui réclamer d'importantes sommes d'argent, comme de vulgaires mafieux surexposés aux rayons gamma. Du coup, la proposition qui émane de Clint Barton (Oeil de Faucon, c'est lui!) de traverser un pays en ruine pour livrer une mystérieuse cargaison qui fleure bon l'illégalité, ressemble presque à une dernière chance inespérée, même si elle va s'avérer de très loin bien plus périlleuse et mouvementée que tout ce à quoi il aurait pu se préparer.






Loin d'Ultimates et de ses fastes pyrotechniques, ou du réalisme urbain et déjanté de Kick Ass, Millar donne cette fois dans le récit apocalyptique et crépusculaire de fin de monde. On s'embarque avec Logan pour un "road comic" à travers ce qui reste des Etats-Unis, et du même coup de l'univers Marvel, et de ses héros. Le principal intérêt réside en effet dans toutes ces différentes étapes, ces rencontres, où on peut facilement s'amuser avec les renvois à nos héros d'aujourd'hui. Par exemple, le véhicule qu'utilisent les deux compères est une "ragno mobile" de piètre mémoire pour le tisseur de toile (une des pires idées jamais pondues par un scénariste de Spider-man). Ou bien Ultron, le robot domestique. Ou encore le marteau de Thor, vénéré comme une relique précieuse (déjà dans la série 2099, voilà une quinzaine d'année, le Dieu du Tonnerre avait son culte), et les dinosaures typiques de la Terre Sauvage, ici contaminés par le symbiote de Vénom, pour ce qui est à mon avis le postulat de base le plus sympa. Au fur et à mesure que l'action progresse, Wolverine a de plus en plus de mal à persévérer dans son acte de foi pour la paix, et c'est fort logiquement que la vérité sur ce qui s'est produit, pour l'induire à prendre une décision aussi radicale, finit par eclater. La saga "Old Man Logan" a été publiée récemment sur les pages du mensuel français de Wolverine, même s'il a fallu patienter plusieurs mois pour connaître et lire le dernier chapître, suite au retard qu'avait pris ce dernier aux Etats-Unis. Il est vrai que si McNiven excelle souvent aux dessins (il est ici très convaincant) il n'est pas non plus l'artiste le plus rapide de sa génération, même si sur "Civil War" il parvint à respecter par miracles les délais. Comptez sur lui pour rendre ce Logan agé et désabusé des plus crédibles, pour transformer en bain de sang les différentes rencontres/embûches qui vont se dresser sur le chemin du mutant omniprésent. Old Man Logan est une très bonne récréation hors continuité, qui fait écho, par exemple, au "Futur Imparfait" où Hulk affrontait une version futuriste et dévoyée de lui même. L'occasion de suivre un Logan a contre emploi avant une explosion salutaire en fin de quête. On attend désormais avec confiance un prochain Marvel Deluxe agrémenté de vrais beaux bonus. Pour quand?

Rating : OOOOO


THE AUTHORITY de Warren Ellis & Bryan Hitch : Séance de rattrapage avec un Wildstorm Deluxe


Sans vouloir faire de jeux de mot foireux, Authority fait autorité. Un peu comme d'autres séries de légende comme Preacher, Ultimates (la première saison) ou encore Watchmen. En dire du mal c'est s'attirer les foudres de hordes de lecteurs transis qui vont vous vouer aux gémonies, pour avoir nier la grandeur du chef d'oeuvre de Warren Ellis. Mais c'est quoi, Authority? Tout d'abord, la série nait des cendres de Stormwatch, le bras armé de l'O.N.U, qui a été définitivement démembré. La Terre est-elle donc définitiement sans protection face aux menaces redoutables qui planent sur un monde où le terrorisme, les invasions aliens, risquent bien de mettre un terme à l'existence telle que nous la connaissions? Et d'ailleurs, qui pourra bien mettre fin à la spirale de violence et de mort, qui embrase la moitié de la ville de Moscou, détruite en un clin d'oeil par une horde de kamikazes volants, qui laissent derrière eux le mystérieux symbole de leur secte nihiliste, le Troisième Cercle? C'est ensuite au tour de Londres de subir les assauts de ces cinglés tout puissants... sauf que là, la capitale anglaise n'est pas totalement sans ressources. En effet, le groupe d'Authority est dans la place, et compte bien faire payer chèrement, et avec les intérêts, les fauteurs de trouble sanguinaires. Avant de repousser par la suite les assauts d'Albion, c'est à dire l'Angleterre d'une Terre parallèle, qui débarque sur notre plan de réalité avec des ambitions belliqueuses.


Ces héros paladins de la justice expéditive sont drivés par une femme centenaire mais qui porte bien son âge, et qui maitrise l'electricité : Jenny Sparks. On y trouve aussi une sorte de superman surpuissant, Apollo le roi du soleil, un ersatz de Batman (le Midnighter), un Shaman psychologiquement friable, une chasseuse ailée, un humain génétiquement modifié par des aliens et depuis en empathie avec toutes les villes de la planète, et une créature dont le sang a été remplacé par 5 litres de nanobotes intelligents. Leur modus operandi est du genre à laisser derrière soi un cratère fumant et des ruines radio-actives : pas de quartier pour les terroristes et tous ceux qui pensent que la planète n'a plus de défenseurs. A bord du Porteur, un vaisseau vivant qui surfe sur toutes les couches de la réalité en même temps, et leur permet de se téléporter instantanément d'un point à l'autre du globe, les membres de l'Authority découvrent progressivement que de héros tout puissants à Dieu, le chemin est plus court qu'il ne semble. Le pouvoir corrompt celui qui s'en sert, alors que dire de ceux qui s'en servent... sans modération. Cette série ne s'embarrasse pas du bien pensant, et d'un récit cousu de fil blanc qui mène forcément là où on l'attend. Deux des principaux membres sont homos, ils ne rechignent pas à mutiler, à tuer, n'ont rien de chevaliers blancs sans peurs et surtout sans reproches. Pouvoir, c'est déjà justifier qu'on va agir, peut importe comment. Cela évoque par exemple un Thor, dans un Marvel Monster d'il y a quelques années, qui décide, du haut d'une cité d'Asgard flottant au dessus de la Terre, de résoudre tous les maux de l'humanité et de la régenter, parce qu'il le peut, tout simplement (car je le vaux bien, aurait-il ajouté s'il lavait ses longs cheveux blonds avec L'Oréal). Le run De Warren Ellis est incontournable pour saisir et jouir de l'esprit de la série (qui ne le conservera pas très longtemps à bord) et les dessins de Bryan Hitch sont tout simplement brillants, tanlentueux, lumineux. Toujours aussi fouillés, clairs, limpides. Comme on les a aimés également sur les Ultimates de Millar. Si une rude polémique fair rage sur Internet, concernant l'absence de bonus de ce nom dans la version Wildstorm Deluxe que propose Panini ces jours ci, cela reste quand même une excellente opportunité, pour les plus jeunes ou distraits d'entre vous, qui ont raté le phénomène, de faire ammende honorable. Malheureusement, et là je "plussoie" aux lamentations du web, Panini aurait quand même pu prendre le temps de resituer cet album dans son contexte, et de l'orner d'una analyse des événements qui précédèrent la création du team, par exemple, ne serait-ce que pour éviter une certaine perplexité chez le lecteur le plus frileux. Tout vient à point à qui sait lire, bien sur, mais il fait toujours bon vivre, quand on prépare un bel écrin pour un superbe joyau, de s'assurer que ça en faudra la peine. 30 euros à débourser, ça n'est pas le prix d'un café ou d'un ticket de bus, tout de même!

Rating : OOOOO

INFINITE CRISIS : 52 Le grand défi hebdomadaire de DC


Habituellement, le petit monde du comic-book est habitué à un rythme de parution mensuelle. C'est la règle la plus courante. Suite aux grands bouleversements produits par la saga "Infinite Crisis", l'univers DC a changé, et Dan DiDio, le responsable éditorial, a eu cette audacieuse idée : proposer aux lecteurs un long récit en 52 parties (autant que l'année compte de semaines) publiées à un rythme habdomadaire. Car depuis la conclusion de la dernière crise en date, le monde selon Dc panse ses plaies et compte ses morts, cherche à se reconstruire et à oublier, et surtout doit composer sans les trois grandes figures tutélaires du super héroïsme que sont Batman, Superman, et Wonder Woman, qui ont mystérieusement quitté le devant de la scène. Ce sera donc une belle occasion pour donner la part belle à ceux qui en temps normal se contentent des miettes, ou vivotent dans l'ombre, mais aussi nous narrer dans le détail, et en temps réel, tout ce qui a bien pu arriver durant une année pleine de l'univers Dc, cette même année qui a été "zappé" au moment du lancement de l'opération "Un an plus tard". Par exemple place à Booster Gold, tout droit venu du XXV° siècle avec un petit robot volant, Skeet, qui est en fait une base de données sur les événements des siècles écoulés, et qui lui permet d'éventer catastrophes et rapines, pour séduire le grand public mais aussi les sponsors! Ou encore Renée Montoya, une détective lesbienne qui sombre jour après jour dans l'alcool, faute de pouvoir donner un sens à sa vie, jusqu'au jour où elle croise le chemin de la Question, qui va l'emporter dans une vaste enquête initiatique jusqu'aux montagnes enneigées de Nanda Parbat. Les projecteurs sont aussi braqués sur Black Adam, qui règne du haut de sa toute puissance sur le royaume nord africain de Kanhdaq. Désormais toute intrusion en ses terres sera sévèrement punie, et le monde entier va devoir composer avec cette nouvelle puissance intraitable. Et encore sur Ralph Dibny, héros malgrè lui de la saga "Identity crisis" durant laquelle il a perdu son épouse, qui a été assassinée. Ralph est inconsolable, et pense a mettre fin à ses jours, jusqu'à ce qu'une mystérieuse inscription sur la tombe de sa bien aimée le pousse à entreprendre la plus folle des recherches, celle d'une possible résurrection. Nous suivons également le retour sur Terre des plus mouvementés de trois héros perdus dans le vide sidéral de l'espace : Adam Strange, Animal Man, et la princesse Starfire. Au cours de leurs prérégrinations, leur chemin va croiser celui de Lobo, le dernier Tsarien, reconverti depuis peu au rôle de grand sacerdoce d'une secte pronant la paix et l'amour universelles. Rien que cela!



Grande fut la perplexité des lecteurs quand l'annonce du projet 52 fut faite. Comment Dc allait bien pouvoir faire pour maintenir le rythme et le suspens un an durant. Dans le premier cas, une succession d'artistes (pas tous si talentueux d'ailleurs...) chapeautés par Keith Giffen (qui réalisa toutes les mises en planche) ont prix le dessin en charge. Les premiers épisodes ont été co-réalisé par Joe Bennett, déjà aperçu autrefois chez les X-men. Par la suite, le niveau qualitatif varie d'un mois, pardon d'une semaine, à l'autre, allant du franchement appliqué au plutôt médiocre. Pour l'intérêt de la série, c'est un autre discours. Eviter les temps faibles, quand on a en charge une série de 52 numéros, c'est pratiquement utopique. Mais dans l'ensemble les scénaristes s'en sortent avec les honneurs, et Geoff Johns confirme que l'univers Dc n'a plus aucun secret pour lui. rien d'immortel ou d'incontournable, mais une bonne série super héroïque en décalage avec les grosses productions habituelles, construite un peu à la manière des dernières séries tv à la mode, avec une succession de personnages dont les intrigues et les déboires s'entremêlent pour tisser un récit complexe et même parfois confus. Il faut dire que sur ce projet, il avait tout de même à ses cotés de sérieuses pointures comme Greg Rucka, Grant Morrison ou encore Mark Waid . Le succès fut tel que Paul Dini en profita pour donner le "la" a un autre projet de la même ampleur, avec le même rythme : Countdown, censé prendre par la main l'univers Dc et l'accompagner jusque la dernière grande crise "crisis" en date, la récente Final Crisis. Mais c'est une autre histoire, beaucoup moins réjouissante et réussie, par ailleurs. Panini a publié la revue "52" sous forme de 13 rendez-vous mensuels (les derniers numéros bimensuels en fait, le public n'a pas suivi en masse...) comprenant 4 histoires à chaque fois. J.G.Jones a réalisé l'intégralité des couvertures, enchaînant un chef d'oeuvre derrière l'autre, au point qu'un bel ouvrage reprenant les 52 petites pépites qu'il a dessiné serait des plus opportuns.

Rating : OOOOO  Et bien oui, tenir le rythme 52 semaines, ça méritait bien ça!

En kiosque : ASTONISHING X-MEN 60 La guerre du Messie se poursuit


La Guerre du Messie bat son plein, et on ne s'en plaindra pas. Force est d'avouer que si nous n'en attendions pas grand chose, elle est pour l'instant à classer au rayon des bonnes surprises. Deux chapîtres de plus ce mois, avec tout d'abord la X-Force de Kyle, Yost et Crain (avec qui noir, c'est noir!). Comme d'habitude, l'ambiance est plombée par un air de fin du monde imminent, dans une plongée apocalyptique dans le futur, en 2973! Nous retrouvons toute l'équipe d'X-Force un millénaire dans ce futur, parti prêter main forte à Cable, pour sauver la petite Hope, dernier espoir du genre mutant. Sur place, nous rencontrons encore Deadpool, aussi efficace que déjanté lors des combats. La menace de Stryfe imcombe sur tout ce beau monde, alors que Warren Worthington, alias Archangel, retrouve son "géniteur" Apocalyspe en piteux état. A peine le temps de faire le point que les couleurs pastelles et le trait plus lisse de Ariel Olivetti nous indique que nous sommes entrés de plein pied dans la série Cable. La petite Hope est finalement tombée entre les mains du duo maléfique Bishop/Stryfe, mais entre ces deux là, n'allez pas croire à l'entente cordiale. L'ancien X-man s'efforce depuis le début de son association de cacher à son compère le vrai but qu'il s'est fixé : éliminer la petite mutante, convaincu qu'il est qu'elle est responsable de tous les maux de sa race. Il va avoir ce mois ci l'occasion unique de passer à l'acte, mais encore faudra t'il ne pas sous-estimer les ressources de Stryfe, qui n'est pas si facile à berner. Si d'habitude Swierczynski a tendance à choisir un tempo vraiment adagio, c'est chez lui que tout s'accélère un peu en mai. Messiah War n'est pas le crossover du siècle, mais on suit les événements sans s'ennuyer en se demandant bien qui peut être au final la petite Hope? Les paris sont ouverts.



Dark Wolverine, c'est bien sur Daken, le fils de l'autre, qui est dorénavant le héros de la série. Après avoir accepté d'aider les Fantastiques a faire choir Norman Osborn de son piédestal, il va avoir l'occasion de mettre de suite ses intentions en pratiques. Osborn pensait bien avoir piéger le célèbre quatuor grâce à une vidéo montrant la Chose qui tabasse le mutant griffu, mais ce dernier parvient à dresser Arès et Bullseye contre ses alliés, et c'est une baston générale qui embrase le Qg des Dark Avengers. Mister Fantastic en profite pour faire un peu de téléchargement illégal dans les fichers d'Osborn, et Camuncoli s'en donne à coeur joie, toujours dans un style abrupt et qui a encore besoin de s'affiner, avec des relents de Scott Eaton à ses débuts, et une touche de Mignola. Pour en finir avec le Astonishing X-men du mois de mai, X-Factor et les élucubrations jouissives de Peter David. Comme d'habitude, les multiples pistes et l'humour décapant se taillent la part belle, même si je dois dire que nous sommes un léger ton en dessous de ces derniers mois. Entre une bonne grosse bataille contre les sentinelles du futurs, agrémentée d'une rencontre inattendue avec vieillard du nom de.. Scott Summers, et un Longshot qui fait tourner la tête et fonctionner les hormones de sa cliente, avant qu'elle se fasse descendre, il y a quand même de quoi rire sous cape et apprécier ce soap-opéra policier et mutant. X-Factor, c'est presque inclassable, en fait. Bon, tant qu'à lire du mutant, pour moi, ce sera Astonishing, pas le mensuel traditionnel.

Rating : OOOOO

Spoiler Zone : BRIGHTEST DAY 1 Le pouvoir de la lanterne blanche


C'est peu de dire que ce premier numéro (qui cela dit arrive juste après un numéro 0 déjà recensé ici même) de Brightest Day est beau. Esthétiquement parlant, c'est du très bel ouvrage, irréprochable. Et ce dès l'ouverture, où nous retrouvons trois des représentants du spectre des couleurs des Lanternes. Sinestro, et le jaune pour la peur. Hal Jordan, c'est à dire Green Lantern, pour le vert. Et le violet de Star Sapphire (qui symbolise l'amour), desormais possédé par la petite amie historique de Hal, Carol Ferris. Aucun de ces trois individus ne parviendra à arracher la lanterne blanche mystérieusement arrivée sur Terre et enchâssée dans le sol, à la manière du glaive que seul le Roi Arthur pouvait arracher du rocher. Oui, mais qui pourrait bien être ici le roi en question? Boston Brand, probablement, qui a peine revenu d'entre les morts, porte au doigt un etrange anneau du pouvoir, blanc, comme cette nouvelle lanterne qui vient d'apparaître. Boston continue d'errer sous une forme quasi fantomatique à travers le globe, et il échoue sur un bateau, au large, où une bande d'abjects criminels se livrent à la traite d'enfants, et au viol de ces derniers, par la même occasion. S'il n'a pas la possibilité d'agir et de sauver la petite fille menacée sous ses yeux, ce n'est pas le cas d'Aquaman et de sa compagne qui surgissent des flots et restaurent l'ordre et la justice. Sauf que le seigneur d'Atlantis se rend compte, avec effroi, que ce sont les créatures mortes de l'océan qui répondent désormais à son appel, et qui viennent lui prêter main forte. Nous pourrons suivre également les évolutions de Hawkman et Hawkgirl, qui tentent de sauver leurs premiers corps physiques originels, les premiers réceptacles de leurs âmes. Ce qui frappe dans ce premier numéro, outre une intrigue complexe qui rappelle la trame des séries tant en vogue ces temps ci (une habitude désormais, tant le comic-book et la série tv semble se nourrir réciproquement d'une synergie créatrice évidente) c'est le soin apportée à la partie graphique, confiée à plusieurs artistes, dont le plus habile que jamais Ivan Reis, en pleine maturité artistique. Vous regarderez la réaction impulsive de Sinestro, quand un policier le menace de son arme (bien faible menace en vérité) et la façon avec laquelle Hal Jordan désamorce l'agressivité de sa némésis, pour comprendre ce que je veux dire. Le pouvoir des Lanterns est basé avant tout sur leur imagination, de laquelle il tire leur efficacité. Si l'artiste au travail est lui aussi doué en ce sens, alors on peut se retrouver avec de véritables feux d'artifice pour les yeux, et ce premier rendez-vous, ma foi, est un petit régal. Panini par pitié, soignez donc la publication en VF car le contraire serait vraiment un crime contre l'humanité super héroïque...

Rating : OOOOO

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...