GREEN HORNET : Le frelon vert de Kevin Smith



GREEN HORNET Vol.1

(Kevin Smith / Jonathan Lau - Panini comics)

Ces temps derniers, les comics se mettent au vert. A l'annonce de cette couleur, les lecteurs pensent tout de suite à des lanternes, des bouffons, ou encore aux rayons gamma. Cet hiver c'est vers un insecte, le frelon, qu'il va falloir porter nos regards. Sortie cette semaine du tome 1 des aventures de GREEN HORNET, en même temps que le film du même nom. Un plan marketing rudement bien ficelé.

Britt Reid Sr dirige le plus grand quotidien de Century City. C'est un homme très influent et engagé, qui oeuvre d'ailleurs pour la réelection du maire de la ville, un certain Frank Scanlon. Désormais veuf, les rapports qu'il entretient avec son fils, Britt Jr, ne sont pas exceptionnels. Le fiston fait souvent des siennes, au point de faire la une du journal les fesses à l'air. Il faut dire qu'il ignore tout du passé glorieux de son paternel. Celui ci a en effet nettoyé la ville des cartels du crime, sous l'identité du Green Hornet : une sorte de justicier avec feutre et pardessus, qui opère dans l'anonymat et avec le pretexte de mettre les mains lui aussi sur les activités illégales de ceux qu'il combat. Un beau soir, alors qu'une collecte de fonds est organisée dans la résidence des Reid, surgit un individu masqué dont les armes évoquent furieusement l'ancien Frelon, depuis à la retraite. Si ce n'est qu'il est tout de noir vêtu, d'où son pseudonyme de Black Hornet. Dans le feu de l'action, Britt Senior est tué par balles et l'assassin est mis en fuite par l'arrivée inopinée d'une splendide asiatique qui semble maitriser les arts martiaux à la perfection. Britt Junior décide alors de traîner dans les bas-fonds de Century City pour en apprendre d'avantage sur le Green Hornet, dans un esprit de vengeance. A nouveau c'est un asiatique qui intervient pour le tirer d'un fort mauvais pas, dans un bar miteux, avant de lui révéler une vérité ignorée : la double identité du géniteur, de la bouche même de celui qui fut son "aide de camp", son chauffeur, son bras droit, le fidèle et redoutable Kato, le side-kick le plus classieux et dévoué de l'histoire de la lutte contre la criminalité!


Kevin Smith est à la baguette de cette série qui relance définitivement le personnage du Frelon Vert, pour les nouvelles générations. Celui ci est né à la fin des années 60 sous forme d'un feuilleton américain à succès, qui permet à Bruce Lee de décrocher son premier vrai rôle aux States (Kato, bien entendu). Alors que le film sort ce mercredi sur les ecrans (en 3D, gadget pour gogos puisqu'il n'a pas été tourné véritablement avec cette technologie, par le français Michel Gondry), Panini a l'habile idée de glisser sur le marché cet album qui regroupe les épisodes 1 à 5 de la série du justicier vert. Smith ne se dément pas, c'est à dire qu'il signe une histoire très agréable et en phase avec les attentes de son public. Le grand avantage de cet album, c'est d'être à la portée de tous, même de ceux qui ont découvert l'existence du frelon vert trente secondes avant de passer en caisse, et qui ne savent rien des Reid, père ou fils. En quelques planches, tout d'abord avec un retour sur les activités héroïques du paternel (qui baignent dans un climat assez proche du Batman, où le vert se serait substitué aux teintes sombres de la chauve souris) et ensuite avec la quête de vérité du fils (truffée d'humour cool à la Kevin Smith, justement), on se retrouve propulsée de plein pied dans une intrigue certes classique (ce n'est pas le premier héritage super héroïque de l'histoire du comic-book, ni le premier justicier masqué flanqué d'un side-kick et de multiples gadgets, dont une voiture tunée au possible, option lutte contre le crime) mais diablement sympathique à lire. Jonathan Lau n'est pas en reste aux dessins : poses ultra dynamiques et lysergiques, encrage soigné, il fait de son mieux pour nous en mettre plein les mirettes. Voire même, un peu trop de rodomontades techniques. Dynamite a de suite flairé la bonne affaire, en offrant pour chaque épisode une collection inépuisable de variant covers, distribuées selon une logique statistique, tel qu'expliqué au dos de celles ci dans les versions originales. Et les artistes choisis ne sont pas des débutants, à commencer par J.Scott Campbell qui n'a pas son pareil pour rendre une illustration so sexy. Green Hornet est assurément une sortie recommandée pour tous ceux qui souhaitent passer l'hiver avec un comic-book pétillant et décomplexé, sans pour autant devoir se taper les cours du soir pour réviser la continuity marvelienne. Il me reste à aller voir le film, qui du coup va devoir résister à mes nouvelles attentes et exigences, nées de cette lecture agréable.

Rating : OOOOO




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