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RIBBON QUEEN : DU GARTH ENNIS POLAR HORRIFIQUE CHEZ PANINI
LES NAVIGATEURS : UNE GRANDE REUSSITE DE LEHMAN ET DE CANEVA
JOKER FOLIE À DEUX : JOKER ENNUI À DEUX ?
Entre drame judiciaire et thriller psychologique, où les procès ressemblent à des séances de psychanalyse et où l’amour n’est qu’un prétexte narratif très mal amené, ce nouveau Joker semble avant tout être une sorte de méta-commentaire sur le premier film. Ramener Arthur Fleck à son état d’avant la grande révélation (même si c’est sous l’effet des médicaments) est une hérésie. Lui faire revivre cette époque révolue, effacée par sa transformation en Joker, c’est rejouer une scène déjà vue, mais sans la catharsis libératrice du premier film. On s'en contrefiche, totalement. Le film échoue aussi en enfermant le Joker dans un cadre où il n’a aucune marge de manœuvre. Il est réduit à l'état de pion dans un procès dont l’issue est inévitable, sans la moindre tension née d'une incertitude. On a presque l’impression d’être face à une intrigue qui pourrait commencer par sa fin, où chaque scène revisite et dilue les événements du premier film, en approfondissant légèrement les idiosyncrasies d’Arthur Fleck, mais sans jamais nous reconnecter à la compassion que l’on éprouvait pour lui. On l'entend rire, sans conviction, comme si même Joaquin Phoenix n'avait plus qu'à user et abuser des tics du premier film, pour tenter de sauver les meubles dans le second. En vain. Harley Quinn, quant à elle, est plus un stimulus, le déclencheur de l'euphorie qui sommeille dans le Joker, une sorte de réceptacle, reflet de l'idolâtrie fanatique des masses, qu'un personnage qu'on incarne. Harley Quinn est alors un vecteur de réflexion sur le pouvoir déformant du spectacle, qui digère et recrache des idées plutôt que des individus, des figures iconiques et aplaties, icônes starifiées sans la moindre raison valable, sans esprit critique. Lady Gaga en sait quelque chose, elle connaît parfaitement cet univers glauque, ce miroir déformant; pour autant, elle s'ennuie et nous ennuie, la plupart du temps. C'est là pourtant que Joker : Folie à Deux semblait avoir quelque chose à dire, et c'est là qu'il pouvait trouver un fil thématique commun avec le premier film, dans la distorsion de la réalité par les médias mainstream et dans la chute des idoles, qui finit par induire une violence colérique et indomptable. Le film respecte le pacte en partie, en dénonçant le cercle vicieux de la masse qui déifie puis déboulonne les statues, qui érige des géants puis les démolit. Mais Joker : Folie à Deux se contente d'effleurer le sujet, de redire ce qui avait déjà été énoncé avec plus de génie en 2019. Sur la durée, on finit par se regarder, embarrassés, avec la certitude que ce second volet, totalement dispensable, va faire aussi beaucoup de mal aux souvenirs que nous conservions du premier. Le box office semble s'être déjà chargé de la juste punition.
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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : L'ESCAMOTEUR
- La sortie de l’album Les petits métiers méconnus que l’on doit au scénario de Vincent Zabus et à de nombreux dessinateurs, ainsi qu’aux éditions Dupuis
- La sortie de l’album À la ligne, l’adaptation en bande dessinée du roman de Joseph Ponthus par Julien Martinière pour un album sorti chez sarbacane
- La sortie du second tome de la série Voleur de feu que Damien Cuvillier consacre à Arthur Rimbaud, une biographie publiée aux éditions Futuropolis
- La sortie de Dentelles et Wampum, deuxième tome de L’ombre des lumières, série que l’on doit au scénario d’Alain Ayroles, au dessin de Richard Guérineau et le tout est édité chez Delcourt
- La sortie de l’album Grégory, titre pour lequel Jean-Marie Villemin a participé au scénario en compagnie de Pat Perna, le tout mit en dessin par Christophe Gaultier et c’est publié chez Les Arènes BD.
- La sortie de l’album Le corbeau — l’affaire Villemin, titre que l’on doit au scénario conjoint de Béatrice Merdrignac et Tristan Houllemare, au dessin de Grégory Lé et c’est publié chez Petit à petit dans la collection Docu BD
- La sortie de la première intégrale comprenant les tomes 1 et 2 du Château des étoiles, la saga que l’on doit à Alex Alice et aux éditions Rue de Sèvres.
AVENTURE(S) ITALIENNES ET MARSEILLAISES AVEC DEMIAN CHEZ ALTER COMICS
En apparence, Demian s'appuie sur des éléments narratifs relativement classiques de la bande dessinée d'aventure. Nous avons affaire à un héros plutôt beau de sa personne, blond, tourmenté, et dont la noblesse d'âme est inébranlable; à ses côtés, un faire valoir exotique légèrement borderline mais toujours prêt à aider (Gaston), tandis que la présence de la femme aimée, désormais morte, s'insère dans le récit sous forme de flashback. On découvre aussi une nouvelle flamme potentielle, qui tente de faire brèche dans le cœur du preux chevalier. En apparence uniquement, car plus on avance dans la lecture, plus en réalité Demian se stratifie (après une fausse mort qui ouvre le tout premier épisode, il fallait y penser) et devient un personnage plus moderne, capable d'affronter des questions très contemporaines, comme par exemple la pollution, le recyclage sauvage des déchets, la corruption qui règne entre les grands industriels et la politique. Les ennemis de Demian sont également bien amenés : nous avons notamment affaire à une organisation basée à Marseille, du nom de "trait d'union", qui interprète à la perfection cette porosité entre les affaires privées de mafieux sans vergogne et les grands intérêts des compagnies internationales… mais aussi de l'État, qui accepte un peu trop facilement les pots de vin. Le premier numéro de Demian est illustré par Giorgio Sommacal, tandis que le second a droit à un Luigi Siniscalchi des grands jours, qui fait partie des artistes les plus appréciés chez Bonelli. Le format est le même que l'original en Italie et le prix plus élevé de 9,99 € s'explique facilement par l'énorme différence d'exemplaires concernés par le tirage. Et probablement par la vente, tant en France il est difficile, voire carrément risqué, de proposer ce genre de produit. C'est d'autant plus incompréhensible qu'une grande partie de nous autres, lecteurs de plus de quarante ans, avons commencé par lire ces bandes dessinées et que leur qualité moyenne dépasse très largement l'essentiel de la production de mangas ou de comics, en 2024. D'ailleurs, je vous invite vraiment à donner une chance à Demian et à tester cette série, tout comme il est très recommandé d'aller jeter un œil aux trois autres titres que propose Alter Comics (Julia, Saguaro et Adam Wild). Dossier complet à retrouver dans notre Mag' du mois d'octobre.
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...
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