Vous aussi vous vous demandez peut être pourquoi. Le pourquoi de ces énièmes origines revues et corrigées, avec les premiers pas de ces héros mythiques, qui régulièrement subissent un lifting qui va de la fine intervention chirurgicale au ravalement de façade sans classe ni distinction. La série des Season One se promet de revenir à nouveau sur ce que la grande majorité sait déjà, dans l'espoir de raconter quelque chose de nouveau, et surtout de séduire les nouveaux lecteurs qui ont découvert ces derniers mois les héros en collant au cinéma. Sauf que souvent, c'est assez chagrin et pas très bien ficelé. Cette fois, voici venir Daredevil. Par chance, on nous épargne la tragédie du petit Matt qui devient aveugle puis découvre que tous ses sens ont été merveilleusement amplifiés par un composé radioactif. On s'intéresse d'emblée aux premiers exploits de Daredevil, son alter-ego costumé, dans sa version en costume jaune, celui inoubliable des premiers épisodes, et du Yellow de Loeb et Sale. Le point positif du scénario de Antony Johnston, c'est qu'il ne se contente pas de suivre à la lettre ce qui a déjà été bien mieux raconté auparavant, en y ajoutant des éléments discutables de ret-con, mais qu'il essaie plutôt de nous narrer ce que Daredevil a bien pu faire d'autre, et qui jusqu'ici a été oublié, à l'aube de sa carrière. Un Matt Murdock plus humain et moins super héroïque que dépeint dans les versions classiques, qui en dépit de son surnom d'homme sans peur, accepte et contrôle les siennes, tout comme ses doutes. Qui après la sempiternelle scène de la mort du Fixer, se rend dans une église pour avoir une conversation salutaire avec un prêtre. Entouré par un cast lui aussi connu, composé principalement de Foggy Nelson, et d'une Karen Page plus en jambe que la mièvre secrétaire sans défense des débuts, puisqu'ici insérée dans la profession légale de manière plus concrète. Pour le reste, un mystère planant autour du prêtre déjà mentionné, et un politicien corrompu, rythme cette aventure qui veut faire le grand écart entre la saveur délicieusement rétro des premiers Daredevil, et une approche moderne et réaliste capable d'accrocher le lecteur en 2012. Au risque de se faire très mal à l'entrejambe.
En bref, voilà un album qui n'est pas mauvais, qui présente même d'indéniables preuves de bonne volonté, mais qui ne laissera aucune trace persistante dans la carrière de Daredevil. Les dessins de Wellington Alves sont eux pertinents. Aérés et dynamiques, ils sont suffisamment modernes et accrocheurs pour permettre aux nouveaux lecteurs de se plonger dans l'histoire et d'y trouver un intérêt graphique immédiat. Les tons les plus clairs et ceux plus foncés entrent souvent en opposition de manière convaincante, comme avec ce Diable Jaune lançant son lasso-canne, en toute fin d'article. La mise en couleurs abuse par contre de cet aspect papier glacé et surbrillant qui irrite les nostalgiques, ceux qui ont grandi avec le papier granuleux des comic-books des seventies et des eighties, qui tenaient plus du buvard absorbant que du catalogue pour défilé fashion. Ce Season One reste recommandable et lisible pour ceux qui ne connaissent pas grand chose à l'univers de Matt Murdock, et veulent se familiariser rapidement, sans le souhait de se plonger plus avant dans les aventures de Daredevil. Le divertissement immédiat est assuré. Les autres, les amateurs de comics et les vieux renards qui fréquentent ce blog, auront bien compris que la dépense est évitable.
En bref, voilà un album qui n'est pas mauvais, qui présente même d'indéniables preuves de bonne volonté, mais qui ne laissera aucune trace persistante dans la carrière de Daredevil. Les dessins de Wellington Alves sont eux pertinents. Aérés et dynamiques, ils sont suffisamment modernes et accrocheurs pour permettre aux nouveaux lecteurs de se plonger dans l'histoire et d'y trouver un intérêt graphique immédiat. Les tons les plus clairs et ceux plus foncés entrent souvent en opposition de manière convaincante, comme avec ce Diable Jaune lançant son lasso-canne, en toute fin d'article. La mise en couleurs abuse par contre de cet aspect papier glacé et surbrillant qui irrite les nostalgiques, ceux qui ont grandi avec le papier granuleux des comic-books des seventies et des eighties, qui tenaient plus du buvard absorbant que du catalogue pour défilé fashion. Ce Season One reste recommandable et lisible pour ceux qui ne connaissent pas grand chose à l'univers de Matt Murdock, et veulent se familiariser rapidement, sans le souhait de se plonger plus avant dans les aventures de Daredevil. Le divertissement immédiat est assuré. Les autres, les amateurs de comics et les vieux renards qui fréquentent ce blog, auront bien compris que la dépense est évitable.
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