Panini prend des risques : voici venir un beau gros Marvel Deluxe consacré à ... One more day ! Avec l’opération OMD Spider-man a donc subi un relaunch des plus controversés. Depuis les récents événements sans retour liés à « Civil war », durant laquelle Peter Parker avait révélé sa double identité au grand public lors d’une conférence de presse mémorable, les choses sont allées de mal en pis. Peter a fini par douter des méthodes de son nouveau mentor, Tony Stark, et a rejoint le maquis avec les autres super héros dissidents. Ensuite Kingpin, caïd du crime, n’a eu aucun mal à commanditer l’assassinat de la légendaire Tante May, même si en retour il a du subir une humiliation douloureuse, sous les poings vengeurs de Spidey. C’est là que Marvel est pris de court : comment aller plus loin encore dans le « noir » ( L’Araignée endosse à nouveau son costume sombre pour mieux faire comprendre que par les temps qui courent, mieux vaux ne pas lui chercher de noises ) sans renier les fondements mêmes du personnage, depuis toujours insouciant et ironique, et qui avait fini par devenir un énième redresseur de torts torturés et au modus operandi violent. Comment venir à bout d’un statut-quo qui a tenu en haleine pendant des mois ( la Tante May en fin de vie aux urgences, Spidey fugitif est recherché par ses pairs, son identité secrète est à l’eau…) mais qui menace de finir vite dans une impasse narrative, Peter Parker ne pouvant avoir un destin, une trajectoire, à la Matt Murdock (et encore moins à la Frank Castle); et il reste un détail non négligeable dans l’affaire : Marvel, tout comme DC, est une major du comic-book et en tant que telle, ses parutions doivent être rentables et éviter les prises de risque alambiquées, comme peut l’être la métamorphose caractérielle radicale d’un de ses héros de référence. Abracadabra, Deus Ex Macchina des plus classiques, un bon gros tour de magie et l’affaire est dans le sac ! C’est Méphisto ( en gros le Diable ) qui sort Peter du pétrin, en sauvant son identité ( plus personne ne se souvient de la fameuse conférence de presse…) et sa tante ( qui gambade à nouveau comme en quarante, et d'ailleurs, elle se marie par la suite avec le père de Jameson, pour n'apparaître plus que sporadiquement dans la série. Cela valait-il de jeter un mariage par la fenêtre, Peter? ), en échange, tout de même, de son couple. Exit Mary-Jane Watson, épouse Parker, notre bon vieil homme araignée est à nouveau célibataire, fauché comme les blés, journaliste free-lance au Bugle ( qui va changer de nom et de propriétaire ) et capable de blaguer et faire les pires calembours dans les situations les plus extrêmes. Il suffirait de ressusciter Steve Ditko, de lui confier la partie graphique, et on se croirait dans les sixities, les amis !
Alors quid du pour et du contre, deux ans après ce grand chambardement ? Dur à dire, même si le public hardcore a encore du mal à digérer l'événement. D’un coté, la série fleure bon la nostalgie, avec le retour de tant de personnages et de héros qui avait fini par disparaître ces dernières années, où les scénaristes ( Straczynski en tête ) préféraient aller de l’avant, encore et toujours, quitte à intervenir directement sur les fondements mêmes du personnage. C’est ainsi que l'arachnide démasqué est mort et revenu d’outre tombe, avec cette fois une véritable toile organique, comme dans les films, au lieu de lance-toile artisanal, et bien sur une double identité en béton. Tout cela est gommé, effacé, oublié, renié. Harry Osborn n’est même pas mort, lui non plus, figurez vous ! Il était également en Europe ( expédient déjà utilisé pour le père Osborn, Norman ) et il est revenu animé de bonnes intentions, prêt à reprendre sa place dans le cast en tant que meilleur ami friqué de notre cher Peter Parker. On revoit de plus en plus souvent Betty Brant, la secrétaire de Jameson, qui se remet peu à peu de son éviction du Bugle, et de son grave infarctus, au point qu’il brigue désormais la marie de New-York. Spidey est encore et toujours une menace, et il ne sait plus comment s'y prendre avec le sexe faible. Plus de mariage, plus de fille dans le lit, et ça se comprend, Peter redevient un roi de la loose en matière de drague. Mais toute cette opération « nostalgie canaille » se heurte à un problème de fond : la série qui avait atteint un paroxysme inattendu au niveau de la tension narrative et de la précipitation des événements ( 40 ans d’aventures soudain remis en question en six mois ) est repartie sur de nouvelles bases, plus sereines, mais qui souvent ronronnent. Reste le grand suspens qui tient en haleine les lecteurs pendant de nombreux mois, aux States : mais qu'à bien pu murmurer Mary-Jane à l'oreille de Mephisto, au moment où elle décide d'accepter le pacte fatidique? Quelle condition a t'elle bien pu poser? Pour vous donner un ordre d'idée du caractère insoutenable de ce suspens, sachez que Joe Quesada, redacteur en chef de Marvel à l'époque, tout de même, et illustrateur de l'événement, a admis par la suite avoir eu "une vague idée" au moment où paraissaient les planches incriminées, mais aucune certitude, et qu'il comptait résoudre le mystère par la suite! Les lecteurs de la VF apprécieront le timing, puisque la réponse à cet imbroglio sera fournie à partir de début septembre dans la revue Panini du tisseur de toile. Reste que c'est du Spidey, donc c'est vendeur, que c'est Quesada qui dessine, donc c'est assez beau, qu'il y a quand même de l'émotion (une petite larme sur le couple qui se sépare) et que ça a marqué son temps, en bien, ou en mal. Il n'en fallait pas moins, pour vous convaincre de débourser 28 euros, quand même...
Rating : OOOOO
Alors quid du pour et du contre, deux ans après ce grand chambardement ? Dur à dire, même si le public hardcore a encore du mal à digérer l'événement. D’un coté, la série fleure bon la nostalgie, avec le retour de tant de personnages et de héros qui avait fini par disparaître ces dernières années, où les scénaristes ( Straczynski en tête ) préféraient aller de l’avant, encore et toujours, quitte à intervenir directement sur les fondements mêmes du personnage. C’est ainsi que l'arachnide démasqué est mort et revenu d’outre tombe, avec cette fois une véritable toile organique, comme dans les films, au lieu de lance-toile artisanal, et bien sur une double identité en béton. Tout cela est gommé, effacé, oublié, renié. Harry Osborn n’est même pas mort, lui non plus, figurez vous ! Il était également en Europe ( expédient déjà utilisé pour le père Osborn, Norman ) et il est revenu animé de bonnes intentions, prêt à reprendre sa place dans le cast en tant que meilleur ami friqué de notre cher Peter Parker. On revoit de plus en plus souvent Betty Brant, la secrétaire de Jameson, qui se remet peu à peu de son éviction du Bugle, et de son grave infarctus, au point qu’il brigue désormais la marie de New-York. Spidey est encore et toujours une menace, et il ne sait plus comment s'y prendre avec le sexe faible. Plus de mariage, plus de fille dans le lit, et ça se comprend, Peter redevient un roi de la loose en matière de drague. Mais toute cette opération « nostalgie canaille » se heurte à un problème de fond : la série qui avait atteint un paroxysme inattendu au niveau de la tension narrative et de la précipitation des événements ( 40 ans d’aventures soudain remis en question en six mois ) est repartie sur de nouvelles bases, plus sereines, mais qui souvent ronronnent. Reste le grand suspens qui tient en haleine les lecteurs pendant de nombreux mois, aux States : mais qu'à bien pu murmurer Mary-Jane à l'oreille de Mephisto, au moment où elle décide d'accepter le pacte fatidique? Quelle condition a t'elle bien pu poser? Pour vous donner un ordre d'idée du caractère insoutenable de ce suspens, sachez que Joe Quesada, redacteur en chef de Marvel à l'époque, tout de même, et illustrateur de l'événement, a admis par la suite avoir eu "une vague idée" au moment où paraissaient les planches incriminées, mais aucune certitude, et qu'il comptait résoudre le mystère par la suite! Les lecteurs de la VF apprécieront le timing, puisque la réponse à cet imbroglio sera fournie à partir de début septembre dans la revue Panini du tisseur de toile. Reste que c'est du Spidey, donc c'est vendeur, que c'est Quesada qui dessine, donc c'est assez beau, qu'il y a quand même de l'émotion (une petite larme sur le couple qui se sépare) et que ça a marqué son temps, en bien, ou en mal. Il n'en fallait pas moins, pour vous convaincre de débourser 28 euros, quand même...
Rating : OOOOO
Excellente cette BD, j'en avais lu beaucoup de mal mais j'ai été conquis par les tentatives désespérées de Peter, par la détresse de notre tisseur et de sa femme, par le look de Mephisto surtout, par l'ambiance bien noire à la fin avec ce vicieux de démon rouge qui roule tout le monde... bref un très bon moment sauf que ça se termine trop vite!
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