Cinécomics : CAPTAIN AMERICA THE FIRST AVENGER

Le film consacré à Captain America commence comme une version moderne d'Amicalment Votre, à la sauce Marvel. On y découvre le destin en parallèle de deux hommes que tout oppose, y compris le background idéologique qui les ont vu grandir. Tout d'abord, le maléfique Johann Shmidt, patronyme civil du Crâne Rouge, qui s'empare d'un objet de pouvoir quasi illimité : le cube cosmique. Ce cube lui permet d'accéder à des énergies illimitées, qu'il compte transformer en armes de guerre et de destruction de masse. Il travail en collaboration avec des savants fous comme le docteur Arnim Zola, au sein d'une armée nazi parallèle du nom d'Hydra (dans le film, le poing levé remplace habilement le bras tendu). En face, Steve Rogers est un jeune américain malingre et idéaliste, qui regorge de courage et d'esprit patriotique. Il rêve de participer à l'effort de guerre et de partir au front avec ses pairs, sauf que sa constitution physique très fragile fait qu'il est systématiquement recalé à chacune des ses tentatives d'enrôlement volontaire. Il se fait même régulièrement rosser dans de sombres ruelles, et ne doit son salut qu'aux muscles de son meilleur ami, Bucky Barnes, qui n'est donc pas son side-kick juvénile comme dans notre chère bd. Jusqu'au jour où il fait la connaissance du professeur Erskin, savant allemand transfuge en amérique, qui lui propose de se soumettre à une expérience révolutionnaire et ultra dangereuse. On retrouve -clin d'oeil sympathique- le père de Tony Stark en tant qu'associé sur ce projet "super soldat", qui transforme donc un gringalet volontaire en un surhomme extraordinaire, qui va faire pencher le conflit mondial en faveur des forces du bien. Et il fallait bien cela pour contrer les plans du Crâne, première tentative d'Erskin pour créer le soldat ultime, et qui est devenu fou et encore plus diabolique suite cette demie réussite. Une lutte manichéenne à grand spectacle, qui va enflammer toute la seconde partie du film, riche en explosions, combats, effets spéciaux. Du grand spectacle Marvel. 



Quelques largesses avec le comic-book que nous connaissons, donc. Mais avec une qualité indéniable : tout s'enchaîne fort logiquement et trouve un sens dans ce film. Surtout le Crâne à la tête de l'Hydra, organisation terroriste nazie, qui parvient de la sorte à gagner sa place au soleil dans la mythologie filmique Marvel, qui plus que jamais ressemble à une seconde version Ultimate des aventures que nous lisons depuis des décennies. L'action est donc fort présente, dans la seconde partie, mais parfois invraissemblable et tirée par les cheveux. Quand Steve Rogers fait des acrobaties en avion de chasse avant d'aller s'enchâsser dans la vaisseau amiral de son archi ennemi à vitesse supersonique, on reste quand même dubitatif. Chris Evans est assez crédible dans son costume de vengeur étoilé, plus à l'aise que dans FF où il avait avant tout un rôle d'amuseur public prompt à s'enflammer. Ici, on frise même l'excellence lorsque le film nous présente un super soldat unique, donc quasiment inutilisable pour l'armée qui rêvait de troupes nombreuses, et qui décide donc d'employer sa créature dans une fonction représentative. Captain America devient alors un guignol publicitaire qui est censé remonter le moral des troupes dans des spectacles de cabaret patriotique, et on ne peut s'empêcher de sourire franchement dans ces scènes caustiques particulièrement bienvenues. Disons le tout net, ce film est enlevé, sans vrai temps mort, il nous offre une vraie vision cohérente du "first avenger" et en réécrit intelligemment les origines, au profit du public néophyte. Ne manquez pas la scène finale du film, autre pièce du puzzle portant au grand crossover cinématographique (Avengers), avec l'arrivée du personnage à notre époque. Car tout le reste du long métrage est consacré à la seconde guerre mondiale, costumes et atmosphère de l'époque compris. Notre conseil final? Allez-y, sans hésitation. Une bonne adaptation d'un comic-book à l'écran, pour petits et grands, lecteurs ou pas. 


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