THE PUNISHER ARMORY : L'AMERIQUE, LES ARMES ET LE PUNISHER

Alors que régulièrement nous apprenons un nouveau carnage dans une école américaine, le président Trump propose lui d'armer une partie des enseignants, pour répondre à la violence des élèves. Passons sur cette proposition absurde, qui voudrait transformer des lieux d'éducation en zones de guerre, et concentrons nous sur les comics, où il faut l'admettre , les fusils-canons-revolvers et autres armes diaboliques sont légions! 
La palme revient au Punisher, qui dort avec ses instruments de travail, et dont l'appartement ressemble à une armurerie. D'ailleurs, dans les années 90, alors que le personnage connaît un succès incroyable et trois titres réguliers chaque mois, une série de fascicules spéciaux intitulés The Punisher Armory propose de directement aller faire un tour dans la collection de Frank Castle (10 numéros entre 91 et 94). En toute décomplexion, ce dernier nous présente le matériel qu'il emploie pour donner la chasse aux criminels. Chaque page est l'occasion rêvée pour étudier une arme dans ses moindres détails, des projectiles aux caractéristiques balistiques, en passant par les dégâts qu'elle est censée faire. Le Punisher commente et nous donne son avis, dans un style radical et chirurgical. 
Pour tous ceux que brandir une arme fait rêver, il est bien clair que ces comics sont un must, de quoi en rêver durant la nuit! Pour les autres qui y sont allergiques, ça risque même de finir directement à la poubelle. Tout est passé en revue, y compris les accessoires du Punisher, et même la fourgonnette de combat, le célèbre battle van. 



Au dessin, il s'agit d'un véritable travail technique extrêmement précis et réaliste, ou n'interviennent aucun des personnages habituels. Uniquement des armes, du matériel. Elliot Brown place une attention incroyable jusque dans la plus petite vis ou les pièces superflues. Aujourd'hui il est vraisemblable que de telles comics ne pourraient plus paraître, notamment parce qu'il y a une recrudescence, une inflation préoccupante, de massacres absurdes sur les bancs des établissements scolaires en Amérique. Là-bas l'autodéfense et la possession d'une arme à feu sont bien plus ancrées que dans notre culture européenne; c'est un droit revendiqué et accepté par une grande partie de la population, mais que ces tragiques faits divers quotidiens remettent en question. De manière évidente, partout où les armes à feu sont en temps libre circulation et en libre accès, les cas d'épisode sanglants où elles sont sources de tragédies augmentent en proportion. Le Punisher lui reste enfermé dans un combat éternel contre le crime, jamais gagné ni vraiment perdu, et il est pour toujours ce personnage maudit, que personne ne voudrait être ni connaître, mais dont une grande partie d'entre nous, secrètement, admet l'utilité, devant la complaisance et l'inefficacité de celles et ceux qui devraient nous protéger. Un exemple de comment les comics interrogent nos convictions, nos idéaux, notre morale, au delà de nos opinions politiques et de société. 



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DOCTOR STRANGE DAMNATION #1 : AFTERMATH DEMONIAQUE A SECRET EMPIRE

Comme le savent ceux qui suivent le grand crossover du moment, Secret Empire, la ville de Las Vegas a été détruite par les forces de l'Hydra. Mais dans l'univers Marvel, la mort n'est jamais gravée dans le marbre, même à très grande échelle. C'est ainsi que le Docteur Strange, qui a récupéré ses pouvoirs formidables, parvient à faire revenir à la vie et en l'état, ce qui a été perdu quelques mois auparavant. Comme vous pouvez vous en douter, une telle intervention magique demande un effort incommensurable, et la magie, en règle générale, exige toujours un prix, comme nous l'avons su en lisant la série régulière du Sorcier Suprême, écrite par Jason Aaron. Une fois que le génie est sorti de la bouteille, il est impossible de le replacer à l'intérieur, sans tricher un peu. 
Bref Stephen Strange veut probablement bien faire, mais c'est là l'oeuvre d'un dieu, pas d'un magicien, et il n'est pas de son fait de décider qui doit rester mort ou qui doit revenir à la vie. Forcément ses actions vont  engendrer un autre gros problème, qui va apparaître sous la forme d'un geyser, puis d'une tour sombre et menaçante, abritant le casino de tous les péchés; à l'intérieur le maître des lieux, qui accueille le Doctor Strange, n'est autre que Mephisto, cette incarnation du diable, qui depuis des décennies tente de capturer les âmes les plus nobles et pures, qui se dressent sur son passage. Toute l'histoire repose sur un concept simple : les héros ne sont pas si bons que ça, ils ont tous une part sombre en leur sein, et si vous regardez la longue liste des récents crossovers, où ils passent le plus clair de leur temps à se taper les uns sur les autres, ils ne sont pas exempts de défauts. 
L'ensemble fonctionne relativement bien, même si une fois encore le Doctor Strange n'en sort pas grandi. On le trouve même antipathique et légèrement inconscient, à vouloir mettre en œuvre des pouvoir qui le dépasse lui-même. Spencer et Cates ne sont pas tendres avec la magicien. Rod Reis est le dessinateur, que nous avions apprécié dans les parties oniriques de Secret Empire. C'est très étrange, on oscille entre rêve et cauchemar, justement, avec un choix de couleurs qui rend encore plus immatériel et fantasmagorique ce qu'il représente. Par moments, certaines vignettes ressemblent à une version moderne de ce que pouvait faire Bill Sienkiewicz, dans Elektra Assassin notamment. C'est assez perturbant et ça oblige le lecteur à sortir d'une zone de confort. Pour notre part, nous apprécions beaucoup ce style, qui se marie assez bien avec une histoire aussi démoniaque et d'outre-tombe. Un coup d'œil sur les dernières planches, et nous comprenons que si les héros vont être en difficulté et devoir expier leurs fautes passées, d'autres intervenants vont être là pour les sauver. Place aux bad guys à la rescousse, avec notamment Ghost Rider ou Elsa Bloodstone. Suffisamment intrigant pour nous donner envie d'aller plus loin.


NOUVEAU : Ce comic-book en VO vous tente? Ou n'importe quelle nouveauté? Réservez ou commandez vos comics VO avec UniversComics et Les Fictionautes, comic-shop niçois. Parité dollar/euro. Pour commander ou demander, laissez nous un simple commentaire, ou contactez nous sur la page Facebook. 

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FLASH EN NEGATIF (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 65 CHEZ EAGLEMOSS)

La collection Eaglemoss, disponible aussi en kiosque (quand les problèmes avec le distributeur le permettent) propose un nouveau volume consacré au Flash de Francis Manapul. Où on retrouve un ennemi de toujours, la version "en négatif" du personnage. Sauf que c'est différent, dans l'esprit et la forme.
Barry Allen a décidé d'avancer dans la vie et cela signifie se mettre définitivement en ménage avec Patty Spivot; ils ont trouvé un appartement et cette fois-ci ils vont enfin pouvoir entamer une véritable vie de couple. Hélas le côté super-héroïque de Barry continue de poser des problèmes : tous ses proches et connaissances qui ont été plongés momentanément dans la force véloce ont hérités de pouvoirs similaires aux siens, et sont la cible d'un tueur qui les assassine les uns après les autres; autrement dit dans la liste figure Iris West, qui pourrait bien passer l'arme à gauche à son tour. L'assassin qui sévit en toute impunité porte un costume ressemblant étrangement à celui de Flash, mais en plus sombre et agressif : voici venir le Nega-Flash. Vous l'aurez compris tout de suite, il s'agit de l'héritier spirituel des ancien Professeur Zoom  ou autre Reverse Flash, qui ont fait la légende du titre. Seulement si ces derniers avatars étaient des antagonistes extrêmement dangereux et sources de sagas inoubliables, la version plus moderne est assez décevante. Ses origines sont plutôt rapidement bâclées et dévoilées, et nous avons du mal à éprouver un enthousiasme réel pour ce personnage. Au passage Flash à aussi une explication musclée avec le jeune Bart, alias Kid Flash, qui a emprunté son patronyme sans lui demander la permission. Là encore il s'agit d'une nouvelle mouture, bien moins charismatique que l'ancien Impulse. Au risque de se répéter, nous éprouvons une nostalgie certaines pour ce qui existait avant. Francis Manapul (aidé de Brian Buccellato) fait de son mieux pour livrer un récit construit et haletant, et mis à part la fin et le début, le manque de profondeur et d'attachement sincère aux événements fait que les lecteurs les plus anciens peinent à adhérer véritablement à cette dynamique. Ce n'est pas mauvais, loin de là, c'est juste qu'il manque un supplément d'âme. 

Si je reste volontairement évasif sur l'identité du Nega-Flash, c'est tout simplement parce que je pense à ceux qui n'ont pas encore lu ces épisodes publiés par Urban Comics en 2016. Je ne souhaite pas vous gâcher la surprise, bien que pour être honnête il ne s'agit pas de quelque chose de bouleversant. La résolution de l'histoire est un problème de famille, avec le thème récurrent des abus et de la violence domestique, et des traces durables que cela peut laisser chez les victimes. 
Ce tome comprends 6 épisodes de la série régulière "classiques" plus deux numéros un peu particuliers; tout d'abord le #23.2 est consacré au négatif de Flash. C'est là qu'on découvre son background familial, ses motivations, les raisons pour lesquelles il a vécu un traumatisme et pourquoi il décide à sa manière d'y remédier, de la façon la plus extrême. Il faut attendre ces pages pour que le vilain ait enfin une personnalité crédible; dommage car ça vient un peu tard. Néanmoins on comprend qu'il fallait garder le suspense le plus longtemps possible. Au dessin Scott Hepburn s'en sort assez bien, et son style n'est pas très éloigné de celui de Manapul.  Ce dernier est brillant, vraiment, et offre une autre prestation splendide, qui compense en partie l'écriture d'un Barry Allen assez terne, et qui va de pair avec le docteur Elias, enfermé dans une obsession stérile, et dont on ne saisit pas toujours l'obstination.
Je vous le répète, la lecture est globalement agréable, et cela se tient. Le problème c'est lorsqu'on met ces épisodes en comparaison avec la longue légende de Flash, et que l'on se rend amèrement compte qu'il était préférable de garder l'ancienne version, et toute sa continuity. Tout est ici plus facilement abordable, mais aussi tout a beaucoup moins de saveur. Il est vrai que petit à petit on sent des fils se nouer et se tendre, vers la version télévisée, afin de ne pas trop être distant de ce que peut offrir CW aux néophytes. Flash n'aura pas été le héros le plus gâté par les New 52, malgré des débuts assez prometteurs. 


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INFINITY COUNTDOWN PRIME : QUI POSSEDENT LES GEMMES?

Avec une seule des gemmes du pouvoir, ou des pierres de l'infini, selon la dénomination que l'on peut leur accorder, vous êtes une pointure dans l'univers Marvel. Au choix, vous devenez ainsi le maître absolu sur l'âme, l'esprit, le temps, l'espace, le pouvoir ou la réalité; et si vous parvenez à combiner les six, vous êtes simplement Dieu, et vous dominez sur toute la création, sous tous ses aspects et dans toutes les dimensions. Demandez à Thanos, qui a fait de cette quête un but personnel, qui a donné naissance à l'une des sagas les plus mémorables des comics modernes, Infinity Gauntlet
Puisque tout ceci est sur le point d'arriver sur grand écran au printemps, il est tout à fait logique que les comics aussi répercutent l'événement, pour engranger quelques ventes supplémentaires. C'est ainsi que le grand événement cosmique de 2018 s'intitule Infinity Countdown, et commence officiellement avec un numéro d'ouverture nommé Prime. Il s'agit en réalité de faire le point sur la situation, et de comprendre où sont aujourd'hui les pierres, qui les possède, et commencer à envisager les conséquences d'une éventuelle tentative de les réunir à nouveau. Apparemment, il y a plusieurs personnes intéressées, et il y a fort à parier que les prochains mois vont être mouvementés! Je ne suis pas très convaincu par certains choix opérés, cela dit. La pierre de l'esprit par exemple, termine entre les mains d'un second couteau, à la limite de l'absurde, tandis que celle du temps est momentanément possédée par un personnage mineur, dont les agissements jusque-là ne semblent pas correspondre aux caractéristiques du joyau. Mais le plus important, c'est bien sûr de savoir que Wolverine a entre les mains (ou les griffes) la gemme de l'espace, et qu'apparemment nombreux sont ceux qui ont l'intention de la lui arracher, à commencer par Ultron dans ce numéro, mais aussi Loki, qui tente de convaincre Logan de lui confier son bien précieux. 
Comme toujours nous essaierons d'être vraiment honnêtes. Il s'agit juste des prémices de ce qui va suivre, rien de particulièrement bouleversant . Une lecture qui peut même être mise entre parenthèses, avant de réellement commencer la saga. Gerry Duggan se contente de faire le travail qu'on lui demande, et il n'y a pas ce coup de folie qui nous fait sursauter sur la chaise (encore que je l'ai lu dans mon lit)... reste l'excellent travail de Mike Deodato aux dessins, si vous aimez son style. Vous allez en avoir pour votre argent, encore que l'on peut déceler sur les dernières pages une tentative de se hâter plus, pour respecter les délais . C'est un peu moins précis et joli mais ça reste un travail de fort belle facture, bien entendu. Les fans absolus de la grande saga des pierres de l'infini vont être au rendez-vous, les autres vont peut-être avoir envie d'attendre la suite, pour juger avec plus de pertinence.



La nouvelle est tombée, UniversComics va vous proposer, dès cette semaine qui vient, un service de réservation/expédition, de toutes les nouveautés VO (Marvel-DC-Image-Valiant...), chaque mercredi. Ceci en partenariat avec le comic-shop niçois Les Fictionautes, haut lieu historique dans les régions pour les fascicules en provenance des States. On vous en reparlera très très vite. Le tarif est simple, la parité dollar/euro, et des frais de port très raisonnables. Si vous souhaitez déjà réserver l'intégralité de la saga Countdown, tie-in compris, c'est d'ores et déjà possible! Contactez-nous en privé, ou passez par la page Facebook.

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AVENGERS PAR GEOFF JOHNS TOME 1 : OU VA LE MONDE?

Avant d'être un des grands architectes de l'univers Dc au XXI° siècle, puis de son département cinématographique, Geoff Johns a aussi officié chez Marvel, comme en témoigne la sortie chez Panini de son run sur les Avengers, publié dans la collection Marvel Select.
Le premier tome démarre sur des bases classiques, pour qui est féru de science-fiction. A savoir la disparition de villes entières, de capitales à travers le monde entier. La Guêpe et Pourpoint Jaune subissent le phénomène de plein fouet puisqu'ils étaient en visite à Washington, avant que la cité soit victime de ce rapt singulier. Problème géopolitique aussi, la disparition de capitales (et donc de la Maison blanche) implique celle des principaux dirigeants de la planète, ce qui explique que les Vengeurs vont devoir composer avec ce qu'on nommera "un agent de liaison", manière pour les grosses huiles de mettre le nez dans les affaires des héros. Ce sera Henry Gyrich qui s'y colle, et c'est un euphémisme de dire que l'accueil est glacial, car le bonhomme n'a pas que des souvenirs agréables avec la communauté costumée. Pour autant, il confie aux Avengers le soin... de diriger la planète en attendant que la situation se rétablisse. 
Kieron Dwyer et Gary Frank sont des choix qui font globalement l'unanimité au dessin. Le trait est lisse, soigné, les personnages correspondent bien aux exigences de ce genre de comic-book mainstream, bref c'est propre et convenu, rassurant pour la grande majorité des lecteurs.

Le run de Geoff Johns démarre sur d'excellentes bases. Le potentiel est immense. Vous imaginez les Avengers qui tentent de mettre fin au chômage, aux guerres, à la famine, qui deviennent les maîtres de la politique mondiale? Sauf que non, assez vite l'orientation est plus classique. Trouver l'ennemi, se battre, pif bam boum. Dommage, il y avait tant à dire, de quoi créer une série à part entière, et la développer en marge de celle traditionnelle. en parlant de guerre, la route des Avengers va croiser celle d'un petit crossover, appelé Standoff, où là encore ce sont des enjeux de géopolitique qui domine la scène, avec une excursion dans ces pays des balcans, de l'est, qui étaient cruellement d'actualité dans les années qui précédent la parution originale de ces épisodes.
C'est aussi l'occasion de montrer à quel point les tensions affleurent dans le groupe. Entre Le Valet de coeur et l'Homme Fourmi, et entre Sam Wilson et l'agent Peter Gyrich, alors que dans l'ombre un certain Dell Rusk, politicien dont le nom est un anagramme éloquent, prépare ses pions pour la prochaine partie. Les autres dessinateurs qui sont de la partie sont de très grande qualité. Alan Davis se passe de toute forme de présentation, et le run de Johns sera aussi l'occasion pour Olivier Coipel de se faire connaître de tous, sur une grande série fédératrice, qu'il va marquer de son empreinte (dans le tome 2) avec la saga Red Zone. Nous en avons parlé ici même il y a peu de temps.
La prestation de Johns, loin d'être parfaite, gagne cependant en intérêt au fur et à mesure de son avancement, et une republication (après les défunts Marvel Best) au format Select permet somme toute de relire ceci, sans se ruiner au passage. 



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HIT-GIRL #1 : HIT-GIRL EN COLOMBIE - LE RETOUR DE MINDY

Les premières critiques étant assez dithyrambiques, j'étais impatient de découvrir les nouvelles aventures de Hit-Girl. Cette fois-ci on part en Colombie, pour ce qui s'annonce être une mini série explosive, mais l'impact, pour ce qui me concerne, se révèle être assez négatif. Le titre démarre sur des bases très vulgaires et gore, et ne possède pas le charme des premières aventures du personnage. 
Mark Millar envoie son héroïne sur la piste d'un des grands trafiquants colombiens, qui vient d'être arrêté et condamné à la prison à vie. Lors de son transfert, il parvient à échapper à la police, quand un énorme guet-apens est apprêté sur la route. Tout le monde pense bien entendu que le criminel a eu l'audace et le talent pour tromper une nouvelle fois les forces de l'ordre, y compris son petit frère, dont l'initiation au crime ne saurait tarder, et le père de famille, tout fier d'avoir de tel rejetons. En fait non, il se trouve que la petite Mindy est responsable, elle qui se sent seule et dont les efforts pour recruter un nouveau sidekick, depuis que le premier Kick-Ass a décidé de raccrocher pour prendre une préretraite méritée, s'avère infructueux. Alors tant qu'à faire, pourquoi ne pas aller chercher du lourd, du très lourd, composer avec une ordure dont le casier judiciaire est long comme les mille et une nuits? 
Sincèrement je n'y arrive pas. Il y a suffisamment d'idées et de volonté pour se démarquer de ce qui a été fait avant, mais l'ensemble est trop lourd, trop gros, c'est trop gore, et cela de manière gratuite, pour que je puisse adhérer. Le dessinateur est Ricardo Lopez Ortiz. Vous aimez le style de Sean Murphy, les dessins un peu caricaturaux, anguleux, qui privilégient l'action le mouvement, influencés par le manga? Vous allez être ravis! Ça n'est pas mauvais, ça a son charme, mais par contre certaines vignettes me déplaisent, trop d'hémoglobine sans raison. Ou de petits détails censés être drôle, mais qui ne le sont pas tout à fait. On voit même une mâchoire voler, à un certain moment. 
Ce premier numéro de Hit-Girl veut être explosif et corrosif, pourtant si on le compare avec ce que Mark Millar a déjà fait, pas plus tard que la semaine dernière, avec le retour de Kick-Ass, on a l'impression d'un manque de fond, et la crainte d'avoir une histoire cousue de fil blanc. Avec une Mindy psychopathe et totalement détestable, en fin de compte. 


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GEOFF JOHNS PRESENTE FLASH TOME 2 : EN CAGE

Si comme nous vous aimez particulièrement la collection DC signatures, chez Urban Comics, il y a des chances que vous vous réjouissez de la sortie du second tome de Geoff Johns présente Flash. J'avais de bons souvenirs de la lecture de ces épisodes, lorsque je les ai découverts, mais curieusement mon opinion et moins positive avec cette parution en librairie. 
Tout d'abord nous débutons la lecture avec plusieurs one shot. Celui intitulé Iron Heights est dessiné par Ethan Van Sciver; rien à redire sur sa prestation, qui est vraiment à la hauteur. Ce récit nous permet de plonger dans la violence carcérale qui règne dans cette prison un peu particulière, notamment les agissements de son directeur, qui semble cacher certains lourds secrets, et se révèle adepte de la violence et des brimades gratuites. Un vilain radioactif sert même de réservoir pour alimenter en énergie toute la structure! C'est important, car il va se libérer par la suite, et on le retrouvera 200 pages plus tard. L'occasion aussi pour revoir les Lascars et comprendre qu'un plan diabolique se trame peu à peu. Ensuite, on passe à un récit satellite aux grands événements de Our World at War, dessiné par Angel Unzueta, qui a tendance à proposer des bouches ouvertes un peu ridicules et grimaçantes. Dommage car le reste est bon. Au menu une invasion de paradémons de Darkseid sur la ville de Keyston City, et Flash qui reçoit l'aide de Cyborg. Évidemment ceci est déconnecté de la trame d'origine, et ça n'est finalement guère passionnant.
Il faut donc attendre Secret Files puis les épisodes de la série régulière, pour que la doublette Johns & Scott Kolins reprenne sa prestation. Les artistes nous replacent en mémoire qui sont les Lascars (Rogues en VO), et nous les montrent sous un jour assez détestable, comme des ennemis sans pitié, de vraies petites ordures. Seul Captain Cold est en partie justifié (du moins parvient-on à le comprendre) grâce à une vingtaine de pages qui reviennent sur son enfance, ses drames personnels. Le pauvre n'a pas été à la fête tous les soirs, avec un père aussi minable. 


En tous les cas, les pièces du puzzle tardent à se mettre en place, mais la vie de Wally West va connaître de durs moments. Ses ennemis ourdissent un vrai complot, et pour le moment il doit se frotter à des calibres habituels comme le Broyeur, Magenta, ou encore Abra Kadabra, qui en fin de tome va lui jouer de sales tours, et nécessiter l'intervention de Superman. Son allié (et ancien Lascar) le Fifre a apparemment abattu ses propres parents, et pour lui c'est Iron Heights qui l'attend. Tout le cast de la série évolue d'une manière ou d'une autre, comme la relation professionnelle et amicale entre Chyre et Morillo, les deux flics de service, ou encore Linda, l'épouse de Wally, qui a repris ses études. Et un certain Hunter Zolomon est arrivé au commissariat, et cela aura son importance... Johns a beaucoup d'idées mais par moments il les balance un peu n'importe comment, parce qu'il n'a pas le choix (il compose avec des événements plus larges chez DC comics) et parce qu'il se laisse aller à un poil de facilité, avec des histoires trop rocambolesques. Ainsi quand le Joker attaque avec d'autres dingos infectés par son virus loufoque, on pourrait largement sauter ces pages pour reprendre la lecture par la suite.
Scott Kolins lui est comme toujours truffé d'energie, et son style limite caricatural, mais pour autant attentif aux détails et même minutieux sur certaines belles planches, permet de caractériser la série, qui gardera longtemps son empreinte comme carte de visite moderne. 
Un run qui a rencontré un joli petit succès, avec Wally West digne Flash des années 90/2000, mais qui révèle avec la distance quelques rides, et souffre d'une exubérance par endroits maladroite. 



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BLACK LIGHTNING : LA MEILLEURE SERIE "CW" VOUS ATTEND

Soyons honnêtes un instant... nous avions les pires craintes avant d'aborder la 5e série du réseau CW, à savoir Black Lightning. Si nous prenons en compte le costume particulièrement tape à l'oeil qu'il nous a été donné d'entrevoir, et la qualité intrinsèque des premières productions du groupe de Greg Berlanti, il y avait de quoi se faire du mouron. Mais c'est une bonne surprise, car passé l'impact esthétique du personnage, nous nous retrouvons avec une série moderne et bien mieux écrite que celles qui l'ont précédée! Jefferson Pierce n'est plus le super-héros qu'il fut autrefois; il a désormais choisi de défendre sa communauté en devenant le proviseur d'un lycée, et il est admiré et respecté de tous, au point que souvent les gens le considèrent comme une sorte de black Jesus. 
La série choisit d'affronter de plein fouet les problèmes raciaux qui affligent l'Amérique; nous sommes encore loin de l'égalité des chances et du respect mutuel. De tous côtés la défiance et la violence grondent. Jefferson essaie de protéger ses filles et de renouer avec son ex femme, et il n'a plus l'intention de réendosser le costume, même lorsque le gang des 100 intensifie son activité et terrorise la ville. Au beau milieu de ce drame communautaire, nous avons un personnage différent, car très loin du jeune gars qui découvre peu à peu ses pouvoirs. Au contraire, nous suivons un adulte responsable, qui fait tout pour rester à l'écart. Car être un justicier implique de faire des sacrifices en terme de vie privée, et de mettre la vie des autres en danger. Jefferson le sait et ne souhaite pas retomber dans cette spirale. S'il fuit les problèmes, pour autant ces problèmes pourraient bien venir le chercher. Une de ses filles a de mauvaises fréquentations, et elle va attirer bien malgré elle l'attention d'anciens ennemis de Black Lightning, au point de se faire enlever. La police est impuissante et de toutes manières, elle cherche les plus basses excuses pour maltraiter la communauté noire, comme lors d'une excellente scène d'un simple contrôle de routine, qui tourne à l'humiliation pour notre héros. Qui a beau vouloir rester discret, il semblerait que Black Lightning soit à nouveau demandé...




Bien entendu, Black Lightning n'échappe pas à son lot de clichés inhérents au genre, et aux besoins de la production. Nous avons ainsi le mentor/aide de camp qui possède un repère caché, et des secrets bien gardés, une bonne tartine d'histoires sentimentales, à commencer par la fille aînée qui assume pleinement son homosexualité mais dont le couple bat de l'aile (et se découvrir elle aussi des pouvoirs ne va pas aider...) et la cadette, dont le petit ami connaît assez vite une tragédie. Mais ça fonctionne relativement bien, car les acteurs sont bons, dégagent un naturel qu'on ne retrouve pas forcément toujours dans les labos de Star Labs par exemple, chez Flash. Il y a une forme de réalisme politique et sociale qui ne quitte pas la série, dans ces premiers épisodes, qui fait qu'on a envie de poursuivre dans l'aventure, car ce qu'on voit dépasse avec surprise le cadre du type qui endosse un costume pour tabasser des méchants dans la rue, pour vraiment acquérir une dimension sociétale plutôt bien brossée. Le personnage est quasiment anonyme pour les non spécialistes des comics, et une série sur l'Eclair Noir ressemblait il y a peu encore à un mirage absolu. Pour autant, les débuts sont encourageants, et prouvent que c'est en marge des justiciers classiques qu'il reste de la place pour les récits et les analyses les plus pertinentes. Reste à tenir sur la distance, et ne pas sombrer dans le mélo so Berlanti




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BLACK PANTHER - L'INTÉGRALE TOME 1 1966 - 1975

Il était impensable que Panini édite cette première intégrale de Black Panther, sans publier en exergue les deux premiers épisodes de Fantastic Four qui marquent l'apparition du personnage, grâce à Stan Lee et Jack Kirby. Nous en avons parlé nous mêmes il y a quelques jours, lors de la présentation de l'anthologie de la Panthère, aussi sauterons nous ces prémices, pour aborder le titre Jungle Action, du début des années 70, écrit par Don McGregor.
Le premier arc narratif, intitulé Panther's Rage, est adoubé et recherché par la critique, mais souvent oublié et sous-évalué par les lecteurs modernes, qui préfèrent parler de la série de Kirby, successive à ces épisodes.
On a même parfois parlé de graphic Novel avant l'heure. Etalé sur deux ans de publications de  Jungle Action  (du 6 au 18),  cette histoire est un roman de 200 pages qui plonge au cœur de la nation africaine du Wakanda, une nation ravagée par une révolution contre son roi, T'Challa, la Panthère Noire. Même Frank Miller a rendu hommage à ces moments forts de la décennie, en créant les personnages de Turk et Grotto, dans Daredevil, qui sont les reflets de Tayete et Kazibe, deux des membres du cast élaboré par McGregor. T'Challa retourne donc chez lui, dans son royaume, accompagné par son amie de l'époque, Monica Lynne, que Roy Thomas avait utilisé chez les Avengers. Mais les wakandais sont assez hostiles, car ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés par leur roi, et Monica représente aussi le symbole d'une culture occidentale oppressante, qui les rejette. En parallèle, la menace de Eric Killmonger est pernicieuse, tant celui-ci paraît impitoyable et décidé à conquérir le pays. Pour la Panthère les dangers sont donc multiples, et viennent aussi bien de l'intérieur (y compris à entendre au sens psychologique) que de l'extérieur. 




Killmonger n'est pas seul, mais il s'entoure de certains criminels particulièrement répugnants, qui montrent ce que l'humanité peut avoir de pire, que ce soit avec le Roi Cadavre, Lord Karnaj ou Malice. McGregor ne cherche pas à complaire le lecteur, mais lui propose des textes et des trames engagés, abordant des thèmes comme la corruption du pouvoir, la violence au sein des familles et des communautés, ou même le rôle de la femme dans la société. 
Au dessin les artistes présents sont de bonne facture, à commencer par le regretté Rich Buckler, qui arrivait sur ces pages auréolé de sa prestation sur Fantastic Four, ou encore Gil Kane, qu'il est inutile de présenter aux fans de comic-books. Mais surtout Billy Graham, dont le trait agressif et sans concession plonge Black Panther dans un enfer personnel, tout en expérimentant à sa façon dans la mise en page, préfigurant d'une certaine manière l'oeuvre d'un certain Jim Steranko.
Si le personnage de la Panthère fait partie de ceux que vous avez envie de mieux connaître, n'écoutez pas les cassandres, et procurez-vous cette intégrale qui propose des épisodes dérangeants et fort intéressants, de surcroît méconnus. 



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LE CAID (KINGPIN) : WILSON FISK S'INVITE CHEZ PANINI

Parlons un peu de Wilson Fisk, celui que l'on connaît en français sous le nom du Caïd, et en langue americaine sous le patronyme du Kingpin du crime. Wilson est une des ordures par excellence de l'univers Marvel, il a les mains sales depuis sa tendre enfance, et a très longtemps reigné sur le crime organisé à New York, mais aussi partout en Amérique. Plusieurs fois il a chuté, et a du rebâtir son empire, notamment après une lutte incessante face à Daredevil, son pire ennemi. Fisk a connu des jours meilleurs alors que démarre cette mini-série, mais il est de retour aux affaires et n'a certainement pas l'intention de jouer les second rôles trop longtemps. Ses nouvelles machinations l'amènent à solliciter les services de Sarah Dewey, ancienne lauréate du prix Pulitzer (reconvertie dans les articles sur la boxe), mais désormais journaliste un peu aux abois, en permanence obligée de se creuser la tête pour savoir comment payer ses factures. Elle a la garde partagée de ses enfants, et un ancien mari qui la méprise ouvertement. Cela dit elle a encore un minimum de déontologie et travailler pour celui qui a fait du chantage, de l'assassinat, et du trafic en tout genre une règle de vie, n'est normalement pas dans ses cordes! Le Caïd lui a demandé d'écrire sa biographie, ce qui suppose aller interviewer pas mal de monde le connaissant, compiler les informations, et bien entendu prendre des risques incommensurables. Fisk a beaucoup d'ennemis, à commencer par Tombstone.


Ce qui arrive à sarah est l'exemple type de ce qui peut arriver à tout le monde, si vous placez le doigt dans le mauvais engrenage, au mauvais moment. Pensez-vous sérieusement qu'il soit possible de frayer avec Wilson Fisk, sans devoir en payer le prix un jour ou l'autre? Accepter d'écrire la biographie d'un des rois du crime est l'assurance de se retrouver avec du sang sur les mains. Par moments Matthew Rosenberg présente un Caïd aimable envers les enfants malades et capable de bonté , au point que cela se lise sur son visage, avec des mimiques d'homme touchant et blessé par la vie; et puis à d'autres moments c'est l'explosion de violence, il est capable de tuer à main nue et de faire preuve d'une force physique et d'une colère terribles. Qui est le vrai Wilson Fisk? Les lecteurs bien sûr le savent déjà depuis longtemps, mais le scénariste s'amuse avec ce criminel aux deux visages, qui a bien évidemment une petite idée derrière la tête. 
C'est Ben Torres qui illustre cette aventure en 5 parties; c'est très sombre et le style empreinte au code du polar à la Risso, avec une découpe franche et anguleuse, et un très bon travail sur les ombres. Si ce type de dessin ne peut pas plaire à tout le monde, force est tout de même de constater que ça colle parfaitement à l'ambiance que Rosenberg a choisi d'adopter pour son récit. Voici donc un album qui se lit avec plaisir, et qui est véritablement centré autour de Fisk, ses nouveaux projets, sa duplicité , sans avoir besoin de faire intervenir outre mesure les habituels super-héros. On recommande donc, et si vous êtes fan de l'univers de Daredevil, il est clair que vous devez vous y intéresser.


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SIDEWAYS #1 : ROCAFORT ASSURE LE SHOW

Durant les événements de Dark Nights Metal, l'étudiant Derek James est tombé à travers une faille apparue à Gotham, précipitant dans la dimension de matière noire. Il en est ressorti avec des pouvoirs, sans trop savoir comment il les a obtenus. En gros, il peut désormais lui aussi créer des failles à travers l'espace et les dimensions. Tout ceci nous est résumé dans ce premier épisode, avec un petit flash-back à l'attention des nouveaux lecteurs. Oui, DC Comics continue de proposer des nouvelles séries, avec des personnages tout frais, c'est ce que l'on appelle l'opération the new age of Heroes. 
Ici on peut en effet parler de fraîcheur : nous avons un héros qui est jeune, qui ne vit pas ses nouveaux dons comme une tragédie, mais au contraire essaie de les exploiter pour se divertir, et comme tous les représentants de sa génération, se complaît à utiliser son smartphone pour avoir son heure de gloire. En gros, voici une vingtaine de pages sympathiques, avec un Derek immature et inexpérimenté, mais qui a bien l'intention de profiter de sa nouvelle vie qui l'attend. 
Dan Didio et Kenneth Rocafort parviennent assez rapidement à rendre attachant ce personnage, en se concentrant uniquement sur sa vie quotidienne, notamment sa famille et son amie. Celui qui réussit le vrai tour de force de nous faire tourner la tête dès le départ, c'est le dessinateur, Rocafort donc, pour pas que vous aimiez son style un peu anguleux, énergique, vous allez en avoir pour votre argent. Le niveau de détail de certaines planches est faramineux, il y a notamment une splash page complètement dingue! Kenneth fait aussi des efforts en terme de visibilité, de montage des vignettes,  on l'a connu plus anarchique. Ici cela se suit assez facilement. Le costume de ce Sideways est assez basique, il ressemble à beaucoup de choses que l'on a déjà vu, et en même temps parviens à être original. Un croisement entre Boomerang chez Marvel, et The Bounce, le héros dessiné par David Messina. 
A raconter l'histoire comme cela, on pourrait aussi penser qu'il ne se passe pas grand-chose, à part des tranches de vie quotidienne... en fait il faut attendre la fin de l'épisode pour que l'on comprenne que l'utilisation de ses pouvoirs réserve à Derek de très gros problèmes. Quelqu'un ou quelque chose semble bien décidé à mettre un terme à cette démonstration anarchique, le fait de pouvoir sauter d'une faille à l'autre. Évidemment on se laisse prendre au jeu, on a envie de savoir la suite, et on a envie de voir Rocafort continuer son petit festival. C'est d'ailleurs ça qui est intéressant... Sideways n'a absolument rien de révolutionnaire ou indispensable, mais file la la pêche et le sourire.


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BRITANNIA : L'EMPIRE ROMAIN SOUS PETER MILLIGAN

Nous allons faire un tour ce samedi chez Bliss comics, l'éditeur français de tout ce qui sort chez Valiant. Il se trouve qu'une série particulièrement intrigante vient d'arriver dans nos contrées : Britannia. C'est tout simplement un mélange détonnant d'aventure pseudo-historique et d'enquête paranormale, au cœur de l'Empire romain de Néron, avec l'épouvante et l'horreur pour rendre le menu plus épicé. Vous allez ainsi faire la connaissance des Vestales, ces prêtresses condamnées à la chasteté, et qui étaient chargées d'entretenir le feu sacré. Elles sont investies d'un pouvoir important, et seul l'empereur à plus d'influence qu'elles. En secret, elle trament et gèrent des crises et des puissances occultes que tout le monde ignore. C'est elles qui donnent l'ordre à Antonius Axia de partir en mission dans une contrée lointaine, aux confins de l'Empire, la Bretagne. Là-bas, la religion est représentée par le culte druidique, et il est fréquent que des histoires de monstres et d'horreurs cachées serpentent au milieu du brouillard permanent. Antonius va d'ailleurs devoir sauver l'une des Vestales, Drusa, qui est sur le point d'être trucidée et probablement violée au moment de son arrivée. Notre centurion est en réalité manipulé par Rubria, au sommet de l'ordre des Vestales, qui tout comme Néron est une manipulatrice sans égale. Cette mission périlleuse, face à un soi-disant démon, va le briser à jamais, corps et âme, et c'est Rubria qui va le faire "renaître", l'initiant ainsi à une nouvelle existence, durant laquelle il va se forger une solide réputation d'observateur et d'enquêteur, capable de lire les signes et les présages, et de déductions infaillibles, là où le commun des mortels ne voit rien.

Peter Milligan est ambitieux. Il offre une histoire qui mêle faits historiques (la Rome de Néron, les Vestales...) et délires monstrueux, avec un parfum de Sherlock Holmes de l'antiquité. Antonius, devenu un "déceleur", doit repartir en Bretagne pour aller mener une enquête qui concerne de nombreux légionnaires romains qui périssent mystérieusement, avec tout un avant poste qui a du plier bagage, et des cadavres à tous les étages... Que se passe t-il vraiment là-bas? L'horreur est-elle d'ordre démoniaque, ou plus bassement mortel? Il y a beaucoup de bonnes idées, et la lecture tranche (sans jeu de mot, car on voit du glaive dans ces pages...) avec nombres de parutions du moment, mais on déplore également une confusion générale, un manque de direction précise dans la progression de l'intrigue, qui propose un héros assez peu fouillé en terme de personnalité. 
Le dessin est confié à Juan Jose Ryp, qui a l'habitude de surcharger au maximum ses planches, de les truffer de détails parfois faramineux, parfois un peu lourds. Ici il nous démontre que lorsqu'il s'agit de donner dans le comics historique, il est capable de produire de très belles choses, avec une impression faussement crade et salie, plus évidente que sur ses précédents travaux. Certes c'est assez gore, il y a pas mal de moment perturbants et l'ensemble est esthétiquement intéressant, même si parfois cela pêche un peu dans la lisibilité. Mais la prestation est de qualité, et intéressera même ceux qui sont plus habitués aux codes de la Bd franco-belge. Une lecture à tenter, mais qui n'explore pas tout son potentiel. 



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KICK-ASS #1 : NOUVELLE SERIE ET NOUVELLE HEROINE DANS LE COSTUME

Non, Dave Lewinski n'est pas le héros de cette histoire. Jouer au justicier quand on est juste un gars normal, ça peut durer un certain temps, disons par exemple 28 épisodes et deux films, mais ensuite, il faut penser à reprendre une vie normale. Non sans avoir inspiré les autres, avoir ouvert la voie à cette sorte de justice « do it yourself » aussi dangereuse que cocasse pour les lecteurs. On s'est bien amusé par le passé avec Mark Millar, alors on est prêt à en reprendre une couche, d'autant plus que cette fois l'auteur nous a promis quelque chose de différent. Et du reste, il n'a pas menti.
Tout d'abord nous avons une autre héroïne, à savoir Patience Lee, une vétérane de la guerre en Afghanistan. L'épisode s'ouvre par une scène où elle est en costume de Kick-ass, en fâcheuse posture, avant un long flash-back qui nous donne toutes les infos sur son parcours. Après avoir brillée sur le terrain par ses capacités au combat, Patience a retrouvé une vie normale, avec sa petite fille, et s'est heurtée à deux obstacles majeurs. Son compagnon a mis les voiles avec une autre, frustré de ne pouvoir devenir l'artiste qu'il pense devoir être (conversation hilarante au téléphone), non sans laisser une tonne de dettes. Et trouver un travail autre que serveuse pour deux sous six francs paraît être impossible. Du coup, une idée germe dans son esprit, une nouvelle possibilité de reprendre en main son existence, d'assurer à sa famille une certaine stabilité financière, et ça passe par un costume vert et jaune, et aller défier de gros pourris pleins de sous. Bref, ça sent les ennuis, les gros.
Millar réussit là de très bons nouveaux débuts. Le ton est plus sérieux, cette version de Kick-Ass démarre avec plus de fond, de substance, et ne cherche pas à faire rire à chaque planche. L'inversion des rôles habituels, entre le soldat qui revient au foyer et l'être aimé qui attend (c'est la femme qui était sous les drapeaux donc) est bien raconté, avec honnêteté, et constitue un point fort du récit. John Romita Jr rempile pour une prestation qui souffle le chaud et le froid. Comme toujours, on a de très bons moments d'actions, avec une mise en page énergique et efficace, et des vignettes un peu hâtives, où les visages semblent bâclés. On doit s'y faire, c'est une habitude. La violence, le gore, restent présents, mais de manière moins frappante, avec plus de justesse et d'évidence, dans le but de servir le récit. Du coup, on a entre les mains une bonne petite nouvelle mouture qui devrait rapidement fédérer un peu tout le monde.  


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