BATMAN UNIVERSE EXTRA 1 : LE RETOUR DE BRUCE WAYNE

Bruce Wayne EST Batman, tout comme Peter Parker est Spider-man, ou encore Clark Kent Superman. Rien à faire, c'est ainsi. Alors quand presque tous ses amis et ennemis sont persuadés de sa mort, dans l'univers Dc, le lecteur lambda de comic-books ricane sous sa barbe (s'il en a une) et attend le prochain événement mettant en scène le retour du play-boy miliardaire de Gotham, en guettant les trailers sur le net. Coté Vf, c'est donc avec un gros retard qu'arrive la saga en six parties, signée Grant Morrison, The return of Bruce Wayne. Un Bruce qui n'est pas mort désintégré par le rayon Omega de Darkseid, mais qui a été expédié dans le passé, amnésique, et destiné à un voyage long et tortueux jusqu'à notre ère. C'est très original tout cela, non? Steve Rogers (Captain America) en faisait de même pendant ce temps là, mais si lui se contentait de revivre la seconde guerre mondiale, Batman se retrouve perdu en plein âge des cavernes, et il est accueuilli par un groupe de sauvages plutôt amicaux, qui luttent contre d'autres hommes préhistoriques, bien moins ouverts d'esprit. Bruce se retrouve plongé dans le conflit, il frappe à droite et frappe à gauche, tandis qu'au passage le plus jeune de ces sauvages se transforme pratiquement en un Robin des cavernes avec bouclier assorti doté de l'emblème de la chauve souris (et ça sort d'où, tout cela?). Oh que c'est confus et tiré par les cheveux... On sent que comme à son habitude, Morrison va vouloir faire dans la circonvolution scénaristique et nous montrer à quel point il sait tisser des récits alambiqués... Sauf que faute d'avoir celui ci dans son intégralité (la seconde motié dans trois mois), on est très perplexe pour le moment. Coté dessins, c'est Chris Sprouse qui s'y colle. C'est anguleux, vite expédié, sans grande attention aux fonds de case. Bon, ok, Batman version gentil gros sauvage qui cogne à tout va, et qui initie lentement la "légende de la tribus des hommes chauve-souris", très bien, on passe au second épisode, avec un saut temporel assez absurde et pas forcément élucidé... Ce n'est pas grave, c'est Morrisson qui raconte, il faut faire semblant que c'est génial. Et hop!



Chacun des épisodes est illustré par un artiste différent. C'est ensuite au tour de Frazer Irving de dépeindre Bruce Wayne en pleine chasse aux sorcières, dans une Gotham du XVI° siècle. Sous les traits du pasteur anabaptiste Mordecai, il est hébergé chez la belle Annie, qu'on devine assez vite être une sorte de sorcière. Avec qui, au passage, il tisse une intrigue sentimentale. Ou sexuelle, tout du moins. Tout est colorisé dans des teintes bistres et olivâtres, c'est assez joli mais froid et déshumanisé. Pour finir, une histoire de pirates, un siècle plus tard: Wayne s'echoue sur une plage et il est capturé par des pirates, justement, qui voient en lui le célèbre flibustier des mers, le Pirate Noir (trois fois pirate en une seule phrase, désolé). Ensemble, ils vont s'aventurer dans les grottes mystérieuses qui abritent le non moins etrange Peuple Chauve-souris, et c'est raconté de la main de Yanik Paquette, qui continue de s'améliorer et ressemble à un Mike Mignola plus mainstream et abordable. Pendant ce temps, les amis du héros (Rip Hunter, Green Lantern, Superman, Wonder Woman, Booster Gold...) partent à sa recherche à travers le temps. Car une sombre menace pèse sur nos têtes à tous, êtres du présent : Si Wayne parvient à atteindre notre (son) ère tout seul, il provoquera la fin de tout. Pourquoi et comment? Impossible de le dire. Morrison nous a t'il donné toutes les cartes en main pour nous faire une idée? Certainement pas. Comme d'habitude avec lui, plus c'est touffu et alambiqué, plus il semble prendre son pied. Vous savez, quand je lis un comic-book, je me pose toujours la question : Et si un nouveau lecteur devait décider de se lancer dans notre passion commune, avec cet album? Et si cet album devait conditionner ses choix futurs, et lui donner un ordre d'idée de ce qui l'attend ensuite? Poursuivra t'il dans cette voie, ou renoncera t'il? C'est là le hic avec cette histoire. Ou bien vous acceptez le fait qu'avec Morrison, il faut être patient et tenir une boite d'aspirine à portée de main, ou bien il vaut mieux que vous n'achetiez pas cette parution. Non pas que ce soit une lecture "adulte", non, c'est juste, pour le moment, une lecture "bordélique", un peu foutoir. Du coup ça ne plaira pas à tout le monde, je vous l'assure!

Rating : OOOOO (j'ai failli inventer le deux ronds et demi pour cette fois...)

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