Les X-Men ne sont
pas sortis indemnes de leur confrontation avec les Avengers, et de la rencontre
avec le Phénix, c'est évident. Mais pour certains, ce fut pire que pour
d'autres. Notamment pour ceux qui ont décidé de suivre Scott Summers, le leader
actuel de la mutanité en fuite. Scott est l'assassin de son mentor Charles
Xavier, même si sous l'emprise d'un pouvoir formidable qui le consumait. Sa
compagne Emma Frost est toujours à ses cotés, même si sentimentalement parlant
le couple bat sérieusement de l'aile, et que la belle blonde n'a plus
l'intégralité de ses pouvoirs sur l'esprit. Magneto fait partie de la bande,
mais qui sait si c'est pour mieux les trahir, ou servir la cause mutante? Enfin
Magik, la jeune soeur de Colossus, a aussi été enrolé, mais elle a de lourds
secrets qui semblent la miner. Bref, cet aréopage est meurtri, et pourchassé
par les autorités (les Avengers) afin de répondre des événements récent de AvX.
Scott et sa bande décident toutefois d'aller recruter de jeunes mutants là où
ils apparaissent, sur le terrain, en pleine crise. Ils se retrouvent ainsi avec
Eva, qui crée des bulles temporelles, Fabio, qui projette des boules en or
(encore plus ridicule que Speedball en son temps...), Christopher, un
guérisseur, et Benjamin, qui réplique l'aspect de ses interlocuteurs. Mais ça
ne suffit pas pour lever une armée, et Summers le sait. C'est donc directement
à la source, parmi les élèves de l'Institut Jean Grey tenu par Wolverine, qu'il
va aller puiser les prochains membres de sa petite congrégation. Une bonne
série que Uncanny X-Men, qui place des mutants un peu paumés dans une situation
telle qu'on les assimilerait presque à l'ancienne Confrérie des mauvais
mutants, les bonnes intentions en plus. Cyclope gagne définitivement le statut
de terroriste aux yeux du monde entier, et nous voyons débarquer sur la scène
de jeunes recrues qui seront peut être le futur de nos séries X préférées.
Bendis reste donc une valeur sure, tout comme Chris Bachalo, à condition
d'adhérer à son style si particulier. Ses personnages sont toujours aussi
rigides et raides comme des planches à pain, le découpage toujours aussi
oblique et cahotique, mais il se dégage une bonne impression de folie, de chaos
positif, de ses planches ultra identifiables. Les mutants vont de l'avant, ils
semblent entre de bonnes mains expertes, nous verrons par la suite!
THOR : AU NOM D'ASGARD
Avec le second film consacré à Thor sur le
point de sortir en salle, bienvenue à tous en Asgard. Le royaume des Dieux
nordiques, un Asgard sans fards, dans sa cruelle quotidianité, et dans son luxe
royal. Ce qui est intéressant, dans "Au nom d'Asgard", c'est
de voir à quel point cette cité fabuleuse est dépeinte avec tout le réalisme
possible, pour un comic-book de ce type, bien entendu. Asgard est en guerre,
perpétuellement. Les règles de vie et le code des belligérants prévoie que le
sang coule, et sans atermoiements (pour mater les rebelles, Thor n'hésite pas à
trucider des femmes et des enfants, quitte à s'aliéner partie de son armée).
Muscles, barbes, longues chevelures farouches, nous ne sommes pas ici en
présence de guerriers bodybuildés et épilés, version pornochic gay des
légendes scandinaves, comme le cinéma a trop tendance à les présenter. Au
contraire bien en face d'êtres surpuissants mais dépassés par la fatalité et
leurs conventions, qui se complaisent dans la bataille, la traîtrise, mais
savent aussi tirer de la fange une certaine noblesse, qui transcende leurs rustres
habitudes. En plus, ça va franchement mal en Asgard : il neige sans trève
depuis deux ans, l'hiver éternel se prolonge au delà du raisonnable, et les
Dieux sont tombés au combat : Odin est parti sur Terre et toujours pas revenu,
Balder a été tué par Loki le roi des fourbes, et Thor, qui assure la régence,
ne fait pas l'unanimité, et semble ne pas toujours être en mesure de porter un
tel fardeau sur ses épaules. Bref, la panade.
Et ce n'est pas tout. D'autres fils narratifs
viennent se mêler à cette triste constatation. L'hiver qui perdure nuit à la
croissance des pommes d'or, qui confèrent aux Ases leur immortalité. Il faudra
donc que ceux ci trouvent un nouveau terrain au climat plus propice, au risque
de s'éteindre inexorablement. Et également, la fin du Valhala, paradis des
héros nordiques morts, dont tous les occupants ont été précipités
ignominieusement dans les territoires désolés de Niffleheim. Tout ceci nous
renvoit à la saga de Ragnarock, ecrite par Avon Oeming, dans le cadre de Thor:Disassembled,
en 2004. Asgard n'a jamais eu des airs aussi crépusculaires, et le délitement
semble se glisser entre tous les interstices de la narration de Robert Rodi.
Cotés dessins, il fallait un vrai grand artiste pour magnifier cette fresque :
Simone Bianchi se charge de l'exécution avec brio. Au point que ses anatomies,
ses figures puissantes qui tendent toujours vers l'élévation, ne sont pas sans
rappeler celles d'un autre grand toscan, toutes proportions gardées, bien
entendu : MichelAnge. Il reste au dessinateur à rendre un peu plus humain et
touchant certains visages, qui ne semblent qu'ébauchés par endroit, mais nul
doute que nous sommes en présence d'une star. Marvel ne s'y est pas trompé
(qu'avez-vous pensé du récent Thanos Rising, hein?). Le bistre, la rouille, le
gris et le vert bouteille accentuent l'effet de nombreuses pages, qui font de
cet album une épopée hors continuité, une version moins idéalisée et héroïque
du Dieu tonnerre, qui oscille entre le doute et la fragilité, et la
transcendance et le courage à l'état pur, au point d'aller défier la mort et de
tirer de ses griffes ceux qu'elle avait déjà réclamé. Une parution librairie de
très belle facture qui sort des sentiers battus, à recommander chaudement à
tous ceux qui souhaitent lire un vrai récit adulte de Thor, sans devoir se
plonger et se perdre dans une histoire sans fin.
MAXIMUM CARNAGE :SPIDER-MAN ET LES SYMBIOTES
On a longtemps cru
que le pire qui pouvait arriver à Spider-Man, c'était de se retrouver face à
face avec Venom, le symbiote éconduit, associé à Eddie Brock, ancien
journaliste qui carbure à la haine et au ressentiment. Mais que dire de
Carnage, alors? Version ultra violente de Venom (qui à peu près à la même
époque commençait à devenir plus un anti-héros qu'un vrai vilain) dont il est
un rejeton, cette créature infernale se démarque par sa couleur éloquente (le
rouge) et son hôte. Un certain Cletus Kassady, psychopathe notoire et
probablement irrécupérable. Dans sa cellule capitonnée, il va faire la
rencontre d'une certaine Shriek, tout aussi dérangée du ciboulot. Un couple qui
joue avec la démence, et va vite trouver une progéniture à adopter, en la
personne du double maléfique de Spider-Man, le Doppleganger conçu à l'occasion
de Infinity War. Ajoutez à cela la présence du Demogoblin qui tourne au dessus
des toits de New-York, et vous comprendrez facilement pourquoi Venom lui même
reçoit une jolie correction, qui l'amène à pénétrer au domicile des Parker,
pour solliciter l'aide de Peter. Dehors, c'est la folie ambiante qui règne, les
habitants de New-York s'abandonnent à leurs plus sombres penchants, et d'autres
personnages participent à la sarabande, comme la Cape et l'Epée, Morbius, la
Chatte Noire, ou encore Carrion et Captain America.
Maximum Carnage fut
présenté à l'époque dans une série d'albums appartenant à la collection
Spider-Man Version Intégrale, de chez Semic. Il s'agit d'une longue saga qui
implique plusieurs titres comme Amazing Spider-Man, Spectacular Spider-Man,
Spider-Man, Web of Spider-Man, mais aussi Spider-Man Unlimited, pour être
complet. Beaucoup d'artistes se relaient, comme de coutume, et on appréciera
notamment la présence de Mark Bagley, qui a longtemps été la référence en
matière arachnéenne, avant de filer sur la version Ultimate. Sal Buscema, au
trait anguleux et vif, est l'artiste qui opère sur Spectacular, tandis que Tom
Lyle et Alex Saviuk, d'autres dessinateurs au menu, sont plus brouillons et
quelconques, et manquent de personnalité. La folie, la violence, servent de
maître étalon pour voir jusqu'où pourra aller Spider-Man, jusqu'à quand pourra
t-il supporter la situation sans modifier ses méthodes et toujours chercher à
compatir, comprendre, pardonner. Doit-il adopter un comportement plus
expéditif, comme le suggère et l'encourage Venom? Les comics des années 90 lorgnent
sans vergogne vers l'ultra violence et le règlement de compte, et ce Maximum
Carnage est une tentative de radicaliser Peter Parker, de le pousser dans ses
derniers retranchements. Jamais édité en format librairie, ce pourrait être une
bonne idée, pour Panini, de tenter une belle version de collection, ne
serait-ce que pour titiller les nostalgiques des nineties, l'époque où je
fréquentais les bancs de la fac, par exemple...
THE PRO : DE GARTH ENNIS ET AMANDA CONNER
Si les super-héros
doivent aussi être des modèles pour le lecteur, Garth Ennis est un maître dans
l'art de prendre le contre-pieds des attentes et de créer des personnages ultra
trash et attachants. The Pro, qui signifie "professionnelle" est une
travailleuse du sexe. Une façon pudique de dire qu'elle fait le trottoir, avec
plus ou moins de chance, puisque régulièrement ses clients la tabassent ou la
volent pour ne pas avoir à payer. Outre cet aspect glauque, elle doit aussi
faire face à des retards dans le loyer (pour un appartement miteux) et sa
condition de mère célibataire en détresse. Jusqu'au jour où un extra-terrestre
qui enquête sur la noblesse de notre race décide de lui conférer de formidables
pouvoirs (le Viewer en vo, une façon de souligner son coté voyeur et de se
moquer gentillement du Watcher de chez Marvel), avant d'alerter la Ligue de
l'Hommeur, un groupe de héros qui caricaturent la célèbre Justice League de Dc.
Une formation désopilante composée de frustrés, de maniaques sexuels, de pervers
et d'exhibitionnistes, conduite par Le Saint, un version alternative de
Superman, qui refuse d'assumer ses envies et ses pulsions. Ce qui est
compréhensible, quand on assiste un peu plus loin dans le récit à une de ses
éjaculations ultra puissantes, qui fuse vers le ciel et provoque une
catastrophe aérienne! Quand un gang de criminels aux noms de code improbables
inspirés par ... la grammaire attaquent les Nations-Unis, la Ligue se rend
compte que les méthodes de la nouvelle recrue sont plutôt expéditives et à
l'encontre de ce que les apparences et le bon ton exigent : vulgarité assumée,
violence non retenue, tenue vestimentaire trash et comportement que la morale
réprouve (elle urine sur les vaincus devant le conseil de l'Onu)... Le Saint se
sent outragé, mais accepte de donner une autre chance à la professionnelle, qui
va lui faire découvrir les joies du sexe et de la culpabilité. Ce qui donnera
l'occasion à la Wonder Woman made in Ennis, une certaine Lady, de jouer les
donneuses de morale, sans en avoir l'étoffe. The Pro, c'est irrévérencieux au
point extrême, et en plus, c'est bien construit, fort drôle, et simple à lire.
Une récréaction adictive, qui met à mal le mythe de ces héros sans peur et sans
désir, dont les corps rutilants exultent sous le spandex et le cuir sans jamais
se dénuder et se rencontrer. Avec Ennis, le sexe compulsif et ses méandres
guident les actes et les choix de ces héros mis en image par Amanda Conner. Un
style relâché, immédiat, qui ne cherche pas à donner dans le réalisme, mais dans
le pastiche gore et assumé. Jimmy Palmiotti à l'encrage est lui aussi de la
partie, pour un comic-book haut en couleurs, dans tous les sens du terme, qui
ne connait pas l'existence du temps mort ou de la retenue. Indiscutablement une
des créations les plus folles de Garth Ennis, sur laquelle vous ne pouvez faire
l'impasse.
BATMAN/PUNISHER : TEAM-UP CHEZ SEMIC, EN 1995

Encore une fois, nous sommes à Gotham. Mais ce coup-ci, le Punisher se retrouve face à Batman, l'original, c'est à dire Bruce Wayne. Hors de question de trucider les malfrats, ou même d'apliquer une correction ultra violente, il s'agit ici de justice, de réponse graduée et mesurée. Bref, ce que Castle a toujours méprisé chez Matt Murdock, alias Daredevil, qu'il fréquente souvent chez Marvel. Le Joker est de sortie dans ces pages, ainsi que la famille mafieuse des Navarone, qui sert ici d'exemple classique du genre, pour illustrer les ravages de la pègre sur Gotham. On retrouve également Jigsaw, qui s'est fait refaire le visage, mais n'aura pas vraiment le temps de s'en réjouir. Le vrai moment fort, c'est bien sur quand le Punisher, qui n'est pas adepte des secondes chances, se retrouve face au Joker, habitué à la clémence de Batman, qui est finalement responsable, dans une certaine mesure, des crimes continuels qui le caractérisent. Une scène fort bien écrite et totalement dans le ton de ce que nous savons et attendons des deux super-héros. Je ne vous cache pas que je finis par comprendre et presque partager le point de vue de Castle. Le Joker est vraiment irrécupérable, et les murs capitonnés d'Arkham ne le retiennent guère longtemps, puisqu'en évader semble être un de ses passe-temps préférés. C'est Romita Jr qui illustre le tout, et c'est superbe, en dehors de quelques silhouettes tordues ou déformées. Tout le dynamisme de JrJr est magnifié dans des pages explosives, notamment quand les personnages sont saisis en plein bond, en contre-plongée. Avant d'exagérer dans l'abstraction et l'emporte-pièce, Romita Jr avait vraiment un talent fou, croyez-moi. Batman/Punisher, 30 francs à l'époque (comme quoi les comics ce n'est pas plus chers aujourd'hui qu'avant, en France), est le type de saine lecture que tout amateur de Batman ou du Punisher se doit d'avoir dans sa collection. Les deux pour le prix d'un, et bien dessinés, ce n'est pas tous les jours que ça se trouve en kiosque, non?
MARVEL NOW LE VERDICT (9) : INDESTRUCTIBLE HULK DE Mark Waid et L.F. Yu
Indestructible Hulk est le genre de série dont
il m'est difficile de parler ici même. En réalité, je n'arrive pas à avoir
d'avis tranché, et il n'est pas dit que ce soit un point positif pour ce titre.
Franchement pas mauvais, nous sommes d'accord, mais de là à dire que c'est une
réussite... Mark Waid nous raconte des choses, mais comparé à ce que nous avons
lu récemment (Planet Hulk, l'apparition de Hulk Rouge, créatures bleues,
etc...) l'histoire ronronne et se contente de petites touches discrètes, qui
finiront probablement (je le souhaite) par révéler une pertinence flagrante sur
le long terme. Ce n'est pas un hasard non plus si le premier épisode est
construit à partir d'une conversation, autour d'une table. Bruce Banner y
rencontre la directrice du Shield, pour passer un marché : le géant vert se met
au service du contre-espionnage en échange des moyens humains et techniques
pour exploiter ses talents d'inventeur et de scientifique. S'ensuit une
bataille contre Iron Man (pour de faux, les amis), et un affrontement face à
l'Homme Pentatronique, dont le nom est déjà tout un programme. Pour un colosse
comme Hulk, qui a déjà failli mettre à terre tous les héros de la planète (World
War Hulk), c'est presque une injure. Aux dessins Leynil Yu est dans une
forme splendide : quand il s'agit d'insuffler du mouvement, de la vie, de
sortir des pleines pages à couper la souffle, il répond présent. Un peu moins
pour les visages et les plans rapprochés, avec notamment un jeu d'ombre et de
couleur blanche sur les reflets que je trouve assez irritant (Sunny Gho,
coloriste accusé, levez-vous). Mais c'est du bon boulot, sérieux et efficace.
Tout ce qu'on veut maintenant, c'est du Hulk en furie, une opposition
dantesque, de quoi rendre le titre évident (indestructible). Bref, il faut que
Hulk smash, et vite.
COVER STORY (18) : QUASAR #42

BATMAN : PRODIGAL ( L'APRES KNIGHTFALL)
Quand on parle de
l'univers de Gotham City, l'adjectif "prodigal" convient parfaitement
à Robin, le fils prodigue. Mais quel Robin, pour quel Batman? Cette saga prend
son envol juste après la conclusion de Knightfall, qu'Urban Comics
propose en ce moment dans son intégralité, en plusieurs volumes. Bruce Wayne
finit par récupérer son costume de chauve-souris, et triompher de son
remplaçant, Jean Paul Valley, mais il n'est pas pour autant prêt de suite à
reprendre du service. Il décide donc de laisser le premier Robin, à savoir Dick
Grayson, devenu entre temps adulte sous le nom de code de Nightwing, assurer la
suite de l'intérim. Dick accepte, et il a à ses cotés Tim Drake, un Robin avec
qui l'entente semble naturelle et spontanée. S'il avait quelques doutes quand à
ses capacités d'assumer la fonction, le nouveau Batman se rassure assez
rapidement , en affrontant des criminels du calibre du Ratcatcher (et ses
hordes de rongeurs), Killer Croc, le Ventriloque, et surtout Double-Face.
Harvey Dent est un os dur à ronger, et il a été libéré par erreur du
pénitencier, à cause d'un bug informatique. A peine dehors, l'ancien procureur
lance une croisade visant à infecter le réseau informatique de Gotham, pour
créer un incroyable chaos dans le système carcéral et judiciaire de la ville.
Pour Dick Grayson, qui a de biens mauvais souvenirs de sa dernière
confrontation avec Double-Face, il s'agit d'une mission stressante et
périlleuse, qui en dira plus long sur ses capacités à endosser la cape du
Batman, sans avoir à en rougir. Prodigal est une saga en douze parties qui
tente d'aborder le thème de la filiation (Tim Drake doit aussi composer avec
les attentions de son père, qui veut récupérer le temps perdu, au détriment des
activités super-héroïques secrètes du fiston) et de la succession, mais qui
laisse en fait peu de place à un approfondissement psychologique pertinent et
détaillé, et joue la carte de l'action pure et simple. Les séries Batman,
Detective Comics, Shadow of the Bat, et Robin, sont
concernées par ce crossover. Chuck Dixon est le scénariste en chef pour ce qui
est de la trame globale, tandis qu'aux dessins, plusieurs artistes aux styles
fort différents se relaient selon le titre choisi. Mes préférés sont Lee Weeks,
dont le Batman a une classe rétro folle, et Phil Jimenez, qui offre à Robin des
planches minutieuses et ultra bien léchées. Urban Comics projette une
publication Vf pour le premier trimestre 2014, ce qui semble une suite logique
après avoir régalé Knighfall aux lecteurs. Les fans du Dark Knight vont encore
pouvoir faire chauffer la carte bleue, avec cette lecture qui n'est pas du tout
indispensable, mais reste plutôt agréable.
MARVEL OMNIBUS : AVENGERS THE CROSSING CHEZ PANINI
Il s'en passe des choses au Manoir des
Vengeurs. Des choses sinistres, présages d'un futur très sombre. Ce n'est plus
le sanctuaire d'autrefois, les murs n'ont jamais été aussi froid, même lors des
réunions entre tous les membres, qui devraient être l'occasion de se réjouir.
Du coup, rien de plus surprenant que la mort s'invite. Un assassin mystérieux
frappe, allant même jusqu'à trucider Marilla, la domestique au service de
Crystal, chargé de veiller sur la petite Luna. Dans les sous-sols du Manoir,
une étrange porte a fait son apparition. Impossible d'ouvrir ce passage vers
l'inconnu, impossible pour nos héros de se souvenir de ce qu'il pourrait y
avoir de l'autre coté. Le plus torturé d'entre eux, c'est bien Tony Stark, qui
est en proie à une terrible mélancolie. Tony est en fait le jouet inconscient
de Kang le Conquérant, depuis sa jeunesse, et sans qu'il ne puisse rien y
faire. Incroyable révélation, qui explique pourquoi le Vengeur en Armure
devient la bête noire des siens, et le grand traître masqué qui sévit sans
pitié. Les signes avant-coureurs avaient pourtant été nombreux. L'assassinat de
Rita DeMara, de retour du futur, et qui en savait trop, l'apparition de Tuc, un
jeune blondinet liseur de tarots, ou encore celle de Moonraker, étrange membre
de Force Works (la nouvelle mouture des Vengeurs de la Côte Ouest), vite
accepté par l'équipe alors que personne ne sait d'où il sort et qui il est.
Sans oublier Gilgamesh, retenu à tort immortel, traqué par des voyageurs
temporels et vieilli à l'invraisemblable. Armé vous de votre dictionnaire des
personnages liés aux Avengers, si vous ne les connaissez pas tous, et embarquez
dans cette fantasmagorique aventure qui part un peu dans tous les sens, et
bouleverse le quotidien des plus grands héros de la Terre.
Avec le succès que connaissent aujourd'hui les
Vengeurs, de telles sagas peuvent enfin bénéficier d'une édition en librairie
des plus luxueuses (un Omnibus) sans déclencher une vague de persiflage en
règle. Décrié par beaucoup, encensés par d'autres plus minoritaires, The
Crossing est incontestablement une histoire choc, qui ébranle les Vengeurs et
plus particulièrement Tony Stark, pathétique et piégé par lui même. Ce grand
crossover s'étale dans toutes les séries de la famille, y compris sur les pages
de Force Works, déjà mentionnée, ou celles de War Machine (Jim Rhodes), la
version militarisée d'Iron Man, pour l'occasion revêtu d'une armure/costume
alien. Parmi les artistes marquants d'alors, le duo Bob Harras / Mike Deodato,
principalement, qui a offert de bien belles heures aux lecteurs de Strange,
dans ses derniers mois. Citons aussi Abnett et Lanning, qui ont beaucoup
apporté à The Crossing en terme d'idées, ou Jim Cheung, tout jeunot mais déjà
pas mal doué. La conclusion est tout aussi étonnante, audacieuse, et finalement
bien trouvée. Puisque Stark est sous l'influence de Kang depuis sa jeunesse,
les Avengers vont prélever dans le passé un Tony adolescent, d'avant la
contamination, pour remplacer leur compagnon passé du coté obscur de la force.
Le hic, c'est la façon dont Marvel va gérer ce statu-quo par la suite, et va
revenir à la version adulte sans prendre le temps et la précaution d'expliquer
clairement et dignement aux lecteurs le pourquoi du comment. Ce sera une autre
histoire, que je vous raconterai un jour. En attendant, reste cet Omnibus. Un
gros pavé truffé d'action, de pages paroxystiques, témoignages évidents d'un
style et d'une mentalité, celle des nineties, qui atteint ici son point d'orgue
dans un feu d'artifice parfois brouillon et prétentieux, mais qui ne laisse
guère indifférent. Le temps ayant tendance à gommer les défauts, j'admets pour
ma part avoir pris du plaisir, et pas qu'un peu, à relire l'intégrale de cette
saga, il y a peu. Je pense aux lecteurs les plus jeunes, qui cherche une
lecture "mainstream" et survitaminée, et qui ne connaissent pas encore
The Crossing. Et je me dis qu'ils ont toutes les raison de succomber à l'appel
de cet Omnibus automnal, qui ravive ma nostalgie pour les Avengers d'il y a
presque vingt ans.
MARVEL UNIVERSE 1 : L'ASCENSION DE THANOS (THANOS RISING)
Thanos, de la plus
tendre enfance jusqu'à nos jours. Tout ce que vous avez toujours pu rêver de
savoir sur cette menace cosmique, sans jamais avoir osé le demander. C'est
Jason Aaron qui vous livre les clés d'une enfance surprenante. Thanos est le
fils du plus grand savant de Titan, la plus importante des lunes de Saturne, et
dès sa naissance, il échappe de peu à une mort prématurée des mains de sa
propre mère, qui a reconnu en lui un funeste présage pour l'univers. Notre
grand vilain est de couleur violette, et ressemble à un petit monstre, par
rapport à tous ses compagnons de jeu, mais il n'empêche, les autres l'acceptent
tout de même, et il peut faire preuve d'une intelligence hors du commun, durant
ses plus jeunes années. Paniqué à l'idée de voir du sang lors de simples
séances de dissections éducatives, Thanos n'a rien d'un fou sanguinaire, mais
l'existence peut se révéler cruelle. Certaines expériences vont peu à peu le
faire évoluer vers le coté obscur de sa personnalité, comme par exemple voir les
cadavres de ses amis dévorés par des reptiles, après l'effondrement d'une
grotte, ou encore la fréquentation de pirates de l'espace, et de leurs méfaits
quotidiens. Thanos ressent un vide au fond de lui, un gouffre qu'il ne parvient
pas à combler. Personne ne l'aime vraiment, au sens des sentiments profonds, de
l'amour vrai. Sauf peut être une mystérieuse amie qui encourage ses noirs
penchants, et qui se comporte un peu comme une mauvaise conscience titillant le
Titan à commettre le mal, à assumer le plaisir de l'interdit. Thanos a beau
voyager dans le cosmos, répandre une progéniture nombreuse à travers de
multiples races et planètes, sa destinée n'est pas de semer la vie, mais bel et
bien la mort. Quand il réalise que la seule façon de séduire celle qui se dérobe
à ses avances est de trucider jusqu'aux siens, Thanos ne se pose pas de
question, et devient celui qu'il devait être, pour le malheur de la création
toute entière.
Il est bien évident
qu'un être de la complexité de Thanos se devait d'avoir une sorte de
"biographie officielle" avant un événement comme Infinity, prochaine
déflagration cosmique à venir chez Marvel (en ce moment pour ceux qui lisent la
Vo), et le second film des Avengers où son rôle serait prépondérant. Nous
avions déjà pu récolter des pièces éparses à travers les 40 ans d'existence du
personnage, le voyant tenter de détruire plus de la moitié de l'univers et
devenir l'équivalent du Dieu absolu (Infinity Gauntlet), puis se raviser et
endosser les habits d'un vieux sage un peu fou, du nihiliste assagi. Aaron nous
présente un Thanos irrécupérable, car hanté par le vertige de la chute, dévoré
par le néant, la non connaissance de soi, la recherche abyssale d'un sens à une
vie passée à séduire la Mort. C'est particulièrement bien narré, cohérent, et
pathétique dans le bon sens du terme. Simone Bianchi livre des planches fort
belles pour magnifier le tout. Dommage que les couleurs soient un peu trop
foncées et appuyées par moments, je serais vraiment surpris et ravi d'avoir une
version noir et blanc de cette Ascension de Thanos, pour apprécier d'avantage
le trait de l'italien, crépusculaire et torturé. Les 5 parties sont réunies
dans un même numéro de Marvel Universe, pour un prix dérisoire comparé à ce
qu'ont du régler les américains pour la même saga. Un très bon point pour
Panini qui n'a pas tardé à nous la proposer, à un rapport qualité/prix
admirable. Seul petit bémol, le personnage de Mentor, le père de Thanos (ici
A'Lars) ne sort pas grandi de cette aventure, et semble aveuglé par un
angélisme curieux. Le père de Thanos que nous connaissions depuis Starlin avait
plus de sagesse et de charisme que ce pauvre géniteur brillant mais transparent
devant l'adversité. Pour le reste, la liaison désespérée entre Thanos et la
Mort trouve ici une nouvelle et éloquente raison d'être, et promet de biens
sinistres rebondissements à venir. Thanos n'a jamais si bien porté son nom.
LONE STRANGER : LE DAREDEVIL DE NOCENTI / ROMITA JR
Dans la série, je souhaiterais enfin une belle réédition en Vf, voici une bonne idée en ce lundi. Ce ne sont pas les grand auteurs et les moments
forts qui manquent, dans la longue carrière de Daredevil. Mais le run
d'Ann Nocenti, superbement épaulée par un Romita Jr au sommet de son
art, a longtemps été sous-estimé, est il même tombé aux oubliettes chez
beaucoup. Après avoir reproposé certains épisodes de cette ère dans un
"Daredevil Visionaries" (la rencontre entre DD et Tiphoïd Mary) Marvel
poursuit son oeuvre de rachat avec un Tpb que je vous recommande
chaudement : Lone Stranger. On y retrouve avec grand plaisir les
épisodes 265 à 273 de la série, et un Diable Rouge en bien piteuse
condition. Il vient de quitter sa bien aimée Karen Page, qu'il a trahi
avec la fameuse Mary, une schizoïde dangereuse qui a joué avec ses
sentiments, son âme, et l'a poussé au bord de la folie. Matt a aussi
perdu son étude d'avocat, une constante dans sa carrière... Pour faire
son deuil de cette vie brisée, il décide de quitter Hell's Kitchen, de
brûler tous ses effets personnels, et de partir dans une quête du "soi"
en errant à travers l'est américain. Mais avant de fuir, il lui faudra
gérer les conséquences d'Inferno (vous vous rappelez ce crossover, avec
une horde démoniaque qui envahit New-York?) qui ravagent Big Apple et
finissent par le convaincre plus encore que l'heure est venu de prendre
la route.
Là, Nocenti déploie toute la subtilité dont elle
est capable, scénaristiquement parlant, en quittant le registre habituel
du super-héros et des super pouvoirs, pour placer Daredevil dans des
situations nouvelles, inattendues; un parcours initiatique accidenté qui
va l'amener à se confronter avec Méphisto lui même, autour d'un verre,
dans un bar miteux, une veillée de Noël. Puis avec le fils de l'entité
maléfique, Blackheart, venu au monde uniquement pour souffrir, et qui ne
demande rien de mieux que de retourner au néant. Au passage, DD sauve
l'existence d'un couple dont le mari ne sait trop comment se défaire de
ses liens avec la mafia locale, et sauve une jeune mutante des griffes
de la Freedom Force (Pyro et Blob) dans une petite ville abandonnée de
tous. Jusqu'aux trois derniers épisodes, devenus célèbres pour leur
discours écologiste juste et équilibré, où Daredevil découvre une
exploitation agricole qui pousse l'élevage des cochons et des poulets à
leur paroxysme. Les animaux sont maltraités, ils subissent les pires
tortures (et d'horribles expériences) au nom du rendement et de
l'industrie de la viande. Mais ce n'est pas tout! Dans cette ferme de la
honte, les scientifiques fous conservent aussi des jeunes femmes dans
des tubes à essais géants, dans le but de trouver l'épouse idéale, la
femme parfaite, pour le propriétaire des lieus. Nocenti, où l'art subtil
de tisser un récit différent, sensible, mélancolique, de prendre les
chemins de travers du monde macho et testostéroné du super héroïsme.
Romita Jr est fabuleux, se coupe de tout réalisme pour dépeindre un
monde qui lui est propre, où la noirceur, le rêve, les peurs,
s'entremêlent pour un ballet artistique de tout premier ordre. Tous ceux
qui lisent fréquemment en VO et suivent DD dans ses évolutions doivent
impérativement se procurer ce petit bijou. Les autres devront recourir
aux anciennes traductions en Vf, parues à l'époque dans les "Versions
Intégrales" de Semic. Qui devant la particularité et la singularité de
ces aventures pourtant excellentes... n'ont pas fait long feu. La vie
sait être injuste avec les grand auteurs.
IRON MAN 4 EN KIOSQUE : LE DEICIDE (1/2)
Iron Man 4 du mois d'octobre nous
propose la première partie de Godkiller, à savoir le Déicide, en
vf. L'occasion de retrouver Iron Man dans l'espace, pour de nouvelles
aventures qui repoussent plus loin encore les limites du héros en
armure. Enfin, il en est ainsi sur le papier, car en réalité on a
l'impression que le scénariste Kieron Gillen navigue un peu à vue,
tiraillé qu'il est entre les exigences cinématographiques (Extremis
encore et encore) et la participation du Vengeur aux aventures des
Guardians of the Galaxy imaginées par Bendis. Du coup, ce bon vieux
Tony Stark se prélasse dans une sorte de bordel intergalactique (la
Citadelle des plaisirs...) et ramasse une belle princesse alien à la
poitrine opulente pour passer de bons moments. Une grande partie du
premier épisode se cantonne à la phase d'approche du play-boy,
entre sous-entendus et sourires aguicheurs. Le reste est un peu plus
mouvementé, puisque Stark se retrouve accusé d'avoir assassiné une
sorte de dieu local, qui n'est autre que la force Phénix. La peine
est capitale, mais Tony gagne du temps (en attendant les secours) en
combattants à mains nues (sans armure donc) de grands et gros
guerriers, à coups de boule dans la tronche. Si vous y croyez, tant
mieux pour vous. L'occasion aussi d'assister à un véritable
florilège de ce que Greg Land fait de pire aux dessins. Outre le
recyclage des mêmes profils, encore et encore, d'un épisode à
l'autre, toutes les femmes, chez lui, affichent un grand sourire
niais, ont le bout de l'index qui se touche la lèvre, et la langue
prête à lécher la paille du cocktail, en guise de promesse
grivoise. Greg, c'est Marvel Now, pas Dorcel Now!
Au menu aussi ce mois-ci les aventures
du jeune Nova (Sam Alexander), quatrième épisode. Les Chitauris
sont de sortie, l'allégeance Marvel au cinéma fait un peu mal aux
entournures... Il s'agit cette fois d'une espèce de
combat/révélation entre Sam et un certain Titus, ancien compagnon
d'armes de notre nouveau Nova. Sympa et frais, avec un McGuinness qui
tend à faire ressembler notre héros à un playmobil de l'espace.
Les Fantastiques ont droit à deux épisodes (les Gardiens sont au
repos). Le premier est entièrement centré sur le mensonge de Reed,
qui a emmené toute sa belle famille dans un long voyage à travers
le temps et l'espace, une sorte de voyage initiatique et culturel. En
réalité, il tente de trouver un remède à la dégénérescence
cellulaire qui le guette, lui et les siens. Après une visite assez
anecdotique sur la planète Ayleth, les Fantastiques vont faire la
connaissance de Jules Cesar lui même, quelques heures avant qu'il
soit sauvagement assassiné, comme nous le raconte l'histoire. Des
révélations attendent le lecteur, sur la véritable figure du grand
romain, et sur son rapport à travers le temps, avec le célèbre
quatuor Marvel. Une bonne idée, même si très vite traitée. En
tous les cas Fraction nous offre là un angle de vue original sur un
des grands noms de l'Empire romain, et parvient à le lier avec les
Fantastiques, de manière assez truculente. Bonne prestation de
Bagley aux dessins, même si ses personnages se ressemblent tous.
Allez voir son Peter Parker dans les années 90, et son Reed Richards
aujourd'hui : ils sont jumeaux! Greg Land ferait-il des émules?
UN ANNUAL POUR AVENGERS ASSEMBLE. AVEC LA VISION
La série Avengers Assemble, publiée
chaque mois en Vf dans Avengers Universe (Panini, en kiosque) n'est
pas franchement ma préférée de chez Marvel. Mais le premier annual
de mars 2013, présenté ce mois-ci, a retenu toute mon attention.
Christos Gage choisi de mettre à l'honneur la Vision, cet androïde
doté d'un coté humain qui le rend si attachant, et qui fut
autrefois marié avec la Sorcière Rouge, avec qui il devint père de
deux jumeaux. Deux enfants issus d'une altération de la réalité,
fragments de l'âme de Mephisto, puisque ce pauvre Vision ne pousse
pas le réalisme anatomique à pouvoir avoir une succession par voie
naturelle. Inutile que je vous fasse un dessin. La Vision a disparu
des radars pendant plusieurs années, après avoir été détruit par
la rage momentanée de son ex femme, en plein breakdown nerveux. De
retour chez les Vengeurs, l'équipe pour laquelle il s'est dévoué
depuis sa création, il est amené, avec ses coéquipiers à
intervenir pour arrêter le représentant de la compagnie Roxxon, un
certain Sunturion, dont les pouvoirs atomiques défaillants risquent
de provoquer une catastrophe. Ses employeurs ont préféré le
licencier, plutôt que de rechercher un coûteux traitement. A
travers cette rencontre poignante, la Vision réalise combien sa
dédiction entre en conflit avec la passivité, le manque de
reconnaissance, de ses équipiers et amis. Une phrase résume à
merveille ce constat plein d'amertume : (...) vous m'avez laissé
dans un garage. En pièces. Tout ce temps. Après tout ce que j'ai
fait... Tout ce que j'ai donné aux Avengers... Comment? Comment
avez-vous pu m'oublier ainsi? Les explications de Tony Stark sont en
parties vraies et justifiées (la complexité des réparations,
l'apparition d'une Vision juvénile aux cotés des Young Avengers)
mais on sent tout de même le malaise, la culpabilité. La Vision
n'est pas un héros de seconde zone, et beaucoup de lecteurs lui
doivent, moi le premier, des heures de lectures inoubliables, dans
les années 80 et 90 notamment. Une créature de plastique, de métal,
de circuits imprimés, qui devient aussi humain que vous ou moins,
qui trouve au contact des héros les plus nobles de la Terre une âme,
une personnalité, qui le hisse parmi les personnages les plus
attachants de Marvel. Alors la question posée plus haut, s'adresse
également à la Maison des Idées. Comment avez-vous pu remiser
notre Vision au placard si longtemps, et pire encore, lui substituer
cette ersatz incolore, avec les Young Avengers? C'est donc vrai, que
le manque d'inspiration est à la base de non-sens aussi éclatants?
La Vision est de retour, long life to The Vision!
Rappelez-vous, la Vision en pièces détachées, dans Avengers Disassembled...
Rappelez-vous, la Vision en pièces détachées, dans Avengers Disassembled...
MARVEL NOW LE VERDICT (8) : UNCANNY AVENGERS de Rick Remender et John Cassaday

COVER STORY (17) : SHOWCASE '94 AZRAEL #10
Marche ou crève. Pour ceux qui n'auraient pas encore compris en quoi la réforme du système de santé décidée par le président américain Obama est capitale, il suffit de parcourir certains comic-books des années 80 et 90 pour bien comprendre le problème. Qui n'a jamais lu une de ces histoires avec des sans domicile fixe, des parias de la société, mis au ban, qui avaient pourtant tout pour s'insérer et réussir, au départ. Et puis un jour ce fut le drame : un accident, une maladie, la nécessité de s'endetter pour se soigner, et la perte de toute reconnaissance sociale. Je ne vous parle pas des chômeurs, pour qui la santé devient une course à obstacles, un mirage. C'est ce qui est arrivé aux clochards que nous croisons dans ce numéro de Showcase d'aujourd'hui. Ils reçoivent la brève visite d'un type tout en muscles et en spandex, qui semble paumé, au bord de la marginalisation. Cet individu c'est Jean-Paul Valley, le successeur de Bruce Wayne sous le costume de Batman. Cette longue saga vous est en ce moment racontée sur les pages de gros albums chez Urban Comics, sous le titre de Knightfall. Le dernier volume est prévu pour dans quelques mois. Dire que Bruce reprend ses attributs et qu'il défait Azrael (la véritable identité de Jean-Paul, une sorte de croisé mystique et violent au service d'une secte) n'est pas un secret, il s'agit d'une aventure parue voilà presque vingt ans. Ce qui est intéressant, c'est de voir l'errance du vaincu, à la recherche de son identité, d'une nouvelle raison de vivre, pour ne pas sombrer dans l'oubli et le renoncement complet. Ce parcours passe par une rencontre avec des sdf, donc, avec lesquels il ne semble pas décidé à se lier, mais qu'il va défendre malgrè tout. La conclusion de cet épisode est assez amère. Jean-Paul quitte les vagabonds, qui de leur coté finissent par partager l'alcool qu'ils possèdent avec leurs agresseurs d'un soir, et tout le monde boit pour oublier et panser ses plaies. Valley est seul, plus que jamais. C'est Alan Grant qui signe ces pages tragiques et réalistes, illustrées par le crayon expressionniste et nocturne de Mike Vosburg. Un Aftermath poignant, un (anti)héros brisé.
GREEN LANTERN SAGA 17 : SUITE ET FIN DE L'AVENEMENT DE LA TROISIEME ARMEE
Ce mois-ci, le crossover L'Avénement de la Toisième Armée touche à sa fin, sur les pages de Green Lantern Saga. Pour ceux qui n'ont pas suivi les mois derniers, disons simplement que les Gardiens (ces petits êtres bleus jamais très heureux) se sont révélés être des traitres et des fanatiques donnant dans le fascisme cosmique. La meilleure façon qu'ils ont trouvé, pour apporter la paix et la concorde galactiques, c'est de supprimer le libre arbitre de toutes les créatures de l'univers. Tout un programme. Pour ce faire, ils ont libéré une force d'invasion qui absorbe puis remodèle toutes les victimes qu'elle rencontre sur son chemin. Ce sont les membres de la Troisième Armée, et il semble bien difficile de pouvoir les arrêter. D'autant plus que les meilleurs Green Lantern sont ceux issus de la Terre, et qu'ils ont tous de notables soucis : Hal Jordan, par exemple, a disparu avec Sinestro dans la Zone Morte. Son anneau a été transmis pendant ce temps à Simon Baz, un Lantern d'un nouveau genre (il porte même une arme à feu) qui s'est retrouvé accusé d'un acte de terrorisme. Simon est aussi le premier du Corps a être musulman, de là à penser que la police américaine fasse vite le rapprochement, vous aurez mis dans le mille. Guy Gardner a lui été dépossédé de son anneau, pour avoir failli aux Gardiens (il a préféré sa famille en danger a la mission qui lui a été confié), alors que Stewart vient tout juste d'échapper à la pire des sentences, la condamnation à mort sur Oa, à cause d'un complot ourdis par ces Gardiens bien vilains. Reste Kyle Rayner, très occupé à apprendre comment canaliser et exploiter toutes les combinaisons du spectre émotionnel (toutes les couleurs, en gros), ce qui ferait de lui un White Lantern ultra puissant et très attendu, vu la situation.
Rise of the Third Army est un crossover qui se déploie en parallèle dans toutes les séries de la famille Lantern, y compris Red Lantern, où Atrocitus réveille et reprogramme les Traqueurs, pour combattre la nouvelle menace. Si au départ l'action évolue sans que les différentes séries se chevauchent, ce mois-ci il faut bien les lire dans l'ordre car elles sont toutes conséquentielles à la précédente. Le bouquet final est tiré dans l'annual 2013 de Green Lantern Corps, qui sert lui aussi de rampe de lancement au prochain combat, Wrath of the First Lantern, qui nous sera raconté les deux prochains mois. Globalement, cet "Avénement" n'est pas mauvais, mais un ton en dessous par rapport aux grandes sagas cosmiques imaginées par Geoff Johns. On sent bien la fin de parcours, et les menaces répétées qui mettent en péril l'univers et l'existence des Lantern finissent par lasser, ou tout du moins l'effet de surprise ne joue plus. Le plus intéressant est l'apparition de Simon Baz, qui offre une parenthèse plus terre à terre et humaine à l'ensemble, fort bienvenue. La quête de Rayner aussi est sympathique, mais les dessins de Aaron Kuder manquent de souffle et d'audace. On s'inquiète pour le destin de Guy Gardner, mais la façon dont il va rétablir la situation est un peu too much. Finalement, si on peut repousser une escouade de la Troisième Armée avec des flingues, comment se fait-il que les Lantern, armés de leurs anneaux surpuissants, succombent bêtement comme des mouches? Au moins se plait-on à haïr ces ignobles gnomes que sont les Gardiens, qui mériteraient bien qu'on les trucide sans ménagement. Du coup, en octobre, pas de Earth 2 au sommaire de GL Saga. Pas de ration mensuelle de cette série géniale, qui fait partie de mon top five du moment. Saleté de Troisième Armée!
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