Retour chez Urban Comics d'un des grands classiques de la carrière de Grant Morrison, l'acclamé All-Star Superman, qui est aussi et surtout le récit touchant et emblématique des derniers jours du personnages, douze épisodes testaments qui embrassent la légende d'un héros devenu icône de la pop culture, reconnaissable sous toutes les latitudes, pour son emblème et ses valeurs.
All Star Superman travaille "hors continuité", et n'a pas pour vocation de réécrire la légende de l'Homme d'Acier, d'en modifier les origines, ou le futur proche. Juste, et ce n'est déjà pas si mal, de nous enchanter par la fluidité et la sérénité du récit. Pourtant, les nouvelles ne sont pas forcément bonnes pour Superman : une exposition massive aux rayons solaires (qui en quantité "normale" lui fournissent ses pouvoirs), lors du sauvetage d'une expédition scientifique, a quasiment condamné à mort le super héros de Metropolis. Son organisme se consume et ses jours sont comptés. Lex Luthor, qui est à la source du plan diabolique ayant entraîné cet état de fait, est lui destiné à la chaise électrique. Mais l'ambiance n'est pourtant pas morbide, on décèle même une grande poésie dans ASS, comme lorsque Superman offre à Lois Lane, pour son anniversaire, un sérum lui permettant de posséder les mêmes pouvoirs qu'il détient, pendant une journée entière. Une si jolie super héroïne attire cependant les convoitises de nouveaux admirateurs, comme Sanson ou Atlas, deux boules de muscles qui voyagent à travers le temps et se sont attirés les foudres du Pharaon Atom-Hotep, et qui vont obliger bien malgré lui Superman à faire quelques "heures supplémentaires" au service du bien commun. Vous l'aurez compris, ces douze numéros se lisent aussi comme autant de travaux nécessaires pour Superman, pour entrer définitivement dans la légende des héros.
Au programme également, un morceau de kryptonite noir, qui rend Superman dingue, ou plutôt le soulage de tout son attirail de boy-scout, pour en faire une sorte de version négative du héros sans peur et sans reproches. Pour le contrer, il ne reste plus que Jimmy Olsen, transformé en Doomsday? Ou encore une fort drôle interview de Clark Kent qui rencontre Luthor dans les couloirs de la mort, mais aussi le Parasite, qui se nourrit de la force super humaine de ceux qui lui sont physiquement proches. L'aura de Superman, quel festin! Mais également le drame simple et poignant de la mort de Jonathan Kent, le père adoptif de notre héros, qui ne peut sauver à temps son bienfaiteur, trop occupé à combattre aux cotés des versions issues du futur du mythe de Superman. Sans oublier Bar-El et Lilo, les deux premiers astronautes de la planète Krypton, imbus de leurs puissances respectives, et Bizarro et son monde absurde, reflet grotesque et contraire du notre. Grant Morrison s'exprime sans se poser de limites et joue avec malice avec le mythe du personnage. Il tisse un florilège de situations, de rencontres, qui puisent leur essence même dans ce qui fait et fera la grandeur du héros, la noblesse et le courage d'un Superman pourtant si humain et fragile, si dépendant de l'affect de ceux qu'il s'est juré de protéger, et qui ne lui survivront vraisemblablement pas. Quitely est le dessinateur idéal pour cette poésie super héroïque, avec un trait souple, clair, traversé par la lumière pastelle qu'ajoute avec soin le coloriste Jamie Grant. Si All-Star Superman n'est pas un chef d'oeuvre absolu, peu s'en faut. Il est recommandé de posséder une belle édition à la hauteur de cette oeuvre, et Urban Comics assure un travail louable de ce coté là. Indispensable pour ceux qui souhaitent se laver et se purifier du cynisme et de la sueur des comic-books contemporains, avec un vrai beau et grand Récit. La majuscule s'impose.
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