100% MARVEL : DEADPOOL 1
(Wade Wilson's War 1-5 - Duane Swiercynski / Jason Pearson)
Quelques semaines seulement après le dernier Marvel Icons HS qui le voyait grand protagoniste aux cotés du Punisher, Deadpool est déjà de retour chez Panini, pour un premier album dans la collection 100% Marvel : Il faut sauver le soldat Wilson. Il s'agit de la version française d'une mini série de 2010, Wade Wilson's war, qui nous promet de lever le voile sur certains mystères du passé du personnage.
D'emblée, nous retrouvons Wade Wilson devant le Sénat américain. Il est sommé de répondre à certaines questions sur ses activités passées (dont un récent carnage au Mexique contre un puissant cartel de la drogue), mais aussi de montrer son véritable visage, que nous savons horriblement défiguré, et donc perpétuellement protégé sous un masque. Le récit de Wade est comme de coutume assez décousu, truffé d'humour pas très fin, et à prendre au second, voire troisième degré. Il a toutefois un intérêt indéniable, celui de nous présenter le groupe de mercenaires avec lequel il a participé à bien des missions ultra secrètes pour le compte du gouvernement de son pays. Un groupe si secret au point qu'il n'ait pas de nom (juste le Team X), ni de référent concret au plus haut niveau. Un groupe qui comprend de belles pointures puisque nous y trouvons, outre le mercenaire mutant héros de cet album, la jolie soviétique Sablinova, alias Silver Sable, le tireur d'élite cinglé Bullseye (Lexter Pondexter), et Neena Thurman alias Domino (croisée récemment sur les pages de Sexe + Violence). Les missions sont clairement teintées rouge sang : on y voit même Pondexter tenter d'éteindre un début d'incendie avec l'hémoglobine dégoulinante d'une tête qu'il vient de trancher. Bref, de l'action pure et dure qui ne fait pas dans la dentelle. N'oublions pas tout de même l'humour, nous parlons de Deadpool, au fait. Ainsi, sommé de se montrer sous son vrai visage, celui ci accepte d'enlever sa cagoule pour dévoiler les traits de ... Mickael Jackson, le nez tronqué au milieu de la face. Là commence , pour se justifier, la narration du récit fondateur du personnage : comment il est devenu ce qu'il est, à savoir un mutant doté d'un facteur auto guérissant à faire pâlir Wolverine, mais aussi dont le corps est totalement ravagé après avoir contracté un cancer du cerveau inopérable et subi une cure particulière, qui lui a sauvé la vie, tout en la modifiant à tout jamais.
Bref, une classique histoire d'opération/transformation aux mains d'un gouvernement qui complote et crée ses propres super soldats à l'insu de tous. Nous assistons ainsi à tout le processus qui a permis à Deadpool de se transformer en une arme formidable, sur deux modalités différentes : ce que le mutant veut bien raconter au jury (une résistance stoïque à la douleur) et la réalité (un Wade paniqué et hurlant, un peu ridicule dans son slip Spidey, sur la table d'opérations). A l'écouter, un incendie s'est ensuite propagé dans l'hôpital secret et il a du intervenir pour sauver le personnel militaire, y testant ainsi des nouveaux dons mais y perdant son apparence humaine. Son cerveau reconditionné considérant que son aspect carbonisé et en lambeaux est l'apparence de base de sa personne, Deadpool est donc condamné à vivre avec cette tare pour le restant de ses jours. Tout cela est acceptable uniquement si on considère que cette mini série en 5 parties a été publié sous l'étiquette "Marvel Knights" et qu'elle ne s'embarasse pas forcément d'un respect scrupuleux de la continuity. D'un autre coté, le fait que Deadpool abatte fréquemment le "quatrième mur" et crée de la sorte une mise en abîme du médium comic-book rend l'ensemble de l'histoire encore moins sérieuse, comme une sorte de clin d'oeil continu aux nombreux lecteurs qui ont élu le "merc with a mouth" au rang de personnage fétiche. On le voit même, à un certain moment, et alors qu'il est à l'hôpital entre deux missions, étaler une série de comics que vous possédez peut être dans votre collection. Duane Swiercynski use de cette méthode pour atténuer le coté gore des scènes d'actions, que Jason Pearson réussit à rendre percutantes et dynamiques. Son talon d'achille, par contre, ce sont les expressions des personnages, principalement lorsqu'ils ne sont pas montrés au premier plan. Comme si le fait d'être mis en retrait impliquait la fatalité d'être baclé. Il vous faudra aller au bout de ce 100% Marvel pour démêler le vrai du faux (et encore...) et comprendre vraiment quels sont les plans de Deadpool et de sa fine équipe. Et vous y parviendrez probablement assez facilement car il s'agit d'une lecture plaisante, bien que se complaisant par moments dans une trop grande facilité, une absence de prise de risques. Pour ceux qui seront conquis, ce sera un apéritif, avant que Panini ne lance sa nouvelle revue, un 48 pages entièrement consacré à Deadpool, dont le premier numéro est attendu pour mars. Pour les allérgiques au personnage, ce sera une dépense totalement superflue.
Rating : OOOOO
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