SPIDER-GEDDON #2 : SPIDER-MEN ASSEMBLED!

Sérieusement, quand on connaît le coefficient de difficulté d'un combat contre Morlun, ou quand on relit le récent Spider-Verse, on comprend combien le fait de savoir que les Héritiers sont libres à nouveau est une belle épine dans le pied pour tous les Spider-Men possibles et à venir. 
Si l'ami Octopus est toujours aussi hautain et imbu de lui-même, il est pourtant à la base du retour de cette famille de vampires, et nous comptons déjà deux victimes illustres, alors que nous abordons seulement le numéro 2. En gros, il s'agit pour l'instant de s'échapper, ne pas y laisser trop de plumes. Pour cela, il faudra bien faire un petit sacrifice fort utile par la suite. C'est définitivement Otto qui mène la danse, et d'ailleurs Peter Parker n'est toujours pas concerné dans le titre phare (encore que Morlun soit parti lui donner la chasse pour le manger), ce qui prouve bien que c'est lui qui va être le personnage autour duquel va s'articuler ce Spider Geddon. Assez curieusement, je trouve que ce second rendez-vous est un peu plus plat et lent, rapport à ce que nous aurions pu attendre. Les deux camps en sont encore dans la phase du rodage : les Spider-Men cherchent à recruter, afin d'avoir une plus grosse force de frappe à opposer, les héritiers eux ne sont pas encore au top de leur potentiel, et ils vont devoir s'arranger pour fabriquer plus de clones, et réunir toute la petite famille, y compris le père, qui est pour l'instant la clé de voûte manquante. 
Christos Gage fait de son mieux pour livrer quelque chose de passionnant, mais il faut être honnête, nous sommes pour le moment un ton en dessous, largement, de ce qui s'était passé durant le Spider-Verse. Les dessins par contre, sont vraiment de belle facture; Jorge Molina livre une prestation remarquable, même si plusieurs encreurs se relaient à son chevet, et cela peut avoir une légère incidence sur le travail fini. Mention assez bien donc, mais nous sommes encore loin d'exploiter tout le potentiel de la chose. On en veut plus dans le 3 ème épisode.


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MARVEL DELUXE : DOOMWAR (LA GUERRE DE FATALIS)

J'en ai vu certains un peu perplexe, à l'annonce de la sortie, début novembre, de Doomwar en Marvel Deluxe. Il est clair que cette mini série a quitté l'orbite des souvenirs de plus d'un lecteur. Comme on est du genre sympas (en général) on vous rafraîchit la mémoire, avant de décider si ça vaut un achat, ou pas.

Rien de va plus au Wakanda, royaume africain fictif, qui doit son immense fortune à sa haute technologie, et surtout à ses mines de vibranium, un métal précieux et fort utile pour l'armement et l'industrie lourde. La Panthère Noire, qui en était le souverain jusque là, a été défait et grièvement blessé par Fatalis, et même s'il s'est depuis remis de cet assaut, son pays est plongé dans le marasme. Sa soeur, Shuri, a assuré la régence et a endossé à son tour le costume de la Panthère. Mais n'a pu empêcher un coup d'état fomenté par la faction des rebelles intégristes Desturi. Ces derniers ont capturé puis sommairement condamné à mort Tornade, l'épouse de T'challa, qui a décidé de demander de l'aide aux X-men, le groupe de mutants auquel appartient toujours Ororo. Mais c'est encore et toujours Fatalis qui est à la source du conflit : c'est lui qui manipule tout le monde, y compris les Desturi, pour mettre enfin la main sur toute la réserve de vibranium rafiné que contient la chambre forte du palais royal. La Panthère a beau avoir prévu un système de sécurité des plus complexes et sophistiqués, le souverain de Latvérie a plus d'un tour dans son sac, et ses motivations, bien qu'entâchées de méthodes expéditives et meurtrières, semblent même louables sur le fond. Il n'aspire qu'à la paix universelle et la fin de tous les conflits sur Terre. Une Terre à sa botte, cela va de soi. 

Jonathan Mabery est un scénariste qui me semble des plus prometteurs. Ceci étant dit, l'arrêt du titre "Black Panther" avait fini, à un moment donné, par lui couper l'herbe sous le pied. Fort heureusement, ses projets pour le personnage n'ont pas été jeté aux orties, et Marvel lui a donné le feu vert pour cette mini série en 6 parties, cette "Doomwar", ou guerre de Fatalis en VF, qui réunit dans un même effort le Wakanda et ses héros, les X-men, les Quatre Fantastiques, et bien sur Victor Von Doom. Scot Eaton est plutôt rassurant aux dessins, bien loin de ses débuts brouillons et caricaturaux, tels que je me les remémore sur Silver Surfer, dans les années 90. L'ambiance est à la géo politique mâtinée d'ésotérisme, pour un conflit aussi bref que nerveux. Dans les deux derniers épisodes, Deadpool est aussi de la partie. A l'instar de Wolverine, Wade Wilson est omniprésent et pointe le bout de son facteur auto guérissant dans n'importe quel titre, pourvu qu'il contribue à le faire vendre. Ici il participe au contraste saisissant, entre son humour décalé et sa verve insouciante, et la froideur machiavélique d'un Fatalis qui aime s'entendre parler. Seul petit point négatif : lorsque Fatalis accède au contrôle complet de toutes les créations basées sur le vibranium de la planète, nous aurions souhaiter en savoir plus, voire même constater certaines répercussions dans d'autres titres Marvel. Mais sans pour autant tomber dans un énième crossover qui n'en finit pas, pour ne pas dire grand chose au final. Probablement est-ce donc mieux ainsi, que Maberry ait pu développer seul sa saga, pour la conclure selon ses plans initiaux, sans la diluer dans d'insipides tie-in. Sans être indispensable, voici tout de même un récit qui mériterait donc d'être relu, ou redécouvert.


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THE WALKING DEAD TOME 30 : NOUVEL ORDRE MONDIAL!

Il convient d'être honnête; les derniers volumes publiés de The Walking Dead sont loin de faire partie des meilleurs. Difficile de maintenir l'attention et la tension, quand on approche du cap des 175 épisodes. Fort heureusement, voici venir le volume 30 de la version française, qui permet de donner un nouveau souffle à toute la série. Pour une fois, nous abandonnons les sempiternelles attaques de zombies ou les luttes fratricides entre communautés, pour découvrir le sort réservé à un long voyage, entrepris par Michonne, Eugène, et les leurs. S'ils ont quitté leur refuge et sa relative paix, c'est parce qu'Eugène à conversé par radio avec une certaine Stéphanie, qui leur a révélé l'existence d'une micro-société en sûreté, prête à les accueillir. 50000 personnes qui sont parvenues à échapper au désastre, et tentent de rebâtir un monde nouveau, tout en reproduisant peu ou prou les castes sociales, les tares et les exigences de la société qui s'est effondrée.

C'est tout cela qui fait l'intérêt de ce volume 30, l'aspect sociologique et politique. Si l'arrivée dans la grande communauté est problématique, car soumise à un interrogatoire et une suspicion fort naturels et compréhensibles, une fois à l'intérieur, nos héros habitués à une certaine liberté et sauvagerie dans leur manière de faire, doivent composer avec un ordre social nouvellement établi, qui finalement se rapproche de l'ancien. Or les conventions ont été plus ou moins balayées par les zombies, les différences entre pauvres et riches par exemple, et revoir tout ceci s'afficher à nouveau n'est pas sans créer des tensions.



Car oui survivre est une chose, mais pour tendre vers quoi, pour pouvoir par la suite reconstruire, avec ceux qui seront encore là, et si c'est le cas... n'est-il pas nécessaire que l'anarchie, le chacun pour soi, cèdent à nouveau le pas à une construction sociale plus complexe, où il faut concéder un peu de sa liberté personnelle pour le grand bien collectif? Reculer pour quoi? Jusqu'où aller, quoi accepter, c'est bien le problème que pose Kirkman, dans ce qui constitue le cycle d'épisodes le plus réussi depuis longtemps. De plus une grande surprise attend un des personnages majeurs de la série. Un moment fort en émotions sur lesquelles nous préférons survoler afin de ne pas vous lâcher la surprise.
Rien de neuf dans l'efficacité du story telling de Charlie Adlard, qui vise à l'essentiel, et reste secondé par Stefano Gaudiano. Les ambiances restent presque ascétiques, mais ne perdent rien en punch, quand il le faut.
Oui, trente tomes, et toujours des choses à dire. Et si les trous d'air étaient passés, et The Walking Dead reprenait son long et stupéfiant vol de croisière? 


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OLD LADY HARLEY #1 : DROLE DE FUTUR POUR HARLEY QUINN

Les aventures de nos héros favoris, projetés dans un futur hypothétique souvent assez glauque, nous y sommes habitués, depuis le Dark Knight Returns de Frank Miller. Entres autres publications, rappelons Old Man Logan, puis Hawkeye, ou Spider-Man The Reign. Ici, c'est au tour de Harley Quinn, et cette mini série en cinq épisodes trouve sa source dans ce que vous avez peut-être déjà lu, sur les pages du #42 de la série régulière targuée Rebirth.
Et ça commence très bien, avec une introduction fort réussie, qui permet de comprendre l'état délabré du monde, à travers de sympathiques petites fenêtres journalistiques. Par exemple, il y a des zombies qui infestent le Canada et Power Girl est la présidente des Etats-Unis, alors que la Legion of Doom a envahi puis rebaptisé le Mexique (devenue le Lexico).
Harley, de son coté, a quelque peu "grandi" sans pour être autant devenue une vieille mégère. Elle fait équipe avec Red Tool, le Deadpool parodique qui traîne parfois avec elle. Ensemble, ils entament une sorte de road trip assez baroque, où ils rencontrent des ennemis improbables, dans un climat qui n'est pas sans rappeler, et de façon caustique et détournée, l'atmosphère originelle du Vieux Logan.
Tout ceci est bien joli, mais voilà qu'ils finissent par croiser la route d'un groupe de clowns masqués, qui affirme que le Joker, contrairement à ce que pense Harley, n'est pas si mort que ça. Forcément, ça demande vérification, et c'est à Gotham qu'il est possible de chercher à en savoir plus. Seulement voilà, là-bas la ville a bien changé, et des robots-Azrael font la loi la nuit, après le couvre-feu. Et Harley va y rencontrer Batman...enfin, un Batman, pas tout à fait le notre.
Sur le papier, pas de quoi me faire sauter sur la chaise. En réalité, ça se lit bien, c'est souvent amusant, et le cliffhanger final promet de recoller l'ensemble à des choses plus concrètes, du coup on se surprend à penser que cette mini pourrait être bien moins légère que ce qu'on imaginait. Frank Tieri mène bien sa barque. Le dessin de Inaki Miranda est de surcroît de belle facture. Il y a toute une foule de détails pertinents, regardez les noms, les légendes des endroits où passent Harley et Red Tool, c'est bien deviné. Les planches sont efficaces car bien construites, lisibles, plastiquement c'est du bel ouvrage.
Croyez-moi, je ne suis pas tendre avec ce qui concerne Harley Quinn, en général, mais ce premier numéro est une agréable découverte dans l'ensemble. 


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GREEN ARROW L'INTEGRALE CHEZ URBAN COMICS - TOME 1

S'il y a un bien un personnage qui n'a pas profité de l'arrivée des New 52, et a plongé d'entrée dans l'anonymat et la sécheresse d'inspiration, c'est de Green Arrow dont il s'agit. Alors que Oliver Queen connaît un succès honorable à la télévision, dans une série produite par Greg Berlanti pour le réseau CW (qui vise un public jeune et pas forcément habitué à lire les aventures de l'archer de Dc comics), sa série mensuelle, écrite par J.T.Krul puis Ann Nocenti s'est enfoncée dans le marasme le plus total, avec des aventures à la limite du lisible, et un héros sans le moindre charisme. Exit le Green Arrow grande gueule aux faux airs d'Errol Flynn dans Robin Hood, place à un jeune minet assez naïf et tête brûlée, et un univers narratif d'une platitude désolante. Seulement voilà, le docteur Jeff Lemire a été appelé au chevet de la créature, et le praticien a tout de suite trouvé le remède adéquat. En un seul épisode, Lemire change la donne et prend une toute autre direction, qui va s'avérer payante, et remettre Green Arrow sur le devant de la scène (qu'il quittera à nouveau dès le départ du scénariste canadien). D'emblée, le canadien introduit toute l'adrénaline et le mystère qui a fait défaut durant année et demie précédente. Oliver Queen a tout perdu, sa compagnie a été victime d'un rachat sauvage, et son mentor, l'ancien meilleur ami de son père décédé, est froidement abattu d'une flèche dans le dos, tiré à un building de distance, au moment précis où il s'apprêtait à faire au jeune homme d'importantes révélations sur son destin. Inutile de préciser qu'un tel modus operandi démontre que l'assassin n'ignore rien de la double identité de Queen junior, et qu'un duel d'archer s'amorce, sans concession. D'autant plus que les amis d'Oliver, son projet personnel (Q-Core), tout part en fumée dans une explosion dantesque, laissant Green Arrow plus seul que jamais, face à un adversaire dont il ignore tout. Nous autres lecteurs, nous ne tardons pas à voir débarquer Komodo, dont l'habileté et l'entraînement à l'arc semble surpasser celles de notre héros, au point de lui passer une rouste qu'il n'est pas près d'oublier. Ouch, ça fait mal. 

Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, car Jeff Lemire n'est jamais aussi inspiré et efficace que lorsqu'il prend le temps de construire une ambiance intimiste, et qu'il plonge lentement dans les tréfonds de la psyché de ses personnages. Ici tout va très vite, et Lemire parvient dans les vingt premières pages à exposer clairement, ou à insinuer, tout ce qui va constituer son run à venir, avec les rebondissements, les nouveaux intervenants, et cette atmosphère si singulière qui doit beaucoup au dessinateur, à savoir l'italien Andrea Sorrentino. Celu-ci est un pur génie en puissance, qui fait tout par lui même, du layout à la couleur. Maîtrise totale du processus artistique, ce qui lui permet d'aller au bout de son délire, de son audace, et de faire exploser les yeux du lecteur avec des scènes proprement renversantes. La mise en page est nerveuse, saccadée, avec des cases puissantes et expressives qui s'alternent avec d'autres plus petites qui isolent un ou des détails, et les mettent au point comme autant de cibles visuelles qui viennent donner au public un indice ou un éclairage précis sur le déroulement de l'action. C'est pertinent puisque nous avons affaire à un archer, dont tout l'art repose sur la capacité à isoler sa victime et ses points faibles, pour viser et placer la flèche dans le mille. Bref, c'est du tout bon que de débuter l'Intégrale supposée, chez Urban Comics,  consacrée à Green Arrow, par ces épisodes. Qui disposent de surcroît de personnages au fort potentiel et nimbés de mystère, comme Komodo ou le Magus, qui va vous faire vous interroger, ou encore les secrets familiaux de la famille Queen, ici différents de la version télévisuelle, qui fait à coté une figure pâlichonne. Une manière fort réussie de crédibiliser un héros jusque là en perte de vitesse, et présentée lourdement (en parallèle) comme un jeune lourdingue et imbu de lui-même (limite crétin) sur les pages de la Justice League of America. Sombre, violent, adulte dans le ton, exigeant artistiquement, ce Green Arrow là est ce que l'archer a connu de mieux lors de la dernière décennie.


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BLACK PANTHER Vs DEADPOOL#1 : DU RIFIFI AU WAKANDA

Le plat le plus apprécié des cuisiniers chez Marvel, c'est Deadpool. C'est un aliment qui peut se marier avec tout, on l'utilise à toutes les sauces. C'est ainsi que nous avons vu apparaître une longue série de Deadpool versus..., où comment utiliser un personnage rentable dans de multiples situations, pour en tirer quelques dollars de plus. Le souverain du Wakanda étant devenu plutôt juteux ces derniers mois, grâce au cinéma, il était temps de mijoter un Deadpool versus Black Panther. Ou le contraire d'ailleurs.

À ma grande surprise je dois admettre que nous sommes loin de lire quelque chose de fort mauvais... je m'attendais à bien pire, et en fait il y a quelques moments très sympathiques, quelques trouvailles à classer au rayon "bon Deadpool". D'un côté nous avons la vie quotidienne au Wakanda, qui se prépare à célébrer la fête des morts, une sorte de grand carnaval à la brésilienne. On peut être irrité de voir que la Panthère et sa sœur Shuri sont désormais extrêmement impactés par le grand écran, mais bon, il faut s'y faire, Marvel est une maison d'édition et pas un repère de philanthropes. De l'autre côté nous avons Deadpool, qu'on retrouve dans une situation absurde, à bord d'un autobus remplie d'enfants, et pourchassé par un membre de la Wrecking Crew. Pour réparer à une de ses erreurs habituelles, Wade va devoir se rendre au Wakanda pour emprunter au souverain local une dose de vibranium. Bien entendu, la Panthère Noire ne sera pas d'accord, et à partir de là va naître toute une série de confrontations, où le facteur auto guérisseur de Deadpool va se retrouver neutralisé, ce qui est bien embêtant pour le mercenaire, habitué à se faire couper les membres.
En gros, c'est presque une parution à réserver à ceux qui aiment l'esprit Tex Avery; c'est bien évidemment surjoué, avec des situations complètement loufoques, mais le pire, c'est que assez globalement on peut considérer que ça marche, à condition bien sûr qu'on ait envie de lire ce genre de produit. Daniel Kibblesmith alterne efficacement les vignettes auto parodiques où Deadpool converse avec le lecteur, et les saillies humoristiques grossières, qui peuvent faire mouche; et du coup le dessin de Ricardo Lopez Ortiz, qui n'est pas du tout mon artiste préféré en temps normal, colle à l'ensemble et se justifie. Sont trait en apparence brouillon et caricatural donne un mouvement et une vélocité évidentes à l'ensemble , mais si vous vous attardez trop à scruter les détails, il est clair qu'il y a peu à voir.
N'attendez rien d'autre qu'une récréation agréable de ce Black Panther versus Deadpool, c'est déjà pas mal!


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BATMAN WHITE KNIGHT : LE BATMAN DE SEAN MURPHY ARRIVE CHEZ URBAN

Qu'est-ce qui a bien pu se produire pour que Batman se retrouve en prison et que le Joker, qui semble désormais débarrassé de sa  folle cruauté et de ses délires, se comporte comme le héros irréprochable de Gotham? Pour connaître la réponse, retour en arrière, au début du nouveau récit fort attendu de Sean Gordon Murphy. Batman : White Knight démarre vraiment sur les chapeaux de roue. Il arrive parfois que certaines publications fassent mouche dès les premières planches, voici en tous les cas quelque chose que nous vous recommandons chaudement, si vous êtes adeptes du starting fast. En gros, cette histoire est basée sur la dualité entre Batman et le Joker. Le premier cité est-il vraiment un héros, ou simplement quelqu'un qui profite de ses propres angoisses et fixations, pour imposer une justice sommaire, en se fichant bien des dégâts collatéraux? 
Le clown du crime a commis une infraction de trop, et cette fois son interpellation ne se fait pas sans heurt. Batman finit par le coincer dans un laboratoire pharmaceutique et lui fait avaler tout un flacon de pilules expérimentales, en présence du commissaire Gordon et des autorités de la ville. Le problème c'est que la scène a été filmée et que les méthodes du Dark Knight commencent à être remises en doute. Il est vrai qu'un drame est survenu en secret dans la vie de Bruce Wayne, qui explique aussi son comportement radical. Le Joker lui, est à nouveau incarcéré, mais l'effet surprenant des pilules ingurgitées semble être à la base de tout ce qui va suivre. Exit le dingo qui agit sans la moindre logique, place à un nouveau criminel, dont l'intelligence extraordinaire rivalise de génie et de logique avec le plus grand detective du monde. Les rôles s'inversent totalement. 
L'objectif est alors pour Jack Napier (l'identité du Joker fait écho au Batman de Tim Burton) de faire chuter Batman, lui faire perdre toute crédibilité auprès du grand public, en dénonçant principalement ses méthodes. 

Bien etendu, nous sommes ici totalement hors continuité, dans une sorte de elsewords en huit épisodes, ce qui permet donc d'écrire une histoire totalement déconnectée des canons habituels, même si mettant en scène des personnages récurrents. Sean Murphy nous étonne encore une fois. Ceux qui aiment son style, à l'idéale croisée des chemins entre le manga, le dessin animé et les comics, vont être aux anges. La moindre de ses vignettes possède la classe folle qui caractérise les artistes d'exception. Les détails sont fournis, tout mérite qu'on s' y attarde longuement. L'excellente surprise c'est que l'histoire en elle-même, annoncée dans un pitch assez délicat, repose sur un postulat évident, acceptable par le lecteur. Et attaque de front la connivence entre Batman et la police de Gotham, les passe-droits du héros, qui auraient depuis longtemps dû soulever des problèmes, et White Knight nous réserve alors une cinglante parodie sociale et politique, qui a toutefois le handicap de ne pas s'embarrasser d'une subtilité raffinée, et prend des racourcis que tous le monde n'avalera pas avec la même facilité (le Joker qui se défend de ses crimes et finit par convaincre le jury de l'absoudre, c'est une couleuvre xxl). C'est cependant tout l'univers de Gotham qui est sens dessus dessous, les valeurs s'inversent et l'artiste peut ainsi interroger le rôle même du justicier dans sa ville, de sa légitimité dans une croisade qui s'embarrasse bien peu des détails. Dingue, explosif, rentre-dedans, il y a de fortes chances que vous aimiez, même si le discours de fond a parfois une teinte étrange, voire urticante. 




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SHE-HULK : LA MISS HULK DE JOHN BYRNE

C'est vers la fin des années 70 que Marvel décida de donner une cousine à Bruce Banner. L'avocate Jennifer Walters, elle-même irradiée de rayons gamma, au point de devenir la puissante mais toujours sexy Miss Hulk. D'emblée, le personnage a divisé les lecteurs, entre un enthousiasme débordant et un dédain violent. Miss Hulk ne disparut pas pour autant; on la retrouve alors au sein du groupe des Avengers, et John Byrne, grand fan du personnage, en fait un membre provisoire des Quatre Fantastiques. Mais ceci n'est rien, par rapport à la série en solo qu'il allait consacrer à la géant verte, par la suite. 

Byrne avait vraiment l'intention de faire de Miss Hulk une plantureuse bombe ironique, comme la maison des idées n'en n'avait encore jamais eu. Non seulement il allait truffer chaque épisode de la série de gags, trouvailles et autres cocasseries et citations particulièrement réussis, mais il allait aussi s'en prendre au code des comics, brisant bien avant Deadpool le mur invisible qui sépare le lecteur de sa bande dessinée.  Il arrive assez fréquemment que l'héroïne s'adresse à son scénariste et dessinateur, ou bien qu'elle prenne conscience de son statut, et joue avec les planches, les cases, qu'elle va jusqu'à déchirer, comme un vulgaire rideau.

Les autres personnages que nous rencontrons dans la série proviennent la plupart du temps d'obscures histoires oubliées, qui n' accèdent au firmament qu'une fois tous les 35 du mois. On peut y trouver, dans le désordre le plus complet, RingMaster, l'Homme aux échasses, Xemnu, Razorback, tout un cheptel de créatures étranges, avec voyage dans l'espace inclu, et des idées complètement folles, comme un échange de corps par exemple, entre Jenifer et sa meilleure amie Louise, beaucoup plus petite et boulotte qu'elle même.
Car John Byrne aime provoquer, faire bouger les lignes... il n'hésite pas à dessiner certaines pages sous forme de pin-up, et pousse le vice à vouloir insérer un nu complet de Jennifer, au lit avec son amant de l'époque, Wyatt Wingfoot. Bien entendu, Marvel fit tomber la censure sur cette idée. Pire encore, ce fût l'alerte maximale quand on se rendit compte que Byrne avait l'intention d'amener petit à petit Lex Luthor, célèbre ennemi de Superman, de chez DC Comics, dans l'univers de la géante verte, où il aurait tenté de la séduire...
On retrouve un peu cette idée d'ailleurs, dans le numéro 50, anniversaire du titre, où Miss Hulk est plongée dans les grandes bandes dessinées d'autres auteurs, comme le Sin City de Frank Miller. Rien à redire au niveau artistique, non seulement c'est drôle et bien écrit, avec un ton soap opera très apprécié, et de nombreuses sous trames qui convergent habilement, mais en plus, le dessin est vraiment du Byrne à son meilleur niveau, c'est-à-dire d'une souplesse et d'une lisibilité exemplaires, avec des corps magnifiquement mis en valeur, sans besoin de surcharge ou d'esbroufe.
Dommage que le torchon brûla vite entre Marvel et l'artiste canadien, car il s'agissait là à coup sûr d'une des meilleures parutions de sa décennie, dont le ton n'a pas pris une ride, bien des années après. Reste une version française mutilée car publiée dans un petit format (Nova) à l'époque, présenté par Semic. Les planches sont trop réduites pour qu'on apprécie pleinement le style de l'artiste, et comme il n'y a jamais eu de réédition au format librairie, toute une génération de lecteurs a peut-être fait l'impasse sur ce joyau. En Italie, Panini Comics a eu la bonne idée de sortir un omnibus... bref, la balle passe dans le camp de la branche française de l'éditeur, qui pourrait bien avoir une bonne idée dans le genre, dans les prochains mois.


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LES TITANS DE GEORGE PEREZ - PIN-UP TIME


Pas de review ce mardi, mais un petit hommage aux Titans de George Perez. Oui, car la série télévisée est sortie (les deux premiers épisodes) et pour le moment, l'accueil du public est plus favorable que prévu. Notre opinion aussi, par ailleurs, comme vous l'avez peut-être lu.

Les Titans, donc, restent marqués profondément par le travail de Perez. Avec Marv Wolfman, il a su donner corps à un groupe de jeunes héros, désireux de s'affranchir de leurs ainés, mais en proie aux doutes inhérents à l'âge, aux relations sentimentales tumultueuses, aux secrets de famille douloureux, à la trahison.
Voici donc une petite série de "pin-up" qui nous rappellent le talent de Perez, et l'importance de son run sur une série devenue, de son fait, une sorte de madeleine pour ceux qui l'ont découverte en temps réel.








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"OH MY GODS!" MASTER OF COMIC ART. LA NOUVELLE FOLIE GENIALE DE LARRY CAMARDA

L'artiste italien Larry Camarda, que vous avez peut-être eu la chance de rencontrer à Nice, lors de la seconde édition du Printemps des Comics, en mai, est de nouveau sous les feux des projecteurs, quelques jours avant le célèbre et inévitable Lucca Comics and Game.
C'est que pour l'occasion, il présente un portfolio des plus luxueux, tiré à seulement 99 exemplaires (plus trente exemplaires hors commerce, qui sont réservés aux professionnels, ceux qui ont oeuvré sur le projet). Imprimé chez Fedrigoni en Italie, sur papier Tintoretto 220 grammes, l'ensemble est disponible dans un coffret du plus bel effet, et est composé de 21 "totems", c'est à dire 21 oeuvres au format vertical.
"Oh my Gods! Master of comic arts" est un hommage appuyé à ceux qui ont donné ses lettres de noblesse à notre passion commune, de Alex Raymond à Will Eisner, de Hergé à Jacob, De Steve Ditko à Jack Kirby... sans oublier les grands noms de la bd italienne, comme par exemple Jacovitti, ou Andrea Pazienza.



L'artiste, déjà grand spécialiste des "recreations" et des "mash up comics", propose ici une version fidèle et particulièrement convaincante du travail de chacun de ces artistes.
Les 1 et 2 novembre, durant Lucca Comics, les portfolios seront mis à la vente, et chaque acquéreur participera à un tirage au sort, pour remporter la planche originale dédiée à Jack Kirby, insérée dans "Oh my Gods!". Cela se passera au stand de la galerie d'art Little Nemo de Turin, avec laquelle collabora Larry Camarda.
Et si on vous en parle sur UniversComics, c'est que si vous êtes intéressé par ce projet pharaonique, c'est que plusieurs exemplaires sont disponibles pour vous, au même prix que pour les visiteurs à Lucca.
99 euros, pour le coffret, les 21 lithos, la participation au tirage au sort.
Contactez-nous directement en commentaire, message privé, ou sur la page Facebook www.facebook.com/universcomics



Pour en savoir plus sur Larry Camarda : 



JUSTICE LEAGUE #10 : LE PROLOGUE À DROWNED EARTH

Pour ceux qui ne suivraient pas la série actuelle, de Scott Snyder, disons que la Justice League Rebirth, c'est la surenchère continue dans le dramatique et les événements cataclysmiques, avec des super-héros qui sont poussés dans leurs derniers retranchements, face à des vilains qui s'organisent. Bref, bigger than life, du blockbuster à la louche. Et le pire, c'est qu'il y a un réel potentiel dans tout cela, et on ne s'ennuie jamais.

Nous en sommes restés avec Cheetah qui a tué le dieu grec Poséidon, ce qui amène Wonder Woman et Aquaman dans les eaux de l'Arctique, à la recherche d'une clé mystérieuse qui pourrait permettre aux héros d'accéder à une sorte de cimetière des dieux. Mais pas de chance, ce que Aquaman va y découvrir véritablement va être le coup d'envoi du prochain grand événement chez DC Comics, à savoir Drowned Earth. Pour faire simple, il existe d'autres dieux marins, dans d'autres galaxies, et ceux-ci ne sont pas forcément très sympathiques, quand ils débarquent sur notre planète, attirés par un signal, lancé autre fois par l'un des héros oubliés d'Atlantis. 
A l'époque de la grandeur du continent immergé, c'est en conquérants, en envahisseurs, qu'ils étaient descendus chez nous. Réveillés par la Justice League, ils vont de nouveau se lancer dans ce qu'ils savent faire de mieux, à savoir noyer la planète toute entière. Batman continue de coordonner les activités de la Ligue depuis leur quartier Général, avec de multiples fractures partout sur le corps, qui l'obligent à rester engoncé dans une armure, devant des écrans. 
On appréciera le travail de Francis Manapul au dessin; si vous êtes allergique, ça ne vous plaira pas du tout, pour autant, même s'il prend des distances avec la représentation graphique canonique des personnages, comme Aquaman, il insuffle de l'épique et une certaine grandeur décalée, qui aident à rendre ce numéro vraiment plaisant. La couleur de Tom Napolitano choisit volontairement des tons opaques, une lumière toute en maîtrise diffuse, et on a vraiment la sensation d'un voyage au bout du monde, parmi le froid et les océans.
Justice League reste donc un titre versatile, et foisonnant, entre magie, science-fiction et mythologie, on en a vraiment, de quoi se mettre sous la dent!


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INFINITY WARS WEAPON HEX #1 : DES GRIFFES ET DE LA MAGIE

Le monde a été plié en deux! Du coup les héros ont fusionné, et la bonne surprise de Infinity Wars, c'est cet univers parallèle, rapidement créé, dans lequel évoluent des avatars "two-in-one" des personnages que nous connaissons déjà. 
Aujourd'hui nous vous parlons d'un tie-in à la série principale, du nom de Weapon Hex, autrement dit, je place une pincée de x 23, et une autre de la Sorcière Rouge, et le tour est joué. La jeune Laura n'a pas de chance, elle a été créé artificiellement, uniquement pour être le réceptacle d'un terrible démon du nom de Mephichthon. Le "père" n'a que faire de la jeune fille, et voit en elle juste un objet a utiliser pour parvenir à ses fins. C'est la mère, Sarah, qui peu à peu change d'avis, et constitue la seule personne à lui manifester de l'attention. Page après page, année après année, la jeune Laura grandit, et devient de plus en plus redoutable, magnant avec adresse la magie mais aussi le combat corps à corps. C'est qu'elle a bien entendu ces fameuses griffes rétractiles, qui sont capables de faire énormément de dégâts. 
Les deux scénaristes, Ben Acker et Ben Blacker, ne prennent pas le temps de nous expliquer en quoi Weapon Hex va s'inscrire dans la grande tapisserie des Infinity Wars; on devine, on espère tout du moins, qu'il y a une raison à cette publication, mais il faut aussi ajouter qu'elle nous échappe toujours, après le premier des deux numéros prévus. Les dessins sont de Gerardo Sandoval, et respectent bien l'esprit du titre, la violence, qui explose, la magie... tout ceci est bien raconté, avec une touche légèrement caricaturale, qui donne de la distanciation et du corps à un comics book autrement ennuyeux. 
Il n'y aura que deux numéros, et ce sera aussi vite oublié, que cela a été  vite pensé... on s'interroge donc beaucoup, sur l'intérêt de ce qui se passe en ce moment, et on ne peut qu'évoquer avec regret l'époque bénie où un crossover d'ampleur comme Infinity Gauntlet concernait énormément de mensuels Marvel, qui étaient impactés en temps réel. C'est ce qu'il manque peut-être pour nous faire vibrer. En tous les cas, il y a fort à parier que ce Weapon Hex, qui n'est pas si mauvais, mais probablement dispensable, ne trouvera pas énormément de lecteurs, qui se sont lassés de ces petits jeux éditoriaux fragiles. 


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DAREDEVIL #609 : THE DEATH OF DAREDEVIL part one

Ironie du destin chez Marvel : à l'heure où la troisième saison arrive sur Netflix, voici venir la première partie du dernier arc narratif de Charles Soule sur Daredevil, sobrement intitulé the death of Daredevil. Certes, ce n'est pas la première fois que le diable rouge va être donné pour mort; c'est un peu une spécialité : il chute, disparaît, et revient. Ici, il faut admettre que nous sommes intrigués par ce qu'il va devenir réellement. Le scénariste avocat a soufflé le chaud et le froid, pas mal de bonnes idées mais aussi des choses mal écrites ou maladroites, qui font que son run restera très contrasté. D'ailleurs un jugement définitif pourra être rendu -et dépendra beaucoup- selon la manière dont il aura su quitter la scène. Ici les premières pages nous montrent un Matt Murdock aux urgences, en train d'être recousu, et de lutter contre la mort. Le lecteur distrait pensera qu'il s'agit de l'acte final de la carrière du héros, et que le reste sera composé de flash-back, nous amenant à cet instant dramatique. Et non! Il s'agit juste d'un acte d'héroïsme qui a mal tourné, et Matt va se faire recoudre, se remettre sur pied en peu de temps, et repartir à l'assaut de Wilson Fisk, le Caïd, désormais maire de New York, après avoir clairement acheté les élections. 
Daredevil n'est pas seul, mais il est épaulé par une petite équipe qui va l'aider à faire chuter le gros lard de la mairie. Dire que l'histoire est pour le moment inoubliable et palpitante serait un mensonge cousu de fil blanc; ce n'est que la première partie, attendons de voir vers quoi nous nous dirigeons, mais nous avons l'impression de lire des choses que nous avons déjà lu très souvent. Heureusement, Phil Noto au dessin est toujours excellent; il associe un travail sur la texture et une sorte de photos réalisme dessiné mais perverti, qui est du plus bel effet, et colle très bien à la vie d'un justicier aveugle. Reste que le titre a tendance à ronronner un peu trop ces derniers mois. La succession de Mark Waid n'a pas été négociée avec le brio suffisant, pour faire de Daredevil un super-héros incontournable. Il est même clair aujourd'hui que c'est sur Netflix qu'on préfère le regarder. Alors Charles Soule fais-nous rêver, et sort l'artillerie lourde des la prochaine fois.


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MARVEL ZOMBIE #1 : LE RETOUR DES MORTS VIVANTS CHEZ MARVEL

Les zombies sont de retour chez Marvel, à l'occasion d'un one shot qui est sorti ce mercredi. Le concept de départ était franchement réjouissant : mélanger les morts-vivants et nos héros préférés, ce qui a donné de fort belles choses, notamment grâce à un humour corrosif insufflé par Robert Kirkman. Malheureusement le concept a été rongé jusqu'à l'os, et tout ce qui est sorti par la suite n'était pas du même niveau. Après une pause salutaire, nous retrouvons cette petite parution, qui vient nous rappeler qu'il est encore possible d'avoir une approche différente. 
Le héros de l'histoire est un zombie; enfin, pas tout à fait comme les autres, puisque malgré son aspect décomposé et sa condition, il est encore capable de raisonner, de comprendre l'environnement dans lequel il évolue, et reste attaché à une forme d'humanité. En parallèle nous découvrons un univers Marvel ravagé par la contamination, un scénario apocalyptique où beaucoup de héros et de vilains sont déjà transformés en zombies, et où les résistants s'organisent autour de Daredevil, Spider-Man, Black Widow et une poignée d'autres. 
Leur quotidien se résume à faire le choix entre tenter de sauver l'humanité qui reste, où éradiquer de manière définitive et expéditive les victimes que sont ces zombies.  Devant l'ampleur de la tâche, c'est la seconde idée qui va prédominer, mais un imprévu, qui d'ailleurs a bien du mal à passer à nos yeux, va remettre en question le plan préétabli. Rien à dire sur cette manière de raconter de W.Maxwell Prince, sur cet angle de vue, c'est différent de ce qui a été fait avant, c'est plaisant, bien amené, et ça vaut largement l'achat pour qu'on s'y penche. Hélas les dernières pages sont décevantes, avec un coup d'éclat inattendu, qui s'inscrit à contre-courant du récit et ne se justifie même pas, si on le place à l'ombre de la logique. Le dessin de Stefano Raffaele est excellent, car il colle parfaitement à l'ambiance, sachant alterner sens du détail et grotesque mortuaire avec talent. On est passé pas loin de quelque chose de remarquable, et il reste donc un sentiment de mal fini dans la bouche, avec cette nouvelle brève visite chez les zombies, qui devrait d'ailleurs en appeler rapidement d'autres.


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CINECOMICS : VENOM - LE NANARD À SYMBIOTES DE L'AUTOMNE

L'espace d'une heure et demie, bienvenus dans les années 90. S'il y a bien une chose évidente, quand on regarde ce film, c'est que Venom n'a pas grand-chose à voir avec le style et le contenu de ce qui se fait dernièrement en terme de "super héros movie". De plus, si vous êtes un lecteur de comics patenté, il est clair que vous risquez d'être assez surpris par les nouvelles origines du personnage, qui essaient de garder l'essentiel, mais font l'impasse sur la raison d'être même de la naissance de Venom, à savoir les liens avec Peter Parker et Spider-Man. Privé de ce qui est un acte de naissance fondamental, il ne reste plus qu'un journaliste hâbleur et égoïste, Eddie Brock, qui se brûle les ailes avec une enquête un peu trop périlleuse, pour laquelle il n'hésite pas à trahir la confiance de celle qui va devenir sa femme. 
La punition est exemplaire, puisque cette dernière le quitte, qu'il perd son travail, et toute possibilité d'en retrouver un. C'est qu'il a en face de lui un multimilliardaire visionnaire, qui touche un peu à tous les secteurs de la science et de la génétique, et qui compte bien utiliser la découverte de symbiotes extraterrestres pour ses propres fins délirantes. Le pauvre Eddie va finalement fusionner avec l'un d'entre eux, et dès lors son existence va être changée à jamais. 
La seule chose positive du film, c'est la manière dont les échecs consécutifs et répétés du journaliste sont présentés : Eddie est un looser sympathique, qui mérite en grande partie ce qui lui arrive. Tout le reste est quasiment à jeter, à commencer par sa compagne, qui joue ici le rôle d'une parfaite potiche, comme nous en avions il y a trente ans avec une inexpressivité invraisemblable, et un doublage en VF (allez surtout voir la VO) à la limite de l'immonde.

Un gros Venom méchant, mais pas toujours, et pas trop. Et là ne me demandez pas pourquoi l'alien change d'avis, j'aurais bien du mal à vous l'expliquer; Au départ, on a l'impression que la fusion se fait totalement hors du contrôle de Brock, et ça en est intéressant, car l'homme est une victime patentée, devient une marionnette aux mains d'un extraterrestre (encore que les dialogues, les échanges entre eux deux, sont si artificiels et forcés que ça en est lassant). Mais en l'espace de quelques minutes et d'une course-poursuite, voilà que le symbiote décide finalement que la vie sur terre, c'est plutôt cool, et qu'une existence en couple, avec son nouvel hôte, ça vaut la peine de changer de mauvaises habitudes, comme par exemple celle de croquer la tête des criminels, et ça justifie de se retourner contre son propre peuple. 
Aucun temps "calme"est conservé pour l'exploration psychologique des personnages, ça se bagarre et saute dans tous les coins, avec une lisibilité à l'image défaillante, et des effets spéciaux qui nous rapprochent plutôt d'un jeu vidéo sophistiqué, que d'un bon film soigné. Certaines scènes apaisées sont réservées au coté sentimental, de bons sentiments à l'eau de rose qu'on voit venir de loin, au son des gros sabots. 
Que vient donc faire Tom Hardy dans cette galère, à votre avis? Récupérer un gros chèque, faire partie lui aussi de cette génération pour qui les films de super-héros représentent une manne..? Lorsqu'il était Bane, à côté, c'était de l'art et d'essai digne d'un Lion d'or. La chose la plus intéressante de Venom sera peut-être sa suite; en effet, la scène bonus à la fin, pour peu que vous connaissiez les comics bien entendu, est très intéressante, pertinente, et nous promet un nouveau personnage, que vous pouvez très vite deviner. Absolument intraitable, un psychopathe fou furieux (et rouquin). Pour le reste Venom est une grosse série B, qui n'a même pas honte d'assumer tous les réflexes d'il y a trois décennies, et qui amène sur scène un personnage édulcoré, en trahissant profondément ce qu'il peut être sur le papier. Ce venom là ne sera pas en échec commercial, c'est quasiment certain, mais artistiquement parlant, on tournera vite la page.


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...