Douleur. Incrédulité. Immense tristesse. Que pourrais-je rajouter d'autre? La nouvelle nous est arrivée hier matin, le genre de nouvelles qu'on souhaiterait ne jamais recevoir. La mort de Sergio Bonelli, fils de GianLuigi (créateur de Tex, entre autres) et père de personnages mythiques de la bande dessinée italienne et européenne comme Zagor, ou Mister No. Les lecteurs de comics de l'ère Lug, puis Semic, avaient également, jusqu'à il y a quelques années, la possibilité d'acheter ces petits formats en noir et blanc, ces "fumetti" comme on les appellent en France (en italien fumetti signifie Bd, au pluriel) avec trop d'aproximation. Tex, le cow-boy (dans Rodeo), Zagor et ses aventures rocambolesques dans la forêt de Darkwood (dans Yuma), Mister No, l'aviateur bourlingueur. Sergio Bonelli, qui était aux commandes des éditions du même nom, faisait partie de ces personnages d'autrefois, capable de tout faire (scnéariste, éditeur génial, dénicheur de talent hors pair) et de le faire bien, voire parfaitement. Une sorte d'Emilio Salgari moderne, pour tous ces moments d'aventure exotique, vibrante, mystérieuse, rocambolesque. Bonelli est-il à la Bd italienne ce que Stan Lee est aux comic-books américains? La comparaison est osée et probablement hors de propos, mais c'est un monument, une légende, et pourtant un Homme, un grand, avec la majuscule de rigueur, qui s'en est allé hier dans une chambre d'hôpital de Milan suite à une brève maladie. A l'instant où j'ecris ces lignes je me retourne sur ma collection de Zagor (en VO, chaque mois, le titre perdure en Italie, pour mon plus grand plaisir) et la sensation ne trompe pas : celle d'avoir perdu un ami, que je n'avais jamais rencontré physiquement, juste à travers une correspondance épisodique et des dizaines, centaines d'heures de lecture annuelles, de ces petits formats inoubliables. Univers comics s'associe donc à la douleur des proches, et à la perte incommensurable que ressentent aujourd'hui tous les amateurs du genre. Un grand merci, immense merci à Sergio Bonelli, pour avoir été présent ces cinquantes dernières années, au sommet de son art. Chapeau bas.
J'ai appris à lire avec Sergio Bonelli (scénariste sous le pseudonyme de Guido Nolitta) et les petits formats en N/B que me rapportait mon grand père du marché. Je n'avais jamais mis les pieds à l'école maternelle, mais je lisais déjà les aventures de Zagor. Grazie Sergio.
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