Comme vous le savez, dans l'univers Marvel, les super-héros qui tombent au combat ne restent morts guère longtemps. Très vite on les revoit gambader en pleine forme, comme s'il s'agissait juste d'une mauvaise maladie qui se soigne très bien, avec quelques antibiotiques. Alors les new-yorkais ne devraient finalement pas trop s'émerveiller du retour d'un père de famille qu'on disait condamné et rongé par la maladie, puis régulièrement décédé et enterré. Depuis, c'est le mutisme, et le refus de parler à la presse qui caractérise ce miraculé bien discret. Dans ce numéro 1.1 commence donc une série dans la série, écrite par Jose Molina. On est un peu surpris par ce qu'on lit, et la façon dont évolue l'action, car depuis le lancement de l'opération All-New All-Different, la vie de Peter Parker a véritablement évolué. A la tête d'un conglomérat international, le jeune homme a un emploi du temps ultra chargé, et de nouvelles obligations qui ne devraient pas lui permettre de virevolter tranquillement en ville, plus encore de s'intéresser de près à ce genre de cas absurde, qui ne requiert par ailleurs aucune urgence immédiate. Le mystère s'épaissit lorsque Parker enquête sur les soins reçus par l'ancien malade en phase terminale, ce qui le mène à rencontrer le groupe des Santerians. Nous parlons là d'une formation apparue sur les pages de la mini série Daredevil:Father, de Joe Quesada. Il s'agit à la base d'un groupe de super-héros latinos, emmenés par un certain Nestor Rodriguez, et qui pratiquent une religion étrange à la croisée des chemins du catholicisme et d'une forme d'animisme africain. Ils opèrent à New-York et patrouillent particulièrement dans le quartier porto-ricain de la ville, qui est de la sorte sous leur protection effective. Cette histoire est dessinée par Simone Bianchi, qui reste un artiste hautement spectaculaire, et raffiné, dès lors qu'il s'agit de mettre en place des anatomies confondantes de travail et de méticulosité. Mais ses planches ont parfois une tentation à la surcharge, et la mise en couleurs un peu étrange (criarde?) notamment sur le costume new-look du tisseur de toile produit un effet final que je qualifierai de décevant, quand on voit ce qu'il est capable d'offrir par ailleurs. J'ai beaucoup plus apprécié les preview en noir et blanc où son trait d'orfèvre est bien mieux mis en valeur. Son soin du détail finit par être parfois trop évident pour des comics grand public comme celui-ci, et cela se fait au détriment du dynamisme et de la lisibilité des planches incriminées. Bien sur, Amazing Spider-Man #1.1 est une parution qui devrait parler aux amateurs de jolis dessins, mais la trame convenue et le manque d'ambition (pour le moment, avec ce premier numéro) n'en font pas un incontournable de ce début d'année. On attend de voir la suite, pour savoir s'il se cache derrière quelque chose de novateur et fort, ou s'il s'agit simplement d'une récréation arachnéenne sans grosses conséquences.
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