THE FLASH #1 : UN BOLIDE QUI ROULE AU PAS

Haro sur le coupable ! Car non, ce ne sont pas les Jim Lee, Dan DiDio ou autre Geoff Johns, qui sont à imputer pour le reboot (quasi) total de l'univers Dc. C'est bel et bien lui le coupable, le bolide écarlate, FLASH, qui pour avoir décidé de modifier le passé et avoir eu l'audace de jouer avec les lignes temporelles (voir "Flashpoint" pour comprendre, ce sera en Vf dans quelques mois si Dargaud le veut bien...), a provoqué un chaos sans nom, et le lancement de ces 52 nouveaux titres, qu'ils soient rebootés ou liftés derrière les oreilles. Du coup, Francis Manapul se retrouve aux manettes d'un énième redémarrage pour Flash, qui pour être totalement franc, est loin d'être inoubliable. D'entrée, l'histoire se focalise sur Barry Allen, qui assiste à une exposition scientifique avec Patty, sa collègue de la police scientifique. A peine à t'il le temps de rencontrer le célèbre Dr Darwin Elias que des hommes en armure et armés fracassent la verrière et sèment le trouble. Tant pis pour eux, ils vont avoir à faire à Flash ! La plupart réussissent à s'enfuir, mais un de ces montes en l'air y est resté, et le superhéros en collant rouge pourrait bien être accusé d'homicide. Barry identifie la victime, il s'agit d'un de ses amis d'enfance, qu'il avait perdu de vue. Et qu'il n'aura pas le temps de pleurer longtemps : Manuel (c'est son nom) débarque chez lui à l'improviste (en bonne forme pour un mort!) et l'entraîne à ses basques dans une folle course poursuite, une floppée d'individus casquettés et masqués derrière eux. Au menu également, une histoire de séquenceur du génome humain, mis au point par le Pr Elias, et l'apparition sympathique de Iris West, que Flash ne manque pas de mater béatement, bénéficiant d'un point de vue en contre plongée des plus saisissants sur son décolleté. Il n'y a plus de respect pour rien, décidément, chez Dc comics (allez, je sais que vous aimez ça...). Bon, coté dessins, Buccellato s'en sort pas trop mal, mais j'ai du mal avec le nombre de cases par planches et le manque d'harmonie qui se dégage du protagoniste quand il est en pleine vitesse. Quand à la trame en elle même, c'est assez convenu, sans grand temps forts, et c'est loin de nous scotcher sur le fauteuil. Je m'attendais à plus de sensations, plus de merveilleux, et au lieu de ça, je découvre les prémices d'un story-arc qui ne m'inspire pas plus que ça. Bon sang, Flash, passe à la vitesse supérieure!



C'est clair : Flash court avec des mouvements de poupée russe. Est-ce bien raisonnable ?

100% MARVEL DEADPOOL CORPS 2 : A-POOL CALYPSE NOW

Après avoir recruté des avatars de lui même, venus d'autres dimensions, dans le premier volume de la collection 100% Marvel, Deadpool est déjà de retour pour sa première mission avec le "Deadpool Corps", dans le second album de la série. Rappelons que l'aréopage de cinglés constitué pour l'occasion regroupe Deadpool, Lady Deadpool, Kidpool (tendance Star Wars à peine dissimulée), une tête de Deadpool Zombie, et enfin Dogpool, la version canine du mercenaire, ici rebaptisée Cujo, ce qui évoquera forcément quelque chose aux fans de Stephen King. Comme d'habitude, les aventures de Wade Wilson sont volontairement très second degré, voire axées sur la méta bande dessinée (le rapport entre lecteur et auteur est distendu et les personnages semblent parfois conscients d'être dans une bd), et truffée de clins d'oeil à la pop culture américaine. A-Pool calypse now est donc à prendre au second degré, si on veut avoir des chances de l'apprécier. Mais que s'y passe t'il donc? Pour faire bref, une menace intangible traverse l'univers et se nourrit des esprits et des âmes des créatures qu'elle rencontre. Le Deadpool corps a été réuni justement pour affronter une telle menace, et le voici libéré et déchaîné à travers le cosmos. En cours de route, nos héros croisent le chemin du Champion, un des doyens de l'univers, pour qui la lutte et la guerre sont des moyens d'expression vitaux. Un personnage devenu culte depuis "Thanos Quest", où le grand vilain de l'univers Marvel lui dérobait une des gemmes du pouvoir qui allait lui permettre de devenir l'égal de Dieu lui même. Mais revenons à nos moutons... Deadpool et sa bande se débarassent de leur nouvel allié avec une ruse de bas étage, mais qui fonctionne, avant de se retrouver cette fois face au Jardinier, un autre doyen, dont le nom n'est pas sans provoquer l'hilarité chez Wade. Toute cette bande de joyeux drilles est-elle vraiment capable de stopper la menace qui gagne du terrain? On peut légitimement en douter...



Je ne suis pas un grand fan de Deadpool, mais j'apprécie beaucoup le travail de Gishler, depuis son passage sur le Punisher, et dans la série X-men. D'où mon intérêt pour cet album. A ce sujet, je ne suis pas inquiet pour Panini : Wade est un personnage des plus bankables, et la patte de Rob Liefeld, aux dessins, est une assurance toute vente. Inutile de revenir sur le bon Rob, on aime ou on deteste, et ce n'est pas aujourd'hui que son style va évoluer pleinement. Les membres des différents intervenants semblent boudinés comme des saucissons, et ses anatomies toujours aussi sujettes à la gonflette testostéronée. L'histoire est assez convenue, entre des scènes de rencontres/bagarre dans des bars truffés d'extra terrestres, et des créatures bizarres et improbables. Le running gag du Champion laissé en rade avec son véhicule est plutôt drôle, et j'admet avoir souri assez régulièrement en lisant ces épisodes. Tout comme ce Dogpool plutôt sympathique, abandonné malencontrueusement par ses amis, avant de trouver une charmante escorte pour le ramener au bercail. Reste l'inflation récente qui gagne Marvel ces temps derniers : Deadpool est partout, dans l'espace, sur Terre, en solo, avec son corps, chez les X-men... A l'instar de Wolverine, ou de Spider-man, le mercenaire est en train d'être utilisé (usé?) jusqu'à la corde. La recette est toujours la même : des situations absurdes, de l'humour potache et même grivois, une façon de fuir la sinistrose ambiante qui parcourt les comic-books modernes, de Fear Itself à Walking Dead, de Siege à Blackest Night ? Ce Deadpool corps n'a donc rien d'exceptionnel ou d'incontournable, mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande. Juste de la bonne humeur, et une bonne dose de second degré, ici distillé avec plus ou moins de réussite, selon votre indulgence.

Rating : OOOOO

BATWOMAN #1 : L'INCONTOURNABLE BAT-COMIC DU MOIS !

Et si ce qui se faisait de mieux, ces temps derniers, dans l'oppressante jungle des "Bat-revues" mensuelles, était celle consacrée à BATWOMAN, la version féminine du justicier de Gotham? Il faut dire qu'une rousse piquante moulée dans du latex noir, ça ne se refuse pas. Avec ce numéro un tant attendu, ma première question était : Reboot or not reboot? La réponse semble, à première vue, aller vers le négatif: le passé récent est bien là, rien n'a été oublié, comme promis puisque Dc a garanti que les événements des derniers mois devaient rester dans sa continuity. Batwoman est en grande forme, en quelques pages une nouvelle intrigue est lancée, le cast est présenté jusque dans ses motivations intimes (le rapport délétère entre Kate Kane et son père, qui lui avait caché l'existence d'une soeur encore en vie, et qui avait fini par revenir sous forme d'une criminelle tordue. Le tout dans un album très recemment proposé par Panini : Elégie pour une ombre) et dans ses relations personnelles troubles (on évoque son ancienne relation avec la policière Renée Montoya, et son rendez-vous probablement galant avec la detective Sawyer, histoire de rappeller aux plus discrets que Kate est une lesbienne) et familiales/professionnelles (avec Bette Kane la cousine, la jeune Flamebird des Teen Titans). La partie super héroïque ne sera pas en reste, puisque q'une mystérieuse créature éthérée enlève des enfants, et s'en empare avec ses larmes. Ce serait une femme de légende, une sorte de spectre, qu'on appelle La Llorona, la femme qui pleure. Batwoman va se mettre sur les traces de ce mystère préoccupant, et rencontrer son homologue masculin, qui a une proposition à lui faire... Du coup, pas même besoin d'un vrai cliffhanger pour convaincre le lecteur de revenir dans un mois. Comme c'est bien ecrit et amené, et que les dessins de J.H.Williams III sont stupéfiants, le public adhére en masse, cela va de soi. JHW qui d'ailleurs s'attèle aussi et en partie au scénario, et s'amuse beaucoup avec cette héroïne flamboyante, cet incendie roux qui illumine chaque planche, opposition chromatique parfaite avec la noirceur lugubre de Batman, ou la froideur acqueuse de la menace du jour, qui flotte dans ce début d'épisode comme une moderne Ophélie. Beaucoup de beauté dans ce Batwoman, beaucoup de talent aussi, pour une indéniable réussite graphique et une série qui va nous faire aimer Kate Kane comme jamais. Un incontournable parmi les nouveaux "52" de Dc.


HOMMAGE A SERGIO BONELLI

Douleur. Incrédulité. Immense tristesse. Que pourrais-je rajouter d'autre? La nouvelle nous est arrivée hier matin, le genre de nouvelles qu'on souhaiterait ne jamais recevoir. La mort de Sergio Bonelli, fils de GianLuigi (créateur de Tex, entre autres) et père de personnages mythiques de la bande dessinée italienne et européenne comme Zagor, ou Mister No. Les lecteurs de comics de l'ère Lug, puis Semic, avaient également, jusqu'à il y a quelques années, la possibilité d'acheter ces petits formats en noir et blanc, ces "fumetti" comme on les appellent en France (en italien fumetti signifie Bd, au pluriel) avec trop d'aproximation. Tex, le cow-boy (dans Rodeo), Zagor et ses aventures rocambolesques dans la forêt de Darkwood (dans Yuma), Mister No, l'aviateur bourlingueur. Sergio Bonelli, qui était aux commandes des éditions du même nom, faisait partie de ces personnages d'autrefois, capable de tout faire (scnéariste, éditeur génial, dénicheur de talent hors pair) et de le faire bien, voire parfaitement. Une sorte d'Emilio Salgari moderne, pour tous ces moments d'aventure exotique, vibrante, mystérieuse, rocambolesque. Bonelli est-il à la Bd italienne ce que Stan Lee est aux comic-books américains? La comparaison est osée et probablement hors de propos, mais c'est un monument, une légende, et pourtant un Homme, un grand, avec la majuscule de rigueur, qui s'en est allé hier dans une chambre d'hôpital de Milan suite à une brève maladie. A l'instant où j'ecris ces lignes je me retourne sur ma collection de Zagor (en VO, chaque mois, le titre perdure en Italie, pour mon plus grand plaisir) et la sensation ne trompe pas : celle d'avoir perdu un ami, que je n'avais jamais rencontré physiquement, juste à travers une correspondance épisodique et des dizaines, centaines d'heures de lecture annuelles, de ces petits formats inoubliables. Univers comics s'associe donc à la douleur des proches, et à la perte incommensurable que ressentent aujourd'hui tous les amateurs du genre. Un grand merci, immense merci à Sergio Bonelli, pour avoir été présent ces cinquantes dernières années, au sommet de son art. Chapeau bas.


J'ai appris à lire avec Sergio Bonelli (scénariste sous le pseudonyme de Guido Nolitta) et les petits formats en N/B que me rapportait mon grand père du marché. Je n'avais jamais mis les pieds à l'école maternelle, mais je lisais déjà les aventures de Zagor. Grazie Sergio.

NEMESIS : MARK MILLAR SANS LIMITES NI MORALE

Nemesis est le plus grand super criminel de la planète. Du haut de sa morgue et de sa philosophie abjecte, il semble narguer la bien pensance et les polices du monde entier, et le terrorisme est sa seule doctrine. Tout habillé de blanc, il plane comme un fantôme mortel sur ses victimes, et se joue d'elles avec cruauté. S'il officie principalement en Asie (le début de cet album le voit commettre un carnage ferroviaire au Japon), il ne dédaigne pas rendre visite à l'Amérique, pour régler ses comptes (c'est tout du moins ce qu'il prétend, dans un premier temps) avec le commissaire Blake Morrow, une sorte de super flic que rien n'arrête et pour qui le boulot est avant tout une mission inaliénable. Morrow reçoit d'ailleurs un billet doux éloquent : sa mort est déjà programmée, et dès son arrivée aux States, Nemesis fait parler la poudre : il met la main sur le président des Etats-Unis en personne, investit le Pentagone et en assassine quasiment tout le personnel, avant de se laisser prendre au piège que lui tend la police, et de se faire capturer. Un bref répit de toute façon au programme ; le criminel a tout planifié depuis le début, et se laisser alpaguer était pour lui le meilleur moyen d'initier son plan retors et somptueusement horrible. Le sang va couler, les révélations choquantes vont fuser, le duel entre le superflic et sa cible va être épique. Nous sommes dans un vrai western moderne, gore et anticonformiste. Sauf que le bad guy semble avoir toujours un coup (voire deux) d'avance...



L'opposition est très dychotomique : le méchant est franchement méchant, le gentil presque trop gentil. De toutes façons, cet album ne prend pas le temps de fouiller la psyché de ses personages, il est trop occupé à revendre de l'hémoglobine au litre. C'est bien le hic avec Nemesis : comment un individu peut-il acquérir de tels moyens, une telle philosophie, réussir de tels coups, et dans quel but? Si la fin répond en partie à la première question, le reste est suspendu dans les limbes des mystères du scénario. A coté, Kick-Ass est censé être de la merde, dixit Millar, l'auteur des deux oeuvres. Désolé, mais je m'inscris en faux. A coté, Kick Ass c'est une merveille d'humour et de fraicheur. Nemesis est enrobé de cette violence gratuite et malsaine qui fait tant recette de nos jours, sans pour autant offrir grand chose en echange, sans rien d'autre que le nihilisme total de son protagoniste comme argument d'accroche. Il est riche, il s'ennuit, alors il tue. Une version revisitée et outrancière d'Orange Mécanique, un sous-produit à la Garth Ennis (qui lui structure bien mieux les poussées de violence, et trouve toujours le moyen de les justifier, ou presque), ou juste un comic-book fun et irrévérencieux, à prendre au quatrième degré? Reste les planches de McNiven, qui en tant qu'artiste au talent indiscutable, sort encore son épingle du jeu. Son trait est encré avec parcimonie et peu appuyé, comme si derrière l'incroyable et effroyable déferlement de sang, il souhait prendre un peu de recul et dépersonnifier l'ensemble. C'est du haut niveau, mais pas le sommet de sa carrière. Avant que vous pensiez que mon opinion de cette histoire trop brève (quatre épisodes, pas le temps de creuser et d'enrichir la trame) est clairement négative, je préfère placer un bémol : oui, je n'ai pas franchement aimé ce récit, mais aussi parce qu'il rentre dans une catégorie particulière qui ne requiert pas mes faveurs en ce moment. Ce n'est pas vraiment ce que je souhaite lire, ces mois derniers. Je reste toutefois d'avis que Nemesis trouvera son public auprès de ceux qui accepteront de n'y voir qu'un défoulement paroxistique, et ne chercheront pas à en analyser la teneur. A consommer vite et chaud, ce plat ne se conserve pas très longtemps.

Rating : OOOOO

BATMAN #1 : SNYDER ET CAPULLO LE DUO GAGNANT

L'affiche est alléchante au possible : BATMAN par Scott Snyder et Greg Capullo. Ce dernier a même repris sa couverture, estimant qu'elle n'était pas à la hauteur de sa réputation, et de l'événement. Et puis vint le jour de le lire, ce nouveau départ, ce nouveau numéro 1 qui s'était bel et bien mis la pression. D'emblée, on (re)fait la connaissance avec une méchante gallerie de vilains liés à l'univers de Batman. Celui ci intervient pour sauver les meubles à l'asile d'Arkham, lors d'une tentative d'évasion collective. Effet d'optique ou pas, la sensation que le Joker lui même vient prêter main forte à son ennemi de toujours est saisissante. Sauf que non : merveille de la technologie, c'est Dick Grayson, le premier Robin, désormais rebaptisé Nightwing, qui se cache sous les traits pixélisés du cinglé par excellence. S'ensuit une revue des troupes, avec tous les anciens et nouveaux Robin réunis autour de Bruce Wayne, un discours tire larmes de ce dernier, lorsqu'il affirme vouloir faire de Gotham une ville projetée vers le futur, et une scène de meurtre perverse, où notre justicier recueille un peu d'Adn sous les ongles de la victime, horriblement lardée à coups de couteaux. Et là, le gros cliffhanger de la semaine, concernant l'identité du coupable ! Je vais vite, je synthétise à l'extrême, mais ne croyez pas que je minimise l'intérêt de ce numéro. S'il n'y a pas de quoi crier au génie, c'est un bon début, solide, qui introduit intelligemment les personnages, n'oublie personne, fonctionne parfaitement et se déroule sur un rythme soutenu. Il est de surcroit illuminé par un Greg Capullo des grands jours, qui réalise là un sans faute et des planches sublimes. Tout juste peut-on légitimement être surpris de l'aspect juvénile de Dick Grayson, qui ressemble plus à un bachelier qu'au baroudeur auquel nous nous étions habitués. Ce jeunot le suppléant de Bruce Wayne? Mis à part ceci, le reste est très bon. Y compris cette définition récurrente de Gotham, ce petit jeu qui consiste à résumer la ville en trois mots maximum (Gotham is ... ) et qui permet vite de resituer l'action, dans cette cité lugubre, crépusculaire, et légendaire. Le Batman de Snyder, c'est du solide les amis !


WONDER WOMAN #1 : AZZARELLO RELANCE LA BELLE AMAZONE

Wonder Woman confiée à Brian Azzarello, voilà un motif sérieux pour se pencher sur les nouvelles aventures de l'amazone. Surtout qu'il nous l'a confié, son intention est bien de puiser à pleines mains dans la mythologie pour offrir le meilleur de lui même. Tout commence en haut du plus haut building du monde, avec un homme mystérieux et trois belles demoiselles qu'on devine destinées à un triste sort. Puis on saute directement dans une ferme de Virginie, où une certaine Zola est attaquée par deux centaures. Il faut l'intervention d'Hermès, messager des dieux, pour la sauver d'un massacre inévitable autrement. En lui confiant une clé magique, il la téléporte directement dans l'appartement de Diana, qui n'a le temps que d'endosser ses attributs guerriers avant de faire le chemin inverse, et se jeter dans la bataille. Bonne nouvelle pour les fans, Wonder Woman est égale à elle même. Elle est bigrement forte et bien gaulée, elle a bien son lasso, ses bracelets arrêtent toujours balles ou flêches... tout va comme entendu au niveau cahier des charges. Il faut quand même attendre la seconde moitié de l'épisode pour qu'elle entre en scène et en costume, mais au moins nous ne sommes pas surpris par ce que nous lisons ensuite. D'ailleurs, est-ce une si bonne chose? Cette introduction ne manque t'elle pas de punch, de saveur ? Certes, on suppose que la suite sera intrigante, surtout que la fermière semble enceinte de Zeus en personne! Mais je ne sais pas, peut être avais-je trop d'attente envers ce numéro un, et je reste un peu sur ma faim. Coté dessins, c'est Cliff Chiang (Human Target) qui s'y colle. Dès la couverture le ton est donné : pas d'approche réaliste ou anatomiquement irréprochable, mais un style cartoon expressioniste, où les corps sont surlignés par un contour noir épais, et où les couleurs de Matthew Wilson créent un effet "bonbons acidulés" agréable, mais que certains puristes pourraient juger "too much".Là encore, je trouve que ça manque de percutant, surtout à coté des oeuvres de Capullo (Batman) ou Jim Lee (JLA). Toutefois ce reboot de Wonder Woman n'est pas à ignorer, et il se pourrait bien que sur la durée, ce premier "story arc" d'Azzarello se révèle bien troussé et intelligent. Disons que tout dépendra de la suite, et que l'auteur semble avoir économisé ses cartouches pour le moment. Le feu d'artifice, ce sera pour plus tard?


DEATHSTROKE #1 : UN MERCENAIRE BIEN BANAL

Cela doit s'appeller de la boulimie. C'est ce qui explique que je me suis même surpris à lire le titre consacré à DEATHSTROKE, le mercenaire le plus dangereux de l'univers Dc. Au passage, un vilain, et pas un héros, n'en déplaise à certaines tentatives douteuses de le mettre en lumière, jusque là. Son nom (Slade Wilson) et son look (sa profession, également) ont toujours fait écho en moi à Deadpool, son pendant plus connu de chez Marvel, qui lui a au moins le mérite de faire s'affoler les compteurs de vente depuis quelques années. Deathstroke est un méta humain, plus doté et doué que vous et moi. Ses capacités intellectuelles sont hors normes, tout comme ses dons stratégiques, d'agilité, ou sa force et son endurance. On croirait lire là la description d'Alberto Contador lorsqu'il mangeait régulièrement de la viande crue contaminée. Bon et sinon, ce numéro 1? Et bien ma foi, c'est assez basique et attendu. Le mercenaire est engagé pour tuer un individu et intercepter des documents relatifs à une arme nucléaire, en plein vol, à bord d'un avion. Pour ce faire, on lui ajoint de la bleusaille, trois jeunes inexpérimentés en guise de soutien logistique. Deathstroke part bille en tête mais se heurte à une opposition inattendue : des créatures à l'Adn modifiée, pas sympathiques du tout. Bien sur il reste le plus fort et s'en tire sans problèmes, mais lorsqu'il reçoit une mallette au contenu mystérieux, c'est toute sa perpective des evénements qui semble être remise en cause. Ce que j'en ai pensé? Bof, pas grand chose. J'ai baillé, à un moment. Je suis allé jusqu'au bout, ça n'est pas si long, un comic-book, de nos jours. Tiens c'est Joe Bennett qui dessine... Ah je me souvenais que son trait était autrefois plus souple.. et puis je vois que l'encrage est d'Art Thiebert, le même qui massacra bien des planches de la série X-men, à l'époque Lee (Jim)/Kubert. J'ai lu pire, bien pire. Mais mieux, bien mieux. Avec 52 nouveaux titres bien rebootés, je ne crois pas que Deathstroke brillera longtemps au firmament du genre. Ni qu'il y accédera tout court, d'ailleurs...


MARVEL TOP 3 : IRON MAN, THOR, ET LES FANTASTIQUES Du beau monde au menu !

Le troisième numéro de MARVEL TOP est en kiosque, avec au menu trois récits complets inédits. En réalité, deux annuals de 2010, et le fascicule offert lors du Comic-book day de la même année, aux Etats-Unis. Je commencerais donc avec l'annual des Fantastiques, déjà le 32° du nom. La Torche a toujours été un tombeur, et certaines de ses conquêtes n'ont été honoré que par un coup d'un soir, et basta. C'est le cas, apparemment, de la belle Amy Bris, qu'il a rencontré en discothèque. Celle ci se rend au Qg des fantastiques pour tenter d'expliquer au blondinet fougueux qu'elle est enceinte de lui. Forcément, un bébé conçu par un des Fantastiques, ça ne peut être qu'un bébé potentiellement très doué, et ne peut qu'attiser la haine ou l'envie des ennemis du célèbre quatuor. D'où la présence subite de cyborgs qui passent à l'attaque, et de la perfide Psycho Woman, qui tire les ficelles en coulisses. Il s'avère vite que Johnny n'a pas vraiment fécondé sa partenaire en omettant d'utiliser un préservatif, mais qu'il n'a pas eu le choix : des micro robots se sont chargés de prélever le matériel génétique adéquat dans son organisme, afin de finir le travail chez Amy. Pour l'en purger totalement, ses coéquipiers entament alors une sorte de voyage intérieur à l'intérieur de son corps, qui produira une très belle scène touchante, lorsque Jane, la soeurette, part tout d'abord en exploration chez Amy, et se retrouve nez à nez avec le fétus. Rien à dire coté dessins, si vous aimez Hitch (et je vous comprend) vous allez vous régaler. Le fait de confier le scénario à un auteur plus reconnu pour ses oeuvres télévisuelles (Ahearne, qui a ecrit pour Doctor Who) que dans le domaine des comics permet d'insuffler un peu d'originalité et de fraîcheur à cet annual de vraie bonne facture.



Autre annual, autres aventures, avec le premier opus consacré à la série de Matt Fraction, Invincible Iron Man. Tête de fer est d'ailleurs absent de cette histoire, et c'est son archi ennemi asiatique, le Mandarin, qui lui vole la vedette.  Ce dernier a en effet décidé d'enlever un célèbre réalisateur et sa petite amie, pour le contraindre à mettre en scène le biopic de sa vie, quitte à employer la torture pour contraindre le malheureux à se mettre au travail. Qui dit biopic dit tranches de vie mises en image : le Mandarin, soucieux de voir sa gloire sur grand écran, n'hésite pas à réinventer l'histoire à sa façon, et masque une réalité peu reluisante (on en apprend de belles sur son passé...) par des exploits et des titres aussi peu crédibles que véritiers. Au point même d'imposer la mort de Tony Stark de sa main au scénario. Un Stark trafiquant d'héroïne tué par un courageux Mandarin luttant pour la liberté... C'est Carmine DiGiandomenico qui illustre dans son style typique cet annual qui vous fera bien sourire, avec un personnage principal aussi cruel que pathétique, qui se dévoile quelque peu.
Pour clôre le sommaire, ajoutons aussi une aventure de Thor et d'Iron Man en duo, confiée aux crayons de Romita Jr, épaulé par Klaus Janson. On va adorer ou plus surement détester, vu les commentaires ces temps derniers. Les deux héros doivent empêcher une compagnie futuriste de coloniser la lune et d'en modifier le climat, sous peine de provoquer un cataclysme global sur notre bonne vieille Terre. C'est le récit le plus anodin de ce Marvel Top, ça se lit vite, et ça n'est pas indispensable. Il faut dire qu'aux States, c'était un album offert et donc non commercialisé, ceci explique cela...
Bon, ce Marvel Top 3 n'est pas mauvais, loin de là. Il est même franchement à recommander pour tous ceux qui lisent avec plaisir les revues "Heroes" publiés par Panini. En plus, le rapport qualité prix reste bien intéressant, 5,60 euros pour 144 pages de bd héroïque. Alors profitez-en.

Rating : OOOOO

MARVEL DELUXE : WOLVERINE OLD MAN LOGAN

A l'occasion de la sortie du Marvel Deluxe que Panini consacre à Wolverine : Old man Logan, retour sur cette très bonne saga que nous avions précedemment abordé en mai 2010. Plus d'un an déjà. Ce qu'on en disait se résumait plus ou moins à cela (les articles sur Internet, ça peut toujours s'éditer à volonté, c'est très pratique!) :

Le futur selon Mark Millar n'a rien de reluisant : les super héros sont quasiment tous morts, et le monde est tombé pour de bon sous la coupe des plus grands criminels. Du coup, c'est un Wolverine très différent que nous rencontrons. Car oui, le mutant griffu a survécu. Désormais agé et traumatisé par la fin brutale des X-men (sur laquelle il ne souhaite pas s'étendre, et on le comprend...) Logan a renoncé à jamais à la violence qui avait jusque là caractérisé son existence, et par la même à user de ses griffes d'adamantium. Il se contente de jouer le rôle inattendu d'un père de famille quelque peu soumis à l'autorité locale, même quand celle ci se présente sous la forme des fils de Hulk qui viennent lui réclamer d'importantes sommes d'argent, comme de vulgaires mafieux surexposés aux rayons gamma. Du coup, la proposition qui émane de Clint Barton (Oeil de Faucon, c'est lui!) de traverser un pays en ruine pour livrer une mystérieuse cargaison qui fleure bon l'illégalité, ressemble presque à une dernière chance inespérée, même si elle va s'avérer de très loin bien plus périlleuse et mouvementée que tout ce à quoi il aurait pu se préparer.



Loin d'Ultimates et de ses fastes pyrotechniques, ou du réalisme urbain et déjanté de Kick Ass, Millar donne cette fois dans le récit apocalyptique et crépusculaire de fin de monde. On s'embarque avec Logan pour un "road comic" à travers ce qui reste des Etats-Unis, et du même coup de l'univers Marvel, et de ses héros. Le principal intérêt réside en effet dans toutes ces différentes étapes, ces rencontres, où on peut facilement s'amuser avec les renvois à nos héros d'aujourd'hui. Par exemple, le véhicule qu'utilisent les deux compères est une "ragno mobile" de piètre mémoire pour le tisseur de toile (une des pires idées jamais pondues par un scénariste de Spider-man). Ou bien Ultron, le robot domestique. Ou encore le marteau de Thor, vénéré comme une relique précieuse (déjà dans la série 2099, voilà une quinzaine d'année, le Dieu du Tonnerre avait son culte), et les dinosaures typiques de la Terre Sauvage, ici contaminés par le symbiote de Vénom, pour ce qui est à mon avis le postulat de base le plus sympa. Au fur et à mesure que l'action progresse, Wolverine a de plus en plus de mal à persévérer dans son acte de foi pour la paix, et c'est fort logiquement que la vérité sur ce qui s'est produit, et l'a induit à prendre une décision aussi radicale, finit par eclater. C'est bien sur aussi sanglant et cruel qu'inattendu. La saga "Old Man Logan" a été publiée sur les pages du mensuel français de Wolverine, même s'il a fallu patienter plusieurs mois pour connaître et lire le dernier chapître, suite au retard qu'avait pris ce dernier aux Etats-Unis. Il est vrai que si McNiven excelle souvent aux dessins (il est ici très convaincant) il n'est pas non plus l'artiste le plus rapide de sa génération, même si sur "Civil War" il parvint à respecter par miracles les délais. Comptez sur lui pour rendre ce Logan agé et désabusé des plus crédibles, pour transformer en bain de sang les différentes rencontres/embûches qui vont se dresser sur le chemin du mutant omniprésent. Old Man Logan est une très bonne récréation hors continuité, qui fait écho, par exemple, au "Futur Imparfait" où Hulk affrontait une version futuriste et dévoyée de lui même. L'occasion de suivre un Logan à contre emploi avant une explosion salutaire en fin de quête. Il est fort naturel et logique que Panini se décide à proposer cette bien belle trouvaille dans sa collection Deluxe. Attention à ne pas trop tarder dans l'achat, mon petit doigt me dit qu'il pourrait bien rencontrer le même succès, et risquer l'épuisement en rayon, que celui dédié aux New X-men de Morrison, par exemple (le tome 2 coûte la peau des fesses sur les sites d'enchères!). Je dis ça et je ne dis rien...

Rating : OOOOO

BATMAN AND ROBIN #1 : QUAND DAMIAN ET BRUCE FONT EQUIPE

Toujours dans la série : Dc reboot son univers narratif, voici venir le titre mettant en scène BATMAN AND ROBIN. Si Bruce Wayne a récupéré son costume historique, c'est désormais son fils Damian qui joue au jeune side-kick, ce qui au moins à le mérite d'épurer cette etrange tension dans la relation entre l'adulte mûr et le jeune éphèbe acrobate, qui a souvent caractérisé les relations entre les deux personnages. Mais je m'égare. Dans la version 2.0 du duo de Gotham, les dissensions et la divergence de point de vue, fruits de la différence d'âge, occupent une bonne partie du scénario. On sent que Bruce souhaite le meilleur pour son fils (au moins sous le costume de Robin) mais que celui ci est bien trop arrogant et impulsif pour adopter pleinement les méthodes du géniteur. C'est assez classique et convenu, mais Peter Tomasi le rappelle pour que les éventuels nouveaux lecteurs ne perdent pas la dynamique des récents événements. On a aussi le soulagement de voir, dans cette épisode, que toute la mise en place de Batman Inc, et les franchises à travers le monde, ne sera probablement pas effacé et oublié. En effet, c'est à Moscou que le grand adversaire du jour fait des siennes. Nobody trucide du Batman soviétique, et s'impose comme une menace à prendre très au sérieux. Tomasi poursuit son oeuvre avec un fil conducteur cousu de fil blanc, mais qui ne pouvait être différent, de toute manière, vu le titre de la série. Le père et le fils sont enfin réunis dans leurs vicissitudes super héroïques, tout ou presque les sépare, mais ils vont devoir apprendre à utiliser leurs différences pour renforcer leur union et leurs qualités. Damian a eu un tuteur de qualité en la personne de Dick Grayson, mais l'heure est venue pour lui de jouer dans la cour des grands, avec le Batman originel. J'ai un peu de mal avec cette optique et la profusion de séries liées à l'univers de Gotham. J'ai même tendance à considérer que le plus intéressant provient des héroïnes (Batgirl, Batwoman) plutôt que de ces redites certes lisibles et sympathiques, mais qui manquent d'eficacité ou de mordant. Batman and Robin manque d'une touche de folie, d'originalité, qu'ils ne trouve pas non plus dans les dessins de Patrick Gleason, au demeurant assez réussis. Scolaire et appliqué, c'est déjà ça.


JLA : CRY FOR JUSTICE. LA JUSTICE A TOUT PRIX

Sortie ces jours ci du second volume de JLA:Cry for justice, la très belle mini série de James Robinson. Pour rappel, voici un petit résumé rapide de ce dont il s'agit, pour les plus distraits : Hal Jordan (Green Lantern) est en désaccord avec les méthodes jugées trop tendres de ses confrères de la Ligue de Justice. La mort de Martian Manhunter, celle de Batman (largement exagérée), ont fini par bouleverser le héros et le décider à appliquer des méthodes plus musclées et incisives, pour dissuader les criminels de mettrent leurs plans à exécution. Pendant ce temps, d'autres personnages de l'univers Dc ressentent en eux un fort désir de "justice", expéditive si possible. Le peuple de Congo Bill a été massacré, le petit ami de Mikaal Tomas (Starman) a été supprimé, la colère de héros comme Ray Palmer (Atom, spécialiste en drames personnels) ou Supergirl, tout ceci vient s'ajouter au duo Green Lantern/Green Arrow (profitez en bien, le personnage a été ridiculeusement rebooté voilà une semaine) dans une chasse au vilain de haute volée. C'est qu'un ennemi commun semble tirer les ficelles de ce qui ressemble de plus en plus à un complot de vaste envergure, mais qui? En définitive, c'est Prometheus qui a l'ambition de faire plier la Ligue, et qui est doté d'un intellect hors pair et d'une logistique à toutes épreuves. Ses connaissances quasi parfaites de tous ses antagonistes lui permettent de mettre en echec tous les grands héros Dc, et même d'en mutiler certains (le fils de Green Arrow étant la victime la plus illustre et moins chanceuse). Son plan est particulièrement bien huilé et risque de faire des millions de morts, la Ligue de Justice est dans une impasse : où elle libère son prisonnier ou elle aura une véritable catastrophe planétaire sur les bras. Un dilemme rageur.



Saluons au passage la talent et la trame mise au point par James Robinson, qui réussit parfaitement à tenir en haleine le lecteur, tout au long des sept parties de cette mini série. Une histoire qui se nourrit de la frustration des héros : c'est justement lorsqu'ils reclament plus que jamais la justice, au risque de la confondre avec la vengeance, qu'ils se retrouvent pris en otage d'un criminel sans remords, et doivent le libérer pour sauver des millions de vies. Le plan de Prometheus met du temps à se dessiner, mais une fois la couleur annoncée, ça en est jubilatoire et effrayant. La scène de combat "un contre tous" est probablement un peu too much dans sa dynamique, mais voir un seul homme se débarasser avec un tel sang-froid de la JLA est un spectacle des plus pyrotechniques. Coté illustrations, Mauro Cascioli est pratiquement... parfait! Sa technique se base sur la photographie, puis sur la peinture en surimpression. Du très grand art, des planches stupéfiantes. Dommage qu'il ait besoin d'un petit coup de main au passage pour finir l'ensemble (Scott Clark à la rescousse). Son rendu des costumes, sa précision anatomique, tout ceci contribue à transformer Cry For Justice en une fresque super héroïque poignante et réussie. Un des derniers grands moments incontournables de l'univers Dc avant son reboot quasi complet, dont nous vous entretenons ici même en long et en large, depuis une dizaine de jours. Panini a de son coté choisi de scinder le tout en deux albums, et le second est désormais en librairie. A mon humble avis, une petite merveille à posséder.

Rating : OOOOO

RED LANTERNS #1 : LA RAGE D'ATROCITUS

L'honnêteté est toujours de savoir ce à quoi on a affaire. Ainsi, en prenant en main le premier numéro des "Red Lanterns", ce corps intergalactique qui tire sa force de la rage et de la colère, il est au mieux naïf, au pire de mauvaise foi, de vouloir exiger une rare profondeur psychologique. En effet, il n'en est pas ainsi. Nous retrouvons Atrocitus, le parangon du corps rouge, qui avec un tel patronyme n'a rien d'un poète bucolique. C'est une machine à trucider, et la rage qui grandit en lui depuis qu'on a massacré sa famille et sa planète (au passage ses origines sont habilement déclinées dans ce numéro) font de lui un être ultra violent, bien qu'ami des animaux : il est accompagné par un chat, doté lui aussi d'un anneau rouge (!) et qui n'a rien de bien gentil. Atrocitus sent pourtant sa résolution faiblir, et il finit par craindre que ses disciples lui manquent de respect, où carrément ne l'abandonnent.. Mais où retrouver la foi, quand celle ci repose avant tout sur un besoin de vengeance, d'expiation dans le sang, de meurtres ? La réponse est simple : partout autour de soi, de l'Afghanistan terrestre aux confins du cosmos, et même à travers le corps du premier gardien rebelle de Oa, un véritable boucher cosmique, que Hal Jordan, aka Green Lantern, a su arrêter de force, privant d'ailleurs Atrocitus d'une vindicte sanguignolente. Peter Milligan va pouvoir se lâcher et exprimer toute sa violence réprimée avec ce comic-book rouge sang, qui permet de revoir en action Ed Benes, le brésilien clone de Jim Lee, admiré (ou pas, mais moi j'aime bien!) sur les pages de la JLA. Vous voulez de la boucherie cosmique? "Red Lanterns" va vous en vendre au kilo ...

AVENGERS : X-SANCTION LE RETOUR DE CABLE

Lorsque CABLE nous a quitté, à la fin de "Second coming", la seule question qui brûlait les lèvres des fans du personnage était : quand reverrons nous le fils de Scott Summers dans le monde Marvel, en bonne santé et frais comme un gardon (encore qu'infecté par son virus techno-organique, dont pas si sain que cela tout de même) ? La réponse est donnée ces jours ci avec une mini série du nom de AVENGERS : X-SANCTION qui sera l'oeuvre de Jeph Loeb et Ed McGuinness, le duo responsable de la pochade aux rayons gamma, Rulk et consorts. Loeb declare "avoir toujours considéré Cable comme le Captain America des X-men. Un soldat hors de son temps, au service des gens". Rien ne dit en quoi son come back le mettra aux prises avec les Vengeurs, ni comment il va revenir, mais une chose est certaine, tout ceci est lié à Hope, la jeune messie mutante. Ed McGuinness de son coté, a décidé d'adopter un style proche des dessins de Jack Kirby pour illustrer ce récit, et révélé que l'orientation sera à l'action pure et dure, avec quelques moments d'introspection et des dialogues sombres. A en juger par le bref teaser qui accompagne la nouvelle, Nathan va botter les fesses des plus grands héros de la Terre. Les lecteurs n'auront qu'un souhait à cette idée : que nous ne retombions pas dans les travers récents de Rulk ou de Ultimates saison 3, c'est à dire que le scénario ne se perde pas dans des rebondissements grotesques et infantiles. Avec Loeb, le meilleur comme le pire est toujours aux aguets.

SWAMP THING #1 : ALEC HOLLAND N'EST PAS UN VEGETAL !

Je pensais avoir à recenser le premier numéro des nouvelles aventures de SWAMP THING, et je me retrouve avec entre les mains un comic-book centré autour de la figure d'Alec Holland, le botaniste responsable de la création de la "chose du marais". Un long monologue permet à tous les novices de mieux cerner l'individu, dès l'introduction. Alec a une mémoire très floue de ce qu'il a pu être et connaître ces dernières années. Est-il d'ailleurs bien revenu parmi nous tel qu'il pouvait l'être auparavant, rien n'est moins sur. Des bribes de souvenirs, des sensations liées à cette longue période où c'est son avatar végétal qui primait, interfèrent et parasitent son psychisme, modifie l'essence même de sa personnalité. C'est ainsi selon lui qu'il faut cesser de croire que le règne végétal se résume à de belles fleurs aux belles couleurs, et à une végétation luxuriante. Le botaniste a une idée bien plus morbide et cruelle de cette lutte pour la survie qui règne sans partage, et que personne ne conçoit car se déroulant à un rythme si lent et contemplatif. Tout ceci, il l'explique à Superman, venu prendre des nouvelles et se rassurer : c'est que récemment, entre les oiseaux morts qui tombent du ciel en plein Metropolis, les chauve souris à Gotham, et les poissons dans l'Atlantique, la nature semble marcher sur la tête. Ce premier numéro est une ode à un homme, Alec Holland, revenu d'on ne sait où dans dieu sait quel but, qui recherche la paix, et se cherche lui même, un petite histoire bucolique et paisible, faussement paisible, avec on le soupçonne, une catastrophe imminente en filigrane. Pour voir Swamp Thing réellement il faudra patienter jusqu'à la dernière planche, une des plus saisissantes, avec celle du réveil matinal d'Alec, dans une chanbre d'hôtel luxuriante. Car Yanick Paquette, que je n'aimais pas du tout à ses débuts (dessins trop anguleux et baclés) est en train de faire des pas de géant et sait désormais comment occuper l'espace et l'imagination du lecteur. C'est du bel ouvrage. Quand à Scott Snyder, il met en place son intrigue sans trop bousculer les choses, nous promet de belles révélations avec notamment une menace sans nom et une créature indéfinissable jusque là. La nouvelle série Swamp Thing m'a donné envie d'en savoir plus, et sans être la meilleure de tout ce reboot Dc (de celles que j'ai pu lire à ce jour) elle a moins gagné mon estime provisoire et ma curiosité pour les mois à venir. Si vous pensiez lui donner une chance, allez au bout de votre idée.



MARVEL ICONS HS 22 : THREE (LA FIN DES FANTASTIQUES?)

De quatre ils ne seront plus que trois ! Inutile de faire durer un suspens qui n'a pas lieu d'être, à l'ère d'internet. C'est bel et bien la Torche qui va nous quitter, au terme de cette saga en six parties intitulée Three, fort justement. La grande bonne nouvelle c'est que Panini nous offre le tout dans un album complet pour moins de six euros : dur de faire mieux rapport qualité/prix, ne boudons pas notre plaisir. Nous retrouvons d'emblée le fameux quatuor dans le prolongement le plus direct de leurs dernières aventures. Avec une série épineuse de problèmes sur le feu, en attente de résolution. Hickman a multiplié les sous-trames comme les petits pains, ces mois derniers, et ce n'est pas la matière première qui manque chez les FF. Au menu, donc, et pas forcément dans l'ordre : La quête de Fatalis pour retrouver son intelligence perdue, l'émergence de quatre civilisations anciennes, dont le royaume originel d'Atlantide, qui ne manquera pas de concerner Namor, dans cette aventure. Mais aussi la formule inventée par les petits génies de la Future Fondation (l'école privée du Dr Richards) qui permet à Ben Grim de ne plus être la Chose, une semaine par an, et encore le retour de Annihilus et de sa horde, qui souhaite conquérir notre univers en traversant le portail de la zone négative situé dans le labo des Fantastiques. Nos héros ne savent plus où donner de la tête et finissent par s'éparpiller quelque peu. Jane doit régler le problème atlantidéen, son mari s'embarque au fin fond du cosmos avec Galactus et le Silver Surfer, pour assister aux dernières heures du Nu-World (au passage le run de Millar aura t'il vraiment servi à quelque chose?), tandis que Johny Storm orchestre une journée entre mecs avec son ami Ben, sous apparence humaine. Et pendant ce temps là, le drame approche, en provenance de la zone négative...



C'est Annihilus et ses insectivores de la zone négative qui vont précipiter les choses... La seule solution pour empêcher une invasion fatale de notre planète réside dans le sacrifice noble et courageux d'un héros, qui scellera le point d'accès de l'intérieur. Devinez qui s'y colle? Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai bien regardé, détaillé chaque case, mais du corps de Johnny, pas de trace. Idem quand dans l'épisode final, totalement muet, Reed Richards récupère la tunique de son jeune ami... Et vous le savez, déjà avec un cadavre sur les bras, la mort chez Marvel n'est jamais bien définitive. alors dans ces conditions, et avec le numéro 600 prévu pour dans quelques mois, le compte à rebours est à peine enclenché...Bon sinon l'histoire en elle même n'est pas mauvaise du tout, à conseiller pour tous ceux qui suivent et apprécient le travail d'Hickman sur le titre. Du comic-book mainstream certes, mais pourquoi bouder son plaisir, parfois? Coté dessins, Epting donne dans le classicisme, son trait n'est plus à présenter, et ma foi, on peut parler de valeur sure sans trop se tromper. Ce n'est ni la fin des Fantastiques, ni le point d'orgue de leurs carrières, mais un bon petit récit complet pour moins de six euros, alors vous auriez tort de vous priver.

Rating : OOOOO

BATGIRL #1: BARBARA GORDON RETROUVE SON COSTUME

Tout de suite, disons le haut et fort : faire revenir Barbara Gordon, la fille du célèbre commissaire, sous le costume de BATGIRL, c'est effacer, par la même occasion, tout ce que le déjà légendaire "Killing joke" a bien pu apporter à l'histoire de Batman and company. Et bien tant pis, Dc n'est plus à ça prêt, et son reboot (trop) gourmand franchit le pas ! Dans ce numéro un, c'est un certain "The Mirror" qui est le grand vilain du jour. il possède une liste de personnes qui auraient du mourir et selon lui, ne tarderont pas à passer l'arme à gauche. Bien entendu, Barbara y figure en bonne position. La même qui patrouille à nouveau dans les rues de Gotham, finie la paraplégie et la transformation en Oracle, l'aide logistique de Bruce Wayne. On comprend tout de même que "The killing joke" s'est probablement déroulé trois ans auparavant, mais qu'une sorte de guérison miraculeuse lui a permis de retrouver l'usage de ses jambes. On attend une explication plausible dans les prochains mois, car pour le moment c'est bien mince tout ceci... Gail Simone mise sur l'action, avec une héroïne pleine de doutes et de peur, qui doit se réhabituer à son rôle de Batgirl, et se positionne aussi sur ses relations avec son père. Et nous reserve un joli final haletant, avec une confrontation entre le Mirror et Barbara, dans une chambre d'hôpital, où l'on constate de suite que la jeune fille n'a toujours pas oublié son traumatisme récent. Syaf et Cifuentes ne sont pas des noms ronflants, mais la partie graphique reste globalement assez satisfaisante, bien épaulés par une mise en couleurs pertinente. Reste tout de même un gros mystère : comment Barbara a t'elle pu redevenir Batgirl, et où est censé aller ce titre, qui vient s'ajouter à une belle flopée de parutions annexes à Batman. Souhaitons que Dc n'ait pas eu les yeux plus gros que le ventre avec son projet ambitieux, et que ce genre de série ne doive pas péricliter modestement après quelques numéros. L'avenir est encore bien incertain.

GREEN ARROW #1 : UN REBOOT COMPLETEMENT RATE

J'aime assez le personnage de GREEN ARROW. Oliver Queen est un peu atypique. Grande gueule, bougon, archer hors pair, c'est un peu le vétéran et la conscience, d'une certaine manière, des grands héros Dc. D'autant plus qu'il n'a pas de pouvoirs particuliers, et qu'il doit se contenter d'une dextérité et d'un physique d'exception. Alors ce reboot tant attendu... tourne vite à la farce amère. Mais où est donc passé le Ollie que nous connaissons et aimons (presque) tous? Jeté aux oubliettes, sacrifié sur l'autel d'un retour à la case départ des plus malheureux. JT Krul rajeunit d'emblée le personnage, qu'il laisse à la tête de son entreprise, bien que plus préoccupé, dès la première planche, à en découdre avec les vilains du monde entier. Il est épaulé par Naomi et Jax, qui entre ordinateurs ultra sophistiqués et armes derniers cris, lui fournissent l'essentiel de sa logistique. Du coup, baston, bagarre, coups de poing, et accessoirement un scénario bien mince qui tient sur une feuille à cigarette. Du coup je me concentre, je médite, et je me dis : mais pourquoi avoir tout anéanti, pourquoi avoir effacé ce qui faisait de Green Arrow ce baroudeur mal embouché et fort sympathique, pour en faire un énième redresseur de torts en collant, une opération de racolage pour le jeune public, qui gageons le tout de suite, ne suivra même pas ce titre? Car c'est là le hic : quelle est le coeur de cible de cette nouvelle série? Lève la main qui se sent concerné! A la rigueur, qui veut absolument voir les dessins (ma foi pas mauvais) du duo Jurgens et Perez? En prime, un cliffhanger haletant : un groupe de méchants pas gentils fait évader les zéros qui ont mordu la poussière dans cet épisode, et projettent de tuer Green Arrow devant les caméras ! N'en jetez plus, c'est trop, nous sommes déjà conquis ! Plus sérieusement, il y a à boire et à manger dans ce grand reboot Dc. Désormais nous avons la conviction qu'il y a aussi à jeter. Green Arrow R.I.P

JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL #1 : LES RESERVISTES ENTRENT SUR LE TERRAIN

La JUSTICE LEAGUE, c'est comme un club de football. Vous avez l'équipe A, les titulaires, les meilleurs joueurs, qui prennent part au championnat. Et puis vous avez la réserve, avec les jeunes, les blessés qui reviennent de convalescence, les moins doués dont on ne sait pas trop quoi faire. Idem chez les superhéros. D'où la création (le retour, plutôt!) de la JLA INTERNATIONAL, dont le casting fait moins rêver que celui de leurs illustres ainés. Pour composer l'équipe, une task force gouvernementale va piocher un peu partout : un russe, un chinois, une africaine, une anglaise, une brésilienne (et j'en passe!), il faut de tout pour faire un monde. Pour diriger cette formation hétéroclite sans le moindre entrainement en commun, rien de moins que Booster Gold, le héros venu du futur, qui préfère un bon contrat juteux et les sponsors à l'altruisme propre à son dangereux métier. Ceux qui ont suivi les péripéties du bonhomme dans Infinite Crisis : 52 vont se réjouir. C'est un personnage qui me fait sourire, et qui mériterait plus de considération. Tout ça n'arrange pas forcément Guy Gardner, le Green Lantern forte tête au caractère de cochon, qui estime être la vraie force de frappe du groupe à lui seul. Mais en sous-main, c'est Batman (omniprésent Batman, qui monopolise le reboot Dc) qui semble avoir reçu l'ordre de chaperonner ces aventuriers peu expérimentés. Et ça tombe bien, car la première mission du groupe, en apparence assez peu glamour, risque fort d'être du genre où on peut y laisser facilement quelques plumes... Dan Jurgens au scénario, c'est l'assurance de la vieille école qui sait parfaitement comment construire un récit superhéroïque. Un peu d'humour, de tension, la création d'une équipe aussi peu fiable nous fait passer un agréable moment de lecture. Lopresti est aux dessins : rien de bien extraordinaire, mais loin d'être mauvais non plus. JLA international est loin de révolutionner le genre, mais garde suffisamment de son capitale sympathie pour nous inciter à poursuivre l'aventure ces mois prochains.

SPIDER-MAN 140 : L'INSTANT CRUCIAL (One moment in time)

Cela faisait bien longtemps que la question taraudait les lecteurs de Spider-man : qu'avait bien pu dire Mary-Jane à l'oreille de Mephisto, lorsque celui ci scella le pacte qui annula le mariage MJ/Peter Parker et plongea nombre de lecteurs dans le désarroi? Réponse ce mois ci, enfin, avec la première partie de "One moment in time", habilement traduit par "L'instant crucial". Les quelques mots en question sont par ailleurs vite expédiés, et n'ont rien de si bouleversants que cela. C'est la suite qui vaut qu'on s'y plonge... Les deux anciens époux (enfin, pas vraiment, puisque leur union n'a jamais existé, en quelque sorte) se retrouvent pour une discussion importante : entre souvenirs de vie commune et explication sur leur séparation, on apprend ainsi ce qui s'est passé entre les deux tourteraux dans cette nouvelle réalité post One more day. Le double épisode 638 de la série est ainsi entrecoupé de pages extraites du 21° annual, qui en son temps proposa aux lecteurs la cérémonie entre Peter et Mary-Jane. Sauf qu'ici, bien sur, le oui fatidique ne sera pas prononcé, et les auteurs nous expliquent pourquoi. Spider-man joue au boy-scout, tout ne tourne pas rond, MJ attend en vain son mari, la cérémonie tombe lamentablement à l'eau, Peter passe pour l'ordure de service et perd la confiance de la belle rouquine. Voilà le menu. Entre larmes et serments, colère et rabibochement, on a droit ensuite aux conséquences de cet acte manqué, un peu de sentimentalité dans ce monde de brutes, et l'impression que la réalité consécutive à OMD est des plus compressée : on se retrouve ainsi très vite à la période Civil War, Peter qui révèle son identité, la Tante May à l'article de la mort (on lui a tiré dessus)... sauf que de mariage, niet, nulla, nothing. Il faut croire que réecrire l'histoire, c'est très à la mode ces temps derniers...



Panini promet en couverture : les réponses à toutes vos questions. Probablement, mais pas tout de suite. C'est le mois prochain que nous lirons le fin mot de l'histoire, ce mois ci le voile se lève, mais le mystère n'est pas résolu pour autant. J'ai cessé de lire Spidey en VO, de sorte que je découvre en même temps que tous les lecteurs de la Vf ce qui est arrivé au couple Peter/Mj. Finalement c'est bien de ne pas prendre trop d'avance, ça conserve un certain charme, même si avec ce site à mettre à jour, il est clair que les trames futures ne m'echappent pas pour autant... Finalement ça se laisse lire, les dessins sont agréables de surcroit (Paolo Rivera colle bien à cette série). Ce qui me choque, c'est juste le final, les dernières planches du numéro 639 : l'impression que tant de micro événements (pas si micro que ça d'ailleurs) du passé récent du tisseur de toile vont être balayés, éliminés, par ce révisionisme de bas étage. Alors ça oui, ça me chiffonne. Je n'aime pas qu'on fasse les choses à moitié, et là, je ne sais pas trop si Joe Quesada a bien mesuré ce qu'il fallait garder, ce qu'il fallait éliminer. Je crains le pire. En épilogue, on trouve ce mois ci deux brefs récits tirés de Web of Spider-man, qui mettent en scène Ben Reilly, le clone. Tremblez tremblez, il est de retour... Pour le moment, on suit ses (més)aventures à Portland et à Rome, où il tente, tant bien que mal, de se faire une nouvelle vie. En bon poissard, ça finit toujours par tourner au vinaigre. Au passage, Panini nous révèle un nouveau momument de la capitale italienne : le colysée. Pour y avoir habité deux ans, je connais bien le colisée, avec un "i", il me reste donc encore à découvrir cet édifice avec un "y", qu'il me tarde de voir lors d'un prochain passage...

Rating : OOOOO

ANIMAL MAN #1 : L'INDISPENSABLE SORTIE DE LA SEMAINE

Je le savais, que ce premier numéro d'ANIMAL MAN allait valoir son pesant d'or, rien qu'à la splendide couverture de Travel Foreman, qui  par ailleurs est vraiment excellent aux dessins, dans son trait, son découpage simple mais efficace... bref, une intuition des plus heureuses. Vingt ans après le run légendaire de Grant Morrison, Animal Man va renouer avec la grandeur et se faire un nom de choix parmi les personnages de Dc comics, ou il n'y a vraiment pas de justice en ce bas monde ! Buddy Baker est un superhéros qui peut se mettre en phase avec l'intégralité du règne animal, c'est à dire qu'il peut assumer selon les besoins du moment les caractéristiques d'un ou plusieurs animaux, de l'invulnérabilité du rhinocéros (utile dans cet épisode!) à la capacité du chat de s'endormir sur commande! Mais c'est avant tout un père de famille qui adore sa femme et ses deux enfants (un fils, une fille), qui est activiste dans une ligue de défense des animaux, et qui préfère sa vie de tous les jours, avec les siens, aux tribulations cosmiques ou métaphysiques de ses compères encapés. Toutefois, il ne rechigne pas à donner un coup de main en cas de besoin, comme quand un père rendu fou par la mort de sa fillette (d'un cancer), prend en otage une partie du service des enfants malades de l'hôpital. Animal Man intervient, mais dans le respect et la compréhension de la douleur du pauvre homme. Je le répète, Buddy est un vrai patriarche aimant, et la famille, l'amour, il sait ce que cela signifie, et ce sont ses vraies valeurs. Mais comment réagirait-il, si Maxine, sa petite, possédait elle aussi ses propres aptitudes, mais sous une forme déviante?
Jeff Lemire nous surprend tout en douceur, de la première page en forme d'interview, jusqu'à la dernière, si étonnante. Peu d'action, le plaisir tranquille d'un comic-book qui prend son temps, des personnages attachants, des artistes en osmose et décidés à nous narrer une histoire, une vraie. Un plaisir des yeux (la scène onirique en fin d'épisode), un véritable coup de coeur, que Dargaud ne pourra pas, oh non, ignorer au moment de son arrivée sur le marché de la Vf. Nous tenons là le matériel idéal pour un splendide album, dédié à toux ceux qui veulent autre chose que de la testostérone emballée dans une cape et un masque. Tout simplement beau.

DETECTIVE COMICS #1 : BATMAN REBOOT

DETECTIVE COMICS est à Batman ce qu'Action Comics est à Superman, c'est à dire LE titre phare, le patriarche éditorial du personnage. Avec le vaste reboot Dc, il repart également au numéro un, et la continuity passée est oubliée. Pour le coup, nous restons cela dit en terrain connu. Peut être trop, d'ailleurs. En gros, voilà ce dont il s'agit. Batman est sur la brêche, il est aux trousses du Joker, qui depuis six ans poursuit son grand oeuvre : carnage et meurtres en série sont au menu. Pensant avoir mis la main sur un indice décisif, le héros de Gotham est persuadé de pouvoir enfin mettre la main sur sa némésis, mais il est contraint de laisser le psychopathe s'échapper, pour secourir une fillette présente sur les lieux de la lutte sanguinaire. Qu'à cela ne tienne, Batman retrouve assez vite le Joker, quand celui ci décide de tendre un guet-apend à la police, et tue au passage un bon nombre d'agents venus lui passer les menottes. Pif, paf, et poum, une énième bagarre eclate et le Joker finit à l'asile de fous d'Arkham, pour y être soigné. Sauf qu'une fois sur place, on se rend compte que tel était son désir, afin d'y rencontrer un allié aussi cinglé que lui. Qui va jouer du scalpel pour une dernière planche ultra efficace et glauque, la plus réussie de ce premier numéro par ailleurs. Que dire, que j'ai été un peu déçu? Oui, je vous le concède. Tout cela manque de prise de risque, de vent frais. Repartir de rien pour de suite décalquer la légende, est-ce bien une bonne chose? Le Joker, mais aussi le commissaire Gordon, Alfred et la Bat-cave sont de la partie, on revoit l'asile d'Arkham... C'est une ressucée des codes classiques propres à Batman, sans grand pathos ni grande passion, même si ça se laisse lire tout de même. Detective comics 812 ou bien numéro 1? Après tout, ce reboot se fait dans la plus totale continuité, jusqu'à l'homme aux manettes de cette histoire, Tony Daniel, qui est devenu un artiste très au fait de l'univers de l'homme chauve souris, pour avoir illustré nombre d'épisodes ces dernières années. Rien de bien nouveau sous le soleil chez Batman, qui accompagne le mouvement dans la douceur. Comme le disait Tommaso di Lampedusa à travers un de ses personnages (dans "Le guépard") : il faut que tout change pour que rien ne change. Je reste donc sur ma faim.


ACTION COMICS # 1: LE NOUVEAU SUPERMAN DE MORRISON ET MORALES

DC Comics : THE NEW 52. Cette semaine, première véritable fournée abondante du reboot la plus audacieux de l'histoire du comic-book. On commence ce jeudi avec ACTION COMICS #1 dont nous avions déjà parlé en début de semaine.
Les habitants de Metropolis peuvent se réjouir : riches ou pauvres, ils ont désormais un défenseur, un héros qui ne distingue pas les gens selon leur classe sociale, et lutte contre la corruption et la violence ambiante. Ce héros est jeune, porte une cape rouge et un T-shirt bardé d'un S stylisé, et une paire de jeans trendy. Il est invulnérable aux balles, capable de faire des bonds prodigieux, doté d'une super force et vitesse, et ses yeux projettent des rayons calorifiques. Rien que ça. Du coup, son surnom est SUPERMAN, cela va de soi. Grant Morrison ne perd pas de temps et introduit d'emblée le personnage en plein travail : il met un terme aux basses oeuvres d'un caïd local, s'attire les foudres de la police, qui pour l'occasion se targue des conseils et de l'appui d'un riche industriel qui a ses entrées en politique. Luthor, c'est bien de lui dont nous parlons, voit en Superman un ennemi, un agent pathogène qui finira par nuire à nous autres, humains normaux. Pour le stopper, il emploie de suite les grands moyens. Avec un zeste de chance et deux de folie, et le métro ultra moderne de Metropolis à deux doigts d'une catastrophe exemplaire, il pourrait même bien parvenir à un résultat choquant pour un premier numéro : arrêter le nouveau héros de la ville et le consigner aux mains des forces de l'ordre!
Comme annoncé, le Superman de Morrison est relooké certes, mais aussi remanié dans son modus operandi et ses motivations. On découvre ici un Robin Hood moderne, qui n'a pas peur de recourir à la violence pour combattre le crime. Le cast de la série se met déjà en place, même si par petites touches. Olsen et Loïs Lane enquêtent dans le metro, et seront sauvés pour la première fois par Superman dès ce numéro 1. Bonne nouvelle avec Rags Morales : si le but est d'insuffler fraicheur et dynamisme au Superman du XXI° siècle, ses planches abondent parfaitement en ce sens, tout spécialement son découpage en trois cases au plus fort de l'action, magnifié par un trait sec et anatomiquement irréprochable. Action Comics est un petit concentré d'énergie, d'action, un comic-book qui ne connait pas l'ennui et investit le lecteur bille en tête. Une nouvelle incarnation, pour un héros de papier légendaire, à rapprocher fortement de ce que fut Ultimate Spider-man lors de son arrivée sur le marché. Les nouveaux lecteurs ne s'y tromperont pas.


TINTIN CONTRE BATMAN

En ces temps médiatiquement dominés par la déferlante Dc comics, quelle ne fut pas ma surprise dé dégoter sur le web un team-up des plus insolites et imprévus : BATMAN Vs TINTIN ! Le detective de Gotham, plus habitué à botter les fesses du Joker et des dingues qui rentrent et sortent (par la fenêtre) de Darkham Asylum, et le journaliste du petit XX°, qui a pour side-kick un caniche nain très viril... Hélas, cet oeuvre oh combien iconoclaste n'est pas un travail officiel et autorisé. Ce qu'en musique on appellerait un bootleg, tout simplement. Cette parodie de 28 pages a été présentée pour la première fois dans les années 90. Le plot est simple : Tintin voyage jusqu'à Gotham City, y rencontre et affronte Batman, avant de s'allier avec le superhéros pour délivrer Milou, qui s'est fait kidnapper. Le style est naïf et pastiche, dans la veine de ce que faisait Hergé dans les premiers albums de la série comme Tintin au Congo ou encore Tintin en Amérique. L'auteur, qui se rebaptise Hergi, serait en fait un certain Bournazel, qui s'est fait un nom de choix dans l'univers de la Bd parodique de Tintin. L'album est une perle que s'arrache les collectionneurs, et nul doute que si j'avais un de ces jours la possibilité de le dénicher, je ne me retiendrais pas. En attendant de le trouver dans une brocante, une foire aux livres ou aux Bd ...


LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...