BLACK PANTHER - L'INTÉGRALE TOME 1 1966 - 1975

Il était impensable que Panini édite cette première intégrale de Black Panther, sans publier en exergue les deux premiers épisodes de Fantastic Four qui marquent l'apparition du personnage, grâce à Stan Lee et Jack Kirby. Nous en avons parlé nous mêmes il y a quelques jours, lors de la présentation de l'anthologie de la Panthère, aussi sauterons nous ces prémices, pour aborder le titre Jungle Action, du début des années 70, écrit par Don McGregor.
Le premier arc narratif, intitulé Panther's Rage, est adoubé et recherché par la critique, mais souvent oublié et sous-évalué par les lecteurs modernes, qui préfèrent parler de la série de Kirby, successive à ces épisodes.
On a même parfois parlé de graphic Novel avant l'heure. Etalé sur deux ans de publications de  Jungle Action  (du 6 au 18),  cette histoire est un roman de 200 pages qui plonge au cœur de la nation africaine du Wakanda, une nation ravagée par une révolution contre son roi, T'Challa, la Panthère Noire. Même Frank Miller a rendu hommage à ces moments forts de la décennie, en créant les personnages de Turk et Grotto, dans Daredevil, qui sont les reflets de Tayete et Kazibe, deux des membres du cast élaboré par McGregor. T'Challa retourne donc chez lui, dans son royaume, accompagné par son amie de l'époque, Monica Lynne, que Roy Thomas avait utilisé chez les Avengers. Mais les wakandais sont assez hostiles, car ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés par leur roi, et Monica représente aussi le symbole d'une culture occidentale oppressante, qui les rejette. En parallèle, la menace de Eric Killmonger est pernicieuse, tant celui-ci paraît impitoyable et décidé à conquérir le pays. Pour la Panthère les dangers sont donc multiples, et viennent aussi bien de l'intérieur (y compris à entendre au sens psychologique) que de l'extérieur. 




Killmonger n'est pas seul, mais il s'entoure de certains criminels particulièrement répugnants, qui montrent ce que l'humanité peut avoir de pire, que ce soit avec le Roi Cadavre, Lord Karnaj ou Malice. McGregor ne cherche pas à complaire le lecteur, mais lui propose des textes et des trames engagés, abordant des thèmes comme la corruption du pouvoir, la violence au sein des familles et des communautés, ou même le rôle de la femme dans la société. 
Au dessin les artistes présents sont de bonne facture, à commencer par le regretté Rich Buckler, qui arrivait sur ces pages auréolé de sa prestation sur Fantastic Four, ou encore Gil Kane, qu'il est inutile de présenter aux fans de comic-books. Mais surtout Billy Graham, dont le trait agressif et sans concession plonge Black Panther dans un enfer personnel, tout en expérimentant à sa façon dans la mise en page, préfigurant d'une certaine manière l'oeuvre d'un certain Jim Steranko.
Si le personnage de la Panthère fait partie de ceux que vous avez envie de mieux connaître, n'écoutez pas les cassandres, et procurez-vous cette intégrale qui propose des épisodes dérangeants et fort intéressants, de surcroît méconnus. 



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