AVENGERS X-SANCTION #2 : Du Loeb plus consternant que jamais

Il est très bien, ce Jeph Loeb. Préoccupé qu'il est des neurones de ses lecteurs, et soucieux de ne pas trop les épuiser, il a donc décidé de mettre au point toute une série de comic-books dont le synopsis tient en une seule phrase. Une sacrée économie de temps, également, quand arrive le moment de résumer ce qu'on a lu. Ainsi en va t'il de X-Sanction. Dans le premier opus, Cable décidait de mettre minable tous les Vengeurs, pour des raisons précises qui nous échappent toujours. Il avait commencé par piéger le Faucon, avant de mettre une rouste à Captain America. Voici donc, en une phrase, le résumé du second volet : Cette fois Cable affronte Iron Man, et le vengeur en armure se prend une déculottée, lui aussi. Voilà, c'est fait. Pratique, non? A vouloir être tatillon, je pourrais ajouter que durant le combat, Nathan Summers  a des flash-back (pardon, des flash-forward, vu que l'action est censé se dérouler dans le futur) qui le mettent en scène avec Hope, la petite messie mutante qu'il protège. Des moments d'intimités brefs et superficiels, censés nous expliquer que son virus techno organique, ce n'est vraiment pas facile à vivre, et donc apitoyer le lecteur. Sionon je pourrais aussi évoquer brièvement l'arrivée du Hulk Rouge en fin de fascicule, d'autant plus que, vous l'aurez compris, ce sera à son tour de se faire botter les fesses au prochain numéro. Bref, X-Sanction n'est vraiment pas un comic-books à mettre entre toutes les mains, et surtout pas entre celles des détracteurs de notre passion commune, qui continuent de croire que ces héros en costumes moulants, ce n'est plus de notre âge. Pour le coup, ils pourraient même avoir raison! Enfin, dernière remarque, sachez qu'il vous faudra entre 4 et 5 minutes, en lisant lentement, pour finir ces quelques pages illustrées par McGuinness. Ne les parcourez pas durant un séjour aux toilettes, vous pourriez avoir l'irrésistible pulsion de les jeter dans la cuvette juste avant de tirer la chasse d'eau.


THE SINESTRO CORPS WAR : La guerre vue par Sinestro

Il est vrai qu'en France, pour des raisons historiques liées au suivi des parutions, et à la pertinence de leur distribution ( Arédit à coté de Lug et de son Strange, a souffert d'un déficit évident à ce niveau ) DC a toujours eu un train de retard par rapport à Marvel. Beaucoup de lecteurs ont donc une certaine réticence avec la Distinguée Concurence. Ils ont toutes les chances d’avoir perdu la récente SINESTRO CORPS WAR qui a enflammé le cosmos DC. La guerre du corps de Sinestro. Qui fait écho (comme un double maléfique) au Corps des Green Lantern, ces « shérifs » de l’espace dotés d’un anneau vert pouvant réaliser leurs désirs, et qui est aussi une formidable arme surpuissante pour faire établir la justice. Parmi ceux-ci, citons bien sur Hal Jordan, Kyle Rayner, John Stewart ou encore Guy Gardner, quatre terriens qui ont tous reçu cet immense privilège et ce lourd fardeau. Dans le camp d’en face, Sinestro ( dépeint sous les traits d'Adolph Hitler, petite moustache cynique à l'appui ) , ancienne lanterne et instructeur de Hal, aujourd’hui suppôt du mal et instigateur de la création d’un corps opposé, celui des « Yellow Lantern », les « jaunes ». Une couleur qui neutralise les pouvoirs des Green Lantern et qui symbolise la peur primordiale, celle que Sinestro veut utiliser pour refaçonner l'univers à son image. Et il n’est pas seul, il s’est diablement bien entouré ! On trouve entre autres l’Anti Monitor, Superboy-Prime, ou encore Parallax. Des pointures dans le genre. Les lecteurs de Dc apprécieront ; pour les autres, sachez que ce sont quelques unes des grandes figures les plus redoutables, et que le conflit va exploser dans toute sa rage et sa cruauté. Nous sommes là proches des grandes sagas cosmiques à la Starlin, le coté « philosophie zen » en moins, et avec plus d’action ( d’ailleurs parfois confuse ) et d’explosions.


 Sinestro pourra t’il s’emparer de notre planète, qui est aussi le centre du multivers sur lequel repose bonne partie de la cosmogonie DC ? Les gardiens de Oa (la planète base des GL) vont-ils devoir autoriser l’impensable pour faire triompher le corps de nos héros (c'est-à-dire leur permettre le recours à la force létale) ? Geoff Johns maitrise bien entendu l’univers DC sur le bout des doigts, et orchestre toute cette bataille avec la dextérité qu’ont les passionnés dans ce qu’ils font, et nous met l’eau à la bouche pour ce qui est des rebondissements successifs ( les anneaux noirs, The blackest night… ). Coté dessins Reis et Van Sciver sont tous les deux, dans leur genre, d’habiles artistes qui offrent un travail de qualité et souvent saisissant et spectaculaire. Dommage que certaines des parties de ce grand crossover (celles publiées dans le titre "Green Lantern corps") sont par contre bâclées par des tâcherons de passage, et ont un scénario parfois taillé à la hache, sans subtilité. Nous avons au final une longue et belle aventure cosmique qui pourra sembler déroutante pour le non initié, mais qui a été définie par Dan Di Dio (grand manitou de chez DC à l'époque) comme la réalisation la plus importante de l’année de sa maison d’édition. On peut y croire à condition d'aimer avoir la tête dans les étoiles, et d'avoir un minimum de bases sur le petit monde des Lanternes Vertes. Les autres peuvent toujours chercher un point d'impact plus light pour pénétrer cet univers dense et en pleine évolution.

La saga a été publiée en 2009 dans les pages de Dc Universe, LE mensuel des séries Dc comics, aujourd'hui défunt, puisque les droits d'édition de Green Lantern et consorts sont tombés dans l'escarcelle de Dargaud, via Urban Comics.

Rating : OOOOO

AVENGERS : La nouvelle revue Panini débarque en kiosque.

Ce mois ci, premier numéro d'une nouvelle revue consacrée aux Vengeurs et à leur grande famille. Après Heroes, Icons et Stars, la dernière née se contente d'un épithète banal, mais efficace : Avengers. Ce qui est drôle, c'est qu'il n'y a pas, à proprement parler, de véritable série "vengeuresse" au menu, pour l'instant. Néammoins, et tout particulièrement au niveau des artistes qui y officient dès ce mois de janvier, il est peu de dire que cette parution est intrigante...

Ainsi, un nouveau titre consacré à Thor ouvre le bal. Il est confié aux mains d'experts puisque ce sont Matt Fraction (Fear Itself) et Olivier Coipel (Thor, justement) qui animent la version Mighty du Dieu de la foudre. Le premier cité ne se départit pas de son style caractéristique, c'est à dire une certaine lenteur, une tentation d'ecrire en vue du Tpb plutôt que pour ménager le suspens mensuel. Dommage. On y découvre Thor occupé à plonger dans les méandres interdimensionels qu'à provoqué la blessure d'Yggdrasil, l'arbre de vie qui régente l'existence d'Asgard. Il va en ramener une sorte de graine, qui ne laisse rien présager de bon, et une etrange blessure qui le préoccupe. Pendant ce temps, le Silver Surfer, toujours à la recherche de source d'energie pour nourrir son maître, le fin gourmet Galactus, fait route vers notre planète. Le titre a du potentiel, et c'est bien sur très bien illustré (Coipel is good. Même si son surfer est un peu trop aplati et moins bien gaulé que celui de Buscema). Mais je reste sur mon idée que les oeuvres de Fraction se lisent sur la distance, qu'elles peuvent même devenir soporifiques si on est trop impatient. Ce n'est tout de même pas encore le cas, mais il va falloir de l'action, et vite, pour qu'on adhère massivement.

Captain America aussi a droit à une nouvelle série. Et c'est signé Brubaker (donc c'est forcément raccord avec ce qu'on connait du personnage) et McNiven (donc c'est forcément joli, et ça l'est, je vous l'assure). Nous sommes à Paris, au cimetière du Père Lachaise, pour l'enterrement de Peggy Carter, la vieille tante de Sharon, petite amie de Cap. Tout irait bien si ce n'est qu'on tire tout à coup sur Nick Fury, et que l'assassin embusqué n'est pas sans rappeller à Steve Rogers des souvenirs qui remontent à sa période de formation, autrement dit la seconde guerre mondiale. L'occasion de retrouver le Baron Zemo, et de rencontrer Code Bravo, qui n'a pas eu de chance : à l'époque il s'était fait souffler sa petite amie sous le nez, par Monsieur Captain America himself, et il ne l'avait pas franchement bien pris... Un épisode classique qui sent le Brubaker a plein nez, mais qui a le mérite de fonctionner et d'être très fluide.



Après une brève histoire de dix pages censée nous remettre en tête les capacités des personnages, la maxi série Children's Crusade démarre vraiment, avec les Young Avengers en tête de file. Plus particulièrement Wiccan et Speed, que l'on soupçonne fortement d'être les jumeaux disparus de la Sorcière Rouge, et donc petit fils de Magneto. Le fils devra t'il porter la croix et la faute de sa mère? Toujours est-il que le jeune sorcier aussi à du mal à maitriser ses nouveaux pouvoirs, et qu'il n'inspire qu'une confiance limitée à ses ainés. Il est normal que les Vengeurs souhaitent en savoir plus, et l'examiner plus en détail. Mais la jeunesse est impétueuse, et rebelle. Heinberg et Cheung sont inspirés pour ce bon début. Ils parviennent à poser les enjeux et rendre chacun des personnages attachants, dans la bonne tradition Marvel. Je me permettrais juste une remarque, qui concerne les rapports intimes entre Wiccan et Hulkling. Si autrefois l'homo sexualité était un tabou dans les comic-books, elle est ici soulignée toutes les deux trois pages, comme s'il fallait nécessairement rappeler que ces deux jeunes héros sont gays, ou mieux encore, comme s'il en fallait faire deux icônes caricaturales, deux étendards à brandir pour cacher le fait que derrière eux, nous ne trouvons quasiment personne d'autre, car le sujet reste bien discret et sous-traité, si on le rapporte aux véritables statistiques de notre société moderne. J'espère et souhaite me tromper.

Qu'à cela ne tienne, ce premier numéro d'Avengers est de bonne facture, et mérite que vous donniez une chance à la revue. Elle est en kiosque, allez-y faire un tour! Et en cadeau bonus Panini dévoile son catalogue pour 2012, de quoi vous inciter à faire des heures suplémentaires, ou aller demander un prêt à votre banque !

Rating : OOOOO





LE TPB ULTIME POUR LES INCONDITIONNELS DU REBOOT DC

Les Omnibus, et autres pavés gargantuesques du genre, sont vraiment beaux et recherchés, mais souffrent d'un défaut que je déplore : ils sont peu maniables, et nécessitent un entrainement de culturiste si vous comptez les garder à bout de bras pour un long moment de lecture. Cette petite remarque humoristique et guère méchante pour dire que DC Comics propose à tous ceux que le récent reboot a mis en ébullition un objet de collection pour marquer le coup, que les fans hardcore vont bien sur tenter de se procurer au plus vite, malgrè un prix assez déraisonnable : plus de 120 euros ! THE NEW 52 est le paperback ultime, puisqu'il compile les 52 titres sortis en septembre dernier, 52 nouveaux départs, en grande partie de qualité, pour un bon nombre prochainement adapté d'une manière ou d'une autre en Vf par la nouvelle étiquette Dargaud, Urban Comics. C'est un évenement incontestable, un pari fou et audacieux, qui a permis à la maison d'édition américaine de truster les meilleures ventes et les honneurs durant les trois premiers mois d'exercice. Le tremblement de terre commence légèrement à s'estomper aux States, mais les faits sont là : artistiquement (Animal Man, Aquaman, Supergirl) certins titres ont été dépoussiérés et dopés. D'autres ont bénéficié de la signature de grands noms pour exploser les ventes, comme il était attendu (La JLA de Jim Lee, Batman de Finch). Peu de fausses notes, mis à part peut être des séries incolores ou abordées sous un angle absurde ou inconvenant, comme dans le cas de Green Arrow, le pire que j'ai eu le malheur de lire. En tous les cas, la compilation ultime est là et bien là. A vous de voir si elle vaut l'achat. Pour ma part, je pense que oui, si vous êtes vraiment un inconditionnel de Dc, un de ces fans qui depuis des années trépignent en lisant les aventures de Superman et consorts. Autrement, je vous recommande d'attendre sagement les premiers hardcover qui sortiront au printemps 2012, ou les éditions françaises, dans quelques mois, si vous ne lisez pas la VO. Au passage, Urban semble décidé à faire l'impasse sur l'Animal Man de Jeff Lemire, ce qui mériterait qu'on leur reprenne les droits dans la foulée, si cela se confirmer. Je crois au bons sens et à la passion de ceux qui doivent prendre ce genre de décision, et suis certain qu'à la rentrée septembre un bel album en librairie viendra faire taire mes craintes injustifiées.

100% MARVEL : DEADPOOL PULP

Comme vous le savez peut être, la collection "Noir" de Marvel est mise au repos, probablement définitif. Il n'empêche, pour finir en beauté et légérement en décalage, voici venir Deadpool Pulp. Ce qui est assez drôle, car ce récit a probablement plus du noir classique que du pulp véritable, mais allez comprendre, il en est ainsi. Question d'époque historique, assurément. On y découvre une nouvelle version alternative du mercenaire Wade Wilson, qui a perdu la boule après avoir été torturé horriblement par les japonais, durant la seconde guerre mondiale. Du coup, il est devenu cinglé, mais aussi extrêmement dangereux; et faire appel à lui, pour les besoins de la nation, n'est pas une mince affaire. Un tel chien fou peut être encore plus compliqué à gérer que la menace elle même! Au menu, une mallette contenant un arsenal nucléaire, qui peut être activée à travers des codes, que deux autres personnes, outre le président lui même, connaissent. Et une voleuse, ayant appartenu à la C.I.A, et qui a tout l'air d'être implacable et redoutable dans les corps à corps. Du coup, les huiles des services secrets, F.B.I et C.IA réunis, n'ont plus le choix. Pour convaincre Edgar Hoover de lancer Wade dans la mêlée, il ne faut pas moins que le colonel Stryfe et Cable autour de la table. Des noms qui vous disent quelque chose, je suppose...

J'ai plutôt apprécié cette version rétro de Deadpool. Le récit de Benson est bien agencé, et parvient à rendre assez crédible des éléments qui pris séparément ne le sont pas forcément. Le travail du dessinateur, est également à louer. Laurence Campbell s'en sort avec les honneurs, en dépit d'un petit manque de plasticité des figures, qui semblent par endroits un peu trop dégingandées. Nous navigons dans l'obscurité et l'expressionisme, l'ambiance est très bien retranscrite. Le Wade Pulp est avant tout une sorte de ninja armé de katanas, et son humour, son ironie, sont tout de même plus canalisées, moins vulgaires et pop-culture que celui que nous connaissons, comme étant d'ailleurs le fruit de son temps. Succès assez incroyable que ce personnage, qui avec quelques blagues méchamment foireuses, des éléments évoquant la méta bande-dessinée (ce qui a déjà été fait mille fois auparavant; dans le genre drôlatique allez donc lire la Miss Hulk de Byrne) et une dose de provocation (ou ce qu'il en reste, tant aujourd'hui certains mots, certaines scènes gore, semblent galvaudés) a atteint une popularité semblable à celle de Wolverine dans les années 90, quand le griffu canadien n'avait pas encore été exploité jusqu'à l'os et que chacune de ses apparitions était synonime de jackpot potentiel. Il n'est pas dit que cet album s'adresse à la cohorte habituelle des fans, il sera peut être plus à recommander à ceux qui avaient pris plaisir aux parutions précédentes, de l'univers Noir. Une certitude, il figurera sans problèmes parmi les réussites de la collection, et mérite que vous y jetiez un regard.

Rating : OOOOO

MARVEL TOP 4 : DARK SON Encore un fils pour Hulk

Ma chronique du dernier numéro en date de Marvel Top (le 4, de décembre) sera concise. Je ne m'étendrais pas trop sur cette parution, pour un motif simple : je refuse de perdre trop de temps à m'occuper de cette ineptie. En gros, et en vrac, on retrouve d'entrée Bruce Banner et toute sa famille traitée aux rayons gamma, en plein pic-nic floridien. Oui, dans le petit monde de Hulk, tout le monde a des pouvoirs, tout le monde peut se transformer en une créature surpuissante qui grogne en sous-vêtements déchirés. Même Rick Jones est devenu A-Bomb, même la fragile Betty Ross est devenue une sauvage Red She-Hulk. Des "Hulks" à toutes les sauces, pour toutes les tailles. Mais attention voilà qu'une menace approche de la Terre. Le fils de Hulk! Non, pas Skaar, déjà présent dans les premières planches, non, l'autre, un certain Hiro-Kala, fruit du géant vert et de la belle Caera, jumeau de Skaar. Pour le fond sonore, vous pouvez disposer le générique des Feux de l'Amour, ça y ressemble, dans une version bourin-cosmique. Du coup, Bruce Banner (Hulk quoi) va devoir se bouger les fesses pour sauver le monde et son rejeton. Pourquoi? On s'en fiche. Comment? Ce n'est même pas intéressant. Tout le monde se bat avec tout le monde, c'est bien ça le principal. Greg Pack est vraiment une énigme : comment a t'il pu réaliser ce tour de force, d'ecrire des histoires telles qu'à coté le Rulk de Jeph Loeb semble digne du Eisner Award? Cotés dessins, différents artistes se relaient. Tom Raney fait toujours partie de ceux que j'apprécie le plus (pourquoi est-il venu se fourvoyer ici?) mais il y en a d'autres qui semblent avoir un peu moins de talent (Barry Kitson)

Au fond, pourquoi je suis aussi caustique, aussi critique? Certainement pas à cause de Panini, qui n'a pas le choix, et se doit de présenter ces épisodes 612 à 617 de Incredible Hulks, sous peine de se mettre à dos les complétistes et les aficionados du personnage. D'ailleurs on sent l'embarras pour placer au bon endroit la suite de la série, qui va devoir jongler entre un Marvel Monster et Marvel Universe. Au contraire, Panini offre un ratio pages/prix absolument excellent! C'est en amont que le bât blesse. Si j'avais été plutôt conquis par la saga Planet Hulk et les aventures du géant vert sur une planète inconnue, je suis totalement effaré par la suite donnée à cette tentative audacieuse. Plutôt que d'en faire une parenthèse agréable, source idéal pour un épilogue bien forcé (World War Hulk), ce fut là le pretexte à une extrême confusion des genres, une démultiplication des avatars dopés aux rayons Gamma. Le Hulk rouge de Loeb jouait sa partition avec une indigence totale, le scénario tenait sur une feuille de papier à cigarette. Puis ce fut l'inflation, des versions féminines, des monstres gentils et des fils cachés, bref, toute une famille sans queue ni tête, un fourre-tout sans saveur, un chaos continu qui empirait de mois en mois. Alors sentait-on le besoin d'ajouter Hiro-Kala à ce marasme ambiant? Certainement pas, c'est redondant et totalement absurde. Où est le Bruce Banner solitaire, en proie aux affres existentiels, pourchassé, psychologiquement atteint, mais animé par une grande force d'âme qui le pousse à assumer sa condition de héros traqué, et tragique? Aujourd'hui les titres consacrés à Hulk ressemblent furieusement à un mauvais soap-opera diffusé sur Mtv, la mise en scène sans vergogne d'une famille bancale où se succèdent les événements les plus idiots, qui donnent l'impression d'une improvisation continue, et d'un cruel manque de vision sur le long terme. Relisez le premier et long run de Peter David après ce Marvel Top, juste histoire de bien stériliser votre cerveau, pour garder le moins de traces possibles (ce ne sera pas bien dur, cela dit...)

Rating : OOOOO

SPIDER-MAN FEAR ITSELF : Peter Parker n'a peur de rien. Ou presque.

Place aujourd'hui à la mini série Spider-Man:Fear Itself, dont le premier des trois volets vient d'être publié dans le numéro de janvier de la revue Panini du tisseur de toile (déjà abordée ici). La ville de New-York est en proie à une vague de peur sans précédent. Les habitants paniquent, perdent la boussole, se comportent comme des lâches, des animaux effrayés, et parfois résistent héroïquement. C'est ainsi qu'on peut suivre les destins croisés d'une femme enceinte sur le point d'acoucher, d'un homme criblé de dettes qui craint de perdre son logement, d'un chef d'entreprise sur la sellette (il a truqué les comptes de sa boîte), ou encore d'un chauffeur de taxi d'origine iranienne, que la foule compte bien lyncher. Au milieu de tous ces fils qui s'entrecroisent, Spidey, qui fidèle à son habitude joue à sauver des vies, à pacifier les rapports entre les habitants effrayés, et affronte lui aussi des terreurs les plus profondes. Il est terriblement inquiet pour sa tante, dont il n'a pas de nouvelles, croise brièvement Vermin et sa cohorte de rats (et ce n'est jamais une bonne nouvelle) avant de carrément aller au charbon, en tentant de sauver un hôpital de la folie destructrice de Benjamin Grim, alias la Chose, transformé en un des terribles Worthy, depuis la chute d'un marteau enchanté sur Yancy Street.


Peter Parker n'a pas vraiment le temps de souffler, et nous non plus. Assez décousue en apparence, ce tie-in fonctionne pourtant très bien. Tout d'abord, l'agitation, le désespoir d'un Spider-Man qui ne sait plus où donner de la tête, finit par être convaincant et touchant, quand on le voit impuissant, tentant comme à son habitude de jouer au boy-scout dans une ville où tout lui echappe et semble vouloir lui résister. Et puis les illustrations de McKone sont aussi agréables à regarder. On trouve une fluidité notable, une simplicité bienvenue, une volonté de dessiner clairement, sans vouloir faire de l'esbrouffe. Yost a effectué un bon travail dans la manière de préparer le récit, de l'articuluer en variant les points de vue, et a su éviter la baisse de régime, de tension, entre une sortie et l'autre. Trois épisodes seulement, dira t'on, car à ce rythme, on en aurait bien repris pour un mois ou deux. Enfin un tie-in bien dosé, qui apporte indéniablement quelque chose à la saga qu'il accompagne.

Rating : OOOOO

JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...