OLD MAN LOGAN : Le futur de Wolverine selon Millar


Le futur selon Mark Millar n'a rien de reluisant : les super héros sont quasiment tous morts, et le monde est tombé pour de bon sous la coupe des grands criminels. Du coup, c'est un Wolverine très différent que nous rencontrons. Car oui, le mutant griffu a survécu. Désormais agé et traumatisé par la fin brutale des X-men (sur laquelle il ne souhaite pas s'étendre) Logan a renoncé à jamais à la violence qui avait jusque là caractérisé son existence, et par la même à user de ses griffes d'adamantium. Il se contente de jouer le rôle inattendu d'un père de famille quelque peu soumis à l'autorité locale, même quand celle ci se présente sous la forme des fils de Hulk qui viennent lui réclamer d'importantes sommes d'argent, comme de vulgaires mafieux surexposés aux rayons gamma. Du coup, la proposition qui émane de Clint Barton (Oeil de Faucon, c'est lui!) de traverser un pays en ruine pour livrer une mystérieuse cargaison qui fleure bon l'illégalité, ressemble presque à une dernière chance inespérée, même si elle va s'avérer de très loin bien plus périlleuse et mouvementée que tout ce à quoi il aurait pu se préparer.






Loin d'Ultimates et de ses fastes pyrotechniques, ou du réalisme urbain et déjanté de Kick Ass, Millar donne cette fois dans le récit apocalyptique et crépusculaire de fin de monde. On s'embarque avec Logan pour un "road comic" à travers ce qui reste des Etats-Unis, et du même coup de l'univers Marvel, et de ses héros. Le principal intérêt réside en effet dans toutes ces différentes étapes, ces rencontres, où on peut facilement s'amuser avec les renvois à nos héros d'aujourd'hui. Par exemple, le véhicule qu'utilisent les deux compères est une "ragno mobile" de piètre mémoire pour le tisseur de toile (une des pires idées jamais pondues par un scénariste de Spider-man). Ou bien Ultron, le robot domestique. Ou encore le marteau de Thor, vénéré comme une relique précieuse (déjà dans la série 2099, voilà une quinzaine d'année, le Dieu du Tonnerre avait son culte), et les dinosaures typiques de la Terre Sauvage, ici contaminés par le symbiote de Vénom, pour ce qui est à mon avis le postulat de base le plus sympa. Au fur et à mesure que l'action progresse, Wolverine a de plus en plus de mal à persévérer dans son acte de foi pour la paix, et c'est fort logiquement que la vérité sur ce qui s'est produit, pour l'induire à prendre une décision aussi radicale, finit par eclater. La saga "Old Man Logan" a été publiée récemment sur les pages du mensuel français de Wolverine, même s'il a fallu patienter plusieurs mois pour connaître et lire le dernier chapître, suite au retard qu'avait pris ce dernier aux Etats-Unis. Il est vrai que si McNiven excelle souvent aux dessins (il est ici très convaincant) il n'est pas non plus l'artiste le plus rapide de sa génération, même si sur "Civil War" il parvint à respecter par miracles les délais. Comptez sur lui pour rendre ce Logan agé et désabusé des plus crédibles, pour transformer en bain de sang les différentes rencontres/embûches qui vont se dresser sur le chemin du mutant omniprésent. Old Man Logan est une très bonne récréation hors continuité, qui fait écho, par exemple, au "Futur Imparfait" où Hulk affrontait une version futuriste et dévoyée de lui même. L'occasion de suivre un Logan a contre emploi avant une explosion salutaire en fin de quête. On attend désormais avec confiance un prochain Marvel Deluxe agrémenté de vrais beaux bonus. Pour quand?

Rating : OOOOO


1 commentaire:

  1. J’ai particulièrement apprécié cette histoire. J’attends aussi avec impatience le deluxe de la saga que Panini ne va pas se priver de rééditer. C’est Wolverine, c’est du Millar, c’est du McNiven, trois bonnes raisons de faire un maximum de fric !
    Par contre, pour les bonus je ne me fais pas trop d’illusions.

    RépondreSupprimer

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

L'APPEL À CTHULHU : LE TALENT DE NORM KONYU CHEZ BLACK RIVER

 Croyez-moi, écrire une critique conventionnelle sur cet album relève de l’exploit. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’agit pas d’une histoire trad...