Revoici le Punisher, dans une aventure complète qu'il aurait fallu lire avant le "one-shot" The List sorti en début de mois. Mais en bons lecteurs impatients que nous sommes, nous ne l'avons pas fait, et nous nous sommes donc gâchés une partie du plaisir. Qu'à cela ne tienne, voici venir un numéro de Marvel Saga avec une "Dead End" en 5 parties, suivi d'un épilogue sous forme du premier Annual de la série de Remender. Le Punisher, toujours armé d'un sac à malices contenant toutes sortes d'objets chipés utilisés d'habitude par d'autres héros marvelliens (ici même un gant répulseur d'Iron Man!) et agrandis à coup de particules Pym, est encore épaulé dans sa lutte contre la criminalité par celui qui s'avérera être le fils de Jigsaw lui même. Puisque Norman Osborn a chargé The Hood de mettre un terme aux agissements de Frank Castle, le nouveau roi de la pègre, qui bénéficie de la magie noire de Dormammu, dont il tire ses pouvoirs, réssuscite toute une kiryelle de super vilains de bas étages, que le Punisher ou Scourge avait trucidé au fil de leurs carrières respectives. La Mouche, Firebrand, Basilic, que du lourd, voire du lourdeau. Revenir d'entre les morts ne rend pas plus intelligents, c'est pourquoi cet aréopage de ratés n'a guère de chance de parvenir à ses fins. Mais là n'est pas l'essentiel : The Hood a aussi ramené de l'au delà Microchip, le partner historique du Punisher, informaticien de génie, que les nostalgiques de l'ère Mike Baron regrettent encore (moi le premier...). Et celui ci est définitivement passé du coté obscur, à cause de la promesse qui lui a été faite, de ranimer également son propre fils. Pire encore... et là attention spoiler énorme pour ceux qui n'ont pas encore lu... The Hood ramène à la vie la famille de Frank Castle, femme et enfants, pour s'assurer la capitulation du justicier. Qui ne va pas prendre bien la chose, mais alors pas du tout. Au point que sa réaction est assez choquante et inattendue, comme s'il avait fini par comprendre que son parcours si violent lui excluait, à priori, tout espoir de rédemption, même lorsque celle ci se présente de manière aussi impromptue. Tan Heng Huat illustre le tout, avec de grosses lacunes évidentes dès qu'il s'agit de présenter correctement les traits des personnages, qui ne dégagent aucune expressivité particulière, hormi une stupeur béate ou une agressivité vite expédiée. Beurk.
Remender, je ne t'aime pas. Mais alors pas du tout. Sans remettre en cause ses choix scénaristiques (il y a quand même de bonnes choses et l'envie de faire évoluer le statut-quo) j'ai le sentiment que c'est sa vision du Punisher, de la place qu'il occupe au sein du cosmos Marvel, de sa charge allégorique, qu'il n' a pas su appréhender. Sans recourir à l'humour décapant à la Ennis, sans plonger dans la noirceur et la gravité de certains runs typiquement urbains qui ont fait la gloire du personnage, Remender hésite et fourre un peu de tout : une pincée caustique, des super héros en pagaille, un Punisher dramatique et dans le même temps hautement improbable (les particules Pym...), et bien sur, une bonne dose de décisions chocs, comme pour dire "Vous avez vu, moi j'ose, et encore ce n'est pas fini!". Une surrenchère qui va aboutir au FrankenCastle dont vous avez déjà surement entendu parler sur le net, et qui franchement, ne m'a pas convaincu du tout. Et je ne parle pas, vous aurez noté, de l'annual qui clot ce numéro de Marvel Saga. Complétement idiot, dessiné avec ses pieds par un Jason Pearson brouillon, on y voit juste un Spidey de passage, dans le rôle du bouffon de service, pour une histoire sans queue ni tête, simplement ratée. Et c'est vraiment dommage, car le postulat de départ (Castle sait désormais que même sa famille le condamnerait pour ce qu'il est devenu, l'excluant de toute rédemption possible) méritait mieux que cette série brouillonne, qui ne brille pas par son intelligence. Nous sommes loin, très loin, du Punisher à son sommet.
Rating : OOOOO
Je suis assez d’accord avec toi sur la tournure que prend l’évolution du Punisher.
RépondreSupprimerMais c’est récurent chez Marvel et c’est vrai pour tous les perso : Cela marche par cycles en dents de scie (avec des hauts et des bas). On va donc attendre des jours meilleurs pour ce bon vieux Castle. Et puis il y a la ligne Max, dont la qualité est plus régulière, pour nous faire patienter.
Concernant ce Marvel Saga je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout aimé les dessins. L’" artiste" avait déjà sévit sur Silver Surfer : In Thy Name. Malgré les doses collyre j’ai encore les yeux qui me font mal.
Pour le pseudo artiste qui a aussi œuvré sur le Surfeur je parle bien entendu de Huat.
RépondreSupprimerLa prestation de Pearson est a mon sens bien meilleure.
Même Pearson n'est guère brillant sur cet anuual, trop souvent synonime de remplissage.
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