DJURDJEVIC Vs STRACZYNSKI : LA BONNE HUMEUR CHEZ MARVEL

Nous ne sommes pas près de revoir les dessins de Marko Djurdjevic sur une série superhéroïque américaine... Au terme de son contrat avec Marvel, l'artiste allemand a donc décidé de partir en claquant très fort la porte, et il a choisi la FanExpo de Toronto pour rendre public son malaise. Il a tout de suite pointé du doigt les retouches apportées à son travail sans son accord (Lady Bullseye, et pire encore, les Fantastiques), puis annoncé qu'il n'avait jamais travaillé avec un scénariste qui lui plaisait vraiment, et que Straczynski écrivait comme du papier toilette ! Mais encore : "Quand on m'engage pour un film ou un jeu vidéo, on m'engage pour mes talents artistiques, pour ma créativité. Chez Marvel, on m'a engagé uniquement pour ce qu'on savait pouvoir bien vendre".
Bien entendu, la réplique de Straczynski n'a pas tardé. Il s'est déclaré avoir été préoccupé par les paroles de Marko, puisque ".. pensait que s'il était possible d'ecrire sur du papier toilette, inversement le papier toilette en lui même ne pouvait ecrire, puisque ne pouvant pas tenir en main un crayon ou se servir d'un clavier." Il affirme ensuite avoir contacté la ligue contre la diffamation du papier toilette, qui aurait répondu (nous sommes bien sur dans l'humour surréaliste) : Ce que monsieur Djurdjevic aurait du dire, s'il avait été sobre, c'est bien sur que Straczynski ecrit comme une merde.
Bon, il semblerait donc que l'auteur de Superman:Earth One et de Supreme Power ait pris la chose avec humour. Ambiance au beau fixe donc chez Marvel...

QUAND GHOST RIDER RENCONTRE LE CHRIST !

La série Ghost Rider a toujours été habituée à la présence d'êtres surnaturels, de démons, d'anges, bref de toute la panoplie des créatures célestes. Mais le plus surprenant, c'est l'apparition de Jésus-Christ lui même dans un vieux numéro du motard fantôme. Vous n'y croyez pas? Et pourtant. C'est Tony Isabella qui eut cette idée si particulière, à son arrivée sur la série. Son objectif premier était de faire de Johnny Blaze un personnage un peu plus superhéroïque qu'il ne l'était depuis sa création. Son postulat de départ, appuyé par Steve Gerber, était simple : puisque Ghost Rider est une créature qui fricote avec les démons, pourquoi Dieu lui même ne se déciderait-il pas à entrer en scène? Un ami mystérieux, cheveux longs et blonds, aide donc Blaze dans ses aventures à partir du numéro 9, et participe à la rédemption du cascadeur. L'histoire va même s'étaler sur presque deux ans, ce ne sera pas un cas isolé! Le problème est survenu à la conclusion de ce long run : Jim Shooter, éditeur de l'époque, n'appréciait pas particulièrement la grande révélation finale (l'ami en question est le Christ!). Au point qu'il mis lui même la main à la pâte dans le numéro 19 pour reprendre le scénario, et finalement présenter l'ami de Blaze comme une simple créature démoniaque en quête de rédemption. Inutile de préciser que Tony Isabella quitta Ghost Rider sans le moindre regret, et que ceci n'est qu'un des énièmes conflits de personnalité qui émaillèrent la présidence de Shooter, déjà abordée dimanche. Ces épisodes sont disponibles en Vf, ils ont été publiés dans la revue Etranges Aventures 52-63 entre 1976 et 1979, aux éditions Arédit. A ce jour, et malgré la pléthore d'aventures cosmiques en tous genres, et le nombre invraissemblable de déïtés représentés, le Christ reste toujours le tabou ultime, pour ce qui est du comic-book mainstream.

MARVEL DELUXE CAPTAIN AMERICA : LA SENTINELLE DE LA LIBERTE

Ceux qui ont jubilé avec le film dédié à Captain America ont eu également l'opportunité durant ces vacances, en librairie, de retrouver leur héros préféré, dans de beaux albums publiés par Panini. Point d'orgue de ces sorties, un Marvel Deluxe consacré à la série "Captain America V4 (quatrième mouture)" paru fin juillet. Difficile de croire que l'homme qui symbolise tout un idéal, plus encore que tout un peuple, puisse échapper aux dramatiques événements du 11 septembre 2001, et que ses aventures ne puissent en subir un contrecoup immédiat. John Ney Rieber, à qui cette gageure fut confiée, signe un story-arc éloquent, qui commence avec un Steve Rogers au beau milieu des débris des tours jumelles, impuissant, coupable de n'avoir pas "été là" pour empêcher l'inévitable lorsqu'il s'est produit. L'action se déplace ensuite à Centerville, une de ces bourgades américaines moyennes, toute tranquille, où un commando terroriste investit l'église locale, et piège les fidèles avec des mines antipersonnelles high-tech. Al Tariq (c'est le nom du terroriste en charge, ça ne s'invente pas) a une exigence pour libérer ses otages : il veut qu'on lui serve Captain America sur un plateau. Ce dernier voit dans cet événement l'occasion de prendre sa revanche sur ce moment tragique de l'histoire où il fut si inutile. Cette fois il ne restera pas à regarder, mais au contraire, semble bien décidé à sauver l'esprit américain, la veuve et l'orphelin. Dit comme ça, on peut légitimement craindre le pire, que ça suinte les bons sentiments et le patriotisme de faible envergure, juste de quoi flatter le poil de l'américain moyen et lui rendre un soupçon de fierté. Mais Rieber évite cette dérive, et signe malgrè tout des épisodes touchants et qui savent rester neutres, pour autant qu'il soit possible avec un tel scénario. La vraie raison de relire ces derniers, c'est plus encore le travail de John Cassaday, qui offre des planches fluides, d'une très grande lisibilité, dans des teintes orangées et sabloneuses, tout simplement magnifiques. La confrontation entre Steve Rogers et la menace terroriste aboutit paradoxalement à un petit joyau crayonné, plus que scénarisé.



La suite de cet album nous plonge dans les méandres possibles des complots au plus niveau du gouvernement américain, une sorte de révisionisme superhéroïque. Vous savez tous que Captain America a disparu de la surface pendant de longues années, et pour cause : il était en état d'animation suspendu, prisonnier d'un bloc de glace, avant d'être retrouvé par le groupe de surhommes des Vengeurs. Et si en fait cette hibernation n'avait pas été accidentelle, mais tout à fait calculée, projetée, par des conspirateurs au sein même du gouvernement, qui voyaient en Steve Rogers un idéaliste gênant, pour une fin de conflit déontologiquement discutable (en effet, qu'aurait pensé le symbole vivant de l'Amérique humaniste d'un double largage de bombes atomiques sur le Japon?). A ce petit jeu de poker menteur, nous retrouvons Namor, qui connait et assiste le vengeur étoilé depuis l'époque de la seconde guerre mondiale, et une belle atlante dont Steve tombe presque amoureux, et qui pourrait bien être un agent double, voire triple... Le récit est retors et même déroutant, au premier abord, mais il est aussi, sur la longueur, bien mené et structuré. Au passage, il est magnifié là aussi par l'artiste qui dessine : changement de ton et de style radical avec Jae Lee, aux crayons torturés, expressionistes, angoissants, mais si réussis. Ce type m'a toujours fait le même effet, ou presque, que Bill Sienkiewicz, et je rêverais de le voir aujourd'hui s'occuper d'un "event" majeur, comme Fear Itself, pour avoir sa propre idée de l'apocalypse Marvel. Le seul point noir des Deluxe, comme toujours, c'est le prix. Presque trente euros par album, ils ne sont donc pas forcément à la portée de toutes les bourses. Il est néammoins évident que si vous êtes de ceux qui comptent Steve Rogers parmi leurs héros favoris, et que vous en avez les moyens, cette parution se doit de figurer dans votre bibliothèque. Là où elle sera rejoint, un jour prochain, par d'autres Deluxe consacrés aux run de Brubaker, par exemple?

Rating : OOOOO

LA FOLLE JEUNESSE DE JIM SHOOTER

Après le règne de Joe Quesada, c'est aujourd'hui Axel Alonso qui coordonne et organise l'essentiel de la production de comic-books Marvel. Le grand chef, pour résumer. Parmi ceux qui ont occupé cette place enviable par le passé, le cas le plus surprenant fut probablement celui de Jim Shooter. S'il fut controversé et en place à une époque difficile pour le secteur aux Etats-Unis, il est aussi l'homme le plus précoce ayant jamais eu du succès dans le domaine. C'est en 1966, à l'âge de quatorze (!) ans qu'il se fait remarquer par les concurrents de Dc comics, avec un scénario pour la Légion des Super héros, soumis à Mort Weisinger, le superviseur d'alors. Cette même année, le numéro datée de juillet d' Adventure Comics #346 est son premier travail officiel, et il signe à la fois le scénario et les dessins, excusez du peu! Il est intéressant de remarquer qu'à la fin des années soixante, Shooter n'est pas le seul mineur à être employé parfois par Dc comics. Cary Bates réussit à placer un épisode à dix-sept ans, et une de ses ébauches de couvertures avait été retenue trois ans plus tôt! Il avait eu l'idée d'un Lex Luthor et d'un Brainiac défiant Superman réduit à une taille de quelques centimètres, enfermé dans une cage. En février 1964, le numéro 167 de Superman transformait l'essai de la plus belle manière.


 

Pour en revenir à Shooter, il fallut au jeune ado se retirer du métier pendant quelque temps ... pour finir le lycée et obtenir l'équivalent de son bac. Son retour s'effectue chez Marvel, et dans un climat tendu de changements et de tatonnements, il finit par gravir les echelons et accéder au rôle suprême en 1978 à l'âge de 27 ans ! C'est sous son règne que Clarement et Byrne vont transcender les Uncanny X-men, que Miller va offrir à Daredevil ses lettres de noblesse, ou que Walt Simonson va signer un des plus beaux moments de la carrière de Thor (voir photo). Ce qui provoquera sa chute? Shooter était peu porté sur les relations humaines, se comportait parfois en petit tyran pour ce qui est du respect des dates limites imposées aux artistes, et exerçait un droit de regard trop contraignant sur le travail des scénaristes. En gros, il ne savait pas déléguer et n'était pas un adepte du dialogue et encore moins de la négociation. Alors Marvel d'autrefois, ou Marvel d'aujourd'hui (Alonso et l'omniprésence de Bendis) ? Le débat est ouvert...

LES VERITABLES ORIGINES DE VENOM

Un des personnages les plus controversés et appréciés de l'univers de Spider-man est assurément VENOM, qui va bientôt revenir sur le devant de la scène, avec Flash Thompson associé au symbiote alien. Mais ce que vous ne savez peut être pas tous, c'est qu'au départ, Venom devait être une femme ! C'est David Michelinie, scénariste du Spidey d'alors, qui crache le morceau : C'est un personnage que j'ai d'abord introduit dans la série Web of Spider-man, et qui devait être une femme. J'ai commencé avec le costume alien que Parker avait ramené de la planète du Beyonder (voir : Guerres secrètes) et que Tom De Falco avait utilisé durant son run. Ce qui m'intrigait, c'était l'idée que quelque chose puisse inquièter Parker sans pour autant déclencher son sens d'araignée. Dans Web of SM 18, on voit ainsi une main pousser Peter sous le métro, sans que le sens de celui ci réagisse. Je voulais que le personnage soit une femme, au départ. Sur le point d'acoucher. Son mari se précipite au dehors pour héler un taxi, mais le chauffeur de ce dernier, absorbé par un combat que livre au même moment le tisseur de toile, ne fait pas attention à l'homme pressé, le renverse, et le tue. Son épouse en perd la raison, et l'enfant, par la même occasion. Par la suite, elle en arrive à blâmer le tisseur et le rend responsable de ce qui est arrivé. Le costume alien est attirée par la haine que ressent cette femme et s'unit à elle pour se venger de Parker, qui l'a rejeté. C'est Jim Salicrup qui fit changer d'avis Michelinie, lorsque celui ci repris les commandes du titre phare, Amazing Spider-man : A l'occasion du numéro 300, Salicrup voulait introduire une nouvelle et terrible menace pour l'Araignée. Je lui exposais mon idée, mais une femme, même si en symbiose avec le costume alien, ne semblait pas assez effrayante et crédible pour notre histoire. C'est alors qu'est né le récit impliquant le journaliste Eddie Brock. Comme quoi, dans la vie réelle comme dans nos comic-books, le destin ne tient parfois qu'à un fil.

MILES MORALES, LE SPIDER-MAN ULTIMATE

Concernant l'arrivée d'un nouveau "Ultimate Spider-man " en la personne de Miles Morales, Brian Bendis, le scénariste de la série est revenu sur l'événement et a nous donne quelques précisions sur ce qui semble un coup de poker éditorial réussi, à en juger par le buzz que le changement de propriétaire du costume de tisseur de toile a généré dans les médias, ces derniers jours. "Si nous avions utilisé Ben Reilly, tous les lecteurs se seraient attendus à une autre saga du clone. De même, si nous avions choisi Miguel O'Hara, tout le monde aurait attendu le moment où il aurait été projeté en 2099 pour devenir le Spider-man de cette époque là. Et ce n'est pas l'histoire que j'avais l'intention de raconter. J'ai tué assez de personnages... pour dix que je tue, désormais j'en rajoute un dans le coffre à jouets." a déclaré Bendis. Morales est très jeune, il a treize ans, ne fréquente pas le lycée de Parker et ses amis, mais une charter school, un petit collège. il n'est pas orphelin, a une famille normale, qui d'ailleurs sera présentée dans le premier story-arc du nouveau cours. Sara Pichelli, la dessinatrice italienne du titre, a beaucoup travaillé sur le découpage, la plastique du personnage, ses mouvements, afin de le différencier un maximum de son prédecesseur. C'est en septembre, sur les pages de Ultimate comics Spider-man 1, que les lecteurs pourront faire connaissance avec Morales, qui devrait donc ajouter le thème du melting-pot multiracial aux Etats-Unis, comme moteur des trames à venir. On verra aussi le retour d'un certain nombre d'ennemis historiques, qui vont reprendre du service, toujours selon Bendis. Dans l'univers Marvel traditionnel, Peter Parker a t'il du souci à se faire?

BATMAN UNIVERSE EXTRA 1 : LE RETOUR DE BRUCE WAYNE

Bruce Wayne EST Batman, tout comme Peter Parker est Spider-man, ou encore Clark Kent Superman. Rien à faire, c'est ainsi. Alors quand presque tous ses amis et ennemis sont persuadés de sa mort, dans l'univers Dc, le lecteur lambda de comic-books ricane sous sa barbe (s'il en a une) et attend le prochain événement mettant en scène le retour du play-boy miliardaire de Gotham, en guettant les trailers sur le net. Coté Vf, c'est donc avec un gros retard qu'arrive la saga en six parties, signée Grant Morrison, The return of Bruce Wayne. Un Bruce qui n'est pas mort désintégré par le rayon Omega de Darkseid, mais qui a été expédié dans le passé, amnésique, et destiné à un voyage long et tortueux jusqu'à notre ère. C'est très original tout cela, non? Steve Rogers (Captain America) en faisait de même pendant ce temps là, mais si lui se contentait de revivre la seconde guerre mondiale, Batman se retrouve perdu en plein âge des cavernes, et il est accueuilli par un groupe de sauvages plutôt amicaux, qui luttent contre d'autres hommes préhistoriques, bien moins ouverts d'esprit. Bruce se retrouve plongé dans le conflit, il frappe à droite et frappe à gauche, tandis qu'au passage le plus jeune de ces sauvages se transforme pratiquement en un Robin des cavernes avec bouclier assorti doté de l'emblème de la chauve souris (et ça sort d'où, tout cela?). Oh que c'est confus et tiré par les cheveux... On sent que comme à son habitude, Morrison va vouloir faire dans la circonvolution scénaristique et nous montrer à quel point il sait tisser des récits alambiqués... Sauf que faute d'avoir celui ci dans son intégralité (la seconde motié dans trois mois), on est très perplexe pour le moment. Coté dessins, c'est Chris Sprouse qui s'y colle. C'est anguleux, vite expédié, sans grande attention aux fonds de case. Bon, ok, Batman version gentil gros sauvage qui cogne à tout va, et qui initie lentement la "légende de la tribus des hommes chauve-souris", très bien, on passe au second épisode, avec un saut temporel assez absurde et pas forcément élucidé... Ce n'est pas grave, c'est Morrisson qui raconte, il faut faire semblant que c'est génial. Et hop!



Chacun des épisodes est illustré par un artiste différent. C'est ensuite au tour de Frazer Irving de dépeindre Bruce Wayne en pleine chasse aux sorcières, dans une Gotham du XVI° siècle. Sous les traits du pasteur anabaptiste Mordecai, il est hébergé chez la belle Annie, qu'on devine assez vite être une sorte de sorcière. Avec qui, au passage, il tisse une intrigue sentimentale. Ou sexuelle, tout du moins. Tout est colorisé dans des teintes bistres et olivâtres, c'est assez joli mais froid et déshumanisé. Pour finir, une histoire de pirates, un siècle plus tard: Wayne s'echoue sur une plage et il est capturé par des pirates, justement, qui voient en lui le célèbre flibustier des mers, le Pirate Noir (trois fois pirate en une seule phrase, désolé). Ensemble, ils vont s'aventurer dans les grottes mystérieuses qui abritent le non moins etrange Peuple Chauve-souris, et c'est raconté de la main de Yanik Paquette, qui continue de s'améliorer et ressemble à un Mike Mignola plus mainstream et abordable. Pendant ce temps, les amis du héros (Rip Hunter, Green Lantern, Superman, Wonder Woman, Booster Gold...) partent à sa recherche à travers le temps. Car une sombre menace pèse sur nos têtes à tous, êtres du présent : Si Wayne parvient à atteindre notre (son) ère tout seul, il provoquera la fin de tout. Pourquoi et comment? Impossible de le dire. Morrison nous a t'il donné toutes les cartes en main pour nous faire une idée? Certainement pas. Comme d'habitude avec lui, plus c'est touffu et alambiqué, plus il semble prendre son pied. Vous savez, quand je lis un comic-book, je me pose toujours la question : Et si un nouveau lecteur devait décider de se lancer dans notre passion commune, avec cet album? Et si cet album devait conditionner ses choix futurs, et lui donner un ordre d'idée de ce qui l'attend ensuite? Poursuivra t'il dans cette voie, ou renoncera t'il? C'est là le hic avec cette histoire. Ou bien vous acceptez le fait qu'avec Morrison, il faut être patient et tenir une boite d'aspirine à portée de main, ou bien il vaut mieux que vous n'achetiez pas cette parution. Non pas que ce soit une lecture "adulte", non, c'est juste, pour le moment, une lecture "bordélique", un peu foutoir. Du coup ça ne plaira pas à tout le monde, je vous l'assure!

Rating : OOOOO (j'ai failli inventer le deux ronds et demi pour cette fois...)

SPIDER-ISLAND : CLONE OU PAS CLONE ?

Le concept même de SPIDER ISLAND, le nouveau "story-arc" à la mode chez le tisseur de toile, a de quoi faire peur, dans son idée de base : tout le quartier de Manhattan se retrouve doté de pouvoirs similaires à ceux de l'homme araignée, du coup Peter Parker va se sentir bien moins seul. L'histoire aura des répercussions directes sur toute une série de personnages, à commencer par Cloak and Dagger, Venom, Spider-girl et Spider-woman, ainsi que Shang-Chi. Au fait, en parlant de Venom, vous savez que désormais il s'agit de ... Flash Thompson, n'est ce pas? Le tout sera proposé en six épisodes, sous la houlette de Dan Slott, à la base de ce projet, qui verra également l'implication de l'odieux Chacal, et le retour sur certains points qu'on croyait définitivement archivés depuis l'époque de la Saga du Clone. Un prologue et un épilogue sont dessinés par Stefano Caselli. Et puis bien sur, il y a ce teaser qui circule sur le web... cette veste que nous reconnaissons tout de suite, et l'idée que probablement, Ben Reilly est de retour. Pour de bon, ou est-ce un leurre? Encore ces histoires de clones, encore de la confusion à venir, ou bien une vraie saga poignante qui va redéfinir le statut du héros? De toutes manières, le top départ a été donné aux States, et avec Panini qui s'occupe de réduire le retard dans la traduction et diffusion des comics Marvel en France, vous devriez lire tout cela (sauf si vous êtes accrocs à la VO) à la fin de l'hiver prochain.

DC COMICS MAINTENANT OU JAMAIS !

Et vous êtes toujours là, à vous demander si le moment est venu de vous mettre à lire des comics Dc ? Vous mériteriez juste un bon coup de pied aux fesses, pour ne pas avoir trouvé la force de vous décider! Loin de moi l'idée de vous convaincre d'abandonner Marvel (une telle idée mériterait la camisole de force) mais tout de même, n'avez vous pas encore remarqué à quel point nous vivons une "époque Dc" formidable? Toujours est-il que la dernière chance est arrivée, je vous rappelle pourquoi : Tout d'abord, sur le front de la Vf, ce qui concerne la majorité d'entre vous, je pense. DARGAUD devient le nouvel éditeur des comic-books Dc à compter du 1° janvier, en lieu et place de Panini. Gageons qu'ils n'ont pas acheté les droits de ces Bd juste pour en publier quelques unes au compte gouttes, pusillanimement. Donc dès début 2012, nous saluerons l'arrivée de revues toutes belles toutes neuves, en kiosque, qui devraient donner un sérieux coup de jeune et de fouet à l'univers de Superman et consorts, de par chez nous. Mais ce n'est pas tout. La grande nouvelle, que vous connaissez déjà, c'est la vaste et audacieuse opération de "reboot" de tous les titres américains liés à Dc comics. 52 nouveaux numéros un sont attendus pour septembre, et ce sera l'occasion idéale pour les nouveaux venus de défricher un univers narratif hostile ou trop complexe jusqu'alors. 52 titres confiés pour la plupart à des artistes d'exception, les plus grands talents de la Bd américaine étant plongés jusqu'au cou dans l'aventure. Le trailer mis en ligne devrait vous donner plus encore l'envie de vous y intéresser. Un coup double de génie, et ce alors que nous sortons à peine de la "Blackest Night" et que "Brightest day" est sur le point d'arriver en Vf (oui, nous sommes un peu à la traîne). Dis comme ça vous allez penser à un coup de pub de ma part pour Dc comics, et vous n'aurez pas tout à fait tort : Allez-y, croyez moi, vous ne le regretterez pas. Reste à Dargaud à ne pas rater le coche, et à préparer 2012 et les grandes manoeuvres avec audace et passion. Peut être la dernière chance pour les lecteurs français ?




La page facebook de Dargaud 2012 : ici

MARVEL SAGA 10 & 11 : FRANKEN-CASTLE AFFRONTE DAKEN ET WOLVERINE

Franken-Castle, dernier acte. Pour rappel (si vous êtes distraits), le Punisher est mort dans un numéro spécial intitulé "The list : Punisher". Non pas d'une balle en pleine tête, mais littéralement dépecé, découpé en tranches, par Daken, le rejeton mauvais de Wolverine, sur les ordres de Norman Osborn. Mais Marvel, c'est encore plus fort que la mort : les restes éparses de Frank Castle ont été réassemblé par le docteur Morbius, un scientifique vampire connu des fans de Spider-man, entres autres, qui a ainsi donné naissance à une créature grottesque, proche du célèbre monstre de Frankenstein. D'où le nom, Franken-Castle. Réfugié au beau milieu d'une stupéfiante communauté de monstres, le justicier rapiécé a aidé au passage ses nouveaux amis à preserver un joyau fabulaux, la Pierre de sang, qui se nourrir du désir de vengeance de son possesseur, et rend sa volonté toute puissante. Ce qui va lui servir pour rester en vie, vous l'aurez compris! Car le moment d'affronter à nouveau Daken est venu : la grande revanche entre le mutant et Castle est sanguinaire, c'est une boucherie burlesque où les deux antagonistes s'enfoncent le sternum à tour de rôle, finissent sous les roues d'une rame de métro, s'explosent la tête avec jubilation... On se demande en passant où est donc le scénario. Aucune finesse ou approche psychologique dans ce combat brouillon où un individu un tant soi peu normal aurait succombé au premier round. Mais voilà, l'un des deux a un facteur auto guérissant et ses membres repoussent à vitesse grand V (il est donc virtuellement invincible, ou presque) tandis que l'autre est plus une construction, une machine, qu'un être humain classique. Du coup, ils frappent, tapent, grognent, vont au tapis, et se relèvent, encore et encore. C'est si fun et tentant que Wolverine en personne se joint à la farce, pour sauver son rejeton du courroux de Franken-Castle. La fibre paternelle, c'est une valeur sacré, après tout?



Remender a donc tout dit, avec cette histoire de Frank Castle monstrueux. On sent l'épuisement du filon, et la nécessité d'en finir. Impossible toutefois de tourner la page sans quelques évidences narratives, que je peux énumérer avant même de lire l'histoire (certes, je fais semblant, je l'ai lue...). Primo, le Punisher doit absolument redevenir l'anti héros humain qu'il était avant sa mort. En cela, la pierre de sang, qui peut exaucer les désirs des êtres animés par la veangeance, est un artifice tout trouvé. Vous pouviez y arriver tout seul, sans crier au spoiler. Secondo, il faut en passer par la case revanche contre Daken, et ça doit être gore au possible. On voit mal les deux larrons se faire un poker en terrasse d'un café. Terzo, Daken ne peut mourir. Le personnage, pas très intéressant ni séduisant, rapporte quand même pas mal de dollars, et Marvel n'en a pas fini avec son exploitation. Donc même s'il va morfler, il faudra lui ménager une porte de sortie. Quarto, Remender étant proche de quitter le titre, il est prié de rendre la maison dans l'état dans laquelle il l'a prise en location. Croyez moi si vous voulez, c'est exactement ce qui vous attend dans ces Marvel Saga pleins d'hémoglobine. Prise de risque minimale, aucune inspiration particulière, dessins qui oscillent entre sympathiques inspirations cartoonesques (Tony Moore que finalement j'aime bien) et traits anecdotiques sans saillies particulières. Deux albums donc, un crossover avec Daken Dark Wolverine, un retour à la case départ des plus téléphonés, et un bilan vraiment mitigé. Moi qui détestais l'idée d'un Franken-Castle, au départ, je me suis pris au jeu de cette parenthèse différente et cocasse, lors des premiers numéros. Mais la conclusion en eau de boudin vient sérieusement dévaluer tout le travail accompli jusque là. Pif paf pouf, tu es mort, moi non plus. On croirait une parodie, mais c'est pourtant sérieux.

Rating : OOOOO

CINECOMICS : GHOST RIDER REMET LE COUVERT

Il y a bien longtemps de cela, après la sortie du film consacré à GHOST RIDER, j'avais rédigé et publié un article plutôt négatif, sur ce qui me semblait une réalisation poussive et peu inspirée. Je pensais vraiment, après la séance, que jamais une suite à un tel navet n'aurait pu voir le jour. Pour information, voici un extrait de ce que je disais alors (article complet ici pour les courageux) : Nicholas Cage a des cheveux dans le film, ou en tous les cas plus que dans ses dernières apparences : un des effets du pacte conclu avec le diable? Toute la première partie ( la jeunesse de Johny Blaze, cascadeur casse cou qui pactise avec Mephistopheles pour sauver son père du cancer ) est d'une rare mièvrerie et d'un pathétique inquiétant : il m'a fallu résister pour ne pas quitter la salle au bout de ce quart d'heure soporifique, qui ferait passer les telefilms de M6 pour de grand moments du septième art. Quand le grand Cage entre en scène, changement de ton : plus d'humour, enfin un acteur qui joue (presque) juste, et le fessier et les nibards de l'affriolante Eva Mendes, vulgaire à souhait, pas une once de finesse, mais fichtrement bonne. Rien que pour elle, je suis restée sagement à ma place, à attendre la suite. La suite, justement, est plus divertissante pour qui connait le comics : La transformation en Ghost Rider ( qui dès la seconde fois devient immédiate et perd donc tout interêt et pathos, dommage et incompréhensible étant donné les souffrances liées à la première métamorphose...), les confrontations avec les vilains de passage ( dont un Blackheart qui donne l'impression de sortir droit de la version diabolique de Beverly Hills 90210 ), les relations Cage/Mendes dont une interview décalée ( celle ci est journaliste dans le film ) qui fait bien sourire, tout cela est ma foi assez sympathique, et le film se laisse regarder, enfin, dans la mesure où il faut bien rentabiliser les huit euros pour la place : Monsieur Pathé ne remboursera de toutes façons pas. Nous sommes encore loin des Spiderman de Sam Raimi, mais après avoir distraitement suivi Elektra et Superman returns, tout le reste semble comme nimbé dans le talent et le bon goût...Mark Steven Johnson avait il est vrai déjà sevi sur Daredevil ( comment transformer un excellent comics en film lourdeau et ampoulé ), le voilà donc inculpé récidiviste : mais que fait la police?


Et bien je me trompais sur un point : la suite ! GHOST RIDER : Spirit of vengeance, toujours avec l'innénarrable Nicholas Cage (mais avec un autre réalisateur et c'est tant mieux) est annoncé pour février 2012, et la première bande annonce circule déjà sur le web. On y devine la version survitaminée et cocaïnisée du premier : effets spéciaux bien plus convaincants, scènes d'action coup de poing, et peut être, qui sait, enfin un méchant vraiment méchant. Le film est annoncé dans le giron de la division Marvel Knights, qui n'avait plus rien produit depuis le pitoyable Punisher War Zone, qui a fini au rebut du cinéma (c'est à dire directement pour le circuit dvd en France). Entretenir des doutes sur cette suite est finalement assez légitime.



           
            Ghost Rider : Spirit of Vengeance - Trailer #1

DES HEROS BRISES ET UN NOUVEAU DIEU DU TONNERRE

Tel va le monde des comic-books, à l'ère d'Internet, que sans même avoir encore pu lire la conclusion de Fear Itself (qu'on suppose cataclysmique), une grande partie des Marvel fans se ruent déjà sur les teasers et autres anticipations qui permettraient d'en savoir un peu plus sur leur univers de fiction favori. A ce jour, la nouvelle principale vient bien entendu de ce teaser "SHATTERED HEROES" (les héros brisés), que Axel Alonso, le nouveau big boss de la compagnie, a commenté ainsi : Les héros sont brisés. Pourront-ils rassembler les morceaux à temps, pour faire face à l'orage qui vient?". Les super héros ne prennent donc jamais de vacances?
C'est aussi l'aréopage de héros représentés qui retient toute notre attention. Par exemple, on y trouve maintenant le nouveau Dieu du Tonnerre, Tanarua (Thor est mort. Non, ne riez pas. Je sais qu'il meurt en moyenne une fois par an ces temps derniers...), ainsi qu'un nouveau et mystérieux individu, qui appartient au groupe de newcomers définis comme les "Forgiven" (les Pardonnés). C'est Tom Brevvort qui commente le tout : "La guerre est achevée, et les combattants rentrent au foyer, portant avec eux les cicatrices de la bataille, cicatrices physiques et morales. Désormais, le coût de la bataille doit être évalué, les morts enterrés et regrettés, les décombres nettoyés et emportés. Mais les dommages subis par nos héros ne seront pas aisément réparés, les blessures ne guériront pas facilement. Des décisions sont prises, des vies changées à jamais. Les héros brisés pourront-ils trouver à nouveau le courage d'aller de l'avant?" Dire que ça devait être l'âge des héros, et la fin du Dark Reign ... Avec Marvel, quand il n'y en a plus, il y en a encore !

11 SEPTEMBRE 2001, LE JOUR OU FATALIS PLEURA

Il arrive parfois que l'actualité réelle entre de plein pied dans nos comic-books. Parfois c'est une simple apparition (le président Obama chez les Thunderbolts, récemment), d'autre fois c'est dramatiquement fort, même si souvent romancé à souhait (la seconde guerre mondiale avec Captain America au front, par exemple). Les attentats du 11 septembre 2001 ne pouvaient certainement pas laisser le petit monde de la Bd américaine sans réaction. C'est ainsi que chez Marvel, la conséquence immédiate et plus célèbre à ce jour fut un épisode très particulier de la série Amazing Spider-man, le numéro 36, réalisé par l'inévitable Straczynski et Romita Jr, à l'époque où il s'appliquait encore dans son travail. La couverture de cet épisode est d'une noirceur glaciale et évocatrice. L'ensemble donne à voir une sorte d'hommage vibrant à l'héroïsme des communs mortels, des secouristes, des pompiers, des simples new-yorkais qui doivent désormais accepter de vivre avec cette sourde menace sur leurs têtes, alors que les superhéros, qui donnent un coup de main pour les opération de nettoyage des débris et de recherche des corps, semblent impuissants et soudainement rendus à une dimension moins iconique, plus fragile. Mais la polémique s'installe vite, avec la présence également de plusieurs "vilains" et pas des moindres. en particulier, l'ignoble Doom (Fatalis), dictateur de Latvérie et peu connu pour ses accès de sensiblerie. Au sujet du terrorisme, il en connait un rayon, c'est une pointure dans le genre. Et pourtant, on le voit ici pleurer sur "la mort d'innocents, au hasard". Et bien voyons, il faut s'en remettre, Victor, ça n'est jamais que ce que tu passes le clair de ton temps à faire de ton coté, depuis les années 60! Straczynski a admis que l'idée n'était pas de lui, qu'il avait juste donné quelques consignes à Romita Jr sur les personnages à présenter dans l'épisode (il voulait d'ailleurs absolument Fatalis) et que c'est le dessinateur qui a forcé la dose avec ces larmes de crocodile assez surprenantes. Celui ci a confirmé cette version, en ajoutant qu'il ne fallait pas voir le dictateur pleurer, mais plutôt une métaphore de l'humanité en pleurs, puisque même le pire des coeurs endurcis ne pouvait rester insensible devant la catastrophe. Il n'empêche, en relisant ce "tribute" au 11 septembre, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire amer. Si le discours sur la tolérance et le courage de vivre tous ensemble, tenu par l'auteur, est assez réussi et touchant, j'ai encore du mal, bien des années après, avec cette version "cry baby" d'un des personnages les plus sanguinaires de Marvel...




En Vf, retrouvez cet épisode dans Spider-man 32 de septembre 2002.

MARVEL DELUXE : SPIDER-MAN UN JOUR DE PLUS (ONE MORE DAY)



Panini prend des risques : voici venir un beau gros Marvel Deluxe consacré à ... One more day ! Avec l’opération OMD Spider-man a donc subi un relaunch des plus controversés. Depuis les récents événements sans retour liés à « Civil war », durant laquelle Peter Parker avait révélé sa double identité au grand public lors d’une conférence de presse mémorable, les choses sont allées de mal en pis. Peter a fini par douter des méthodes de son nouveau mentor, Tony Stark, et a rejoint le maquis avec les autres super héros dissidents. Ensuite Kingpin, caïd du crime, n’a eu aucun mal à commanditer l’assassinat de la légendaire Tante May, même si en retour il a du subir une humiliation douloureuse, sous les poings vengeurs de Spidey. C’est là que Marvel est pris de court : comment aller plus loin encore dans le « noir » ( L’Araignée endosse à nouveau son costume sombre pour mieux faire comprendre que par les temps qui courent, mieux vaux ne pas lui chercher de noises ) sans renier les fondements mêmes du personnage, depuis toujours insouciant et ironique, et qui avait fini par devenir un énième redresseur de torts torturés et au modus operandi violent. Comment venir à bout d’un statut-quo qui a tenu en haleine pendant des mois ( la Tante May en fin de vie aux urgences, Spidey fugitif est recherché par ses pairs, son identité secrète est à l’eau…) mais qui menace de finir vite dans une impasse narrative, Peter Parker ne pouvant avoir un destin, une trajectoire, à la Matt Murdock (et encore moins à la Frank Castle); et il reste un détail non négligeable dans l’affaire : Marvel, tout comme DC, est une major du comic-book et en tant que telle, ses parutions doivent être rentables et éviter les prises de risque alambiquées, comme peut l’être la métamorphose caractérielle radicale d’un de ses héros de référence. Abracadabra, Deus Ex Macchina des plus classiques, un bon gros tour de magie et l’affaire est dans le sac ! C’est Méphisto ( en gros le Diable ) qui sort Peter du pétrin, en sauvant son identité ( plus personne ne se souvient de la fameuse conférence de presse…) et sa tante ( qui gambade à nouveau comme en quarante, et d'ailleurs, elle se marie par la suite avec le père de Jameson, pour n'apparaître plus que sporadiquement dans la série. Cela valait-il de jeter un mariage par la fenêtre, Peter? ), en échange, tout de même, de son couple. Exit Mary-Jane Watson, épouse Parker, notre bon vieil homme araignée est à nouveau célibataire, fauché comme les blés, journaliste free-lance au Bugle ( qui va changer de nom et de propriétaire ) et capable de blaguer et faire les pires calembours dans les situations les plus extrêmes. Il suffirait de ressusciter Steve Ditko, de lui confier la partie graphique, et on se croirait dans les sixities, les amis !




Alors quid du pour et du contre, deux ans après ce grand chambardement ? Dur à dire, même si le public hardcore a encore du mal à digérer l'événement. D’un coté, la série fleure bon la nostalgie, avec le retour de tant de personnages et de héros qui avait fini par disparaître ces dernières années, où les scénaristes ( Straczynski en tête ) préféraient aller de l’avant, encore et toujours, quitte à intervenir directement sur les fondements mêmes du personnage. C’est ainsi que l'arachnide démasqué est mort et revenu d’outre tombe, avec cette fois une véritable toile organique, comme dans les films, au lieu de lance-toile artisanal, et bien sur une double identité en béton. Tout cela est gommé, effacé, oublié, renié. Harry Osborn n’est même pas mort, lui non plus, figurez vous ! Il était également en Europe ( expédient déjà utilisé pour le père Osborn, Norman ) et il est revenu animé de bonnes intentions, prêt à reprendre sa place dans le cast en tant que meilleur ami friqué de notre cher Peter Parker. On revoit de plus en plus souvent Betty Brant, la secrétaire de Jameson, qui se remet peu à peu de son éviction du Bugle, et de son grave infarctus, au point qu’il brigue désormais la marie de New-York. Spidey est encore et toujours une menace, et il ne sait plus comment s'y prendre avec le sexe faible. Plus de mariage, plus de fille dans le lit, et ça se comprend, Peter redevient un roi de la loose en matière de drague. Mais toute cette opération « nostalgie canaille » se heurte à un problème de fond : la série qui avait atteint un paroxysme inattendu au niveau de la tension narrative et de la précipitation des événements ( 40 ans d’aventures soudain remis en question en six mois ) est repartie sur de nouvelles bases, plus sereines, mais qui souvent ronronnent. Reste le grand suspens qui tient en haleine les lecteurs pendant de nombreux mois, aux States : mais qu'à bien pu murmurer Mary-Jane à l'oreille de Mephisto, au moment où elle décide d'accepter le pacte fatidique? Quelle condition a t'elle bien pu poser? Pour vous donner un ordre d'idée du caractère insoutenable de ce suspens, sachez que Joe Quesada, redacteur en chef de Marvel à l'époque, tout de même, et illustrateur de l'événement, a admis par la suite avoir eu "une vague idée" au moment où paraissaient les planches incriminées, mais aucune certitude, et qu'il comptait résoudre le mystère par la suite! Les lecteurs de la VF apprécieront le timing, puisque la réponse à cet imbroglio sera fournie à partir de début septembre dans la revue Panini du tisseur de toile. Reste que c'est du Spidey, donc c'est vendeur, que c'est Quesada qui dessine, donc c'est assez beau, qu'il y a quand même de l'émotion (une petite larme sur le couple qui se sépare) et que ça a marqué son temps, en bien, ou en mal. Il n'en fallait pas moins, pour vous convaincre de débourser 28 euros, quand même...
 
Rating : OOOOO

NOS ANNEES STRANGE : LES ANNEES LUG/SEMIC


Si aujourd'hui quasiment toute la production de comic-books de qualité, en provenance de chez Marvel, finit par trouver sa place dans les kiosques ou en librairie, il n'en a pas toujours été ainsi, loin de là. Que tous ceux qui grognent perpétuellement, pour une page rognée de ci de là, ou un macaron en couverture, se rappellent ce que nous autres trentennaires ou quadras appellont l'âge d'or des comics en Vf, c'est à dire toute la période où nos chères Bd étaient adaptées par Lug, puis Semic. Le fer de lance de la production de la maison d'édition lyonnaise était bien sur STRANGE, hôte de Spider-man (des plus grands moments du tisseur) mais aussi de Daredevil (de Miller notamment, entre censure et version expurgée), d'Iron Man, des Vengeurs, de séries mythiques ou cultes comme Rom (le Chevalier de l'espace, à quand une réedition en VF?) ou encore Captain Marvel. Pour lire les aventures des mutants, il fallait par contre se rabattre sur SPECIAL STRANGE, qui présentait les aventures des X-men sur un rythme d'abord trimestriel, puis tous les deux mois. D'autres revues sont venues étoffer l'offre. NOVA (avec les Fantastiques, le Surfer d'Argent...) en petit format riquiqui avant de finir sa carrière dans une carrure plus adaptée. STRANGE ORIGINES, lui, relatait les premiers pas de nos héros, ou republiait des récits fondateurs à l'attention des novices, le tout assorti de quelques fiches bien pratiques sur les personnages. TITANS, le frère du pauvre, que j'achetais seulement pour les New Mutants de Sienkiewicz. Les Récits Complets Marvel et les TOP BD étaient eux les ancêtres des albums libriairies d'aujourd'hui : des parutions un peu plus soignées (et plus chères!) toutefois distribuées en kiosque. Pour revivre cette épopée super héroïque, qui nous a tous marqué et nous a transmis cette passion qui nous anime encore bien des années plus tard, je vous recommande le livre de Sébastien Carletti et Jean Marc Lainé, à paraître chez Flammarion : NOS ANNEES STRANGE 1970/1996. Je n'ai pas encore eu le plaisir de le lire, mais nul doute qu'il y a de quoi s'y plonger pour un sacré bol de nostalgie. Vous pouvez le commander sur amazon.




Voici le livre ont je vous parle, avec le nouveau visuel, à la demande de l'auteur, qui nous a gentillement transmis cette nouvelle maquette. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

MAGNETO N'EST PAS UN HEROS ?


MAGNETO est probablement un des personnages mutants les plus controversés de l'univers Marvel. Bien difficile de déterminer s'il s'agit d'un héros ou d'un vilain hors catégorie, d'un dictateur sanguinaire ou d'un combattant pour la liberté des siens. Est ce un terroriste ou le Messie des mutants? Il a même été le directeur de l'Institut Xavier, et l'enseignant des Nouveaux Mutants, dans les années 80! S'il est revenu dans le giron des X-Men et s'est racheté une énième conduite, nous le découvrirons en novembre dans la mini série éloquente : Magneto:Not a Hero, signée Skottie Young et Clay Mann. Pour reprendre les paroles de Skottie, le scénariste : "Peu importe à quel point les X-men font confiance à Magneto, ils ne devraient jamais abaisser leur garde complétement", mais aussi "C'est une mini durant laquelle Magneto devra affronter qui il est véritablement. Un problème identitaire." Bref, doit-on s'attendre à ce que le personnage redevienne pour le coup un bad guy? Pour mémoire, nous avons déjà du lire deux dizaines de revirements de la sorte, sans compter les innombrables morts de Magneto, sa regression au stade enfantin, son état catatonique ... Les auteurs vont devoir se surpasser pour nous convaincre d'investir dans cette parution. Mon conseil? Rendez-nous le Magneto majestueux et surpuissant des premiers épisodes dessinés par Jim Lee, pour l'alors nouveau mensuel X-men.

GREEN LANTERN : ORIGINES ET RENAISSANCE pour tout savoir sur le personnage


Vous n'avez jamais osé pénétrer le monde cosmique de Green Lantern, et pourtant vous êtes un lecteur assidu des épopées du Silver Surfer, de Thanos, et autres consorts marvéliens? L'heure est arrivée de faire amende honorable, en ce mois d'août, avec pas moins de deux parutions indispensables offertes (façon de parler...) par Panini. Tout d'abord, commençons par le commencement, c'est à dire par les origines du héros, le récit d'un pilote d'essai, Hal Jordan, un peu casse cou et grande gueule, qui se voit investit d'un anneau vert par un alien venu s'echouer sur notre planète, et de là devient le plus éminent membre du corps des Green Lantern, la grande police du cosmos made in Dc. Un récit qui peut donner un film franchement médiocre (voir ici même) ou une série incontournable, surtout depuis l'arrivée d'un certain Geoff Johns, qui a littéralement fait explosé les préjugés des anciens détracteurs, et poussé le monde des Green Lantern sur le devant de l'affiche, à coups de ventes mirobolantes (pour une époque, la notre, plutôt avare, crise oblige). "Secret Origins" regroupe les épisodes 29 à 35 de cette série, publiée voilà quelques années sur les pages de Dc Universe. Johns avait décidé de marquer une pause dans son épopée, pour représenter, et retravailler la légende fondatrice du mythe. Un flash back de sept épisodes idéal pour les novices (un peu plus redondant pour les autres, certes...) où reviennent en scène Abin Sur, Sinestro, les premières missions de Jordan, son serment avec la lanterne, bref, en 160 pages, absolument toutce qu'il faut savoir pour comprendre les origines 2.0 de ce superhéros Dc, dans une nouvelle collection intitulée sobrement "Best comics". Le tout pour moins de dix euros, ce qui en fait un passage obligé pour ceux que je citais en début d'article. Au moins vous ne finirez pas l'été idiot, et vous pourrez entrer sereinement dans le cercle fourni de ceux qui pensent qu'en plus, Ivan Reis est un fichu bon dessinateur, qu'il faudra suivre de près ces prochaines années!

Depuis fin juillet est aussi disponible l'album de la collection Dc Deluxe, le très beau Green Lantern Renaissance, de Johns et Van Sciver. Rebirth en VO, car le personnage de Hal Jordan a connu des hauts, mais aussi des bas profonds dans sa carrière. Pour tout vous dire, il avait fini par succomber à une entité extra terrestre qui se nourrit de la peur de ses victimes, et qui le logeait jusque là dans les lanternes vertes, d'où leur vulnérabilité à la couleur jaune (de la couleur de la créature maléfique). Jordan est donc devenu Parallax, et pris de folie, a anéanti le corps des Green Lantern, et est devenu une vraie menace d'ordre cosmique. Il s'était partiellement racheté en sauvant la Terre de l'extinction totale du soleil (voir l'album de la collection Semic books, en Vf, Extinction) et en fusionnant avec le Spectre. Mais le mensuel Green Lantern ne relatait plus ses aventures : depuis le temps, d'autres avaient pris le relais, comme le jeune dessinateur Kyle Rayner, le colérique Guy Gardner, ou le maladroit John Stewart (une de ses bévues a condamné un monde entier!). Mais on enterre pas totalement un tel potentiel super héroïque, et Geoff Johns le savait bien. Avec cette saga intitulée Rebirth, il va replacer Hal au centre de l'univers des GL, en faire à nouveau un héros sans peur et sans reproche, capable de (se) pardonner et d'avancer, et donner le ton pour un relaunch du titre phare, qui reprend donc du numéro 1. Enorme succès de cette opération, qui va voir revenir sur le devant de la scène des ennemis comme Sinestro, Black Hand, Hammond, et de grands moments comme la Sinestro Corps War, ou Blackest Night. Ce bel album est en conséquence la première belle pierre de l'éxistence moderne du personnage, qui plus est illustré de manière remarquable par Ethan Van Sciver, inspiré et lisible. On ne reprochera que le prix de l'objet (25 euros...) mais certainement pas sa pertinence. Si vous avez de quoi vous le procurez, soyez certains que vous n'aurez pas envie de le revendre dans la foulée! Et que vous aurez entre les mains de quoi enfin défricher le monde des Green Lantern, qui n'attendait plus que vous !

Rating :

OOOOO (secret origins) Pour les néophytes, bien entendu

OOOOO (Rebirth)

EN ATTENDANT LA NOUVELLE WONDER WOMAN DE STRACZYNSKI EN VF


Mais que devient donc Wonder Woman, et quelles sont les chances de voir réapparaître la belle amazone, avec l'arrivée de Dargaud sur la catalogue Dc? Je ne suis pas voyant, je ne pourrais vraiment vous répondre, mais il serait intéressant que les nouveaux venus se penchent sur le run de Straczynski (Wonder Woman:Odyssey), qui après avoir redonné un coup de fouet à la légende asgardienne de Thor (avec Olivier Coipel), s'est attaqué au destin de Diana la princesse. On la retrouve dans un autre continum temporel, là où personne n'a jamais entendu parler d'elle, où elle est privée d'une partie de ses pouvoirs, comme celui de voler, ou encore de son lasso de vérité. Themyscira n'existe plus, et il ne reste plus pour l'héroïne que de partir à la recherche de ses soeurs amazones, et de son propre passé, le tout nimbé dans un profond mystère avec un ennemi particulièrement inquiètant. N'est pas une déesse qui veut, et la Wonder Woman de ces aventures est plus jeune, plus humaine, en pleine reconstruction personnelle et narrative. Je vous passe le couplet sur le nouveau costume, qui se substitue à la classique culotte étoilée, et qui trouve toutefois son sens dans cette réalité particulière, bien que nous privant des classiques évolutions les cuisses et fesses à l'air de l'icone Dc. Straczynski est un architecte patient mais qui ne s'embarasse pas toujours des fondations qu'ont au préalable ébauché ses prédecesseurs. Il poursuit son oeuvre, entre révisionisme et hommage moderne, et divise toujours autant les fans. Avec un grand mérite, celui de toujours tenter, d'oser, de vouloir aller de l'avant, sans jamais tomber dans le pathétique, le jeunisme, ou le ridicule (une spécialité -trop souvent- de Loeb). Si Dargaud envisage la parution de beaux albums, calqués sur le modèle des 100% Marvel de Panini, voilà l'exemple parfait de ce qui pourrait bien voir le jour dès le premier trimestre 2012. Croisons les doigts.

WONDER MAN FONDE LES REVENGERS


Brian Bendis n'en finit plus de s'imposer comme l'architecte majeur du monde Marvel contemporain. Son travail sur les Avengers, notament, est la source d'inspiration pour les grands events du genre Civil War, ou Secret Invasion, mais aussi pour les films, dont le point d'orgue sera le prochain long métrage des Vengeurs, justement. Tout avait pratiquement commencé avec une mini série du nom de Secret War, où Bendis était épaulé par le talentueux dessinateur italien, Gabriele Dell'Otto, dans un style pictural du plus bel effet, à rapprocher de l'art d'un certain Dave Ross (Marvels). Pour le premier annual de la nouvelle série New Avengers, le duo se recompose. On y retrouve aussi un des super héros les plus négligés de ces dernières années, Wonder Man, pour le moment sous sa forme ionique. Simon Williams s'attache à créer de toutes pièces un nouveau team de surhommes, les "Revengers" (les Revengeurs, ou revanchards) avec au nombre des invités des anciens personnages comme Century (autrefois présent sur les pages de Force Works) ou encore Captain Ultra. Pour le cast complet, jetez juste un oeil ci dessous. Dell'Otto propose des planches plus traditionnelles, plus vivantes, peut être également. Nul doute qu'il s'agit là d'une des dernières chances de racrocher Wonder Man au bon wagon des personnages qui comptent, lui qui joue vraiment les has-been depuis l'époque glorieuses des West Coast Avengers.


LE BAISER X DE LA RENTREE


Après FEAR ITSELF, Marvel décide de changer de fusil d'épaule. Les récents teasers nous promettent de mettre l'accent sur la vie sentimentale et privée de nos héros préférés. A commencer par cette cover qui circule en boucle depuis plusieurs jours sur le web, ce baiser fougueux entre les deux leaders historiques des X-men, d'un coté Scott Summers, et de l'autre Ororo Munroe. Greg Pack, qui reprend la série Astonishing X-men à partir du numéro 44, assure qu'il s'agit bien d'une vraie liaison, dans la continuité de ce qu'on aura pu lire jusque là, et qu'il ne s'agit pas d'un effet d'annonce ou d'un dessin pour attirer le lecteur curieux. En voilà donc une nouvelle... Très personnellement, et bien que tous les goûts soient dans la nature, après Jean Grey la rousse et la blonde barbie Emma Frost, que vient faire Scott dans cette galère ? D'autant plus que si Tornade a parfois été mise splendidement en valeur (au fait, elle est mariée à la Panthère Noire, non?), ce look androgyne punk la rapproche plus de Daken (le Dark Wolverine fils de Logan) que d'une déesse africaine. Et si Scott Summers était gay? En voilà un truc sympa qu'on aimerait bien lire, un de ces jours. En attendant, avec qui se consolera la White Queen, mon fantasme incarné? Les X-men, c'est plus fort qu'Amour, gloire et beauté !

WOLVERINE GOES TO HELL : Wolverine est aux enfers !


Pour tous ceux qui sont vraiment très distraits, et qui ne l'auraient pas remarqué, Panini a procédé à un redémarrage au numéro 1 de la plupart de ses revues mensuelles. Wolverine ne fait pas exception à la règle, d'autant plus que le relaunch correspond parfaitement avec l'arrivée de la série américaine "Wolverine" qui se substitut à "Wolverine:Weapon X". Le premier arc narratif était très attendu, ne serait-ce que pour son nom et ce qu'il implique : Wolverine goes to hell. Dit comme ça, on devine que la vie ne va pas être de tout repos pour le petit griffu, dans les prochains mois. Et en effet, le pauvre va carrément aller faire un tour en enfer! Pourtant, on pouvait penser que sa rencontre avec Melissa Garter, une journaliste, allait donner un peu de baume au coeur à notre mutant surmené. Au lieu de ça, voilà qu'il se met en tête de la trucider, comme d'ailleurs tous ses alliés. Ce n'est pas nouveau, déjà lorsqu'il fut l'objet de la Main (la saga Ennemi d'Etat), il avait cette idée en tête. Cette fois Wolverine est "coupé en deux". Son corps, qu'on devine sous l'emprise d'une puissance maléfique, traque et assassine à tout va. Pendant ce temps, son âme, ou tout du moins sa partie esotérique, est elle en enfer, où elle subit une longue et impressionnante série de tortures, qui vise à briser sa résistance. D'autres avant lui ont abandonné la lutte, comme Sabretooth, qu'on retrouve enchaîné aux pieds du démon, alors que Wolverine affronte la horde de ceux qu'il a tué durant son existence, mais aussi son ancienne flamme Mariko Yashida. A la tête d'un clan Yakuza de son vivant, il est logique qu'elle aussi ait gagné son billet pour rôtir en enfer...



L'idée a de quoi séduir les fans hardcore du personnage : imaginez donc, Wolverine descend aux enfers, file une rouste à tout ce qui y bouge, et taillade le Diable lui même, avant de revenir plus sombre et torturé que jamais. Ouais... Ce qu'il y a de bien, c'est que le brésilien Renato Guedes, débauché de Dc (où il réalisa entre autres, Green Arrow/Black Canary, dans un tout autre genre) n'est pas avare de détails et que ses cases sont fouillées et anatomiquement bien réalisées. Après Ed Benes, faut-il donc forcément aller lorgner chez la distinguée concurrence pour mêler samba et comic-books de qualité? Pour ce qui est de l'approfondissement , du "plot " en lui même, il faut patienter quelque peu pour qu'enfin cette saga, qui avait commencé comme un énième grand numéro de "je sors mes griffes et c'est le carnage", gagne en profondeur. Avec l'arrivée inopinée d'un intervenant de son passé, qu'il ne s'attendait pas à revoir surgir (non je ne spoilerai pas, pour ceux qui veulent lire), et qui pourrait bien modifier la destinée et l'héritage du canadien en colère. En cadeau bonus, Wolverine donne donc la chasse à ses alliés, et cela implique forcément les X-men, et par exemple Colossus, qu'il pourrait bien ouvrir comme une bonne vieille boite de conserve. Aaron s'amuse avec cette nouvelle série, qui à défaut de bouleverser le concept même de comic-book, a le mérite d'être assez fun et pétillant pour retenir l'attention. C'est mainstream et sanglant, ça pourrait donc bien plaire à une large portion du lectorat habituel de la revue Panini dédiée à Logan. Actuellement en kiosque, dans la revue éponyme.


Rating : OOOOO

FANTASTIC THREE OU FANTASTIC FOUR ?

Rappel des faits : Un membre des fantastiques est mort au combat, mais oui ! Ce sera en Vf dans quelques semaines, sous forme d'une revue hors série, en kiosque pour un peu plus de cinq euros. Mais on ne vous la fait pas, vous savez bien de qui il s'agit. Allez, devinez, on brûle là (oh le bel indice...)  Trève de plaisanterie, la mort n'étant jamais très grave chez nos héros de papier, et la grande fête pour célébrer le numéro 600 de Fantastic ... Three (?) approchant à grands pas, voilà que Marvel nous balance ce poster promo qui en dit long sur ce qui nous attend dans ce numéro mythique. Fans de Johnny Storm, sèche tes larmes, et patiente jusque novembre pour enfin tout savoir sur le sort de la Torche. Qu'en sera t'il cependant de la Futur Fondation, cette école pour jeunes prodiges où Reed Richards joue les profs de sciences? Mystère et boule de gomme ! Selon les dernières infos, c'est Luc Ferry qui devrait assurer les cours, quand il aura le temps, bien entendu. A moins qu'ils recrutent les frères Bogdanov ...

Cinécomics : CAPTAIN AMERICA THE FIRST AVENGER

Le film consacré à Captain America commence comme une version moderne d'Amicalment Votre, à la sauce Marvel. On y découvre le destin en parallèle de deux hommes que tout oppose, y compris le background idéologique qui les ont vu grandir. Tout d'abord, le maléfique Johann Shmidt, patronyme civil du Crâne Rouge, qui s'empare d'un objet de pouvoir quasi illimité : le cube cosmique. Ce cube lui permet d'accéder à des énergies illimitées, qu'il compte transformer en armes de guerre et de destruction de masse. Il travail en collaboration avec des savants fous comme le docteur Arnim Zola, au sein d'une armée nazi parallèle du nom d'Hydra (dans le film, le poing levé remplace habilement le bras tendu). En face, Steve Rogers est un jeune américain malingre et idéaliste, qui regorge de courage et d'esprit patriotique. Il rêve de participer à l'effort de guerre et de partir au front avec ses pairs, sauf que sa constitution physique très fragile fait qu'il est systématiquement recalé à chacune des ses tentatives d'enrôlement volontaire. Il se fait même régulièrement rosser dans de sombres ruelles, et ne doit son salut qu'aux muscles de son meilleur ami, Bucky Barnes, qui n'est donc pas son side-kick juvénile comme dans notre chère bd. Jusqu'au jour où il fait la connaissance du professeur Erskin, savant allemand transfuge en amérique, qui lui propose de se soumettre à une expérience révolutionnaire et ultra dangereuse. On retrouve -clin d'oeil sympathique- le père de Tony Stark en tant qu'associé sur ce projet "super soldat", qui transforme donc un gringalet volontaire en un surhomme extraordinaire, qui va faire pencher le conflit mondial en faveur des forces du bien. Et il fallait bien cela pour contrer les plans du Crâne, première tentative d'Erskin pour créer le soldat ultime, et qui est devenu fou et encore plus diabolique suite cette demie réussite. Une lutte manichéenne à grand spectacle, qui va enflammer toute la seconde partie du film, riche en explosions, combats, effets spéciaux. Du grand spectacle Marvel. 



Quelques largesses avec le comic-book que nous connaissons, donc. Mais avec une qualité indéniable : tout s'enchaîne fort logiquement et trouve un sens dans ce film. Surtout le Crâne à la tête de l'Hydra, organisation terroriste nazie, qui parvient de la sorte à gagner sa place au soleil dans la mythologie filmique Marvel, qui plus que jamais ressemble à une seconde version Ultimate des aventures que nous lisons depuis des décennies. L'action est donc fort présente, dans la seconde partie, mais parfois invraissemblable et tirée par les cheveux. Quand Steve Rogers fait des acrobaties en avion de chasse avant d'aller s'enchâsser dans la vaisseau amiral de son archi ennemi à vitesse supersonique, on reste quand même dubitatif. Chris Evans est assez crédible dans son costume de vengeur étoilé, plus à l'aise que dans FF où il avait avant tout un rôle d'amuseur public prompt à s'enflammer. Ici, on frise même l'excellence lorsque le film nous présente un super soldat unique, donc quasiment inutilisable pour l'armée qui rêvait de troupes nombreuses, et qui décide donc d'employer sa créature dans une fonction représentative. Captain America devient alors un guignol publicitaire qui est censé remonter le moral des troupes dans des spectacles de cabaret patriotique, et on ne peut s'empêcher de sourire franchement dans ces scènes caustiques particulièrement bienvenues. Disons le tout net, ce film est enlevé, sans vrai temps mort, il nous offre une vraie vision cohérente du "first avenger" et en réécrit intelligemment les origines, au profit du public néophyte. Ne manquez pas la scène finale du film, autre pièce du puzzle portant au grand crossover cinématographique (Avengers), avec l'arrivée du personnage à notre époque. Car tout le reste du long métrage est consacré à la seconde guerre mondiale, costumes et atmosphère de l'époque compris. Notre conseil final? Allez-y, sans hésitation. Une bonne adaptation d'un comic-book à l'écran, pour petits et grands, lecteurs ou pas. 


Rating : 00000

FEAR ITSELF : Faut-il avoir peur de la peur (elle même) ?


FEAR ITSELF est le prochain grand "event" made in Marvel, en attente de publication française, prévue pour l'automne. J'ai pu lire à ce jour les 4 premiers numéros sortis, et l'heure est venue de lever le voile sur l'intrigue et la qualité de cette saga en sept parties. Je vais toutefois essayer d'en dire assez, mais pas trop, juste pour eclairer la lanterne de ceux qui le souhaitent, sans pour autant trop en révéler et gâcher le plaisir de la lecture. Red Skull a eu une fille, Sin, que Brubaker a habilement mise en scène durant son long run sur Captain America. Nous la retrouvons ici défigurée, plus enragée que jamais, à la recherche d'un marteau mystique (qui n'est pas sans évoquer Mjolnir, l'arme de Thor) qui toujours échappa à son père. Sa découverte la transforme en Skadi, créature surpuissante, hérault du Serpent. Qui est ce reptile? Il faut pour cela se rendre au fond de la fosse des Mariannes, là où repose depuis des siècles la tombe cachée de celui ci, qui à peine évoqué et réveillé, s'auto proclame "All father" et semble avoir des visées d'hégémonies peu rassurantes. Tout ceci effraie Odin et les asgardiens au plus haut point. La décision du monarque est de quitter précipitement la Terre, en l'abandonnant à un destin qu'on devine funeste. Thor, son fils, se rebelle, et refuse de se prêter à un tel acte de couardise : il est vertement corrigé par le paternel, et reçoit une rouste qu'il n'est pas près d'oublier. Le pire est encore à venir... Sur Terre, le Serpent s'apprête à répandre le chaos, la violence débridée, la Peur, avec un P majuscule (d'où le titre, forcément!).  Pour l'assister, il regroupe un aréopage de héros et de vilains, tous transformés en d'invincibles avatars, les "Worthy", par la grâce de plusieurs marteaux mystiques tombés du ciel un peu partout sur le globe. Et là, patatrac, la planète est à feu et à sang, plus que jamais le monde Marvel vacille au bord du gouffre.



Il faut avouer que l'impression de désastre, de fin du monde, est vraiment bien fichue. On se sent désarmés face à l'irruption soudaine et cataclismique d'une violence inouie, qui ne peut qu'épouvanter une humanité désemparée. Même les héros en sont pour leurs frais, à commencer par un des symboles du monde Marvel, qui meurt au champ de bataille. Peut être ne savez vous pas de qui il s'agit (vous parvenez donc à surfer sur Internet et à éviter toute curiosité et tout spoiler... bravo, je ne sais pas comment vous faites!) aussi j'en resterai là. Odin, le roi des Dieux nordiques, est lui aussi contaminé par la frousse générale. Dans un grand élan de courage, sa solution pour purger la Terre du mal est évidente : brûler la planète, pour éradiquer ce mal qu'il connait bien pour l'avoir combattu à l'aube des temps, et vaincu tout en payant un prix qu'on devine effroyable. Matt Fraction va devoir tenir ce rythme jusqu'au bout de son travail, mais lui qui d'habitude procède avec circonspection, laisse exploser là l'étendue de ses envies d'Armaggedon. C'est ultra efficace et bien fichu. Stuart Immonen est une garantie : on a vu sur Thor que ses planches sont souvent de toute beauté. Ici il insuffle une grande sensation de puissance, orchestre des combats titanesques, tout en gardant une grande lisibilité dans les scènes de combat. Vous l'avez compris, je suis séduit, pour le moment, par ces 4 premiers numéros de Fear Itself, qui va bien plus loin et plus fort que Siege, et semble mieux armé pour rester crédible sur la longueur, que Secret Invasion, par exemple. A découvrir très vite en Vf, puisque Panini à annoncé l'opération Fast Forward, c'est à dire la réduction du temps s'écoulant entre publication américaine et française. Vivement l'automne !

Rating : OOOOO

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...